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Répercussions et conséquences de la victimisation, ESG 2004
par Kathy AuCoin et Diane Beauchamp, Centre canadien de la statistique juridique, Statistique Canada
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Près de trois Canadiens âgés de 15 ans et plus sur dix ont été victimisés d’une manière ou d’une autre au cours de l’année menant à l’Enquête sociale générale 2004 sur la victimisation (ESG). Les répercussions et conséquences de ces victimisations peuvent comporter des blessures, des pertes financières et des dommages aux biens de même que des séquelles psychologiques et émotionnelles. La victimisation criminelle peut également affecter les membres de la famille et les amis d’une victime de même que la société dans son ensemble. De plus, les recherches effectuées jusqu’à présent indiquent que les témoins d’un crime, qui peuvent ne pas en subir de conséquences physiques et/ou économiques directes, peuvent être traumatisés, éprouver de l’angoisse et subir un niveau de stress plus élevé en raison de leur expérience (Kilpatrick et autres, 1997).
L’impact de la victimisation criminelle peut être influencé par un certain nombre de variables, comme le sexe de la victime, l’âge, l’historique de victimisation de la victime ou de personnes connues de la victime, la perception générale de la criminalité, le type et la gravité du crime subi et la relation entre la victime et le délinquant. Par exemple, la recherche indique que les victimes de crimes contre les biens ne sont pas aussi traumatisées que les victimes de crimes avec violence, mais qu’elles subissent néanmoins des niveaux élevés de crainte, de dépression, d’hostilité et de troubles du sommeil qui peuvent durer pendant longtemps (Norris et autres, 1997). En outre, on a constaté que les femmes signalent des niveaux plus élevés de crainte que les hommes du fait d’avoir été victime d’un crime (Kilpatrick et Acierno, 2003).
Mesurer le coût global de la victimisation pour la société est difficile même dans les meilleures circonstances. Définir les multiples coûts différents associés à la victimisation et la façon de les mesurer est seulement l’une des nombreuses difficultés que pose la réalisation d’une telle étude. Les coûts directs et indirects à court et à long terme pour les victimes, leur famille et la société ne sont que quelques-uns des nombreux facteurs qu’il faudrait prendre en considération dans cet exercice d’établissement des coûts.
À l’aide de l’ESG 2004, la présente analyse décrit certaines répercussions directes et indirectes de la criminalité, y compris les coûts physiques, économiques, émotionnels/psychologiques et sociaux. Lorsque cela est possible, l’analyse répartit les victimes par catégorie, soit les crimes avec violence (vol qualifié, voies de fait et agression sexuelle), les crimes sans violence (vol ou tentative de vol de biens personnels et de biens du ménage) et les témoins d’un crime. Lorsque cela est possible, les différences de sexe sont prises en considération.
Cette analyse indique que non seulement les victimes subissent des coûts physiques, émotionnels et financiers comme conséquence directe de leur victimisation, mais leur perception de leur voisinage et de leur propre sécurité personnelle ainsi que leurs opinions concernant le système policier sont affectées par leur expérience de victimisation antérieure. L’analyse met en évidence le fait que peu importe l’expérience de la criminalité, les femmes ont tendance à exprimer davantage de crainte par rapport au crime que les hommes, et lorsque des femmes sont victimes d’un crime, les répercussions de celui-ci sur leurs émotions, leur utilisation de mesures de prudence et leur sentiment de sécurité semblent être supérieurs que les répercussions pour les hommes.
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