Concentrations de bisphénol A chez les Canadiens, 2009 à 2011

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Le bisphénol A (BPA) est un produit chimique industriel utilisé dans la fabrication des plastiques polycarbonates et des résines époxydes. On le trouve principalement dans des articles tels que les contenants réutilisables pour aliments et boissons et dans le revêtement protecteur des conserves d’aliments et de boissons^{Note 1}. Le BPA entre aussi dans la fabrication d’articles tels que les résines de scellement dentaire, les disques compacts et les dispositifs médicaux^{Note 2}. Les gens sont principalement exposés au BPA par voie alimentaire ou par contact avec des articles contenant du BPA^{Note 1}. Certaines études en laboratoire réalisées sur des animaux donnent à penser que l’exposition à de faibles concentrations de bisphénol A peut avoir une incidence sur le développement neural et le comportement lorsque les animaux de laboratoire sont exposés à un stade très précoce de leur vie. Cependant, une incertitude persiste dans l’interprétation de la façon dont ces résultats pourraient s’appliquer à la santé humaine^{Note 3}. En raison de ces incertitudes, certains pays ont restreint l’utilisation du BPA dans la fabrication de certains produits, plus particulièrement ceux conçus pour les nourrissons^{Note 1, Note 2}. Le degré d’exposition au BPA qui peut être associé à des effets néfastes pour l’humain est actuellement inconnu. Santé Canada a déclaré que l’exposition par voie alimentaire au BPA découlant des produits d’emballage alimentaire ne devrait pas comporter de risques pour la santé de la population en général^{Note 1, Note 2}.

La majorité des Canadiens ont du BPA dans leur urine

Le BPA est rapidement absorbé dans l’organisme puis excrété dans l’urine. Aussi considère-t-on que le niveau de BPA mesuré dans l’urine est l’indication de la récente exposition au BPA. De 2009 à 2011, on a décelé la présence de BPA dans l’urine de 95 % des Canadiens âgés de 3 à 79 ans. La concentration moyenne de BPA était de 1,2 μg/L. Les effets sur la santé associés à une exposition de ce niveau sont actuellement inconnus.

Les niveaux de BPA ne varient pas selon le groupe d’âge ou le sexe

Les niveaux de BPA diminuent légèrement avec l’âge, quoique les différences ne soient pas significatives. On a observé les niveaux de BPA les plus élevés chez les enfants de 3 à 5 ans et de 6 à 11 ans (concentration moyenne de 1,4 μg/L), tandis que les adultes de 60 à 79 ans ont affiché les niveaux de BPA les moins élevés (1,0 μg/L). Dans tous les groupes d’âge, les niveaux de BPA sont les mêmes chez les hommes et les femmes.

Description du graphique 1

Les niveaux de BPA actuels ne sont pas différents de ceux qui ont été observés lors du cycle 1 de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) de 2007 à 2009^{Note 4}. Selon l’enquête menée de 2009 à 2011, les niveaux de BPA ne varient pas en fonction du niveau de scolarité, du revenu du ménage ou de l’indice de masse corporelle, ce qui concorde avec les données du cycle 1 de l’ECMS^{Note 4}.

Source de données

Les données sont tirées de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) menée de 2009 à 2011. L’ECMS a permis de recueillir des renseignements auprès d’un échantillon national représentatif de Canadiens âgés de 3 à 79 ans dans 18 sites de collecte à l’échelle du pays. Les données de base démographiques et sur la santé ont été recueillies au cours d’une interview à domicile, suivie d’une série de mesures physiques directes prises dans un centre d’examen mobile. Des échantillons de sang et d’urine ont été prélevés auprès des répondants âgés de 3 à 79 ans ayant donné leur consentement. Dans le cadre de l’ECMS, on a mesuré le niveau total de BPA dans l’urine.

Bibliographie

1. SANTÉ CANADA. 2012. Mise à jour de l’évaluation par Santé Canada de l’exposition au bisphénol A (BPA) par voie alimentaire, Ottawa, Ontario, (site consulté le 21 janvier 2012).
2. ENVIRONNEMENT CANADA et SANTÉ CANADA. 2008. Approche de gestion des risques proposée pour le Phénol, 4,4’ (1-méthyléthylidène) bis (bisphénol A), Ottawa, Ontario, (site consulté le 21 janvier 2012).
3. ENVIRONNEMENT CANADA et SANTÉ CANADA. 2010. Questions et réponses concernant les mesures prises à l’égard du bisphénol A dans le cadre du Plan de gestion des produits chimiques, Ottawa, Ontario, (site consulté le 28 février 2013).
4. BUSHNIK, T., D. HAINES, P. LEVALLOIS, J. LÉVESQUE, J.V. OOSTDAM, C. VIAU. 2010. « Concentrations de plomb et de bisphénol A pour la population canadienne », Rapports sur la santé, produit no 82-003 au catalogue de Statistique Canada, vol. 21, no 3, (site consulté le 8 mars 2013).