Section 4 : Les homicides dans la famille, 2000 à 2009

Warning Consulter la version la plus récente.

Information archivée dans le Web

L’information dont il est indiqué qu’elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n’est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n’a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Les homicides, particulièrement ceux qui mettent en cause des membres de la famille, sont relativement rares au Canada puisqu'ils représentent moins de 1 % de tous les crimes violents signalés à la police chaque année. La présente section traite de la nature et de l'étendue des homicides dans la famille au pays. Ces affaires comprennent le meurtre au premier degré, le meurtre au deuxième degré, l'homicide involontaire coupable et l'infanticide commis par un membre de la famille lié à la victime par le sang, par mariage ou par adoption.

L'information est présentée pour trois groupes : les conjoints, les enfants et les jeunes (0 à 17 ans) et les personnes âgées (65 ans et plus). Les données sont tirées de l'Enquête sur les homicides, laquelle permet de recueillir des renseignements détaillés auprès des services de police sur tous les homicides commis au Canada.

Les membres de la famille commettent le tiers des homicides résolus

Au cours des 10 dernières années, la police a dénombré un peu plus de 1 500 homicides commis par un membre de la famille de la victime, ce qui représente environ le tiers (35 %) des homicides résolus 1  (tableau 4.1). Le taux d'homicides dans la famille variait entre 4 et 6 victimes pour chaque tranche de 1 million d'habitants pendant cette période.

Tout comme la tendance observée au chapitre des homicides en général, le taux d'homicides dans la famille noté au cours des 10 dernières années était généralement plus élevé dans l'Ouest canadien que dans les régions de l'Est du pays. Parmi les provinces, l'Île-du-Prince-Édouard a inscrit le plus faible taux, alors que la Saskatchewan et le Manitoba ont affiché les plus forts taux (tableau 4.2, graphique 4.1).

Homicides entre conjoints

Les homicides entre conjoints comprennent les homicides commis entre des personnes mariées, entre des conjoints de fait et entre des personnes séparées ou divorcées de ces unions. Entre 2000 et 2009, les homicides entre conjoints représentaient 16 % des homicides résolus et près de la moitié (47 %) des homicides dans la famille.

Le taux d'homicides entre conjoints est stable pour une troisième année d'affilée

Après avoir affiché un recul général pendant près de 30 ans, le taux d'homicides entre conjoints est demeuré stable en 2009 pour une troisième année consécutive (tableau 4.3). Le taux de 3,5 victimes pour 1 million de conjoints observé en 2009 était de 44 % inférieur à celui enregistré il y a 30 ans. Certains travaux de recherche donnent à penser que des rapports d'emploi plus équitables entre les hommes et les femmes, des niveaux accrus de scolarité et des taux supérieurs de divorce peuvent avoir contribué au recul à long terme des taux d'homicides entre conjoints (Dawson, Pottie Bunge et Baldé, 2009).

Bien que les hommes soient plus susceptibles d'être victimes d'un homicide, les femmes sont davantage susceptibles d'être victimes d'un homicide dans la famille, particulièrement aux mains de leur conjoint. Au cours des 30 dernières années, le taux d'homicides sur une conjointe est demeuré environ de trois à quatre fois plus élevé que le taux observé chez les hommes (graphique 4.2).

Le risque d'homicide entre conjoints diminue à mesure qu'augmente l'âge

Autant pour les hommes que pour les femmes, les taux d'homicides entre conjoints ont tendance à être plus élevés chez les personnes de 15 à 24 ans et à diminuer à mesure qu'augmente l'âge (graphique 4.3). Entre 2000 et 2009, les taux d'homicides entre conjoints chez les hommes et les femmes âgés de 15 à 24 ans étaient environ le double des taux notés chez leurs homologues de 25 à 34 ans, lesquels représentent le groupe d'âge ayant enregistré le deuxième taux d'homicides en importance.

Les conjoints sont plus souvent tués par une partenaire en union libre, alors que les conjointes sont plus souvent tuées par leur mari

Dans l'ensemble, la plupart des homicides entre conjoints ont été commis par un conjoint ou une conjointe actuel plutôt que par un ex-conjoint ou une ex-conjointe. Entre 2000 et 2009, 40 % des homicides entre conjoints impliquaient des partenaires en union libre et 36 %, des conjoints mariés. Une autre proportion de 23 % des homicides ont été commis contre des conjoints séparés et 2 %, des conjoints divorcés.

L'état matrimonial a tendance à varier selon le sexe de la victime. Si la majorité des hommes ont été tués par une partenaire en union libre (66 %), les femmes risquaient un peu plus d'être tuées par leur mari (39 %) que par un partenaire en union libre (33 %). De plus, les femmes victimes d'un homicide entre conjoints étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes victimes à avoir été tuées par un partenaire duquel elles étaient séparées (26 % par rapport à 11 %) (graphique 4.4).

Les coups de couteau sont la méthode la plus souvent utilisée pour commettre des homicides entre conjoints

Au cours des 10 dernières années, les coups de couteau étaient la méthode la plus couramment utilisée pour commettre des homicides entre conjoints. Toutefois, cette méthode était beaucoup plus souvent utilisée pour tuer des hommes (72 %) que des femmes (32 %) (tableau 4.4, graphique 4.5). Les femmes victimes étaient proportionnellement plus nombreuses que les hommes victimes à avoir été tuées à l'aide d'une arme à feu (26 % par rapport à 11 %), à avoir été étranglées, suffoquées ou noyées (22 % par rapport à 4 %) ou encore à avoir été battues à mort (16 % par rapport à 5 %).

L'utilisation d'une arme à feu, particulièrement d'une carabine ou d'un fusil de chasse, pour commettre un homicide entre conjoints a reculé constamment au cours des 30 dernières années. En effet, le taux d'homicides entre conjoints commis à l'aide d'une arme à feu a chuté de 74 %, étant passé de près de 3 homicides pour 1 million de conjoints en 1980 à moins de 1 homicide pour 1 million de conjoints en 2009 (graphique 4.6). Néanmoins, les armes à feu ont été à l'origine de près du quart (23 %) des homicides entre conjoints entre 2000 et 2009, au deuxième rang derrière les coups de couteau (41 %).

Homicides dans la famille contre des enfants et des jeunes

Entre 2000 et 2009, il y a eu 326 homicides sur des enfants et des jeunes (0 à 17 ans) commis par un membre de la famille, ce qui représente 7 % des homicides résolus et 21 % des homicides dans la famille.

Les parents commettent la plupart des homicides dans la famille sur des enfants et des jeunes

De façon générale, les homicides sur des enfants et des jeunes sont commis plus souvent par un membre de la famille que par une personne non apparentée (c.-à-d. un ami, une connaissance ou un étranger) (graphique 4.7). Bien que l'écart entre le taux d'homicides dans la famille et le taux d'homicides hors de la famille sur des enfants et des jeunes ait diminué ces dernières années, le taux d'homicides dans la famille sur des enfants et des jeunes noté en 2009 (6 homicides pour 1 million d'enfants et de jeunes) était encore supérieur au taux d'homicides hors de la famille (4 homicides pour 1 million d'enfants et de jeunes).

Les parents commettent la majorité des homicides perpétrés dans la famille contre des enfants et des jeunes. Au cours des 10 dernières années, les pères et les mères ont été responsables de 84 % des homicides dans la famille sur des enfants et des jeunes de moins de 18 ans. Les frères et soeurs ou les membres de la famille élargie, comme les oncles et tantes, les cousins et cousines, et les grands-parents, ont été à l'origine de la proportion restante de 15 % de ces homicides.

Les nourrissons sont les plus à risque d'être victimes d'un homicide aux mains d'un membre de leur famille

Le risque d'homicide par un membre de la famille a tendance à être le plus élevé chez les nourrissons (moins d'un an) et à décroître à mesure que les enfants grandissent (graphique 4.8). Entre 2000 et 2009, le taux d'homicides dans la famille sur des nourrissons était presque trois fois celui du taux d'homicides sur les enfants d'un à trois ans, soit le groupe d'âge qui a enregistré le deuxième taux d'homicides en importance chez les enfants et les jeunes.

Les parents étaient presque invariablement les auteurs présumés identifiés dans les affaires d'homicide dans la famille sur des nourrissons. Leur groupe représentait environ 98 % des auteurs de ces homicides entre 2000 et 2009.

Les armes sont plus souvent utilisées contre les enfants plus âgés qu'à l'endroit des jeunes enfants

Les méthodes les plus couramment utilisées par des membres de la famille pour tuer des enfants et des jeunes ont tendance à varier selon l'âge de la victime (tableau 4.5). Ainsi, les victimes plus jeunes, notamment les victimes âgées de moins de quatre ans, ont le plus souvent été secouées ou battues à mort. Par contre, les enfants plus âgés ont le plus souvent été tués à l'aide d'une arme, comme un couteau ou une arme à feu.

Homicides dans la famille contre des personnes âgées

Entre 2000 à 2009, il s'est produit 160 homicides sur des personnes âgées (65 ans et plus) commis par un membre de la famille. Cela représente 4 % des homicides résolus et 10 % des homicides dans la famille.

Les homicides dans la famille sur des personnes âgées fléchissent

Au cours des 30 dernières années, les personnes âgées ont été tuées plus souvent par une personne non apparentée (comme un ami, une connaissance ou un étranger) que par un membre de la famille. Bien que l'écart se soit amenuisé ces dernières années, le taux d'homicides sur des aînés commis par une personne non apparentée a continué, en 2009, d'être environ deux fois et demie supérieur au taux d'homicides perpétrés par un membre de la famille.

Les taux d'homicides sur des aînés commis par un membre de la famille et par une personne non apparentée ont diminué graduellement (graphique 4.9). En 2009, le taux d'homicides sur des aînés commis par un membre de la famille était de 34 % inférieur au taux noté en 2000 et de 61 % inférieur à celui enregistré en 1980.

Les femmes âgées courent plus de risque que les hommes âgés d'être victimes d'un homicide dans la famille

Les femmes âgées sont plus susceptibles que les hommes âgés d'être tuées par un membre de leur famille. Entre 2000 et 2009, le taux d'homicides dans la famille sur des femmes âgées s'établissait à 4,4 homicides pour 1 million de femmes âgées par rapport à 2,9 pour 1 million d'hommes âgés.

Les femmes plus âgées risquaient davantage d'être tuées par leur conjoint (41 %) ou leur fils (36 %), tandis que la majorité des hommes âgés ont été tués par leur fils (72 %) (graphique 4.10).

La frustration, la colère ou le désespoir est le mobile le plus courant dans les homicides dans la famille sur des personnes âgées

Le mobile le plus courant invoqué dans les homicides sur une personne âgée par un membre de la famille était la frustration, la colère ou le désespoir, ce mobile expliquant environ le tiers (33 %) de ces homicides entre 2000 et 2009 (tableau 4.6). Une autre proportion de 26 % des homicides dans la famille sur des personnes âgées découlaient d'une dispute. En revanche, les homicides contre des aînés commis par une personne non apparentée étaient le plus souvent motivés par le gain financier (33 %).

Résumé

Entre 2000 et 2009, environ le tiers des homicides résolus au Canada ont été commis par un membre de la famille. Parmi les provinces, les taux les plus élevés ont été notés dans l'Ouest du pays, particulièrement en Saskatchewan et au Manitoba, une tendance qui s'observe également pour les homicides en général.

Environ la moitié des homicides dans la famille impliquaient des conjoints. Après avoir affiché un recul graduel pendant près de 30 ans, le taux d'homicides entre conjoints est demeuré stable en 2009 pour une troisième année consécutive. Le taux d'homicides sur une conjointe a toujours été d'environ trois à quatre fois plus élevé que le taux d'homicides sur un conjoint. Tant chez les hommes que chez les femmes, les taux d'homicides entre conjoints étaient les plus élevés chez les personnes de 15 à 24 ans.

Les homicides dans la famille contre des enfants et des jeunes, dont la plupart ont été commis par un parent, représentaient 21 % des homicides dans la famille entre 2000 et 2009. Les nourrissons de moins d'un an affichaient de plus forts taux d'homicides dans la famille que les enfants plus âgés.

Dans environ 1 homicide dans la famille sur 10, la victime était âgée de 65 ans et plus. Le taux d'homicides dans la famille contre des aînés a affiché une baisse graduelle au cours des 30 dernières années. Les femmes âgées étaient plus à risque que les hommes âgés d'être victimes d'un homicide aux mains d'un membre de leur famille.

Précédent

Date de modification :