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Cadre canadien pour les statistiques de la culture
Cadre conceptuel pour les statistiques de la culture 2011
- Page principale
- Résumé
- Acronymes
- Introduction
- Évolution du contexte des statistiques de la culture
- Définition de la culture
- Les critères liés aux produits de la culture
- La chaîne de création
- Définition du secteur de la culture
- Mesure du secteur de la culture
- Activités apparentées
- Professions
- Participation des personnes à la chaîne de création
- Retombées sociales et économiques de la culture
- Pertinence du cadre pour la politique publique
- Conclusion
- Tableaux et figures
- Glossaire
- Bibliographie
- Renseignements supplémentaires
- Version PDF
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1. Introduction
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L'adoption d'un cadre pour les statistiques de la culture vise à établir des concepts et des définitions en vue d'orienter la collecte de données comparables, ainsi que de favoriser l'élaboration d'indicateurs et de travaux de recherche analytique dans le secteur de la culture. Le cadre doit comporter une définition statistique officielle de la culture afin de la distinguer d'autres concepts de la culture, dont certains sont très larges. Le Cadre canadien pour les statistiques de la culture 2011 offre une base systématique et cohérente pour l'élaboration, la collecte et l'analyse des données du secteur de la culture à l'échelle du Canada, ainsi qu'un moyen de faciliter les comparaisons internationales.
Le présent cadre remplace le Cadre canadien pour les statistiques culturelles de 2004, l'un des premiers cadres nationaux de statistiques de la culture jamais produits. Au moment de sa publication, on mentionnait dans la préface que, sans être statique, ce cadre devait être stable pendant un certain temps pour être utile. Comme pour tous les cadres conceptuels et systèmes de classification, un processus de révision cyclique s'impose. Dès le début, on a laissé entrevoir qu'avec le temps, le cadre de 2004 devant servir à concevoir des enquêtes et à soutenir le travail d'analyse, il s'avérerait utile d'en consigner les faiblesses et de suggérer des améliorations. Cet examen prévoyait la révision du cadre de 2004, qui a donné lieu au présent Cadre canadien pour les statistiques de la culture (CCSC) de 2011.
Pour comprendre la culture, il ne faut pas se contenter d'énumérer les industries, les produits et les professions. Le cadre est un modèle conceptuel qui vise à définir la portée de la culture au Canada en établissant un ensemble de domaines de la culture1, qui peut servir à soutenir la mesure des produits de la culture de la création à l'utilisation. Il offre une structure hiérarchique, ainsi qu'une terminologie et des définitions, pour la mesure de la culture. Il a pour objet d'établir des catégories types pour produire des statistiques complètes, uniformes et comparables de la culture afin de faciliter une prise de décisions fondées sur des données probantes. Les chercheurs disposeront donc d'un outil permettant de fonder la recherche et les débats sur une méthode type de mesure de la culture et de ses composantes.
Le cadre doit jouer un rôle pour appuyer l'élaboration et l'évaluation de la politique publique dans le secteur de la culture.Les ministères et organismes du gouvernement se sont toujours efforcés de préconiser le contenu canadien, de promouvoir la participation à la culture, d'encourager la participation active des citoyens et la participation active à la vie communautaire du Canada, et de renforcer les liens entre les Canadiens. Le CCSC offre la structure nécessaire pour la collecte et l'analyse des données, afin de permettre aux décideurs de comprendre l'état de la culture dans leur secteur de compétence et d'élaborer des politiques et des programmes pertinents.
L'objet principal du CCSC consiste à faciliter la mesure des activités économiques liées à l'offre et à la demande, puisqu'elles se prêtent le mieux à l'analyse statistique. Le cadre favorisera également la mesure de la culture dans une perspective sociale, grâce à une discussion des enjeux liés à la demande mesurable de la culture. L'approche qui suit est axée avant tout sur la culture matérielle. Il y a quelques autres cadres, en particulier celui de l'UNESCO, qui traitent de l'importance du patrimoine culturel immatériel, comme les pratiques et l'identité de la culture2. Ce concept est attrayant et mérite qu'on s'y attarde, mais nous sommes conscients que notre capacité de quantifier l'immatériel est limitée. Par conséquent, si nous abordons plus loin la question du patrimoine culturel immatériel, nous ne tentons pourtant pas de le codifier dans le cadre canadien.
La chaîne de création, qui tient compte de la création, de la production et de la distribution de contenu culturel, dépend de la corrélation et de l'équilibre entre l'offre et la demande. La consommation doit être importante, étant donné que les produits de la culture ont peu d'incidence à moins d'être utilisés par d'autres créateurs ou le public ou mis à leur disposition. L'offre génère le contenu créatif qui alimente la demande des consommateurs. Inversement, le marché du contenu créatif génère la demande alimentée par les fournisseurs de contenu.
Sans faire abstraction du fait que la demande doit soutenir la production du contenu, la plupart des cadres pour les statistiques de la culture sont axés uniquement sur l'offre au sein de la chaîne de création. Jusqu'à récemment, les cadres à l'échelon international (UNESCO, Union européenne) et national (Canada, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande) reconnaissaient l'importance de la demande, mais le traitement était incomplet. Dans la plupart des cas, les définitions ou les concepts de la mesure de l'utilisation de produits de la culture étaient limités ou passés sous silence, ces cadres étant délibérément axés uniquement sur l'offre. Par exemple, le Québec a produit un imposant système hiérarchique de classification servant à mesurer l'offre de produits de la culture. Sa structure, cependant, était :
En conséquence, la plupart des travaux de recherche sur la culture portent habituellement sur l'offre de contenu culturel aux marchés intérieurs et étrangers. C'est ainsi qu'au Canada, l'information sur l'utilisation de produits de la culture se limite à des enquêtes intermittentes sur les dépenses des consommateurs, leur présence et leur participation aux activités culturelles. Le cadre canadien de 2004 faisait bien état des questions liées à la consommation, comme la distinction entre l'acheteur et le consommateur, et distinguait différents types de consommateur, mais il n'abordait qu'en surface les rouages de la mesure de la consommation.
Le Cadre de l'UNESCO pour les statistiques culturelles (CSC), diffusé en septembre 2009, a marqué un important pas en avant grâce à sa discussion raisonnée sur la demande et la prestation d'outils précis pour la mesurer. Le CSC de l'UNESCO a reconnu que « le défi de l'élaboration d'un cadre pour les statistiques culturelles qui se veut solide et durable est de tenir compte des processus qui permettent non seulement de créer et de distribuer la culture, mais également de la recevoir, de l'utiliser, de la critiquer, de la comprendre et de la préserver » (UNESCO-ISU 2009, p. 19). L'UNESCO est également à l'origine d'un virage important vers l'éducation et la formation dans le secteur de la culture.
Le cadre canadien est un modèle conceptuel conçu pour délimiter l'univers des activités culturelles au Canada et pour définir la portée de la culture aux fins de la statistique de la culture. Le cadre décrit la portée de la culture, qu'il soit possible ou non de mesurer tous les aspects à un moment donné. Le modèle doit être suffisamment souple pour refléter l'évolution de l'économie ou les nouveaux modes de production ou d'utilisation des produits de la culture. Contrairement à la version de 2004, le CCSC utilise uniquement la définition et les critères énoncés pour déterminer quels produits sont inclus dans la culture ou en sont exclus. L'absence de catégories existantes dans les systèmes de classification de Statistique Canada ne justifie pas l'exclusion d'un bien ou service en particulier de la définition de la culture. Les produits auparavant exclus ou les nouveaux produits, comme les produits artisanaux ou des composantes de médias numériques interactifs, sont maintenant inclus, malgré l'absence en ce moment d'outils ou de catégories pour les mesurer. Bien que les instruments de mesure brillent par leur absence dans certains secteurs de la culture, ce cadre est un modèle conceptuel et n'a pas pour objet de fournir ces outils. Il vise plutôt à fournir la base sur laquelle les méthodes d'élaboration et de collecte de données pourront s'appuyer.
Un guide de classification (Statistique Canada, 2011), qui est publié comme document d'accompagnement du Cadre conceptuel pour les statistiques de la culture 2011, contient des outils comme les codes des principaux systèmes de classification utilisés par Statistique Canada, pour appuyer la collecte, la mesure et l'analyse des données sur les industries, les biens, les services, les professions et les programmes éducatifs de la culture.
1.1 Caractéristiques nécessaires d'un cadre
À certains égards, les industries de la culture, leurs caractéristiques, leurs produits et leurs répercussions sont différentes des autres industries mesurées par les statistiques officielles. Le CCSC tient compte de ces différences tout en situant la culture dans l'ensemble du système statistique national. Pour ce faire, le cadre, qui comprend le modèle conceptuel et le guide de classification, renferme plusieurs éléments.
En premier lieu, le cadre comprend une définition de la culture. La définition de la culture est la limite du système statistique national, qui englobe la culture.
En deuxième lieu, le cadre fournit une structure conceptuelle qui sert à organiser les définitions et les outils de mesure de la culture.
En troisième lieu, s'il est compréhensible de souhaiter adopter une vaste perspective de la culture, l'étendue des activités culturelles doit empiéter le moins possible sur des secteurs statistiques établis et distincts. Dans le contexte canadien, nous excluons les mesures explicites de l'environnement, du tourisme et de la technologie de l'information de la définition de la culture. S'il est vrai que les produits de la culture consommés par des touristes ou que l'utilisation de la technologie de l'information à des fins culturelles font partie de la culture, il ne s'agit pas pour autant de catégories distinctes au sein du cadre de la culture. D'autres programmes statistiques mesurent déjà cette spécialité. Le cadre comprend expressément les écrits et ouvrages publiées (journaux, livres, périodiques, et autres ouvrages publiés), les arts de la scène, les festivals, le cinéma et la vidéo, les médias interactifs, l'enregistrement sonore, l'édition de musique, la radiotélévision, les arts visuels originales et reproduits, l'artisanat, l'architecture, la photographie, le design, la publicité, le patrimoine culturel et naturel (les musées, les galeries d'art, les sites et bâtiments du patrimoine), les archives et les bibliothèques. Il comprend également l'éducation en matière de culture, le soutien à la culture par les administrations publiques, les syndicats, les associations et autres établissements regroupant plusieurs industries, et il examine les domaines importants des produits d'accès aux médias et l'infrastructure physique. Un domaine apparenté aux sports est abordé dans ce cadre, mais il n'est pas défini ou mesuré comme composante de la culture.
Quatrièmement, le cadre renvoie aux définitions des industries, des produits, des professions et des programmes éducatifs de la culture des classifications types utilisées au Canada. Le cadre doit être suffisamment souple pour pouvoir être utilisé à mesure qu'évoluent l'industrie, le produit et la profession, en cas de révision aux échelons national et international.
En cinquième lieu, le cadre doit s'avérer pratique et utile. Les catégories retenues pour décrire les industries, produits et professions doivent être logiques et cohérents, mais elles doivent aussi être en rapport avec les descripteurs utilisés par les administrations publiques et les principaux intéressés. Si les catégories sont très différentes des moyens ayant servi jusqu'ici à décrire les activités culturelles et sans grand rapport avec les concepts propres au secteur, les données ne seront pas utiles. Ce n'est qu'en adoptant une méthode équilibrée que le cadre répondra aux diverses utilisations qu'on attend de lui.
En sixième lieu, le cadre intègre les aspects économiques et sociaux de la culture. Autrement dit, le cadre est suffisamment large pour englober non seulement la création, la production et la diffusion de produits de la culture, mais aussi leur utilisation et les retombées sociales et économiques découlant de la chaîne de création. Le CCSC a une portée qui dépasse celle du cadre de 2004 pour mesurer plus explicitement la demande ainsi que l'offre, englobant ainsi l'ensemble de la chaîne de création afin de faciliter la mesure de toute l'étendue de la culture et de ses répercussions sur le Canada et sa population.
En septième lieu, le cadre doit être assez souple pour permettre de mesurer les biens et services de la culture qui subissent des changements constants et en profondeur à la suite de la transformation des produits, de leurs processus de production ou de distribution ou encore de leur utilisation.
Enfin, si le cadre est conçu avant tout pour répondre aux besoins de statistiques canadiennes, il doit aussi satisfaire aux exigences importantes de la comparabilité internationale.
1.2 Objectifs de la révision du cadre
Les objectifs de la présente révision du cadre sont les suivants :
- corriger les incohérences et les omissions du cadre de 2004;
- harmoniser la terminologie et le concept de chaîne de création (décrits à la section 5) pour les rendre plus cohérents avec les définitions types de Statistique Canada, tout en reflétant les tendances sectorielles et internationales dans la description de la culture et de ses divers éléments;
- élargir et clarifier la description de la chaîne de création en vue de mesurer la totalité de la production et de la consommation de produits de la culture;
- modifier la terminologie pour la rendre uniforme et claire;
- tenir compte des besoins des utilisateurs et des compilateurs de la statistique de la culture;
- dans la mesure du possible, harmoniser les définitions et les structures industrielles avec celles du Cadre de l'UNESCO pour les statistiques culturelles de 2009 afin de soutenir la comparabilité internationale des statistiques de la culture.
Notes :
- Le terme « domaine » est emprunté au document de l'UNESCO, Cadre de l'UNESCO pour les statistiques culturelles (CSC) de 2009, (UNESCO-ISU, 2009).
- L'UNESCO définit le patrimoine culturel immatériel (PCI) comme « les pratiques, représentations, expressions, connaissances, savoir-faire — ainsi que les instruments, objets, artefacts et espaces culturels qui leur sont associés — que les communautés, les groupes et, le cas échéant, les individus reconnaissent comme faisant partie de leur patrimoine culturel » (UNESCO, 2003, p. 3).
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