Les établissements d’hébergement canadiens pour les victimes de violence, 2022-2023

par Loanna Heidinger

Date de diffusion : le 10 avril 2024 Date de correction : le 2 juillet 2024

Avis de correction

Une correction a été apportée au nombre total d’admissions enregistrées en 2022-2023 dans les établissements d’hébergement à court et à long terme pour l’Ontario et le Canada. Cette correction s’applique aux tableaux 1 à 10, aux graphiques 1 à 5 et au texte connexe concernant les admissions.

Début de l'encadré

Faits saillants

  • En 2022-2023, le Canada comptait 560 établissements d’hébergement dont le mandat principal était d’offrir des services aux victimes de violence.
  • Au total, il y a eu 60 965 admissions; les femmes et les enfants qui accompagnaient un adulte constituaient la majorité des admissions.
  • Le nombre d’admissions déclarées en 2022-2023 était 30 % plus élevé qu’en 2020-2021, durant la pandémie de COVID-19.
  • Le nombre d’admissions déclarées en 2022-2023 était 10 % inférieur à ce qu’il était en 2017-2018, ce qui laisse croire que le nombre d’admissions dans les refuges n’est toujours pas revenu au niveau d’avant la pandémie de COVID-19.
  • Le jour de l’instantané de l’enquête, 7 581 personnes résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence. Plus de 9 personnes sur 10 étaient des femmes et les enfants qui les accompagnaient.
  • Les femmes hébergées dans les refuges (82 %) avaient été le plus souvent victimes de violence psychologique.
  • Environ les deux tiers (64 %) des femmes hébergées étaient âgées de 25 à 44 ans le jour de l’instantané.
  • Les femmes et les enfants autochtones ainsi que les femmes et les enfants résidents non permanents étaient surreprésentés dans les refuges par rapport à la population canadienne.
  • Environ 1 femme sur 5 (21 %) qui se trouvait dans un établissement d’hébergement le jour de l’instantané avait déjà reçu des services en tant que résidente au cours de l’année précédente.
  • Le tiers (33 %) des refuges ont déclaré avoir refusé l’admission de certaines femmes le jour de l’instantané. L’admission avait été refusée à la majorité d’entre elles (82 %) parce que le refuge affichait complet.
  • Une forte proportion d’établissements d’hébergement (85 %) ont indiqué que le manque de logements abordables à long terme était l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les résidents des établissements pour les victimes de violence.

Fin de l'encadré

Les expériences de violence et de victimisation sont associées à des conséquences immédiates et à long terme, et elles sont liées à des résultats défavorables sur les plans social, économique et psychologique. Les établissements d’hébergement pour les victimes de violence — souvent appelés refuges — offrent un moyen sûr et sécuritaire d’échapper à des situations de violence. Les refuges fournissent un soutien aux victimes qui fuient une relation de violence, y compris les agressions sexuelles et physiques ainsi que la violence psychologique et l’exploitation financière, et répondent à leurs besoins fondamentaux. Les établissements d’hébergement offrent de nombreux services, allant des services internes aux services dans la collectivité qui tiennent compte de la diversité des clients (Hébergement femmes Canada, 2020).

Les victimes de violence hésitent parfois à demander de l’aide ou à fuir leur agresseur ou une situation de violence. Pour les personnes victimes de maltraitance, le fait de fuir la violence peut accroître l’exposition à d’autres risques, comme l’itinérance ou l’instabilité financière (Tabibi et Baker, 2017). Pour les femmes en particulier, la violence entre partenaires intimes est l’une des principales causes d’itinérance (Maki, 2019; Meyer, 2016; Sullivan et autres, 2019; Yakubovich et Maki, 2021). Bien que les expériences de victimisation avec violence soient souvent liées à des expériences négatives, les résultats de recherches antérieures montrent que la victimisation avec violence est sous-signalée aux autorités (Cotter, 2021). Les données déclarées par la police, bien qu’elles soient importantes, peuvent ne pas fournir un portrait complet des expériences de violence. D’autres sources, comme les données sur les expériences de violence autodéclarées, fournissent des renseignements supplémentaires sur les expériences qui pourraient ne pas être signalées aux autorités.

Le présent article de Juristat repose sur les données de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV) de 2022-2023 pour fournir les résultats sur les établissements d’hébergement au Canada qui ont principalement pour mandat de servir les victimes de violence. Les résultats présentés dans cet article renvoient à deux périodes distinctes. La première porte sur une période de 12 mois (2022-2023) et donne un aperçu des caractéristiques des établissements, notamment en ce qui concerne les admissions dans les refuges, la disponibilité des logements et les services généraux fournis. La deuxième période est axée sur les renseignements relatifs au jour de l’instantané prédéterminé du 13 avril 2023Note , et présente un profil des personnes admises dans les établissements d’hébergement ce jour-là.

L’EEHVV de 2022-2023 en est à son troisième cycle et, lorsqu’il est possible de le faire, les résultats sont comparés à ceux des deux cycles précédents de l’enquête (2020-2021 et 2017-2018) pour mettre en évidence les tendances globales. Il est important de noter que le cycle de 2020-2021 de l’EEHVV a eu lieu durant la pandémie de COVID-19 et que, par conséquent, les chiffres globaux peuvent refléter les mesures et les protocoles mis en place pour réduire la propagation du virus au cours de cette période. La mise en parallèle du cycle de 2017-2018 de l’EEHVV et de celui de 2022-2023 permet de faire des comparaisons avec les chiffres observés avant la pandémie.

Le cycle de 2022-2023 de l’EEHVV a été mené avec le soutien financier de la Société canadienne d’hypothèques et de logement.

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Types d’établissements d’hébergement pour les victimes de violence

Le terme « établissement d’hébergement » désigne tout immeuble, lieu ou service qui fournit un logement à une personne, peu importe la durée du séjour (jours, mois ou années). Par « mandat principal » de l’établissement, on entend l’activité principale de l’établissement ou les principaux services offerts par celui-ci. Par exemple, de nombreux établissements d’hébergement offrent des services ou du soutien à des personnes qui peuvent avoir été victimes de violence, mais il est possible que ces services ne figurent pas de façon explicite dans leur mandat. L’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV) met l’accent sur les établissements dont le mandat principal est de fournir des services d’hébergement aux victimes de violence, par opposition aux établissements dont le mandat principal consiste à fournir des services d’hébergement à des personnes qui peuvent avoir ou ne pas avoir été victimes de violence (p. ex. les refuges pour sans-abri). Les établissements qui soutiennent principalement les victimes de violence peuvent, en plus de leur mandat principal, offrir des services de soutien à d’autres personnes.

Dans l’EEHVV, on a demandé aux répondants de déclarer le type d’établissement qu’ils exploitaient en fonction de la durée prévue du séjour de leurs résidents dans le cadre de leur mandat, peu importe la pratique. Les établissements ont ainsi été regroupés en deuxNote  catégories :

Les établissements d’hébergement à court terme comprennent les établissements dont la politique générale consiste à offrir aux résidents des services d’hébergement de moins de trois mois, habituellement sous forme de lits individuels, plutôt que des appartements ou des logements distincts. Les établissements d’hébergement à court terme comprennent, par exemple, les maisons de transition, les refuges pour les victimes de violence familiale ou les maisons d’hébergement privées au sein d’un réseau de maisons d’hébergement sécuritaires.

Les établissements d’hébergement à long terme comprennent les établissements dont la politique générale consiste à offrir aux résidents des services d’hébergement pour une durée minimale de trois mois et qui fournissent habituellement des logements résidentiels (p. ex. des appartements ou des maisons). Les établissements d’hébergement à long terme comprennent, par exemple, les logements de deuxième et de troisième étape, c’est-à-dire des logements de soutien plus permanents qui se veulent une suite logique aux établissements d’hébergement à court terme.

En ce qui concerne les activités habituelles, les établissements d’hébergement à court terme agissent comme centres de première ligne pour les admissions initiales et peuvent aiguiller les résidents vers les établissements d’hébergement à long terme. Par conséquent, les établissements d’hébergement à court terme et les établissements d’hébergement à long terme offrent souvent des services différents en raison de la nature de leurs activités.

Dans le présent article, les termes « établissements d’hébergement pour les victimes de violence » et « refuges » sont utilisés de façon interchangeable.

Fin de l’encadré 1

Caractéristiques des établissements d’hébergement pour les victimes de violence, 2022-2023

Près de 61 000 admissions sont enregistrées dans les établissements d’hébergement pour les victimes de violence en 2022-2023

Selon les résultats de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV), le Canada comptait 560 établissements d’hébergement en 2022-2023 dont le mandat principal était d’offrir des services aux victimes de violence (voir l’encadré 1).

Au cours des 12 mois ayant précédé l’enquête, les établissements ont déclaré un nombre total de 60 965 admissions (tableau 1)Note . Les femmes (36 827; 60 %) représentaient plus de la moitié des personnes admises, suivies des enfants accompagnant un adulte (23 779; 39 %). De ce nombre d’enfants admis accompagnant un adulte, 52 % étaient des filles et 48 % étaient des garçons. Au cours de cette période, 179 hommes et 180 adultes d’un autre genre ont également été admis dans des établissementsNote .

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Établissements d’hébergement pour les hommes victimes de violence

Les recherches antérieures donnent à penser que les hommes sont probablement sous-représentés parmi les résidents des établissements pour les victimes de violence, mais qu’ils sont peut-être surreprésentés parmi la population ayant accès à des services d’hébergement par l’entremise du secteur des services aux sans-abri. Par exemple, selon les résultats de l’Étude nationale sur les refuges menée en 2014, 72,4 % des utilisateurs de refuges d’urgence âgés de 15 ans et plus étaient de genre masculin (Segaert, 2017). De même, selon le Sondage national sur l’itinérance chez les jeunes mené en 2016, 57,6 % des répondants ont indiqué être de genre masculin et, parmi ceux-ci, 53,6 % ont déclaré avoir été victimes d’une ou de plusieurs formes de violence pendant leur enfance (Gaetz et autres, 2016). Dans l’ensemble, plus du tiers des personnes échantillonnées ont déclaré que la violence infligée par un parent avait contribué à leur itinérance. Toutefois, ce secteur n’était pas visé par l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

Fin de l’encadré 2

Le nombre de femmes admises dans les établissements d’hébergement est encore inférieur à celui observé avant la pandémie de COVID-19

Le nombre d’admissions dans les établissements d’hébergement en 2022-2023 était 30 % plus élevé qu’en 2020-2021, durant la pandémie de COVID-19. Cependant, il était toujours inférieur (-10 %) à ce qu’il était en 2017-2018 (graphique 1).

La baisse des admissions enregistrées en 2020-2021 est probablement attribuable aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les refuges pour les victimes de violence (Ibrahim, 2022). Au cours de la période de collecte de 2020-2021, de nombreux refuges ont mis en œuvre des protocoles qui ont réduit leur capacité d’accueil maximale afin de maintenir la sécurité et de réduire la propagation de l’infection. À ce moment, près de la moitié (47 %) des établissements ont indiqué que la pandémie avait eu des répercussions sur leur capacité d’hébergement maximale en raison des mesures de distanciation physique (voir Ibrahim, 2022).

La différence entre le nombre d’admissions en 2022-2023 et en 2017-2018 laisse croire que le nombre d’admissions dans les refuges n’est toujours pas revenu au niveau d’avant la pandémie de COVID-19. Si l’on examine l’ensemble des admissions d’adultes selon le genre, le nombre de femmes admises dans les établissements d’hébergement en 2022-2023 était moins élevé (-10 %) qu’en 2017-2018; cependant, le nombre d’hommes admis a plus que doublé pour passer de 86 en 2017-2018 à 179 en 2022-2023.

Des différences entre les genres ont également été observées dans le nombre d’admissions en 2022-2023 par rapport à 2020-2021. L’augmentation générale des admissions d’adultes en 2022-2023 est principalement attribuable à l’augmentation du nombre d’admissions de femmes (+29 %). Le nombre d’admissions d’enfants (+33 %) a aussi augmenté au cours de cette période. En revanche, le nombre d’admissions d’hommes (-20 %) et le nombre d’admissions d’adultes d’un autre genre (-7,7 %) ont diminué en 2022-2023 par rapport à ce qu’ils étaient durant la pandémie.

La plupart des provinces ont déclaré en 2022-2023 un nombre plus faible d’admissions qu’en 2017-2018. Ce sont l’Île-du-Prince-Édouard (-32 %), la Colombie-Britannique (-29 %) et la Saskatchewan (-27 %) qui ont enregistré les plus fortes baisses du nombre d’admissions comparativement à 2017-2018. À titre de comparaison, les provinces de Terre-Neuve-et-Labrador (+3 %), du Québec (+2 %) et de l’Alberta (+2 %) ont toutes déclaré un nombre d’admissions légèrement plus élevé en 2022-2023 qu’en 2017-2018.

En 2022-2023, le nombre d’admissions dans les établissements d’hébergement a augmenté dans l’ensemble des provinces et territoires, sauf en Nouvelle-Écosse, comparativement à 2020-2021, durant la pandémie. La plus forte augmentation a été enregistrée en Alberta, où le nombre d’admissions s’est accru de 72 % par rapport au cycle précédent. Il convient de noter que l’Alberta a affiché l’une des baisses les plus prononcées du nombre d’admissions en 2020-2021, durant la pandémie. Les établissements de Terre-Neuve-et-Labrador et du Manitoba ont également enregistré des hausses importantes du nombre d’admissions en 2022-2023 (+65 % et +45 %, respectivement) comparativement à 2020-2021.

Parmi les territoires, les établissements du Nunavut ont affiché la plus forte croissance (+56 %) du nombre d’admissions par rapport au cycle précédent de 2020-2021. Plus précisément, les admissions y ont augmenté de 114 % pour passer de 525 en 2017-2018 à 1 126 en 2022-2023. Dans les Territoires du Nord-Ouest, le nombre d’admissions a légèrement augmenté de 2020-2021 à 2022-2023 (+6 %), mais il était 52 % inférieur à ce qu’il était en 2017-2018.

Graphique 1 début

Graphique 1 Admissions dans les établissements d’hébergement pour les victimes de violence, selon le type d’établissement, Canada, 2017-2018, 2020-2021 et 2022-2023

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Type d’établissement (titres de rangée) et 2017-2018, 2020-2021 et 2022-2023, calculées selon nombre d’entrées unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d’établissement 2017-2018 2020-2021 2022-2023
nombre d’entrées
Établissements d’hébergement à court terme
Adultes 38 460 27 271 35 115
Enfants qui accompagnent 25 047 16 195 21 995
Total 63 507 43 466 57 110
Établissements d’hébergement à long terme
Adultes 2 704 1 739 2 071
Enfants qui accompagnent 1 895 1 622 1 784
Total 4 599 3 361 3 855
Total des admissions
Adultes 41 164 29 010 37 186
Enfants qui accompagnent 26 942 17 817 23 779
Total 68 106 46 827 60 965

Graphique 1 fin

La majorité des établissements offrent de l’hébergement à court terme

Les établissements se caractérisaient principalement par la durée du séjour offert, qu’il s’agisse d’établissements d’hébergement à court terme ou à long terme (voir l’encadré 1). Les établissements à court terme offrent un hébergement pouvant aller jusqu’à trois mois et comprennent habituellement des refuges pour les victimes de violence familiale ou des maisons de transition. Les établissements à long terme fournissent un hébergement pour plus de trois mois, et comprennent habituellement des unités résidentielles et des logements de deuxième et de troisième étape. En 2022-2023, on dénombrait 452 établissements d’hébergement à court terme, lesquels représentaient la majorité (81 %) des établissements d’hébergement pour les victimes de violence, et 108 établissements d’hébergement à long terme, qui représentaient une plus faible proportion (19 %) (tableau 2).

Même si le nombre d’établissements qui offrent de l’hébergement à long terme est moins élevé, la valeur des établissements d’hébergement à long terme ne peut être sous-estimée. Les établissements à long terme offrent habituellement de l’hébergement transitoire après des séjours de courte durée. Le logement de deuxième ou de troisième étape joue un rôle important pour permettre aux victimes de trouver la stabilité et l’autonomie nécessaires pour faire la transition vers un logement sûr et permanent, exempt de violence. Chez les femmes victimes de violence, le risque de violence, y compris d’homicide, est accru lorsqu’elles quittent leur agresseur ou la situation de violence (Comité d’examen des décès dus à la violence familiale de l’Ontario, 2021). Les établissements à long terme offrent un hébergement sûr et sécuritaire aux femmes qui fuient la violence. L’accès à un logement plus permanent et plus stable, ainsi qu’à un milieu de soutien, peut aider à briser le cycle de la violence et empêcher une victime de retourner dans une situation de violence.

En 2022-2023, 57 110 personnes ont été admises dans des établissements d’hébergement à court terme, et 3 855 personnes ont été admises dans des établissements d’hébergement à long terme, ce qui représente 94 % et 6,3 %, respectivement, de toutes les admissions. Les admissions dans les établissements d’hébergement à court terme ont augmenté de 31 % et les admissions dans les établissements d’hébergement à long terme ont affiché une hausse de 15 % en 2022-2023 par rapport à 2020-2021, durant la pandémie. Plus particulièrement, en 2022-2023, le nombre d’admissions dans les établissements d’hébergement à long terme était 16 % inférieur à ce qu’il était en 2017-2018, et le nombre d’admissions dans les établissements d’hébergement à court terme, 10 % inférieur.

Dans l’ensemble des établissements au Canada, 7 365 lits étaient subventionnés dans des établissements d’hébergement à court terme, et 1 128, dans des établissements d’hébergement à long termeNote . Dans l’ensemble, cela représente une moyenne de 16 lits par établissement d’hébergement à court terme et de 10 lits par établissement d’hébergement à long terme.

Les établissements d’hébergement sont plus nombreux en milieu urbain qu’en milieu rural

À l’instar des cycles précédents, en 2022-2023, une plus grande proportion d’établissements d’hébergement pour les victimes de violence étaient situés en milieu urbainNote  (65 %) à l’échelle du pays. En comparaison, plus du tiers (35 %) des établissements se trouvaient en milieu rural. Dans l’ensemble, la plupart des établissements en milieu urbain (78 %) et en milieu rural (86 %) offraient un hébergement à court terme. Les établissements d’hébergement à long terme en milieu urbain représentaient une plus forte proportion (22 %) de tous les établissements en milieu urbain que la proportion des établissements d’hébergement à long terme en milieu rural (14 %). En 2022-2023, environ 35 % des admissions à long terme ont eu lieu dans des établissements en milieu rural, et 29 % des admissions à court terme ont eu lieu dans des établissements en milieu rural.

De nombreux établissements ont le mandat de servir les femmes et leurs enfants

Les activités des établissements d’hébergement sont habituellement régies par une politique ou un mandat général, ainsi que les segments de la population que ces établissements doivent servir. Environ les deux tiers (64 %) des établissements ont déclaré avoir pour mandat de servir uniquement les femmes et leurs enfants, et un peu plus de 1 établissement sur 10 (12 %) a indiqué que son mandat consistait à servir uniquement les femmes.

Même si la grande majorité des établissements d’hébergement n’avaient pas pour mandat de servir exclusivement des hommes ou des personnes d’un autre genreNote , certains établissements incluaient des hommes ou des personnes d’un autre genre parmi les groupes de population qu’ils devaient servir. En plus de servir d’autres groupes de population, une faible proportion (3,6 %) des établissements avaient le mandat de servir également les hommes, et près du quart (23 %) des établissements ont déclaré avoir reçu le mandat de servir également les adultes d’un autre genre.

Malgré les mandats de servir des groupes de population particuliers, environ 1 établissement sur 5 (19 %) a admis des personnes autres que celles qu’il devait servir. Par exemple, en 2022-2023, environ 1 établissement sur 14 (7,1 %) ayant pour mandat de fournir des services uniquement aux adultes a également admis les enfants qui accompagnaient ces adultes.

Les mandats des établissements d’hébergement peuvent également comporter des types bien précis de violence ou de maltraitance auxquels ils s’attaquent principalement. La grande majorité des établissements (94 %) au Canada ont indiqué qu’ils avaient pour mandat de servir les personnes qui ont subi divers types de violence, comme de la violence conjugale ou familiale, ou encore de la violence dans d’autres relationsNote . Presque tous les établissements (99 %) ont déclaré qu’ils avaient le mandat de servir les personnes victimes de violence conjugale. Pour une forte proportion d’établissements, le mandat comprenait des services aux personnes qui subissaient d’autres formes de violence liées aux relations intimes (87 %), d’autres formes de violence familiale (77 %) et de la violence envers les aînés (63 %). Une plus faible proportion d’établissements fournissaient, dans le cadre de leur mandat, des services aux personnes ayant subi de la violence infligée par une connaissance ou un ami (53 %).

Un peu moins de 1 établissement sur 5 (18 %) devait servir uniquement les victimes de violence entre partenaires intimes, et moins de 1 établissement sur 10 (8,1 %) devait servir uniquement les victimes de violence familiale.

Plus de 4 établissements sur 5 offrent du counselling individuel pour les adultes et du counselling pour les enfants

Les victimes de violence présentent souvent des caractéristiques diverses et ont des besoins différents. Elles peuvent provenir de milieux sociaux et économiques variés nécessitant des mesures de soutien et des services adaptés à leurs besoins. En plus de fournir un logement sécuritaire, la majorité des établissements d’hébergement offrent également divers services de counselling, y compris des services généraux, des services professionnels et des services à l’intention des adultes, des enfants ou des populations vulnérables. Les types de programmes offerts par les établissements et leur disponibilité varient également et dépendent souvent des besoins de la collectivité et de la région. De nombreux services offerts sont aussi régis par les politiques et les pratiques des refuges et reflètent la taille et l’emplacement de l’établissement ainsi que la durée du séjour fourni.

Bien qu’un logement sécuritaire soit essentiel pour les personnes qui sont victimes de violence ou qui fuient une situation de violence, les services généraux offerts par de nombreux établissements d’hébergement au Canada fournissent également les outils nécessaires aux victimes pour qu’elles puissent quitter une situation de violence et possiblement les aider à bâtir un avenir à l’abri de la maltraitance. Les services qui sont offerts peuvent aussi influer sur la décision de quitter un agresseur ou une situation de violence et aider à réduire le risque de retourner dans une situation de violence (Hébergement femmes Canada, 2020).

Dans l’ensemble, une proportion élevée d’établissements offraient des services de planification de la sécurité ou de la protection (95 %), des services de défense des droits (93 %), des services d’orientation pour la recherche de logement (90 %), du counselling pour les enfants (86 %) et du counselling individuel pour les adultes (83 %) (tableau 3).

Même s’il n’y avait généralement pas de différence importante entre le mandat des établissements d’hébergement à court terme et celui des établissements d’hébergement à long terme, notamment en ce qui concerne les groupes de population servis ou les formes de violence subies par les personnes admises, des différences existaient toutefois au chapitre des types de services offerts par les établissements. Par exemple, presque tous les établissements d’hébergement à court terme offraient aux victimes de violence une ligne d’écoute téléphonique (96 %), et la majorité leur offrait des services de transport (80 %). En comparaison, de plus petites proportions d’établissements d’hébergement à long terme offraient ces services (49 % et 55 %, respectivement).

Dans l’ensemble, un peu moins de 1 établissement d’hébergement pour les victimes de violence sur 3 (28 %) offrait un programme d’hébergement d’animaux de compagnie en 2022-2023. Cette proportion était semblable à celle enregistrée en 2020-2021 (29 %) et représentait une hausse de près de 50 % par rapport à la proportion observée en 2017-2018 (19 %). Il a été déterminé que l’hébergement d’animaux de compagnie est essentiel pour les personnes qui fuient une situation de violence. La violence ou la menace de violence envers un animal de compagnie accompagne souvent la violence familiale (Barrett et autres, 2017; Les maisons s’expriment, 2018). Les agresseurs peuvent se servir d’un animal de compagnie pour empêcher la victime de quitter une situation de violence ou de chercher refuge en raison de préoccupations au sujet de la sécurité de son animal de compagnie.

Profil des résidents des établissements d’hébergement pour les victimes de violence le 13 avril 2023

Plus de la moitié des résidents des établissements d’hébergement pour les victimes de violence le jour de l’instantané étaient des femmes

Le jour de l’instantané de l’enquête — le 13 avril 2023 —, 7 581 personnes résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence (tableau 4). La grande majorité (98 %) des personnes hébergées dans ces établissements le jour de l’instantané étaient des femmes et leurs enfants qui les accompagnaient. Un peu plus de la moitié (4 018; 53 %) d’entre elles étaient des femmes, et 3 449 (45 %) étaient des enfants qui les accompagnaient, dont 1 768 filles, 1 664 garçons et 17 enfants d’un autre genre. Un petit nombre de résidents étaient des hommes (103) ou des adultes d’un autre genre (11).

Cette tendance était la même pour les établissements d’hébergement à court terme et les établissements d’hébergement à long terme ainsi que pour les refuges en milieu urbain et en milieu rural, où les femmes et les enfants qui les accompagnaient formaient la grande majorité des personnes qui résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

La plupart des résidents (91 %) hébergés dans des établissements pour les victimes de violence fuyaient une situation de violence. Même si les établissements inclus dans l’EEHVV avaient comme principal mandat de servir les victimes de violence, les personnes qui résidaient dans un établissement d’hébergement le jour de l’instantané ne fuyaient pas toutes une situation de violence. Une faible proportion de personnes (9,3 %) y résidaient pour d’autres raisons, comme l’itinérance ou des cas d’urgence. Souvent, les victimes de violence vivent aussi d’autres difficultés, comme des problèmes sociaux ou économiques. Par conséquent, il est important de reconnaître la possibilité que d’autres problèmes puissent coexister avec la violence, y compris le risque accru d’itinérance (Maki, 2020).

Environ les trois quarts des lits subventionnés dans les établissements d’hébergement à court terme étaient occupés le jour de l’instantané

Un peu plus des trois quarts (76 %) des 7 365 lits subventionnés dans les établissements d’hébergement à court terme au Canada étaient occupés le jour de l’instantané (tableau 5). Le tiers (33 %) des établissements d’hébergement à court terme affichaient complet, c’est-à-dire qu’ils fonctionnaient au maximum ou au-delà de leur capacité. Les taux d’occupation, y compris le pourcentage d’établissements affichant complet, mesurent le nombre de lits disponibles dans les établissements d’hébergement (voir l’encadré 3).

Dans l’ensemble, les taux d’occupation en 2022-2023 étaient plus élevés que ceux enregistrés en 2020-2021, durant la pandémie de COVID-19, et ils se rapprochaient davantage des taux d’occupation de 2017-2018. En 2020-2021, un peu plus de la moitié (53 %) des lits subventionnés dans les établissements d’hébergement à court terme au Canada étaient occupés (Ibrahim, 2022). À titre de comparaison, plus des trois quarts (78 %) des lits subventionnés dans les établissements d’hébergement à court terme étaient occupés en 2017-2018 (Moreau, 2019). Une tendance similaire a été observée quant à la proportion d’établissements d’hébergement à court terme affichant complet au cours des deux cycles précédents de l’EEHVV. En 2020-2021, 15 % des lits subventionnés dans les établissements d’hébergement à court terme étaient considérés comme occupés, soit moins de la moitié de la proportion observée en 2017-2018, année au cours de laquelle plus du tiers (36 %) des lits étaient considérés comme occupés.

Les résultats de 2020-2021, ce qui comprend une baisse généralisée des taux d’occupation et de la proportion d’établissements considérés comme affichant complet, pourraient découler des effets de la pandémie de COVID-19 plutôt que d’une diminution des besoins en services d’hébergement au cours de cette période. Plus précisément, les mesures et les protocoles qui ont été instaurés à divers moments dans les provinces et les territoires afin de réduire la propagation de la COVID-19, y compris une réduction des taux d’occupation maximale afin de limiter le nombre de personnes rassemblées à l’intérieur, ont probablement eu une incidence sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

Partout au Canada, en raison de la pandémie et des différents protocoles de sécurité, les victimes ont pu se retrouver dans des situations d’isolement avec leur agresseur, ce qui a contribué à augmenter le risque de violence et de victimisation. Les mesures de santé publique, y compris les périodes de confinement, qui ont été imposées pour lutter contre la pandémie ont eu la plus forte incidence sur les refuges, en particulier durant la première vague de la pandémie (Ibrahim, 2022).

Le Québec et l’Ontario affichaient les taux d’occupation les plus élevés parmi les provinces le jour de l’instantané

Les établissements d’hébergement à court terme du Québec (91 %) et de l’Ontario (81 %) ont enregistré les taux d’occupation les plus élevés parmi les provinces le jour de l’instantané (graphique 2). Ensemble, ces deux provinces comptent plus de la moitié des établissements d’hébergement à court terme (52 %) et des lits (56 %), et elles représentaient 50 % de l’ensemble des admissions à court terme en 2022-2023. La Saskatchewan a enregistré le taux d’occupation le plus faible, alors qu’environ 4 lits sur 10 (41 %) dans les établissements d’hébergement à court terme étaient occupés le jour de l’instantané.

En ce qui a trait à la capacité d’accueil des établissements, le Québec et l’Ontario ont enregistré la plus grande proportion d’établissements d’hébergement à court terme affichant complet le jour de l’instantané (41 % pour chacune des provinces). Quant aux territoires, les établissements d’hébergement à court terme dans les Territoires du Nord-Ouest (144 %) ont affiché le taux d’occupation le plus élevé, ce qui indique que le nombre de personnes hébergées le jour de l’instantané était supérieur au nombre de lits subventionnés. Par ailleurs, le Nunavut (87 %) a également enregistré un taux d’occupation supérieur à la moyenne nationale.

Graphique 2 début

Graphique 2 Taux d’occupation des établissements d’hébergement à court terme pour les victimes de violence, selon la province ou le territoire, 13 avril 2023

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Province ou territoire (titres de rangée) et Taux d’occupation des établissements, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province ou territoire Taux d’occupation des établissements
pourcentage
Terre-Neuve-et-Labrador 71
Île-du-Prince-Édouard Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Nouvelle-Écosse 65
Nouveau-Brunswick 46
Québec 91
Ontario 81
Manitoba 48
Saskatchewan 41
Alberta 71
Colombie-Britannique 69
Yukon 70
Territoires du Nord-Ouest 144
Nunavut 87
Canada 76

Graphique 2 fin

Les taux d’occupation sont plus élevés dans les établissements d’hébergement à court terme en milieu urbain qu’en milieu rural

Le jour de l’instantané, les établissements d’hébergement à court terme en milieu urbain affichaient un taux d’occupation plus élevé (81 %) et une plus grande proportion d’établissements ont déclaré afficher complet (35 %) comparativement aux établissements d’hébergement à court terme en milieu rural (62 % et 29 %, respectivement). Parmi les provinces, les établissements d’hébergement à court terme en milieu urbain au Québec affichaient les taux d’occupation les plus élevés, tous les lits à court terme (100 %) étant occupés le jour de l’instantané. En Nouvelle-Écosse, le taux d’occupation des établissements d’hébergement à court terme en milieu urbain (88 %) était également supérieur à la moyenne observée à l’échelle nationale pour ce type d’établissements.

En ce qui concerne les établissements d’hébergement à court terme en milieu rural à l’échelle provinciale, les provinces de l’Ontario (81 %) et de Terre-Neuve-et-Labrador (73 %) ont toutes les deux déclaré des taux d’occupation supérieurs à la moyenne nationale. Dans l’ensemble, les taux d’occupation des établissements d’hébergement à court terme en milieu rural dans les territoires figuraient parmi les plus élevés au pays, la moyenne des lits occupés s’établissant à 85 % (Territoires du Nord-Ouest [100 %], Nunavut [87 %] et Yukon [74 %]).

Plus de 8 unitésNote  sur 10 (83 %) dans les établissements d’hébergement à long terme au Canada étaient occupées le jour de l’instantané, et environ 3 établissements d’hébergement à long terme sur 10 (31 %) affichaient complet. Une plus grande proportion d’établissements d’hébergement à long terme en milieu urbain (84 %) étaient occupés comparativement à ceux en milieu rural (78 %) le jour de l’instantané de l’enquête. Contrairement aux établissements d’hébergement à court terme, plus d’établissements d’hébergement à long terme en milieu rural (44 %) qu’en milieu urbain (37 %) affichaient complet le jour de l’instantané.

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Taux d’occupation et capacité d’accueil

Le taux d’occupation des établissements d’hébergement fournit un indicateur du nombre total de lits utilisés à un moment précis dans le temps.

  • On calcule le taux d’occupation à court terme en divisant le nombre total de résidents le jour de l’instantané par le nombre total de lits subventionnés et en multipliant le résultat par 100.
  • On calcule le taux d’occupation à long terme en divisant le nombre total d’unités subventionnées occupées le jour de l’instantané par le nombre total d’unités subventionnées et en multipliant le résultat par 100.

Dans le cadre de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV), les établissements d’hébergement à court terme étaient considérés comme affichant complet si leur taux d’occupation se situait à 90 % ou plus. Ce taux d’occupation de 90 % a été retenu afin de tenir compte du risque de mauvaise interprétation de la question concernant le nombre de lits subventionnés, ainsi que du fait que certains établissements peuvent disposer d’un nombre insuffisant de ressources pour être en mesure d’offrir chaque lit de l’établissement.

Même si la capacité maximale des refuges a été réduite en raison de la pandémie de COVID-19, la norme en matière d’occupation a été maintenue pendant le cycle de 2020-2021, étant donné que certains refuges fonctionnaient toujours au maximum de leur capacité. Cela permet d’établir des comparaisons entre le cycle de 2020-2021 et les autres cycles de l’EEHVV.

On a considéré que les établissements d’hébergement à long terme affichaient complet lorsque leur taux d’occupation était de 100 %, car une unité représente habituellement un appartement ou une maison.

Fin de l’encadré 3

La majorité des résidentes ont été victimes de violence psychologique

La majorité (82 %) des résidentes des refuges le jour de l’instantané avaient subi de la violence psychologique (tableau 7). La violence physique (71 %) et l’exploitation financière (49 %) étaient aussi souvent vécues par les résidentes des refuges. Environ le tiers des résidentes ont déclaré avoir été victimes de violence sexuelle (33 %) et de harcèlement (31 %). Certaines femmes hébergées dans des refuges pour les victimes de violence ont également été victimes de violence culturelle (6,9 %), de violence spirituelle (5,5 %) et de mariage forcé (1,6 %). Une faible proportion de résidentes ont été victimes de traite de personnes dans l’industrie du sexe (4,1 %) ou ont été soumises à du travail forcé ou à une autre forme d’exploitation (1,3 %).

Une faible proportion de femmes (9,1 %) étaient hébergées dans des établissements pour des raisons autres que la violence. En revanche, près de 9 hommes sur 10 (88 %) étaient hébergés dans des établissements pour des raisons autres que la violence. Outre la violence, l’EEHVV n’a pas permis de recueillir de données sur les raisons pour lesquelles les personnes étaient hébergées dans les établissements.

Les trois quarts des femmes ont été victimes de violence de la part d’un partenaire intime actuel ou ancien

Le principal agresseur des trois quarts (75 %) des femmes résidant dans les refuges le jour de l’instantané était un partenaire intime actuel ou ancien. Au total, 6 femmes sur 10 (60 %) résidant dans un établissement avaient été victimes de violence de la part d’un partenaire intime actuel, et un peu plus de 1 femme sur 7 (15 %) avait été victime de violence aux mains d’un ex-partenaire intime. Plus précisément, un conjoint de fait actuel (34 %) ou ancien (8,1 %) ou un conjoint marié actuel (20 %) ou ancien (4,7 %) était souvent désigné comme l’auteur de la violence.

Graphique 3 début

Graphique 3 Lien entre les femmes résidant dans un établissement d’hébergement principalement pour fuir une situation de violence et leur agresseur, Canada, 13 avril 2023

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Lien de l’agresseur avec la victime (titres de rangée) et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Lien de l’agresseur avec la victime pourcentage
Conjointe de fait ou conjoint de fait 34
Conjointe ou conjoint marié 20
Ex-conjointe de fait ou ex-conjoint de fait 8
Ex-conjointe ou ex-conjoint marié 5
Partenaire amoureux 6
Ex-partenaire amoureux 3
Autre partenaire intime 1
Membre de la famille 7
Autre lienTableau de données du graphique 3 Note 1 3
Lien inconnu 12

Graphique 3 fin

Environ 3 résidentes sur 10 ont signalé à la police les incidents de violence ayant mené à chercher refuge

Dans l’ensemble, près de 3 femmes sur 10 (27 %) qui résidaient dans des établissements d’hébergement le jour de l’instantané ont signalé à la police les incidents de violence ayant mené à chercher refuge. En Saskatchewan, une plus grande proportion de femmes (46 %) résidant dans les établissements d’hébergement ont signalé à la police la violence qu’elles ont subie; venaient ensuite les femmes vivant dans la région de l’Atlantique (38 %). En revanche, les établissements d’hébergement en Alberta ont déclaré que 21 % des résidentes se trouvant dans leurs refuges avaient signalé leur expérience de violence à la police.

Graphique 4 début

Graphique 4 Femmes qui résident dans un établissement d’hébergement pour fuir une situation de violence et qui ont signalé à la police l’incident ayant mené à chercher refuge, selon la région, 13 avril 2023

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Région pourcentage
Région de l’AtlantiqueTableau de données du graphique 4 Note 1 38
Québec 26
Ontario 28
Manitoba 28
Saskatchewan 46
Alberta 21
Colombie-Britannique 26
TerritoiresTableau de données du graphique 4 Note 2 27
Canada 27

Graphique 4 fin

Environ 7 femmes sur 10 hébergées dans les établissements ont des responsabilités parentales, un peu moins de la moitié d’entre elles protégeant leurs enfants contre la violence physique

Dans l’ensemble, environ 7 femmes sur 10 (72 %) qui résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence le jour de l’instantané avaient des responsabilités parentalesNote . Parmi ces femmes, les trois quarts (75 %) étaient accompagnées d’un ou de plusieurs de leurs enfants, et le quart (25 %) ont été admises sans enfant.

Environ les trois quarts (77 %) des femmes ayant des responsabilités parentales protégeaient leurs enfants contre l’exposition à la violence. Environ les deux tiers (65 %) d’entre elles protégeaient leurs enfants contre la violence psychologique, et moins de la moitié (45 %) protégeaient leurs enfants contre la violence physique. De plus petites proportions de résidentes protégeaient leurs enfants contre la négligence (22 %), le harcèlement (10 %) et la violence sexuelle (7,8 %).

Environ les deux tiers des femmes hébergées dans les refuges sont âgées de 25 à 44 ans

Les recherches ont toujours montré que certaines caractéristiques sociodémographiques peuvent être associées à un risque plus élevé de victimisation, notamment le fait d’avoir une incapacité ou des antécédents en matière d’itinérance (Cotter, 2021; Cotter, 2018). L’âge est un facteur important contribuant au risque de victimisation, les recherches antérieures indiquant une baisse générale de la victimisation avec l’âge.

Environ les deux tiers (64 %) des femmes qui résidaient dans un établissement pour fuir une situation de violence le jour de l’instantané étaient âgées de 25 à 44 ans. Plus précisément, 17 % étaient âgées de 25 à 29 ans, 23 %, de 30 à 34 ans et 26 %, de 35 à 44 ansNote . Une petite proportion de femmes (2,5 %) étaient âgées de 65 ans et plus.

Parmi les enfants qui accompagnaient un adulte, plus des trois quarts (78 %) avaient moins de 12 ans. Plus précisément, un peu plus du tiers (36 %) des enfants avaient moins de 5 ans et un peu plus de 4 enfants sur 10 (42 %) étaient âgés de 5 à 11 ans. Ces proportions étaient semblables chez les filles et les garçons dans les établissements d’hébergement. Environ 1 enfant sur 10 (11 %) était âgé de 12 à 14 ans et une petite proportion (6,7 %) des enfants étaient âgés de 15 ans et plus.

Les femmes autochtones sont surreprésentées dans les refuges

Les Premières Nations, les Métis et les Inuit (les Autochtones) du Canada sont des populations diversifiées et ont des expériences historiques uniques ainsi que des langues et des pratiques culturelles différentes. Dans l’ensemble, les Autochtones sont surreprésentés parmi les victimes de violence, les taux disproportionnellement élevés de violence et de victimisation étant souvent liés aux inégalités socioéconomiques persistantes et aux barrières systémiques ancrées dans l’histoire traumatisante de la colonisation du pays (Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Les femmes autochtones sont surreprésentées en ce qui concerne les expériences de victimisation avec violence. Par exemple, des recherches antérieures ont montré que plus de 6 femmes autochtones sur 10 (63 %) ont subi de la violence physique ou sexuelle au cours de leur vie, comparativement à 45 % des femmes non autochtones (Heidinger, 2022).

Même si les femmes autochtones représentent 4,7 % de l’ensemble de la population féminine au Canada, environ 3 femmes sur 10 (29 %) résidant dans des refuges pour fuir une situation de violence le jour de l’instantané étaient d’identité autochtoneNote . Les enfants autochtones étaient également surreprésentés parmi les résidents des refuges pour les victimes de violence. Même s’ils ne représentent que 8,2 % des enfants au sein de la population canadienne, les enfants autochtones constituaient près du quart (24 %) des enfants qui accompagnaient un adulte dans les établissements. Ces résultats sont comparables à ceux des deux cycles précédents de l’EEHVV (Ibrahim, 2022; Moreau, 2019).

En 2022-2023, 59 établissements d’hébergement pour les victimes de violence (11 %) ont déclaré que leur établissement était une organisation autochtone ou une organisation guidée par les enseignements des Premières Nations, des Métis ou des Inuit. La grande majorité (92 %) de ces établissements offraient un hébergement à court terme, et plus de la moitié (54 %) se trouvaient en milieu rural. Dans l’ensemble, 52 établissements (9,3 %) ont indiqué qu’ils étaient situés dans une collectivité des Premières Nations, des Métis ou des Inuit, 31 établissements (5,5 %) ont déclaré qu’ils étaient situés dans une réserve et 31 établissements (5,5 %) ont mentionné qu’ils appartenaient à un gouvernement des Premières Nations (conseil de bande) ou qu’ils étaient exploités par celui-ci le jour de l’instantané.

Les femmes autochtones et les enfants qui les accompagnaient étaient surreprésentés dans tous les établissements, que le refuge ait des liens ou non avec les collectivités ou les organisations autochtones. Dans l’ensemble, plus de 1 femme sur 5 (22 %) dans les établissements qui n’avaient aucun lien avec des collectivités ou des organisations autochtones était Autochtone (Premières Nations, Métis ou Inuit). Les enfants autochtones représentaient 20 % des enfants hébergés dans ces établissements.

Même si la plupart des établissements n’avaient aucun lien avec des collectivités ou des organisations autochtones, un peu plus de 6 établissements sur 10 (62 %) ont indiqué qu’ils offraient des services adaptés à la culture des personnes autochtones. C’était le cas de 56 % des établissements d’hébergement à long terme et de 63 % des établissements d’hébergement à court terme. À l’échelle provinciale, une grande proportion des établissements en Saskatchewan (93 %), dans les provinces de l’Atlantique (87 %), au Manitoba (87 %) et en Alberta (84 %) offraient ces services. Environ le quart (24 %) des établissements au Québec offraient ces services, soit une proportion bien inférieure à la moyenne nationale.

Les résidents non permanents sont surreprésentés dans les établissements

Environ 3 femmes sur 10 (29 %) qui résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence le jour de l’instantané appartenaient à un groupe racisé. Cette proportion correspond à la proportion globale de femmes appartenant à un groupe racisé dans l’ensemble de la population canadienne. Parmi les enfants qui résidaient dans les refuges, un peu plus de 3 sur 10 (31 %) appartenaient à une population racisée.

En ce qui concerne les résidents non permanents accueillis dans les établissements d’hébergement, on note, dans l’ensemble, une surreprésentation des résidents non permanents dans les établissements d’hébergement pour les victimes de violence. Parmi les femmes dont le statut de résidence était connu, 16 % se sont identifiées comme des résidentes non permanentes. Cette proportion est plus de quatre fois plus élevée que celle observée chez l’ensemble des résidentes non permanentes au Canada (3,6 %). Un peu plus de 1 enfant sur 10 (11 %) hébergé dans les refuges était un résident non permanent.

Les résidents non permanents peuvent être exposés à un risque élevé de violence et avoir un accès limité aux services publics, y compris l’accès à l’aide financière qui peut aider les personnes qui cherchent à échapper à la violence conjugale (Baker et Tabibi, 2017). Pour les résidents non permanents, l’instabilité financière, les sources de soutien informelles limitées et le manque de logements abordables peuvent contribuer à la dépendance à l’égard des refuges pour obtenir de l’aide. Des recherches antérieures ont montré que les femmes migrantes sans statut restaient plus longtemps dans les refuges, et que leur situation préalable était plus instable que celle des femmes nées au Canada et des immigrantes (Paradis et autres, 2008).

Certains résidents non permanents ignorent peut-être leurs droits ou les lois en vigueur visant à les protéger contre la violence, y compris la violence infligée par un partenaire intime ou un membre de la famille (Baker et Tabibi, 2017). En raison de leur statut précaire, les résidents non permanents peuvent craindre d’être expulsés s’ils demandent de l’aide ou s’ils dénoncent leur expérience de violence, et peuvent par ailleurs dépendre de leur agresseur qui agit à titre de parrain.

Plus de la moitié (54 %) des établissements ont déclaré offrir des services spécialisés pour les immigrants et les réfugiés. Il est important de comprendre le contexte culturel lié à la maltraitance et à la violence familiale au sein de la population d’immigrants et de résidents non permanents afin de fournir de l’aide adaptée à la culture des victimes et d’assurer leur sécurité.

Un peu moins de 1 femme sur 10 (8,6 %) qui résidait dans un établissement d’hébergement pour les victimes de violence le jour de l’instantané ne parlait pas au moins l’une des deux langues officielles, à savoir le français ou l’anglais. Les barrières linguistiques peuvent empêcher les victimes de violence de demander de l’aide. Environ 6 établissements d’hébergement pour les victimes de violence sur 10 (61 %) offraient des services dans des langues non officielles.

Au total, 1  femme sur 10 hébergée dans un refuge a une incapacité

Des recherches antérieures ont montré que les personnes ayant une incapacité sont davantage exposées à la victimisation, ce qui comprend la violence entre partenaires intimes (Cotter, 2021; Cotter, 2018). Les expériences d’isolement ou de dépendance à l’égard d’un agresseur peuvent contribuer à accroître la vulnérabilité des personnes ayant une incapacité. Selon les résultats de l’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017, les femmes, quel que soit leur âge, étaient plus susceptibles que les hommes d’avoir une incapacité (Morris et autres, 2018). En ce qui concerne la violence entre partenaires intimes, plus de la moitié (55 %) des femmes ayant une incapacité ont déclaré avoir subi ce type de violence au cours de leur vie, comparativement à 37 % des femmes n’ayant pas d’incapacité (Savage, 2021).

Le jour de l’instantané, plus de 1 femme sur 10 (12 %) qui résidait dans un établissement d’hébergement pour les victimes de violence avait une incapacité. Certains établissements offrent des services aux personnes ayant une incapacité, mais ce n’est pas le cas de bon nombre d’entre eux. Comparativement aux établissements d’hébergement à long terme, une plus grande proportion d’établissements d’hébergement à court terme offraient des services aux personnes ayant une incapacité liée à la mobilité (20 % par rapport à 15 % des établissements d’hébergement à long terme), une incapacité visuelle (23 % par rapport à 12 %), un trouble auditif (28 % par rapport à 16 %) et une déficience intellectuelle ou un trouble du développement (31 % par rapport à 25 %).

En outre, les trois quarts (75 %) des établissements ont déclaré être entièrement ou partiellement accessibles en fauteuil roulant, c’est-à-dire qu’au moins une entrée, une chambre à coucher ou une salle de bain est accessible aux personnes en fauteuil roulant. C’était le cas de 78 % des établissements en milieu rural et de 73 % des établissements en milieu urbain. Parmi les établissements d’hébergement à court terme, environ 4 sur 5 (81 %) ont déclaré être accessibles aux personnes en fauteuil roulant, comparativement à un peu plus de la moitié (53 %) des établissements d’hébergement à long terme.

Près du tiers des femmes résidant dans un établissement d’hébergement ont des antécédents d’itinérance

La violence à l’égard des femmes, en particulier la violence entre partenaires intimes, est l’une des principales causes d’itinérance chez les femmes (Meyer, 2016; Sullivan et autres, 2019; Yakubovich et Maki, 2021). L’itinérance est associée à un risque élevé de violence et d’exploitation, et pour les femmes victimes de violence, l’instabilité liée au logement et le risque d’itinérance peuvent les empêcher de quitter un agresseur (Hébergement femmes Canada, 2020). Même si certaines femmes peuvent avoir un endroit où loger, la difficulté d’établir la résidence pour de nombreuses femmes qui quittent une situation de violence et la difficulté de trouver un logement stable ou permanent par l’entremise de réseaux de soutien informels peuvent contribuer à l’invisibilité de l’itinérance chez les femmes (Hébergement femmes Canada, 2020).

Dans l’ensemble, près du tiers (32 %) des femmes hébergées dans les refuges pour les victimes de violence le jour de l’instantané avaient été en situation d’itinérance à un moment donné avant de résider dans l’établissementNote . Les personnes en situation d’itinérance sont les personnes qui vivent dans des endroits qui ne sont pas destinés à l’habitation humaine ou dans un abri de fortune ou un bâtiment abandonné. Cela comprend également les personnes qui résident dans des centres d’hébergement temporaire destinés aux personnes sans logement, ou les personnes qui habitent temporairement avec des membres de leur famille, des amis ou des étrangers à titre d’invités.

Environ 3 résidentes sur 10 dans des établissements en milieu rural ont déjà reçu des services

Dans l’ensemble, les établissements ont indiqué que 1 résidente sur 5 (20 %) dans un établissement le jour de l’instantané avait déjà reçu des services en tant que résidente au cours de l’année précédente, et qu’un peu moins de 1 femme sur 10 (9,1 %) n’avait reçu que des services dans la collectivité au cours de l’année précédenteNote . Moins de la moitié (44 %) des résidentes des établissements utilisaient un refuge pour la première fois et n’avaient pas reçu de services au cours de l’année précédente. Alors que l’EEHVV permet de recueillir des renseignements sur les résidentes ayant déjà reçu les services d’un établissement, il était impossible de savoir si 26 % des résidentes se trouvant dans les refuges le jour de l’instantané avaient déjà eu recours à des services, y compris en tant que résidentes, ou dans d’autres établissements avant d’être accueillies dans l’établissement actuel.

En tout, 3 femmes sur 10 (30 %) résidant dans des établissements en milieu rural le jour de l’instantané avaient déjà reçu des services en tant que résidentes au cours de l’année précédente; cette proportion est plus élevée que celle de près de 2 femmes sur 10 (18 %) qui avaient déjà résidé dans des établissements en milieu urbain. Dans l’ensemble, un peu moins de la moitié (47 %) des femmes résidant dans les refuges en milieu urbain n’avaient reçu aucun des services offerts par des établissements au cours de l’année précédente. C’était le cas d’environ le tiers (31 %) des femmes résidant dans les refuges en milieu rural.

La capacité d’accueil est la principale raison pour laquelle l’admission de femmes est refusée par des établissements

Le jour de l’instantané, les établissements d’hébergement de l’ensemble du Canada ont indiqué que l’admission à un refuge pour les victimes de violence avait été refusée à 918 personnes, dont environ les trois quarts (76 %; 696 personnes) étaient des femmes. Plus précisément, le tiers (33 %) des refuges ont déclaré avoir refusé l’admission de certaines femmes le jour de l’instantanéNote . Les établissements qui ont refusé d’admettre des femmes ont indiqué que l’admission avait été refusée à la majorité d’entre elles (82 %) parce que le refuge affichait complet. Comparativement à la proportion d’établissements d’hébergement en milieu rural (52 %), une proportion beaucoup plus élevée d’établissements d’hébergement en milieu urbain (85 %) avaient refusé l’admission à des femmes parce que le refuge affichait complet. L’admission a été refusée à une faible proportion de femmes (6,5 %) parce que le profil de la victime ne correspondait pas au mandat de l’établissement.

Le lieu de résidence des deux tiers des femmes est inconnu après leur départ de l’établissement

Le jour de l’instantané, les établissements d’hébergement ont indiqué qu’une petite proportion de résidentes avaient quitté l’établissement pour aller vivre ailleurs. Dans l’ensemble, 206 résidentes et 83 enfants qui les accompagnaient avaient quitté l’établissement le jour de l’instantané, dont plus de 4 sur 5 (87 %) avaient quitté un établissement d’hébergement à court terme. De petites proportions de femmes sont retournées dans un domicile où habitait l’agresseur (6,2 %), sont allées vivre chez des amis ou des membres de leur famille (6,2 %), sont allées dans un autre établissement pour les victimes de violence (4,5 %) ou ont trouvé un nouveau domicile où l’agresseur n’habitait pas (3,9 %). Dans le cas des deux tiers des résidentes (66 %), les établissements ont déclaré ignorer où elles étaient allées après avoir quitté le refuge.

Environ 4 résidentes sur 10 dans les refuges se sont présentées d’elles-mêmes à l’établissement

Parmi les résidentes des établissements d’hébergement pour les victimes de violence le jour de l’instantané, le fait de se présenter soi-même à l’établissement constituait la source de référence la plus courante : un peu plus de 4 femmes sur 10 (42 %) se sont présentées elles-mêmes à l’établissementNote . Environ 1 femme sur 7 (14 %) a été aiguillée par un autre établissement d’hébergement pour les victimes de violence. Environ 1 femme sur 10 (9,4 %) a été aiguillée par une ligne d’écoute téléphonique, et des proportions semblables ont été aiguillées par un professionnel de la santé ou un travailleur social en milieu hospitalier (7,0 %), ou par un membre de la famille ou un ami (6,6 %).

En Ontario, la durée moyenne de séjour est la plus longue dans les établissements d’hébergement à court terme

Dans l’ensemble, environ 7 établissements d’hébergement à court terme pour les victimes de violence sur 10 (71 %) au Canada ont indiqué que la durée moyenne de séjour était inférieure à trois mois (graphique 5). Plus précisément, un peu plus de la moitié (51 %) des établissements d’hébergement à court terme ont déclaré une durée moyenne de séjour allant d’un mois à moins de trois mois, et 1 établissement sur 5 (20 %) a fait état d’une durée moyenne de séjour de moins d’un mois. En outre, près de 3 établissements d’hébergement à court terme sur 10 (29 %) ont déclaré une durée moyenne de séjour de trois mois ou plus, ce qui est supérieur à la durée maximale prescrite.

Graphique 5 début

Graphique 5 Durée moyenne du séjour dans les établissements d’hébergement à court terme pour les victimes de violence, selon la région, 2022-2023

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et Moins de 1 mois, 1 mois à moins de 3 mois et 3 mois ou plus, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région Moins de 1 mois 1 mois à moins de 3 mois 3 mois ou plus
pourcentage
Région de l’AtlantiqueTableau de données du graphique 5 Note 1 12 67 21
Québec 18 68 15
Ontario 5 42 53
Manitoba 47 37 16
Saskatchewan 53 47 0
Alberta 59 34 7
Colombie-Britannique 21 46 33
TerritoiresTableau de données du graphique 5 Note 2 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique 69 Note x: confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique
Canada 20 51 29

Graphique 5 fin

La durée moyenne de séjour varie d’une province et d’un territoire à l’autre. L’Ontario a déclaré le pourcentage le plus élevé d’établissements d’hébergement à court terme dont la durée moyenne de séjour était de trois mois ou plus (53 %), suivi de la Colombie-Britannique (33 %). Plus de la moitié (53 %) des établissements d’hébergement à court terme en Saskatchewan et près de 6 établissements d’hébergement à court terme sur 10 (59 %) en Alberta ont déclaré des durées moyennes de séjour inférieures à un mois, ce qui est beaucoup plus élevé que la proportion de 1 établissement sur 5 (20 %) observée à l’échelle nationale.

Le manque de logements abordables à long terme est le problème le plus courant auquel sont confrontés les résidents

La majorité (85 %) des établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont indiqué que l’un des principaux défis auxquels sont confrontés les résidents est le manque de logements abordables à long terme (tableau 8). Au Canada, le taux d’accroissement démographique continue d’être plus élevé que les taux enregistrés au cours des 20 dernières années (Statistique Canada, 2018). La demande croissante de logements et de services, conjuguée à la hausse des prix des logements et des loyers, peut contribuer aux défis que rencontrent les victimes de violence lorsqu’elles tentent de quitter définitivement une situation de violence.

En raison du faible nombre d’établissements d’hébergement à long terme et du manque de logements sûrs et abordables, il peut être difficile pour les victimes qui quittent une situation de violence de trouver un logement après avoir été hébergées dans des centres d’urgence ou des établissements à plus court terme. Sans accès à des logements sûrs et sécuritaires, les femmes sont davantage susceptibles de vivre une situation d’itinérance ou de retourner auprès d’un agresseur ou dans une situation de violence, ce qui peut entraîner une nouvelle victimisation.

Comme il a été mentionné précédemment, près de 3 établissements d’hébergement à court terme sur 10 (29 %) ont déclaré avoir hébergé des résidents en 2022-2023 au-delà de la durée maximale prescrite de trois mois. Cette proportion a augmenté par rapport à celles enregistrées en 2020-2021 et en 2017-2018, lorsqu’environ 1 établissement sur 5 (19 % et 18 %, respectivement) hébergeait des résidents pendant plus de trois mois.

Parmi les autres défis fréquemment soulevés par les établissements d’hébergement pour les victimes de violence qui touchent les résidents figurent les problèmes de santé mentale (38 %) ainsi que le sous-emploi et les faibles revenus (37 %). Le quart (25 %) des établissements d’hébergement ont indiqué que les problèmes de toxicomanie constituaient l’un des principaux défis auxquels étaient confrontés les résidents.

À l’échelle provinciale, les établissements d’hébergement de la région de l’Atlantique (92 %), du Québec (92 %) et de l’Ontario (87 %) ont le plus souvent mentionné le manque de logements abordables à long terme comme étant le principal défi pour les résidents. Environ la moitié des établissements au Manitoba (53 %) et en Saskatchewan (50 %) ont déclaré que les problèmes de toxicomanie constituaient un défi majeur pour les résidents. La sécurité a été identifiée comme un défi majeur par plus du tiers (35 %) des établissements au Manitoba, et l’absence d’aide au revenu et les règlements liés à l’aide au revenu ont été déterminés comme un défi majeur pour plus des deux tiers (67 %) des établissements en Saskatchewan. Dans les territoires, les problèmes de toxicomanie, la sécurité et les problèmes de santé mentale (43 % pour chacun des défis) ont été désignés par les établissements comme faisant partie des principaux défis auxquels les résidents sont confrontés.

Le roulement du personnel est le problème le plus courant auquel les établissements sont confrontés

Plus de 4 établissements sur 10 (43 %) ont déclaré que le roulement du personnel était le problème le plus courant auquel ils étaient confrontés en 2022-2023 (tableau 9). Le manque de logements permanents (37 %), la faible rémunération des employés (31 %) et le manque de financement (30 %) ont également été indiqués comme étant les principaux défis pour les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

À l’échelle provinciale, plus de la moitié (53 %) des établissements d’hébergement au Manitoba et 6 établissements sur 10 (60 %) en Colombie-Britannique ont indiqué que le manque de logements permanents constituait un défi de taille pour les établissements. Au Québec, près de 7 établissements sur 10 (69 %) ont déclaré que le roulement du personnel constituait un défi majeur. En Ontario, le manque de financement a été identifié comme un défi courant pour plus de la moitié (53 %) des établissements. La capacité d’accueil était une préoccupation pour le tiers (33 %) des établissements en Saskatchewan et pour environ 3 établissements sur 10 (29 %) en Colombie-Britannique.

Revenus et dépenses

La plus grande proportion du financement provient des gouvernements provinciaux et territoriaux

En 2022-2023, les établissements d’hébergement pour les victimes de violence au Canada ont déclaré un financement d’environ 651,7 millions de dollars. La plus grande part de ce financement (90 %) a été consacré aux établissements d’hébergement à court terme. Le financement des gouvernements provinciaux et territoriaux représentait la plus grande proportion des sources de financement, soit 70 % du financement de tous les établissements. Plus précisément, le financement des gouvernements provinciaux et territoriaux a représenté 72 % du financement des établissements d’hébergement à court terme et environ la moitié (51 %) du financement des établissements d’hébergement à long terme.

Le financement offert par le gouvernement fédéral représentait une proportion semblable de l’ensemble du financement pour les établissements d’hébergement à court terme (8,6 %) et pour les établissements d’hébergement à long terme (9,7 %). Par ailleurs, 10 % du financement pour les établissements d’hébergement à long terme provenait des administrations régionales ou municipales et 2,9 % du financement pour les établissements d’hébergement à court terme provenait de ces mêmes sources.

Les deux tiers des établissements déclarent effectuer des réparations matérielles ou des améliorations

Parmi les établissements qui ont fourni des renseignements sur les réparations matérielles ou les améliorations, les deux tiers (66 %) ont indiqué que des réparations matérielles ou des améliorations avaient été apportées à leurs locaux en 2022-2023Note . La majorité des établissements ayant effectué des réparations matérielles ou des améliorations ont déclaré que les réparations étaient mineures (82 %), tandis que 45 % des établissements ont indiqué avoir effectué des réparations majeures lorsqu’il y avait une obligation légale d’effectuer des travaux de réparation pour des raisons de sécurité et afin de respecter les codes du bâtiment en vigueur dans la municipalité.

Un peu plus de la moitié (54 %) des établissements ont effectué les réparations matérielles ou les améliorations à l’aide d’un financement du gouvernement provincial ou territorial. Au total, 2 établissements sur 5 (40 %) ont indiqué que les réparations avaient été financées par des collectes de fonds ou des dons, et le quart (25 %) des établissements ont mentionné que les réparations avaient été financées par le gouvernement fédéral.

Graphique 6 début

Graphique 6 Sources de financement des réparations matérielles effectuées aux établissements d’hébergement pour les victimes de violence, Canada, 2022-2023

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Sources de financement (titres de rangée) et pourcentage
(figurant comme en-tête de colonne).
Sources de financement pourcentage
Financement provenant d’un gouvernement provincial ou territorial 54
Collecte de fonds et dons 40
Financement provenant du gouvernement fédéral 25
Financement provenant d’une administration régionale ou municipale 7
Financement au titre d’un accord conjoint fédéral-provincial-territorial 3
Autres sources de financementTableau de données du graphique 6 Note 1 12

Graphique 6 fin

Résumé

Selon les données de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV), le Canada comptait 560 établissements d’hébergement en 2022-2023 dont le mandat principal était d’offrir des services aux victimes de violence. Au total, il y a eu 60 965 admissions; les femmes et les enfants qui accompagnaient un adulte constituaient la majorité d’entre elles.

Le nombre d’admissions déclarées en 2022-2023 était moins élevé (-10 %) qu’en 2017-2018, mais plus élevé (30 %) qu’en 2020-2021. La baisse du nombre d’admissions enregistrées au cours de l’année 2020-2021 est probablement attribuable aux répercussions de la pandémie de COVID-19 sur les refuges pour les victimes de violence. En revanche, la baisse du nombre d’admissions en 2022-2023 par rapport à 2017-2018 laisse croire que le nombre d’admissions dans les refuges n’est toujours pas revenu au niveau d’avant la pandémie de COVID-19.

Le jour de l’instantané de l’enquête — le 13 avril 2023 —, 7 581 personnes étaient hébergées dans des établissements pour les victimes de violence; plus de 9 personnes sur 10 étaient des femmes et les enfants qui les accompagnaient. Les femmes hébergées dans les refuges avaient été le plus souvent victimes de violence psychologique, et bon nombre d’entre elles étaient âgées de 25 à 44 ans le jour de l’instantané. Par rapport à la population canadienne, les femmes et les enfants autochtones ainsi que les femmes et les enfants résidents non permanents étaient surreprésentés dans les refuges.

Le jour de l’instantané, 1 femme sur 5 qui se trouvait dans un établissement d’hébergement avait déjà reçu des services en tant que résidente au cours de l’année précédente et plus de 3 établissements d’hébergement sur 10 ont déclaré avoir refusé l’admission de certaines femmes. Une forte proportion d’établissements ont indiqué que le manque de logements abordables à long terme était l’un des principaux défis pour les résidents des établissements pour les victimes de violence.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Admissions aux établissements d’hébergement pour les victimes de violence, selon la province ou le territoire, 2022-2023

Tableau 2 Lits, logements et admissions, selon le type d’établissement d’hébergement pour les victimes de violence et selon la province ou le territoire, 2022-2023

Tableau 3 Pourcentage d’établissements d’hébergement pour les victimes de violence offrant certains services, selon le type de service, le type d’établissement et la région, 2022-2023

Tableau 4 Résidents dans les établissements d’hébergement pour les victimes de violence, selon la province ou le territoire, 13 avril 2023

Tableau 5 Occupation des établissements d’hébergement à court terme, selon la désignation rurale ou urbaine et selon la province ou le territoire, 13 avril 2023

Tableau 6 Pourcentage de femmes et d’enfants résidant dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence comparativement au pourcentage de femmes et d’enfants vivant au Canada, selon certaines caractéristiques et selon la province ou le territoire, 13 avril 2023

Tableau 7 Types de violence subie par les femmes résidant dans un établissement d’hébergement pour les victimes de violence, selon la province ou le territoire, 13 avril 2023

Tableau 8 Principaux défis auxquels sont confrontés les résidents des établissements d’hébergement pour les victimes de violence, selon le type d’établissement et la région, 2022-2023

Tableau 9 Principaux défis auxquels sont confrontés les établissements d’hébergement pour les victimes de violence, selon le type d’établissement et la région, Canada, 2022-2023

Tableau 10 Sources de financement et dépenses des établissements d’hébergement pour les victimes de violence, Canada, 2022-2023

Description de l’enquête

Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence

L’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV) est un recensement de tous les établissements d’hébergement canadiens ayant pour mandat principal de fournir des services d’hébergement aux victimes de violence (définie comme de la victimisation continue). L’EEHVV a été menée pour la troisième fois en 2022-2023, à la suite d’un remaniement majeur de l’enquête qui la précédait, soit l’Enquête sur les maisons d’hébergement. Le premier cycle de l’EEHVV a été mené en 2017-2018.

L’EEHVV a pour objectif de produire des statistiques agrégées sur les services offerts par ces établissements au cours d’une période de référence de 12 mois antérieure à l’enquête, et de fournir un instantané des clients servis en un jour donné (à la mi-avril de l’année de l’enquête). Ces renseignements aideront les divers ordres de gouvernement, les organismes d’hébergement et autres organismes à but non lucratif, les fournisseurs de services et les chercheurs à élaborer des projets de recherche, des politiques et des programmes, ainsi qu’à déterminer les besoins en financement des établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

Collecte des données

La collecte active des données de l’EEHVV s’est déroulée d’avril à août 2023. La collecte des données a été effectuée au moyen d’un questionnaire électronique autoadministré. Les suivis effectués par les intervieweurs de Statistique Canada pour les non-répondants et les cas de questionnaires incomplets ont été facilités par l’utilisation d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur.

Les renseignements présentés dans cet article font référence à deux périodes distinctes. Premièrement, les données relatives au nombre d’admissions annuelles, à la durée moyenne de séjour et aux renseignements financiers sont fondées sur une période de référence de 12 mois (2022-2023). On a demandé aux répondants de choisir la période de référence de 12 mois ressemblant le plus à la période à laquelle l’établissement fait référence dans ses rapports annuels. Les catégories comprenaient un exercice type (1er avril 2022 au 31 mars 2023), une année civile (1er janvier 2022 au 31 décembre 2022) ou une période de 12 mois au choix des répondants. Deuxièmement, les caractéristiques des établissements et les types de services offerts, ainsi que le profil des personnes admises en établissement d’hébergement, sont fondés sur le jour de l’instantané, soit le 13 avril 2023. Le jour de l’instantané est un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type des activités des établissements partout au Canada. La date de la mi-avril a été choisie en fonction des consultations menées auprès des fournisseurs de services. Comme elle s’inscrit dans une période de stabilité relative sur le plan des admissions, cette date a permis aux répondants d’optimiser le nombre de ressources disponibles pour répondre à l’enquête. Le jour de l’instantané ne rend pas compte des différences saisonnières dans l’utilisation des services des établissements ni des tendances à long terme pour l’ensemble de l’année.

Population cible et taux de réponse

Statistique Canada a dressé la liste des établissements à inclure dans la population cible de l’enquête grâce aux consultations qu’il a menées auprès des gouvernements provinciaux et territoriaux, des associations de maisons d’hébergement et d’autres associations, ainsi qu’au moyen des résultats d’un examen des entités du Registre des entreprises de l’organisme. Statistique Canada a, par la suite, communiqué avec les établissements pouvant faire partie de la population cible, avant la collecte des données d’enquête, afin de déterminer leur principal mandat. Il peut s’agir d’établissements d’hébergement à court terme, d’hébergement à long terme et à usage mixte, de maisons d’hébergement, de maisons d’hébergement de deuxième étape, de réseaux de maisons d’hébergement, de satellites, de centres d’urgence pour femmes, de refuges d’urgence, de logements provisoires (au Manitoba seulement), de centres de prévention de la violence familiale en milieu rural (en Alberta seulement), de centres de ressources familiales, et de tout autre établissement d’hébergement qui offre des services aux victimes de violence, accompagnées ou non de leurs enfants.

Parmi les 560 établissements d’hébergement qui ont indiqué que leur mandat principal consistait à fournir des services aux victimes de violence en 2022-2023, 457 ont retourné leur questionnaire rempli à Statistique Canada, ce qui représente un taux de réponse de 82 %. En ce qui concerne les répondants qui n’ont pas fourni leurs renseignements au moyen du questionnaire et les répondants qui ont omis de répondre à certaines questions, les données manquantes ont été imputées pour les questions clés. Les méthodes d’imputation employées comprennent l’utilisation de données historiques corrigées en fonction des tendances lorsqu’elles étaient disponibles et l’imputation par donneur, méthode qui consiste à extraire les valeurs d’enregistrements semblables au chapitre de l’emplacement, du type et de la taille des établissements. Les questions clés pour lesquelles l’imputation a été effectuée sont les suivantes : nombre de lits, nombre d’unités, nombre de résidents qui fuyaient une situation de violence, si l’établissement sert ou non des clients auxquels il avait déjà offert des services auparavant, relation avec l’agresseur principal, nombre de personnes auxquelles l’établissement a refusé l’admission, nombre de départs de l’établissement, durée moyenne du séjour, nombre d’admissions, revenus et dépenses.

Afin d’obtenir de plus amples renseignements ou de consulter le questionnaire, veuillez visiter la page de l’enquête de Statistique Canada : Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.

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