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Cadre canadien pour les statistiques de la culture
Cadre conceptuel pour les statistiques de la culture 2011
- Page principale
- Résumé
- Acronymes
- Introduction
- Évolution du contexte des statistiques de la culture
- Définition de la culture
- Les critères liés aux produits de la culture
- La chaîne de création
- Définition du secteur de la culture
- Mesure du secteur de la culture
- Activités apparentées
- Professions
- Participation des personnes à la chaîne de création
- Retombées sociales et économiques de la culture
- Pertinence du cadre pour la politique publique
- Conclusion
- Tableaux et figures
- Glossaire
- Bibliographie
- Renseignements supplémentaires
- Version PDF
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2. Évolution du contexte des statistiques de la culture
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- Mondialisation
- Technologie
- Droits d'auteur
- La nature changeante de la création
- Réglementation sur le contenu
- Changement démographique
- Nouveaux enjeux sociaux
- Patrimoine
- Activité interdisciplinaire
- Mesure
Depuis la parution du Cadre canadien pour les statistiques culturelles de 2004, des changements radicaux ont transformé le secteur de la culture, au Canada comme à l'étranger, et se sont répercutés sur notre capacité de le mesurer. Certains des éléments à l'origine de l'évolution de ce contexte de la statistique de la culture sont décrits dans cette section.
Mondialisation
La mondialisation, interprétée comme l'incidence de la culture populaire mondiale sur les cultures et les identités locales, reconnaît l'expansion des liens entre les personnes, les entreprises et les pays. On la considère communément en fonction des répercussions souvent négatives du commerce mondial sur la disponibilité de produits à contenu national et local dans les pays importateurs. Parallèlement, la mondialisation peut promouvoir l'identité nationale en favorisant la diffusion de produits locaux, auparavant limitée par les frontières et les restrictions commerciales, sur de nouveaux marchés mondiaux. Dans un cas comme dans l'autre, la mondialisation augmente la nécessité d'avoir de nouveaux types de données, particulièrement en ce qui concerne l'offre et la demande à l'égard de produits à contenu national, le volume du commerce de produits de la culture étrangers, ainsi que l'incidence économique et sociale du commerce international de la culture.
Technologie
Le rôle capital d'Internet et de la technologie sans fil dans la diffusion et l'utilisation de produits, l'avènement du commerce électronique ainsi que la capacité des consommateurs de devenir des créateurs ont bouleversé la culture. La technologie numérique a transformé la chaîne de création traditionnelle en incitant les distributeurs à adapter leurs produits pour répondre aux besoins des consommateurs. Entre autres, la disponibilité de nouveaux produits offerts selon plusieurs modes de livraison et provenant d'une foule de nouvelles sources axées sur les utilisateurs de dispositifs d'accès aux médias, comme les outils numériques portables, stimule à son tour le marché de nouveaux produits de la culture. Ces produits « réaffectés » et les nouveaux moyens de diffusion alimentent les exigences croissantes des consommateurs canadiens, qui continuent de figurer au nombre des plus grands utilisateurs d'Internet du monde1. L'émergence de la technologie a également permis aux particuliers de publier ou de produire eux-mêmes, de commercialiser, de distribuer et de vendre leurs créations, en réduisant leur dépendance aux méthodes traditionnelles de production, de distribution et de marketing. Ces changements compliquent davantage la mesure de la culture à cause du nombre de nouveaux produits et de nouveaux modes de livraison ainsi que des chevauchements croissants entre les produits, les industries et les activités traditionnelles. La technologie permet également d'utiliser plus d'un produit de la culture à la fois; par exemple, on peut jouer à un jeu électronique tout en écoutant de la musique ou regarder la télévision tout en téléchargeant des sonneries de téléphone. Les techniques de mesure et d'analyse ne permettent pas encore de tenir compte d'une foule d'activités multiples, alors que ces dernières sont de plus en plus courantes grâce à l'ubiquité des outils de consommation qui accroissent l'accès aux produits de la culture.
Droits d'auteur
Partout dans le monde, les lois sur les droits d'auteur ont du mal à s'adapter aux nouveaux modèles opérationnels à mesure que le contenu et les formats de la culture subissent des transformations importantes et régulières. À l'instar des préoccupations antérieures concernant la copie de bandes audio ou vidéo, les questions de droit d'auteur liées à l'échange et au téléchargement gratuits de fichiers remettent en question le rôle et les droits du créateur. Dans les années 1980, les intervenants de l'industrie se plaignaient que la copie privée tuait la musique enregistrée (Denisoff and Schurk, 1986); au 21e siècle, on ne connaît pas davantage les répercussions de la nouvelle technologie sur la rentabilité de l'industrie. La différence est que la question de la « copie privée » s'étend désormais au téléchargement et à l'échange de fichiers sans frais ainsi qu'au problème constant du piratage, non seulement de la musique, mais d'une foule d'autres produits de la culture : livres, magazines, films, vidéos, photographies, designs et jeux numériques. Ces enjeux compliquent la conception et la mise au point d'outils permettant de mesurer la diffusion et l'utilisation de produits de la culture.
La nature changeante de la création
La nature des créateurs s'élargit, passant de la dichotomie traditionnelle plus simple des créateurs amateurs et professionnels à l'inclusion d'un grand nombre de personnes qui peuvent maintenant s'exprimer et atteindre des publics plus facilement. Les nouvelles technologies ont transformé la façon dont les personnes interagissent avec le contenu culturel. Le rôle du créateur, auparavant sacro-saint pour mesurer la culture, est maintenant métamorphosé par le nouveau rôle de la communauté Internet, où un plus grand nombre de personnes peuvent participer de nouvelles façons. Les personnes peuvent prendre des produits existants et les utiliser pour créer de nouveaux produits, ou encore utiliser de nouvelles technologies pour créer de nouveaux types de produits. À titre d'exemple, mentionnons le doublage d'un vidéo original au moyen de nouvelles voix ou de sous-titres pour modifier l'objet et le contenu d'un produit vidéo, ou le repiquage des bribes de musique originale pour former de nouveaux produits musicaux « échantillonnés ».
La portée de cette évolution est d'autant plus grande que bon nombre de ces nouveaux produits peuvent entrer dans la chaîne économique. Les recherches révèlent qu'en 2007, 93 % des adolescents américains utilisaient Internet et plus de 64 % des adolescents internautes devenaient des « créateurs de contenu » Internet en partageant en ligne des œuvres d'art, des photos, des textes ou des vidéos qu'ils avaient eux-mêmes produits (Lenhart et al., 2007). Ce nombre est en hausse. Par exemple, le contenu placé sur YouTube par des amateurs ou par des professionnels constitue une part croissante de la culture audiovisuelle consommée par les Canadiens. En effet, ce type de nouveau contenu a débouché sur la non-monétisation du commerce de certains produits et sur la réaffectation de produits existants à de nouvelles utilisations. La capacité des outils statistiques existants de mesurer ces nouveaux modes de création et d'utilisation s'en trouve réduite; les mesures traditionnelles sont axées sur l'emploi du temps ou sur les dépenses, plutôt que sur la mesure de la réaffectation, la quantité d'un produit impayé ou la fréquence d'une activité. Du point de vue conceptuel et méthodologique, un système statistique doit tenir compte de ces enjeux importants afin de mesurer pleinement l'offre et la demande de produits de la culture.
Réglementation sur le contenu
Traditionnellement, les politiques et les règlements ont joué un rôle important pour assurer la création et la disponibilité de produits au contenu canadien et francophone pour les Canadiens. Ces exigences sont toujours en vigueur aujourd'hui afin de répondre à la difficulté de produire un contenu canadien malgré le contexte géographique du pays, la mondialisation de la culture, l'incidence d'Internet sur l'accès accru au contenu étranger et le goût des Canadiens pour des produits de la culture plus nombreux et de meilleure qualité. Il est difficile de mesurer le contenu au moyen de la statistique de la culture, car la plupart des enquêtes sont axées sur les recettes et les dépenses des producteurs plutôt que sur les caractéristiques des produits. De même, les enquêtes sur l'utilisation de produits de la culture ou sur la participation aux activités culturelles se concentrent sur l'emploi du temps et les dépenses plutôt que sur les aspects spécifiques de l'activité. Il est coûteux et difficile de mesurer le contenu des produits sans outils spécialisés, sans investissement et sans une longue tradition de ce type de méthodologie d'enquête au Canada.
Changement démographique
Le changement démographique continue d'avoir une incidence sur la création et la consommation de la culture au Canada. Le visage du Canada se transforme en raison de l'immigration, qui dépasse les augmentations découlant de la croissance démographique naturelle, du vieillissement de la population, de l'augmentation de la diversité ethnique, religieuse et raciale, des niveaux de scolarité plus élevés et de l'urbanisation de la population. Le changement démographique exercera une pression sur les établissements existants de la culture afin de s'adapter aux conditions et aux exigences changeantes des créateurs et des consommateurs canadiens, et offrira des possibilités intéressantes pour l'élaboration de produits qui ciblent le nouveau marché canadien.
Nouveaux enjeux sociaux
La corrélation entre la culture et diverses questions sociales, comme la participation à la collectivité, la santé et le mieux-être, le capital humain et le capital social, sont de nouveaux sujets pour la culture. Les chercheurs ont suggéré que la culture pourrait améliorer le bien-être des personnes et de la société en général. On dit que la consommation de produits de la culture accentue la cohésion sociale, en raison de la création de liens entre les consommateurs du même type de culture. De même, on croit que le capital social, ou les réseaux qui renforcent les collectivités, découle de la consommation de la culture. Enfin, la culture peut également donner lieu à un sentiment d'identité nationale ou de « connectivité ». Ces questions peuvent être examinées dans le cadre d'une analyse de la culture et de la société.
Patrimoine
Le patrimoine revêt divers sens pour les Canadiens; il peut s'agir aussi bien du témoignage bâti et matériel de l'histoire, comme les lieux historiques et les établissements du patrimoine, que de l'histoire matérielle et immatérielle qui représente nos traditions individuelles et collectives. La mesure du témoignage matériel de notre patrimoine bâti, humain et naturel présente des difficultés d'ordre méthodologique, mais joue néanmoins un rôle important dans les méthodes courantes servant à mesurer la culture au Canada. Toutefois, la mesure des éléments immatériels de notre histoire soulève d'autres difficultés que les statisticiens canadiens n'ont pas abordées systématiquement du point de vue conceptuel et méthodologique. Ce cadre reconnaît l'importance du patrimoine immatériel pour les Canadiens, mais il ne cherche pas à le mesurer pour l'instant.
Activité interdisciplinaire
Bien des formes d'activités créatives ne cadrent pas facilement dans une seule discipline ou une seule industrie. Une terminologie et des définitions différentes sont employées à l'étendue du Canada, et la comparabilité diminue encore plus à l'échelon international pour la mesure. Les renvois courants à ce type d'activité sont les arts interdisciplinaires, les arts intégrés et les arts multidisciplinaires.
Les arts interdisciplinaires englobent des formes d'arts qui touchent à plus d'une discipline artistique (musique, théâtre, danse, film, littérature, arts visuels), où les formes sont encore faciles à reconnaître, mais le travail final va au-delà des limites d'une seule discipline. Les arts intégrés agencent au moins deux processus ou pratiques artistiques pour créer un art distinct. Enfin, les arts multidisciplinaires englobent les formes d'expression, qui utilisent plusieurs disciplines et dont les pratiques, langues et œuvres se situent à l'extérieur des moyens d'expression artistique reconnus. Selon le Conseil des Arts du Canada, ces pratiques de plus en plus courantes ont une grande portée axée sur des pratiques artistiques pluralistes, hybrides et interdisciplinaires. En théorie, ce domaine est encore nouveau dans la perspective de la mesure et du financement.
Mesure
Depuis la publication du cadre de 2004, les méthodes de mesure de la culture ont connu une évolution profonde. Statistique Canada recueille depuis longtemps des données sur les principales industries de la culture canadiennes. Des années 1980 à 2004, des enquêtes axées sur les activités mesuraient les biens matériels du secteur de la culture (nombre de films, de livres publiés, d'enregistrements diffusés), les répercussions économiques de l'offre et de la demande (dépenses, recettes, emploi) et les caractéristiques des produits (langue, type, origine). En 2004, le Programme de la statistique de la culture a été remanié pour passer des enquêtes de recensement par activité à des enquêtes-échantillons auprès des établissements. Grâce à cette méthode, l'application de la structure conceptuelle du cadre correspondait à la méthodologie d'exécution des enquêtes-entreprises, ce qui permettait de produire un ensemble de données plus cohérent. Toutefois, si elle assurait la production d'un ensemble de données cohérent, reproductible et actuel sur les établissements culturels, cette méthode réduisait la disponibilité de certaines données sur les caractéristiques des produits de la culture.
D'autres modifications ont été apportées aux méthodes statistiques. Pour classer les industries, les produits et les professions, le cadre de 2004 employait les systèmes de classification suivants : la Classification type des biens (CTB), la Classification centrale des produits, version 1.1 (CPC), le Système de classification des industries de l'Amérique du Nord (SCIAN) de 2002 et la Classification nationale des professions pour statistiques (CNP-S) de 2001. Toutes ces classifications ont été modifiées, d'où la nécessité d'une mise à jour du cadre. Un nouveau système de classification des produits, le Système de classification des produits de l'Amérique du Nord (SCPAN), est utilisé au lieu de la CTB et a introduit de nouvelles classes pour les services à Statistique Canada. Bien que le SCPAN provisoire ne soit pas encore largement utilisé à Statistique Canada, on a commencé à l'utiliser pour classer les biens et services de la culture. En outre, le SCIAN de 2007 a remplacé le SCIAN de 2002, tandis que la CNP-S de 2006 a remplacé la CNP-S de 2001. La mise en œuvre du guide de classification pour le cadre conceptuel nécessitera une approche pragmatique de l'utilisation des systèmes de classification pour cerner les industries, les produits et les professions qui sont inclus dans la définition de la culture du CCSC. Il faudra réviser continuellement son application des systèmes de classification nouveaux ou révisés afin de garantir la disponibilité des outils à jour pour mesurer la culture.
Un cadre statistique n'est jamais définitif; il doit évoluer continuellement en fonction des outils disponibles, de l'évolution des concepts et des exigences relatives aux données, ainsi que des besoins des divers intervenants. À l'instar du cadre de 2004, le Cadre canadien pour les statistiques de la culture (CCSC) tient compte de la nécessité d'un processus de révision cyclique et invite les utilisateurs du présent cadre à en relever les faiblesses et à proposer des améliorations afin que les itérations futures bénéficient de leur expérience.
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