Section 3 : La violence familiale envers les personnes âgées déclarée par la police, 2009

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Les aînés représentent un segment croissant de la population canadienne. En 2009, les personnes de 65 ans et plus représentaient 13 % de la population, en hausse par rapport à la proportion de 9 % observée 30 ans plus tôt (Statistique Canada, 2010). Bien que la santé et le bien-être des aînés se soient améliorés considérablement au fil des ans, ils continuent de présenter des niveaux plus élevés d'incapacité physique, de vulnérabilité mentale et de dépendance financière comparativement aux adultes plus jeunes (Ramage-Morin, Shields et Martel, 2010). Les personnes apparentées sont souvent celles qui doivent répondre aux besoins de cette population grandissante (Cranswick et Dosman, 2008), ce qui met un nombre croissant d'aînés à risque de violence familiale.

Reposant sur les données déclarées par la police, cette section porte sur la nature et l'étendue des crimes violents commis sur les aînés par des membres de la famille. Ces types d'affaires peuvent être perpétrés par des conjoints ou conjointes, des enfants adultes, des frères et soeurs, ou des membres de la famille élargie liés à la victime par le sang, par mariage ou par adoption.

La violence familiale est moins fréquente chez les personnes âgéesque chez les groupes d'âge plus jeunes

De façon générale, les personnes de 65 ans et plus ont tendance à afficher des taux inférieurs de victimisation avec violence déclarée par la police que les groupes d'âge plus jeunes. En 2009, le taux de violence envers les aînés était deux fois et demie plus faible que le taux du deuxième groupe d'âge parmi les plus vieux (55 à 64 ans), et environ 15 fois inférieur au taux du groupe le plus à risque, soit les personnes de 15 à 24 ans (graphique 3.1). Cela dit, les données provenant d'un sous-ensemble de services de police ont révélé que le taux de violence familiale envers les personnes âgées a augmenté de 14 % depuis 2004, année au cours de laquelle ces renseignements ont été rendus publics pour la première fois 1 .

La police a dénombré près de 7 900 aînés victimes de crimes violents en 2009 (tableau 3.1). Parmi les affaires pour lesquelles le lien de l'auteur présumé avec la victime était connu, plus de 2 400 affaires, soit environ le tiers (35 %), ont été perpétrées par un membre de la famille de la victime. Une proportion supplémentaire de 35 % des crimes ont été commis par un ami ou une connaissance, et 29 %, par un étranger.

Encadré 1

Mesure de la violence envers les personnes âgées

Les renseignements qui figurent dans la présente section sur la violence envers les personnes de 65 ans et plus reposent sur les données déclarées par la police qui ont été recueillies dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l'affaire (DUC 2). Ces données représentent le nombre d'affaires criminelles qui ont été signalées aux services de police canadiens et dont ceux-ci ont établi le bien-fondé. La couverture du Programme DUC 2 s'établissait à environ 99 % de la population du Canada en 2009.

Il importe de souligner que les données des services de police présentées dans cette section peuvent sous-estimer la portée réelle de la violence familiale envers les personnes âgées puisque de nombreux cas peuvent ne pas être portés à l'attention des autorités juridiques. Selon les résultats de l'Enquête sociale générale de 2009, dans l'ensemble, environ 7 crimes violents sur 10 n'ont pas été signalés à la police, le plus souvent parce que les victimes ne croyaient pas que l'incident était assez important ou parce qu'elles avaient réglé la situation d'une autre façon (Perreault et Brennan, 2010). De plus, d'autres types de violence familiale comme le harcèlement criminel, l'enlèvement, la violence émotive ou psychologique, la négligence et les mauvais traitements ne sont pas compris dans la présente analyse.

La violence familiale envers les personnes âgées est le plussouvent perpétrée par des conjoints et des enfants adultes

Bien que les hommes âgés soient plus susceptibles que les femmes âgées d'être victimes de crimes violents dans l'ensemble, les crimes violents dans la famille visent plus souvent des femmes âgées que des hommes âgés. En 2009, des membres de la famille ont commis 41 % de toutes les affaires de victimisation envers les femmes âgées comparativement à 23 % de celles ayant visé des hommes âgés. Les hommes âgés étaient plus susceptibles d'être victimisés par une connaissance ou un étranger que par un membre de la famille.

Les affaires de victimisation envers les hommes âgés par des membres de la famille étaient le plus souvent commises par des enfants adultes en 2009 (graphique 3.2). Les femmes âgées étaient quant à elles presque aussi susceptibles d'être victimes aux mains de leur conjoint que de leur enfant adulte.

Les voies de fait simples sont le crime violent le plus souvent commisenvers les personnes âgées

Les voies de fait simples — la catégorie de voies de fait qui entraînent les blessures corporelles les moins graves aux victimes — étaient l'infraction avec violence la plus souvent commise par des membres de la famille envers des aînés en 2009 (tableau 3.2). Cette infraction représentait plus de la moitié (53 %) des affaires de violence familiale. Une autre proportion de 21 % des affaires de violence familiale impliquaient des menaces, 13 % comportaient des voies de fait majeures (niveaux 2 et 3) et 4 %, du harcèlement criminel. La proportion restante de 9 % des infractions regroupait divers crimes violents, notamment l'agression sexuelle, le vol qualifié et l'extorsion. Ces proportions étaient semblables tant chez les femmes que chez les hommes âgés.

En 2009, la plupart des aînés (6 sur 10) n'ont subi aucune blessure à la suite de la victimisation dont ils ont fait l'objet aux mains d'un membre de leur famille (tableau 3.3, graphique 3.3). Toutefois, 38 % des aînés ont nécessité des soins légers, comme des premiers soins (p. ex. pansement adhésif ou glace), et 2 % ont eu besoin d'une intervention médicale en raison d'une blessure grave. Enfin, 10 aînés sont morts à la suite d'un acte de violence commis à leur endroit par un membre de la famille.

Comme dans l'ensemble des crimes violents, la majorité des affaires de victimisation dans la famille envers les personnes âgées n'impliquaient pas d'arme. En 2009, les personnes âgées étaient plus susceptibles d'avoir été victimisées au moyen de la force physique (61 %) ou de menaces de la part d'un membre de leur famille que d'avoir vu une arme utilisée contre elles (15 %) (tableau 3.4).

Les aînés plus âgés sont moins à risquede subir un crime violent aux mains d'un membre de la famille

À l'image de la tendance observée au chapitre des taux de crimes violents en général, la prévalence de la violence familiale commise envers les personnes âgées a tendance à diminuer avec l'âge (graphique 3.4). En effet, le taux de violence familiale envers les aînés plus jeunes (65 à 74 ans) était le plus élevé à 67 pour 100 000 personnes âgées, comparativement à un taux de 42 pour 100 000 personnes de 75 à 84 ans et à un taux de 25 pour 100 000 personnes de 85 ans et plus.

Par ailleurs, les auteurs de la violence envers les aînés ont tendance à varier selon l'âge de ces derniers. Les aînés de 75 à 84 ans étaient le seul groupe d'âge dont les membres de la famille étaient le plus souvent les auteurs de la violence. En ce qui concerne les groupes d'aînés plus jeunes et plus âgés, les auteurs de la violence étaient le plus souvent des amis ou des connaissances (graphique 3.4).

Certaines recherches laissent entendre que des taux de violence familiale inférieurs envers les aînés plus âgés peuvent être liés en partie à leurs conditions de vie et à leur état de santé. En vieillissant, les aînés sont de plus en plus susceptibles de résider dans un établissement (Cranswick et Dosman, 2008) et, par conséquent, moins susceptibles d'être exposés à des membres de leur famille et au risque de violence. En outre, les aînés plus âgés sont davantage susceptibles de souffrir de maladies chroniques et de déficience cognitive, lesquelles peuvent limiter leur capacité de signaler la violence à la police (Sev'er, 2009; Welfel et autres, 2000).

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