Tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada, 2009 à 2020

par Mary Allen, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités

Début de l'encadré

Faits saillants

  • Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent une faible proportion des crimes violents déclarés par la police au Canada; ils représentaient 2,8 % de toutes les victimes de crimes violents déclarés par la police en 2020.
  • En 2020, soit la première année de la pandémie de COVID-19, une arme à feu était présente lors de la perpétration de l’infraction pour 8 344 victimes de crimes violents déclarés par la police, ce qui représente un taux de 29 victimes pour 100 000 habitants. Ce taux était inchangé comparativement à celui enregistré en 2019. Ce n’était toutefois pas le cas dans tous les secteurs de compétence, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ayant augmenté dans certaines régions et diminué dans d’autres.
  • De 2019 à 2020, des hausses notables des taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été enregistrées dans les régions rurales du sud de la Colombie-Britannique (+34 %), dans la partie rurale du nord de l’Ontario (+32 %), dans les régions rurales de l’Alberta (+32 % dans le Nord et +31 % dans le Sud), dans les Territoires du Nord-Ouest (+23 %) et en Nouvelle-Écosse (+22 %).
  • De 2009 à 2013, le taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada a diminué, ce qui correspond aux tendances générales observées pour les crimes violents. Toutefois, les taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont commencé à augmenter en 2014, la plus forte hausse ayant été enregistrée de 2014 à 2015.
  • Le présent article porte sur les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu survenus au cours des deux périodes de six ans ayant précédé et ayant suivi l’augmentation notable de 2015 (de 2009 à 2014 et de 2015 à 2020) et montre qu’une hausse a été observée dans la plupart des secteurs de compétence au Canada.
  • La hausse du taux de crimes commis à l’aide d’une arme à feu enregistrée entre les deux périodes de six ans s’explique en grande partie par une augmentation importante du taux des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu qui suivent : décharger une arme à feu avec une intention particulière, braquer une arme à feu et usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel.
  • En 2020, la police a déclaré un total de 743 victimes d’homicide au Canada, ce qui s’est traduit par un taux de 1,95 victime pour 100 000 habitants. Pour 277 de ces victimes, une arme à feu a été utilisée afin de commettre l’homicide (ce qui représente un taux de 0,73 homicide pour 100 000 habitants). Après avoir affiché une diminution graduelle de 2009 à 2013, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu augmente depuis 2013 et une seule baisse a été observée en 2018. La proportion d’homicides mettant en cause une arme à feu est ainsi passée de 26 % de tous les homicides en 2013 à 37 % en 2020.
  • Dans la majorité des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, les armes de poing étaient l’arme la plus dangereuse présente sur les lieux de l’affaire, et ce, tant de 2009 à 2014 (59 %) que de 2015 à 2020 (59 %).
  • Dans la plupart des provinces, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus élevés dans les régions rurales que dans les centres urbains, et ils étaient plus particulièrement élevés dans les régions rurales du Nord. Cependant, les crimes commis à l’aide d’une arme à feu représentaient généralement une proportion plus élevée des crimes violents perpétrés dans les régions urbaines. Par conséquent, les personnes qui vivent dans certaines régions rurales peuvent être plus susceptibles d’être victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu, mais les crimes violents commis dans les régions urbaines sont généralement plus susceptibles de mettre en cause une arme à feu. En 2020, les seules provinces où les taux de crimes commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus faibles dans les régions rurales que dans les régions urbaines étaient l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario.
  • En 2020, plus de 6 crimes violents sur 10 (63 %) commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines mettaient en cause une arme de poing. Dans les régions rurales, c’était le plus souvent une carabine ou un fusil de chasse qui était présent lors du crime : 46 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du Sud et 39 % de ceux commis dans les régions rurales du Nord mettaient en cause ces types d’armes à feu.
  • Parmi les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020, plus de 4 personnes sur 5 (83 %) n’ont subi aucune blessure (61 %) ou ont subi une blessure mineure qui n’a pas nécessité de soins médicaux professionnels ou qui a seulement nécessité des premiers soins (22 %). Les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient moins susceptibles d’être blessées que les victimes de crimes où aucune arme à feu n’était présente, mais elles étaient plus susceptibles de subir une blessure grave ou de mourir.
  • En 2020, les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus souvent inconnus de la victime, ce qui était le cas de 55 % des victimes de genre masculin et de 41 % des victimes de genre féminin. Ce constat est toutefois attribuable aux crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines.
  • Dans l’ensemble, parmi les victimes de genre féminin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, 1 personne sur 4 (25 %) a été agressée par un conjoint ou un autre partenaire intime, actuel ou ancien. En revanche, cette proportion était de 2,2 % chez les victimes de genre masculin en 2020. Parmi les victimes, une proportion plus élevée d’hommes ont été agressés par un étranger, un ami ou une connaissance (83 % par rapport à 64 % des femmes).
  • Pour les femmes, la violence entre partenaires intimes (VPI) commise à l’aide d’une arme à feu était plus fréquente dans les régions rurales. En 2020, le taux de femmes victimes de VPI commise à l’aide d’une arme à feu s’élevait à 8,1 femmes pour 100 000 femmes dans les régions rurales du Sud, et à 31 femmes pour 100 000 femmes vivant dans les régions rurales du Nord (à titre de comparaison, ce taux s’élevait à 4,1 dans les régions urbaines). Près du tiers (32 %) des victimes de genre féminin résidant dans les régions rurales du Sud et 38 % de celles qui vivent dans les régions rurales du Nord avaient été victimes de VPI commise à l’aide d’une arme à feu. Bien que la VPI commise à l’aide d’une arme à feu soit également plus élevée chez les victimes de genre masculin dans les régions rurales, les taux étaient faibles comparativement à ceux observés chez les victimes de genre féminin (1,4 pour 100 000 hommes vivant dans les régions rurales du Sud, 2,8 pour 100 000 dans les régions rurales du Nord et 0,9 pour 100 000 dans les régions urbaines).
  • En 2020, la majorité des affaires mettant en cause une victime d’un crime violent commis à l’aide d’une arme à feu ont été résolues (c.-à-d. qu’au moins un auteur présumé a été identifié dans l’affaire). Les affaires survenues dans les régions rurales du Nord (83 %) et du Sud (72 %) ont été résolues plus souvent que celles qui se sont produites dans les régions urbaines (54 %).
  • Les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient majoritairement de genre masculin (87 %) en 2020. Les auteurs présumés de genre masculin (88 %) étaient plus susceptibles que les auteures présumées (82 %) d’être inculpés dans l’affaire. Les jeunes de 12 à 17 ans étaient moins susceptibles d’être inculpés que les jeunes adultes et les personnes plus âgées.
  • En 2020, selon les services de police qui ont déclaré des données sur les activités criminelles attribuables au crime organisé ou aux gangs, 6 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu avaient fait l’objet d’un crime confirmé ou soupçonné par la police d’avoir été commis par une organisation criminelle ou un gang de rue et d’avoir été commis au profit d’une telle organisation ou d’un tel gang. La plupart (75 %) de ces victimes étaient des hommes.
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En 2020, conformément aux tendances historiques, les infractions avec violence au Code criminel représentaient environ 1 crime venu à l’attention de la police sur 5. Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent habituellement moins de 3 % des crimes violents déclarés par la police au Canada; cela dit, ils engendrent des répercussions émotionnelles et physiques importantes sur les victimes, les familles et les collectivités. De plus, les taux de violence liée aux armes à feu ont affiché une augmentation générale au cours des dernières années.

Les crimes commis à l’aide d’une arme à feu suscitent des préoccupations depuis longtemps, et diverses approches ont été mises en œuvre pour y remédier, y compris l’adoption de modifications législatives (voir l’encadré 1). En avril 2020, 22 personnes ont été tuées dans une fusillade de masse en Nouvelle-Écosse, ce qui en a fait la fusillade la plus meurtrière de l’histoire récente du Canada. La fusillade en Nouvelle-Écosse a notamment mené à l’interdiction des armes à feu de style arme d’assaut et à la reprise des discussions sur le contrôle des armes à feu et l’accès aux armes illégales.

Au moyen des données tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) et de l’Enquête sur les homicides, le présent article de Juristat dresse un portrait détaillé des tendances récentes au chapitre des crimes commis à l’aide d’une arme à feu au Canada et des caractéristiques de ces crimes au fil du temps et selon les régions. Dans le présent article, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu concernent les victimes des crimes violents pour lesquels une arme à feu était l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire et pour lesquels la police a jugé que la présence de l’arme à feu était pertinente à l’affaire. Il convient de souligner que, pour qu’une affaire soit considérée comme ayant été commise à l’aide d’une arme à feu, il suffit qu’une arme à feu soit présente lors de la perpétration de l’infraction, et pas nécessairement utilisée. Les affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ne comprennent pas les infractions sans violence au Code criminel lors desquelles une arme à feu était présente, y compris les infractions administratives comme l’entreposage non sécuritaire, ou des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu comme la décharge d’une arme à feu avec une intention particulière où aucune victime n’a été identifiée.

L’article est divisé en plusieurs sections, la première étant un « Aperçu des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 » qui porte sur les différences géographiquesNote . La section qui suit « Tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu » traite des facteurs qui expliquent la variation du nombre de crimes commis à l’aide d’une arme à feu sur une période de 12 ans, et elle établit une comparaison entre la période allant de 2009 à 2014 et celle allant de 2015 à 2020. L’article se penche ensuite sur les « Caractéristiques des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu », en particulier sur les types d’infractions en cause et les types d’armes à feu présentes. Viennent ensuite les sections qui portent sur les « Caractéristiques des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu » ainsi que sur les « Caractéristiques des auteurs présumés de crimes violents sur les lieux desquels une arme à feu était présente ». Des renseignements additionnels sont présentés sur les infractions sans violence relatives aux armes et les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu mettant en cause le crime organisé ou un gang de rue.

L’article repose sur les données du fichier sur les tendances du Programme DUC qui contient des renseignements pour la période allant de 2009 à 2020. Dans cet article, on compare les renseignements regroupés pour les deux périodes de six ans (2009 à 2014 et 2015 à 2020) afin d’examiner les facteurs liés à l’augmentation des taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu observés ces dernières annéesNote . La combinaison des données en deux périodes de six ans permet un examen détaillé des changements liés à cette augmentation globale. Les périodes ont été définies en référence à 2015 (avant et après 2015), car l’année 2015 a été celle qui a affiché l’augmentation la plus notable des crimes commis à l’aide d’une arme à feu au cours de la période de 12 ans, et cette hausse s’est produite dans la plupart des secteurs de compétence. De plus, 2015 a été une année marquante pour ce qui est de la criminalité en général puisqu’elle a enregistré la première augmentation de tous les crimes déclarés par la police depuis 2003.

Cet article présente une analyse des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police, en fonction des données actuellement disponibles. Il existe encore toutefois de nombreuses lacunes dans les données sur les armes à feu utilisées lors de la perpétration de crimes. Statistique Canada collabore avec les services de police pour améliorer les données disponibles sur les types de crimes en question (voir l’encadré 2).

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Contrôle des armes à feu au Canada

Conformément au Code criminel, les armes à feu sont classées en trois catégories : les armes à feu prohibées, les armes à feu à autorisation restreinte et les armes à feu sans restrictions. Les armes à feu prohibées comprennent les armes à feu entièrement automatiques, les carabines et fusils de chasse à canon scié ainsi que les autres armes à feu prescrites comme étant prohibées en vertu des règlements. Les armes de poing sont généralement classées comme des armes à autorisation restreinte, tandis que les carabines et les fusils de chasse, également appelés armes d’épaule, appartiennent habituellement à la catégorie des armes à feu sans restrictions.

La loi canadienne oblige toute personne voulant posséder une arme à feu ou acheter des munitions à être titulaire d’un permis d’arme à feu valide en vertu de la Loi sur les armes à feu (1995). Au cours des 10 dernières années, diverses modifications ont été apportées au Code criminel et à la Loi sur les armes à feu. En 2012, le projet de loi C-19 (Loi sur l’abolition du registre des armes d’épaule) a supprimé l’obligation d’enregistrer les armes à feu sans restrictions. D’autres modifications ont par la suite été présentées concernant les armes à autorisation restreinte et les armes prohibées (projet de loi C-42; 2015) ainsi que la délivrance de permis et le dépistage et transport d’armes à feu (projet de loi C-71; 2019).

En 2020, à la suite de la fusillade de masse en Nouvelle-Écosse, le gouvernement fédéral a modifié les règlements par décret en conseil pour reclasser comme prohibés plus de 1 500 modèles et variantes d’armes à feu de style arme d’assaut, en particulier les fusils semi-automatiques.

Fin de l’encadré 1

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Lacunes statistiques relatives aux armes à feu

Il est important de reconnaître que nos connaissances sur les armes à feu utilisées lors de la perpétration de crimes sont limitées. À l’heure actuelle, peu de renseignements sont recueillis sur les caractéristiques de ces armes à feu, comme des précisions sur le type exact d’arme, son propriétaire (p. ex. l’auteur présumé, la victime ou quelqu’un d’autre), la manière dont elle a été entreposée ou la détention d’un permis par le propriétaire. De plus, bien que certains services de police recueillent des renseignements sur les décharges d’armes à feu, aucune définition uniforme du terme « décharge d’arme à feu » n’est appliquée par les services de police au Canada, et aucun critère uniforme ne permet d’évaluer si une décharge d’arme à feu a bel et bien eu lieu (p. ex. le témoin a entendu des coups de feu ou des douilles ont été trouvées).

Fait particulièrement préoccupant, peu de renseignements sont actuellement disponibles pour déterminer la source des armes à feu utilisées dans le cadre d’un crime, par exemple, pour établir si une arme à feu utilisée lors de la perpétration d’un crime a été volée, achetée illégalement ou introduite illégalement au Canada. Un tel renseignement n’est parfois pas consigné par les services de police, il n’est pas consigné de façon uniforme ou, dans certains cas, il n’est tout simplement pas accessible. Par exemple, les armes à feu ne sont pas toutes récupérées à la suite d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu; par conséquent, seules certaines de ces armes peuvent être retracéesNote . Le Centre national de dépistage des armes à feu du Canada, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC), et le Programme de surveillance et de contrôle des armes à feu, administré par la Police provinciale de l’Ontario, offrent un soutien aux organismes d’application de la loi lorsque des renseignements sur le dépistage sont nécessaires pour appuyer une enquête criminelle ou une poursuite. Cependant, aucune province n’exige que les enquêteurs envoient à des fins de dépistage toutes les armes à feu liées à des actes criminels. Enfin, les taux de réussite au chapitre du dépistage des armes à feu peuvent varier considérablement en raison de facteurs tels que des numéros de série ou des armes à feu endommagés ou dégradés, le parcours de l’arme à feu durant son cycle de vie, ou la méthode ou la région de fabrication.

Outre les renseignements sur les armes à feu liées à des actes criminels, il existe un certain nombre de lacunes statistiques additionnelles quant à la nature de la violence commise à l’aide d’une arme à feu au Canada. Le degré d’implication du crime organisé dans la violence commise à l’aide d’une arme à feu n’est pas clair à l’heure actuelle. Les tendances au chapitre de l’origine ethnique, de l’identité autochtone (à l’exception des données sur les homicides) et des caractéristiques socioéconomiques des victimes et des auteurs présumés de violence commise à l’aide d’une arme à feu sont également inconnues.

À la lumière de ces lacunes statistiques, le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités (CCSJSC) de Statistique Canada a effectué une étude de faisabilité en consultation avec d’importants intervenants, et il a déterminé les renseignements qui pourraient être recueillis auprès des services de police dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC). Le CCSJSC a par conséquent apporté un certain nombre de modifications au Programme DUC en 2021. Il convient de souligner qu’il faudra peut-être quelques années pour que ces changements soient pleinement mis en œuvre par les services de police de manière à permettre la déclaration des renseignements en question dans le cadre du Programme DUC.

Les changements suivants ont été apportés :

  • recueillir des renseignements sur le nombre d’armes à feu récupérées, saisies ou volées dans le cadre d’une affaire criminelle;
  • améliorer les mesures liées aux « décharges d’armes à feu » en élaborant une définition normalisée qu’utiliseront les services de police et en ajoutant au Programme DUC une variable permettant de savoir si une arme à feu a été déchargée dans le cadre d’une affaire;
  • élaborer une définition normalisée d’« arme à feu liée à un acte criminel » que les services de police utiliseront pour désigner : a) les armes à feu (au sens du Code criminel) utilisées ou soupçonnées d’être utilisées lors de la perpétration d’une infraction criminelle, peu importe que la possession de l’arme à feu était légale ou non; b) les armes à feu dont le numéro de série a été oblitéré, modifié ou enlevé.

En plus de chercher à améliorer la collecte de données pour des renseignements directement liés aux armes à feu, Statistique Canada est déterminé à collaborer avec la communauté policière et les principaux organismes pour permettre aux services de police de déclarer des données sur les groupes autochtones et les groupes ethnoculturels dans les statistiques sur les crimes déclarés par la police portant sur les victimes et les auteurs présumés (voir Collecte de données sur les groupes autochtones et ethnoculturels pour les statistiques officielles sur les crimes déclarés par la police au Canada).

Fin de l’encadré 2

Aperçu des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020

La présente section donne un aperçu des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police en 2020, et elle traite des différences géographiques.

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent moins de 3 % des crimes violents perpétrés au Canada

Les affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent une faible proportion des affaires de crimes violents déclarées par la police au Canada. En 2020, la police a fourni des renseignements sur 8 344 victimes d’affaires criminelles dans lesquelles une arme à feu était présente (29 victimes pour 100 000 habitants, ou 2,8 % des victimes de crimes violents)Note . Pour une autre tranche de 21 % des victimes de crimes violents, une autre arme a été l’arme la plus dangereuse utilisée ou présente sur les lieux de l’affaire, comme un couteau ou un instrument contondant, ou encore une force physique utilisée comme arme ou comme menace. Cela dit, un peu plus des trois quarts (77 %) des victimes de crimes violents ont fait l’objet d’un crime où aucune arme n’était présenteNote .

Les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont les plus élevés en Saskatchewan, au Manitoba et dans les territoires

Comme c’est le cas des crimes violents en général, en 2020, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été les plus élevés en Saskatchewan, au Manitoba et dans les territoires (tableau 1). Les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont affiché les taux les plus élevés, mais les taux dans les territoires peuvent varier considérablement d’une année à l’autre en raison des faibles comptes et des populations peu nombreuses. Les taux élevés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en Saskatchewan et au Manitoba étaient principalement attribuables aux taux élevés de vols qualifiés et de voies de fait majeures où une arme à feu était présenteNote . En 2020, parmi les provinces, la Saskatchewan a déclaré le deuxième taux combiné d’homicides et de tentatives de meurtre commises à l’aide d’une arme à feu en importance (elle venait au deuxième rang derrière la Nouvelle-Écosse, où le taux élevé était attribuable à la fusillade de masse survenue en avril 2020)Note .

Toutefois, étant donné que les taux de crimes violents commis sans arme à feu étaient également élevés dans les régions mentionnées précédemment, les taux élevés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu peuvent être le reflet des taux de violence élevés en général (tableau 2). Par exemple, en 2020, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et le taux de crimes violents où aucune arme à feu n’était présente étaient tous les deux élevés dans les territoires. Par conséquent, la proportion de toutes les affaires mettant en cause une arme à feu était relativement faible (moins de 2 % dans les trois territoires). Par ailleurs, les provinces où la proportion de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu était la plus élevée étaient la Saskatchewan (3,9 %), l’Alberta (3,4 %) et l’Ontario (3,2 %).

Ce constat valait aussi pour les grandes villes. Comme en 2019, les régions métropolitaines de recensement (RMR) affichant les taux les plus élevés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 étaient Regina, Brantford, Winnipeg et Saskatoon (tableau 3). Cela dit, les RMR qui ont affiché les plus fortes proportions de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient Regina (5,5 %), Brantford (4,8 %), Toronto (4,6 %), Saskatoon (4,3 %), Winnipeg (4,2 %) et Windsor (4,2 %) (tableau 4).

Dans le cas de certaines RMR, les taux élevés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient le reflet des taux globaux élevés de crimes violents observés dans les collectivités (graphique 1). Cependant, ce n’était pas toujours le cas; Toronto, par exemple, présentait un taux relativement faible de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, mais ces crimes représentaient une proportion relativement élevée de tous les crimes violents.

Graphique 1 début

Graphique 1 Crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, taux et en pourcentage de l’ensemble des crimes violents, certaines régions métropolitaines de recensement, 2020

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Région métropolitaine de recensement (titres de rangée) et Crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en pourcentage de l'ensemble des crimes violents et Taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, calculées selon pourcentage de crimes violents et taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Région métropolitaine de recensement Crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu en pourcentage de l'ensemble des crimes violents Taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu
pourcentage de crimes violents taux pour 100 000 habitants
Regina 5 61
Brantford 5 56
Toronto 5 31
Saskatoon 4 43
Winnipeg 4 53
Windsor 4 40
St. Catharines–
Niagara
4 27
Hamilton 4 39
Ottawa–
GatineauTableau de données du graphique 1 Note 1
3 17
Moncton 2 33
Vancouver 2 16
Kitchener–
Cambridge–
Waterloo
2 22
Lethbridge 1 23
Victoria 1 11
Thunder Bay 1 10

Graphique 1 fin

Dans la plupart des provinces, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont plus élevés dans les régions rurales que dans les régions urbaines

Le nombre de crimes commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales diffère selon la province et le territoire. Comme lors des années précédentes, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 étaient plus élevés dans les régions rurales que dans les centres urbains dans la plupart des provinces (tableau 1). En 2020, les seules provinces où les taux de crimes commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus faibles dans les régions rurales que dans les régions urbaines étaient l’Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et l’OntarioNote . Divers facteurs peuvent expliquer les taux plus élevés enregistrés dans les régions en question. Par exemple, des taux supérieurs de possession d’armes à feu peuvent contribuer aux taux plus élevés observés dans les collectivités rurales, les armes à feu pouvant être nécessaires à la chasse et à l’agriculture, ce qui explique qu’une arme à feu puisse être plus souvent présente lorsqu’une infraction est commise.

Dans de nombreuses provinces, bien que les taux de violence liée aux armes à feu étaient plus élevés dans les régions rurales (particulièrement dans les régions rurales du Nord), la violence mettant en cause des armes à feu était proportionnellement plus fréquente dans les régions urbaines (tableau 2). En particulier, en 2020, les administrations urbaines où les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient les plus courants (en proportion des crimes violents) étaient les centres urbains de la Saskatchewan (4,6 % des crimes violents), du Manitoba (3,5 %) et de l’Ontario (3,4 %)Note . Les régions rurales où les proportions correspondantes étaient les plus élevées se trouvaient en Alberta, où les armes à feu étaient plus souvent présentes lors de la perpétration de crimes dans les régions rurales du Sud (4,4 %) et les régions rurales du Nord (3,8 %), comparativement aux régions urbaines (3,2 %). Les proportions de crimes violents sur les lieux desquels était présente une arme à feu étaient également élevées (plus de 3 %) dans les régions rurales de la Saskatchewan (3,5 % dans les régions rurales du Sud et 3,4 % dans le Nord), bien qu’elles étaient inférieures aux proportions observées dans les régions urbaines.

Tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

Hausse du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu depuis 2013 (forte augmentation en 2015, suivie d’une augmentation graduelle)

De 2009 à 2013, le taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada a diminué, suivant une tendance semblable à celle observée pour l’ensemble des crimes violents. Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont toutefois commencé à augmenter en 2014, la plus forte hausse ayant été enregistrée de 2014 à 2015 (graphique 2, tableau 1).

Graphique 2 début

Graphique 2 Tendances des crimes violents et des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Années (titres de rangée) et Crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu et Ensemble des crimes violents, calculées selon taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu pour 100 000 habitants et taux de crimes violents pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Années Crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu Ensemble des crimes violents
taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu pour 100 000 habitants taux de crimes violents pour 100 000 habitants
2009 29 1 262
2010 23 1 246
2011 22 1 148
2012 22 1 093
2013 19 994
2014 21 937
2015 25 956
2016 26 955
2017 28 983
2018 27 1 015
2019 29 1 106
2020 29 1 065

Graphique 2 fin

L’augmentation de 2015 s’est reflétée dans la plupart des secteurs de compétence. C’est la raison pour laquelle la présente analyse compare les taux moyens enregistrés pour les périodes de six ans ayant précédé et ayant suivi l’augmentation de 2015 (de 2009 à 2014 et de 2015 à 2020). Le fait de combiner les données en deux périodes de six ans (avant et après l’augmentation notable de 2015) permet d’examiner les changements liés à cette augmentation globale.

Selon cette approche, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada s’est avéré être 20 % plus élevé au cours de la période de six années allant de 2015 à 2020, par rapport aux six années précédentes (de 2009 à 2014). Les taux ont augmenté davantage dans les régions rurales du Nord et les régions rurales du Sud, les taux les plus élevés ayant été enregistrés dans les régions rurales du Nord (graphique 3)Note .

Graphique 3 début

Graphique 3 Tendances des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, régions urbaines et régions rurales, 2009 à 2014 et 2015 à 2020

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Années (titres de rangée) et Taux de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, Régions urbaines, Régions rurales , Régions rurales du Sud, Régions rurales du Nord et Canada, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Années Taux de victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu
Régions urbaines Régions rurales Régions rurales du Sud Régions rurales du Nord Canada
taux pour 100 000 habitants
2009 à 2014 22 24 17 53 23
2015 à 2020 26 33 23 76 27

Graphique 3 fin

Les plus fortes hausses entre les deux périodes de six ans sur lesquelles porte la présente étude ont été enregistrées en Saskatchewan (+93 %), dans les Territoires du Nord-Ouest (+87 %) et au Manitoba (+44 %)Note . Ces secteurs de compétence ont également enregistré des taux moyens de crimes commis à l’aide d’une arme à feu plus élevés qu’ailleurs de 2015 à 2020, tout comme le Nunavut (graphique 4).

Graphique 4 début

Graphique 4 Les augmentations les plus marquées de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu ont été observées en Saskatchewan, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Manitoba, 2009 à 2014 et 2015 à 2020

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Années (titres de rangée) et Nunavut, Territoires du Nord-Ouest, Yukon, Colombie-Britannique, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario, Nouveau-Brunswick, Nouvelle-Écosse, Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Années Nunavut Territoires du Nord-Ouest Yukon Colombie-Britannique Alberta Saskatchewan Manitoba Ontario Nouveau-Brunswick Nouvelle-Écosse Île-du-Prince-Édouard Terre-Neuve-et-Labrador
taux pour 100 000 habitants
2009 à 2014 127 45 36 23 28 35 35 19 17 25 10 12
2015 à 2020 129 84 47 19 36 67 50 23 23 18 12 13

Graphique 4 fin

Parmi les grandes villes du Canada (c.-à-d. les RMR), les plus fortes augmentations d’une période à l’autre ont été déclarées à Regina (+136 %), à Brantford (+74 %), à Kingston (+59 %) et à Winnipeg (+55 %). Toronto, qui représentait 22 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada en 2020, a enregistré une augmentation de 35 % entre les deux périodes.

Bien que les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu aient augmenté dans la plupart des secteurs de compétence, entre les deux périodes, des baisses notables ont été observées en Nouvelle-Écosse (-27 %) et en Colombie-Britannique (-19 %). De même, d’importants reculs ont été enregistrés dans les RMR de Halifax (-41 %), de Vancouver (-30 %), de Kelowna (-25 %), d’Abbotsford–Mission (-24 %), de Victoria (-19 %) et de London (-17 %). Ces baisses s’expliquent en grande partie par la diminution du nombre d’affaires de vol qualifié et de voies de fait majeures où une arme à feu était présenteNote .

En 2020, soit la première année de la pandémie de COVID-19, le taux de crimes commis à l’aide d’une arme à feu est demeuré inchangé à l’échelle nationale comparativement à 2019, mais les taux ont augmenté dans certaines régions et ont diminué dans d’autres

À l’échelle nationale, toutes les mesures de la criminalité, y compris le nombre de crimes violents, ont diminué en 2020, soit la première année de la pandémie de COVID-19 (Moreau, 2021). De 2019 à 2020, les taux de crimes violents au pays n’ont pas connu de variations constantes. En 2020, la première année de la pandémie, les crimes violents ont augmenté dans certains secteurs de compétence et ont diminué dans d’autres; c’était également le cas des crimes commis à l’aide d’une arme à feu. Bien que le taux global de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada soit demeuré inchangé à 29 victimes pour 100 000 habitants, des changements notables ont été observés dans certains secteurs de compétence.

En 2020, des hausses notables des taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été déclarées dans les régions rurales du sud de la Colombie-Britannique (+34 %), dans la partie rurale du nord de l’Ontario (+32 %), dans les régions rurales de l’Alberta (+32 % dans le Nord et +31 % dans le Sud), dans les Territoires du Nord-Ouest (+23 %) et en Nouvelle-Écosse (+22 %) (tableau 1). Dans les régions urbaines de l’Île-du-Prince-Édouard, le taux a augmenté de 294 %, étant passé de 3 à 12 victimes. En Nouvelle-Écosse, la hausse du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu peut être en partie attribuable à la fusillade de masse survenue en avril 2020, ainsi qu’à l’augmentation de 30 % du taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu enregistrée à Halifax (tableau 3).

Parallèlement, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont diminué considérablement de 2019 à 2020 au Nunavut (-49 %), à Terre-Neuve-et-Labrador (-20 %), au Manitoba (-16 %) et dans les régions urbaines de la Saskatchewan (-19 %). Encore une fois, il convient de souligner que les taux peuvent varier considérablement dans les secteurs de compétence où le nombre de victimes est faibleNote . Cela dit, des hausses ont été enregistrées dans 15 des plus grandes villes — ou RMR — du Canada, alors que des diminutions ont été observées dans les 13 autres RMR visées par l’étudeNote .

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Mesure des crimes commis à l’aide d’une arme à feu

Aux fins de la présente analyse, on utilise principalement une définition des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu fondée sur le nombre de victimes d’infractions avec violence pour lesquelles une arme à feu était l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire et pour lesquelles la police a jugé que la présence de l’arme à feu était pertinente à l’affaireNote . Il est également possible de calculer d’autres mesures des crimes commis à l’aide d’une arme à feu au moyen d’autres renseignements fournis par la police.

Dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), Statistique Canada recueille des données sur tous les crimes signalés à la police. Le Programme DUC permet de recueillir une gamme de renseignements sur les armes à feu, y compris : les infractions au Code criminel se rapportant explicitement aux armes à feu, le fait qu’une arme à feu ait été présente ou non lors de la perpétration d’une infraction avec violence et le fait qu’une victime ait subi une blessure causée par une arme à feu. Le Programme DUC permet de recueillir les renseignements détaillés suivants :

Arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire : Désigne l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire que la police a jugé pertinente pour la perpétration d’une affaire de crime violent, que l’arme ait été utilisée ou non et que le crime ait fait une victime ou non. Cette variable permet de dénombrer les affaires dans lesquelles : une arme à feu a été utilisée contre une victime et lui a causé des blessures; une arme à feu a été utilisée contre une victime, mais ne lui a pas causé de blessures (p. ex. elle a servi à la menacer); une arme à feu était présente sur les lieux de l’affaire, mais n’a pas été utilisée de quelque manière que ce soit.

Arme ayant causé les blessures : Indique le type d’arme utilisée lors de la perpétration d’une infraction avec violence si la victime a subi des lésions corporelles par suite de l’infractionNote .

Dans le présent article, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu désignent les victimes de crimes violents pour lesquels une arme à feu était l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire et pour lesquels la police a jugé que la présence de l’arme à feu était pertinente à l’affaire. Il convient de souligner que, pour qu’une infraction soit considérée comme ayant été commise à l’aide d’une arme à feu, il suffit qu’une arme à feu soit présente lors de la perpétration de l’infraction, et pas nécessairement utilisée. L’article exclut les infractions avec violence telles que le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière, lorsqu’aucune victime n’a été identifiéeNote .

De plus, les infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu désignent les infractions au Code criminel qui, par définition, mettent en cause des armes à feu. Il s’agit notamment des infractions suivantes : décharger une arme à feu avec une intention particulière, braquer une arme à feu et usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel. Ces infractions peuvent être examinées lorsque l’infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu est l’infraction la plus grave, ou lorsqu’il s’agit d’une infraction déclarée dans le cadre d’une affaire criminelle. Il convient de souligner que la police n’est pas tenue de fournir un enregistrement relatif à la victime pour de telles infractionsNote .

Le Programme DUC permet de recueillir des renseignements sur les infractions relevées dans chaque affaire criminelle. Une affaire peut comporter plus d’une infraction. Par souci de comparabilité, l’infraction la plus grave dans l’affaire est déterminée d’après une règle de classification normalisée utilisée par tous les services de police. De plus, lorsqu’il y a un enregistrement relatif à la victime, la police déclare l’infraction la plus grave commise contre la victimeNote . Par conséquent, il est possible de mesurer le nombre de victimes d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu (la principale méthode utilisée dans le cadre du présent rapport) ainsi que le nombre d’affaires dans lesquelles une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu a été déclarée.

Une comparaison des tendances au moyen de ces diverses mesures révèle des tendances semblables au chapitre du nombre de victimes de crimes violents qui, d’une manière ou d’une autre, mettent en cause une arme à feu (graphique 5)Note .

Graphique 5 début

Graphique 5 Différentes mesures montrent des tendances semblables au chapitre des crimes mettant en cause des armes à feu, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Mesure de crimes commis à l’aide d’une arme à feu (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon nombre de victimes
unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mesure de crimes commis à l’aide d’une arme à feu 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
nombre de victimes
Victimes d’un crime lors duquel une arme à feu était présente 7 305 5 997 5 707 5 776 5 126 5 681 6 809 7 201 7 744 7 648 8 256 8 344
Victimes ayant subi une blessure causée par une arme à feu 1 877 1 452 1 318 1 375 1 224 1 413 1 738 1 964 2 064 2 070 2 201 2 364
Victimes lorsqu’une infraction dans l’affaire était une infraction se rapportant explicitement à une arme à feu 2 205 1 998 2 104 2 115 1 894 1 787 2 455 2 628 2 931 2 989 3 423 3 675

Graphique 5 fin

Des renseignements sur les infractions sans violence relatives aux armes, y compris celles mettant en cause des armes à feu, comme la possession illégale, l’entreposage non sécuritaire d’armes à feu, le trafic d’armes ou la documentation insuffisante, sont également accessibles.

En plus de ces mesures reposant sur le Programme DUC, des renseignements sont recueillis dans le cadre de l’Enquête sur les homicides lorsqu’une arme à feu (ou une autre arme) est utilisée pour commettre l’homicide (voir l’encadré 4).

Fin de l’encadré 3

La hausse du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu est en grande partie attribuable aux augmentations du nombre d’affaires de décharge d’une arme à feu avec une intention particulière

Le nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu de 2009 à 2014 et de 2015 à 2020 a augmenté dans la plupart des secteurs de compétence au Canada, et cette variation n’est majoritairement attribuable à aucune région géographique particulière.

De même, les types d’armes à feu présentes lors de la perpétration de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu n’ont pas eu d’incidence disproportionnée sur la hausse globale ayant été observée. Au cours des deux périodes à l’étude, pour la majorité (59 %) des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, l’arme à feu la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire était une arme de poing, et ces crimes représentaient une proportion semblable à la hausse (59 %). Autrement dit, la hausse générale du nombre de crimes commis à l’aide d’une arme à feu n’est pas majoritairement attribuable à l’augmentation du nombre de crimes commis à l’aide d’une arme de poing.

Toutefois, un examen des infractions déclarées dans les affaires en question montre que la hausse du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu est attribuable à un changement notable observé au chapitre du type de crimes commis (graphique 6). À l’échelle nationale, plus de la moitié de la hausse du taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu était attribuable à une augmentation importante (+96 %) d’une période à l’autre pour les trois infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu : décharger une arme à feu avec une intention particulièreNote , braquer une arme à feu et usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminelNote . Ensemble, ces infractions représentaient 11 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu de 2009 à 2014 et 19 % de ces victimes de 2015 à 2020. Plus particulièrement, la proportion de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ayant fait une victime est passée de moins de 1 sur 10 (8 %) en 2009 à plus de 1 sur 5 en 2019 (21 %) et en 2020 (22 %). Plus précisément, le taux moyen de décharge d’une arme à feu avec une intention particulière était plus de trois fois plus élevé de 2015 à 2020 qu’au cours de la période précédente (il est passé de 0,63 infraction pour 100 000 habitants à 2,07). L’augmentation enregistrée pour cette infraction en particulier représentait près du tiers de la hausse globale du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu observée entre les deux périodes.

Graphique 6 début

Graphique 6 Tendances des crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, selon l’infraction la plus grave contre la victime, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon L’infraction la plus grave contre la victime (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infraction la plus grave contre la victime 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
taux pour 100 000 habitants
Homicides et autres infractions causant la mort et tentatives de meurtre 1,7 1,3 1,3 1,4 1,2 1,2 1,5 1,8 1,9 1,9 2,0 1,9
Agressions sexuelles 0,2 0,2 0,1 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,2 0,3 0,3 0,3
Voies de fait 7,2 5,9 5,9 6,1 5,3 5,2 5,9 6,5 6,5 6,2 6,9 8,1
Vols qualifiés 13,8 10,0 9,5 9,4 7,8 8,9 10,6 10,6 11,3 10,9 10,4 8,4
Menaces 2,2 2,2 1,9 1,8 1,7 2,1 2,0 2,2 2,3 2,1 2,4 2,7
Infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu (braquer, décharger, usage) 2,2 2,8 2,7 2,7 2,5 2,7 4,1 4,2 4,7 4,8 6,0 6,4
Autres infractions avec violence 1,4 0,9 0,5 0,5 0,5 0,7 0,7 0,7 0,8 0,7 0,7 0,9

Graphique 6 fin

En plus de la hausse du taux d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, des augmentations de la présence d’armes à feu ont été observées pour toutes les principales catégories d’infractions avec violence. En particulier, les variations des taux de vols qualifiés commis à l’aide d’une arme à feu ont eu une incidence sur le nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans de nombreux secteurs de compétence.

Il est important de souligner que la police n’est pas tenue de fournir des renseignements sur les victimes de ces infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu et de certaines autres infractions avec violence. Comme la mesure des crimes commis à l’aide d’une arme à feu est fondée sur le nombre de victimes, la déclaration de renseignements sur les victimes par les services de police et tout changement dans les pratiques de déclaration auront une incidence sur les résultats. Par exemple, l’augmentation du nombre de victimes d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu ayant été observée en 2015 peut être en partie attribuable aux améliorations apportées par le Service de police de Toronto (SPT) au chapitre de la déclaration de renseignements sur les victimes de ces infractions. Plus précisément, pour les affaires mettant en cause la décharge d’une arme à feu avec une intention particulière, avant 2013, le SPT ne fournissait pas de renseignements sur les victimes de cette infraction. À partir de 2013, le SPT a apporté des améliorations au chapitre de la déclaration des affaires en question, et en 2015, les améliorations avaient été entièrement réalisées. Bien que ces changements aient une incidence notable sur l’augmentation du nombre de victimes d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu étant déclarées, leur incidence sur les taux nationaux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu est relativement faible dans l’ensemble.

Hausse notable des taux d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, en particulier le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière

Les infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu dont il est question dans le présent article sont le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière (article 244 du Code criminel), le fait de braquer une arme à feu (article 87 du Code criminel) et l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel (article 85 du Code criminel). La forte augmentation enregistrée pour ces infractions entre les deux périodes s’explique principalement par les taux plus élevés de décharge d’une arme à feu avec une intention particulière, qui ont augmenté considérablement en 2014 et en 2015 pour ensuite continuer à augmenter, ainsi que par le taux de victimes pour les infractions de braquage d’une arme à feu. Bien que la plus forte augmentation du nombre d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu se soit produite en 2015, les taux ont continué à augmenter par la suite (graphique 7). De 2015 à 2020, les taux de victimes pour ces infractions ont affiché une hausse de 55 % à l’échelle nationale.

Graphique 7 début

Graphique 7 Tendances des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Infractions avec violence commises à l'aide d'une arme à feu (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
taux pour 100 000 habitants
Décharger une arme à feu avec une intention particulière 0,5 0,6 0,6 0,6 0,5 0,9 1,6 1,7 1,9 1,9 2,6 2,7
Braquer une arme à feu 1,2 1,7 1,6 1,6 1,5 1,4 2,0 2,0 2,2 2,4 2,8 3,1
Usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel 0,5 0,5 0,4 0,4 0,4 0,4 0,5 0,4 0,6 0,6 0,6 0,6

Graphique 7 fin

L’augmentation du nombre d’infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu observée avant et après 2015 a été plus marquée dans les régions urbaines. Plus de la moitié de l’augmentation observée dans cette catégorie d’infractions a été enregistrée dans les régions urbaines de l’Ontario (+244 % entre les deux périodes). Comme il a été mentionné précédemment, les changements apportés par le Service de police de Toronto au chapitre de la déclaration des enregistrements relatifs aux victimes expliquent en partie la hausse. Les augmentations enregistrées à Hamilton et à Windsor ont également eu une incidence sur cette hausse.

Des hausses notables (plus du double) ont également été observées dans les régions urbaines du Manitoba (+167 %), de la Saskatchewan (+129 %) et de l’Alberta (+105 %)Note . Les taux de ces infractions ont également plus que doublé dans les régions rurales du nord de Terre-Neuve-et-Labrador (+181 %) et du nord de la Saskatchewan (+132 %). Parallèlement, entre les deux périodes, une diminution a été enregistrée dans les régions urbaines de la Nouvelle-Écosse (-14 %) et de la Colombie-Britannique (-4 %)Note .

En 2020, 4 victimes sur 10 de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu l’ont été dans le cadre d’une affaire qui comportait une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu

En 2020, la police a déclaré 1 858 victimes pour lesquelles une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu était l’infraction la plus grave commise contre la victime (22 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu). De plus, pour 1 568 autres victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu (19 %), une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu constituait une autre infraction mise en cause dans l’affaireNote . La majeure partie des personnes de ce dernier groupe ont été victimes de voies de fait majeures (niveau 2 ou 3; 37 %) ou de vol qualifié (31 %)Note .

Au total, la police a déclaré des renseignements sur 3 426 victimes pour des affaires où une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu a été déclarée. De ce nombre, 1 200 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu l’ont été dans une affaire mettant en cause la décharge d’une arme à feu avec une intention particulière (14 % de toutes les victimes d’un crime commis à l’aide d’une arme à feu)Note .

Pour le tiers (33 %) des victimes d’une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, l’affaire comportait également une infraction sans violence liée à une arme à feu, généralement une infraction relative à la possession d’une arme.

Pour 1,9 % des victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu en 2020, une infraction relative aux drogues avait également été déclarée dans l’affaire. Cette proportion était semblable dans les cas où l’affaire comportait une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu (2,2 %).

Les deux tiers (66 %) des victimes dans des affaires qui comportaient une infraction avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu n’ont subi aucune blessure corporelle. Une proportion supplémentaire de 19 % des victimes ont subi des blessures mineures ne nécessitant pas de soins médicaux autres que des premiers soins; et 9 % ont subi une blessure graveNote . Dans l’ensemble, pour les victimes qui ont subi des blessures, la blessure était le plus souvent attribuable à une arme à feu (dans 70 % des cas où la blessure était mineure et dans 89 % des cas où la blessure était grave).

Comparativement aux crimes commis à l’aide d’une arme à feu en général, les blessures étaient plus fréquentes lorsque le fait de décharger une arme à feu était déclaré comme infraction dans l’affaire; environ la moitié (51 %) des victimes n’avaient subi aucune blessure, 22 % avaient subi une blessure mineure et 19 %, une blessure graveNote . Par ailleurs, lorsqu’une victime était blessée, la blessure était plus souvent attribuable à une arme à feu (dans 81 % des cas de blessures mineures et 98 % des cas de blessures graves), comparativement à l’ensemble des victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu. Voir la section « Caractéristiques des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu » pour obtenir une analyse plus générale des blessures subies par les victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu.

Caractéristiques des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

La présente section porte sur les caractéristiques des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu; elle traite des types d’infractions mises en cause, et met particulièrement l’accent sur les homicides commis à l’aide d’une arme à feu (encadré 4). Elle porte également sur les types d’armes à feu présentes et sur les différences observées à ce chapitre entre les régions urbaines et les régions rurales. Les infractions sans violence relatives aux armes à feu font par ailleurs l’objet d’un encadré (encadré 5).

La majorité des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont des vols qualifiés ou des voies de fait majeures

La majorité des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu enregistrés au Canada en 2020 ont fait l’objet d’un vol qualifié (29 %) ou de voies de fait majeures (23 %)Note . Les infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu représentaient une tranche additionnelle de 22 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feuNote .

Parmi toutes les infractions autres que celles se rapportant explicitement aux armes à feu, les infractions les plus susceptibles de mettre en cause une arme à feu étaient les homicides, les autres infractions causant la mort et les tentatives de meurtre (45 % en 2020, pour les trois) ainsi que les vols qualifiés (18 % en 2020; tableau 5). En outre, comme pour l’ensemble des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, il est devenu plus courant que des armes à feu soient présentes lors de la perpétration de tels crimes. La proportion de victimes d’homicides, d’autres infractions causant la mort et de tentatives de meurtre mettant en cause une arme à feu est passée de 36 % pour la période allant de 2009 à 2014 à 43 % pour celle allant de 2015 à 2020. Pour les vols qualifiés, la proportion est passée de 14 % à 19 %. Au chapitre des voies de fait majeures, une faible variation a été observée (3,2 % à 3,3 %).

En 2020, les armes à feu étaient présentes moins souvent dans le cas des autres infractions avec violence; elles l’étaient pour 2,2 % des victimes de menaces et pour moins de 1 % des victimes d’infractions sexuelles, de voies de fait simples et d’autres voies de fait.

Début de l'encadré 4

Encadré 4
Homicides commis à l’aide d’une arme à feu

En plus des données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC), Statistique Canada recueille des données sur les homicides au Canada dans le cadre d’une enquête distincte. Le présent encadré se fonde sur les données de l’Enquête sur les homicides, y compris des renseignements détaillés sur les caractéristiques des victimes et des auteurs présumés, ainsi que sur les homicides attribuables à des gangs. La présente section contient également des renseignements sur les affaires d’homicide commis à l’aide d’une arme à feu déclarées au Québec.

En 2020, la police a déclaré un total de 743 victimes d’homicide au Canada, ce qui représente un taux de 1,95 victime pour 100 000 habitants. Pour 277 de ces victimes, une arme à feu a été utilisée pour commettre l’homicide (soit un taux de 0,73 homicide pour 100 000 habitants). Après avoir diminué graduellement de 2009 à 2013, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a commencé à augmenter en 2013 et une seule baisse a été observée en 2018 (graphique 8). La proportion d’homicides mettant en cause une arme à feu est ainsi passée de 26 % de tous les homicides en 2013 à 37 % en 2020.

Graphique 8 début

Graphique 8 Homicides commis à l’aide d’une arme à feu au Canada, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 8 
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Type d'homicide (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon nombre de victimes d'homicides unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d'homicide 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
nombre de victimes d'homicides
Homicides commis à l’aide d’une arme à feu 182 175 159 171 134 155 180 223 267 251 262 277
Tous les autres homicides 429 382 449 377 375 369 431 393 400 409 425 466

Graphique 8 fin

En 2020, la Nouvelle-Écosse est la province qui a enregistré le taux le plus élevé d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu (2,45) en raison de la fusillade de masse survenue en avril 2020, laquelle a fait 22 victimes. Cette fusillade de masse a eu une incidence importante sur le nombre et le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu en Nouvelle-Écosse et à l’échelle nationale. Parmi les provinces, la Saskatchewan (1,53) et l’Alberta (1,31) ont également enregistré des taux élevés d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 (tableau 6; tableau 7)Note . De 2019 à 2020, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu au Canada a augmenté de 5 % (15 victimes de plus). Cette hausse est principalement attribuable aux augmentations enregistrées en Nouvelle-Écosse et en Alberta. En revanche, le nombre d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a diminué dans presque toutes les autres provinces.

De la période allant de 2009 à 2014 à la période allant de 2015 à 2020, le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu a augmenté de 40 %. Cette hausse est plus importante que celle observée pour l’ensemble des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu (+20 %). En outre, cette augmentation était plus marquée dans les régions rurales du Nord (+54 %) et dans les régions urbaines (+43 %). Bien que des augmentations aient été enregistrées dans la plupart des provinces, les hausses les plus notables entre les deux périodes ont été observées en Saskatchewan (+165 %) et au Nouveau-Brunswick (+138 %)Note  Note . En revanche, les taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu ont diminué entre les deux périodes à Terre-Neuve-et-Labrador (-70 %), à l’Île-du-Prince-Édouard (-53 %) et au Québec (-5 %)Note .

Pour les deux périodes visées par l’étude, les armes de poing étaient le type d’arme à feu le plus couramment utilisé dans les affaires d’homicide, mais proportionnellement, elles étaient moins utilisées dans les homicides commis de 2015 à 2020 (54 %) que dans ceux commis pendant la période de six ans précédente (63 %). La proportion d’homicides commis avec une carabine ou un fusil de chasse a par contre augmenté entre les deux périodes, passant de 28 % à 31 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu. Ce changement a été observé autant dans les régions urbaines que dans les régions rurales. Il convient toutefois de souligner que, comme pour les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en général, les armes de poing étaient beaucoup plus susceptibles d’être utilisées dans les homicides commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines (62 % de 2015 à 2020) que dans les régions rurales du Sud (22 %) ou du Nord (9 %).

Parmi les homicides qui avaient été résolus, des différences notables ont été observées entre les victimes d’homicide commis à l’aide d’une arme à feu de genre masculin et celles de genre féminin en ce qui concerne le lien de l’auteur présumé avec la victime. De 2015 à 2020, pour les victimes d’homicide commis à l’aide d’une arme à feu de genre masculin, l’auteur présumé était plus souvent un ami, un voisin ou une connaissance (40 %), une personne avec qui la victime entretenait une relation criminelle (24 %) ou un étranger (23 %)Note . Toutefois, les victimes de genre féminin étaient plus susceptibles de faire l’objet de violence entre partenaires intimes, l’auteur présumé étant plus souvent un conjoint (41 %) ou un autre partenaire intime (14 %), actuel ou ancien. De plus, 15 % des victimes de genre féminin ont été tuées par un autre membre de la famille, 14 %, par un ami, un voisin ou une connaissance et 11 %, par un étranger. Les femmes étaient plus susceptibles d’être tuées par un conjoint, un partenaire intime ou un autre membre de la famille dans les régions rurales du Sud (84 % pour les trois) et du Nord (81 %), comparativement aux régions urbaines (62 %).

De 2015 à 2020, environ 7 homicides commis à l’aide d’une arme à feu sur 10 dans les régions urbaines (73 %) et dans les régions rurales du Sud (69 %) étaient prémédités (meurtre au premier degré). De tels homicides étaient moins courants dans les régions rurales du Nord (54 %), où proportionnellement, les homicides étaient davantage des meurtres au deuxième degré (41 % par rapport à 25 % dans les régions urbaines et dans les régions rurales du Sud). Cette tendance reflète les différences régionales observées au chapitre des homicides en général.

Dans les régions urbaines de 2015 à 2020, parmi les homicides commis à l’aide d’une arme à feu pour lesquels un motif a été déterminé, près de la moitié (46 %) avaient été motivés par un règlement de comptes ou de dettes ou étaient liés au commerce de drogues illicites (par rapport à 19 % dans les régions rurales du Sud et à 17 % dans les régions rurales du Nord)Note . Les homicides résultant d’une dispute ou d’une querelle, ou de la frustration, de la colère ou du désespoir étaient proportionnellement plus fréquents dans les régions rurales que dans les régions urbaines (50 % dans les régions rurales du Sud et 53 % dans les régions rurales du Nord par rapport à 25 % dans les régions urbaines).

Près des trois quarts (72 %, ou 107 homicides) des 148 affaires d’homicide attribuable à des gangs déclarées en 2020 ont été commises à l’aide d’une arme à feu, soit la plus faible proportion enregistrée depuis 2013Note . En d’autres termes, les activités liées aux gangs ont été confirmées ou soupçonnées dans 39 % de tous les homicides commis à l’aide d’une arme à feu. Dans l’ensemble, les homicides attribuables à des gangs commis à l’aide d’une arme à feu représentaient 14 % de tous les homicides en 2020, comparativement à 20 % l’année précédente et à 19 % en 2018.

En 2020, la majorité (63 %) des homicides commis à l’aide d’une arme à feu et liés aux gangs ont été commis avec une arme de poing. Au cours des deux périodes visées par le présent rapport, une arme de poing était l’arme à feu la plus couramment utilisée dans les homicides commis à l’aide d’une arme à feu attribuables à des gangs, mais elle a été proportionnellement moins utilisée après 2015 (76 % des homicides attribuables à des gangs de 2009 à 2014 et 67 % de ces homicides de 2015 à 2020). En revanche, les carabines ou les fusils de chasse (9 % de 2009 à 2014, par rapport à 14 % au cours de la deuxième période) ou un type d’arme à feu inconnu (14 % de 2009 à 2014, par rapport à 19 % au cours de la deuxième période) ont été plus souvent utilisés dans les homicides attribuables à des gangs commis à l’aide d’une arme à feuNote .

En 2020, l’arme à feu a été récupérée dans seulement 39 % des homicides commis à l’aide d’une arme à feu (109 des 277 homicides commis à l’aide d’une arme à feu). Parmi les homicides où l’arme à feu a été récupérée, 69 % des armes ont été envoyées au traçage. Pour 60 % des 75 armes à feu envoyées au traçage en 2020, l’origine était inconnue, ce qui signifie qu’on n’avait pas reçu les résultats ou que le traçage avait échoué. Par ailleurs, 18,7 % des armes à feu provenaient du Canada, 18,6 %, des États-Unis et 2,7 %, d’autres pays.

À l’échelle nationale, les homicides commis à l’aide d’une arme à feu représentent environ 1 décès sur 5 impliquant une arme à feu. Selon les données de 2019 de la Base canadienne de données de l’état civil ― Décès (l’année la plus récente pour laquelle des chiffres sont accessibles), 708 personnes au total sont décédées des suites de blessures causées par une arme à feu au Canada, comparativement à 680 personnes en 2018. Parmi ces décès, 75 % étaient des suicides, 23 % étaient des homicides et 2 % ont été classés comme étant des décès accidentels (Statistique Canada, 2020).

Fin de l’encadré 4

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines mettent plus souvent en cause des armes de poing, tandis que les carabines ou les fusils de chasse sont plus souvent utilisés dans les régions rurales

En 2020, pour la majorité (63 %) des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines et dans la plupart des RMR, l’affaire mettait en cause une arme de poing (tableau 8)Note . Les armes de poing étaient les armes à feu les plus souvent présentes sur les lieux de l’affaire à Toronto (86 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu), à Windsor (80 %), à Ottawa (78 %) et à Barrie (78 %). Les RMR affichant les taux les plus élevés de crimes commis à l’aide d’une arme de poing étaient Windsor, Brantford, Hamilton, Toronto et Winnipeg (tableau 9).

En revanche, les carabines et les fusils de chasse étaient le plus souvent présents lors de la perpétration de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales (46 % dans les régions rurales du Sud et 39 % dans les régions rurales du Nord). Bien que les taux de crimes commis à l’aide d’une arme de poing soient généralement plus élevés dans les régions urbaines que dans les régions rurales, les taux les plus élevés de crimes commis à l’aide d’une arme de poing au Canada ont été enregistrés dans le nord de la Saskatchewan, qui est entièrement rural, et dans les Territoires du Nord-Ouest. De plus, les taux de crimes commis à l’aide d’une arme de poing dans les régions rurales du nord du Canada étaient considérablement plus élevés de 2015 à 2020, comparativement à la précédente période de six ans (graphique 9).

Graphique 9 début

Graphique 9 Hausse des crimes commis à l'aide d'une arme à feu, selon le type d’arme à feu, régions urbaines et régions rurales, 2009 à 2014 et 2015 à 2020

Tableau de données du graphique 9 
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9. Les données sont présentées selon Type d'arme à feu (titres de rangée) et Régions, 2009 à 2014 et 2015 à 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Type d'arme à feu Régions 2009 à 2014 2015 à 2020
taux pour 100 000 habitants
Arme de poing Régions urbaines 15 18
Régions rurales du Sud 4 5
Régions rurales du Nord 7 15
Carabine et fusil de chasse Régions urbaines 2 3
Régions rurales du Sud 7 10
Régions rurales du Nord 25 33

Graphique 9 fin

Les crimes mettant en cause d’autres armes à feu (comme les carabines ou les fusils de chasse à canon scié et les armes à feu entièrement automatiques) étaient relativement rares; ils représentaient 5 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines, 8 % de ceux commis dans les régions rurales du Sud et 5 % de ceux perpétrés dans les régions rurales du Nord.

Les autres armes similaires à une arme à feu, comme un fusil à plombs ou un pistolet lance-fusées ou un type inconnu d'arme à feu, ont été mises en cause dans 23 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada en 2020. La présence de ces armes sur les lieux de l’affaire était également proportionnellement plus fréquente dans les régions rurales du Sud (29 %) et du Nord (32 %) que dans les régions urbaines (20 %). De la période allant de 2009 à 2014 à la période allant de 2015 à 2020, les taux de crimes mettant en cause des armes similaires à une arme à feu ont augmenté de 6 % dans les régions urbaines, de 4 % dans les régions rurales du Sud et de 26 % dans les régions rurales du Nord.

Parmi les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020, les armes de poing étaient en cause dans la majorité des vols qualifiés (75 % en 2020), des homicides, des autres infractions causant la mort et des tentatives de meurtre (60 % pour les trois), des infractions sexuelles (54 %) et des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu (51 %) (tableau 10).

Début de l'encadré 5

Encadré 5
Infractions sans violence relatives aux armes

Selon les données déclarées par la police, les crimes mettant en cause des armes à feu ne sont pas tous classés comme violents. En plus des renseignements sur les armes présentes lors de la perpétration d’une infraction criminelle avec violence, le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) permet de recueillir des renseignements sur les infractions sans violence relatives aux armes, y compris celles mettant en cause des armes à feu, comme la possession illégale, l’entreposage non sécuritaire d’une arme à feu, le trafic d’armes ou la documentation insuffisante. En 2020, la police a déclaré plus de 17 000 affaires comportant des infractions sans violence relatives aux armesNote . Ce nombre représente un taux de 60 affaires pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 3 % par rapport à 2019. La grande majorité (92 %) de ces infractions étaient liées à la possession illégale d’armes et à la possession d’armes contraire à une ordonnance.

Les taux d’infractions de possession d’armes augmentent depuis 2013 (graphique 10). Les taux des autres infractions sans violence relatives aux armes ont diminué ou sont demeurés stables au cours de cette période, à l’exception des taux d’infractions de trafic d’armes, y compris l’importation ou l’exportation non autorisée, qui ont augmenté en 2019 et en 2020.

Graphique 10 début

Graphique 10 Tendance des infractions sans violence relatives aux armes, 2009 à 2020

Tableau de données du graphique 10 
Tableau de données du graphique 10
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 10. Les données sont présentées selon Infractions sans violence relatives aux armes (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infractions sans violence relatives aux armes 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
taux pour 100 000 habitants
Possession d’armes 45,3 44,4 40,8 39,6 39,5 40,2 42,5 44,0 45,6 47,1 53,4 55,2
Toutes les autres infractions sans violence relatives aux armes 6,2 6,3 7,4 5,6 5,1 4,8 4,8 4,4 4,5 4,2 4,8 4,9

Graphique 10 fin

Les taux d’infractions sans violence relatives aux armes sont plus élevés dans les régions rurales du Nord

Comme pour les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, qui étaient trois fois plus élevés dans les régions rurales du Nord que dans les régions urbaines en 2020, les taux d’infractions sans violence relatives aux armes étaient plus élevés dans les régions en question, et ce, dans les mêmes proportions (tableau explicatif 1). Dans l’ensemble, les taux d’affaires comportant des infractions relatives aux armes déclarées par la police n’étaient pas particulièrement différents dans les régions rurales du Sud et dans les régions urbaines. Cependant, comparativement aux régions urbaines, les taux d’infractions d’entreposage non sécuritaire d’une arme à feu étaient 3,5 fois plus élevés dans les régions rurales du Sud et huit fois plus élevés dans les régions rurales du Nord.


Tableau explicatif 1
Taux des infractions sans violence relatives aux armes, Canada, 2020
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Taux des infractions sans violence relatives aux armes. Les données sont présentées selon Infraction (titres de rangée) et Régions urbaines, Régions rurales du Sud, Régions rurales du Nord et Canada, calculées selon taux unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infraction Régions urbaines Régions rurales du Sud Régions rurales du Nord Canada
taux
Possession d’armes 52,5 51,2 151,3 55,2
Entreposage non sécuritaire 1,8 6,1 13,9 2,6
Trafic - importation-exportation 0,7 1,1 2,0 0,8
Autres infractions liées aux armes 1,2 2,5 4,3 1,4
Total 56,2 60,9 171,5 60,1

Le nombre d’introductions par effraction pour voler une arme à feu est en baisse depuis 2016

En 2020, les services de police ont déclaré 713 affaires d’introduction par effraction commises pour voler une arme à feu. Ce nombre représente un taux de 2,4 affaires pour 100 000 habitants et comprend les introductions par effraction pour voler une arme à feu ainsi que les introductions par effraction dans un véhicule à moteur pour voler une arme à feu. Les taux de ces infractions ont augmenté de 2009 à 2016; ils sont passés de 291 affaires déclarées en 2009 à 1 111 affaires déclarées en 2016. Depuis, les taux ont généralement diminué (graphique 11).

Graphique 11 début

Graphique 11 Taux d’affaires d’introduction par effraction pour voler une arme à feu en baisse après 2016

Tableau de données du graphique 11 
Tableau de données du graphique 11
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 11. Les données sont présentées selon Infraction (titres de rangée) et 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Infraction 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020
taux pour 100 000 habitants
Introduction par effraction pour voler une arme à feu 1,1 2,0 2,3 2,8 2,8 3,0 3,6 4,0 3,5 3,1 3,2 2,4

Graphique 11 fin

Fin de l’encadré 5

Caractéristiques des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

La présente section porte sur l’âge et le genre des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, ainsi que sur la présence de blessures chez les victimes. De plus, elle traite du lien de l’auteur présumé avec la victime, et elle met l’accent sur la violence entre partenaires intimes (VPI).

La plupart des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont de genre masculin, mais les victimes de genre féminin représentent une proportion plus élevée de victimes dans les régions rurales que dans les régions urbaines

Les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus souvent de genre masculin. En 2020, les victimes de genre masculin représentaient les deux tiers (67 %) des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu (tableau 11)Note . En comparaison, parmi les victimes de crimes violents commis sans arme à feu, 46 % étaient de genre masculin et 54 % étaient de genre féminin. Dans les régions rurales, les victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus susceptibles d’être de genre féminin (39 % dans les régions rurales du Sud et du Nord) que dans les régions urbaines (31 %).

Au chapitre de la répartition selon l’âge des victimes de genre féminin et des victimes de genre masculin, une faible différence a été observée; 36 % des victimes de genre masculin et 34 % des victimes de genre féminin avaient moins de 25 ans. Les victimes de genre masculin et les victimes de genre féminin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient toutefois plus susceptibles d’être des jeunes adultes de 18 à 24 ans (25 % des victimes de genre masculin et 22 % des victimes de genre féminin) que les victimes de crimes commis sans arme à feu (15 % et 18 %, respectivement).

La majorité des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ne subissent aucune blessure

Dans l’ensemble, la majorité des victimes de crimes violents n’ont pas été blessées, et très peu de blessures attribuables à des crimes violents ont été causées par des armes à feu. En 2020, près de 122 000 victimes de crimes violents ont subi des blessures attribuables à leur victimisationNote ; de ce nombre, près de 2 000 (1,6 %) ont subi des blessures causées par une arme à feu.

En 2020, plus de 4 victimes sur 5 (83 %) de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu — c’est-à-dire qu’une arme à feu était présente — n’ont subi aucune blessure (61 %) ou ont subi une blessure mineure qui n’a pas nécessité de soins médicaux professionnels ou a nécessité seulement des premiers soins (22 %) (tableau 12)Note . Parmi les victimes de crimes où aucune arme à feu n’était présente, 54 % n’ont subi aucune blessure et 37 % ont subi une blessure mineure. Même si les victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu étaient moins susceptibles de subir une blessure que les victimes de crimes où aucune arme à feu n’était présente, elles étaient plus susceptibles de subir une blessure grave ou de mourir (graphique 12)Note .

Parmi les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu qui ont subi une blessure ou qui sont décédées, la majorité (71 %) des blessures ont été causées par une arme à feuNote . Pour les victimes de crimes où aucune arme à feu n’était présente, la cause la plus courante de la blessure ou de la mort était la force physique (73 % des victimes blessées). Même pour les victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu qui ont subi une blessure mineure n’ayant pas nécessité de soins médicaux, la majorité (61 %) des blessures ont été causées par une arme à feu. En ce qui concerne la proportion de 8 % de victimes qui ont subi une blessure grave ayant nécessité des soins médicaux, 85 % ont subi des blessures causées par une arme à feu. Presque tous les décès (99 %) survenus lors de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient attribuables à une arme à feu.

Dans l’ensemble, en 2020, parmi les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, 32 % des victimes de genre masculin et 20 % des victimes de genre féminin ont subi une blessure causée par une arme à feu. Au cours de la période allant de 2009 à 2014 à celle allant de 2015 à 2020, la proportion de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu qui ont été blessées par une arme à feu a légèrement augmenté pour passer de 24 % à 27 %.

Graphique 12 début

Graphique 12 Gravité des blessures subies par les victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu et les victimes de crimes violents commis sans arme à feu, 2020

Tableau de données du graphique 12 
Tableau de données du graphique 12
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 12. Les données sont présentées selon Gravité des blessures (titres de rangée) et Arme à feu présente et Aucune arme à feu présente
, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Gravité des blessures Arme à feu présente Aucune arme à feu présente
pourcentage
Aucune blessure 61 54
Blessure mineure 22 37
Blessure grave ou décès 11 2
Blessure inconnue 6 7

Graphique 12 fin

En 2020, les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus souvent des étrangers

Les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus souvent un étranger pour la victime (pour 55 % des victimes de genre masculin et 41 % des victimes de genre féminin) (tableau 13; graphique 13)Note . Cela dit, ce constat s’explique par la nature des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines. Dans les régions rurales du Sud, en revanche, l’auteur présumé était un étranger pour 31 % des victimes de genre masculin et 22 % des victimes de genre féminin; dans les régions rurales du Nord, il était encore moins courant que l’auteur présumé soit un étranger (23 % et 14 %, respectivement). Cette situation peut être liée au fait que de nombreuses collectivités rurales du Nord sont relativement petites et que les étrangers sont moins nombreux.

Graphique 13 début

Graphique 13 Lien de l’auteur présumé avec la victime d’un crime commis à l'aide d'une arme à feu, 2020

Tableau de données du graphique 13 
Tableau de données du graphique 13
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 13. Les données sont présentées selon Lien de l’auteur présumé avec la victime (titres de rangée) et Victimes de genre masculin et Victimes de genre féminin, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Lien de l’auteur présumé avec la victime Victimes de genre masculin Victimes de genre féminin
pourcentage
Conjoint ou autre partenaire intime 2 25
Membre de la famille autre qu'un conjoint 5 7
Ami ou connaissance 28 23
Étranger 55 41
Autre lien 9 4

Graphique 13 fin

Dans les régions rurales du Nord, l’auteur présumé était souvent un ami ou une connaissance, ce qui était le cas de 44 % des victimes de genre masculin et de 28 % des victimes de genre féminin en 2020. Cependant, comme pour les crimes violents en général, et comparativement aux autres régions, l’auteur présumé dans les régions rurales du Nord était plus souvent un membre de la famille autre qu’un conjoint : 13 % des victimes de genre masculin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et 15 % de celles de genre féminin ont été agressées par un membre de la famille autre qu’un conjoint.

Les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus susceptibles d’être des étrangers que les auteurs présumés de crimes commis sans arme à feu. Dans le cas des victimes de crimes commis sans arme à feu, il a été déterminé que l’auteur présumé était un étranger pour 35 % des victimes de genre masculin et 15 % des victimes de genre féminin. Pour ces crimes, l’auteur était beaucoup plus susceptible d’être un conjoint, un autre partenaire intime ou un membre de la famille autre qu’un conjoint, et ce, autant pour les victimes de genre masculin que pour les victimes de genre féminin.

Parmi les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, 1 femme sur 4 est agressée par un conjoint ou un autre partenaire intime, actuel ou ancien

Dans l’ensemble, 1 % des crimes violents commis en 2020 par un conjoint ou un autre partenaire intime, actuel ou ancien, ont été commis à l’aide d’une arme à feu. Au chapitre des victimes d’affaires dans lesquelles une arme à feu était présente, les femmes étaient plus susceptibles que les hommes d’être victimes de VPI. Ce constat vaut pour toutes les régions, mais plus particulièrement pour les régions rurales.

Parmi les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, 1 femme sur 4 (25 %) a été agressée par un conjoint ou un autre partenaire intime, actuel ou ancien. En revanche, 2,2 % des victimes de genre masculin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 ont également subi de la VPI. Par contre, une proportion plus élevée de victimes de crimes violents commis sans arme à feu ont été agressées par un conjoint ou un autre partenaire intime (42 % des victimes de genre féminin et 13 % des victimes de genre masculin). Cela s’explique en partie par le fait que, en comparaison, moins de crimes violents commis sans arme à feu sont perpétrés par des étrangers.

Il convient de souligner que, tant pour les victimes de genre masculin que pour les victimes de genre féminin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, la proportion de crimes mettant en cause de la VPI était plus élevée en 2020 qu’au cours des années précédentes. En particulier, l’augmentation proportionnelle observée de 2019 à 2020 est attribuable à la hausse du nombre de victimes de VPI combinée à la diminution du nombre de victimes pour lesquelles l’auteur présumé était un étranger, possiblement en raison des restrictions liées à la pandémie. Au cours de la période de six ans allant de 2009 à 2014, 18 % des victimes de genre féminin et 1,6 % des victimes de genre masculin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu avaient subi de la VPI. En moyenne, de 2015 à 2020, 22 % des victimes de genre féminin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et 1,7 % des victimes de genre masculin ont fait l’objet de VPI.

Pour les femmes, la VPI commise à l’aide d’une arme à feu était plus fréquente dans les régions rurales. En 2020, le taux de femmes victimes de VPI commise à l’aide d’une arme à feu s’élevait à 8,1 pour 100 000 femmes dans les régions rurales du Sud, et à 31 pour 100 000 femmes dans les régions rurales du Nord (par rapport à 4,1 dans les régions urbaines). Les victimes de VPI représentaient près du tiers (32 %) des victimes de genre féminin de crimes commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du Sud et 38 % de ces victimes dans les régions rurales du Nord. Cette tendance avait également été observée au cours des années précédentes. Bien que la VPI chez les victimes de genre masculin soit également plus élevée dans les régions rurales, les taux étaient faibles comparativement à ceux enregistrés chez les femmes (1,4 pour 100 000 hommes dans les régions rurales du Sud, 2,8 dans les régions rurales du Nord et 0,9 dans les régions urbaines)Note .

En 2020, environ la moitié (48 %) des affaires de VPI commise à l’aide d’une arme à feu mettaient en cause des voies de fait (34 % mettaient en cause des voies de fait majeures de niveau 2 ou de niveau 3), 17 % mettaient en cause des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, et 15 % mettaient en cause des menaces. À titre de comparaison, 47 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu par un étranger étaient des affaires de vol qualifié.

Caractéristiques des auteurs présumés de crimes violents sur les lieux desquels une arme à feu était présente

Cette section présente des données sur les taux de classement (ou de résolution) des affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu. Elle traite ensuite des caractéristiques des auteurs présumés dans les affaires sur les lieux desquelles une arme à feu était présente (peu importe si des renseignements sur la victime ont été fournis), y compris la proportion d’auteurs présumés qui ont été inculpés.

Les taux de classement des affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont plus faibles dans les régions urbaines que dans les régions rurales

La majorité (58 %) des affaires mettant en cause une victime de crime violent commis à l’aide d’une arme à feu sont résolues (c.-à-d. qu’au moins un auteur présumé a été identifié dans l’affaire), bien que cette proportion diffère selon les régions. En 2020, 83 % des affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du Nord et 72 % de celles survenues dans les régions rurales du Sud ont été résolues ou classées. Les taux de classement étaient nettement plus faibles dans les régions urbaines (54 %), et ce, pour tous les types d’infractions. Entre les deux périodes visées par la présente analyse, le pourcentage d’affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu qui ont été classées par la police a peu varié. C’est uniquement dans les régions rurales du Sud que la proportion des affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu classées par la police a diminué; elle est passée de 83 % pour la période allant de 2009 à 2014 à 79 % pour la période allant de 2015 à 2020.

Il convient de souligner que les affaires criminelles sont généralement moins susceptibles d’être résolues dans les régions urbaines, et non seulement lorsqu’une arme à feu est présente. De telles différences peuvent être attribuables à la taille des collectivités. Une analyse précédente a démontré que les taux de classement des affaires diminuent à mesure que la taille des collectivités augmente (Hotton Mahony et Turner, 2012). Dans les petites collectivités rurales, par exemple, les policiers sont plus susceptibles de connaître les personnes impliquées, ce qui peut leur permettre de classer ou de résoudre l’affaire.

Le fait que l’auteur présumé dans les régions urbaines était plus susceptible d’être un étranger et que les taux de crimes commis par un membre de la famille ou un partenaire intime étaient plus élevés dans les régions rurales a également pu jouer un rôle. Dans un tel contexte, les taux de classement des affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus élevés lorsque l’auteur était un membre de la famille (82 % en 2020) et plus faibles lorsque l’auteur était un étranger (46 %).

Les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont plus souvent de genre masculin

En 2020, selon les données déclarées par la police, on a dénombré 5 955 auteurs présumés d’affaires de crimes violents dans lesquelles une arme à feu était présenteNote . Les auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient principalement de genre masculin (87 % en 2020), et cette proportion variait peu selon les régions (tableau 14). En comparaison, 77 % des auteurs présumés de crimes violents commis sans arme à feu en 2020 étaient de genre masculin.

À l’instar des autres années, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2020 étaient plus élevés chez les jeunes hommes de 18 à 24 ans (110 auteurs présumés pour 100 000 habitants) et les jeunes de 12 à 17 ans de genre masculin (75 pour 100 000 habitants), comparativement aux adultes de genre masculin plus âgés (29 pour 100 000 habitants de 25 ans et plus). Les taux chez les femmes suivaient la même tendance, mais ils étaient nettement plus faibles dans tous les groupes d’âge (tableau 14). En tout, 5 auteures présumées pour 100 000 femmes ont été enregistrées comparativement à 36 auteurs présumés pour 100 000 hommes de tous les groupes d’âge.

Bien que les taux d’auteurs présumés de genre masculin aient également suivi une tendance semblable pour les crimes violents commis sans arme à feu, les auteurs présumés avaient tendance à être plus âgés. En 2020, 44 % des auteurs présumés de genre masculin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient âgés de 12 à 24 ans, comparativement à 24 % des auteurs de crimes violents commis sans arme à feu. C’était également le cas pour les femmes; 42 % des auteures présumées de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu avaient moins de 25 ans, comparativement à 31 % pour les crimes commis sans arme à feu.

Dans l’ensemble, 38 % des auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada en 2020 étaient de jeunes hommes de 12 à 24 ans. En revanche, parmi les auteurs présumés de crimes violents sur les lieux desquels aucune arme à feu n’était présente, 19 % étaient des hommes de moins de 25 ans.

De 2009 à 2014, la moitié (50 %) des auteurs présumés de crimes commis à l’aide d’une arme à feu au Canada étaient de jeunes hommes (12 à 24 ans) comparativement à 43 % de 2015 à 2020. Au chapitre des crimes violents commis sans arme à feu, les jeunes hommes représentaient 27 % des auteurs présumés de 2009 à 2014 et 22 % des auteurs présumés pour la période suivante. Au fil du temps, ces proportions ont diminué en partie en raison d’une baisse générale de la criminalité chez les jeunes pendant la période visée.

Au Canada, les enfants de moins de 12 ans ne peuvent être tenus criminellement responsables d’infractions à la loi. La police peut toutefois les identifier comme auteurs présumés. En 2020, 23 enfants figuraient parmi les auteurs présumés d’un crime commis à l’aide d’une arme à feu, ce qui représente moins de 0,5 % des auteurs présumés de tels crimesNote .

La plupart des auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont inculpés

En 2020, la plupart (87 %) des auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été inculpés. Les auteurs présumés de genre masculin (88 %) étaient plus susceptibles d’être inculpés que les auteurs présumés de genre féminin (82 %). Les jeunes de 12 à 17 ans étaient moins susceptibles d’être inculpés que les jeunes adultes ou les personnes plus âgées (tableau 15)Note . Les jeunes étaient également moins susceptibles d’être inculpés de voies de fait simples ou de menaces dans les affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu.

Pour tous les groupes d’âge, les auteurs présumés de genre masculin de crimes commis à l’aide d’une arme à feu étaient moins susceptibles d’être inculpés dans les régions rurales, et ce, dans le Nord comme dans le Sud. Chez les auteurs présumés de genre féminin, les taux d’inculpation ne différaient pas de façon notable selon les régions.

Début de l'encadré 6

Encadré 6
Crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu mettant en cause le crime organisé ou les gangs de rue

En 2016, le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a commencé à recueillir des renseignements obtenus de la police sur les activités du crime organisé et des gangs de rueNote . Bien que les services de police ne soient pas encore tous en mesure de fournir de tels renseignements, en 2020, les services de police représentant 93 % de la population canadienne avaient été en mesure de le faire.

En 2020, pour les affaires ayant été déclarées, la police a déterminé que 6 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été commis (confirmés) ou ont été soupçonnés d’avoir été commis par une organisation criminelle ou un gang de rue et d’avoir été commis au profit d’une telle organisation ou d’un tel gangNote . Par ailleurs, dans les affaires en question, la plupart (75 %) des victimes étaient de genre masculin.

Lorsque combinés, les homicides, les autres infractions causant la mort et les tentatives de meurtre représentaient plus du quart (27 %) des crimes commis à l’aide d’une arme à feu que l’on a confirmés ou soupçonnés d’avoir été commis au profit du crime organisé ou d’un gang. Le vol qualifié (22 %) et la décharge d’une arme à feu avec une intention particulière (21 %) étaient les autres infractions les plus souvent attribuables au crime organisé ou aux gangs de rueNote . Pour obtenir plus de renseignements sur les homicides attribuables à des gangs, voir la section « Homicides commis à l’aide d’une arme à feu ».

Pour moins de la moitié (47 %) de ces crimes, l’affaire a été classée par la police et un auteur présumé a été identifié. Les crimes commis à l’aide d’une arme à feu attribuables au crime organisé ou à des gangs qui étaient les moins susceptibles d’être résolus étaient les suivants : décharge d’une arme à feu avec une intention particulière (43 %), homicide, autres infractions causant la mort ou tentative de meurtre (34 % pour les infractions combinées) et menaces (30 %).

En 2020, 343 personnes, ou 6 % des auteurs présumés de crimes commis à l’aide d’une arme à feu, figuraient parmi les auteurs présumés de crimes qui, selon la police, ont été commis (confirmés) ou ont été soupçonnés d’avoir été commis par une organisation criminelle ou un gang de rue et d’avoir été commis au profit d’une telle organisation ou d’un tel gang. Comme pour les crimes commis à l’aide d’une arme à feu en général, la plupart (85 %) des auteurs présumés étaient de genre masculin, et 45 % d’entre eux avaient de 12 à 24 ans. La majorité (92 %) de ces personnes ont été inculpées.

Fin de l’encadré 6

Résumé

En 2020, 2,8 % des victimes de crimes violents ont été agressées dans une affaire de crime commis à l’aide d’une arme à feu, c’est-à-dire une affaire sur les lieux de laquelle une arme à feu était présente et pour laquelle la police a jugé que la présence de l’arme était pertinente au crime. Bien que des armes à feu soient présentes sur les lieux d’une minorité d’affaires criminelles, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a augmenté au cours des dernières années.

De 2009 à 2013, le taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada a diminué, selon une tendance semblable à celle observée pour l’ensemble des crimes violents. Depuis 2014, toutefois, les taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont augmenté considérablement et la plus forte hausse a été enregistrée de 2014 à 2015. Une telle augmentation a été observée dans la plupart des secteurs de compétence au Canada.

La hausse observée peut s’expliquer en grande partie par les augmentations enregistrées pour certains types de crimes, plus particulièrement les infractions au Code criminel suivantes : décharger une arme à feu avec une intention particulière, braquer une arme à feu et usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel. Le nombre de ces infractions a presque doublé entre les deux périodes visées par la présente étude, soit de 2009 à 2014 et de 2015 à 2020.

De nombreuses caractéristiques des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont demeurées constantes au cours de la période de 12 ans analysée dans cette étude. Par exemple, les armes de poing continuent de représenter la majorité des armes à feu présentes sur les lieux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu.

Une différence importante entre les régions urbaines et les régions rurales du Canada a été observée au chapitre de la nature des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu. Dans les régions urbaines, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu mettent plus souvent en cause des armes de poing, tandis que dans les régions rurales, c’est plus souvent une carabine ou un fusil de chasse qui est présent sur les lieux de l’affaire.

En général, bien que l’auteur présumé soit plus souvent un étranger dans les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, cela était moins souvent le cas dans les régions rurales. Il convient de souligner qu’en 2020, parmi les victimes de genre féminin de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, 1 personne sur 4 a été agressée par un conjoint ou un autre partenaire intime, actuel ou ancien. À titre de comparaison, cette proportion s’élève à 2 % chez les victimes de genre masculin.

Statistique Canada continue de collaborer avec les services de police de l’ensemble du pays pour améliorer les données sur les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu. L’élaboration d’une classification normalisée des données sur la criminalité de rue et les activités des gangs organisés constitue une amélioration pertinente. En 2020, les données des services de police desservant 93 % de la population du Canada ont révélé que 6 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu l’ont été dans une affaire liée à une organisation criminelle ou à un gang de rue.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, provinces et territoires, régions rurales et régions urbaines, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 2 Victimes de crimes violents déclarés par la police, selon le type d’arme, provinces et territoires, régions rurales et régions urbaines, 2020

Tableau 3 Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, régions métropolitaines de recensement, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 4 Victimes de crimes violents déclarés par la police, selon le type d’arme, régions métropolitaines de recensement, 2020

Tableau 5 Crimes commis à l'aide d'une arme à feu en proportion des victimes de crimes violents déclarés par la police, selon l’infraction contre la victime, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 6 Victimes d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu, provinces et territoires, régions rurales et régions urbaines, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 7 Victimes d’homicides violents commis à l’aide d’une arme à feu, provinces et territoires, certaines régions métropolitaines de recensement, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 8 Victimes de crimes violents déclarés par la police, selon le type d’arme à feu, provinces et territoires, régions rurales et régions urbaines, 2020

Tableau 9 Victimes de crimes violents déclarés par la police, selon le type d’arme à feu, régions métropolitaines de recensement, 2020

Tableau 10 Présence d’une arme de poing en proportion des crimes commis à l'aide d'une arme à feu, selon l’infraction contre la victime, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 11 Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon l’âge, le genre et la région, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 12 Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon la blessure et l’arme ayant causé la blessure, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 13 Victimes de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu déclarés par la police, selon le lien de l’auteur présumé avec la victime et la région, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 14 Auteurs présumés de crimes violents commis à l'aide d'une arme à feu, selon l'âge, le genre et la région, Canada, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Tableau 15 Pourcentage des auteurs présumés inculpés de crimes commis à l'aide d'une arme à feu, selon l’âge, le genre et la région, 2009 à 2014, 2015 à 2020, 2019 et 2020

Sources de données et concepts

Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a été mis sur pied en 1962 avec la collaboration et l’aide de l’Association canadienne des chefs de police. L’enquête vise à dénombrer les crimes déclarés par les services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada.

Une affaire peut comprendre plus d’une infraction. Les nombres de victimes présentés dans cet article sont fondés sur l’infraction la plus grave commise contre la victime. L’infraction la plus grave est déterminée par la police en fonction des règles de classification normalisées du Programme DUC, qui tiennent compte, par exemple, de la nature violente ou non de l’infraction ainsi que de la peine maximale prévue par le Code criminel.

Fichier sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire

Le fichier sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire (DUC 2) est établi à partir d’une enquête à base de microdonnées qui permet de saisir des renseignements détaillés sur les crimes signalés à la police et dont cette dernière a établi le bien-fondé. Les données portent sur les caractéristiques des victimes, des auteurs présumés et des affaires. On estime que la couverture du Programme DUC 2 de 2009 à 2020 s’élève à 99 % de la population du Canada. Seuls sont inclus les services de police qui ont toujours participé au Programme DUC 2, afin que des comparaisons puissent être établies au fil du temps.

Dans la présente étude, le Québec est exclu de l’analyse des données du Programme DUC en raison de préoccupations liées à la qualité des données; plus précisément, il y avait une grande proportion d’affaires sur les lieux desquelles l’arme la plus dangereuse était inconnue. Par conséquent, l’analyse des données du Programme DUC dans cet article couvre 77,4 % de l’ensemble de la population canadienne.

Exclut les données du Service de police municipal de Saint John. À compter de 2016, la décision a été prise par le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, de concert avec le Service de police municipal de Saint John, de supprimer tous les enregistrements de microdonnées soumis par ce dernier (à l'exception des affaires de crimes haineux) des fichiers analytiques pour les données révisées à partir de 2016, ainsi que du fichier de microdonnées sur les tendances qui commence en 2009, en raison de préoccupations liées à la qualité des données.

Enquête sur les homicides

L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques de l’ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide au Canada. Cette enquête permet de recueillir des renseignements sur l’ensemble des homicides depuis 1961.

Lorsque la police prend connaissance d’un homicide, le service de police qui mène l’enquête remplit les questionnaires de l’Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certains homicides sont portés à l’attention de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptabilisées dans l’année au cours de laquelle la police en a été informée. Les renseignements sur les auteurs présumés d’homicide sont disponibles seulement pour les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d’homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l’Enquête sur les homicides.

Les données recueillies au moyen des questionnaires sur la victime et sur l’affaire sont également mises à jour à la suite de la résolution d’une affaire.

L’Enquête sur les homicides a récemment fait l’objet d’un remaniement qui a permis d’améliorer la qualité des données et d’accroître leur pertinence. Des changements ont été apportés aux questions existantes, et des questions ont été ajoutées pour la période de déclaration de 2019.

Régions urbaines et rurales

Les services de police ruraux sont ceux qui desservent un territoire où la majorité de la population vit à l’extérieur d’une région métropolitaine de recensement (RMR) ou d’une agglomération de recensement (AR). Les services de police urbains sont ceux qui desservent un territoire dont la majorité de la population vit dans une RMR ou une AR. Une RMR ou une AR est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’un centre de population (aussi appelé « noyau »). Une RMR doit compter au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau. Une AR doit avoir un noyau d’au moins 10 000 habitants. Pour faire partie d’une RMR ou d’une AR, les municipalités adjacentes doivent être fortement intégrées au noyau, c’est-à-dire qu’au moins 50 % de leur population doit transiter par le noyau, le débit de la migration quotidienne étant calculé à partir des données sur le lieu de travail du recensement précédent. Il convient de souligner que les données disponibles ne permettaient pas de déterminer dans tous les cas si les services de police étaient des services ruraux ou urbains.

Régions rurales du Nord et régions rurales du Sud

Les régions rurales du Nord comprennent tous les services de police ruraux des territoires et du Nord provincial, qui désigne les régions septentrionales de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique (Nord et Sud ― Variante de la Classification géographique type 2016). Les régions rurales du Sud comprennent les services de police ruraux des régions du sud de ces provinces ainsi que ceux de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick.

Types d’armes à feu

Aux fins du Programme DUC et de l’Enquête sur les homicides, une arme à feu désigne toute arme qui permet de tirer des coups de feu, des balles ou tout autre projectile et qui peut causer la mort d’une personne ou lui infliger des lésions corporelles. Différents types d’armes à feu se distinguent les uns des autres (présentés par ordre décroissant de gravité selon la hiérarchie de détermination de l’arme la plus dangereuse):

Arme à feu entièrement automatique : Toute arme à feu permettant de tirer rapidement plusieurs balles de façon continue à chaque pression de la détente.

Carabine ou fusil de chasse à canon scié : Toute carabine ou tout fusil de chasse modifié de façon à ce que la longueur du canon soit inférieure à 457 millimètres ou que la longueur totale de l’arme soit inférieure à 660 millimètres.

Arme de poing : Toute arme à feu destinée à être tenue et actionnée d’une seule main.

Carabine ou fusil de chasse : Toute arme à feu longue dont la longueur du canon est supérieure ou égale à 457 millimètres ou dont la longueur totale est de 660 millimètres ou plus.

Arme similaire à une arme à feu : Toute arme susceptible de projeter un objet par le canon au moyen de poudre, de dioxyde de carbone comprimé, d’air comprimé ou par tout autre moyen. Comprend, par exemple, les pistolets lance-fusées et les fusils à plombs. Pour ce qui est des données du Programme DUC, cette catégorie comprend également tous les types inconnus d’armes à feu.

Références

HOTTON MAHONY, Tina, et John TURNER. 2012. « Les taux de classement des affaires déclarées par la police au Canada, 2010 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

MOREAU, Greg. 2021. « Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2020 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

STATISTIQUE CANADA. 2020. Tableau 13-10-0156-01 Décès, selon la cause : Causes externes de morbidité et de mortalité (V01 à Y89).

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