Contexte
La présente étude de démonstration constitue le premier examen des données de la criminalité effectué par Statistique Canada à l’aide de la technologie d’un système d’information géographique. L’étude, qui a été financée par le Centre national de prévention du crime au ministère de la Sécurité publique et de la Protection civile du Canada, sert à examiner la répartition de la criminalité dans la ville de Winnipeg en 2001. Les résultats appuient l’idée que le crime ne se produit pas au hasard dans les villes, mais qu’il est lié à d’autres facteurs démographiques et de l’utilisation du terrain.
Depuis les années 1940, des études écologiques de la criminalité ont permis de constater que le crime n’est pas réparti également dans les villes, mais qu’il est souvent concentré dans certains quartiers. Au moyen des données du Recensement de la population de 2001, des données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire (DUC 2) de 2001 et des données de la ville de Winnipeg sur le zonage, l’étude présente une description et une explication des modèles spatiaux de la criminalité en les liant aux caractéristiques sociales, économiques et physiques des quartiers. Voici les questions abordées : Comment les actes criminels déclarés par la police se répartissent-ils entre les quartiers de la ville? Le taux de criminalité d’un quartier est-il lié à des facteurs propres à celui-ci, comme ses caractéristiques démographiques, socioéconomiques, du logement et de l’utilisation du terrain?
Ces questions sont abordées à l’aide d’une combinaison de cartes et d’analyses statistiques. Les cartes de la criminalité sont un outil important dans l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies pour combattre le crime. Dans le présent rapport, elles offrent une représentation visuelle des zones de concentration de la criminalité et des caractéristiques liées à cette concentration.
Il faut garder à l’esprit que cette étude fait appel à des données déclarées par la police, qui offrent une perspective particulière de la nature et de l’étendue de la criminalité, c’est-à-dire qu’elles ne tiennent compte que des crimes connus de la police. Nombreux sont les facteurs susceptibles d’influer sur les taux de criminalité déclarés par la police, dont la disposition de la population à signaler les actes criminels à la police; la déclaration par la police des affaires dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité; et l’évolution des lois, des politiques ou des pratiques d’application de la loi.
Selon les données de l’Enquête sociale générale (ESG) de 1999 sur la victimisation, 59 % des incidents à l’échelle nationale n’ont pas été signalés à la police (Besserer et Trainor, 2000). Alors que les enquêtes auprès de la population comme l’ESG servent à interroger directement les gens au sujet de leur expérience personnelle de la criminalité, que les actes en question aient été signalés ou non à la police, les données ainsi recueillies ne sont pas disponibles pour l’instant aux échelons urbain et suburbain du pays.
Tous les cinq ans, Statistique Canada réalise son Recensement de la population, dont la dernière reprise a eu lieu en 2001. Pour obtenir la plus grande compatibilité possible entre les données sur les caractéristiques des quartiers du recensement et celles sur la criminalité, on a eu recours, dans la présente étude, aux données policières et censitaires de 2001.
L’étude vise à examiner les facteurs liés à l’emplacement géographique des affaires criminelles déclarées, et non pas à analyser le lieu de résidence des auteurs ou des victimes. On ne saurait donc formuler de conclusions quant au lien entre le lieu de perpétration des actes criminels et le lieu de résidence des auteurs présumés ou des victimes.
Structure du rapport
Ce rapport se compose de quatre parties. Les sources d’information, les variables et les méthodes employées dans l’analyse des données spatiales figurent dans la première partie, alors que dans la deuxième, on expose les résultats de l’analyse et, dans la troisième, on examine les grandes constatations et certaines des limites de cette étude de démonstration. À la quatrième enfin, des annexes décrivent plus en détail la répartition de certains actes criminels et présentent certaines données policières et censitaires pour les quartiers ayant les plus grands besoins à Winnipeg.
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