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Connaissance des langues officielles chez les nouveaux immigrants : à quel point est-ce important sur le marché du travail?

2005

89-624-XWF


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Section 5 : Conclusion

À quel point la connaissance des langues officielles chez les nouveaux immigrants est importante sur le marché du travail? Cette étude a permis de démontrer qu’il existe un lien entre le niveau parlé d’anglais et le fait d’occuper un emploi approprié.

Ce lien est significatif et a pu être observé pour toutes les caractéristiques d’emploi et tous les cycles étudiés. Par contre on pourrait se demander si l’effet observé est réellement dû à la capacité à parler anglais, ou s’il est plutôt dû à un autre phénomène dont on n’a pas tenu compte, mais qui pourrait être fortement relié à la capacité à parler anglais. Quoi qu’il en soit, que l’effet de la langue soit direct ou indirect (donc dû à un autre phénomène fortement corrélé), il n’en demeure pas moins que la capacité des immigrants à parler anglais ne peut être dissociée du fait d’occuper un emploi approprié. Quatre ans après leur arrivée, cet effet était toujours significatif. Si on croit qu’on a plutôt affaire à un phénomène relié à la langue (plutôt qu’à un effet direct de la langue), tout porte à croire que la corrélation de ce phénomène avec la langue demeure présent dans le temps puisque l’effet observé est encore important quatre ans après l’arrivée. De plus, économiquement parlant, on observe que quatre ans après leur arrivée au pays, le taux d’emploi des immigrants du groupe d’activité maximale de 25 à 44 ans atteignait presque celui de l’ensemble des canadiens.

Les immigrants sont très nombreux à déclarer qu’il est important pour eux d’apprendre ou d’améliorer leur anglais (ou les deux langues officielles au Québec), et leur opinion change très peu dans le temps. Les immigrants qui ont amélioré leurs compétences dans l’une ou l’autre des LO n’ont pas nécessairement utilisés les mêmes moyens pour y parvenir : certains ont suivi de la formation linguistique, d’autres non. Plus de la moitié des immigrants qui ne parlaient pas déjà très bien anglais six mois après leur arrivée, et qui le parlaient au moins un peu quatre ans après l’arrivée, avaient amélioré leur niveau dans cette langue. Au Québec, plus de trois quarts des immigrants avaient amélioré leur français et plus de la moitié avaient amélioré leur anglais. Parmi les immigrants qui avaient fait des progrès, ceux qui avaient suivi de la formation linguistique étaient proportionnellement plus nombreux à avoir augmenté leur capacité à parler de plus d’un niveau. De plus, les immigrants qui ont suivi de la formation linguistique ont déclaré que celle-ci les avait aidés dans la communication de tous les jours, à s’ajuster à la vie au Canada, à se faire de nouveaux amis, à chercher du travail, à s’enrichir personnellement et à accéder aux médias. La maîtrise des langues officielles est donc bénéfique pour eux tant du point de vue économique que du point de vue social.

Enfin la situation au Québec est particulière. Près de 9 immigrants sur 10 au Québec habitent Montréal, une ville où l’anglais est fréquemment utilisé comme langue au travail. On a vu que la capacité à parler anglais était reliée au salaire horaire des immigrants. En étudiant l’effet conjoint des deux LO sur les salaires horaires au Québec, on a constaté qu’effectivement, les gains horaires sont plus élevés chez les immigrants qui parlaient bien ou très bien l’anglais (par rapport aux immigrants ne parlant bien aucune des deux LO) et ce, sans égard au niveau de français. En outre, les immigrants qui parlaient très bien français devaient aussi très bien parler anglais pour que leurs gains soient significativement différents de ceux qui ne parlaient bien aucune des deux LO.

Potentiel analytique de l’ELIC

Les données du troisième et dernier cycle de l’ELIC sont maintenant prêtes. Il sera possible pour les chercheurs d’y accéder via les différents centres de données de recherche (CDR) de Statistique Canada à travers le pays au cours des prochains mois. Ces données ont un potentiel analytique intéressant pour qui veut mieux cerner les premières années du processus d’établissement des nouveaux immigrants au Canada.

Mis à part les sujets abordés dans ce rapport, L’ELIC couvre également plusieurs autres sujets tout aussi intéressants et pertinents : le logement, la santé, la scolarité, la reconnaissance des titres de compétences acquis à l’étranger, la création et l’utilisation des réseaux sociaux, les valeurs et attitudes, le revenu et les impressions sur la vie au Canada. L’ELIC est la seule source de données nationale permettant d’étudier, pour une même cohorte d’immigrants, la situation six mois, deux ans puis quatre ans après l’arrivée au pays. De plus l’ELIC possède de l’information au sujet de la catégorie d’immigration, variable importante permettant de bien comprendre les enjeux et motivations des immigrants au pays.