L'homicide au Canada, 2011

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par Samuel Perreault

L'homicide est une infraction relativement rare au Canada, représentant moins de 1 % de l'ensemble des crimes (Brennan, 2012). On compte chaque année au Canada environ six fois plus de décès imputables au suicide et cinq fois plus de décès imputables aux accidents de la route que de décès attribuables aux homicidesNote 1. Toutefois, l'homicide demeure l'infraction criminelle la plus grave, mobilisant d'importantes ressources policières et aboutissant aux peines les plus sévères. L'homicide est aussi l'un des aspects les plus visibles de la criminalité au pays. Étant généralement largement médiatisés, les homicides peuvent être, de par leur gravité et leur visibilité, une source importante d'insécurité face à la criminalité (Romer et autres, 2003; Chiricos et autres, 2000).

En 2011, la police a recensé 598 homicides au Canada, soit 44 de plus que l'année précédente. Ces 598 homicides se traduisent par un taux de 1,73 homicide pour chaque tranche de 100 000 habitants, soit une hausse de 7 % par rapport à 2010Note 2 (tableau 1a et tableau 1b).

À partir du milieu des années 1960, le taux d'homicides a augmenté de façon constante pendant une dizaine d'années, pour atteindre un sommet en 1975 de 3,03 homicides pour 100 000 habitants. Par la suite, malgré quelques fluctuations, le taux d'homicides a suivi une tendance générale à la baisse avant de se stabiliser au cours de la dernière décennie. Ainsi, le taux enregistré en 2011 est semblable à celui observé au cours d'une bonne partie de la dernière décennie (graphique 1).

Graphique 1
Homicides et tentatives de meurtre, Canada, 1961 à 2011

Description du graphique 1

Graphique 1 Homicides  et tentatives de meurtre, Canada, 1961 à 2011

1. Exclut les 329 victimes tuées dans l'affaire « Air India » en 1985.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Bien que le nombre d'homicides ait augmenté en 2011, la police a dénombré 13 tentatives de meurtre de moins. Le taux de tentatives de meurtre a reculé de 3 % en 2011, passant de 1,96 pour 100 000 habitants à 1,90. Le taux de tentatives de meurtre a suivi une tendance à la hausse jusqu'au début des années 1980, ayant dépassé le taux d'homicides au milieu des années 1970. Par la suite, le taux de tentatives de meurtre a également entamé une tendance générale à la baisse.

Comme la très grande majorité des homicides vient à l'attention de la police et fait l'objet d'une enquête approfondie, on considère souvent que l'homicide est l'une des meilleures mesures de la criminalité pour comparer différents paysNote 3. Le taux d'homicides pour 100 000 habitants est utilisé afin de comparer des pays dont la taille de la population diffère. Le taux canadien de 2011 de 1,73 homicide par tranche de 100 000 habitants est le plus faible de toutes les Amériques, soit 14 fois plus faible que celui du Mexique et environ le tiers de celui des États-Unis. Le taux d'homicides du Canada se compare davantage à celui des pays européens ou d'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande), mais demeure bien plus élevé que le taux d'homicides du Japon ou de Hong Kong (graphique 2).

Graphique 2
Taux d'homicides pour certains pays, 2011

Description du graphique 2

Graphique 2 Taux  d'homicides pour certains pays, 2011

1. Les chiffres représentent les données de 2009.
2. Les chiffres représentent les données de 2010.
3. Exclut Hong Kong, Taïwan et Macao.
4. Comprend l'Angleterre, le pays de Galles, l'Écosse et l'Irlande du Nord.
Sources : Statistique Canada et Office des Nations Unies contre la drogue et le crime.

Le Canada enregistre son plus faible taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu en près de 50 ans

En 2011, le type d'arme le plus souvent utilisé pour commettre un homicide était un couteau ou un autre instrument tranchant, étant à l'origine de plus du tiers (35 %) des homicides au Canada. D'ailleurs, l'augmentation du nombre d'homicides en 2011 correspond à une hausse presque aussi importante du nombre d'homicides commis à l'aide d'un couteau ou d'un autre instrument tranchant, soit 39 de ces homicides de plus par rapport à 2010 (graphique 3).

Graphique 3
Homicides selon la méthode la plus courante, Canada, 1961 à 2011

Description du graphique 3

Graphique 3 Homicides  selon la méthode la plus courante, Canada, 1961 à 2011

Note : La catégorie « Autre » exclut les homicides pour lesquels la méthode utilisée était inconnue. Les données antérieures à 1974 excluent les homicides involontaires. Par conséquent, les taux pour ces années peuvent être légèrement sous-estimés. Les homicides involontaires représentent environ 1 homicide sur 10. Parmi les homicides involontaires survenus depuis 1974, 47 % mettaient en cause des coups portés, 13 %, un couteau ou une arme pointue, 12 %, une arme à feu et 28 %, une autre méthode.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

En 2011, les autres méthodes les plus souvent utilisées pour commettre un homicide étaient les armes à feu (27 %), les coups portés (22 %) et l'étranglement (7 %) (tableau 2).

Quelque 158 homicides commis à l'aide d'une arme à feu ont été recensés en 2011, soit 13 de moins que l'année précédente. En 2011, le taux de 0,46 homicide commis à l'aide d'une arme à feu par tranche de 100 000 habitants était à son point le plus faible en près de 50 ans. Le recul récent du taux d'homicides commis au moyen d'une arme à feu s'explique principalement par une chute du taux d'homicides commis à l'aide d'une arme de poing, lequel a diminué de près de 30 % au cours des quatre dernières années. Quoi qu'il en soit, en 2011, les armes de poing étaient encore à l'origine de près des deux tiers des homicides commis à l'aide d'une arme à feuNote 4 (tableau 3 et graphique 4).

Graphique 4
Homicides commis à l'aide d'une arme à feu, selon le type d'arme à feu, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 4

Graphique 4 Homicides  commis à l'aide d'une arme à feu, selon le type d'arme à feu, Canada, 1981 à  2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Halifax, Edmonton et Winnipeg enregistrent les taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu les plus élevés

Le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a tendance à varier considérablement au Canada selon l'endroit où l'on réside. En 2011, la grande majorité (91 %) des homicides commis à l'aide d'une arme à feu dans les régions métropolitaines de recensement (RMR) canadiennes se sont produits dans les sept plus grandes RMR et Halifax. Plus précisément, Halifax (1,72), Edmonton (1,08) et Winnipeg (1,04) ont affiché les plus hauts taux d'homicides pour 100 000 habitants commis au moyen d'une arme à feu en 2011 (tableau 4). Outre ces trois RMR, Toronto et Vancouver ont également affiché un taux annuel moyen de plus de 0,80 homicide commis à l'aide d'une arme à feu pour 100 000 habitants pour la période allant de 2001 à 2010. Les taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu ont tendance à être plus faibles dans les plus petites RMR.

En 2011, la majorité (71 %) des homicides commis au moyen d'une arme à feu dans les RMR ont été commis à l'aide d'une arme de poing. À titre de comparaison, les homicides commis au moyen d'une arme à feu à l'extérieur des RMR étaient plutôt susceptibles d'impliquer une carabine ou un fusil de chasse, soit 62 % des homicides commis au moyen d'une arme à feu.

Les homicides commis à l'aide d'une arme de poing, et par extension, les homicides commis à l'aide d'une arme à feu dans les RMR sont souvent attribuables à des gangs. Selon la police, plus de 4 homicides commis à l'aide d'une arme à feu sur 10 (44 %) dans une RMR étaient attribuables à des gangs ou étaient soupçonnés l'être.

Les affaires d'homicide commis à l'aide d'une arme à feu faisant plus d'une victime affichent un recul

En 2011, un total de 50 personnes ont été tuées dans l'une des 22 affaires d'homicide ayant fait plus d'une victime (4 % des affaires d'homicide). Les armes à feu sont plus susceptibles que toute autre arme d'être utilisées dans les affaires d'homicide faisant plus d'une victime; elles sont à l'origine d'un peu plus de la moitié de ces affaires depuis 2001. Les autres méthodes courantes utilisées dans les affaires d'homicide ayant fait plus d'une victime étaient les couteaux ou d'autres instruments tranchants, les coups portés, l'étranglement et la fumée (incendie).

Au cours des 30 dernières années, les affaires d'homicide commis à l'aide d'une arme à feu faisant plus d'une victime suivent une tendance générale à la baisse (graphique 5). En 2011, il y a eu 10 affaires de ce genre ayant fait 22 victimes, soit le nombre le plus bas en plus de 30 ans.

Graphique 5
Victimes et affaires d'homicide commis à l'aide d'une arme à feu et ayant fait plus d'une victime, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 5

Graphique 5 Victimes  et affaires d'homicide commis à l'aide d'une arme à feu et ayant fait plus  d'une victime, Canada, 1981 à 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Depuis 2001, parmi les affaires d'homicide résolues commis à l'aide d'une arme à feu et ayant fait plus d'une victime, près de la moitié étaient des homicides familiauxNote 5. Toutefois, il convient de noter qu'environ le tiers des affaires d'homicide commis à l'aide d'une arme à feu et ayant fait plus d'une victime n'avaient pas encore été résolues par la police, ce qui signifie que le lien de l'auteur présumé avec la victime n'était pas connu pour ces affaires (voir la section Description de l'enquête à la fin de ce rapport pour plus de précision).

Les homicides attribuables à des gangs demeurent stables

Le taux d'homicides attribuables à des gangs a généralement augmenté du début des années 1990 jusqu'en 2008, avant de diminuer en 2009 et en 2010. En 2011, on a enregistré 95 homicides liés à des gangs, soit un taux de 0,28 homicide pour chaque tranche de 100 000 habitants, semblable à celui observé en 2010 (graphique 6).

Graphique 6
Homicides attribuables à des gangs, Canada, 1991 à 2011

Description du graphique 6

Graphique 6 Homicides  attribuables à des gangs, Canada, 1991 à 2011

Note : Ces données sont disponibles depuis 1991.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Les homicides attribuables à des gangs sont plus souvent observés dans l'Ouest canadien. En 2011, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta ont affiché les plus hauts taux d'homicides attribuables à des gangs au pays (tableau 5).

Les homicides attribuables à des gangs surviennent également plus souvent dans les RMR. En 2011, 79 % des homicides attribuables à des gangs sont survenus dans l'une des 33 RMR canadiennes. Chaque RMR située à l'ouest de l'Ontario a enregistré au moins un homicide attribuable à un gang en 2011, à l'exception de Victoria et d'Abbotsford–Mission. En 2011, les RMR ayant enregistré les plus hauts taux d'homicides attribuables à des gangs étaient Winnipeg (1,3 homicide attribuable à un gang pour 100 000 habitants), Saskatoon (1,1) et Edmonton (0,9). Winnipeg et Edmonton ont également enregistré les plus hauts taux moyens d'homicides attribuables à des gangs depuis 2001 (tableau 4).

Les homicides commis par des étrangers sont à leur deuxième point le plus faible en plus de 40 ans

Parmi les homicides résolus en 2011, la majorité ont été commis par une personne connue de la victime. Les homicides commis par des étrangers représentaient 15 % de l'ensemble des homicides. Le taux d'homicides commis par des étrangers (0,2 homicide pour 100 000 habitants) a diminué pour une deuxième année consécutive, pour atteindre son deuxième point le plus faible en plus de 40 ans. Par ailleurs, un peu plus du tiers (34 %) de ces homicides étaient liés au trafic de drogues ou à des gangs.

Les victimes sont plus susceptibles d'être tuées aux mains d'une connaissance ou d'un ami (48 % des homicides en 2011). En 2011, 213 personnes ont été tuées par une connaissance ou un ami, soit 46 de plus qu'en 2010. Plus précisément, il y a eu 20 homicides commis par une simple connaissance de plus en 2011 qu'en 2010, 8 de plus ont été commis par un voisin, 7 de plus par un ami proche et 5 de plus par un symbole d'autorité.

Les taux d'homicides familiaux, y compris les homicides entre conjoints, sont demeurés relativement stables de 2010 à 2011 (tableau 6 et graphique 7). Les homicides familiaux ont suivi une tendance générale à la baisse au cours des 30 dernières années.

Graphique 7
Homicides selon le lien de l'auteur présumé avec la victime, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 7

Graphique 7 Homicides selon le lien de l'auteur présumé avec la victime, Canada, 1981 à 2011

1. Comprend les petits amis et petites amies et les autres partenaires intimes non conjugaux, les amis proches, les voisins, les symboles d'autorité, les associés et les simples connaissances.
2. Comprend les conjoints et conjointes actuels et anciens (en droit, de fait et de même sexe), les parents naturels et adoptifs, les enfants naturels et adoptés, les parents et les enfants en famille d'accueil, les frères et sœurs et les membres de la famille élargie.
Note : En 1991, des modifications ont été apportées aux catégories de « lien » afin d'y ajouter la catégorie « Relation criminelle ». Le présent graphique exclut les homicides où le lien était de nature criminelle. Par conséquent, les données antérieures à 1991 ne peuvent pas être comparées directement à celles diffusées après 1991.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

La hausse du nombre d'homicides est plus prononcée chez les femmes en 2011

La majorité des victimes d'homicide sont des hommes. En 2011, 422 des 598 victimes d'homicide (71 %) étaient de sexe masculin (tableau 7). Cependant, par rapport à l'année précédente, la hausse du nombre d'homicides a été un peu plus importante chez les femmes que chez les hommes. En 2011, on a compté 24 victimes féminines de plus qu'en 2010, une augmentation de 16 %, comparativement à 22 victimes masculines de plus, une augmentation de 6 % (graphique 8)Note 6.

Graphique 8
Homicides selon le sexe de la victime, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 8

Graphique 8 Homicides  selon le sexe de la victime, Canada, 1981 à 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Bien que le taux d'homicides ait diminué tant chez les hommes que chez les femmes au cours des 30 dernières années, la baisse a été relativement plus prononcée chez les femmes. Le taux d'homicides chez les femmes a diminué de près de 50 %, comparativement à une baisse de près de 25 % chez les hommes. En 1981, environ 4 victimes d'homicide sur 10 (38 %) étaient de sexe féminin, comparativement à 3 sur 10 (29 %) en 2011.

Le taux d'homicides entre partenaires intimes demeure stable au cours des dernières années

Après avoir atteint un sommet en 1975, le taux d'homicides entre partenaires intimes, qui comprennent les conjoints en droit, les conjoints de fait, les partenaires amoureux et les amants ou maîtresses (actuels et anciens), a connu une tendance générale à la baisse avant de se stabiliser à la fin des années 1990. En 2011, 89 homicides entre partenaires intimes ont été recensés (76 victimes féminines et 13 victimes masculines), soit un taux de 0,26 homicide pour 100 000 habitantsNote 7, presque identique au taux enregistré au cours de chacune des quatre années précédentes.

Alors que le nombre total d'homicides entre partenaires intimes est demeuré stable de 2010 à 2011, on a noté certaines différences en fonction du sexe de la victime. Le taux d'homicides sur des partenaires intimes de sexe féminin a augmenté de 19 %, soit une troisième hausse en quatre ans, alors que celui chez les partenaires intimes de sexe masculin a diminué de près de la moitié. Le taux d'homicides sur des partenaires intimes de sexe masculin (0,08 homicide pour 100 000 hommes) est à son point le plus bas depuis que l'on a commencé à recueillir ces données en 1961 (graphique 9).

Graphique 9
Homicides entre partenaires intimes, selon le sexe de la victime, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 9

Graphique 9 Homicides  entre partenaires intimes, selon le sexe de la victime, Canada, 1981 à 2011

Note : Les partenaires intimes comprennent les conjoints actuels ou anciens (en droit, de fait et de même sexe), les partenaires amoureux et les autres partenaires intimes.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Parmi les homicides survenus entre partenaires intimes en 2011, 36 % étaient dans le cadre d'une union libre, 36 %, d'un mariage et 26 %, d'une autre relation intimeNote 8. Malgré une augmentation en 2011, le nombre d'homicides entre conjoints mariés (incluant les conjoints séparés ou divorcés) suit une tendance à la baisse depuis le début des années 1980. Par ailleurs, le nombre d'homicides entre conjoints de fait est demeuré relativement stable au cours des 30 dernières années, alors que le nombre d'homicides survenus dans le cadre d'une autre relation intime a doublé depuis 2003 (graphique 10).

Graphique 10
Homicides entre partenaires intimes, selon le type de relation, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 10

Graphique 10 Homicides entre partenaires intimes, selon le type de relation, Canada,  1981 à 2011

Note : Comprend les conjoints et conjointes actuels ou anciens. Les conjoints de même sexe ont été exclus de l'analyse distinguant le mariage de l'union libre puisqu'aucune information sur le statut juridique des unions homosexuelles n'est recueillie dans le cadre de l'Enquête sur les homicides. Les autres relations intimes incluent toutefois les partenaires de même sexe n'ayant jamais été mariés ou en union libre.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Quatre victimes d'homicide sur dix sont âgées de 18 à 34 ans

Les victimes d'homicide sont généralement jeunes. En 2011, plus de 4 victimes sur 10 (44 %) étaient âgées de 18 à 34 ans. Les jeunes adultes étaient particulièrement surreprésentés parmi les victimes tuées au moyen d'une arme de poing et dans les homicides attribuables à des gangs, représentant environ les deux tiers des victimes dans les deux cas.

Ayant affiché un taux de 4,19 homicides pour 100 000 habitants de ce groupe d'âge, les 18 à 24 ans étaient les plus à risque d'être victimes d'un homicide. Par la suite, les taux d'homicides diminuent graduellement à mesure que l'âge augmente (graphique 11).

Graphique 11
Homicides selon l'âge de la victime et de l'auteur présumé, Canada, 2011

Description du graphique 11

Graphique 11 Homicides  selon l'âge de la victime et de l'auteur présumé, Canada, 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides de 2011.

Les auteurs présumés d'homicide sont le plus souvent jeunes et de sexe masculin

Les auteurs présumés d'homicide sont généralement de sexe masculin. En 2011, ils représentaient 90 % des auteurs présumés d'homicide, une proportion qui est demeurée relativement stable au cours des dernières années (tableau 7). Les auteurs présumés étaient aussi plutôt jeunes, la moyenne d'âge étant de 32 ans. Le taux le plus élevé a été enregistré chez les 18 à 24 ans, il diminuait ensuite avec l'âge. Le groupe d'âge le plus jeune, les 12 à 17 ans, représentaient environ 1 auteur présumé d'homicide sur 10 (8 %) en 2011.

La plupart des auteurs présumés d'homicide n'en étaient pas à leur première infraction. Près de 6 auteurs présumés sur 10 (59 %) avaient un casier judiciaire avant l'homicide, le plus souvent en raison d'un autre crime violent. En outre, la police a déclaré que, parmi les auteurs présumés d'homicide familial, 44 % avaient des antécédents de violence familiale en lien avec la victime.

Plus de la moitié des homicides commis par des jeunes mettent en cause plus d'un auteur présumé

En 2011, on a dénombré 46 auteurs présumés de 12 à 17 ans, soit 10 de moins qu'en 2010 et 33 de moins qu'en 2009 (tableau 8).

Plus de la moitié (57 %) des jeunes auteurs présumés d'homicide ont agi avec au moins un complice, comparativement à 31 % des auteurs présumés de 18 ans et plus. Dans environ la moitié (56 %) des homicides impliquant un jeune, la victime était une connaissance ou une personne qu'au moins un des auteurs présumés connaissait par le biais d'une relation criminelle. Toutefois, près de 4 victimes sur 10 (39 %) ne connaissaient pas le ou les auteur(s) présumé(s). En outre, la police a déclaré que le tiers des jeunes auteurs présumés d'homicide étaient impliqués dans un homicide attribuable à un gang en 2011.

Encadré 1
L'homicide et la présence soupçonnée de troubles mentaux ou du développement

Depuis 1997, l'enquête sur les homicides recueille de l'information sur la présence d'un trouble mental ou du développement, réel ou soupçonné, chez les auteurs présumés d'homicide. Ces troubles peuvent couvrir toute une gamme de problèmes, comme la schizophrénie, les troubles psychotiques, la dépression ou le syndrome d'alcoolisme fœtal. Il est important de noter que l'information est fondée sur l'évaluation du policier enquêteur et non sur le diagnostic d'un professionnel de la santé.

En 2011, la police a noté ou soupçonné un trouble mental ou du développement chez 87 auteurs présumés, soit 19 % des auteurs présumés pour lesquels cette information était disponibleNote 9. La proportion d'auteurs présumés chez qui l'on soupçonne un trouble mental ou du développement affiche une tendance générale à la hausse depuis 2003. En 2011, cette proportion a atteint son point le plus élevé depuis 1997, soit depuis que l'on recueille ces données.

Depuis 1997, on a observé plus souvent la présence d'un trouble mental chez les auteurs présumés de sexe féminin (20 %) que chez les auteurs présumés de sexe masculin (13 %). L'âge est également un facteur important pour ce qui est de la présence d'un trouble mental. Plus un auteur présumé est âgé, plus grande est la probabilité que l'on note un trouble mental ou du développement chez lui (graphique 12).

Graphique 12
Auteurs présumés chez qui l'on soupçonne un trouble mental ou du développement, selon le groupe d'âge, Canada, 2011

Description du graphique 12

Graphique 12 Auteurs  présumés chez qui l'on soupçonne un trouble mental ou du développement, selon  le groupe d'âge, Canada, 2011

Note : Le présent graphique représente les personnes chez qui l'on soupçonne un trouble mental ou du développement en proportion de tous les auteurs présumés dans chaque groupe d'âge. Exclut les auteurs présumés pour lesquels cette information était inconnue.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides de 2011.

Fin de l'encadré 1.

 

Encadré 2
Les homicides liés à la profession

Depuis 1997, l'Enquête sur les homicides recueille des renseignements sur les homicides liés à la profession de la victime. En excluant les professions illégales, telles que la prostitution ou le trafic de drogue, la police a identifié 210 homicides directement liés à la profession légitime de la victime depuis 1997.

Près du quart des homicides liés à une profession légitime visaient une personne qui travaillait dans le secteur de l'application de la loi ou celui de la sécurité. Une proportion semblable concernait des emplois liés au commerce de détail, à l'hôtellerie ou la restauration (bars et restaurants). Toutefois, lorsque l'on tient compte du nombre de personnes qui exercent des professions précises, les chauffeurs de taxi sont les plus à risque d'être victimes d'un homicide dans le cadre de leur travail. Les policiers, les bijoutiers, les préposés de station-service, les agents de sécurité et les agents des services correctionnels affichent aussi des taux d'homicides liés à la profession relativement élevés.

Les personnes ayant des activités illégales comme « profession » principale s'exposent également aux homicides. Par exemple, depuis 1997, la police a déclaré 1 147 trafiquants de drogue et 99 prostitué(e)s ayant été tués dans l'exercice de leurs fonctionsNote 10.

En 2011, 17 personnes ont été victimes d'un homicide directement lié à un emploi légitime, dont trois policiers et deux agents immobiliers. On a également enregistré 49 homicides liés au trafic de drogues et 5 à la prostitution.

Fin de l'encadré 2.

Tableau explicatif 1
Homicides liés à la profession, selon la profession de la victime, Canada, 1997 à 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre homicides liés à la profession. Les données sont présentées selon profession (titres de rangée) et nombre de victimes (1997 à 2011) et taux annuel moyen (pour 100 000 personnes exerçant la profession), calculées selon nombre et taux (unités de mesure des colonnes).
Profession Nombre de victimes (1997 à 2011) Taux annuel moyen (pour 100 000 personnes exerçant la profession)
nombre taux
Chauffeur de taxi 23 3,2
Policier 26 2,6
Bijoutier 2 2,4
Préposé de station-service 9 1,9
Agent de sécurité et domaines apparentés 18 1,2
Agent des services correctionnels 3 1,1
Agent financier 3 0,8
Directeur de commerce de détail 19 0,4
Directeur d'hôtel, de restaurant et de bar 7 0,3
Agent ou courtier en immobilier 3 0,3
Concierge 10 0,3
Note : Les taux ont été calculés à l'aide des données de population selon la profession tirées du Recensement de 2006.
Source :
Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides et Recensement de 2006.

Environ les trois quarts des homicides sont résolus

La police a résolu un peu plus des trois quarts (76 %) des homicides commis en 2011, soit une proportion semblable à celle observée au cours des deux dernières années, mais inférieure à celle constatée durant les années 1980 et 1990 (graphique 13). Le taux de classement des affaires d'homicide a diminué de façon constante du milieu des années 1980 à 2008. Cependant, il est important de souligner que certains homicides non résolus pourraient l'être éventuellement, bien que la majorité (70 %) des homicides soient résolus au cours de la première semaine (Li et Dauvergne, 2006). Quoi qu'il en soit, l'homicide demeure l'une des infractions ayant le taux de classement le plus élevé (Hotton Mahony et Turner, 2012).

Graphique 13
Homicides résolus, Canada, 1981 à 2011

Description du graphique 13

Graphique 13 Homicides résolus,  Canada, 1981 à 2011

Note : Les données correspondent à la proportion des homicides qui étaient résolus au moment de transmettre les données à Statistique Canada. Ainsi, un certain nombre d'homicides pourraient être résolus ultérieurement, surtout pour ce qui est des homicides survenus au cours des années plus récentes.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Plusieurs facteurs peuvent influer sur les taux de classement. Par exemple, les homicides attribuables à des gangs sont généralement plus complexes (Hotton Mahony et Turner, 2011). En 2011, plus de la moitié (57 %) des homicides attribuables à des gangs n'avaient pas été résolus. En fait, parmi les homicides non résolus en 2011, près de 4 sur 10 étaient attribuables à des gangs. De plus, les homicides commis par des étrangers peuvent être plus difficiles à résoudre (Ousey et Lee, 2010; Regoeczi et autres, 2000).

Ainsi, la proportion d'homicides résolus est plus élevée chez les victimes de sexe féminin que chez celles de sexe masculin. Cette différence s'explique en partie par le fait que la majorité des victimes d'homicides attribuables à des gangs qui sont plus difficile à résoudre sont de sexe masculin, alors que la majorité des victimes de sexe féminin ont été tuées par une personne qu'elles connaissaient.

Les taux de classement des homicides ayant pour victimes de jeunes adultes, particulièrement les personnes de 18 à 24 ans, ont aussi tendance à être moins élevés que la moyenne.

Tendances des homicides dans les provinces et les territoires

Comme c'est le cas pour la criminalité en général, le taux d'homicides est habituellement plus élevé dans les provinces de l'Ouest et les territoires. En 2011, ayant affiché 7 homicides, le Nunavut a enregistré le taux d'homicides le plus élevé, soit 21,0 homicides pour 100 000 habitants, suivi des Territoires du Nord-Ouest (6,9). Le Manitoba a enregistré le plus haut taux d'homicides (4,2) parmi les provinces pour une cinquième année consécutive, suivi de la Saskatchewan et de l'Alberta. En revanche, le Yukon a enregistré le taux le plus faible, puisqu'aucun homicide n'y a été perpétré en 2011. Il était suivi de l'Île-du-Prince-Édouard et de Terre-Neuve-et-Labrador.

La hausse des taux d'homicides en 2011 a été plus importante en Alberta (+39 %), au Québec (+24 %) et au Manitoba (+16 %). Toutefois, ce ne sont pas toutes les provinces qui ont inscrit une hausse. Le taux d'homicides a baissé de 16 % en Ontario en 2011 pour atteindre son point le plus bas en plus de 40 ans.

Au cours de la dernière décennie, l'Ontario et le Québec ont suivi la tendance nationale à la baisse du taux d'homicides. En revanche, la Nouvelle-Écosse, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta ont tous vu leur taux d'homicides grimper d'au moins 25 % depuis 2001 (graphique 14).

Graphique 14
Taux d'homicides selon la province, 2011

Description du graphique 14

Graphique 14 Taux  d'homicides selon la province, 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides de 2011.

Terre-Neuve-et-Labrador et l'Île-du-Prince-Édouard
On observe les plus faibles taux d'homicides parmi les provinces

Quatre homicides ont été dénombrés à Terre-Neuve-et-Labrador en 2011, le même nombre qu'en 2010. Terre-Neuve-et-Labrador enregistre ainsi l'un des plus faibles taux d'homicides au pays en 2011, soit 0,78 homicide par tranche de 100 000 habitants. Depuis 2001, 23 des 45 victimes d'homicide à Terre-Neuve-et-Labrador sont de sexe féminin, la seule province dont le nombre de victimes féminines dépasse le nombre de victimes masculines.

L'Île-du-Prince-Édouard a enregistré un seul homicide en 2011, le premier depuis 2008. Depuis 2001, huit homicides ont été comptabilisés sur l'île, représentant un taux annuel moyen de 0,52 homicide pour 100 000 habitants, soit le plus faible au pays. En outre, l'Île-du-Prince-Édouard est la seule province à n'avoir connu aucun homicide commis à l'aide d'une arme à feu au cours de la dernière décennie; le dernier était survenu en 1989.

Nouvelle-Écosse
Le taux d'homicides de 2011 est le plus élevé en plus de 10 ans

La Nouvelle-Écosse a connu 22 homicides en 2011, soit un de plus que l'année précédente (graphique 15). La province enregistre ainsi en 2011 son plus haut taux d'homicides (2,33 homicides par 100 000 habitants) depuis 1998 et le plus haut taux d'une province à l'est du Manitoba.

En 2011, 7 des 22 homicides ont été commis à l'aide d'une arme à feu, ce qui confère à la Nouvelle-Écosse le plus haut taux d'homicides commis au moyen d'une arme à feu parmi les provinces, à égalité avec l'Alberta (0,74). On a également observé une augmentation des homicides attribuables à des gangs ces dernières années, surtout dans la RMR d'Halifax. Depuis 2001, 16 homicides en Nouvelle-Écosse ont été attribués à des gangs, dont 14 au cours des cinq dernières années.

Graphique 15
Homicides, provinces de l'Atlantique, 1981 à 2011

Description du graphique 15

Graphique 15 Homicides, provinces de l'Atlantique, 1981 à 2011

Note : En raison du faible nombre d'homicides, Terre-Neuve-et-Labrador, l'Île-du-Prince-Édouard et le Nouveau-Brunswick ont été regroupés. Veuillez consulter le tableau 1 pour les données individuelles de ces provinces.
Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Nouveau-Brunswick
Les victimes d'homicide sont plus âgées que dans le reste du pays

Le Nouveau-Brunswick a enregistré huit homicides en 2011, soit un de moins qu'en 2010. Son taux de 1,06 homicide pour 100 000 habitants était l'un des plus bas au pays. En outre, Moncton était l'une des quatre RMR au pays à n'avoir recensé aucun homicide en 2011. Le Nouveau-Brunswick est également la province ayant affiché le troisième plus faible taux annuel moyen d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu au cours des 10 dernières années, ne cédant du terrain qu'à l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve-et-Labrador.

Alors que les jeunes adultes de 18 à 24 ans sont les plus à risque d'être victimes d'un homicide, ils ne représentent que 8 % des victimes au Nouveau-Brunswick depuis 2001, comparativement à 22 % dans l'ensemble du pays. En revanche, les victimes de 55 ans et plus représentaient 23 % des victimes dans la province, comparativement à une moyenne nationale de 14 %.

Québec
On remarque une hausse des homicides en 2011

Le Québec a inscrit 105 homicides en 2011, soit une hausse de 25 % par rapport à 2010 (graphique 16). La hausse de 2011 est surtout attribuable à une augmentation des homicides familiaux non conjugaux. Alors que le nombre d'homicides entre conjoints a légèrement diminué, le Québec a enregistré 26 homicides commis par un membre de la famille autre qu'un conjoint en 2011, soit 16 de plus qu'en 2010. Près de la moitié (46 %) de ces homicides ont été perpétrés contre une victime de moins de 18 ans.

Graphique 16
Homicides, Québec et Ontario, 1981 à 2011

Description du graphique 16

Graphique 16 Homicides,  Québec et Ontario, 1981 à 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

Malgré l'augmentation du taux d'homicides au Québec, le taux de 2011 était moins de la moitié de ce qu'il était en 1985. La baisse du taux d'homicides durant cette période s'explique en partie par une diminution des homicides commis au moyen d'une arme à feu, dont le nombre est passé de 96 en 1985 à 33 en 2011. Le nombre d'homicides commis par une connaissance a également connu une baisse semblable.

Le taux d'homicides est généralement moins élevé dans les RMR du Québec qu'à l'extérieur de celles-ci. Les taux d'homicides affichés par les RMR de Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay étaient parmi les plus faibles au pays. Même Montréal, la plus grande RMR de la province, a déclaré un taux d'homicides inférieur à la moyenne canadienne en 2011.

Ontario
On observe le plus faible taux d'homicides en 45 ans

En 2011, 161 homicides ont été recensés en Ontario, soit 28 de moins que l'année précédente. Le taux de 1,2 homicide pour 100 000 habitants était le taux plus faible enregistré par cette province depuis 1966 et près de la moitié de ce qu'il était en 1991 (graphique 16).

Au cours des dernières années, le nombre d'homicides attribuables à des gangs a diminué. On a dénombré au moins 27 homicides par année de 2005 à 2009, 22 en 2010 et 20 en 2011. Le nombre d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu a également diminué, passant de 85 en 2005 à 47 en 2011, soit le plus faible nombre enregistré en plus de 10 ans. En 2011, davantage de personnes ont succombé à des coups de couteau en Ontario qu'à une arme à feu.

En 2011, la diminution du nombre d'homicides en Ontario s'est fait ressentir tant dans les RMR qu'à l'extérieur de celles-ci. Toronto est l'une des rares RMR de la province à avoir enregistré une légère hausse de son taux d'homicides en 2011, mais il est important de souligner que le taux qu'elle a enregistré en 2010 était son plus faible en plus de 10 ans.

Manitoba
On observe la plus importante proportion d'homicides commis par des étrangers

En 2011, la police a déclaré 53 homicides au Manitoba, soit 8 de plus qu'en 2010. Cette hausse est surtout attribuable à un plus grand nombre d'homicides enregistrés dans la RMR de Winnipeg. Le Manitoba inscrit ainsi, pour la cinquième année consécutive, le plus haut taux d'homicides parmi les provinces, soit 4,24 homicides pour 100 000 habitants, près du double du taux enregistré en 1999 (2,28).

En 2011, le Manitoba a enregistré le plus haut taux d'homicides attribuables à des gangs, soit un taux près de trois fois supérieur à la moyenne nationale. Le Manitoba se distingue également comme étant la province ayant la plus forte proportion d'homicides commis par des étrangers. Le tiers (33 %) des homicides résolus au Manitoba en 2011 ont été commis par des étrangers, une proportion qui est plus du double de celle de l'ensemble du pays (15 %).

Saskatchewan
On constate le plus haut taux d'homicides depuis 2006

La Saskatchewan a connu 38 homicides en 2011, soit 4 de plus que l'année précédente. Le taux de 3,59 homicides pour 100 000 habitants est le plus élevé dans cette province depuis 2006 (graphique 17).

Graphique 17
Homicides, Manitoba et Saskatchewan, 1981 à 2011

Description du graphique 17

Graphique 17 Homicides,  Manitoba et Saskatchewan, 1981 à 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

En dépit d'un certain nombre d'homicides attribuables à des gangs, la Saskatchewan a inscrit un taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu plutôt faible comparativement aux autres provinces de l'Ouest. Depuis 2001, 16 % des homicides de cette province ont été commis à l'aide d'une arme à feu, se traduisant par un taux annuel moyen de 0,56 homicide commis au moyen d'une arme à feu pour 100 000 habitants, un taux légèrement plus élevé que la moyenne nationale. En revanche, la Saskatchewan est la province ayant affiché le plus haut taux d'homicides commis à l'aide d'un couteau ou d'un autre instrument tranchant.

Alberta
La province partage le premier rang pour ce qui est du plus haut taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu à l'échelon provincial

L'Alberta a enregistré 109 homicides en 2011, soit 32 de plus que l'année précédente. Près de la moitié de ces homicides ont été commis dans la RMR d'Edmonton. Cette hausse est en grande partie attribuable aux homicides commis par des amis ou des connaissances, qui ont presque doublé. Pour leur part, les homicides familiaux sont demeurés stables. À l'instar des autres provinces des Prairies, le taux d'homicides en Alberta a amorcé une tendance à la hausse au début des années 2000 (graphique 18).

Graphique 18
Homicides, Alberta et Colombie-Britannique, 1981 à 2011

Description du graphique 18

Graphique 18 Homicides,  Alberta et Colombie-Britannique, 1981 à 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

En 2011, l'Alberta a enregistré 28 homicides commis au moyen d'une arme à feu. Bien que ce nombre soit beaucoup moins élevé que le sommet de 42 homicides commis au moyen d'une arme à feu atteint en 2008, cela confère néanmoins à l'Alberta le taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu (0,74) le plus élevé parmi les provinces, à égalité avec la Nouvelle-Écosse.

Colombie-Britannique
On remarque le plus faible taux d'homicides commis avec une arme à feu en plus de 40 ans

En 2011, 87 homicides ont été répertoriés en Colombie-Britannique, soit quatre de plus qu'en 2010. Le taux de 1,9 homicide par tranche de 100 000 habitants était le plus faible enregistré parmi les provinces à l'ouest de l'Ontario et le deuxième taux le plus faible de la Colombie-Britannique, derrière celui de 2010, depuis le milieu des années 1960.

En général, la Colombie-Britannique enregistre l'un des plus hauts taux d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu au pays. De 2001 à 2011, 37 % des homicides dans cette province ont été commis avec une arme à feu, soit un taux de 0,8 homicide pour chaque tranche de 100 000 habitants. Toutefois, en 2011, moins du quart des homicides en Colombie-Britannique ont été commis à l'aide d'une arme à feu, soit un taux de 0,4 homicide pour 100 000 habitants. Il s'agit du plus faible taux enregistré par la province en plus de 40 ans.

Les territoires
On observe les plus hauts taux moyens d'homicides

Le Yukon n'a enregistré aucun homicide en 2011, la première fois depuis 2006. Au cours des 10 dernières années, le Yukon a déclaré un taux annuel moyen d'homicides plus élevé que chacune des provinces, mais plus faible que les autres territoires (graphique 19). Depuis 2001, près des deux tiers (64 %) des homicides au Yukon ont été commis par des amis ou des connaissances. La proportion restante de 36 % a été commise par des membres de la famille. Il n'y a pas eu d'homicide commis par un étranger depuis 1999.

Graphique 19
Homicides, Yukon et Territoires du Nord-Ouest, 1981 à 2011

Description du graphique 19

Graphique 19 Homicides,  Yukon et Territoires du Nord-Ouest, 1981 à 2011

Note : Le Nunavut ne figure pas dans le présent graphique puisqu'il est devenu un territoire en 1999. Les données des Territoires du Nord-Ouest antérieures à 1999 comprennent celles du Nunavut.
Source :
Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides.

En 2011, trois homicides ont été commis dans les Territoires du Nord-Ouest, soit deux de plus que l'année précédente. Le taux de 6,9 homicides par tranche de 100 000 habitants était le deuxième taux en importance au pays en 2011, derrière celui du Nunavut. Cependant, depuis les années 1990, les taux d'homicides dans les Territoires du Nord-Ouest sont environ la moitié de ce qu'ils étaient durant les années 1980.

Le Nunavut a enregistré sept homicides en 2011, soit un de plus qu'en 2010. Le taux de 21,0 homicides pour 100 000 habitants est de loin le plus élevé au pays. Depuis 2001, le Nunavut déclare également le taux annuel moyen le plus élevé, soit 13,6. Depuis 2001, plus du tiers (32 %) des homicides au Nunavut ont été commis par un conjoint et près du quart (23 %) par un autre membre de la famille. Le Nunavut affiche le plus haut taux d'homicides entre conjoints au pays.

Tendances des homicides dans les régions métropolitaines de recensement

Winnipeg, Halifax et Edmonton enregistrent les plus hauts taux d'homicides en 2011

Bien qu'une proportion importante des homicides au Canada soit survenue dans les 33 RMR, les deux tiers de celles-ci ont affiché un taux d'homicides inférieur à la moyenne canadienne en 2011 (tableau 9 et graphique 20).

Graphique 20
Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2011

Description du graphique 20

Graphique 20 Homicides  selon la région métropolitaine de recensement, 2011

Source : Statistique Canada, Centre canadien de la statistique juridique, Enquête sur les homicides de 2011.

En 2011, Winnipeg, Halifax et Edmonton ont enregistré les plus hauts taux d'homicides parmi les RMR. Le nombre et le taux d'homicides enregistrés par Winnipeg et Halifax étaient les plus élevés dans ces deux RMR depuis 1981, soit l'année où les données à l'échelon des RMR ont été compilées pour la première fois.

En plus d'enregistrer le taux le plus élevé en 2011, soit 39 homicides ou un taux de 5,08 homicides pour 100 000 habitants, Winnipeg a également affiché le deuxième taux moyen en importance au cours la dernière décennie, ne cédant du terrain qu'à Regina.

Les 18 homicides (4,41 pour 100 000 habitants) inscrits par Halifax étaient de loin le nombre le plus élevé d'homicides enregistrés par la RMR depuis 1981. Au cours des dernières années, Halifax a connu un nombre relativement élevé d'homicides commis au moyen d'une arme à feu et d'homicides attribuables à des gangs.

Edmonton a déclaré 50 homicides en 2011, soit 18 de plus que l'année précédente. Le taux (4,17) était le deuxième taux en importance enregistré par la RMR depuis 1981, derrière le taux de 4,26 homicides pour 100 000 habitants enregistrés en 2005. Depuis 2004, on a compté au moins 30 homicides chaque année dans la RMR d'Edmonton. En revanche, le taux d'homicides à Calgary a diminué au cours des dernières années pour atteindre 1,10 en 2011, le plus faible taux enregistré par cette RMR depuis 2003.

Les trois plus grandes régions métropolitaines de recensement du pays déclarent une hausse de leur taux d'homicides en 2011

Parmi les trois plus grandes RMR, Vancouver a affiché le taux d'homicides (1,77) le plus élevé en 2011. Vancouver a enregistré 43 homicides, soit sept de plus que l'année précédente. Malgré cette hausse, le taux d'homicides en 2011 était le deuxième plus faible enregistré par la RMR depuis 1981. En outre, Vancouver a enregistré 15 homicides commis à l'aide d'une arme à feu en 2011, soit 0,62 homicide pour 100 000 habitants, le plus faible taux enregistré par cette RMR depuis que l'on recueille des données détaillées au niveau des RMR en 1991.

Ayant affiché 86 homicides en 2011, six de plus qu'en 2010, Toronto enregistre le plus grand nombre d'homicides parmi les RMR. Cependant, lorsque l'on tient compte de la taille de la population, le taux d'homicides de Toronto se chiffre à 1,49 homicide pour 100 000 habitants, soit un taux bien inférieur à la moyenne nationale (1,73). À l'instar de Vancouver, Toronto a inscrit un nombre d'homicides commis à l'aide d'une arme à feu (35) sous la moyenne. Toronto a également inscrit le plus faible taux d'homicides attribuables à des gangs (0,24) depuis 2002.

Quant à Montréal, 54 homicides s'y sont produits en 2011, soit un taux de 1,38 homicide pour 100 000 habitants. Montréal enregistre ainsi le plus faible taux d'homicides parmi les trois principales RMR du pays pour une neuvième année consécutive. Toutefois, à l'instar des deux autres principales RMR, Montréal a enregistré davantage d'homicides en 2011 qu'en 2010, soit quatre de plus.

Résumé

En 2011, 598 homicides ont été recensés au Canada, soit 44 de plus que l'année précédente. Alors qu'on notait une augmentation des homicides commis avec un couteau ou un autre instrument tranchant, le taux d'homicides pour 100 000 habitants commis à l'aide d'une arme à feu atteignait son point le plus faible en près de 50 ans. Le nombre d'homicides commis par un ami ou une connaissance a augmenté substantiellement en 2011, alors que le taux d'homicides commis par un étranger a atteint son deuxième point le plus faible en 40 ans. Par ailleurs, les homicides familiaux de même que les homicides attribuables à des gangs sont demeurés relativement stables.

Les taux d'homicides les plus élevés au pays ont été observés dans les territoires, à l'exception du Yukon, le seul secteur de compétence à n'enregistrer aucun homicide. Parmi les provinces, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta ont affiché les taux d'homicides les plus élevés. Ces provinces ont également enregistré les plus hauts taux d'homicides attribuables à des gangs. L'Alberta, le Québec et le Manitoba ont inscrit les plus importantes hausses en 2011. En revanche, le taux d'homicides en Ontario s'est replié pour atteindre son point le plus faible en plus de 40 ans.

Winnipeg a inscrit le plus haut taux d'homicides parmi les RMR. Halifax, qui a connu une hausse des homicides attribuables à des gangs et des homicides commis à l'aide d'une arme à feu au cours des dernières années, a enregistré le deuxième taux en importance, et le plus haut taux dans cette RMR depuis que les données ont été rendues publiques en 1981. Edmonton a enregistré le troisième taux en importance. Les trois plus grandes RMR, Toronto, Montréal et Vancouver ont enregistré une hausse de leur taux d'homicides en 2011. Toutefois, les deux tiers des RMR ont enregistré un taux d'homicides inférieur à la moyenne nationale.

Description de l'enquête

L'Enquête sur les homicides recueille des données auprès de la police sur les caractéristiques de l'ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d'homicide au Canada. Dans le cadre de l'Enquête sur les homicides, la collecte de renseignements sur l'ensemble des meurtres a commencé en 1961, puis le champ de l'Enquête s'est élargi en 1974 afin d'inclure les affaires d'infanticide et d'homicide involontaire coupable. Les renseignements sur ces affaires ne sont pas disponibles pour les années antérieures à 1974, mais des chiffres tirés du Programme de déclaration uniforme de la criminalité le sont, et ils sont pris en compte dans les totaux historiques globaux.

Lorsque la police prend connaissance d'un homicide, le service de police qui mène l'enquête remplit les questionnaires de l'Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certaines affaires d'homicide sont portées à la connaissance de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptées dans l'année au cours de laquelle la police en a été informée. Les renseignements sur les auteurs présumés d'homicide sont disponibles seulement pour les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d'homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l'Enquête sur les homicides. En ce qui concerne les affaires comptant plus d'un auteur présumé, seul le lien de l'auteur présumé le plus proche de la victime est consigné.

Des données supplémentaires sont disponibles sans frais à partir de CANSIM : tableaux 253-0001 à 253-0007.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1a Nombre d'homicides selon la province ou le territoire, 1981 à 2011

Tableau 1b Taux d'homicides selon la province ou le territoire, 1981 à 2011

Tableau 2 Homicides selon la méthode ayant causé le décès, Canada, 2001 à 2011

Tableau 3 Homicides commis à l'aide d'une arme à feu, selon le type d'arme à feu, Canada, 2001 à 2011

Tableau 4 Homicides commis à l'aide d'une arme à feu et homicides attribuables à des gangs, certaines régions métropolitaines de recensement du Canada, 2011

Tableau 5 Nombre d'homicides attribuables à des gangs, selon la région, 2001 à 2011

Tableau 6 Homicides résolus, selon le lien de l'auteur présumé avec la victime, Canada, 2011

Tableau 7 Victimes et auteurs présumés d'homicide, selon le sexe, Canada, 2001 à 2011

Tableau 8 Jeunes auteurs présumés (12 à 17 ans) d'homicide, Canada, 2001 à 2011

Tableau 9 Homicides selon la région métropolitaine de recensement, 2010 et 2011

Références

BRENNAN, S. 2012. « Statistiques sur les crimes déclarés par la police, 2011 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada, (site consulté le 30 octobre 2012).

CHIRICOS, T., K. PADGETT et M. GERTZ. 2000. « Fear, TV News, and the reality of crime », Criminology,vol. 38, no 3, août, p. 755 à 786.

HOTTON MAHONY, T., et J. TURNER. 2012. « Les taux de classement des affaires déclarées par la police au Canada, 2010 », Juristat, produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada, (site consulté le 30 octobre 2012).

LI, G., et M. DAUVERGNE. 2006. « L'homicide au Canada, 2005 », Juristat,vol. 26, no 6, produit no 85-002-XIF au catalogue de Statistique Canada, (site consulté le 30 octobre 2012).

NIVETTE, A. 2011. « Cross-national predictors of crime: a meta-analysis », Homicide Studies,vol. 15, no 2, p. 103 à 131.

OUSEY, G.C., et M.R. LEE. 2010. « To know the unknown: The decline in homicide clearance rates: 1980-2000 », Criminal Justice Review, vol. 35, no 2, p. 141 à 158.

REGOECZI, W.C., KENNEDY, L.W. et R.A. SILVERMAN. 2000. « Uncleared homicides—a Canada/United States comparison », Homicide Studies, vol. 4, no 2, p. 135 à 161.

ROMER, D., K.J. HALL et S. ADAY. 2003. « Television, News and the cultivation of fear of crime », Journal of Communications,vol. 53, no 1, mars, p. 88 à 104.

VAN DIJK, J. 2008. The World of Crime: Breaking the Silence on Problems of Security, Justice, and Development Across the World, Sage Publications.

Notes

  1. En 2009, l'année la plus récente pour laquelle nous disposons de renseignements, il y a eu 3 890 décès imputables au suicide et 2 618 décès aux accidents de la route (Statistique Canada. sans date. Tableau CANSIM 102-0561 — Principales causes de décès, population totale, selon le groupe d'âge et le sexe, annuel).
  2. Il convient de noter que les homicides sont comptabilisés dans l'année au cours de laquelle la police en a pris connaissance. Un faible nombre d'homicides pris en compte dans le total d'une année donnée se sont peut-être produits au cours d'une année précédente (p. ex. une affaire qui a d'abord été considérée comme une disparition serait comptée comme un homicide dans l'année où la police conclut à un homicide, et non au moment de la disparition).
  3. Les méthodes pour recueillir des renseignements sur les homicides et les définitions varient très peu d'un pays à l'autre. On juge donc que le taux d'homicides est l'une des mesures de la criminalité les plus fiables pour comparer les pays (Nivette, 2011; Van Dijk, 2008).
  4. Exclut les homicides pour lesquels le type d'arme était inconnu.
  5. Comprend les affaires dans lesquelles il y avait un lien de parenté entre au moins une victime et un auteur présumé.
  6. On a également dénombré deux victimes dont le sexe était inconnu en 2011.
  7. Les taux d'homicides entre partenaires intimes qui figurent dans le présent rapport ne peuvent être comparés directement aux taux présentés dans les rapports utilisant la population de 15 ans et plus. Le présent rapport est fondé sur les taux d'homicides entre partenaires intimes pour 100 000 personnes afin d'établir des comparaisons avec les autres taux qui y sont présentés. Dans d'autres rapports, les taux d'homicides entre partenaires intimes sont calculés pour 100 000 personnes de 15 ans et plus afin de tenir compte de la population à risque. En 2011, ce taux s'établirait à 0,31 pour 100 000 personnes de 15 ans et plus.
  8. Le 2 % restant concernait des conjoints de même sexe, pour lesquels l'information détaillée sur le statut juridique de l'union n'est pas recueillie dans le cadre de l'Enquête sur les homicides.
  9. La police n'a pas été en mesure de fournir cette information pour ce qui est de 16 % des auteurs présumés d'homicide en 2011.
  10. Bien que la prostitution ne soit pas illégale au Canada, plusieurs activités liées au commerce du sexe sont interdites, comme le fait de communiquer avec une personne publiquement à des fins de prostitution, de vivre des produits de la prostitution et de tenir ou de fréquenter une maison de débauche.

 

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