L’homicide au Canada, 2021

par Jean-Denis David et Brianna Jaffray, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Dans l’ensemble du pays, les services de police ont déclaré 788 homicides en 2021, ce qui représente une hausse de 29 par rapport à 2020. Il s’agit de la troisième hausse consécutive depuis 2019.
  • Le taux national d’homicides a augmenté de 3 % pour atteindre 2,06 homicides pour 100 000 habitants, ce qui représente le taux le plus élevé depuis 2005.
  • Cette hausse globale du nombre d’homicides au Canada par rapport à 2020 découle en grande partie des augmentations enregistrées en Ontario (277 homicides; +37) et en Colombie-Britannique (125 homicides; +25).
  • La Saskatchewan (5,93 homicides pour 100 000 habitants) a affiché le taux le plus élevé d’homicides parmi les provinces en 2021. Il s’agit d’une augmentation de 9 % par rapport à 2020 et d’une troisième hausse annuelle consécutive.
  • Parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR) en 2021, les taux d’homicides les plus élevés ont été enregistrés à Regina (5,67 homicides pour 100 000 habitants), à Thunder Bay (5,63) et à Winnipeg (5,39).
  • En 2021, le taux d’homicides était six fois plus élevé chez les victimes autochtones que chez les victimes non autochtones (9,17 homicides pour 100 000 Autochtones par rapport à 1,55 homicide pour 100 000 non-Autochtones).
  • En 2021, selon les données déclarées par la police, environ le tiers (32 %) des victimes étaient des personnes racisées, ce qui se traduit par un taux d’homicides de 2,51 pour 100 000 personnes racisées.
  • En 2021, pour 40 % des victimes d’homicide, le décès était attribuable à l’utilisation d’une arme à feu. Près de la moitié (46 %) des homicides commis à l’aide d’une arme à feu étaient attribuables à des gangs. À l’échelle nationale, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a augmenté de 6 % par rapport à 2020 pour passer de 0,73 à 0,78 pour 100 000 habitants.
  • Dans l’ensemble, les homicides attribuables à des gangs ont continué de représenter près du quart (23 %) du total des homicides. Toutefois, le taux d’homicides attribuables à des gangs enregistré au Canada en 2021 était le plus élevé (0,48 pour 100 000 habitants) depuis que des données comparables ont été recueillies pour la première fois en 2005.
  • En 2021, la proportion de femmes tuées par leur conjoint ou leur partenaire intime au Canada était environ sept fois plus élevée que celle des hommes. Parmi les victimes d’homicide aux mains d’un conjoint ou d’un partenaire intime au Canada, 76 % étaient des femmes, tandis que 24 % étaient des hommes.
  • Selon les données recueillies de 2017 à 2021, parmi les méthodes les plus courantes utilisées pour commettre un homicide, les homicides perpétrés au moyen d’une arme à feu sont ceux qui prennent le plus de temps à résoudre. Alors que 47 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu ont été résolus dans les 100 jours suivant le début de l’enquête, 70 % des homicides résultant de coups portés et 84 % des homicides commis à l’aide d’une arme pointue ont été résolus dans le même délai.
  • Les données recueillies de 2012 à 2017 indiquent que près des trois quarts (73 %) des homicides commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales ont été perpétrés à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse. En comparaison, 65 % des homicides ont été commis au moyen d’une arme de poing dans les régions urbaines.
  • Pour la période allant de 2012 à 2021, 17 % des victimes d’homicide dans les collectivités urbaines étaient des Autochtones, alors qu’un peu plus de la moitié (53 %) des victimes dans les collectivités rurales étaient des Autochtones.

Au Canada, les homicides demeurent des événements relativement rares; ils représentaient moins de 0,2 % des crimes violents déclarés par la police en 2021 (Moreau, 2022). Ces affaires comprennent les meurtres au premier degré et au deuxième degré, les homicides involontaires coupables et les infanticides. Néanmoins, au chapitre de la sécurité et du bien-être des collectivités, la fréquence des homicides est généralement considérée comme un point de repère important. Les décideurs au Canada et à l’étranger se fondent sur le nombre d’homicides pour évaluer l’étendue de la violence dans la société et déterminer la meilleure façon de la combattre (Corradi et Stöckl, 2014; Ouimet et Montmagny-Grenier, 2014). Le sentiment de sécurité d’une personne repose en partie sur la prévalence des homicides et des autres crimes violents déclarés au sein de sa collectivité (Shi et autres, 2020). De plus, les répercussions de ces crimes violents sur les personnes, les familles, les amis et les collectivités sont profondes et durables (Connolly et Gordon, 2015; Mastrocinque et autres, 2015). Par conséquent, l’étude des homicides est une mesure importante permettant d’évaluer le bien-être de la société (Sampson, 2003).

Le présent rapport s’appuie sur les plus récentes données de l’Enquête sur les homicides de Statistique Canada pour examiner de façon plus poussée la nature et la fréquence des homicides au Canada. Le nombre d’homicides ainsi que leurs caractéristiques y sont analysés, au fil du temps, en fonction de différents aspects importants, dont l’emplacement géographique (p. ex. les régions), les profils sociodémographiques des victimes et des auteurs présumés (p. ex. le genre, l’âge, l’identité autochtone et les groupes racisés) et les caractéristiques des affaires (p. ex. le type d’arme, le fait que l’homicide soit attribuable à des gangs, le lien des auteurs présumés avec les victimes).

Faisant suite à une analyse des tendances observées au chapitre des homicides en 2021, ce rapport porte sur trois domaines précis. Tout d’abord, il présente une analyse comparative entre les sexes des homicides en tenant compte des expériences divergentes des femmes et des hommes en ce qui concerne ce crime violent. Ensuite, il comprend un examen de divers facteurs qui peuvent avoir une incidence sur le classement des affaires d’homicide et le temps nécessaire pour les résoudre. Enfin, il porte sur les principales différences entre les homicides commis dans les collectivités urbaines et ceux commis dans les collectivités rurales, compte tenu du fait que la nature de ces affaires et les caractéristiques des personnes qui en sont victimes diffèrent souvent selon l’emplacement géographique.

Aperçu des tendances observées au chapitre des homicides en 2021

Le taux d’homicides augmente au pays pour une troisième année consécutive

En 2021, les services de police de l’ensemble du pays ont déclaré 788 homicides, soit 29 de plus qu’en 2020. Cette plus récente hausse du nombre total d’homicides représente la troisième augmentation consécutive depuis 2019 (tableau 1a). Par conséquent, le taux national d’homicides a augmenté de 3 % pour atteindre 2,06 homicides pour 100 000 habitants. Il s’agit de la troisième hausse annuelle consécutive et du plus haut taux enregistré depuis 2005 (tableau 1b).

Troisième hausse consécutive du taux d’homicides en Saskatchewan, et nombre record d’homicides en Ontario

L’augmentation globale du nombre d’homicides au Canada découle en grande partie des hausses enregistrées depuis 2020 en Ontario (277 homicides; +37) et en Colombie-Britannique (125 homicides; +25). Alors que cette hausse était la deuxième augmentation consécutive observée en Colombie-Britannique, en ce qui concerne l’Ontario, il s’agissait de la première hausse enregistrée depuis 2018 (tableau 1a).

En revanche, l’Alberta (118 homicides; -23) et la Nouvelle-Écosse (23 homicides; -14) ont enregistré les plus fortes baisses parmi les provinces et les territoires. Il convient toutefois de souligner que le recul observé en Nouvelle-Écosse fait suite à la hausse anormalement élevée qui a été enregistrée en 2020 et qui était attribuable à la fusillade de masse survenue dans la province cette année-làNote . Néanmoins, le plus récent nombre dépasse la moyenne de 16 homicides établie dans la province pour les 10 années précédentes (2011 à 2020).

Parmi les autres provinces et territoires, le nombre d’homicides a augmenté de 6 en Saskatchewan (70 homicides) de 2020 à 2021, tandis qu’il a crû de 4 à Terre-Neuve-et-Labrador (8 homicides) et au Yukon (4 homicides). En revanche, dans les Territoires du Nord-Ouest, le nombre d’homicides a diminué de 5 pour s’établir à 1 homicide en 2021, alors qu’il a reculé de 3 au Nouveau-Brunswick pour se situer à 11 homicides. Au Québec (88 homicides; +1), au Manitoba (61 homicides; -1) et au Nunavut (2 homicides; -1), le nombre d’homicides était semblable à celui observé en 2020. Aucun homicide n’a été enregistré à l’Île-du-Prince-Édouard en 2021.

Parmi les provinces, la Saskatchewan (5,93 homicides pour 100 000 habitants) a affiché le taux le plus élevé d’homicides en 2021, ce qui représente une augmentation de 9 % par rapport à 2020 et une troisième hausse annuelle consécutive. Le Manitoba (4,41) a enregistré le deuxième taux en importance en 2021, malgré la baisse de 2 % observée par rapport à l’année précédente. L’Île-du-Prince-Édouard (-100 %), la Nouvelle-Écosse (-38 %), le Nouveau-Brunswick (-22 %) et l’Alberta (-17 %) ont affiché les plus fortes diminutions en pourcentage du taux d’homicides parmi les provinces. Quant à elles, Terre-Neuve-et-Labrador (+100 %), la Colombie-Britannique (+24 %) et l’Ontario (+15 %) ont affiché les plus fortes hausses en pourcentage du taux d’homicides parmi les provinces en 2021 (tableau 1b).

Dans certains cas, les taux d’homicides étaient plus élevés dans les territoires que dans les provinces. Cependant, la taille relativement faible de la population dans ces régions fait en sorte que les variations du nombre d’homicides ont une plus grande incidence sur les taux, ce qui rend moins significatives les comparaisons au fil du temps et entre les régions géographiques. Quoi qu’il en soit, en 2021, le Yukon a enregistré un taux de 9,31 homicides pour 100 000 habitants, tandis que le Nunavut a affiché un taux de 5,08 et les Territoires du Nord-Ouest, un taux de 2,20.

Regina, Thunder Bay et Winnipeg enregistrent les taux d’homicides les plus élevés parmi les régions métropolitaines de recensement

En 2021, parmi les régions métropolitaines de recensement (RMR), les taux d’homicides les plus élevés ont été enregistrés à Regina (5,67 homicides pour 100 000 habitants), à Thunder Bay (5,63) et à Winnipeg (5,39). Dans le cas de Regina et de Winnipeg, ces chiffres représentaient des hausses par rapport à l’année précédente (25 % et 10 %, respectivement). Thunder Bay a connu une baisse de 21 % de son taux d’homicides par rapport à 2020. Parmi les RMR qui ont affiché les plus fortes augmentations en pourcentage de leur taux d’homicides par rapport à l’année précédente, on trouve Windsor (+101 %), St. John’s (+100 %) et London (+98 %) (tableau 2).

N’ayant affiché aucun homicide en 2021, Trois-Rivières et Guelph ont enregistré les plus fortes diminutions de leur taux d’homicides, suivies de Kitchener–Cambridge–Waterloo (-75 %). Toronto (117) a enregistré le plus grand nombre d’homicides en 2021. Toutefois, en tant que RMR la plus populeuse du pays, elle s’est classée au 17e rang parmi les RMR affichant les plus hauts taux d’homicides. Les RMR ayant affiché les plus importantes hausses du nombre d’homicides par rapport à l’année précédente étaient Vancouver (+14), Toronto (+12) et London (+8).

Le taux d’homicides contre des Autochtones demeure disproportionnellement élevé

À ce jour, les séquelles généralisées et persistantes de la colonisation au Canada continuent de façonner les expériences des peuples autochtones (Monchalin, 2016; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019; Palmater, 2014; Razack, 2015; Rudin, 2006). Parmi les répercussions de ce passé colonial, on compte la marginalisation socioéconomique généralisée, la discrimination, le racisme manifeste et systémique, les traumatismes intergénérationnels, le déplacement des Autochtones de leurs terres ainsi que la logique et les attitudes colonialistes subsistantes (Comack, 2012; David et Mitchell, 2021; Monchalin, 2016; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019; Razack, 2015; Rudin, 2006; Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Ces expériences cumulées jouent un rôle important dans le fait que les membres des Premières Nations, les Inuit et les Métis sont surreprésentés dans le système de justice pénale canadien à titre de victimes et d’auteurs présumés (David et Mitchell, 2021; LaPrairie, 1997; Monchalin, 2016; Roberts et Reid, 2017; Rudin, 2006; Saghbini et autres, 2021)Note .

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Définition de l’identité autochtone

L’identité autochtone est déclarée par la police dans le cadre de l’Enquête sur les homicides et est déterminée à partir des renseignements trouvés sur la victime ou l’auteur présumé, comme une carte de statut, ou à partir de l’information fournie par la famille de la victime ou de l’auteur présumé, l’auteur présumé lui-même, des membres de la communauté ou d’autres sources (p. ex. les registres de la bande). Les preuves médicolégales, comme les résultats de tests génétiques, peuvent aussi être acceptées pour déterminer l’identité autochtone des victimes.

Dans le cadre de l’Enquête sur les homicides, l’identité autochtone comprend les personnes identifiées comme des membres des Premières Nations (Indiens inscrits ou non), des Métis, des Inuit ou faisant partie d’un groupe autochtone inconnu de la police. Une identité non autochtone désigne les cas où la police a confirmé qu’une victime ou un auteur présumé n’a pas été identifié comme Autochtone. L’identité autochtone déclarée comme étant « inconnue » de la police désigne les cas où la police a été incapable de déterminer l’identité autochtone de la victime ou de l’auteur présumé, les cas où l’identité autochtone n’a pas été consignée par le service de police, ou encore les cas où l’auteur présumé a refusé de révéler son identité autochtone à la police.

Fin de l’encadré 1

Parmi les 752 victimes d’homicide déclarées par la police en 2021 pour lesquelles des renseignements sur l’identité autochtone étaient disponibles, 190 étaient d’origine autochtone; à titre de comparaison, ce chiffre s’élevait à 208 l’année précédenteNote . Cette diminution est liée à une baisse de 11 % du taux d’homicides, qui est passé de 10,28 pour 100 000 Autochtones en 2020 à 9,17 pour 100 000 en 2021. Cependant, ce taux était six fois plus élevé que celui enregistré chez les non-Autochtones (1,55 pour 100 000 non-Autochtones). Parmi les victimes autochtones, près des deux tiers (65 %) étaient des membres des Premières Nations, 6 % étaient des Métis et 5 %, des Inuit. Les groupes autochtones auxquels appartenaient les autres victimes étaient inconnus.

En 2021, 45 femmes autochtones ont été victimes d’un homicide déclaré par la police, soit trois de plus que l’année précédente. Dans l’ensemble, ces victimes représentaient environ le quart (24 %) des femmes victimes d’homicide au Canada, une proportion qui est demeurée semblable à celles observées au cours des 10 années précédentes. Toutefois, le taux d’homicides enregistré chez les femmes autochtones était plus de cinq fois supérieur à celui observé chez les femmes non autochtones (4,31 pour 100 000 femmes autochtones par rapport à 0,80 pour 100 000 femmes non autochtones).

Le nombre d’hommes autochtones victimes d’un homicide déclaré par la police a diminué, passant de 166 à 145. Ce nombre se traduit par un taux d’homicides de 14,13 homicides pour 100 000 hommes autochtones, un taux qui était six fois plus élevé que celui enregistré chez les hommes non autochtones (2,30 pour 100 000 hommes non autochtones). En fait, le taux d’homicides enregistré chez les femmes autochtones était presque deux fois supérieur à celui observé chez les hommes non autochtones.

Parmi les provinces en 2021, la Saskatchewan a affiché le nombre et le taux d’homicides les plus élevés pour les affaires où la victime était d’origine autochtone (53 victimes autochtones; 25,53 pour 100 000 Autochtones) (graphique 1). Dans cette province, environ les trois quarts (77 %) des victimes d’homicide étaient autochtones. Cependant, les Autochtones représentaient environ 18 % de la population de la Saskatchewan en 2021. Le taux d’homicides dans la province était 16 fois plus élevé chez la population autochtone que chez la population non autochtone (1,65 pour 100 000 non-Autochtones). L’Alberta (41 victimes autochtones; 13,08 pour 100 000 Autochtones) et le Manitoba (33 victimes autochtones; 12,15 pour 100 000 Autochtones) se classaient deuxième et troisième au chapitre du nombre et du taux d’homicides. Pour les trois provinces, ces taux étaient considérablement supérieurs à la moyenne nationale.

Graphique 1 début

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Province (titres de rangée) et Autochtones et Non-Autochtones, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Province Autochtones Non-Autochtones
taux pour 100 000 habitants
Terre-Neuve-et-Labrador 7,57 0,86
Île-du-Prince-Édouard 0,00 0,00
Nouvelle-Écosse 2,94 1,95
Nouveau-Brunswick 2,74 1,33
Québec 4,62 0,90
Ontario 4,22 1,62
Manitoba 12,15 2,16
Saskatchewan 25,53 1,65
Alberta 13,08 1,86
Colombie-Britannique 5,92 2,13
CanadaTableau de données du graphique 1 Note 1 9,17 1,55

Graphique 1 fin

Dans l’ensemble, 6 homicides déclarés par la police sur 10 (61 %) ayant fait une victime autochtone se sont produits à l’extérieur d’une RMR, tandis que 4 homicides sur 10 (39 %) se sont produits dans une RMR (74 victimes autochtones). Néanmoins, les taux d’homicides pour les victimes autochtones dans les RMR (8,82 pour 100 000 Autochtones) et dans les régions autres que les RMR (9,42 pour 100 000 Autochtones) étaient semblables. Parmi les RMR, Winnipeg (21), Edmonton (16) et Regina (10) comptaient le plus grand nombre de victimes autochtones.

En 2021, près du tiers des victimes d’homicide étaient des personnes racisées

Des données probantes montrent que les personnes racisées sont confrontées à différentes expériences qui ont une incidence sur leurs contacts avec le système de justice pénale, tant comme victimes que comme auteurs présumés. Ces expériences comprennent le racisme manifeste et systémique, la discrimination et les inégalités structurelles et individuelles, telles que la marginalisation socioéconomique (Maynard, 2017; Commission ontarienne des droits de la personne, 2003; Samuels-Wortley, 2021; Wang et Moreau, 2022).

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Définition de la population racisée

Dans la présente publication, le concept de « groupes racisés » est mesuré au moyen de la variable « minorité visible ». Il n’existe actuellement aucune définition ou norme pour décrire les « groupes racisés ». Jusqu’à nouvel ordre, les données obtenues sur les « groupes racisés » et leur diffusion suivent la norme de minorité visible de la personne. Le terme « minorité visible » permet d’établir si une personne appartient ou non à un groupe des minorités visibles aux termes de la Loi sur l’équité en matière d’emploi. La Loi sur l’équité en matière d’emploi définit les minorités visibles comme « les personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n’ont pas la peau blanche ». La population des minorités visibles comprend les personnes des groupes suivants : les Sud-Asiatiques, les Chinois, les Noirs, les Philippins, les Latino-Américains, les Arabes, les Asiatiques du Sud-Est, les Asiatiques occidentaux, les Coréens et les Japonais. Le concept de « reste de la population » est utilisé pour inclure toute victime ou tout auteur présumé qui n’est pas inclus dans le concept de « groupes racisés » ou de « minorité visible ».

Fin de l’encadré 2

En 2021, parmi les 762 victimes d’homicide pour lesquelles des renseignements sur le statut de personne racisée étaient disponibles, environ le tiers (32 %; 247 victimes) étaient des personnes racisées, ce qui représente un taux d’homicides de 2,51 pour 100 000 personnes racisées. Ce taux était de 34 % supérieur à celui enregistré l’année précédente, et était 38 % plus élevé que le taux observé pour le reste de la population (1,81)Note . Parmi les victimes d’homicide commis contre des personnes racisées, environ la moitié étaient noiresNote , et près de 1 victime sur 5 était sud-asiatiqueNote .

Le nombre d’homicides commis contre des femmes et des hommes racisés a augmenté en 2021 par rapport à l’année précédente; il est passé de 19 à 46 pour les femmes racisées, et de 158 à 199 pour les hommes racisés. Par conséquent, leur taux d’homicides a également augmenté. Chez les femmes racisées victimes d’homicide, le taux est passé de 0,39 pour 100 000 femmes racisées à 0,92 pour 100 000 femmes racisées. Il est toutefois demeuré inférieur au taux enregistré chez les femmes non racisées (1,03 pour 100 000). Au chapitre des hommes racisés, le taux d’homicides a augmenté de 23 % en 2021 pour atteindre 4,10 pour 100 000 hommes racisés. Il s’agissait d’un taux plus d’une fois et demie supérieur à celui observé pour les hommes non racisés (2,59 pour 100 000).

En 2021, les victimes noires et sud-asiatiques représentaient plus de la moitié des victimes d’homicide racisées. Parmi les victimes noires, 16 % étaient des femmes et 84 % étaient des hommes. La proportion de femmes noires est considérablement plus élevée que ce qui avait été enregistré au cours des deux années précédentes (7 % en 2019 et 3 % en 2020). En comparaison, 22 % des victimes sud-asiatiques étaient des femmes et 78 % étaient des hommes. Ces proportions étaient comparables à celles enregistrées en 2020, mais la proportion pour les hommes sud-asiatiques est un peu plus élevée qu’elle ne l’était en 2019 (71 %).

L’Ontario a enregistré 138 affaires d’homicide dans lesquelles la victime était une personne racisée en 2021, soit 50 de plus qu’en 2020. C’est la province qui comptait le plus grand nombre de victimes racisées; elle était suivie de la Colombie-Britannique (38) et du Québec (33). Néanmoins, la Nouvelle-Écosse (8) a affiché le plus haut taux d’homicides dont les victimes étaient des personnes racisées, soit 8,59 pour 100 000 personnes racisées, un taux plus de trois fois supérieur à la moyenne nationale (2,51). En comparaison, malgré le fait qu’elle ait affiché le plus grand nombre d’homicides commis contre des personnes racisées, la province de l’Ontario a enregistré un taux d’homicides à l’endroit des personnes racisées de 2,79 pour 100 000 personnes racisées.

Dans l’ensemble, 9 homicides sur 10 dont les victimes étaient des personnes racisées ont été commis dans une RMR. En 2021, Toronto (81), Montréal (31) et Vancouver (28) ont enregistré les plus grands nombres d’homicides commis contre des personnes racisées. Tout de même, le taux d’homicides commis contre des personnes racisées était presque deux fois plus élevé dans les régions à l’extérieur des RMR (4,29 pour 100 000 personnes racisées) que dans les RMR (2,41).

Les décès sont plus souvent attribuables à l’utilisation d’une arme à feu

En 2021, pour 40 % des victimes d’homicide, le décès était attribuable à l’utilisation d’une arme à feu, ce qui est semblable à la proportion observée en 2020 (38 %). Les homicides commis à l’aide d’une arme pointue représentaient 32 % de l’ensemble des homicides, et ceux résultant de coups portés en représentaient 17 %. Parmi les homicides commis à l’aide d’une arme à feu, le type d’arme à feu le plus fréquemment utilisé était les armes de poing (57 %), suivies des carabines et des fusils de chasse (26 %) ainsi que des armes semblables à une arme à feu et des armes à feu dont le type était inconnu (17 %). Près de la moitié (46 %) des homicides commis à l’aide d’une arme à feu ont été désignés comme étant attribuables à des gangs.

À l’échelle nationale, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a augmenté par rapport à 2020 (en hausse de 6 %, passant de 0,73 à 0,78 pour 100 000 habitants). En 2021, parmi les provinces, l’Ontario (114) a enregistré le plus grand nombre d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu, soit 20 de plus qu’en 2020. Le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu dans la province a donc augmenté de 21 %, passant de 0,64 à 0,77 homicide pour 100 000 habitants. La Colombie-Britannique (52) et le Québec (30) ont également enregistré des augmentations significatives du nombre d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu (+14 et +7, respectivement). Quoi qu’il en soit, les taux les plus élevés d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu ont été observés en Saskatchewan (1,86), en Nouvelle-Écosse (1,21), au Manitoba (1,01), en Colombie-Britannique (1,00) et en Alberta (0,95), et ces provinces ont enregistré des taux supérieurs au taux national moyen en 2021 (0,78) (tableau 3a).

En 2021, parmi les RMR, Toronto comptait le plus grand nombre (61) d’homicides pour lesquels une arme à feu était la principale arme utilisée, soit 9 de plus qu’en 2020. Elle était suivie de Vancouver (30), de Montréal (25) et d’Edmonton (20). Pour une deuxième année consécutive, le plus haut taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a été observé à Regina (2,65). Ce taux représentait une hausse de 40 % par rapport à l’année précédente (1,89), et était bien supérieur à la moyenne observée au cours des 10 années précédentes dans cette RMR (0,94). Au chapitre des RMR ayant affiché les taux les plus élevés, Regina était suivie d’Halifax (1,74), de Kingston (1,73) et d’Edmonton (1,35) (tableau 3b).

L’arme a été retrouvée dans 29 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu en 2021

Pour près de la moitié (45 %) des homicides commis en 2021 pour lesquels une arme à feu était la principale arme utilisée et pour lesquels des renseignements étaient disponibles, l’arme a été classée comme arme à autorisation restreinteNote . Pour plus du tiers (35 %) des homicides, l’arme a été classée comme prohibée. Ces données doivent être interprétées avec prudence en raison du pourcentage élevé d’homicides pour lesquels les renseignements sur la classe des armes à feu étaient inconnus (40 %). L’arme a été retrouvée dans 29 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu (84 homicides). Parmi les armes retrouvées, 20 % des carabines et des fusils de chasse étaient semi-automatiques, comparativement à 90 % des armes de poing. Aucune arme à feu récupérée n’a été déclarée comme étant entièrement automatique en 2021.

Parmi les affaires d’homicide pour lesquelles les renseignements étaient disponibles (68 affaires d’homicide commis à l’aide d’une arme à feu), l’auteur présumé était le propriétaire de l’arme à feu au moment de l’affaire dans 85 % des affaires. Toutefois, cette information doit être interprétée avec prudence, puisque dans la plupart des homicides commis à l’aide d’une arme à feu (77 %), les renseignements sur la propriété de l’arme à feu au moment de l’affaire étaient inconnus. En ce qui concerne la légalité de la propriété, l’arme à feu n’était pas la propriété légale de l’auteur présumé au moment de l’affaire dans 82 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu (96 homicides). Encore une fois, ces données doivent être interprétées avec prudence en raison du pourcentage élevé (61 %) d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu pour lesquels les renseignements sur la propriété légale étaient inconnus. Enfin, dans 90 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu pour lesquels les renseignements sur l’arme étaient disponibles, l’auteur présumé ne détenait pas de permis d’arme à feu valide pour la classe de l’arme à feu utilisée dans l’affaire (103 homicides). Ces renseignements étaient manquants pour 61 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu.

Plus haut taux d’homicides attribuables à des gangs depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées

En 2021, 33 homicides attribuables à des gangs de plus ont été commis comparativement à l’année précédente, le total s’établissant à 184 homicides. Dans l’ensemble, les homicides attribuables à des gangs ont continué de représenter environ le quart (23 %) de tous les homicides. Cette plus récente augmentation a donné lieu au plus haut taux (0,48 pour 100 000 habitants) enregistré au Canada depuis que des données comparables ont été recueillies pour la première fois en 2005. Les trois quarts (74 %) des homicides attribuables à des gangs ont été commis avec une arme à feu, et parmi ceux-ci, la plupart (65 %) ont été perpétrés avec une arme de poing.

Cette variation est attribuable aux hausses observées dans plusieurs provinces et territoires. Plus précisément, l’Ontario a enregistré 13 homicides attribuables à des gangs de plus par rapport à l’année précédente (passant de 52 à 65 homicides attribuables à des gangs), et une augmentation semblable a été observée en Colombie-Britannique (de 26 à 39 homicides attribuables à des gangs). Le Québec (21 homicides attribuables à des gangs; +6), la Nouvelle-Écosse (5 homicides attribuables à des gangs; +5), la Saskatchewan (25 homicides attribuables à des gangs; +2), le Nouveau-Brunswick (2 homicides attribuables à des gangs; +2) et le Yukon (1 homicide attribuable à des gangs; +1) ont également connu des hausses en 2021 par rapport à 2020.

Des baisses du nombre d’homicides attribuables à des gangs ont été observées en Alberta (23 homicides attribuables à des gangs; -6) et au Manitoba (3 homicides attribuables à des gangs; -2). Terre-Neuve-et-Labrador n’a enregistré aucun homicide attribuable à des gangs, en baisse par rapport à un homicide attribuable à des gangs en 2020. Pour une deuxième année consécutive, l’Île-du-Prince-Édouard, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut n’ont enregistré aucun homicide attribuable à des gangs.

En 2021, la Saskatchewan a enregistré le taux d’homicides attribuables à des gangs le plus élevé parmi les provinces, soit 2,12 pour 100 000 habitants, ce qui se traduit par une hausse de 9 % par rapport à l’année précédente. Venait ensuite la Colombie-Britannique avec un taux de 0,75, ce qui représente une hausse de 48 % comparativement à 2020. Les taux d’homicides attribuables à des gangs dans les deux provinces en 2021 étaient supérieurs à la moyenne nationale (0,48 pour 100 000 habitants) (tableau 4a).

Le plus grand nombre d’homicides attribuables à des gangs en 2021 a été enregistré dans la RMR de Toronto (30), suivie de Vancouver (29) et de Montréal (19). Comparativement à l’année précédente, la hausse la plus marquée du nombre d’homicides attribuables à des gangs a été observée à Vancouver (+13), suivie de Montréal (+11) et d’Ottawa (+6). Par ailleurs, comparativement à 2020, la baisse la plus prononcée du nombre d’homicides attribuables à des gangs a été enregistrée à Calgary (-8), suivie de Saskatoon (-5) et de Winnipeg (-3).

Parmi les RMR en 2021, Regina a affiché le plus fort taux d’homicides attribuables à des gangs, soit 3,03 pour 100 000 habitants, un taux qui était environ 2,7 fois plus élevé qu’en 2020 (1,14) et qui était bien supérieur à la moyenne des 10 années précédentes (1,10). La récente hausse du taux d’homicides dans cette RMR s’explique par l’augmentation du nombre d’homicides attribuables à des gangs observée de 2020 à 2021 (de 3 à 8 homicides attribuables à des gangs). Thunder Bay (2,41) et Vancouver (1,05) ont enregistré le deuxième et le troisième taux d’homicides attribuables à des gangs en importance. Le taux moyen d’homicides attribuables à des gangs pour toutes les RMR a augmenté de 21 %; il est passé de 0,42 pour 100 000 habitants en 2020 à 0,51 pour 100 000 habitants en 2021 (tableau 4b).

Analyse comparative entre les sexes des homicides

Depuis que des données nationales sur les homicides ont commencé à être diffusées en 1961, les données déclarées par la police révèlent que les victimes d’homicide sont surtout des hommes. Les données de 2021 ne font pas exception à cette tendance, 586 victimes ayant été des hommes ou des garçons, comparativement à 197 femmes ou filles (75 % et 25 %, respectivement)Note . Cette différence est digne de mention, étant donné que chaque genre représentait environ la moitié de la population du Canada cette année-là (Statistique Canada, 2022). Le taux d’homicides contre des hommes était de 3,1 pour 100 000 hommes, comparativement à 1,0 pour 100 000 femmes. Tout en reconnaissant que les facteurs qui expliquent cette disproportion sont multidimensionnels et complexes, l’analyse comparative entre les sexes présentée dans la section qui suit explore les différences entre les hommes et les femmes victimes d’homicide en fonction de certains aspects.

Les victimes sont principalement de jeunes adultes, mais les jeunes filles et les femmes plus âgées sont surreprésentées parmi les femmes et les filles victimes d’homicide

Sur une période de 10 ans (c.-à-d. de 2012 à 2021), des écarts marqués ont été observés au chapitre de la répartition moyenne des femmes et des hommes victimes d’homicide en fonction de leurs âges (graphique 2). Chez les femmes et filles victimes d’homicide, la proportion de celles qui étaient âgées de 11 ans ou moins est trois fois supérieure à la proportion observée chez les hommes et les garçons du même groupe d’âge (7 % et 3 %, respectivement).

Graphique 2 début

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et Hommes et garçons et Femmes et filles, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Âge Hommes et garçons Femmes et filles
pourcentage
0 à 11 ans 3,0 7,4
12 à 17 ans 3,6 4,0
18 à 24 ans 20,0 11,5
25 à 29 ans 15,2 11,3
30 à 34 ans 12,0 9,5
35 à 39 ans 9,5 9,7
40 à 44 ans 7,5 8,2
45 à 49 ans 7,5 6,5
50 à 54 ans 6,5 6,6
55 à 59 ans 5,1 6,7
60 à 64 ans 3,8 5,7
65 à 69 ans 2,2 3,4
70 ans et plus 4,2 9,5

Graphique 2 fin

Parmi les victimes qui étaient de jeunes adultes, les hommes étaient particulièrement nombreux. Les victimes de 18 à 24 ans représentaient un cinquième des hommes et des garçons victimes d’homicide, soit environ le double de la proportion observée chez les femmes et les filles du même groupe d’âge. La proportion de victimes d’homicide de genre masculin demeure plus élevée jusqu’à l’âge de 30 à 34 ans. Dans les groupes d’âge subséquents, la répartition des femmes et des hommes était semblable. Cependant, la proportion de femmes dans les groupes d’âge plus avancé (7 %) était un peu plus élevée que celle des hommes (6 %), ce qui est observable à partir de 50 à 54 ans environ. Au chapitre des victimes de 70 ans et plus, la proportion de femmes s’établissait à 10 %, comparativement à 4 % chez les hommes.

Des différences selon le genre ont également été observées au chapitre des taux d’homicides, et ce, pour l’ensemble des groupes d’âge. Une analyse des données sur le ratio hommes-femmes du taux d’homicides pour tous les groupes d’âge a révélé qu’en 2021, le taux d’homicides chez les hommes était plus élevé que celui enregistré chez les femmes, tant dans l’ensemble que pour presque tous les groupes d’âge (graphique 3). Ainsi, les écarts les plus marqués ont été observés chez les hommes de 30 à 34 ans — où le taux chez les hommes victimes d’homicide était 4,8 fois plus élevé que le taux observé chez les femmes de ce groupe d’âge — ainsi que chez les hommes de 18 à 24 ans, où le taux était 4,6 fois supérieur à celui enregistré pour les femmes. En revanche, parmi le groupe d’âge le plus jeune, à savoir les victimes âgées de 11 ans ou moins, le taux d’homicides chez les filles était 1,5 fois plus élevé que celui observé pour les garçons. Il s’agit du seul groupe d’âge où le taux d’homicides était plus élevé chez les femmes ou les filles que chez les hommes ou les garçons en 2021.

Graphique 3 début

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Âge
(titres de rangée) et Ratio hommes-femmes du taux d'homicides(figurant comme en-tête de colonne).
Âge
Ratio hommes-femmes du taux d'homicides
0 à 11 ans 0,7
12 à 17 ans 2,8
18 à 24 ans 4,6
25 à 29 ans 3,7
30 à 34 ans 4,8
35 à 39 ans 2,7
40 à 44 ans 2,1
45 à 49 ans 3,1
50 à 54 ans 4,6
55 à 59 ans 2,7
60 à 64 ans 2,1
65 à 69 ans 1,7
70 ans et plus 1,9

Graphique 3 fin

Une plus grande proportion de femmes sont tuées par frustration, colère ou désespoir, comparativement aux hommes

Historiquement, le lien de l’auteur présumé avec la victime d’un homicide est un autre aspect où les différences entre les genres sont marquées (Armstrong et Jaffray, 2021; Conroy, 2021; Stöckl et autres, 2013). En 2021, plus de 7 femmes victimes d’homicide sur 10 ont été tuées par un conjoint, un partenaire intime ou un membre de la famille. Plus précisément, lorsque la victime était une femme, les conjoints et les partenaires intimes représentaient 44 % des liens de l’auteur présumé avec la victime. Ces tendances concordent avec la moyenne enregistrée au cours des 10 années précédentes (tableau 5).

Selon les constatations d’une étude internationale portant sur 66 pays et menée en 2013, la proportion de femmes victimes d’homicide commis par un conjoint ou un partenaire intime est, en moyenne, six fois plus élevée que la proportion observée chez les hommes partout dans le monde (Stöckl et autres, 2013). En 2021, la proportion de femmes tuées par leur conjoint ou leur partenaire intime au Canada était environ sept fois plus élevée que celle enregistrée pour les hommes (44 % par rapport à 7 %). Cette différence est encore plus prononcée lorsqu’on observe la moyenne des 10 années précédentes (proportion neuf fois plus élevée). Dans l’ensemble, parmi les victimes d’homicide commis par un conjoint ou un partenaire intime au Canada en 2021, 76 % étaient des femmes, tandis que 24 % étaient des hommes.

La moyenne enregistrée de 2012 à 2021 montre que parmi les femmes victimes d’homicide, 28 % auraient été tuées par frustration, colère ou désespoir, comparativement à 10 % pour les hommes (graphique 4). De même, la proportion de femmes tuées par jalousie ou envie était plus de trois fois supérieure à la proportion observée chez les hommes (10 % et 3 %, respectivement).

Graphique 4 début

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Selon le mobile apparent (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mobile apparent Femmes Hommes
pourcentage
Dispute ou querelle 27,1 35,4
Règlement de comptes ou de dettes 3,1 15,5
Jalousie ou envie 10,0 3,3
Frustration, colère ou désespoir 28,4 10,4
Gain financier et protection des actifs 3,5 7,5
Vengeance 3,0 7,1
Commerce de drogues illicites 1,8 5,9
Autre mobile 10,2 4,6
Aucun mobile apparent 12,9 10,4

Graphique 4 fin

En revanche, plus de la moitié (60 %) des hommes victimes d’homicide ont été tués par une connaissance ou une personne avec laquelle ils avaient une relation de nature criminelle, comparativement à 19 % des femmes victimes d’homicide en 2021. De plus, 18 % ont été tués par un étranger, une proportion plus de deux fois supérieure à celle observée chez les victimes qui étaient des femmes (8 %). Encore une fois, ces tendances concordent avec la moyenne enregistrée au cours des 10 années précédentes.

La moyenne enregistrée de 2012 à 2021 révèle qu’un peu plus du tiers des hommes victimes d’homicide ont été tués à la suite d’une dispute ou d’une querelle, comparativement à 27 % des femmes. La proportion d’hommes tués en raison d’un règlement de comptes ou de dettes était plus de cinq fois supérieure à celle enregistrée pour les femmes (15 % et 3 %, respectivement).

Tant pour les femmes que pour les hommes ayant été victimes d’homicide, l’auteur présumé est plus souvent un homme. En 2021, 545 hommes (87 %) se sont fait imputer un homicide, comparativement à 83 femmes (13 %). Cette proportion est demeurée constante depuis le lancement de l’Enquête sur les homicides en 1961. De plus, la moyenne sur 10 ans (2012 à 2021) laisse entendre que les auteurs présumés d’homicide sont souvent de jeunes adultes; tant chez les hommes que chez les femmes, plus de la moitié des auteurs présumés avaient de 18 à 34 ans (62 % et 58 %, respectivement).

Les victimes d’homicide attribuable à des gangs et d’homicide lié au commerce de drogues illicites sont presque exclusivement des hommes

Des études antérieures donnent à penser que la nature des incidents de victimisation avec violence diffère entre les hommes et les femmes (Cotter et Savage, 2019; Lauritsen et Heimer, 2008), ce qui est également le cas en ce qui concerne les caractéristiques contextuelles des affaires d’homicide.

En 2021, pour environ 3 hommes victimes d’homicide sur 10, l’homicide était attribuable à des gangs; à titre de comparaison, cette proportion s’élevait à 6 % chez les femmes. Des proportions semblables ont été observées chez les victimes d’affaires d’homicide liées au commerce de drogues illicites (30 % et 11 %, respectivement). Tout de même, les victimes d’homicide attribuable à des gangs étaient presque exclusivement des hommes (94 %), et ce, dans une proportion qui est demeurée semblable à la moyenne observée au cours des 10 années précédentes. De même, 89 % des victimes d’affaires liées au commerce de drogues illicites étaient des hommes, soit la même proportion que la moyenne enregistrée au cours des 10 années précédentes.

Des différences ont également été observées en ce qui a trait à la méthode principale employée pour commettre l’homicide. En 2021, parmi les victimes d’homicides, 23 % des femmes avaient été victimes d’un homicide commis à l’aide d’une arme à feu, alors que cette proportion s’élevait à 45 % chez les hommes. Cette proportion était semblable à la moyenne observée au cours des 10 années précédentes (22 %) pour les femmes, tandis qu’elle était légèrement supérieure à cette moyenne (39 %) chez les hommes. En 2021, la proportion de femmes tuées par strangulation, suffocation ou noyade était environ sept fois plus élevée que la proportion enregistrée chez les hommes (13 % et 2 %, respectivement). Au chapitre des femmes, ce résultat est un peu plus élevé que la moyenne observée au cours des 10 années précédentes, selon laquelle la proportion correspondante de femmes était cinq fois supérieure à celle des hommes. En 2021, les homicides résultant de coups portés étaient aussi proportionnellement plus fréquents chez les victimes qui étaient des femmes (23 % par rapport à 16 % chez les hommes). La proportion d’homicides commis à l’aide d’une arme pointue était semblable pour les hommes et les femmes, soit environ le tiers du nombre total d’homicides, respectivement.

Enfin, la proportion de femmes victimes d’homicide qui avaient été portées disparues au moment de leur décès était près de deux fois supérieure à la proportion enregistrée pour les hommes en 2021 (12 % et 7 %, respectivement). Parmi les victimes autochtones, 11 % des femmes avaient été portées disparues au moment de leur décès, comparativement à 6 % des hommes.

Résumé de l’analyse comparative entre les sexes des homicides

En somme, l’analyse comparative entre les sexes révèle que la nature des homicides est significativement différente entre les femmes et les hommes. D’abord, bien que dans les deux cas les victimes sont généralement de jeunes adultes, les femmes sont surreprésentées par rapport aux hommes parmi les victimes qui sont des jeunes et des enfants, ainsi qu’au sein des victimes dans les groupes d’âge plus avancé. Ensuite, la nature des homicides est un autre aspect qui présente des différences marquées. Les femmes victimes d’homicide étaient généralement tuées par un conjoint, un partenaire intime ou un membre de la famille, tandis que les hommes étaient plus souvent tués par une connaissance, une personne avec laquelle ils avaient une relation de nature criminelle ou un étranger. En outre, parmi les victimes d’homicides attribuables à des gangs ou liés au commerce de drogues illicites, les hommes étaient surreprésentés par rapport aux femmes. La méthode principale employée pour commettre l’homicide et les mobiles apparents différaient significativement entre les femmes et les hommes. Par ailleurs, des écarts significatifs entre les genres ont également été observés en ce qui concerne le statut de personne portée disparue des victimes d’homicides. C’est la raison pour laquelle il faut examiner attentivement l’expérience divergente des hommes et des femmes en ce qui concerne ces crimes violents pour bien comprendre les homicides.

Classement des affaires d’homicide

Lorsque la police déclare avoir déposé ou recommandé une accusation d’homicide contre au moins un auteur présumé ou que la police déclare qu’un homicide a été résolu sans mise en accusation (p. ex. dans les cas où l’auteur présumé s’est suicidé), ces homicides sont considérés comme résolus (ou « classés »)Note . Les homicides peuvent être résolus immédiatement après avoir été commis, ou des mois, voire des années après l’avoir été. Des études portent à croire que plusieurs facteurs peuvent avoir une incidence sur le classement des affaires d’homicide par les services de police (Braga et autres, 2019; Cotter, 2014; Trussler, 2010). Ainsi, la section qui suit porte sur les diverses tendances au chapitre du classement des affaires d’homicide au Canada; on y examine comment certaines caractéristiques des affaires et des victimes ont une incidence sur le temps nécessaire à la résolution des homicides.

En date du 31 décembre 2021, 525 homicides ont été résolus parmi les 788 homicides déclarés cette année-là. Cela s’est traduit par un taux de résolution de 67 %, ce qui est inférieur au taux correspondant observé en 2020. Il convient de noter qu’au cours des cycles de collecte de données à venir, certaines affaires d’homicide n’ayant pas encore été résolues pourraient l’être, ce qui hausserait le taux de résolution des affaires d’homicide déclarées en 2021 ou lors d’années précédentes.

Les données pour la période allant de 2017 à 2021 laissent penser que le temps moyen nécessaire à la résolution d’une affaire d’homicide était de 36 jours. Cependant, environ la moitié des homicides ont été résolus dans les jours qui ont suivi leur perpétration : 28 % des homicides ont été résolus le jour où l’affaire a été déclarée comme un homicide par la police, 41 % ont été résolus après un jour, et 50 % l’ont été après cinq jours. Dans l’ensemble, 64 % des affaires d’homicide ont été résolues par la police au cours des 100 premiers jours d’enquête.

En moyenne, ce sont les homicides commis à l’aide d’une arme à feu qui prennent le plus de temps à résoudre

Le temps moyen nécessaire à la résolution d’un homicide varie considérablement selon la méthode principale employée pour le commettre (graphique 5). Les armes à feu, les armes pointues et les coups portés sont les méthodes principales les plus souvent employées, représentant 88 % de tous les homicides commis au cours des cinq années précédentes. Cela dit, le temps nécessaire à la résolution de ces homicides variait. Les données pour la période allant de 2017 à 2021 révèlent que les homicides commis à l’aide d’une arme à feu prennent plus de temps à résoudre. Bien que plus du quart (28 %) des affaires d’homicide aient été résolues dans un délai de 24 heures après avoir été déclarées, 47 % ont été résolues dans un délai de 100 jours. En revanche, 70 % des affaires d’homicide résultant de coups portés et 84 % des affaires d’homicide commis à l’aide d’une arme pointue ont été résolues dans un délai de 100 jours. En fait, les trois quarts des affaires d’homicide commis à l’aide d’une arme pointue ont été résolues dans les 10 jours après que l’homicide a été déclaré par la police.

Graphique 5 début

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Temps (en jours) (titres de rangée) et Arme à feu, Arme pointue et Coups portés, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Temps (en jours) Arme à feu Arme pointue Coups portés
pourcentage
0 18,8 39,6 27,0
1 27,6 58,9 38,9
2 30,3 64,0 44,7
3 32,8 67,4 48,6
4 34,1 68,5 51,1
5 35,2 70,5 53,0
6 36,2 72,3 54,4
7 36,4 73,3 55,3
8 37,1 74,0 56,5
9 37,7 74,9 57,1
10 37,8 75,2 58,0
11 38,8 75,7 59,2
12 39,2 76,4 59,7
13 39,6 76,8 59,9
14 39,8 77,1 60,2
15 40,0 77,3 60,4
16 40,3 77,4 61,0
17 40,4 77,6 61,3
18 40,8 78,0 61,5
19 40,9 78,3 61,5
20 40,9 78,6 61,7
21 41,2 78,7 62,2
22 41,3 78,8 62,4
23 41,4 78,8 63,3
24 41,6 79,1 63,4
25 41,8 79,2 63,6
26 41,9 79,3 63,8
27 41,9 79,4 64,1
28 41,9 79,8 64,7
29 42,0 79,8 64,7
30 42,3 79,8 64,7
31 42,5 80,0 64,7
32 42,6 80,0 64,7
33 42,8 80,1 64,7
34 42,8 80,1 64,8
35 43,0 80,1 65,0
36 43,0 80,1 65,2
37 43,1 80,3 65,4
38 43,1 80,5 65,7
39 43,1 80,6 65,7
40 43,1 81,0 65,9
41 43,1 81,1 65,9
42 43,1 81,4 65,9
43 43,1 81,4 65,9
44 43,3 81,5 66,1
45 43,4 81,5 66,3
46 43,4 81,5 66,3
47 43,5 81,5 66,4
48 43,6 81,8 66,4
49 43,6 81,8 66,6
50 43,7 81,8 67,0
51 43,7 81,8 67,0
52 43,7 81,8 67,0
53 43,9 81,9 67,1
54 43,9 81,9 67,3
55 43,9 82,1 67,5
56 44,1 82,1 67,7
57 44,2 82,3 67,7
58 44,3 82,4 67,7
59 44,3 82,4 67,8
60 44,3 82,4 67,8
61 44,4 82,4 67,8
62 44,5 82,4 68,0
63 44,5 82,4 68,0
64 44,5 82,4 68,0
65 44,6 82,4 68,0
66 44,6 82,4 68,0
67 44,7 82,5 68,2
68 44,7 82,5 68,2
69 44,8 82,6 68,2
70 44,9 82,6 68,4
71 44,9 82,7 68,4
72 45,2 82,7 68,4
73 45,3 82,7 68,6
74 45,4 82,8 69,1
75 45,4 82,8 69,3
76 45,4 82,9 69,3
77 45,4 83,0 69,3
78 45,4 83,0 69,3
79 45,4 83,1 69,3
80 45,5 83,2 69,3
81 45,6 83,5 69,3
82 45,6 83,6 69,3
83 45,6 83,6 69,4
84 45,6 83,7 69,4
85 45,7 83,7 69,4
86 45,8 83,8 69,4
87 45,8 83,8 69,4
88 45,8 83,9 69,4
89 45,8 83,9 69,4
90 45,8 83,9 69,4
91 45,8 83,9 69,4
92 46,1 83,9 69,4
93 46,3 83,9 69,4
94 46,3 83,9 69,4
95 46,4 83,9 69,4
96 46,4 83,9 69,6
97 46,4 83,9 69,6
98 46,4 83,9 69,6
99 46,5 83,9 69,6
100 46,5 84,0 69,6

Graphique 5 fin

Selon des constatations antérieures concernant les homicides attribuables à des gangs, ces homicides ont tendance à être plus difficiles à résoudre (Braga et autres, 2019; Cotter, 2014; Trussler, 2010). Les données recueillies au cours des cinq années précédentes corroborent ces observations; près du tiers des homicides non attribuables à des gangs ont été résolus le jour où l’affaire a été déclarée, tandis que 27 % des homicides attribuables à des gangs ont été déclarés comme résolus dans un délai de 100 jours. À titre de comparaison, les trois quarts des homicides non attribuables à des gangs ont été résolus dans un même laps de temps.

Des différences ont également été observées en fonction du fait que la victime avait été portée disparue au moment de son décès. Selon les données pour la période allant de 2017 à 2021, la moitié des homicides pour lesquels la victime n’avait pas été portée disparue ont été résolus dans un délai de quatre jours. Lorsque la victime avait été portée disparue, le délai avant que la même proportion d’homicides ne soient résolus s’établissait à presque 100 jours (92 jours). Dans l’ensemble, au cours des cinq années précédentes, 7 % des victimes d’homicide avaient été portées disparues au moment de leur décès.

Par ailleurs, l’endroit où se produit une affaire d’homicide s’est également avéré être un important facteur ayant une incidence sur le temps nécessaire pour la classer (Trussler, 2010). Les données recueillies au cours des cinq années précédentes montrent que les homicides commis dans les régions urbaines prennent plus de temps à résoudre que ceux commis dans les régions rurales. Même si, dans les deux cas, plus du quart des homicides ont été résolus dans un délai de 24 heures après avoir été déclarés par la police (27 % dans les régions urbaines et 30 % dans les régions rurales), la moitié (50 %) des affaires d’homicide s’étant produites dans les régions urbaines ont été résolues dans un délai de huit jours après avoir été déclarées, alors que plus de la moitié (55 %) des affaires d’homicide survenues dans les régions rurales ont été résolues dans un délai de 48 heures. Dans l’ensemble, 61 % des homicides commis dans les régions urbaines ont été résolus dans un délai de 100 jours; à titre de comparaison, cette proportion s’élevait à 72 % dans les régions rurales.

Les affaires d’homicide sont classées moins rapidement lorsque la victime est une femme autochtone que lorsqu’elle est une femme non autochtone

Le temps moyen nécessaire à la résolution des affaires d’homicide diffère lorsque l’on prend en compte l’identité autochtone de la victime. Les données pour la période allant de 2017 à 2021 montrent qu’environ la moitié (51 %) des homicides commis contre une victime autochtone ont été résolus dans un délai de deux jours; cela dit, lorsque la victime était non autochtone, le délai nécessaire pour qu’une proportion semblable d’homicides (50 %) soient résolus s’établissait à sept jours. Dans l’ensemble, 71 % des homicides commis contre une victime autochtone ont été résolus au cours des 100 premiers jours, comparativement à 61 % des homicides perpétrés contre une victime non autochtone (graphique 6).

Ces tendances varient considérablement lorsque l’on tient compte du genre des victimes autochtones. Pour la période allant de 2017 à 2021, les données révèlent qu’au chapitre des homicides commis contre des femmes autochtones, le quart (25 %) des affaires ont été résolues le jour même où l’affaire a été déclarée par la police, comparativement à 44 % des affaires d’homicide commis contre des femmes non autochtones. Environ 8 homicides commis contre des femmes non autochtones sur 10 (82 %) ont été résolus dans un délai de 100 jours, alors que cette proportion s’élevait à 72 % chez les femmes autochtones. Dans le même laps de temps, 54 % des homicides perpétrés contre des hommes non autochtones et 71 % des homicides commis contre des hommes autochtones ont été résolus (graphique 6).

Graphique 6 début

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Genre (titres de rangée) et l'identité autochtone et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Genre Identité autochtone Pourcentage
Femmes Autochtones 71,5
Non-Autochtones 81,8
Hommes Autochtones 71,3
Non-Autochtones 54,3
Total Autochtones 71,4
Non-Autochtones 61,0

Graphique 6 fin

Comme il a été mentionné précédemment, plusieurs facteurs peuvent avoir une incidence sur le temps nécessaire au classement d’une affaire d’homicide, y compris le lieu où l’affaire s’est produite, l’arme principale utilisée pour commettre l’homicide et le fait que la victime ait été portée disparue ou non. En outre, les données recueillies au fil des ans révèlent que le contexte entourant les homicides contre des victimes autochtones diffère souvent de celui des homicides commis contre des victimes non autochtones (p. ex. le lien de l’auteur présumé avec la victime, le statut de personne disparue et l’âge de la victime) (Armstrong et Jaffray, 2021; Roy et Marcellus, 2019). Les études montrent également que les séquelles du colonialisme façonnent les expériences des Autochtones au sein du système de justice pénale (Comack, 2012; David et Mitchell, 2021; Monchalin, 2016; Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, 2019; Razack, 2015; Rudin, 2006; Commission de vérité et réconciliation du Canada, 2015). Par conséquent, toute explication des écarts observés entre les victimes autochtones et les victimes non autochtones au chapitre du temps écoulé avant qu’un homicide soit résolu devrait tenir compte des divers facteurs convergents qui pourraient contribuer à ces écarts.

Comparativement au reste de la population, les homicides commis contre des victimes racisées sont résolus moins rapidement

Les données recueillies au cours des trois années précédentes (2019 à 2021)Note  montrent que les homicides perpétrés contre des victimes racisées ont pris plus de temps à résoudre. Un peu plus de la moitié (52 %) des homicides commis contre des victimes faisant partie du reste de la population ont été résolus dans les deux jours suivant la déclaration de l’affaire. En revanche, la moitié (50 %) des homicides perpétrés contre des victimes racisées ont été résolus dans un délai de 53 jours. Par ailleurs, 53 % des homicides commis contre des victimes racisées ont été résolus en 100 jours, comparativement à 68 % des homicides commis contre des victimes faisant partie du reste de la population (graphique 7).

Le genre joue également un rôle important. Au chapitre des homicides perpétrés contre des hommes racisés, 47 % ont été résolus dans un délai de 100 jours. En comparaison, cette proportion s’élevait à 65 % lorsque la victime était un homme faisant partie du reste de la population. Dans les mêmes délais, 85 % des homicides contre des femmes racisées ont été résolus, comparativement à 76 % des homicides contre des femmes dans le reste de la population (graphique 7).

Graphique 7 début

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Genre (titres de rangée) et Groupes racisés et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Genre Groupes racisés Pourcentage
Femmes Groupes racisés 85,2
Reste de la population 75,7
Hommes Groupes racisés 47,1
Reste de la population 64,9
Total Groupes racisés 52,7
Reste de la population 67,8

Graphique 7 fin

Il convient de noter qu’il faut éviter les comparaisons entre les victimes racisées et les autres caractéristiques examinées dans la présente section, puisque les données présentées ci-dessus sont fondées sur des périodes différentes. Le temps est un facteur important entrant en jeu dans le classement des affaires d’homicide; il peut s’écouler des mois ou des années avant qu’elles soient résolues, et la collecte de renseignements sur les groupes racisés des victimes d’homicide n’a commencé qu’en 2019. De plus, toute explication des écarts observés entre les victimes racisées et les victimes dans le reste de la population devrait tenir compte d’autres facteurs qui peuvent contribuer à ces différences.

Résumé de l’analyse sur le classement des affaires d’homicide

Divers facteurs peuvent avoir une incidence sur le temps nécessaire pour qu’une affaire d’homicide soit classée. Plus précisément, le contexte dans lequel l’homicide s’est produit a des répercussions sur le temps nécessaire au classement, y compris les caractéristiques des victimes, la méthode principale utilisée pour causer la mort, le fait que l’homicide soit attribuable à des gangs et le fait que l’homicide se soit produit dans une région urbaine ou dans une région rurale. Il a été observé que les caractéristiques des victimes sont un facteur important entrant en compte dans le classement des affaires d’homicide, y compris le genre ainsi que l’identité autochtone et les groupes racisés. Par conséquent, tenir compte du contexte dans lequel se produisent les affaires d’homicide ainsi que les caractéristiques des victimes est essentiel pour comprendre la fréquence des homicides et le processus par lequel les services de police résolvent ces crimes violents.

Homicides commis dans les collectivités urbaines et rurales

En 2021, les homicides commis dans les collectivités rurales représentaient environ le cinquième (19 %) des homicides au pays, une proportion qui est demeurée relativement stable au cours des 10 années précédentes. Cependant, même si le nombre absolu d’homicides était plus élevé dans les régions urbaines, le taux d’homicides était presque de 1,3 fois plus élevé dans les collectivités rurales (2,58 par rapport à 1,97 pour 100 000 habitants dans les régions urbaines). Bien que des recherches semblent indiquer que les crimes violents sont souvent considérés comme un phénomène typiquement urbain, ces types d’affaires ont bel et bien des répercussions importantes sur les personnes vivant dans les régions rurales au Canada. De plus, la nature de ces crimes violents et les caractéristiques des personnes qui en sont victimes diffèrent souvent selon qu’ils sont commis dans une région urbaine ou rurale (Allen, 2018; Hogg et Carrington, 1999; Perreault, 2019; Rotenberg, 2019; Wendt, 2016). La section qui suit fournit un examen de certaines de ces différences.

En moyenne, la proportion de femmes victimes d’homicide est plus élevée dans les collectivités rurales que dans les régions urbaines

Les données recueillies au cours des 10 dernières années (2012 à 2021) révèlent que la proportion de femmes victimes d’homicide était plus élevée dans les collectivités rurales que dans les régions urbaines (32 % par rapport à 25 %). Cependant, l’âge moyen pour l’ensemble des victimes était comparable — il s’établissait à 37 ans dans les régions urbaines et à 38 ans dans les régions rurales. Lorsque l’on tient compte du genre, on observe un écart de cinq ans entre l’âge moyen des femmes victimes (41 ans) et celui des hommes victimes (36 ans) dans les régions urbaines. Dans les régions rurales, l’âge moyen des victimes était semblable d’un genre à l’autre, s’établissant à 38 ans pour les hommes et à 39 ans pour les femmes.

Des différences marquées ont également été observées au chapitre de l’identité autochtone des victimes d’homicide. Pour la période allant de 2012 à 2021, 17 % des victimes d’homicide dans les collectivités urbaines étaient des Autochtones, alors qu’un peu plus de la moitié (53 %) des victimes étaient des Autochtones dans les collectivités rurales. Dans les régions urbaines, le quart (25 %) des victimes autochtones étaient des femmes, une proportion un peu moins élevée que la proportion de victimes autochtones qui sont des femmes dans les régions rurales (30 %). Parmi les victimes non autochtones vivant en milieu rural, 40 % étaient des femmes, comparativement à 26 % des victimes non autochtones vivant en milieu urbain.

Pour la période allant de 2012 à 2021, les victimes dans les collectivités rurales étaient un peu plus souvent portées disparues au moment de leur décès, comparativement aux victimes d’homicide en milieu urbain (11 % et 7 %, respectivement). En outre, la proportion de victimes d’homicide en milieu urbain ayant participé à des activités illégales était supérieure à celle des victimes d’homicide en milieu rural (31 % par rapport à 20 %).

La proportion d’homicides commis par un conjoint ou un partenaire intime est plus élevée dans les collectivités rurales que dans les régions urbaines, selon les données recueillies au cours des 10 dernières années

Les homicides de personnes qui entretenaient une relation conjugale ou intime avec l’auteur présumé représentaient une plus grande proportion des homicides commis dans les collectivités rurales au cours des 10 dernières années (2012 à 2021). Ils représentaient 23 % des homicides commis dans les régions rurales, et 17 % de ceux perpétrés dans les régions urbaines. Les homicides dont la victime était un membre de la famille de l’auteur présumé représentaient également une proportion plus élevée des homicides commis dans les collectivités rurales (26 %), alors que cette proportion s’établissait à 17 % dans les régions urbaines. Alors que les proportions d’homicides commis par une connaissance étaient semblables dans les deux régions, les homicides commis par un étranger étaient plus fréquents dans les collectivités urbaines que dans les régions rurales (19 % par rapport à 6 %).

Lorsque les données sont ventilées selon le genre, il a été observé que la proportion de femmes victimes d’homicides commis par un conjoint ou un partenaire intime était un peu plus élevée dans les régions rurales que dans les collectivités urbaines (49 % par rapport à 44 %). Cet écart s’accentue lorsque le taux d’homicides est pris en compte. Pour les femmes vivant dans les régions rurales, le taux d’homicides commis par un conjoint ou un partenaire intime était plus de deux fois supérieur à celui enregistré pour les femmes vivant dans les régions urbaines (0,69 par rapport à 0,30 pour 100 000 habitants) (graphique 8).

Graphique 8 début

Graphique 8

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Genre (titres de rangée) et Région géographique et Taux, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Genre Région géographique Taux
taux pour 100 000 habitants
Femmes Région urbaine 0,30
Région rurale 0,69
Hommes Région urbaine 0,07
Région rurale 0,21

Graphique 8 fin

Les données recueillies au cours des 10 dernières années révèlent que la principale méthode utilisée pour commettre un homicide diffère entre les régions urbaines et rurales. Les homicides commis à l’aide d’une arme à feu sont plus fréquents dans les collectivités urbaines que dans les collectivités rurales (38 % et 30 %, respectivement). Bien que les homicides commis à l’aide d’une arme à feu représentent la plus grande proportion des homicides commis dans les régions urbaines, les armes à feu se classent au deuxième rang parmi les méthodes utilisées pour causer la mort dans les régions rurales. Les homicides résultant de coups portés représentaient 26 % des homicides en milieu rural, comparativement à 17 % en milieu urbain.

Dans les collectivités rurales, parmi les homicides commis à l’aide d’une arme à feu, près des trois quarts (73 %) ont été commis à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse de 2012 à 2021. En comparaison, parmi les homicides commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines, 65 % des homicides ont été perpétrés à l’aide d’une arme de poing. Des armes de poing ont été utilisées dans 18 % des homicides commis dans les régions rurales, tandis que 21 % des homicides en milieu urbain ont été commis à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse. Les proportions restantes d’homicides avaient été commis à l’aide d’une arme semblable à une arme à feu (0,5 % dans les collectivités urbaines et rurales) ou à l’aide d’une arme à feu dont le type était inconnu (14 % dans les régions urbaines et 9 % dans les régions rurales).

Les données recueillies au cours des 10 dernières années révèlent que la plupart des victimes d’homicide (74 %) dans les collectivités rurales ont été tuées dans un lieu résidentiel, ce qui comprend les maisons (87 %) et les logements (12 %). À titre de comparaison, 41 % des victimes d’homicides commis en milieu urbain ont été tuées dans une zone non résidentielle; parmi elles, 38 % ont été tuées dans une rue ou sur une route ou une autoroute; 18 % dans un stationnement; et 15 % dans une aire ouverte comme un parc, un terrain de jeu, un champ ou un plan d’eau. Parmi les victimes d’homicides commis en milieu rural, 35 % des homicides ont été commis sur une réserveNote .

Résumé des homicides commis dans les collectivités urbaines et rurales

L’analyse corrobore les recherches selon lesquelles la nature des homicides et les caractéristiques des victimes diffèrent souvent entre les collectivités urbaines et rurales. Plus précisément, la composition des victimes d’homicide en ce qui concerne le genre, l’âge et l’identité autochtone variait selon que l’affaire avait été perpétrée en milieu urbain ou rural. De plus, le lien de l’auteur présumé avec la victime, la méthode principale utilisée pour causer la mort et le lieu où l’affaire s’est produite différaient également entre les homicides commis en milieu urbain et ceux perpétrés en milieu rural. Par conséquent, même si davantage d’homicides sont commis dans les régions urbaines, ceux perpétrés dans les collectivités rurales doivent être examinés attentivement pour bien comprendre ces crimes violents.

Conclusion

Bien que les homicides au Canada demeurent relativement rares, les répercussions de ces crimes violents sur le bien-être des personnes et des collectivités sont très lourdes. Ainsi, il est essentiel d’étudier la fréquence des homicides ainsi que leurs caractéristiques. Le présent rapport révèle que le nombre et le taux d’homicides au Canada ont augmenté en 2021 par rapport à l’année précédente.

En 2021, les services de police de partout au Canada ont déclaré 788 homicides. Il s’agit d’une hausse de 29 homicides par rapport à l’année précédente. La Saskatchewan a enregistré le taux le plus élevé parmi les provinces (5,93 homicides pour 100 000 habitants), ce qui représente une hausse de 9 % comparativement à 2020 et une troisième augmentation annuelle consécutive. À l’échelle nationale, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a augmenté de 6 % par rapport à 2020 (passant de 0,73 à 0,78 homicide pour 100 000 habitants). Dans l’ensemble, les homicides attribuables à des gangs ont continué de représenter environ le quart (23 %) des homicides. Toutefois, en 2021, ce taux a atteint un sommet inégalé au Canada depuis que des données comparables ont été recueillies pour la première fois en 2005 (0,48 pour 100 000 habitants).

Les données portant sur les trois domaines abordés dans le présent rapport montrent que les homicides ne constituent pas un type uniforme de crime violent. Elles révèlent également que les caractéristiques des homicides diffèrent souvent selon le genre de la victime, que divers facteurs ont une incidence sur le temps nécessaire aux services de police pour résoudre les affaires d’homicide, et que la nature de ces crimes violents diffère souvent selon qu’ils ont été commis en région urbaine ou rurale.

Par exemple, en 2021, plus de 7 femmes victimes d’homicide sur 10 ont été tuées par un conjoint, un partenaire intime ou un membre de la famille. Plus précisément, lorsque la victime était une femme, les conjoints et les partenaires intimes représentaient 44 % des liens de l’auteur présumé avec la victime. Par ailleurs, les homicides commis à l’aide d’une arme à feu prennent plus de temps à résoudre que les homicides commis à l’aide d’une autre méthode principale. Si les données pour la période allant de 2017 à 2021 révèlent que plus du quart (28 %) des affaires d’homicide ont été résolues dans la journée suivant leur déclaration, seulement 47 % de ces homicides ont été résolus dans un délai de 100 jours. Enfin, les homicides de personnes qui entretenaient une relation conjugale ou intime avec l’auteur présumé représentaient une plus grande proportion des homicides dans les collectivités rurales au cours des 10 dernières années (2012 à 2021).

Pour bien comprendre les homicides commis au Canada, il faut examiner attentivement les divers aspects sous-jacents à leur perpétration.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1a Nombre d'homicides, selon la province ou le territoire, 1992 à 2021

Tableau 1b Taux d'homicides, selon la province ou le territoire, 1992 à 2021

Tableau 2 Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2020 et 2021

Tableau 3a Homicides commis à l'aide d'une arme à feu, selon la province ou le territoire, 2020 et 2021

Tableau 3b Homicides commis à l'aide d'une arme à feu, selon la région métropolitaine de recensement, 2020 et 2021

Tableau 4a Homicides attribuables à des gangs, selon la province ou le territoire, 2020 et 2021

Tableau 4b Homicides attribuables à des gangs, selon la région métropolitaine de recensement, 2020 et 2021

Tableau 5 Homicides selon le lien le plus proche de l'auteur présumé avec la victime et selon le genre de la victime, Canada, 2021

Description de l’enquête

L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques de l’ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide au Canada. Dans le cadre de cette enquête, on a commencé à recueillir des renseignements sur l’ensemble des meurtres en 1961, puis on a élargi le champ de l’enquête en 1974 afin d’inclure les affaires d’infanticide et d’homicide involontaire coupable. Les renseignements sur ces affaires ne sont pas accessibles pour les années antérieures à 1974, mais des chiffres tirés du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) le sont, et ils sont pris en compte dans les totaux historiques globaux.

Lorsque la police prend connaissance d’un homicide, le service de police qui mène l’enquête remplit les questionnaires de l’Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certains homicides sont portés à l’attention de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptabilisées dans l’année au cours de laquelle la police en a été informée (d’après la date du rapport). Les renseignements sur les auteurs présumés d’homicide sont accessibles uniquement en ce qui concerne les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d’homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l’Enquête sur les homicides. Les données recueillies au moyen des questionnaires sur la victime et sur l’affaire sont également mises à jour lorsque l’affaire est résolue. En ce qui concerne les affaires comptant plus d’un auteur présumé, seul le lien de l’auteur présumé ayant le lien le plus proche avec la victime est consigné.

En raison de révisions apportées à la base de données de l’Enquête sur les homicides, les données annuelles déclarées dans le cadre de cette enquête avant 2015 pourraient ne pas correspondre au nombre annuel d’homicides déclaré dans le cadre du Programme DUC. Les données de l’Enquête sur les homicides sont annexées à la base de données du Programme DUC chaque année pour la déclaration des statistiques annuelles sur les crimes déclarés par la police. Chaque année de déclaration, on intègre au Programme DUC des données révisées déclarées par la police pour l’année d’enquête précédente. En 2015, un examen de la qualité des données a été entrepris pour l’Enquête sur les homicides pour toutes les années d’enquête de 1961 à 2014. L’examen comprend la collecte d’enregistrements sur l’affaire, la victime et l’auteur présumé (l’accusé ou le suspect pouvant être inculpé) qui n’étaient auparavant pas déclarés dans le cadre de l’Enquête sur les homicides. En outre, la base de données exclut les décès — et les enregistrements sur les auteurs présumés connexes — qui ne sont plus considérés par la police comme des homicides (c.-à-d. les cas de légitime défense, de suicide et de négligence criminelle causant la mort qui avaient initialement été traités comme des homicides par la police, mais qui ne sont plus considérés comme tels). Pour des raisons opérationnelles, ces révisions n’ont pas été apportées au Programme DUC.

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