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L'incidence des problèmes de santé mentale sur les membres de la famille

Statistique Canada, no 82-624-X
par Caryn Pearson

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Début de l'encadré

Faits saillants

  • En 2012, près de 11 millions (38 %) de Canadiens de 15 ans et plus avaient au moins un membre de leur famille, immédiate ou élargie, qui était aux prises avec un problème de santé mentale, défini comme étant un problème émotionnel, de santé mentale ou de consommation d’alcool ou de drogues.
  • Environ 1 Canadien sur 5 (22 %) avait plus d’un membre de sa famille, immédiate ou élargie, qui était aux prises avec un problème de santé mentale.
  • Parmi les Canadiens dont au moins un membre de la famille avait un problème de santé mentale, plus du tiers (35 %) estimaient que le problème de santé mentale de cette personne avait affecté leur vie.
  • Environ 71 % des Canadiens estimant que le problème de santé mentale d’un membre de leur famille avait affecté leur vie ont déclaré qu’ils avaient fourni des soins à cette personne.

Fin de l'encadré

Les problèmes de santé mentale peuvent avoir une incidence grave sur les études, le travail et la vie sociale d’une personne ainsi que sur ses interactions avec les membres de sa familleNote 1. En 2012, environ un Canadien sur dix faisait état de symptômes correspondant à un trouble mental ou à un trouble lié à l’utilisation de substances à un certain moment au cours des 12 derniers moisNote 2,Note 3. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, presque toutes les familles canadiennes seront touchées, dans une certaine mesure, par des problèmes de santé mentaleNote 4.

Les familles peuvent jouer un rôle important quant au bien-être des membres de celles-ci qui ont des problèmes de santé mentaleNote 5. Par exemple, les soins, comme le soutien affectif et pratique, sont souvent fournis par les membres de la familleNote 6. Même si les soins apportés par les membres de la famille peuvent être bénéfiques, cela peut parfois s’avérer une source de stress pour les familles. Les personnes qui fournissent des soins aux membres de leurs familles ayant des problèmes de santé mentale déclarent souvent que cela a affecté leur emploi du temps, leur énergie, leur santé mentale et physique ainsi que leur situation financièreNote 7.

Le présent article se penche sur les Canadiens dont un membre de leur famille immédiate ou élargie a eu des problèmes émotionnels, de santé mentale ou de consommation d’alcool ou de drogues. En se fondant sur les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale (ESCC – Santé mentale) de 2012, le présent article met en évidence le nombre de Canadiens dont un membre de leur famille était aux prises avec un problème de santé mentale, en se concentrant sur certaines caractéristiques des Canadiens dont la vie avait été affectée par les problèmes de santé mentale du membre de leur famille, ainsi que leur rôle en tant que fournisseurs de soins de cette personne (voir l’encadré Source de données, méthode et définitions).

Environ 38 % des Canadiens avaient un membre de leur famille aux prises avec un problème de santé mentale

En 2012, près de 11 millions de Canadiens (38 %) âgés de 15 ans et plus ont déclaré qu’au moins un membre de leur famille, immédiate ou élargie, avait un problème de santé mentale, défini comme étant un problème émotionnel, de santé mentale ou de consommation d’alcool ou de droguesNote 8. Selon la définition générale utilisée dans le cadre de l’ESCC — Santé mentale, la « famille » englobe les membres à la fois de la famille immédiate et ceux de la famille élargie, comme les conjoints ou partenaires, les enfants, les parents, les beaux-parents, les grands-parents, les frères et les sœurs, les cousins, les tantes, les oncles, les nièces et les neveux.

Environ le cinquième (22 %) des Canadiens avaient plus d’un membre de leur famille aux prises avec un problème de santé mentale; environ 9 % en avaient deux, et 12 %, trois ou plus.

Graphique 1

Description du graphique 1

En 2012, environ 10 % des personnes dont un membre de leur famille avait un problème de santé mentale ont déclaré avoir elles-mêmes présenté des symptômes correspondant à certains troubles mentaux ou à certains troubles liés à l’utilisation de substances au cours des 12 derniers mois. Cette proportion s’établissait à 18 % (presque deux fois plus élevée) dans les cas où deux membres ou plus de la famille avaient un problème de santé mentale.

Il n'y avait aucune différence entre les trois groupes quant au pourcentage de personnes ayant indiqué une satisfaction élevée à l'égard de la vie, un état de santé auto déclaré très bon ou excellent ou des difficultés financières (graphique 1).

Les Canadiens étaient affectés par les problèmes de santé mentale des membres de leur famille

Parmi les personnes dont au moins un membre de leur famille était aux prises avec un problème de santé mentale, un peu plus du tiers (35 %) considéraient que ce problème avait affecté leur emploi du temps, leur énergie, leur état émotionnel, leur situation financière ainsi que leurs activités quotidiennes.

Graphique 2

Description du graphique 2

Près du cinquième (19 %) des Canadiens, qui considéraient que les problèmes de santé mentale d'un membre de la famille avaient affecté leur vie, ont déclaré avoir éprouvé eux-mêmes des symptômes correspondant à des troubles mentaux ou liés à l’utilisation de substances au cours des 12 derniers mois (graphique 2). De plus, près des deux tiers (62 %) ont mentionné que les problèmes de santé mentale d’un membre de la famille les avaient rendus inquiets, anxieux ou déprimés (données non présentées).

Les résultats de la présente étude sont semblables à ceux d’une autre étude réalisée au Royaume-Uni. Comparativement à ceux qui ne percevaient aucun impact, les répondants qui considéraient que leur vie avait été affectée en raison des problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille étaient plus susceptibles de déclarer avoir éprouvé eux-mêmes de tels problèmes au cours des 12 derniers moisNote 6.

En 2012, les personnes qui considéraient que leur vie avait été affectée affichaient des taux plus faibles de satisfaction à l’égard de la vie. En outre, ces personnes évaluaient leur santé générale de façon plus négative que celles qui ne percevaient aucun impact (graphique 2). 

Les Canadiens qui considéraient que le problème de santé mentale d’un membre de leur famille avait affecté leur vie étaient tout aussi susceptibles que ceux qui ne percevaient aucun impact de ressentir un fort sentiment d’appartenance à la communauté. Plus des deux tiers (68 %) des personnes qui considéraient que leur vie avait été affectée par le problème de santé mentale d’un membre de leur famille affirmaient que ce problème ne les embarrassait pas (données non présentées).

La plupart des personnes qui considéraient que leur vie avait été affectée fournissaient des soins à un membre de leur famille

Environ 71 % des Canadiens dont les problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille avaient affecté leur vie ont déclaré qu’ils fournissaient des soins à cette personne (données non présentées). Le soutien affectif (27 %), comme le fait de tenir compagnie au membre de la famille, était fourni plus souvent que le soutien pratique (8 %), par exemple aider celui-ci à effectuer des tâches administratives ou à se déplacer.

Environ 28 % des fournisseurs de soins offraient un soutien affectif et pratique, et 7 % déclaraient consacrer du temps à d’autres types de soins. En général, les personnes aux prises avec un problème de santé mentale ont davantage besoin de soutien affectif puisqu’elles sont souvent en mesure d’accomplir elles-mêmes les tâches pratiquesNote 5.

Graphique 3

Description du graphique 3

Plus de femmes (30 %) que d’hommes (22 %) fournissaient un soutien affectif à des membres de leur famille aux prises avec des problèmes de santé mentale, alors que plus d’hommes (12 %) que de femmes (7 %) leur apportaient un soutien pratique (graphique 3). Cependant, la proportion d’hommes qui fournissaient à la fois un soutien affectif et un soutien pratique à un membre de leur famille (32 %) était plus élevée que celle observée chez les femmes (26 %). Les recherches antérieures ont conclu systématiquement que les femmes étaient plus susceptibles d’être fournisseurs de soinsNote 4,Note 5, et fournir un soutien affectifNote 9, que les hommes.

En moyenne, les fournisseurs de soins passaient deux heures par semaine à offrir un soutien affectif ou pratique au membre de leur famille ayant un problème de santé mentale. Cependant, 30 % d’entre eux consacraient plus de cinq heures par semaine à fournir des soins. Les hommes et les femmes qui fournissaient des soins à un membre de leur famille ayant un problème de santé mentale consacraient généralement à peu près le même nombre d’heures à cette tâche.

La prestation de soins à un membre de la famille ayant un problème de santé mentale peut avoir des conséquences sur les plans physique et affectif pour le fournisseur de soinsNote 4,Note 9. En 2012, environ les deux tiers (66 %) des fournisseurs de soins ont déclaré que les problèmes de santé mentale du membre de leur famille les avaient rendus inquiets, anxieux ou déprimés (données non présentées). De plus, environ le cinquième (19 %) des fournisseurs de soins affirmaient avoir éprouvé des symptômes correspondant à un trouble mental ou à un trouble lié à l’utilisation de substances au cours des 12 derniers mois (données non présentées).

Conclusion

En 2012, près de 38 % des Canadiens avaient au moins un membre de leur famille aux prises avec un problème de santé mentale, et environ 35 % d’entre eux affirmaient que ce problème avait affecté leur emploi du temps, leur énergie, leur état émotionnel, leur situation financière ainsi que leurs activités quotidiennes. Les personnes dont la vie avait été affectée en raison des problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille éprouvaient elles-mêmes du stress et des symptômes correspondant à des problèmes de santé mentale; et environ 62 % considéraient que les problèmes de santé mentale du membre de leur famille les avaient rendues inquiètes, anxieuses ou déprimées. Comme les problèmes de santé mentale sont si variés, les travaux de recherche ultérieurs bénéficieraient d’un examen des répercussions des différents types de problèmes de santé mentale sur les membres de la famille et leurs fournisseurs de soins.

Début de l'encadré

Source de données, méthode et définitions

Source des données

Les estimations de la présente étude se fondent sur les données de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale (ESCC – Santé mentale) de 2012. L’ESCC – Santé mentale est une enquête transversale visant à recueillir des renseignements sur l’état de santé mentale, l’accès et les besoins perçus en matière de services et de soutien formels et informels, le fonctionnement et les incapacités, ainsi que les facteurs déterminant l’état de santé. L’échantillon de l’enquête était composé de la population âgée de 15 ans et plus dans les 10 provinces. En étaient exclues les personnes vivant dans les réserves ou autres établissements autochtones, les membres à temps plein des Forces canadiennes et les personnes vivant en établissement. Au total, ces exclusions représentaient environ 3 % de la population cible.

Méthode

Des fréquences pondérées et des tableaux croisés ont servi à estimer les pourcentages de la santé générale et mentale des personnes dont au moins un membre de la famille était aux prises avec un problème de santé mentale, dont la vie avait été affectée en raison des problèmes de santé mentale de ce membre de la famille et qui fournissaient des soins à au moins un membre de leur famille ayant de tels problèmes. Des différences significatives ont été déterminées en utilisant une valeur p de 0,05. Les valeurs p indiquent si les différences entre les estimations sont réelles.

Définitions

Certains troubles mentaux ou troubles liés à l’utilisation de substances (au cours des 12 mois précédents) : Comprend les répondants qui disaient avoir eux-mêmes éprouvé des symptômes correspondant à au moins un des six troubles (dépression ou épisode dépressif majeur, trouble bipolaire, trouble d’anxiété généralisée, abus d’alcool ou dépendance à l’alcool, abus de cannabis ou dépendance au cannabis, abus d’autres drogues ou dépendance à d’autres drogues excluant le cannabis) mesurés par l’enquête au cours des 12 mois précédents. Lors de l’enquête, les troubles ont été mesurés selon les critères du « Composite International Diagnostic Interview 3.0 (CIDI) » de l’Organisation mondiale de la Santé, qui classe les répondants selon les symptômes déclarés pour certains troubles mentaux et troubles liés à l’utilisation de substances.

Difficulté financière : Comprend les répondants qui déclaraient que, étant donné le revenu actuel de leur ménage, ils éprouvaient des difficultés à couvrir les dépenses de base comme la nourriture, le logement et les vêtements.

Fournissaient des soins : Comprend les répondants qui considéraient que leur vie avait été affectée en raison des problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille et qui ont déclaré fournir à ce membre un soutien affectif, pratique ou autre, en plus de ce qu’ils feraient normalement en raison de ses problèmes de santé mentale. Les questions mesurant la prestation de soins n’étaient posées qu’aux personnes ayant déclaré que les problèmes de santé mentale du membre de leur famille avaient affecté leur emploi du temps, leur énergie, leur état émotionnel, leur situation financière ou leurs activités quotidiennes « beaucoup» ou « assez  ». Certains répondants fournissant des soins pourraient donc avoir été exclus. Environ 71 % des personnes qui estimaient que leur vie avait été affectée fournissaient des soins à un membre de leur famille.

Satisfaction à l’égard de la vie (élevée) : La satisfaction à l’égard de la vie se fondait sur une échelle mesurant les réponses à la question : « Quel sentiment éprouvez-vous en général à l’égard de votre vie? » Les répondants qui se disaient « très satisfaits » ou « satisfaits » (plutôt que « neutres », « insatisfaits » ou « très insatisfaits ») étaient considérés comme ayant une satisfaction « élevée » à l’égard de la vie. 

Stress (élevé) : Comprend les répondants qui ont déclaré que la plupart de leurs journées étaient « assez » ou « extrêmement » stressantes (plutôt que « un peu », « pas tellement » ou « pas du tout » stressantes).

Vie affectée en raison des problèmes de santé mentale d’un membre de la famille : Comprend les répondants ayant déclaré que les problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille avaient affecté leur emploi du temps, leur énergie, leur état émotionnel, leur situation financière ainsi que leurs activités quotidiennes « beaucoup » ou « assez  » (plutôt que « un peu » ou « pas du tout »). Cette mesure a été utilisée afin d’assurer la cohérence avec les recherches antérieureNote 5,Note 6.

Limites

Dans la présente étude, qui est fondée sur les résultats de l’ESCC – Santé mentale de 2012, on n’a pas été en mesure de déterminer le lien de parenté entre les répondants et les membres de leur famille qui avaient un problème de santé mentale, c’est-à-dire si les membres en question faisaient partie de la famille immédiate (par exemple un père, une mère ou un enfant) ou de la famille élargie (par exemple une tante ou un cousin).

Les questions sur la prestation de soins n’ont été posées qu’aux répondants ayant déclaré que les problèmes de santé mentale d’un membre de leur famille avaient affecté leur vie. Certains répondants fournissant des soins pourraient donc avoir été exclus.

Fin de l'encadré


Caryn Pearson est analyste à la Division de la statistique de la santé.


Références et notes

Informations reliées à cet article

Renseignements supplémentaires

  • Pour consulter des données et des supplémentaires au sujet de la santé des Canadiens et du système de soins de santé, visitez le module La santé au Canada. Ce module peut être consulté à partir de notre site Web, sous la rubrique En vedette.
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