En 2020-2021, le Canada comptait 557 établissements d’hébergement
dont le mandat principal était de fournir des services d’hébergement aux
victimes de violence : 78 % étaient des établissements d’hébergement
à court terme ayant pour mandat général d’offrir un hébergement de moins de
trois mois, et 22 % étaient des établissements d’hébergement à long terme
qui peuvent généralement offrir un hébergement d’au moins trois mois.
De nombreux établissements ont fait état des répercussions sans
précédent de la pandémie de COVID-19 : dans l’ensemble, environ 1 établissement
sur 3 (34 %) a déclaré avoir été touché dans une grande mesure par la
pandémie, tandis que plus de 4 établissements sur 10 (44 %) n’ont été
touchés que dans une mesure modérée. Le niveau d’incidence a varié tout au long
de la pandémie, et la période correspondant aux premières mesures de
confinement mises en place, imposées au début de la pandémie, a été la période
la plus difficile.
La capacité d’hébergement a été le plus grand défi lié à la
pandémie auquel les refuges ont été confrontés. Un peu moins de la moitié (47 %)
des établissements ont déclaré que leur capacité d’hébergement a été grandement
touchée. La situation était particulièrement préoccupante pour les refuges
situés en Ontario (61 %) et au Québec (60 %).
Près de la moitié (49 %) des établissements d’hébergement
pour les victimes de violence ont fait état d’une augmentation du nombre
d’appels de crise reçus depuis le début de la pandémie, et plus de la moitié
(53 %) ont constaté une hausse de la demande de soutien ou de services pour
les victimes à l’extérieur de leur établissement. Par rapport à la période
ayant précédé la pandémie, la demande d’admission a plus souvent diminué ou est
demeurée à peu près la même.
Au total, les établissements d’hébergement pour les victimes de
violence ont admis un peu moins de 47 000 personnes en 2020-2021, c’est-à-dire
beaucoup moins (-31 %) qu’en 2017-2018, lorsque les données ont été
recueillies pour la dernière fois.
Le jour de l’instantané du 14 avril 2021, 5 466 personnes
résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence :
plus de la moitié (54 %) étaient des femmes adultes, et un peu plus de 4 personnes
sur 10 (44 %) étaient des enfants accompagnant un adulte.
Une grande majorité (84 %) des 2 749 femmes qui
résidaient dans un établissement pour fuir une situation de violence le jour de
l’instantané cherchaient à échapper à la violence entre partenaires intimes; le
plus souvent, l’agresseur était un conjoint de fait actuel (38 %) ou un conjoint
marié actuel (25 %). Ce sont 7 résidentes sur 10 (70 %) qui habitaient
avec leur agresseur avant de chercher refuge.
Par rapport à leur représentation dans la population canadienne, les femmes des Premières Nations, les Métisses
et les Inuites, les femmes résidentes non permanentes et les femmes qui ne parlaient ni le
français ni l’anglais étaient surreprésentées dans les établissements d’hébergement
pour les victimes de violence le jour de l’instantané.
Un peu plus de la moitié (53 %) des lits dans les
établissements d’hébergement à court terme étaient occupés le jour de l’instantané,
et environ 1 établissement d’hébergement à court terme sur 7 (15 %) affichait
complet. Néanmoins, un total de 487 personnes se sont vu refuser
l’admission à un établissement d’hébergement ce jour-là, le plus souvent parce
que l’établissement affichait complet ― raison pour laquelle l’admission
de 71 % des femmes a été refusée.
Parmi les femmes qui ont quitté un établissement d’hébergement
pour les victimes de violence le jour de l’instantané et qui ont indiqué où
elles allaient, 3 sur 10 (30 %) sont retournées dans un domicile où se
trouvait l’agresseur. Des proportions plus faibles, mais égales, de
femmes sont retournées dans un domicile où l’agresseur ne se trouvait pas, ou
sont parties vivre chez des amis ou des membres de la famille (12 % chacun).
La grande majorité (81 %) des établissements
d’hébergement ont déclaré que le manque de logements abordables et adéquats à
long terme était l’un des principaux problèmes auxquels leurs résidents étaient
confrontés.
End of text box
Le
soutien offert aux personnes à risque ou aux victimes d’actes criminels peut
aider ces dernières à échapper à leurs situations de violence et peut aider les
survivants à gérer les séquelles laissées par ces expériences. Ces mesures de
soutien prennent de nombreuses formes et proviennent de plusieurs sources, y
compris des sources informelles comme les amis, la famille et les collègues, ou
des sources officielles comme les services aux victimes, les services de
soutien en santé mentale et les centres d’aide aux victimes d’agression
sexuelle. Pour les victimes de violence entre partenaires intimes qui décident
de quitter une situation de violence, le risque d’itinérance et d’instabilité
financière est très préoccupant. En fait, la violence entre partenaires intimes
est l’une des principales causes de l’itinérance chez les femmes (Maki, 2021; Meyer,
2016; Sullivan et autres, 2019; Yakubovich et Maki, 2021). Les établissements
d’hébergement pour les victimes de violence sont une forme de soutien qui peut
contribuer à atténuer le risque d’itinérance en offrant aux victimes de
violence entre partenaires intimes un lieu où aller.
Les
recherches menées jusqu’à présent ont révélé que les crises peuvent exacerber
les facteurs reconnus pour accroître le risque de violence et de victimisation
et nuire davantage à la santé et au bien-être des victimes (Centre for Research and Education on Violence against
Women and Children, 2021; Kaukinen,
2020). Les mesures de santé publique mises en place tout au long de
2020 et de 2021 pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont fait en sorte
que les Canadiens ont passé plus de temps à la maison. En raison de ces
mesures, on craignait que les victimes de violence familiale soient maintenant
isolées à la maison aux côtés de leur agresseur, et que les obstacles
financiers causés par la pandémie, associés aux répercussions de la quarantaine
sur la santé mentale, puissent mener à une augmentation de la violence à la
maison (Brooks et autres, 2020; Evans et autres, 2020; Humphreys et autres, 2020; Ragavan et autres, 2020). Par exemple, le
Fonds des Nations Unies pour la population (2020)
a estimé que, pour chaque prolongation de trois mois des mesures de
confinement, il y aurait au moins 15 millions de cas de violence familiale
de plus dans le monde. Selon des recherches effectuées au début de la pandémie,
1 Canadienne sur 10 (10 %) a déclaré ressentir beaucoup ou énormément
d’inquiétude à propos de la possibilité de violence familiale (Statistique Canada, 2020). En outre, des
rapports antérieurs ont montré que la pandémie créait des obstacles
supplémentaires pour les victimes de violence familiale. Plus précisément, les
victimes hésitaient à demander de l’aide en raison de la crainte de contracter
le virus, de la confusion quant à l’incidence des fermetures d’entreprises et
des protocoles de distanciation sur l’accessibilité des refuges, d’autres défis
liés aux protocoles de COVID-19, et de préoccupations à l’égard d’autres
facteurs de stress, comme les pertes d’emploi et les fermetures d’écoles (Moffitt et autres, 2020; Trudell et Whitmore, 2020; Hébergement femmes Canada, 2020).
Fondé
sur les données du deuxième cycle de l’Enquête sur les établissements
d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV), le présent article porte
sur la disponibilité et l’accessibilité des mesures de soutien en matière d’hébergement
pour les victimes de violence dans l’ensemble du Canada en 2020-2021. L’EEHVV permet
de recueillir des renseignements sur les caractéristiques des établissements, la
clientèle qu’ils servent et les types de services offerts. L’article présente ces
renseignements, ainsi que des renseignements sur le financement, les dépenses
et les défis auxquels les établissements et leurs résidents ont été confrontés
en 2020-2021.
Les
données sur la criminalité recueillies à partir des dossiers des services de
police peuvent fournir une multitude de renseignements sur les incidents
signalés à la police. Toutefois, selon les données de l’Enquête sociale
générale sur la sécurité des Canadiens (victimisation), seule une fraction des
victimes signalent leurs expériences de victimisation à la police (Cotter, 2021a). Les renseignements provenant de
l’EEHVV peuvent, quant à eux, fournir de l’information supplémentaire sur la
victimisation qui n’aurait peut-être pas été signalée à la police. De plus, les
renseignements recueillis au moyen de l’EEHVV peuvent fournir aux avocats, aux
fournisseurs de services et aux partenaires financiers de l’information sur les
besoins particuliers des victimes qui cherchent un refuge et sur la meilleure
façon de les aider.
Afin
de s’assurer que les données de Statistique Canada sont pertinentes et actuelles,
et en vue de mesurer les répercussions de la pandémie et des restrictions de
confinement correspondantes sur les refuges partout au pays, une nouvelle
section contenant plusieurs questions liées à la COVID-19 a été ajoutée à
l’EEHVV. Une analyse fondée sur ces questions est également présentée pour améliorer
les connaissances sur la façon dont les victimes peuvent être davantage
touchées par la pandémie, directement et indirectement, et aider à éclairer les
décisions actuellement prises par les décideurs, ce qui peut avoir une
incidence profonde sur les ressources offertes aux victimes ainsi que sur leurs
expériences.
Le
cycle 2020-2021 de l’EEHVV a été mené avec le soutien financier de la
Société canadienne d’hypothèques et de logement.
Début de l'encadré 1
Encadré 1
Types d’établissements d’hébergement pour les victimes de violence
Le
terme « établissement d’hébergement » désigne tout immeuble, lieu ou
service qui fournit un logement à une personne, peu importe la durée du séjour
(jours, mois ou années). Par « mandat principal » de l’établissement,
on entend l’activité principale de l’établissement ou les principaux services
offerts par celui-ci. Par exemple, de nombreux établissements d’hébergement offrent
des services ou du soutien à des personnes qui peuvent avoir été victimes de
violence, mais il est possible que ces services ne figurent pas de façon explicite
dans leur mandat. L’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les
victimes de violence (EEHVV) met l’accent sur les établissements dont le mandat
principal est de fournir des services d’hébergement aux victimes de violence,
par opposition aux établissements dont le mandat principal consiste à fournir
des services d’hébergement à des personnes qui peuvent avoir ou ne pas avoir été
victimes de violence (p. ex. les refuges pour sans-abri). Les
établissements qui soutiennent principalement les victimes de violence peuvent,
en plus de leur mandat principal, offrir des services de soutien à d’autres
personnes.
Dans
l’EEHVV, on a demandé aux répondants de déclarer le type d’établissement qu’ils
exploitaient en fonction de la durée prévue du séjour de leurs résidents dans
le cadre de leur mandat, peu importe la pratique. Les établissements ont ainsi
été regroupés en deux catégories :
Les
établissements
d’hébergement à court terme comprennent ceux dont la politique générale consiste
à offrir aux résidents des services d’hébergement de moins de trois mois,
habituellement sous forme de lits individuels, plutôt que des appartements ou
des logements distincts. Les établissements d’hébergement à court terme
comprennent, par exemple, ceux qui sont considérés comme des maisons de
transition, des refuges pour les victimes de violence familiale ou des maisons
d’hébergement privées au sein d’un réseau de maisons d’hébergement
sécuritaires.
Les
établissements d’hébergement à long terme comprennent ceux dont la
politique générale consiste à offrir aux résidents des services d’hébergement d’au
moins trois mois, habituellement sous forme de logements résidentiels (p. ex.
des appartements ou des maisons). Les établissements d’hébergement à long terme
comprennent, par exemple, les logements de deuxième et de troisième étape,
c’est-à-dire des logements de soutien plus permanents qui se veulent une suite
logique aux établissements d’hébergement à court terme.
Compte
tenu des activités habituelles des établissements d’hébergement à court et à
long terme, les premiers agissent comme centres de première ligne pour les
admissions initiales et peuvent aiguiller les résidents vers les établissements
d’hébergement à long terme. Par conséquent, les établissements d’hébergement à
court terme offrent souvent des services différents en raison de la nature de
leurs activités. Par exemple, parmi les établissements qui font état des
services généraux fournis par le personnel ou les bénévoles de l’établissement, 97 %
des établissements d’hébergement à court terme offrent une ligne d’écoute téléphonique,
comparativement à 42 % des établissements d’hébergement à long termeNote . De
même, 84 % des établissements d’hébergement à court terme offrent des
services de transport pour les rendez-vous médicaux et les comparutions devant
les tribunaux, comparativement à 55 % des établissements d’hébergement à
long terme.
Dans
le présent article, les termes « établissements d’hébergement pour les victimes
de violence » et « refuges » sont utilisés de façon
interchangeable.
Fin de l’encadré 1
Répercussions de la COVID-19 sur les établissements d’hébergement pour les victimes
de violence
Selon
les données de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes
de violence (EEHVV), le jour de l’instantané de l’enquête ― le 14 avril 2021 ―, le Canada comptait 557 établissements
dont le mandat principal était d’offrir des services aux victimes de violenceNote . Environ le tiers
(34 %) des établissements servant les victimes de violence ont déclaré que,
dans l’ensemble, la pandémie avait eu d’importantes répercussions sur leur
capacité de fournir des services aux victimes, alors que plus de 4 établissements
sur 10 (44 %) ont indiqué que l’incidence globale était modérée (tableau 1)Note . Cependant,
comme les résultats publiés par Hébergement femmes Canada (2020) l’ont indiqué, les établissements ont
été touchés différemment à divers moments de la pandémie, ce qui n’est pas
surprenant étant donné que les ordres des gouvernements en matière de
confinement variaient au sein des provinces et des territoires ainsi qu’entre
ces administrations.
Les établissements de l’Ontario et du Québec font état d’une incidence plus
globale
Lorsqu’on
les a interrogés sur l’effet global de la pandémie depuis le début, les
établissements situés en Ontario (49 %) et au Québec (42 %) étaient
les plus susceptibles de déclarer avoir été grandement touchés par la COVID-19
(tableau 1)Note . Les
établissements de la Saskatchewan (8 %), de la Colombie-Britannique (13 %)
et ceux situés dans les provinces de l’Atlantique (22 %) étaient les moins
susceptibles de déclarer une grande incidence globale. Ces établissements ont
plus souvent indiqué que la pandémie les avait modérément touchés, dans l’ensemble.
Les
mesures mises en œuvre dans l’ensemble du pays pour lutter contre la pandémie
ont suivi différents échéanciers en ce qui concerne le moment où elles ont été
appliquées et le moment où elles ont été assouplies. Partout au Canada,
particulièrement pendant la première vague de la pandémie, les répercussions
les plus importantes sur les refuges se sont fait sentir pendant les périodes de
confinement imposées. Les répercussions déclarées pendant la période correspondant
aux premières mesures de confinement mises en place au Québec et en Ontario ont
fait grimper la moyenne nationale. Plus précisément, 68 % des
établissements du Québec et 60 % de ceux de l’Ontario ont déclaré que,
pendant cette période, ils ont été touchés par la pandémie dans une grande
mesure (tableau 1, graphique 1).
Le Manitoba a également fait état d’une grande incidence qui était supérieure
au taux national (59 % par rapport à 50 %).
Graphique 1 début
Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Certaines provinces (titres de rangée) et Période correspondant aux premières mesures mises en place, Période suivant immédiatement l’assouplissement des mesures de confinement, Période de déconfinement, Période de la deuxième vague, Période actuelle et Dans l’ensemble, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Certaines provinces
Période correspondant aux premières mesures mises en place
Période suivant immédiatement l’assouplissement des mesures de confinement
Période de déconfinement
Période de la deuxième vague
Période actuelle
Dans l’ensemble
pourcentage
Québec
68
34
27
48
26
42
Ontario
60
27
24
45
41
49
Canada
50
21
16
33
23
34
Note : Les calculs excluent de 27 % à 32 % des établissements qui n’ont pas répondu aux questions. Les autres catégories de réponse étaient « Dans une mesure modérée », « Dans une moindre mesure », « Pas du tout » et « Ne s'applique pas ». Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 1 fin
Des
résultats semblables ont été observés pendant la deuxième vague, mais dans une
moindre mesure. En Ontario (45 %) et au Québec (48 %), un peu moins
de la moitié des établissements ont déclaré avoir été grandement touchés
pendant cette période de la pandémie.
Plus
d’un an après le début de la pandémie (pendant la période de collecte de
l’enquête d’avril à août 2021), la proportion d’établissements situés au Québec
ayant déclaré des répercussions considérables avait diminué pour s’établir à 26 %,
comparativement à la proportion de 23 % enregistrée dans l’ensemble du
CanadaNote . Cela dit,
près de la moitié (45 %) des établissements du Québec ont subi des
répercussions mineures ou n’ont subi aucune répercussion. En revanche, 41 %
des établissements en Ontario ont indiqué qu’à ce stade, la pandémie continuait
d’avoir une grande incidence sur leur capacité de poursuivre leur prestation de
services aux victimes de violence. Ces disparités peuvent refléter les
différences dans les mesures mises en place à ce moment dans ces provinces. Par
exemple, en Ontario, l’ordre de rester à domicile à l’échelle de la province,
qui a été déclaré en avril 2021, a probablement entraîné des répercussions sur
les établissements, alors qu’aucune directive de ce genre n’a été émise au
Québec pendant cette période.
La capacité d’hébergement a été le plus grand défi lié à la pandémie
Les
établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont déclaré que la
pandémie de COVID-19 avait entraîné des répercussions sur leur capacité de
fournir des services en raison de nombreux défis. Près de la moitié (47 %)
des établissements ont indiqué que la pandémie avait eu d’importantes répercussions
sur leur habilité à fonctionner au maximum de leur capacité en raison des
mesures de distanciation physique (tableau 2).
Partout au Canada, les refuges ont réduit leur capacité d’hébergement maximale
afin de respecter les règlements de santé publique et de limiter ainsi la
propagation du virus; certains refuges ont dû réduire leur capacité d’accueil
de 50 % ou plus (Hébergement femmes Canada, 2020).
La
capacité représentait un problème particulièrement épineux en Ontario et au
Québec, où 61 % et 60 % des établissements, respectivement, ont déclaré
avoir été touchés dans une grande mesure par la pandémie. Plus de la moitié (54 %)
des établissements situés dans les territoires ont également déclaré que leur
capacité d’hébergement a été grandement touchée par la pandémie. La moitié (50 %)
des établissements de la Saskatchewan ont aussi indiqué avoir été grandement touchés
par les problèmes liés à la capacité d’hébergement.
Parmi
les défis liés à la pandémie auxquels ont été confrontés les établissements,
les difficultés à offrir des services professionnels ou des programmes étaient
également courantes, car environ 1 établissement canadien sur 3 (31 %)
a déclaré avoir été grandement touché. Par exemple, les services professionnels
ou les programmes, comme les services juridiques, les services de traitement de
la toxicomanie, ainsi que les services de counselling ont été grandement
touchés par la pandémie. Ce problème préoccupait sérieusement les
établissements de la Saskatchewan, où 50 % des répondants ont indiqué
avoir été durement touchés.
Certains
problèmes liés à la dotation ont également été mentionnés par les
établissements. Par exemple, environ le tiers des établissements ont indiqué
que les difficultés liées à l’embauche ou à la formation du nouveau personnel
(34 %) et au bénévolat (31 %) les avaient grandement touchés, y
compris des problèmes liés à la pénurie de bénévoles et à l’incapacité à
recruter des bénévoles. Près de 1 établissement sur 5 (19 %) a
déclaré que les restrictions obligeant le personnel à travailler à un seul
endroit l’avaient grandement touché.
D’autres
problèmes de dotation, comme la réticence ou l’indisponibilité à travailler en
raison de préoccupations liées à la santé et de problèmes de santé mentale (17 %),
les exigences d’isolement (13 %) et les responsabilités de proche aidant
(17 %), ont été moins souvent déclarés par les établissements comme des
raisons entraînant d’importantes répercussions. Environ 1 établissement
sur 10 (9 %) a été grandement touché par la transition du personnel vers
le télétravail.
Le nombre d’appels de crise et de demandes de soutien externe augmente
Bien
que les établissements d’hébergement pour les victimes de violence aient pour
mandat général de fournir des services d’hébergement aux personnes qui
cherchent un refuge, ces établissements offrent également des services de
soutien supplémentaires aux victimes, comme des services de counselling et des
lignes d’écoute téléphonique. Pendant la pandémie, environ la moitié (49 %)
des établissements ont indiqué une augmentation du nombre d’appels de crise reçus
(graphique 2)Note . Bien que le
nombre d’appels de crise soit demeuré à peu près le même pour certains
établissements, près de 1 établissement sur 6 (17 %) a enregistré une
diminution.
Graphique 2 début
Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Demande de services (titres de rangée) et A augmenté, Est demeurée à peu près la même et A diminué, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Demande de services
A augmenté
Est demeurée à peu près la même
A diminué
pourcentage
Demande d’admission d’adultes seulement
32
33
29
Demande d’admission d’adultes et d’enfants qui les accompagnent
25
36
34
Nombre d’appels de crise
49
29
17
Demande de soutien ou de services pour les victimes à l’extérieur de établissement
53
29
12
Envoi de messages textes ou utilisation de la messagerie instantanée pour offrir du soutien ou des services aux victimes à l’extérieur de votre établissement
55
20
1
Envoi de courriels pour offrir du soutien ou des services aux victimes à l’extérieur de votre établissement
55
26
1
Utilisation d’autres méthodes de communication pour offrir du soutien ou des services aux victimes à l’extérieur de votre établissement
68
16
1
Note : Comprend la catégorie de réponse « Ne s'applique pas ». Les calculs excluent de 27 % à 28 % des établissements qui n’ont pas répondu aux questions. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 2 fin
Outre
l’augmentation des appels de crise, la demande de services à l’extérieur des
établissements a également affiché une hausse. Par exemple, un peu plus de la
moitié (53 %) des établissements d’hébergement ont fait état d’une
augmentation de la demande de soutien ou de services pour les victimes à l’extérieur
de l’établissement, y compris des services dans la collectivité. De nombreux
établissements ont aussi étendu la portée de leurs services pour aider des
victimes à l’extérieur des refuges par des moyens virtuels, en augmentant
l’utilisation des messages textes ou de la messagerie instantanée (55 %),
des courriels (55 %) et d’autres méthodes de communication comme la
vidéoconférence (68 %).
Selon
les données de l’EEHVV, l’augmentation du nombre d’appels de crise ne se
traduisait pas toujours par une hausse du nombre d’admissions au refuge, comparativement
à la période ayant précédé la pandémie. Moins du tiers des établissements ont
indiqué que la demande d’admission pour les adultes seulement (32 %) et
les adultes et les enfants qui les accompagnent (25 %) avait augmenté. Toutefois, des proportions semblables
ont indiqué que la demande d’admission est demeurée inchangée. Certains établissements
ont fait état de diminutions : 29 % des établissements ont mentionné
que la demande d’admission pour les adultes seulement avait diminué, et
34 % des établissements ont déclaré une baisse de la demande d’admission
pour les familles.
Bien
que ces constatations liées à la demande d’admission puissent être en partie
attribuables aux difficultés relatives à la capacité d’hébergement mentionnées par
de nombreux établissements au Canada, elles peuvent aussi refléter la réalité selon
laquelle certaines victimes n’ont pas été en mesure de quitter leur domicile
pour obtenir du soutien, parce que leur agresseur passait davantage de temps à
la maison.
Les établissements recourent à de multiples mesures pour
atténuer l’incidence de la pandémie
Devant
les défis et les répercussions des restrictions imposées en raison de la
pandémie, les établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont
mis en œuvre diverses mesures qui leur ont permis de continuer à offrir des
services aux victimes, tout en contribuant à réduire le risque d’exposition à
la COVID-19. Par exemple, les établissements ont mis en place de meilleures
pratiques en matière de protection de la santé, ont fait des changements par
rapport à la réalisation des activités quotidiennes et à la façon dont le
personnel travaille, ont apporté des améliorations matérielles dans leur établissement
et ont utilisé davantage la technologie.
L’amélioration
des pratiques en matière de protection de la santé ou de nettoyage était la
mesure la plus souvent mise en place, déclarée par presque tous les
établissements (95 %) (graphique 3). Parmi les autres changements
couramment mentionnés visant à atténuer l’incidence de la pandémie sur les
refuges figurent les suivants : l’utilisation de nouvelles
technologies pour communiquer avec les victimes (75 %), l’adaptation ou l’ajout
de nouveaux services ou programmes pour les résidents (69 %), la
désignation de zones, de lits ou d’unités d’isolement volontaire (67 %) et
la transition du personnel et des bénévoles vers le travail à domicile (66 %).
Dans l’ensemble, 6 établissements sur 10 (61 %) ont indiqué avoir
réduit le nombre de lits ou d’unités dans leur établissement.
Graphique 3 début
Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Type de mesure (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Type de mesure
Pourcentage
Amélioration des pratiques en matière de protection de la santé ou de nettoyage
95
Utilisation de nouvelles technologies pour communiquer avec les victimes à la recherche d’un refuge
75
Adaptation des services ou des programmes, ou ajout de nouveaux services ou programmes pour les résidents
69
Désignation de zones, de lits ou d’unités pour les résidents qui pourraient avoir besoin de s’isoler ou qui ont contracté la COVID-19
67
Transition du personnel et des bénévoles vers le travail à domicile
66
Réduction du nombre de lits ou d’unités
61
Utilisation de nouvelles méthodes de sensibilisation communautaire
60
Acquisition ou utilisation d’espaces autres que des refuges
60
Adaptation ou ajout des services ou élargissement de la gamme de services offerts pour appuyer les victimes à l’extérieur de l’établissement (non-résidents)
58
Collaboration accrue ou nouvellement établie ou réseautage avec d’autres types d’organisations
53
Transfert de résidents vers d’autres établissements d’hébergement
31
Ajout de lits ou d’unités
7
Autres mesures
10
Note : Puisque les répondants pouvaient cocher toutes les catégories qui s’appliquent, la somme des pourcentages associés à chacune des catégories de réponse peut être supérieure à 100. Les calculs excluent 28 % des établissements qui n’ont pas répondu aux questions. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 3 fin
Caractéristiques des établissements et des résidents
La majorité des établissements ne servent que les femmes et
leurs enfants, quelques établissements offrent leurs services aux hommes et 1 établissement
sur 5 sert des adultes d’un autre genre
Les
activités des établissements d’hébergement pour les victimes de violence sont
généralement régies par une politique ou un mandat général. Les deux tiers (68 %)
des établissements ont déclaré avoir pour mandat de servir uniquement les
femmes et leurs enfants, et 11 % ont indiqué que leur mandat consistait à servir
uniquement les femmesNote Note .
Aucun
établissement n’a indiqué avoir été mandaté pour servir exclusivement les personnes
d’un autre genre. Néanmoins, 20 % des établissements ont
indiqué que les adultes d’un autre genre (p. ex. ni féminin ni masculin)
faisaient partie des groupes de population qu’ils avaient pour mandat de servirNote . Au total,
24 établissements (ou 4 %) ont déclaré avoir le mandat de servir des
hommesNote . Presque
tous ces établissements avaient le mandat de servir également les femmes.
Sans
tenir compte de son mandat de servir des groupes de population particuliers, environ
1 établissement sur 5 (19 %) a déclaré avoir ouvert ses portes à des
personnes autres que celles précisées dans ses politiques. Par exemple, 8 %
des établissements ont déclaré avoir admis des enfants qui accompagnaient un
adulte, même si leur mandat ne stipule que la prestation de services aux
adultesNote , et 5 %
des établissements ont admis des adultes et les enfants d’un autre genre qui
les accompagnaient, même s’ils n’étaient pas tenus par leur mandat d’offrir des
services à ces personnesNote .
En
plus des groupes de population auxquels un établissement peut avoir le mandat d’offrir
des services, il existe également des types précis de victimes ayant subi un
type particulier de violence ou de mauvais traitements, auxquels un
établissement est tenu d’offrir des services, de par son mandat principal. La
grande majorité (91 %) des établissements au Canada ont reçu le mandat d’offrir
des services aux victimes de divers types de violence. Le type de violence le
plus souvent déclaré, auquel les établissements avaient pour mandat de répondre,
a été la violence conjugale, mentionnée par presque tous les établissements (99 %)
ayant répondu à l’EEHVV, suivie d’autres formes de violence liées aux relations
intimes (88 %) et d’autres formes de violence familiale (77 %). De
nombreux établissements ont également déclaré avoir pour mandat de servir les
victimes de violence envers les aînés (64 %) et de violence infligée par
une connaissance ou un ami (56 %). Au total, 1 établissement sur 10 (10 %)
a déclaré que d’autres types de violence sont inclus dans son mandat, au-delà
de ceux indiqués ci-dessus ou dans l’enquête.
Moins
de 1 établissement sur 10 (9 %) a reçu le mandat d’offrir uniquement
des services aux victimes de violence familialeNote , et
1 établissement sur 5 (20 %) était destiné uniquement aux victimes de
violence entre partenaires intimes.
La
grande majorité (78 %) des établissements d’hébergement pour les
victimes de violence étaient des établissements à court terme, et la proportion
restante de 22 % était composée d’établissements à long terme. Même si les
types de services offerts par ces établissements d’hébergement différaient
entre les établissements d’hébergement à court et à long terme (tableau 3), il n’existait pas de
différence majeure entre les mandats des deux catégories en ce qui concerne les
groupes de population servis et les types de violence inclus.
Le nombre total de personnes admises dans des établissements
d’hébergement a diminué en 2021-2022, tandis que le nombre d’hommes admis a
augmenté
En
2020-2021, 46 827 clients ont été admis dans des établissements d’hébergement
pour les victimes de violence (tableau 4).
Ce nombre comprenait 28 592 adultes de genre féminin, 223 adultes
de genre masculin et 195 adultes d’un autre genre, ainsi que les enfants
qui les accompagnaient, c’est-à-dire 9 367 enfants de genre féminin,
8 411 enfants de genre masculin et 39 enfants d’un autre genre.
Le
nombre d’admissions déclarées en 2020-2021 a diminué de 31 % par rapport à
2017-2018, date à laquelle l’EEHVV a été menée pour la dernière fois (graphique 4).
Graphique 4 début
Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Type d’établissement (titres de rangée) et Type de résident et nombre d’admissions (figurant comme en-tête de colonne).
Type d’établissement
Type de résident
nombre d’admissions
2017-2018
2020-2021
Établissements d'hébergement à court terme
Adultes
38 460
27 271
Enfants qui accompagnent
25 047
16 195
Total
63 507
43 466
Établissements d'hébergement à long terme
Adultes
2 704
1 739
Enfants qui accompagnent
1 895
1 622
Total
4 599
3 361
Total des admissions
Adultes
41 164
29 010
Enfants qui accompagnent
26 942
17 817
Total
68 106
46 827
Note : Une admission désigne l’acceptation officielle d’une personne par un établissement; cette personne se voit attribuer un lit, un lit pour enfant, un berceau, une chambre à coucher, un logement comptant des chambres à coucher ou un appartement. Le nombre total d’admissions est fondé sur toutes les admissions faites au cours d’une période de référence de 12 mois et comprend les personnes qui peuvent avoir été admises plus d’une fois. Chaque séjour dans un établissement d’hébergement est compté comme une admission distincte. Par exemple, pour une même personne admise dans un établissement trois fois au cours d’une année, trois admissions seraient comptées. Les enfants qui accompagnent un adulte comprennent les enfants adultes (généralement âgés de 18 ans et plus) qui accompagnent un parent ou un fournisseur de soins, comme les enfants adultes ayant une incapacité et ceux qui sont chargés de prendre soin d’un parent victime de violence. Les établissements sont définis en fonction de la durée prescrite du séjour, peu importe la pratique. Les établissements d’hébergement à court terme comprennent les établissements dont la durée de séjour prévue est inférieure à trois mois et qui fournissent habituellement des lits individuels aux résidents, par opposition à des appartements ou à des logements distincts. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 4 fin
Bien
que le nombre total d’adultes et d’enfants qui les accompagnent ait diminué
depuis le dernier cycle de l’EEHVV, la baisse du nombre d’admissions d’adultes est
attribuable au nombre de femmes admises en 2020-2021 (-30 %)Note . En revanche, le nombre
d’hommes admis a augmenté : 223 adultes de genre masculin ont été
admis en 2020-2021, comparativement à 86 en 2017-2018. Cette différence est
probablement attribuable en partie à une légère augmentation du nombre d’établissements
qui offrent des services aux hommes. Plus précisément, en 2020-2021, 24 établissements
ont indiqué qu’ils avaient reçu le mandat d’offrir des services aux hommes,
comparativement à 15 au cours du dernier cycle d’enquête. En outre, 10 établissements
ont déclaré avoir admis des hommes au cours de l’année précédente, même si leur
mandat n’incluait pas la charge d’offrir des services à des victimes de
violence de genre masculin, comparativement à 7 établissements ayant
déclaré la même chose en 2017-2018.
À
l’exception du Nunavut et du Yukon, où les établissements ont déclaré une
augmentation du nombre d’admissions par rapport au dernier cycle d’enquête (+38 %
et +11 %, respectivement), toutes les provinces et les Territoires du
Nord-Ouest ont déclaré une diminution du nombre d’admissions. Les
établissements des Territoires du Nord-Ouest ont enregistré la baisse la plus
importante du nombre d’admissions et ils ont déclaré moins de la moitié du
nombre d’admissions par rapport au cycle précédent (333 personnes par
rapport à 740 personnes). Parmi les provinces, l’Alberta (-41 %) a
enregistré la baisse la plus importante du nombre d’admissions, suivie de la
Colombie-Britannique (-38 %) et de Terre-Neuve-et-Labrador (-37 %). L’Ontario
et le Québec, qui comptaient le plus grand nombre d’établissements et
d’admissions, ont également déclaré une diminution du nombre d’admissions de 29 %
et de 23 %, respectivement. Dans l’ensemble des provinces et des
territoires, les différences quant au nombre total d’admissions déclarées en
2020-2021 par rapport à 2017-2018 sont en grande partie attribuables aux
différences quant au nombre de femmes admises.
En
2020-2021, la grande majorité (93 %) des personnes admises dans un
établissement d’hébergement pour les victimes de violence ont été admises dans
un établissement d’hébergement à court terme. Des baisses du nombre d’admissions
depuis le dernier cycle de l’EEHVV ont été enregistrées, tant dans les
établissements d’hébergement à court terme (-32 %) que dans les
établissements d’hébergement à long terme (-27 %).
La plupart des établissements d’hébergement à court terme
fonctionnaient en deçà de leur capacité d’accueil le jour de l’instantané
Au
total, le Canada comptait 6 775 lits subventionnés dans tous les
établissements d’hébergement à court terme et 1 273 unités dans
l’ensemble des établissements d’hébergement à long terme (tableau 5)Note . Le jour de
l’instantané, un peu plus de la moitié (53 %) des lits subventionnés dans
des établissements d’hébergement à court terme pour les victimes de violence
étaient occupés. De plus, dans l’ensemble du Canada, environ 1 établissement
à court terme sur 7 (15 %) affichait complet (encadré 2).
Dans
l’ensemble, l’occupation le jour de l’instantané était considérablement
inférieure en 2020-2021 par rapport à ce qui avait été déclaré en 2017-2018,
lorsque les établissements d’hébergement à court terme avaient un taux
d’occupation de 78 %, et que la proportion des établissements qui affichaient
complet représentait le double de la proportion actuelle (36 %; Moreau, 2019). Ces différences notables ont
permis de mieux comprendre comment la pandémie de COVID-19 continuait de toucher
les refuges. Comme il a été mentionné précédemment, de nombreux établissements
ont indiqué que leur capacité d’hébergement avait été touchée par la pandémie. Afin
de lutter contre la pandémie de COVID-19, les refuges ont mis en œuvre diverses
mesures, tout au long de 2020 et de 2021, qui ont réduit la capacité d’accueil maximale
des établissements. Par exemple, les mesures de distanciation physique qui ont
été mises en place ont obligé les refuges à réduire le nombre de personnes
qu’ils pouvaient accueillir à un moment donné — 61 % des établissements
ont indiqué avoir réduit leur nombre de lits ou d’unités pour limiter la
propagation du virus au sein de leur établissement. Selon un rapport d’Hébergement
femmes Canada (2020), certains
refuges ont dû réduire leur capacité d’accueil de 50 % ou plus. Par
conséquent, bien que les taux d’occupation puissent être inférieurs à la
capacité habituelle, l’occupation maximale peut avoir varié plusieurs fois
pendant la pandémie, probablement en fonction de la région.
Début de l'encadré 2
Encadré 2
Taux d’occupation et capacité d’accueil
Le
taux d’occupation des établissements d’hébergement fournit un indicateur du
nombre total de lits utilisés à un moment précis dans le temps.
On
calcule le taux d’occupation à court terme en divisant le nombre total de
résidents le jour de l’instantané par le nombre total de lits subventionnés et
en multipliant le résultat par 100.
On
calcule le taux d’occupation à long terme en divisant le nombre total d’unités
subventionnées occupées le jour de l’instantané par le nombre total d’unités subventionnées
et en multipliant le résultat par 100.
Habituellement,
dans l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de
violence (EEHVV), les établissements d’hébergement à court terme seraient
considérés comme affichant complet si leur taux d’occupation était de 90 %
ou plus. Ce taux d’occupation de 90 % a été retenu afin de tenir compte du
risque de mauvaise interprétation de la question concernant le nombre de lits
subventionnés, ainsi que du fait que certains établissements peuvent disposer
d’un nombre insuffisant de ressources pour être en mesure d’offrir chaque lit
de l’établissement.
En
raison des mesures mises en place pour lutter contre la pandémie de COVID-19,
l’occupation maximale des refuges a été réduite, même si certains refuges étaient
toujours au maximum de leur capacité (Hébergement
femmes Canada, 2020). Aux fins du présent article, afin de permettre
des comparaisons entre les cycles de 2020-2021 et de 2017-2018 de l’EEHVV, et
parce que les mesures liées à la COVID-19 variaient selon les secteurs de
compétence et avaient probablement des répercussions différentes sur les
refuges, le taux d’occupation de 90 % ou plus a été maintenu pour
déterminer si un refuge affichait complet.
On
a considéré que les établissements d’hébergement à long terme affichaient
complet lorsque leur taux d’occupation était de 100 %, car une unité représente
habituellement un appartement ou une maison.
Fin de l’encadré 2
Augmentation du nombre de lits occupés au Québec et au Yukon
Le
jour de l’instantané, les taux d’occupation des établissements d’hébergement à
court terme étaient les plus élevés au Québec et au Yukon (73 % et
65 % des lits étaient occupés, respectivement), tandis que
Terre-Neuve-et-Labrador a déclaré le taux d’occupation le plus bas (25 %
des lits dans la province étaient occupés ce jour-là) (tableau 6; graphique 5).
Graphique 5 début
Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Taux d'occupation des établissements (pourcentage)(figurant comme en-tête de colonne).
Taux d'occupation des établissements (pourcentage)
T.-N.-L.
25
Î.-P.-É.
X
N.-É.
43
N.-B.
49
Qc
73
Ont.
56
Man.
33
Sask.
34
Alb.
36
C.-B.
51
Yn
65
T.N.-O.
45
Nt
54
Canada
53
X confidentiel en vertu des dispositions de la Loi sur la statistique Note : La période de référence du 14 avril 2021 correspond au jour de l’instantané de l’enquête, soit un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type des activités des établissements partout au Canada. Les établissements d’hébergement à court terme sont définis en fonction de la durée prescrite du séjour, peu importe la pratique. Les établissements d’hébergement à court terme comprennent les établissements dont la durée de séjour prévue est inférieure à trois mois. On calcule le taux d’occupation en divisant le nombre total de résidents au jour de l’instantané par le nombre total de lits subventionnés et en multipliant le résultat par 100. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 5 fin
Les établissements d’hébergement à court terme en milieu
urbain affichent des taux d’occupation plus élevés que ceux en milieu rural
Dans
l’ensemble, 1 établissement d’hébergement sur 3 (34 %) pour les victimes
de violence était situé en milieu ruralNote . Alors que
la majorité des établissements en milieu rural et urbain étaient des
établissements d’hébergement à court terme, les établissements d’hébergement à
long terme représentaient 13 % de tous les établissements situés en milieu
rural, comparativement à 26 % de ceux situés en milieu urbain. En
2020-2021, les établissements d’hébergement à long terme en milieu rural
représentaient 22 % de l’ensemble des admissions à long terme,
comparativement à 30 % des admissions à court terme.
Comme
l’ont montré des résultats antérieurs, les établissements d’hébergement à court
terme en milieu urbain affichaient des taux d’occupation plus élevés que ceux
situés en milieu rural (56 % par rapport à 45 %); cependant, dans
l’ensemble, un plus grand nombre d’établissements d’hébergement à court terme
affichaient complet en milieu rural (19 % par rapport à 13 % en
milieu urbain, tableau 6). Parmi
les établissements d’hébergement à court terme en milieu urbain, les
établissements du Québec affichaient le taux d’occupation le plus élevé (76 %),
et plus d’un cinquième (23 %) affichait complet. Venait ensuite l’Ontario
(taux d’occupation de 59 %), où 16 % des établissements affichaient
complet.
Parmi
les établissements dans les régions rurales du Canada, les établissements d’hébergement
à court terme situés dans les régions rurales du Québec (66 %) et du
Nouveau-Brunswick (57 %) affichaient des taux d’occupation des lits beaucoup
plus élevés que la moyenne.
En
ce qui concerne la capacité d’accueil dans les établissements d’hébergement à
long terme, la majorité (82 %) des unités de ces établissements étaient
occupées le jour de l’instantanéNote Note . Dans l’ensemble,
un peu moins de la moitié (45 %) des établissements d’hébergement à long
terme ont indiqué que toutes leurs unités à long terme affichaient complet le
jour de l’instantané.
Comme
pour les établissements d’hébergement à court terme, le taux d’occupation des
établissements d’hébergement à long terme était plus faible en milieu rural, où
66 % des unités étaient occupées le jour de l’instantané, comparativement
à 85 % des unités à long terme en milieu urbain.
Plus de 4 résidents sur 10 sont des enfants
Bien
que de nombreux établissements d’hébergement pour les victimes de violence dans
l’ensemble du Canada aient le potentiel d’offrir des services à des victimes de
tous les genres, pratiquement toutes (99 %) les personnes qui résidaient
dans ces refuges le jour de l’instantané étaient des femmes adultes accompagnées
de leurs enfants. Plus précisément, le jour de l’instantané de l’enquête, 5 466 personnes
vivaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes de violence (tableau 7). Plus de la moitié (54 %
ou 2 975) étaient des adultes de genre féminin, et 44 % (ou 2 423)
étaient des enfants accompagnant un adulte. Au total, 55 adultes de genre
masculin et 13 adultes d’un autre genre vivaient dans ces établissements
ce jour-là.
Ce
profil était semblable pour les établissements à court et à long terme. De
même, les résidents des établissements en milieu rural et en milieu urbain étaient
principalement des femmes et des enfants, mais il y avait un peu plus de
résidents adultes en milieu rural.
Les
établissements visés par l’EEHVV avaient comme mandat principal d’offrir des
services aux victimes de violence. Par conséquent, la grande majorité (93 %)
des personnes qui résidaient dans ces établissements le jour de l’instantané s’y
trouvaient pour fuir une situation de violence. Les autres résidents (7 %)
ont été admis pour d’autres raisons, comme l’itinérance. Il y a parfois un
chevauchement entre les établissements pour les victimes de violence et les
refuges pour sans-abri. Par exemple, certains refuges pour les femmes victimes
de violence sont liés à des refuges pour les femmes sans-abri, et des services
sont fournis aux deux groupes, étant donné la possibilité d’itinérance cachée
parmi ces populations qui se chevauchent (Maki,
2020).
Il
convient toutefois de noter que près des deux tiers (64 %) des adultes de
genre masculin résidant dans un établissement pour les victimes de violence s’y
trouvaient pour des raisons autres que la violence (raisons non précisées dans
l’enquête)Note .
La plupart des femmes résidant dans un refuge fuient la
violence entre partenaires intimes
Selon
les résultats de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés
(ESEPP) de 2018, plus de 4 femmes sur 10 (44 %) qui avaient déjà été
dans une relation avec un partenaire intime ont subi une forme quelconque de
violence entre partenaires intimes (violence physique, sexuelle, émotive ou
psychologique) au cours de leur vie (Cotter,
2021b). De plus, les femmes subissent de façon disproportionnée les
formes les plus graves de violence entre partenaires intimes, comme le fait
d’être étranglées, d’être agressées ou menacées avec une arme, ou d’être agressées
sexuellement (Breiding et autres, 2014;
Burczycka, 2016).
L’EEHVV
a permis de constater que la grande majorité (84 %) des femmes résidant dans
un établissement d’hébergement pour les victimes de violence s’y trouvaient
principalement pour fuir la violence entre partenaires intimesNote . En fait, près des deux
tiers des résidentes cherchaient à fuir une situation de violence infligée par
leur partenaire actuel, à savoir leur conjoint de fait (38 %) ou leur conjoint
marié (25 %), et environ 1 femme sur 10 fuyait la violence infligée
par un ex-conjoint de fait (7 %) ou un ex-conjoint marié (4 %,
graphique 6). Par conséquent, le jour de l’instantané, la plupart (70 %)
des résidentes des refuges vivaient avec leur agresseur au moment où elles ont
cherché refuge. Environ le quart (26 %) des résidentes ne vivaient pas
avec leur agresseur avant de chercher refugeNote .
Graphique 6 début
Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Lien de l'agresseur avec la victime (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Note : En 2020-2021, l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence a été mise à jour afin de recueillir des renseignements sur les résidents en fonction du genre plutôt qu'en fonction du sexe. Les adultes de genre féminin hébergées comprennent les adultes transgenres qui s’identifient comme des femmes. La période de référence du 14 avril 2021 correspond au jour de l’instantané de l’enquête, soit un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type des activités des établissements partout au Canada. La somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100 en raison de l’arrondissement. Le terme « situation de violence » renvoie, entre autres, au fait d’avoir été victime de violence physique, sexuelle, émotive ou psychologique, d’exploitation financière ou de harcèlement. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 6 fin
En
outre, un dixième (10 %) des femmes séjournaient dans un établissement
pour les victimes de violence en raison de violence dans un contexte amoureux :
6 % des femmes échappaient à la violence infligée par un partenaire amoureux
actuel, et 4 % des femmes échappaient à la violence infligée par un ex-partenaire
amoureux. D’autres cas de violence infligée par un partenaire intime ont été déclarés
par 1 % des résidentes. Moins de 1 résidente sur 10 (8 %) a
déclaré que son agresseur était un autre membre de sa famille.
Selon
les données de l’ESEPP, les femmes de minorité sexuelle sont surreprésentées en
tant que victimes de toutes les formes de violence entre partenaires intimes (Jaffray, 2021)Note . Les
résultats de l’EEHVV ont révélé que 2 % des adultes de genre féminin
résidant dans un refuge avaient été victimes de violence de la part d’un
partenaire intime de même genre. Comme pour les partenaires intimes de genre
différent, l’agression était le plus souvent (70 %) perpétrée par une conjointe
de fait actuelle.
Le
jour de l’instantané, 1 adulte de genre féminin sur 3 (34 %) résidant
dans un établissement s’était présentée d’elle-même à l’établissement, et cette
source de référence était la plus courante pour les résidentes des établissements
d’hébergement à court terme. Pour les établissements d’hébergement à long
terme, un moindre pourcentage de résidentes (27 %) s’étaient présentées d’elles-mêmes.
Au lieu de cela, 40 % des adultes de genre féminin résidant dans un
établissement d’hébergement à long terme ont été aiguillées par un autre
établissement d’hébergement pour les victimes de violence, comparativement à 7 %
des résidentes des établissements d’hébergement à court terme. Cela n’a rien
d’étonnant, car les résidentes restent souvent dans un établissement d’hébergement
à court terme avant de trouver un logement à plus long terme.
La majorité des résidentes sont victimes de violence émotive,
psychologique ou physique
La
violence psychologique qui, selon les données de l’ESEPP, englobe les formes de
violence qui ciblent le bien-être émotionnel, mental ou financier d’une
personne ou qui nuisent à sa liberté personnelle ou à son sentiment de
sécurité, est la forme la plus courante de violence entre partenaires intimes
subie par les victimes (Cotter, 2021b).
On a observé une tendance semblable chez les résidentes des refuges : en
effet, la majorité des résidentes qui se trouvaient dans un refuge le jour de
l’instantané avaient été victimes de violence émotive ou psychologique (89 %)
ou de violence physique (76 %, tableau 8)Note . Plus de la
moitié (54 %) des résidentes avaient été victimes d’exploitation
financière.
Parmi
les femmes résidant dans un refuge, plus du tiers (35 %) avaient été
victimes de violence sexuelle. En outre, 34 % des résidentes avaient été
victimes de harcèlement.
De
plus, bien que les données déclarées par la police montrent que les crimes de
traite de personnes représentent une très faible proportion des incidents
criminels signalés au Canada, ce crime grave touche souvent les filles et les
jeunes femmes (Ibrahim, 2021). Selon les
résultats de l’EEHVV, le jour de l’instantané, 4 % des résidentes des
établissements d’hébergement avaient déjà été victimes de traite de personnes. Dans
la plupart des cas (3 %), ces résidentes avaient été victimes de traite de
personnes dans l’industrie du sexe. Au total, 15 résidentes (ou moins de 1 %)
avaient été soumises à du travail forcé ou à une autre forme d’exploitation. Ces
proportions étaient semblables à celles enregistrées en 2017-2018.
La plupart des femmes résidant dans un refuge ont des
responsabilités parentales
Dans
l’ensemble, 7 adultes de genre féminin sur 10 (70 %) résidant dans un
établissement d’hébergement pour les victimes de violence avaient des
responsabilités parentalesNote . Parmi ces
résidentes, 76 % avaient été admises accompagnées d’un ou de plusieurs de
leurs enfants.
Les
établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont déclaré que les
adultes de genre féminin résidant dans leur établissement et ayant des
responsabilités parentales cherchaient le plus souvent à protéger leurs enfants
contre la violence émotive ou psychologique (78 %) et contre l’exposition
à la violence (78 %)Note . Près de la
moitié (48 %) de ces femmes adultes protégeaient leurs enfants contre la
violence physique, et environ 1 femme sur 5 (22 %) contre la
négligence. Environ 1 résidente sur 8 (14 %) protégeait ses enfants contre
le harcèlement, et près de 1 résidente sur 10 (9 %) les protégeait contre
la violence sexuelle.
La majorité des femmes résidant dans un refuge sont âgées de
25 à 44 ans
Il
a été déterminé que certaines caractéristiques sociodémographiques constituent des
facteurs clés qui augmentent le risque de victimisation en général, et plus
particulièrement le risque de violence entre partenaires intimes. Par exemple,
outre le fait que les femmes sont plus susceptibles d’être victimes de
violence, l’âge a été systématiquement déterminé comme l’un des principaux
facteurs de victimisation, les taux de victimisation diminuant généralement
avec l’âge. D’autres facteurs liés à des taux de victimisation plus élevés
comprennent le fait d’avoir une incapacité et des expériences d’itinérance (Cotter, 2018; Cotter,
2021a). De même, dans une série d’articles sur la violence entre
partenaires intimes qui repose sur les données de l’ESEPP, on a constaté que la
violence entre partenaires intimes était plus courante dans certains segments
de la population, y compris les femmes (Cotter,
2021b), les jeunes femmes (Savage,
2021a) et les femmes ayant une incapacité (Savage, 2021b).
Les
établissements d’hébergement pour les victimes de violence au Canada ont déclaré
que le jour de l’instantané, il y avait 2 749 femmes qui vivaient
dans leur établissement pour fuir une situation de violence, ce qui
représentait la grande majorité des résidentes adultes vivant dans un établissement
ce jour-là. On comptait, en outre, 2 281 enfants qui accompagnaient
un adulte dans un établissement pour fuir une situation de violence.
Même
s’il y avait moins de résidentes vivant dans des refuges pour les victimes de
violence par rapport au jour de l’instantané de 2018, le profil d’âge des
résidentes est demeuré constant, et il correspondait à celui des victimes de
violence et de violence entre partenaires intimes en ce sens qu’elles sont
généralement plus jeunes (Cotter, 2021a; Cotter, 2021b). Les deux tiers (66 %)
des femmes résidant dans un refuge étaient âgées de 25 à 44 ans : 19 %
étaient âgées de 25 à 29 ans, 22 % étaient âgées de 30 à 34 ans
et 26 % étaient âgées de 35 à 44 ansNote .
Lorsque l’on tient compte du nombre de femmes dans la population canadienne, le
taux de femmes dans les établissements d’hébergement pour les victimes de
violence était le plus élevé chez les femmes de 30 à 34 ans, ce qui
représente 32 femmes résidant dans un refuge pour 100 000 femmes
du même groupe d’âge au sein de la population généraleNote . Venaient
ensuite les taux de 29 pour 100 000 femmes de 25 à 29 ans et de 20
pour 100 000 femmes de 35 à 44 ans.
Comme
pour les résultats de 2017-2018 (Moreau, 2019),
la grande majorité (80 %) des enfants qui accompagnaient un adulte dans un
refuge pour fuir une situation de violence étaient âgés de moins de 12 ans :
41 % avaient moins de 5 ans et 39 % étaient âgés de 5 à 11 ans.
Ces proportions étaient semblables pour les enfants de genre féminin et de
genre masculinNote .
Les femmes et les enfants autochtones sont surreprésentés
dans les refuges pour les victimes de violence
Les
expériences vécues par les Autochtones au Canada sont uniques en raison des
répercussions historiques et actuelles de la colonisation. Les traumatismes
intergénérationnels, les inégalités socioéconomiques continues, et le racisme
et les obstacles systémiques figurent parmi les facteurs qui continuent d’exposer
les Autochtones à un risque accru de victimisation. Les femmes et les filles
autochtones, en particulier, sont disproportionnellement plus susceptibles de subir
des actes de violence. En outre, les traumatismes sont ancrés dans les
politiques coloniales, comme le système de pensionnats et la rafle des années
1960. Ces politiques ont contribué aux expériences de violence envers les
enfants et d’exposition à la violence, y compris la violence entre partenaires
intimes et certaines des formes les plus graves de violence conjugale (Heidinger, 2021; Commission
de vérité et réconciliation du Canada, 2015;
Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et
assassinées, 2019).
Les
établissements d’hébergement pour les victimes de violence ayant répondu à l’EEHVV
ont fourni une identité autochtone pour la grande majorité (91 %) de leurs
résidents, tandis que l’identité autochtone n’était pas connue pour la
proportion restante de 9 % des résidentsNote Note . Le jour de
l’instantané, la grande majorité (71 %) des femmes qui résidaient dans un
refuge pour fuir une situation de violence n’étaient pas Autochtones. Toutefois,
par rapport à leur représentation dans la population (5 %), les femmes
autochtones étaient surreprésentées dans les établissements d’hébergement pour les
victimes de violence (tableau 9)Note . Dans
l’ensemble, environ 1 femme sur 5 (21 %) dans les établissements
était d’identité autochtone. De même, alors qu’ils ne représentaient que 8 %
des enfants de la population canadienne, les enfants autochtones représentaient
22 % de tous les enfants qui accompagnaient un adulte dans un
établissement d’hébergementNote . Ces
résultats étaient semblables à ceux enregistrés lors du dernier cycle de l’EEHVV.
En
2020-2021, plus de 1 établissement d’hébergement sur 10 (12 %) pour les
victimes de violence a déclaré avoir des liens avec des collectivités ou des
organisations autochtones, ce qui représente un total de 69 établissements.
Les établissements ayant des liens avec des organisations ou des collectivités
autochtones sont ceux qui ont indiqué qu’ils étaient un organisme autochtone,
étaient situés dans une collectivité des Premières Nations, des Métis ou des
Inuits ou dans une réserve, ou appartenaient à un gouvernement des Premières
Nations (conseil de bande) ou étaient exploités par celui-ci. Plus de 6 établissements
sur 10 (63 %) n’avaient pas de lien, et 24 % n’ont pas fourni de réponse
à ces questions. La grande majorité des établissements (63 établissements
sur 69) ayant des liens avec les collectivités autochtones étaient des
établissements d’hébergement à court terme.
Bien
que les établissements autochtones et non autochtones partagent de nombreuses
caractéristiques malgré l’existence de certaines différences (Maxwell, 2020), la surreprésentation des
femmes et des enfants autochtones n’était pas limitée aux refuges autochtones. Les
femmes autochtones représentaient 16 % des femmes résidant dans des
établissements d’hébergement n’ayant pas de lien avec les collectivités
autochtones, tandis que les enfants autochtones représentaient 18 % de
tous les enfants résidant dans des établissements n’ayant pas de lien avec les
collectivités autochtones.
Être
en mesure de répondre aux divers besoins des résidents peut créer un
environnement plus inclusif pour les survivants de la violence. Dans
l’ensemble, près des deux tiers (64 %) des établissements ont déclaré
offrir des services adaptés aux différences culturelles des Autochtones (tableau 3)Note . Avoir des services
spécialisés pour les peuples autochtones signifie souvent de fournir des
services sûrs et équitables, qui tiennent compte des répercussions
historiques du colonialisme et des facteurs sociaux, culturels et économiques, qui
influencent les résultats en matière de santé, tout en renforçant l’identité
culturelle, les connaissances et les traditions (Aguiar
et Halseth, 2015; Bombay et autres, 2009;
Commission de vérité et réconciliation du
Canada, 2015).
Au total, 3 femmes et enfants sur 10 résidant dans des
refuges appartiennent à un groupe de minorité visible
Conformément
aux données de l’ESEPP sur la victimisation autodéclarée, 29 % des femmes
et 36 % des enfants résidant dans des établissements d’hébergement pour les
victimes de violence le jour de l’instantané appartenaient à une minorité
visibleNote Note . Les
résultats concordaient dans une certaine mesure avec la représentation des minorités visibles
dans la population canadienne en généralNote .
Plus
d’un dixième des femmes (11 %) et des enfants qui les accompagnaient (11 %)
vivant dans des établissements pour les victimes de violence étaient des
résidents non permanentsNote .
À l’instar des constatations du dernier cycle de l’EEHVV, ces proportions
étaient nettement plus élevées que la proportion de résidents non permanents
dans la population canadienne en général (3 % et 1 %, respectivement)
(Statistique Canada, 2022). De plus, les établissements qui ont fourni des
renseignements sur la capacité des résidents à parler une langue officielle ont
indiqué qu’un peu moins de 1 femme sur 10 (8 %) séjournant dans leur
établissement ne parlait ni le français ni l’anglaisNote . En comparaison, selon les
résultats du Recensement de 2016, 2 % des femmes et des enfants ne
parlaient pas au moins une langue officielle (Statistique
Canada, 2016)Note .
Environ
la moitié des refuges ont déclaré offrir des services aux immigrants ou aux
réfugiés (56 %) ou dans des langues non officielles (52 %). Il est
important de comprendre les contextes culturels et les répercussions de la
violence familiale au sein des populations d’immigrants et de réfugiés pour
améliorer la sécurité des survivants; cette compréhension peut aussi contribuer
à renforcer et à soutenir l’intervention. De plus, les immigrants et les
résidents non permanents peuvent être réticents à recourir aux services pour
les victimes de violence familiale qui ne tiennent pas suffisamment compte de
leurs valeurs culturelles et de leurs besoins complexes et croisés, ou qui les ignorent.
Par conséquent, le fait de privilégier des approches adaptées à la culture pour
offrir des services aux immigrants et aux réfugiés, y compris des services linguistiques
appropriés, peut réduire l’isolement social et améliorer les liens sociaux (Rossiter et autres, 2018).
Dans l’ensemble, 1 femme sur 8 résidant dans un refuge a
une incapacité
Comme
il a été mentionné précédemment, les femmes ayant une incapacité sont
généralement surreprésentées en tant que victimes de violence, y compris de
violence entre partenaires intimes (Cotter, 2018;
Savage, 2021b). Selon les résultats
de l’EEHVV, 13 % des femmes et 7 % des enfants résidant dans un
refuge le jour de l’instantané avaient une incapacitéNote Note .
La
grande majorité (82 %) des établissements d’hébergement à court terme ont
déclaré être accessibles en fauteuil roulant, comparativement à un peu moins de
la moitié (48 %) des établissements d’hébergement à long termeNote . Toutefois,
moins de 3 établissements sur 10 ont déclaré offrir des services aux
personnes ayant un trouble auditif (29 %), une déficience intellectuelle
ou un trouble du développement (26 %), une incapacité visuelle (20 %)
ou une incapacité liée à la mobilité (19 %). Lorsqu’ils étaient offerts,
ces services étaient généralement plus répandus dans les établissements d’hébergement
à court terme.
Ce sont 3 femmes sur 10 qui signalent les incidents de
violence à la police
Selon
les données de l’Enquête sociale générale sur la victimisation, en 2019,
environ le quart (24 %) des incidents de violence ont été signalés à la
police, les femmes et les jeunes victimes étant généralement moins susceptibles
de signaler un incident à la police (Cotter,
2021a). Encore moins d’incidents étaient signalés à la police lorsque
ces derniers impliquaient un conjoint; ce sont 19 % des victimes de violence
conjugale qui ont déclaré que leur expérience de violence conjugale avait été
portée à l’attention de la police. La plupart du temps, comme pour les raisons invoquées
par les femmes qui ont été victimes d’actes criminels en général, les femmes
qui ont été victimes de violence conjugale n’ont pas signalé ces incidents à la
police parce qu’elles estimaient que l’incident était une affaire privée ou
personnelle, que le crime était anodin et qu’il ne valait pas la peine de
prendre le temps de le signaler, ou que personne n’avait été blessé (Conroy, 2021; Cotter,
2021a).
Parmi
les femmes qui résidaient dans des établissements d’hébergement pour les victimes
de violence, 3 sur 10 (30 %) avaient signalé à la police la situation de
violence qui les avait menées à chercher refuge (graphique 7). Pour la
moitié (50 %) des résidentes, la situation de violence n’a pas été
signalée à la police, et pour la proportion restante de 20 % des
résidentes, les répondants ne savaient pas si la situation avait été signalée à
la police.
Graphique 7 début
Tableau de données du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Note : En 2020-2021, l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence a été mise à jour afin de recueillir des renseignements sur les résidents en fonction du genre plutôt qu'en fonction du sexe. Les adultes de genre féminin hébergées comprennent les adultes transgenres qui s’identifient comme des femmes. La période de référence du 14 avril 2021 correspond au jour de l’instantané de l’enquête, soit un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type des activités des établissements partout au Canada. Le terme « situation de violence » renvoie, entre autres, au fait d’avoir été victime de violence physique, sexuelle, émotive ou psychologique, d’exploitation financière ou de harcèlement. Les calculs excluent 29 % des adultes de genre féminin hébergées, à l'échelle nationale, pour qui des renseignements n'ont pas été fournis. Le pourcentage de femmes exclues varie d'une région à l'autre. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 7 fin
De
plus, pour environ 1 femme sur 7 (15 %) résidant dans un établissement
d’hébergement le jour de l’instantané, des accusations avaient été portées
contre le suspect. Une ordonnance visant à éloigner l’agresseur, comme un
engagement de ne pas troubler l’ordre public ou une ordonnance de restriction,
a été obtenue pour 15 % des adultes de genre féminin hébergéesNote . On ne
savait pas si des accusations avaient été portées ou si une ordonnance avait
été obtenue pour 41 % et 36 % des adultes de genre féminin hébergées.
Au total, 1 résidente sur 5 avait déjà séjourné dans le
même établissement au cours de l’année précédente
Presque
tous (96 %) les établissements d’hébergement pour les victimes de violence
ont indiqué permettre le retour d’anciens clientsNote . À l’instar
des résultats du cycle 2017-2018 de l’EEHVV, les établissements d’hébergement
qui permettaient à leurs clients de revenir ont indiqué que, parmi les adultes de
genre féminin qui résidaient dans leur établissement le jour de l’instantané,
environ le tiers (32 %) avaient déjà reçu des services du même
établissement. Plus précisément, environ 1 femme sur 5 (21 %) avait
reçu des services en tant que résidente au cours de l’année précédente (et
possiblement dans la collectivité aussi). La proportion restante de 11 %
des résidentes n’avaient pas été hébergées l’année précédente, mais avaient
plutôt reçu des services dans la collectivité seulement.
Fait
à noter, pour 22 % des femmes hébergées, on ne savait pas si elles avaient
reçu ou non des services au cours de l’année précédente. On ne savait pas non
plus si les résidentes avaient reçu ou non des services de la part d’autres
établissements.
Dans l’ensemble, 6 résidents sur 10 hébergés dans un
établissement d’hébergement à long terme en milieu rural sont des clients qui
ont déjà reçu des services de l’établissement où ils sont hébergés
Il
y avait une différence notable entre les résidents des établissements en milieu
rural et ceux des établissements en milieu urbain en ce qui concerne les
clients qui ont déjà reçu des services de l’établissement où ils sont hébergés.
Les femmes qui résidaient dans des établissements d’hébergement à long terme en
milieu rural le jour de l’instantané étaient les plus susceptibles d’avoir déjà
reçu des services, en tant que résidentes (60 %) ou au sein de la collectivité
(19 %). Les femmes qui résidaient dans des établissements d’hébergement à
court terme en milieu urbain étaient les moins susceptibles d’avoir déjà été
résidentes des mêmes établissements (15 %), comparativement aux femmes qui
résidaient dans des établissements d’hébergement à long terme en milieu urbain
(20 %) ou dans des établissements d’hébergement à court terme en milieu
rural (33 %). Aucune différence notable n’a été observée parmi les résidentes
qui avaient reçu des services dans la collectivitéNote .
La
prévalence plus élevée de clients en milieu rural ayant déjà reçu des services
de l’établissement où ils sont hébergés peut être en partie attribuable à la
disponibilité limitée des établissements d’hébergement en milieu rural, où il y
a également moins d’établissements d’hébergement : 13 % des
établissements en milieu rural offrent un hébergement à long terme,
comparativement à 26 % des établissements en milieu urbain.
Les établissements de l’Ontario sont plus susceptibles de
déclarer une durée moyenne de séjour plus longue, particulièrement en milieu
urbain
Par
définition, les établissements d’hébergement à court terme ont le mandat
général d’héberger les victimes de violence pendant une courte période,
généralement moins de trois mois (voir l’encadré 1).
En 2020-2021, la durée moyenne de séjour des résidents des établissements d’hébergement
à court terme pour les victimes de violence est demeurée assez semblable à
celle observée en 2017-2018. La plupart des établissements ont indiqué une
durée moyenne de séjour qui respectait les trois mois prescrits : 36 %
ont déclaré un séjour moyen de moins d’un mois, et un peu moins de la moitié
(45 %) ont déclaré une moyenne allant d’un mois à moins de trois mois. Toutefois,
pour près de 1 établissement sur 5 (19 %), les résidents sont
généralement restés plus longtemps que les trois mois prescrits.
Dans
l’ensemble du pays, les établissements d’hébergement à court terme dans la
plupart des provinces et des territoires ont déclaré des durées moyennes de
séjour qui respectaient la limite de trois mois. Toutefois, les établissements situés
en Ontario étaient pour la plupart susceptibles de déclarer une durée moyenne
de séjour de trois mois ou plus (42 %, graphique 8). La durée moyenne
de séjour plus longue observée dans les refuges en Ontario peut être en partie
attribuable à la pénurie de logements abordables dans cette province. En raison
de l’augmentation des prix des logements et des loyers, le logement abordable constitue
un problème auquel de nombreux Ontariens sont confrontés (Homeless Hub, 2018). Parmi les provinces du
Canada, l’Ontario affiche les taux les plus élevés de besoins impérieux en
matière de logement, tout juste derrière les territoires (Statistique Canada, 2017)Note . Alors que
la proportion d’établissements situés en Colombie-Britannique ayant indiqué des
durées moyennes de séjour de trois mois ou plus était légèrement inférieure au taux
national (16 %), cette proportion était la deuxième en importance au pays.
Tout comme en Ontario, le taux de besoins impérieux en matière de logement de
la Colombie-Britannique figurait parmi les plus élevés au paysNote .
Graphique 8 début
Tableau de données du graphique 8
Tableau de données du graphique 8
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 8. Les données sont présentées selon Région (titres de rangée) et Moins de 1 mois, 1 mois à moins de 3 mois et 3 mois ou plus, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Note : Les établissements d’hébergement à court terme sont définis en fonction de la durée prescrite du séjour, peu importe la pratique. Les établissements d’hébergement à court terme comprennent les établissements dont la durée de séjour prévue est inférieure à trois mois. La somme des pourcentages peut ne pas correspondre à 100 en raison de l’arrondissement. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 8 fin
Dans
l’ensemble, les établissements situés en milieu urbain étaient plus susceptibles
de déclarer des séjours moyens plus longs. Un cinquième (21 %) des
établissements d’hébergement à court terme dans les régions urbaines du Canada
a déclaré que la durée moyenne de séjour de ses résidents, au cours de l’année
précédente, était de trois mois ou plus, comparativement à 14 % des
établissements en milieu rural. Notamment, 48 % des établissements situés
dans des régions urbaines de l’Ontario ont déclaré une durée moyenne de séjour
de trois mois ou plus, comparativement à 29 % des établissements de la
province situés en milieu rural.
Le manque de place est la raison la plus souvent invoquée
pour refuser l’admission dans un refuge
En
dépit du fait que la plupart des établissements fonctionnaient en deçà de leur
capacité d’accueil le jour de l’instantané, environ 3 établissements sur 10
(29 %) ont signalé avoir refusé d’accueillir des gens. Entre minuit et
midi, le 14 avril 2021, 487 personnes se sont vu refuser l’admission
dans les établissements d’hébergement du Canada, une baisse de 47 % par
rapport au jour de l’instantané de 2017-2018. La grande majorité des personnes
qui se sont vu refuser l’admission étaient des femmes (79 %) et des
enfants (20 %). La plupart des personnes qui se sont vu refuser
l’admission ont été refusées par un établissement d’hébergement à court terme
(85 %).
Les
raisons pour lesquelles les gens se sont vu refuser l’admission en 2020-2021
étaient semblables à celles fournies en 2017-2018. Le fait que le refuge affichait
complet était la raison la plus souvent invoquée pour refuser l’admission. Plus
précisément, pour les 386 femmes qui se sont vu refuser l’admission ce jour-là, 71 % ont été refusées parce que le refuge affichait completNote . Cependant, en raison des
restrictions de capacité imposées par les mesures visant à lutter contre la
COVID-19, certains refuges ont probablement été considérés comme affichant complet,
malgré le fait qu’ils avaient des unités ou des lits vacants.
Près de 1 femme sur 3 retourne vivre dans le lieu de
résidence occupé par son agresseur lorsqu’elle quitte un refuge
En
plus des personnes qui se sont vu refuser l’admission dans un refuge le jour de
l’instantané, 77 femmes, ainsi que 27 enfants qui accompagnaient un adulte et hommes
ont quitté les refuges ce jour-là. Un peu plus de la moitié (52 %) des départs
ont eu lieu dans des établissements en milieu urbain, et la proportion restante
des départs (48 %) ont eu lieu dans des établissements en milieu rural. Tous
les départs, sauf 4, ont eu lieu dans des établissements d’hébergement à court
terme.
Parmi
les femmes qui ont quitté le refuge ce jour-là et qui ont
fourni de l’information sur leur destination, 3 femmes sur 10 (30 %) sont
retournées dans un domicile où habitait l’agresseur. Cette
destination était l’endroit le plus souvent mentionné par les femmes au moment
de quitter le refuge. Certaines femmes sont retournées dans un domicile
où l’agresseur n’habitait pas (12 %), tandis que d’autres sont parties
vivre chez des amis ou des membres de la famille (12 %). En outre, 9 %
des femmes qui sont parties le jour de l’instantané sont parties pour un autre
établissement d’hébergement pour les victimes de violence. Quelques femmes se
sont dirigées vers d’autres destinations, comme un autre type d’établissement d’hébergement,
un nouveau logement sans l’agresseur ou un hôpital (total combiné de 12 %). Pour 24 % des femmes qui sont
parties, soit la résidente, soit l’établissement ne connaissait pas la destination.
Près de 4 femmes sur 10 résidant dans un établissement d’hébergement
ont des antécédents d’itinérance
Les
personnes qui ont des antécédents d’itinérance, particulièrement des
antécédents récents, sont beaucoup plus susceptibles d’être victimes de
violence (Cotter, 2021a). De plus, la
violence entre partenaires intimes est l’une des principales causes de
l’itinérance chez les femmes et une source de préoccupation pour de nombreuses
personnes qui envisagent de quitter une situation de violence familiale (Meyer, 2016; Sullivan
et autres, 2019; Yakubovich et Maki, 2021).
Les
établissements d’hébergement pour les victimes de violence n’ont signalé aucune
femme ayant quitté le refuge le jour de l’instantané pour se trouver
immédiatement en situation d’itinérance. Néanmoins, pour souligner davantage le
recoupement entre l’itinérance et la victimisation, près de 4 femmes sur 10
(38 %) résidant dans des établissements d’hébergement pour les victimes de
violence avaient des antécédents d’itinérance, c’est-à-dire qu’elles avaient
été sans-abri à un moment donné de leur vie, avant de chercher refuge dans l’établissementNote . Une
proportion légèrement plus élevée (42 %) des résidents n’avaient jamais
été en situation d’itinérance, et les antécédents en matière d’itinérance
étaient inconnus pour 20 % des résidents pour qui des renseignements ont
été déclarés. En outre, 29 % des enfants qui accompagnaient un adulte dans
un établissement avaient déjà été en situation d’itinérance.
Il
n’y avait aucune différence notable en matière d’antécédents d’itinérance entre
les femmes résidant dans des établissements en milieu rural et celles résidant
dans des établissements en milieu urbain (39 % par rapport à 38 %).
Le manque de logements abordables et permanents constitue le
problème le plus courant auquel sont confrontés les établissements et leurs
résidents
Lorsqu’on
leur a demandé quels étaient les trois principaux problèmes ou défis auxquels étaient
confrontés les résidents des refuges pour les victimes de violence, la grande
majorité (81 %) des établissements qui ont répondu au nom de leurs
résidents ont déclaré que le manque de logements abordables à long
terme après le départ était l’un des principaux problèmes (tableau 10). De nombreux établissements
ont également indiqué que le sous-emploi et les faibles revenus (45 %),
les problèmes de santé mentale (36 %) et les problèmes de toxicomanie (30 %)
représentaient certains des principaux défis auxquels les résidents étaient
confrontés.
En
outre, le manque de logements permanents était le problème le plus souvent
signalé par les établissements eux-mêmes. Environ 2 établissements sur 5 (41 %)
ont indiqué qu’il s’agissait de l’un des trois principaux problèmes auxquels
ils étaient actuellement confrontés (tableau 11).
Parmi les autres problèmes fréquemment mentionnés faisant partie des trois
principaux problèmes auxquels étaient confrontés les établissements, citons :
le roulement du personnel (31 %), la satisfaction des divers besoins des
clients (28 %), la faible rémunération des employés (27 %) et le manque
de fonds (26 %).
Il
y avait des différences régionales dans les types de problèmes auxquels les
établissements étaient confrontés. Par exemple, le manque de logements
permanents était particulièrement préoccupant pour les établissements en
Ontario (51 %) et en Colombie-Britannique (55 %). Au Québec, près de 7 établissements
sur 10 (69 %) ont déclaré que le roulement du personnel était l’un des
principaux problèmes auxquels ils étaient confrontés, alors que plus de 4 établissements
sur 10 (44 %) en Alberta ont indiqué que la satisfaction des divers
besoins des clients était un problème majeur pour eux.
Dans
l’ensemble, les principaux problèmes et défis déclarés par les établissements
et leurs résidents en 2020-2021 étaient semblables à ceux signalés en
2017-2018.
Revenus et dépenses
En
général, le financement des refuges dans l’ensemble du pays provient de
nombreuses sources, y compris des sources de tous les ordres de gouvernement,
des dons privés, ainsi que des activités de collecte de fonds. Il est important
de surveiller les revenus des refuges et de les mettre en correspondance avec
leurs dépenses afin de déterminer leurs besoins de financement et de cerner les
lacunes dans leur capacité à offrir du soutien aux clients.
La majorité du financement des établissements d’hébergement
pour les victimes de violence provient des gouvernements provinciaux et
territoriaux
En
2020-2021, les établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont
reçu plus de 578,3 millions de dollars en financement, dont 90 % ont
été affectés à des établissements d’hébergement à court terme. La majorité (81 %)
du financement provenait de sources gouvernementales, en particulier des
gouvernements provinciaux et territoriaux. Les gouvernements provinciaux et
territoriaux ont fourni la grande majorité du financement pour les
établissements d’hébergement à court terme (70 %) et environ la moitié (48 %)
du financement pour les établissements d’hébergement à long terme. Le
financement offert par le gouvernement fédéral représentait 10 % et 7 %
des revenus déclarés par les établissements d’hébergement à court et à long
terme, respectivement. Pour les établissements d’hébergement à long terme, les administrations
régionales ou municipales ont fourni davantage de financement (12 %). De
plus, 11 % des revenus des établissements d’hébergement à long terme provenaient
de frais de service et 10 %, de fondations. Les collectes de fonds et les
dons représentaient 10 % des revenus des établissements d’hébergement à
court et à long terme.
Des
différences notables ont été constatées entre les sources de financement des
refuges ayant des liens avec les collectivités autochtones et ceux qui n’en avaient
pas. Par exemple, le financement des gouvernements provinciaux ou territoriaux
représentait la plus grande part du financement pour les deux types d’établissements,
mais beaucoup moins pour les refuges autochtones (52 % par rapport à 71 %
pour les refuges non autochtones). La collecte de fonds ou les dons
représentaient également une proportion nettement inférieure des revenus des
refuges autochtones comparativement aux refuges non autochtones (3 % par
rapport à 13 %). Toutefois, près du tiers (31 %) des revenus reçus
par les établissements autochtones provenaient de sources gouvernementales
fédérales, comparativement à 6 % du financement reçu par les refuges qui
n’avaient aucun lien avec les collectivités autochtones. Cette différence peut
refléter en partie les engagements du gouvernement fédéral, par l’intermédiaire
de sa stratégie de prévention de la violence, à fournir un soutien financier aux
refuges pour les victimes autochtones de violence fondée sur le genre (gouvernement du Canada, 2020).
Les
refuges ont dépensé plus de 509 millions de dollars pour leurs activités
en 2020-2021. La grande majorité (89 %) de ces dépenses ont été déclarées
par des établissements d’hébergement à court terme, qui représentaient 78 %
de tous les refuges (tableau 12).
Dans les établissements d’hébergement à court terme comme ceux à long terme,
les coûts salariaux constituaient la plus grande part des dépenses, à l’origine
de 73 % des dépenses dans les établissements d’hébergement à court terme
et de 56 % dans les établissements d’hébergement à long terme. Dans les
établissements d’hébergement à long terme, cependant, davantage d’argent a été
dépensé pour le loyer, l’hypothèque et l’impôt foncier (14 % par rapport à
2 % dans les établissements d’hébergement à court terme), et d’autres
coûts liés au logement (11 % par rapport à 5 %).
Plus de 4 établissements sur 10 effectuent des
réparations matérielles ou des améliorations importantes à leur établissement
Des
recherches antérieures ont montré que, partout au Canada, la plupart des
refuges pour les femmes victimes de violence sont considérés comme des
immeubles vieillissants, ayant en moyenne 45 ans. Il a été constaté que la
majorité des refuges avaient besoin de certains travaux de réparation et de
rénovation, la plupart nécessitant des réparations ou des rénovations importantes.
Toutefois, de nombreux établissements ont déclaré que l’obtention de
financement pour ces réparations constituait un enjeu (Maki, 2019).
Selon
les données de l’EEHVV, environ 6 établissements sur 10 (61 %) ont
indiqué avoir effectué certains types de réparations matérielles ou d’améliorations
en 2020-2021. Un peu plus des trois quarts (77 %) de ces établissements
ont déclaré des réparations ou des améliorations mineures, comme la réparation
de carreaux brisés ou manquants, ou la réparation de marches et de rampes
défectueuses ou du revêtement extérieur endommagé. Plus de 4 établissements
sur 10 (43 %) ont déclaré avoir effectué des réparations matérielles ou
des améliorations importantes lorsqu’il y avait une obligation légale
d’effectuer des travaux de réparation pour des raisons de sécurité et afin de respecter
les codes du bâtiment.
Les
gouvernements provinciaux et territoriaux ont été les sources de financement
les plus courantes pour effectuer des réparations matérielles ou des
améliorations, selon plus de la moitié (55 %) des établissements qui ont
indiqué avoir effectué de telles réparations au cours de l’année précédente
(graphique 9). Plus de 4 établissements sur 10 (43 %) ont déclaré
que leurs réparations ou améliorations avaient été financées par des collectes
de fonds ou des dons. Environ 1 établissement sur 6 (17 %) a indiqué
le gouvernement fédéral comme source de financement pour les réparations
entreprises.
Graphique 9 début
Tableau de données du graphique 9
Tableau de données du graphique 9
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 9. Les données sont présentées selon Sources de financement (titres de rangée) et Pourcentage(figurant comme en-tête de colonne).
Sources de financement
Pourcentage
Financement provenant d’un gouvernement
provincial ou territorial
55
Collecte de fonds et dons
43
Financement provenant du gouvernement fédéral
17
Financement provenant d’une administration régionale ou municipale
4
Financement au titre d’un accord conjoint fédéral-provincial-territorial
Note : Les calculs excluent 26 % des établissements qui n'ont pas répondu aux questions. Puisque les répondants pouvaient cocher toutes les catégories qui s’appliquent, la somme des pourcentages associés à chacune des catégories de réponse peut être supérieure à 100. Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Graphique 9 fin
Résumé
La
pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sans précédent sur la façon dont
les gens mènent leur vie, notamment en raison de mesures telles que les
restrictions de confinement et les fermetures d’écoles. Le fait que les gens
soient confinés à domicile, combiné à des facteurs de stress économiques, a créé
des situations qui pourraient engendrer une augmentation de la violence entre
partenaires intimes. Les personnes et les organismes qui offrent du soutien et
des services aux victimes de violence entre partenaires intimes ont également
été touchés par les mesures qui ont été mises en place pour prévenir la
propagation du virus.
Partout
au Canada, les établissements d’hébergement pour les victimes de violence ont
mis en œuvre de nombreuses mesures afin d’atténuer l’incidence de la COVID-19,
y compris l’amélioration des pratiques en matière de protection de la santé ou
de nettoyage, l’utilisation de nouvelles technologies de communication,
l’élargissement de leurs services et de leurs programmes pour aider les
victimes à l’extérieur de leur établissement et la désignation d’unités ou de
zones d’isolement. Environ 6 établissements sur 10 (61 %) ont réduit
le nombre de lits ou d’unités dans leurs locaux afin de minimiser la
propagation du virus. En 2020-2021, les établissements d’hébergement pour
les victimes de violence ont accueilli plus de 46 800 personnes,
soit une diminution d’environ 31 % par rapport au taux observé lors du cycle 2017-2018
de l’Enquête sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence
(EEHVV). De plus, le taux d’occupation des établissements d’hébergement à court
terme était considérablement inférieur à celui enregistré en 2017-2018; en
effet, 53 % des lits des établissements d’hébergement à court terme étaient
occupés le jour de l’instantané du 14 avril 2021 — une date qui
représente une journée type pour les refuges. Le jour de l’instantané, environ 1 établissement
d’hébergement à court terme sur 7 (15 %) affichait complet. Néanmoins, un
total de 487 personnes se sont vu refuser l’admission à ces établissements
d’hébergement. De nombreux établissements ont indiqué que la raison principale
des refus d’admission était que le refuge affichait complet.
Les
caractéristiques des refuges, les profils de leurs résidents et les types de
violence que ces derniers ont subie étaient semblables à ceux observés durant
le cycle précédent de l’enquête. Cependant, la pandémie semble avoir eu une
incidence sur le nombre d’admissions.
Selon
les résultats de l’EEHVV, la majorité des refuges ont été touchés dans une
mesure modérée ou importante par les restrictions liées à la pandémie. La période
correspondant aux premières mesures de confinement mises en place au début de
la pandémie a été le moment le plus difficile pour les refuges; en effet, 50 %
des établissements ont indiqué avoir été touchés dans une grande mesure et 30 %,
dans une mesure modérée. De nombreux établissements ont signalé une
augmentation des appels de crise et ont constaté une augmentation de la demande
pour les services de soutien requis à l’extérieur des refuges, dans la collectivité.
Certains établissements ont également mentionné des défis liés à la dotation
pendant la pandémie, y compris des défis liés à l’embauche ou à la formation de
nouveaux employés, et au travail bénévole.
Plus
d’un an après le début de la pandémie, 23 % des établissements ont indiqué
être encore touchés dans une grande mesure, tandis que 38 % ont indiqué être
touchés dans une mesure modérée. Le nombre d’établissements ayant déclaré être
touchés dans une moindre mesure ou pas du tout a doublé, passant de 19 %
pendant la période correspondant aux premières mesures de confinement mises en
place à 38 % au printemps et à l’été de 2021. En 2020-2021, comme lors du
dernier cycle de l’EEHVV, le manque de logements abordables et permanents est demeuré
un problème courant auquel étaient confrontés les établissements et leurs
résidents.
Le
prochain cycle de l’EEHVV est prévu en 2022-2023. Les résultats du prochain
cycle, qui seront diffusés en 2024, fourniront des renseignements
supplémentaires sur les établissements d’hébergement et leurs clients, les
demandes de services et la façon dont les établissements pourraient continuer à
s’adapter à la pandémie de COVID-19 ou à ses répercussions.
Enquête sur les établissements d’hébergement pour les
victimes de violence
L’Enquête
sur les établissements d’hébergement pour les victimes de violence (EEHVV) est
un recensement de tous les établissements d’hébergement canadiens ayant pour
mandat principal de fournir des services d’hébergement aux victimes de violence
(définie comme de la victimisation continue). L’EEHVV a été menée pour la
deuxième fois en 2020-2021, à la suite d’un remaniement majeur de l’enquête qui
la précédait, soit l’Enquête sur les maisons d’hébergement. Le premier cycle de
l’EEHVV a été mené en 2017-2018.
L’EEHVV
a pour objectif de produire des statistiques agrégées sur les services offerts
par ces établissements au cours d’une période de référence de 12 mois
antérieure à l’enquête, et à fournir un instantané des clients servis en un
jour donné (à la mi-avril de l’année de l’enquête). Ces renseignements aideront
les divers ordres de gouvernement, les organismes d’hébergement et autres
organismes à but non lucratif, les fournisseurs de services et les chercheurs à
élaborer des projets de recherche, des politiques et des programmes, ainsi qu’à
déterminer les besoins en financement des établissements d’hébergement pour les
victimes de violence.
Collecte des données
La
collecte active des données pour l’EEHVV a eu lieu entre avril et août 2021. La
collecte des données a été effectuée au moyen d’un questionnaire électronique
autoadministré. Les suivis effectués par les intervieweurs de Statistique
Canada pour les non-répondants et les cas de questionnaires incomplets ont été
facilités par l’utilisation d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur.
À
l’exception de l’analyse relative aux répercussions de la pandémie sur les
établissements, qui se rapporte aux périodes ayant précédé et ayant suivi la
pandémie, les renseignements présentés dans le présent article font référence à
deux périodes distinctes : premièrement, les données relatives au nombre
d’admissions annuelles, à la durée moyenne de séjour et aux renseignements
financiers sont fondées sur une période de référence de 12 mois
(2020-2021) qui a précédé l’EEHVV. On a demandé aux répondants de choisir la
période de référence de 12 mois ressemblant le plus à la période à
laquelle l’établissement fait référence dans ses rapports annuels. Les
catégories comprenaient un exercice type (1er avril 2020 au 31 mars
2021), une année civile (1er janvier 2020 au 31 décembre
2020) ou une période de 12 mois au choix des répondants. En 2020-2021, 92 %
des établissements ayant participé à l’enquête ont fait état de leurs
renseignements annuels en fonction de l’exercice type. Deuxièmement, les
caractéristiques des établissements et les types de services offerts, ainsi que
le profil des personnes admises en établissement d’hébergement, sont fondés sur
le jour de l’instantané, soit le 14 avril 2021. Le jour de l’instantané
est un jour ouvrable prédéterminé qui représente une journée type pour les
établissements partout au Canada. La date du 14 avril 2021 a été choisie
en fonction des consultations menées auprès des fournisseurs de services. Comme
elle s’inscrit dans une période de stabilité relative sur le plan des
admissions, cette date a permis aux répondants d’optimiser le nombre de
ressources disponibles pour répondre à l’enquête. Le jour de l’instantané ne
rend pas compte des différences saisonnières dans l’utilisation des services
des établissements ni des tendances à long terme pour l’ensemble de l’année.
Population cible et taux de réponse
Statistique
Canada a dressé la liste des établissements à inclure dans la population cible
de l’enquête grâce aux consultations qu’il a menées auprès des gouvernements
provinciaux et territoriaux, des associations de maisons d’hébergement et
d’autres associations, ainsi qu’au moyen des résultats d’un examen des entités
du Registre des entreprises de l’organisme. Statistique Canada a, par la suite,
communiqué avec les établissements pouvant faire partie de la population cible,
avant la collecte des données d’enquête, afin de déterminer leur principal
mandat. Il peut s’agir d’établissements d’hébergement à court terme, d’hébergement
à long terme et à usage mixte, de maisons d’hébergement, de maisons
d’hébergement de seconde étape, de réseaux de maisons d’hébergement, de
satellites, de centres d’urgence pour femmes, de refuges d’urgence, de
logements provisoires (au Manitoba seulement), de centres de prévention de la
violence familiale en milieu rural (en Alberta seulement), de centres de
ressources familiales, et de tout autre établissement d’hébergement qui offre
des services aux victimes de violence, accompagnées ou non de leurs enfants.
Parmi
les 557 établissements d’hébergement qui ont indiqué que leur mandat principal
consistait à fournir des services aux victimes de violence en 2020-2021, 437
ont retourné leur questionnaire rempli à Statistique Canada, ce qui représente
un taux de réponse de 78 %. En ce qui concerne les répondants qui n’ont
pas fourni leurs renseignements au moyen du questionnaire et les répondants qui
ont omis de répondre à certaines questions, les données manquantes ont été
imputées pour les questions clés. Les méthodes d’imputation utilisées comprennent
l’utilisation de données historiques corrigées en fonction des tendances
lorsqu’elles étaient disponibles et l’imputation par donneur, méthode qui
consiste à extraire les valeurs d’enregistrements semblables au chapitre de
l’emplacement, du type et de la taille des établissements. Les questions clés
pour lesquelles l’imputation a été effectuée sont les suivantes : nombre
de lits, nombre d’unités, nombre de résidents qui fuyaient une situation de
violence, si l’établissement sert ou non des clients auxquels ils avaient déjà
offert des services auparavant, relation avec l’agresseur principal, nombre de
personnes auxquelles l’établissement a refusé l’admission, nombre de départs de
l’établissement, durée moyenne du séjour, nombre d’admissions, revenus et dépenses.
Afin
d’obtenir de plus amples renseignements ou de consulter le questionnaire,
veuillez visiter la page de l’enquête de Statistique Canada : Enquête sur
les établissements d’hébergement pour les victimes de violence.
Références
AGUIAR, William, et Regine HALSETH. 2015. Peuples
autochtones et traumatisme historique : Les processus de transmission
intergénérationnelle, Centre
de collaboration nationale de la santé autochtone.
BOMBAY,
Amy, Kim MATHESON et Hymie ANISMAN. 2009. « Intergenerational trauma: Convergence
of multiple processes among First Nations peoples in Canada », Journal
of Aboriginal Health, vol. 5, no 3.
BREIDING,
Matthew Joseph, Jieru CHEN et Michele C. BLACK. 2014. Intimate Partner
Violence in the United States — 2010, National Center for Injury Prevention
and Control.
BROOKS
Samantha K., et autres. 2020. « The
psychological impact of quarantine and how to reduce it: Rapid review of the
evidence », The Lancet, vol. 395, no 10227.
BURCZYCKA, Marta. 2016. « Tendances
en matière de violence conjugale autodéclarée au Canada, 2014 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
Centre for Research and Education on
Violence Against Women and Children. 2021. « COVID-19 & gender-based violence in Canada: Key issues
and recommendations », Learning
Network.
Commission de vérité et réconciliation
du Canada. 2015. « Pensionnats du Canada : Rapport
final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, partie 2 », McGill-Queen's
Press-MQUP, vol. 1, no 2.
CONROY, Shana. 2021. « La violence
familiale au Canada : un profil statistique, 2019 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
CONROY, Shana. 2021. « La violence
conjugale au Canada, 2019 », Juristat, produit no
85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2021a. « La victimisation
criminelle au Canada, 2019 », Juristat, produit no
85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2021b. « Violence entre
partenaires intimes au Canada, 2018 : un aperçu », Juristat, produit
no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2021c. « Violence entre
partenaires intimes : expériences des femmes appartenant à une minorité visible
au Canada, 2018 », Juristat, produit no 85-002-X au
catalogue de Statistique Canada.
COTTER, Adam. 2018. « La victimisation
avec violence chez les femmes ayant une incapacité, 2014 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
Enquête nationale sur les femmes et
les filles autochtones disparues et assassinées. 2019. « Réclamer notre pouvoir
et notre place : le rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les
filles autochtones disparues et assassinées ».
EVANS, Megan L., Margo LINDAUER et Maureen E. FARRELL. 2020. « A pandemic within a pandemic—Intimate partner violence
during Covid-19 »,New England
journal of medicine, vol. 383, no 24.
Fonds
des Nations Unies pour la population. 2020.
« Les nouvelles
projections de l’UNFPA prévoient des répercussions désastreuses sur la santé
des femmes alors que la pandémie de COVID-19 continue de se propager », communiqué de presse.
Gouvernement du Canada. 2020. Soutenir les Canadiens et lutter contre la COVID‑19 : Énoncé
économique de l’automne de 2020.
HÉBERGEMENT FEMMES CANADA. 2020. « Special issue: The impact of COVID-19 on VAW shelters
and transition houses », Shelter
Voices.
HEIDINGER, Loanna. 2021. « La violence
entre partenaires intimes : expériences des femmes des Premières Nations,
métisses et inuites au Canada, 2018 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
Homeless Hub. 2018. « Where will we live?
Ontario’s affordable housing crisis », Advocacy Centre for Tenants Ontario.
HUMPHREYS,
Kathryn L., Myo Thwin MYINT et Charles H. ZEANAH. 2020. « Increased risk for family violence during the COVID-19
pandemic », Pediatrics, vol. 146, no 1.
IBRAHIM, Dyna. 2018. « La victimisation
avec violence, la discrimination et les perceptions concernant la sécurité :
perspective des immigrants, Canada, 2014 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
JAFFRAY, Brianna. 2021. « Violence
entre partenaires intimes : expériences des femmes de minorité sexuelle au
Canada, 2018 », Juristat, produit no
85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
KAUKINEN, Catherine. 2020. « When stay-at-home orders leave
victims unsafe at home: Exploring the risk and consequences of intimate partner
violence during the COVID-19 pandemic », American Journal of Criminal
Justice.
MAKI, Krystle. 2019. « More than a bed: A national profile
of VAW shelters and transition houses », Women’s Shelters Canada.
MAKI,
Krystle. 2020. « Breaking the cycle of abuse and closing the housing gap:
Second stage shelters in Canada », Women’s Shelters Canada.
MAXWELL,
Ashley. 2020. « Maisons d’hébergement pour les victimes de violence
rattachées à des collectivités ou à des organismes autochtones au Canada,
2017-2018 », Juristat, produit no
85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
MEYER, Silke. 2016. « Examining women's agency in managing intimate partner violence and the
related risk of homelessness: The role of harm minimisation », Global public health, vol. 11, nos
1 et 2.
MOFFITT, Pertice, Wendy AUJLA, Crystal J. GIESBRECHT, Isabel Grant et Anna-Lee STRAATMAN. 2020. « Intimate partner Violence and COVID-19 in rural,
remote, and northern Canada: Relationship, vulnerability and risk »,
Journal of family violence.
MOREAU, Greg. 2019. « Les établissements d’hébergement canadiens pour les
victimes de violence, 2017-2018 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
RAGAVAN, Maya I., Rebecca GARCIA, Rachel P. BERGER et
Elizabeth MILLER. 2020. « Supporting intimate partner violence survivors and
their children during the COVID-19 pandemic », Pediatrics, vol. 146, no 3.
ROSSITER,
K. R., S. YERCICH, M. BAOBAID, A. AL JAMAL, R. DAVID, J. FAIRBAIRN, M.
DAWSON et P. JAFFE. 2018. Les homicides familiaux au sein des
populations immigrantes et réfugiées : Risques et stratégies de sécurité
tenant compte du contexte culturel, London (Ontario) : Initiative
canadienne sur la prévention des homicides
familiaux au sein de populations vulnérables.
SAVAGE,
Laura. 2021. « Violence entre partenaires intimes : expériences des jeunes
femmes au Canada, 2018 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
SAVAGE,
Laura. 2021. « Violence entre partenaires intimes : expériences des femmes
ayant une incapacité au Canada, 2018 », Juristat,
produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.
STATISTIQUE
CANADA. 2022. Estimations personnalisées, Centre de démographie, Programme des
estimations démographiques.
STATISTIQUE CANADA. 2020.
« Série d’enquêtes sur les
perspectives canadiennes 1 : Répercussions de la COVID-19 sur la sécurité d’emploi
et les finances personnelles, 2020 », Le
Quotidien, produit no 11-001-X au catalogue.
STATISTIQUE CANADA. 2017.
« Besoins impérieux en matière de logement,
Recensement de 2016 ».
STATISTIQUE
CANADA. 2016. Recensement de la population, produit no
98-400-X2016066 au catalogue.
SULLIVAN, Cris M., Heather D. BOMSTA et Margaret A. HACSKAYLO. 2019. « Flexible funding as a promising strategy to prevent
homelessness for survivors of intimate partner violence »,Journal of interpersonal violence, vol.
34, no 14.
TRUDELL, AnnaLise, et Erin Whitmore. 2020. « Pandemic meets pandemic: Understanding the impacts of
COVID-19 on gender-based violence services and survivors in Canada », Ending Violence Association of Canada.
YAKUBOVICH, Alexa R., et Krys MAKI. 2021. « Preventing gender-based homelessness in Canada during
the COVID-19 pandemic and beyond: The need to account for violence against women », Violence against women.
Renseignements supplémentaires
ISSN : 1205-8882
Note de reconnaissance
Le succès du système statistique du Canada repose sur un partenariat bien établi entre Statistique Canada et la population, les entreprises, les administrations canadiennes et les autres organismes. Sans cette collaboration et cette bonne volonté, il serait impossible de produire des statistiques précises et actuelles.
Normes de service à la clientèle
Statistique Canada s'engage à fournir à ses clients des services rapides, fiables et courtois. À cet égard, notre organisme s'est doté de normes de service à la clientèle qui doivent être observées par les employés lorsqu'ils offrent des services à la clientèle.
Droit d'auteur
Publication autorisée par le ministre responsable de Statistique Canada.