Rapports sur la santé
Harmonisation de l’évaluation de la charge allostatique dans l’ensemble des cycles de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé : sélection des variables et méthode de calcul

par Errol M. Thomson, Mike Walker et Brittany Halverson-Duncan

Date de diffusion : le 15 mai 2024

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202400500002-fra

Résumé

Contexte

La disponibilité des mesures permettant d’opérationnaliser la charge allostatique (les effets cumulatifs des facteurs de stress sur le corps) dans les enquêtes sur la santé de la population peut différer d’une année à l’autre ou selon l’enquête, ce qui nuit aux analyses menées sur la totalité de la population échantillonnée. Dans la présente étude, les répercussions de la sélection des variables et de la méthode de calcul ont été évaluées pour générer un indice de charge allostatique applicable dans l’ensemble des cycles de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS).

Méthodologie

Les données des cycles 1 à 4 de l’ECMS ont été utilisées pour comparer les scores de charge allostatique lorsqu’on remplace le facteur de risque le plus répandu, soit le rapport taille-hanches (disponible dans les cycles 1 à 4, mais non disponible dans les cycles 5 et 6), par l’indice de masse corporelle (IMC), la circonférence de la taille, la circonférence de la taille au sein des groupes d’IMC (classés selon les catégories « normal », « embonpoint » ou « obèse ») ou le rapport taille-grandeur. Les indices ont été générés à l’aide des seuils de risque cliniques ou selon le sexe définis de manière empirique, et à l’aide de scores continus ou fondés sur le dénombrement. Des modèles de régression logistique qui comprennent l’âge et le sexe ont été utilisés pour coupler chaque indice éventuel aux indicateurs socioéconomiques (niveau de scolarité et revenu du ménage).

Résultats

Parmi les variables évaluées, le rapport taille-grandeur et la circonférence de la taille étaient plus près du rapport taille-hanches, selon le classement en centile d’une personne et la classification « à risque », en fonction des seuils définis cliniquement ou de manière empirique. Les profils de la charge allostatique générés à l’aide des rapports taille-grandeur ressemblaient plutôt aux profils établis à l’aide des rapports taille-hanches. Les associations avec le niveau de scolarité et le revenu du ménage en fonction du sexe ont été maintenus dans l’ensemble des concepts, que les indices soient continus ou fondés sur le dénombrement.

Interprétation

Les profils de la charge allostatique et les associations avec les indicateurs socioéconomiques étaient robustes devant la substitution des variables et la méthode de calcul, ce qui appuie l’utilisation d’un indice harmonisé dans l’ensemble des cycles d’enquête pour évaluer les effets cumulatifs de l’exposition aux facteurs de stress sur la santé.

Mots-clés

âge, biosurveillance, charge allostatique, Enquête canadienne sur les mesures de la santé, sexe, statut socioéconomique, stress

Auteurs

Errol M. Thomson, Mike Walker et Brittany Halverson-Duncan travaillent au Bureau de la science et de la recherche en santé environnementale, au sein de la Direction générale de la santé environnementale et de la sécurité des consommateurs à Santé Canada. Errol M. Thomson travaille aussi au Département de biochimie, microbiologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet

  • La charge allostatique, qui est essentiellement l’usure cumulative du corps découlant de la réaction aux facteurs de stress, est un prédicteur des trajectoires de la santé et des maladies qui peut être utilisé pour évaluer les répercussions physiologiques de l’exposition aux facteurs de stress chimiques et non chimiques.
  • L’évaluation de la charge allostatique nécessite la mesure d’un ensemble d’indicateurs biologiques liés au stress qui demeurent constants dans l’ensemble de la population échantillonnée et pour toute la période d’échantillonnage; les répercussions liées au remplacement des mesures abandonnées pour des solutions de rechange sont inconnues.

Ce qu’apporte l’étude

  • À l’aide de données tirées de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), diverses mesures de remplacement possibles pour le rapport taille-hanches, une mesure de la charge allostatique accessible dans les cycles 1 à 4, mais non accessible dans les cycles 5 et 6, ont été évaluées pour une population d’adultes canadiens représentative à l’échelle nationale.
  • Comparativement à l’indice de masse corporelle (IMC), à la circonférence de la taille ou à la circonférence de la taille au sein des groupes d’IMC, le rapport taille-grandeur était plus semblable au rapport taille-hanches en ce qui a trait au profil de risque et il a contribué à la création de profils de la charge allostatique qui ressemblent le plus à ceux générés à l’aide du rapport taille-hanches.
  • Ce nouvel indice de la charge allostatique peut être appliqué dans l’ensemble des cycles de l’ECMS afin d’évaluer la mesure dans laquelle les comportements et les expositions aux facteurs de stress ont des effets subcliniques sur la santé des Canadiens.

Introduction

On reconnaît de plus en plus que les facteurs de stress chimiques et non chimiques sont d’importants déterminants de la santé et, en outre, qu’un contexte de stress peut modifier les effets d’un nouveau facteur de stress ou la réaction à un tel facteur de stressNote 1, Note 2. Les fondements théoriques du lien entre l’exposition à un facteur de stress et les effets sur la santé ont été énoncés dans le concept de la charge allostatique, soit la notion qui sous-tend que l’adaptation à l’exposition à un facteur de stress par le système de réaction au stress de l’organisme peut avoir un coût, entraînant une « usure » pouvant accroître la probabilité de maladieNote 3. Des études avant-gardistes menées par Seeman, McEwen et leurs collègues ont démontré que la charge allostatique était un prédicteur de morbidité future et de mortalitéNote 4, Note 5, mettant ainsi en lumière sa pertinence en tant que prédicteur des trajectoires du vieillissement liées à la santé et aux maladies. Depuis, de nombreuses études ont permis d’examiner les liens entre l’exposition (souvent psychosociale) et la charge allostatique, et entre la charge allostatique et la maladie.

Les données de biosurveillance révèlent que les personnes sont porteuses de niveaux mesurables de diverses substances chimiquesNote 6, mais on en sait peu sur les effets cumulatifs sur la santé de ces mélanges chimiques ou de leurs interactions possibles avec les caractéristiques individuelles et contextuelles. Puisque la charge allostatique permet d’intégrer les effets des facteurs de stress chimiques et non chimiques, l’application du paradigme de la charge allostatique en tirant parti des enquêtes sur la biosurveillance afin d’évaluer les effets des facteurs de stress chimiques et non chimiques sur la santé et leurs interactions possibles, présente un intérêtNote 7. Les efforts visant à opérationnaliser la charge allostatique comprennent habituellement la sélection d’un ensemble de biomarqueurs et de mesures anthropométriques qui sont associés aux mécanismes de stress. Ces derniers varient considérablement et dépendent grandement de la disponibilité des données; toutefois, ils incluent généralement des sous-indices liés au métabolisme, à l’inflammation et au système cardiovasculaire. Dans certains cas, ils comprennent également les médiateurs primaires de l’activation du stress, comme le cortisol, l’hormone du stress. Il est important de mentionner que l’utilisation d’une mesure composite a démontré des résultats supérieurs à ceux des composantes individuelles dans la prévision de la morbidité et de la mortalitéNote 5, ce qui appuie la notion selon laquelle les indices de la charge allostatique enregistrent une plus grande dysrégulation physiologique pertinente à la santé. Toutefois, le débat se poursuit concernant les composantes à inclure dans la création d’un indice de la charge allostatique ainsi que la façon dont le score de charge allostatique devrait être calculé.

En fait, même si les indices de charge allostatique sont utiles et servent d’indicateurs composites des effets des facteurs de stress et de prédicteurs des trajectoires de la santé et des maladies, le fait que les scores eux-mêmes diffèrent selon l’inclusion ou l’exclusion des mesures de composantes empêche la comparaison directe entre les étudesNote 8. Dans une étude antérieure, un profil national de la charge allostatique pour les Canadiens a été établi à l’aide des mesures utilisées dans diverses études antérieures. Ce profil a permis, par exemple, d’effectuer une comparaison directe avec une étude semblable menée aux États-Unis, soit la National Health and Nutrition Examination Survey (NHANES)Note 7. Cependant, l’enquête sur la population à partir de laquelle les données ont été tirées, soit l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), a cessé de recueillir des données sur la circonférence des hanches dans ses derniers cycles, ce qui fait en sorte que les données de l’une des mesures, soit le rapport taille-hanches (RTH), ne sont plus disponibles. Par conséquent, le concept de la charge allostatique utilisé pour les cycles 1 à 3 ne pouvait plus être utilisé pour tous les cycles de l’enquête.

Pour permettre l’utilisation de l’ensemble de données complet disponible dans une enquête, ou pour faciliter les analyses entre les enquêtes, il peut s’avérer nécessaire de créer un indice harmonisé. Dans l’ECMS, parmi toutes les mesures utilisées pour créer l’indice de la charge allostatique, un rapport taille-hanches (RTH) élevé était le facteur de risque le plus répandu et a affiché la plus forte variation entre les sexes dans le profil7. Il est difficile de savoir à quel point le remplacement de cette mesure par une autre mesure risque d’altérer les profils de la charge allostatique ou le lien avec des caractéristiques individuelles, comme l’âge, le sexe et le statut socioéconomique. L’indice de masse corporelle (IMC), la circonférence de la taille (CT), le rapport taille-hanches (RTH), et le rapport taille-grandeur (RTG) sont couramment utilisés pour évaluer l’obésité généralisée et l’obésité abdominale en pratique cliniqueNote 9 et sont souvent utilisés (à l’exception du RTG) en tant que mesures dans les indices de la charge allostatiqueNote 10. Dans la présente étude, les données de l’ECMS ont été utilisées pour comparer les variations des scores au niveau de la personne et de la population pour les indices de la charge allostatique dans lesquels d’autres mesures couramment utilisées ont remplacé le RTH. Des corrélations entre les divers concepts et les indicateurs du statut socioéconomique ont ensuite été évaluées pour déterminer si les liens ont été maintenus entre les indices.

Méthodologie

Enquête

L’ECMS est une enquête de biosurveillance permanente (de 2007 à aujourd’hui) représentative à l’échelle nationale qui recueille des renseignements sur les facteurs liés à la santé et au mode de vie des Canadiens âgés de 3 à 79 ans qui vivent dans l’une des 10 provinces. Les données recueillies comprennent des renseignements détaillés sur la santé, la nutrition et le mode de vie, des données démographiques et socioéconomiques, ainsi que des mesures physiques prises dans un centre d’examen mobile. L’enquête exclut les personnes qui habitent dans les trois territoires ou dans les réserves et d’autres peuplements autochtones dans les provinces, les membres à temps plein des Forces armées canadiennes, les personnes qui vivent en établissement et les personnes qui vivent dans certaines régions éloignées. Plus de renseignements sont disponibles dans les guides de l’utilisateur de données de l’ECMSNote 11. Dans la présente étude, les données des cycles 1, 2, 3 et 4 de l’ECMS ont été utilisées, représentant 21 858 personnes, en mettant l’accent sur le sous-ensemble des adultes qui regroupe les personnes âgées de 20 à 79 ans (n = 13 533). Les femmes enceintes et toute personne pour laquelle un indicateur ou un facteur est manquant ont aussi été exclues, ce qui a mené à l’inclusion de 12 304 à 12 329 personnes dans les modèles générés dans l’étude, selon la mesure utilisée.

Score de charge allostatique

Dans une étude antérieure où ont été analysées des données tirées des cycles 1, 2 et 3 de l’ECMS, les scores de charge allostatique ont été générés à l’aide des neuf mesures suivantes : cholestérol total (CHOL), lipoprotéine de haute densité (HDL), hémoglobine glyquée (HbA1c), RTH, tension artérielle systolique (TAS), tension artérielle diastolique (TAD), fréquence cardiaque au repos (FCR), protéine C-réactive (CRP) et sérum-albumine.Note 7 Puisque les cycles 5 et 6 ne comprenaient pas la mesure du RTH, quatre mesures de remplacement possibles ont été prises en considération : IMC; CT; CT au sein des groupes désignés d’IMC (CT2), où les groupes d’IMC sont définis comme étant « normal » (IMC inférieur à 24,9), « embonpoint » (IMC de 25 à 29,9), l’obésité (IMC de 30 à 34,9) et « obèse » de classes II et III (IMC de 35 ou plus) et RTG. Bien que ces quatre variables de remplacement possibles ont été mesurées dans les cycles 1 à 6, des analyses ont été menées à l’aide des cycles 1 à 4 pour évaluer et comparer les répercussions de la composition de ces variables par opposition au RTH. Par conséquent, cinq ensembles de mesures possibles ont été utilisés pour calculer les scores de charge allostatique d’un sous-ensemble de personnes échantillonnées dans les cycles 1 à 4. Chaque ensemble de mesures comprenait les éléments CHOL, HDL, HbA1c, TAS, TAD, FCR, CRP et sérum-albumine, ainsi que l’une des mesures suivantes : RTH, IMC, CT, CT2 et RTG. La taille de l’échantillon obtenu pour chaque mesure était la suivante : 12 306 personnes pour le RTH, 12 329 pour l’IMC, 12 322 pour la CT, 12 304 pour la CT2 et 12 310 pour le RTG.

Pour chaque ensemble de mesures, les scores de charge allostatique ont été calculés de trois façons : 1) à l’aide des seuils de risque élevé définis cliniquement; 2) à l’aide des seuils de risque élevé définis de manière empirique; 3) à l’aide de scores continus. Les seuils de risque élevé définis selon les lignes directrices cliniques ou définis de manière empirique sont fournis dans le tableau 1. Les seuils de risque élevé définis de manière empirique correspondent à toute mesure située au-dessus du 75e centile pour toutes les variables à l’exception de HDL et sérum-albumine; pour ces deux variables, les valeurs en dessous du 25e centile étaient considérées comme étant à risque élevé. Pour les scores de charge allostatique utilisant soit les seuils de risque définis cliniquement ou définis de manière empirique, des indicateurs dichotomiques ont été créés pour chaque mesure : une valeur de « 1 » a été attribuée pour un risque élevé, et une valeur de « 0 » a été attribuée pour toutes les autres mesures. Les valeurs ont été additionnées dans l’ensemble des mesures pour obtenir des scores pour lesquels des valeurs plus élevées représentaient une plus grande dysrégulation physiologique. Pour déterminer le score continu de chaque mesure, on a attribué à une personne une valeur entre 0 et 1, selon la valeur du centile de cette personne pour la variable en question. Par exemple, dans le cas d’une personne dont une mesure se situe dans le 43e centile selon son cycle de collecte et son sexe, un score continu de 0,43 pour cette mesure lui sera attribué. Pour les variables HDL et sérum-albumine, le score continu a été obtenu à l’aide d’une valeur du centile de 1. Cette approche donne des scores continus qui sont toujours positifs, les scores plus élevés indiquant un risque plus élevé et les scores plus faibles indiquant un risque moins élevé. Le score continu de charge allostatique a été calculé en faisant la somme des scores continus de l’ensemble des mesures. Pour toutes les approches de calcul de la charge allostatique, les mesures ont été pondérées de façon égale, comme il en a été le cas dans les efforts antérieurs visant à opérationnaliser la charge allostatique. Les seuils de risque définis de façon empirique et les scores continus ont été calculés pour chaque cycle et chaque sexe dans toutes les mesures.


Tableau 1
Critères définis cliniquement et de manière empirique par centiles pour les facteurs de risque biologiques dans l’ensemble des cycles 1 à 4 de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé, pour les hommes et les femmes
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Critères définis cliniquement et de manière empirique par centiles pour les facteurs de risque biologiques dans l’ensemble des cycles 1 à 4 de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé. Les données sont présentées selon Facteurs de risque et unité (titres de rangée) et Seuil
clinique, Seuil défini de manière empirique (75 ou 25 centile), Taille de l’échantillon, Cycle 1, Cycle 2, Cycle 3 et Cycle 4(figurant comme en-tête de colonne).
Facteurs de risque et unité Seuil
clinique
Seuil défini de manière empirique (75e ou 25e centile) Taille de l’échantillon
Cycle 1 Cycle 2 Cycle 3 Cycle 4
Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes Hommes Femmes
Tension artérielle diastolique
mm Hg 90 81 75 80 75 79 74 81 76 13 381
Tension artérielle systolique
mm Hg 140 120 120 120 120 120 120 120 120 13 381
Fréquence cardiaque
bt/min 90 73 75 73 75 74 76 74 75 13 381
Cholestérol
mmol/L 6,208 5,7 5,8 5,6 5,7 5,5 5,5 5,4 5,5 13 215
Protéine C-réactive
mg/L 3 2,5 3,3 2,6 3,6 2,8 3,9 2,7 3,8 12 770
Hémoglobine glyquée
pourcentage 6,4 5,8 5,8 6,0 5,9 5,6 5,5 5,6 5,6 12 865
Circonférence de la taille
cm
Hommes 102 100 97 110 99 110 100 110 100 13 351
Femmes 88
IMC 30 30 30 30 31 30 31 31 32 13 363
Rapport taille-hanches
Hommes 0,9 1,0 0,89 1,0 0,91 1,0 0,92 1,0 0,92 13 333
Femmes 0,85
Rapport taille-grandeur 0,5 0,61 0,61 0,60 0,62 0,61 0,63 0,62 0,64 13 338
Albumine
g/L 38 45 43 43 41 42 41 42 40 13 190
Lipoprotéine de haute densité
mmol/L 1,0344 1,0 1,2 1,0 1,2 1,0 1,3 0,98 1,2 13 216
Circonférence de la taille par IMC
IMC inférieur à 25
cm
Hommes 90 89 81 86 81 89 84 89 84 4 643
Femmes 80 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
IMC de 25 à 30
cm
Hommes 100 100 94 100 97 100 99 100 99 4 933
Femmes 90 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
IMC de 30 à 35
cm
Hommes 110 110 110 110 110 110 110 110 110 2 370
Femmes 105 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
IMC égal ou supérieur à 35
cm
Hommes 125 130 120 130 120 130 130 130 120 1 385
Femmes 115 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer

Analyses

Une enquête a été menée sur la dissemblance entre les scores discrets (cliniques et empiriques) intégrant le RTH et chacune des variables de remplacement possibles (IMC, CT, CT2 et RTG) en calculant la proportion des personnes dont les scores 0 ou 1 ne concordent pas, et ce, pour chaque appariement du RTH avec une variable de remplacement. Les contrastes ont été examinés plus en profondeur en comparant la différence entre le centile du RTH d’une personne et le centile de chaque variable de remplacement, comme déterminé dans chaque cycle et pour chaque sexe.

Les modèles de régression ordinale ont été appliqués aux scores discrets de charge allostatique fondés sur le dénombrement, alors que les modèles de régression linéaire ont été appliqués aux scores continus de charge allostatique. Les modèles comprenaient les données continues sur l’âge, le sexe, le niveau de scolarité et le revenu du ménage ajusté. Le niveau de scolarité des personnes a été divisé selon les catégories « sans diplôme d’études secondaires », « diplôme d’études secondaires » et « diplôme d’études postsecondaires » (obtention d’un diplôme ou d’un grade). Le revenu du ménage a été ajusté pour la taille du ménage grâce à l’attribution de poids (premier membre = 1; deuxième membre = 0,4; troisième membre et membres subséquents = 0,3), dont la somme a permis de déterminer le facteur de pondération du ménageNote 12. Les revenus ajustés du ménage (calculés en divisant le revenu du ménage par le facteur de pondération) ont été regroupés en quintiles, chacun représentant un cinquième de l’échantillon. L’âge au carré a été inclus dans les modèles pour tenir compte des relations non linéaires possibles entre l’âge et le score de charge allostatique. Cette variable a été retirée si elle n’était pas significative dans le modèle. Aux fins de modélisation et pour assurer une taille adéquate de l’échantillon pour chaque score discret de charge allostatique, les personnes ayant obtenu un score de charge allostatique défini cliniquement supérieur à 4 ont été regroupées dans le nouveau groupe « 5+ », alors que les personnes ayant obtenu un score de charge allostatique défini de façon empirique supérieur à 7 ont été regroupées dans le nouveau groupe « 8+ ». Toutes les analyses de données ont été effectuées dans le logiciel RNote 13. Pour les analyses au niveau de population, l’ajustement du modèle et les statistiques sommaires ont été calculés à l’aide de la trousse d’enquêteNote 14 et de la trousse ordinaleNote 15. L’estimation de la variance pour tous les tests, modèles et estimations au niveau de la population a été réalisée selon l’approche des répliques répétées équilibrées ainsi qu’à l’aide des poids bootstrap combinés pour les cycles 1, 2, 3 et 4 qui étaient fournis par l’ECMS et 46 degrés de liberté, comme le précisent les guides et les instructions pour combiner les données de plusieurs cyclesNote 11, Note 16, Note 17, Note 18, Note 19. Des statistiques F avec correction de Satterthwaite ont servi à déterminer l’importance des paramètres du modèle.

Résultats

Le profil de population des personnes qui dépassent le seuil de risque a été examiné pour le RTH et chacune des mesures de remplacement possibles (graphique 1). La proportion de la population qui dépasse les seuils de risque augmente avec l’âge pour toutes les mesures (p < 0,001). Les profils pour le RTH et le RTG ont augmenté plus rapidement chez les hommes que chez les femmes. Ce contraste était moins évident pour les autres mesures, qui avaient tendance à afficher des augmentations qui se rapprochaient des hausses observées en fonction de l’âge. Le RTH était plus fortement corrélé avec la CT (0,76, intervalle de confiance [IC] de 95 % : 0,74 à 0,78) qu’avec le RTG (0,68, IC de 95 % : 0,66 à 0,70) ou l’IMC (0,50, IC de 95 % : 0,47 à 0,53). Pour chaque sexe, cependant, des corrélations semblables ont été observées entre le RTH et la CT et le RTG : chez les hommes, on a observé une corrélation de 0,82 (IC de 95 % : 0,80 à 0,84) et de 0,85 (IC de 95 % : 0,84 à 0,87), respectivement; chez les femmes, la corrélation observée s’établissait à 0,71 (IC de 95 % : 0,69 à 0,74) et à 0,73 (IC de 95 % : 0,71 à 0,75), respectivement. Les corrélations entre le RTH et l’IMC sont demeurées plus faibles dans les analyses stratifiées selon le sexe (0,64, IC de 95 % : 0,62 à 0,67 pour les hommes; 0,48, IC de 95 % : 0,44 à 0,51 pour les femmes).

Graphique 1
Prévalence au sein de la population de valeurs « à risque » selon l’âge pour le rapport taille-hanches, l’indice de masse corporelle, la circonférence de la taille, la circonférence de la taille au sein des groupes désignés de l’IMC et le rapport taille-grandeur

Description de la graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et RTH, IMC, CT, CT2 et RTG, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Âge RTH IMC CT CT2 RTG
pourcentage
Hommes
22,5 22,280 12,287 11,933 7,463 31,527
27,5 40,257 19,293 21,501 13,288 50,719
32,5 52,637 25,738 24,974 15,103 60,731
37,5 68,040 27,279 29,450 20,347 72,426
42,5 72,176 26,420 26,406 26,263 78,194
47,5 84,175 27,226 36,006 25,283 85,002
52,5 85,824 31,934 39,708 38,548 88,022
57,5 88,641 34,074 46,880 43,024 88,904
62,5 92,321 33,231 47,832 46,743 90,341
67,5 92,882 33,658 54,434 52,034 93,230
72,5 94,345 35,246 53,752 59,129 94,892
77,5 92,504 25,950 48,221 57,856 94,327
Femmes
22,5 34,022 19,282 33,119 24,895 45,864
27,5 35,822 22,204 34,657 30,391 49,492
32,5 41,586 20,978 35,819 38,693 57,853
37,5 49,381 25,339 44,039 39,069 60,377
42,5 48,740 23,329 45,220 41,672 67,258
47,5 57,724 31,360 54,802 46,894 74,588
52,5 64,979 27,392 53,441 56,861 72,578
57,5 65,821 26,254 50,093 50,074 76,008
62,5 72,089 31,400 62,653 57,667 83,842
67,5 71,353 32,832 66,275 55,266 85,198
72,5 70,222 27,320 64,814 59,710 89,290
77,5 77,214 27,923 68,028 63,184 90,304

On a ensuite examiné le pourcentage des personnes dans l’échantillon qui seraient classées différemment comme étant « à risque » lorsque le RTH est remplacé par une autre mesure. Cette analyse a été effectuée pour chacune des variables de remplacement possibles à l’étude. Lorsqu’on a calculé les valeurs 0 et 1 à l’aide des seuils de risque définis cliniquement, les pourcentages des valeurs qui ne concordaient pas avec le RTH s’élevaient à 15 % pour le RTG, à 29 % pour la CT, à 33 % pour la CT2 et à 43 % pour l’IMC. De même, lorsqu’on a utilisé les seuils de risque définis de manière empirique, les pourcentages de valeurs qui ne concordaient pas avec le RTH s’élevaient à 17 % pour le RTG, à 18 % pour la CT, à 24 % pour la CT2, et à 24 % pour l’IMC.

Étant donné que les classifications « à risque » dichotomiques ne permettent pas de déterminer à quel point la valeur mesurée d’une personne était proche du seuil de risque, on a examiné les différences dans les scores en centiles entre le RTH et chacune des variables de remplacement (figure 1). Les personnes qui se trouvaient à l’intérieur de l’étendue du 50 % se rapprochaient davantage d’une différence de centile égale à zéro pour le RTG et la CT, l’écart pour les deux autres mesures étant manifestement plus grand.

Fig 1 Écarts dans les scores continus de risque

Description de la Figure 1 

La figure ci-dessus montre des graphiques sous forme de crêtes résumant les écarts de centiles entre le rapport taille-hanches (RTH) et quatre variables de remplacement possibles : l’indice de masse corporelle (IMC), la circonférence de la taille (CT), la circonférence de la taille au sein des groupes désignés d’IMC (CT2) et le rapport taille-grandeur (RTG). Les scores continus de risque ont été calculés en attribuant à chaque personne une valeur entre 0 et 1, selon leur valeur de centile pour la variable en question. Les proportions des échantillons comportant un écart donné entre les scores continus de risque pour chaque variable de remplacement et le RTH sont indiquées. Les lignes verticales illustrées dans ces graphiques représentent le premier et le troisième quartile de la répartition.

Toutes les répartitions consistent en des courbes symétriques dont la valeur du centre correspond à « 0 ». Les courbes des répartitions de l’IMC et de la CT2 sont plus planes, et le premier et le troisième quartile présentés dans ces deux graphiques sous forme de lignes verticales sont plus éloignés l’un de l’autre que dans les deux autres répartitions. Les courbes des répartitions de la CT et de la RTG sont plus élevées près de la valeur « 0 », et l’écart entre le premier et le troisième quartile est plus faible.

Pour examiner l’effet du remplacement de la variable RTH au niveau de la population, des indices de charge allostatique ont été produits à l’aide de chacune des mesures, et leurs profils ont été comparés en fonction de l’âge (graphique 2). Les concepts de la charge allostatique ont affiché certains écarts dans le profil lorsque les données ont été déterminées à l’aide des seuils définis cliniquement, notamment une hausse plus forte et des scores généralement plus élevés lorsque le RTH a été utilisé, un profil qui ressemblait plus à celui obtenu lorsque la variable de remplacement était le RTG (graphique 2, à gauche). Ces observations se sont maintenues dans les analyses des profils établis en fonction du sexe (données non présentées), qui ont affiché des écarts en fonction du sexe dans le profil, notamment une stabilisation chez les hommes plus âgés qui n’a pas été observée chez les femmes plus âgées, comme décrit précédemmentNote 7. Les profils de la charge allostatique générés selon les seuils définis de façon empirique étaient très semblables dans l’ensemble des concepts (graphique 2, à droite). Encore une fois, ces observations se sont maintenues dans les analyses pour chaque sexe (données non présentées).

Graphique 2
Comparaison des profils de la charge allostatique générés à l’aide de concepts qui intègrent le rapport taille-hanches, l’indice de masse corporelle, la circonférence de la taille, la circonférence de la taille au sein des groupes désignés d’indice de masse corporelle ou le rapport taille-grandeur en fonction de l’âge

Description de la graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Âge (titres de rangée) et Clinique, Empirique, RTH, IMC, CT, CT2 et RTG, calculées selon indice de la charge allostatique unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Âge Clinique Empirique
RTH IMC CT CT2 RTG RTH IMC CT CT2 RTG
indice de la charge allostatique
20 0,602 0,568 0,596 0,553 0,715 1,074 1,138 1,113 1,075 1,110
21 0,636 0,586 0,619 0,575 0,750 1,118 1,182 1,155 1,120 1,152
22 0,671 0,605 0,642 0,598 0,785 1,162 1,226 1,198 1,165 1,193
23 0,706 0,624 0,665 0,622 0,820 1,207 1,270 1,242 1,210 1,235
24 0,742 0,642 0,688 0,645 0,855 1,252 1,315 1,285 1,256 1,278
25 0,778 0,661 0,712 0,669 0,890 1,297 1,359 1,329 1,302 1,320
26 0,814 0,680 0,735 0,692 0,925 1,342 1,404 1,373 1,348 1,363
27 0,850 0,699 0,759 0,716 0,960 1,388 1,448 1,417 1,394 1,405
28 0,886 0,718 0,783 0,740 0,994 1,433 1,492 1,460 1,440 1,448
29 0,922 0,737 0,807 0,764 1,029 1,479 1,537 1,504 1,486 1,491
30 0,957 0,755 0,831 0,788 1,063 1,525 1,581 1,548 1,532 1,534
31 0,993 0,774 0,854 0,812 1,097 1,570 1,624 1,592 1,578 1,577
32 1,028 0,793 0,878 0,836 1,130 1,616 1,668 1,635 1,624 1,619
33 1,062 0,811 0,902 0,860 1,163 1,661 1,711 1,679 1,670 1,662
34 1,097 0,830 0,926 0,884 1,195 1,706 1,754 1,722 1,715 1,704
35 1,131 0,848 0,949 0,908 1,227 1,752 1,796 1,765 1,761 1,747
36 1,164 0,866 0,973 0,932 1,259 1,796 1,839 1,807 1,806 1,789
37 1,197 0,884 0,996 0,956 1,290 1,841 1,880 1,850 1,850 1,831
38 1,229 0,902 1,019 0,979 1,320 1,885 1,921 1,892 1,895 1,872
39 1,261 0,920 1,042 1,003 1,350 1,929 1,962 1,934 1,939 1,914
40 1,292 0,937 1,065 1,026 1,379 1,973 2,002 1,975 1,982 1,955
41 1,322 0,955 1,087 1,049 1,408 2,016 2,042 2,016 2,025 1,996
42 1,352 0,972 1,110 1,071 1,436 2,059 2,081 2,056 2,068 2,036
43 1,381 0,988 1,132 1,094 1,463 2,102 2,119 2,096 2,110 2,076
44 1,409 1,005 1,153 1,116 1,489 2,144 2,157 2,136 2,152 2,116
45 1,436 1,021 1,175 1,138 1,515 2,185 2,194 2,175 2,193 2,155
46 1,463 1,037 1,196 1,160 1,540 2,226 2,231 2,213 2,233 2,194
47 1,489 1,053 1,217 1,181 1,564 2,267 2,267 2,251 2,273 2,232
48 1,513 1,068 1,238 1,202 1,588 2,307 2,302 2,289 2,313 2,270
49 1,537 1,084 1,258 1,223 1,610 2,346 2,336 2,325 2,351 2,307
50 1,561 1,099 1,278 1,244 1,632 2,385 2,370 2,361 2,390 2,344
51 1,583 1,113 1,297 1,264 1,654 2,423 2,403 2,397 2,427 2,381
52 1,604 1,127 1,317 1,284 1,674 2,461 2,435 2,432 2,464 2,416
53 1,625 1,141 1,335 1,303 1,693 2,498 2,466 2,466 2,500 2,452
54 1,644 1,155 1,354 1,322 1,712 2,534 2,497 2,500 2,535 2,486
55 1,663 1,168 1,372 1,341 1,730 2,569 2,527 2,533 2,570 2,521
56 1,681 1,181 1,389 1,360 1,747 2,604 2,556 2,565 2,604 2,554
57 1,698 1,193 1,407 1,377 1,763 2,639 2,584 2,597 2,637 2,587
58 1,713 1,205 1,424 1,395 1,779 2,672 2,611 2,628 2,669 2,620
59 1,728 1,217 1,440 1,412 1,793 2,705 2,637 2,658 2,701 2,651
60 1,742 1,229 1,456 1,429 1,807 2,737 2,663 2,687 2,732 2,682
61 1,755 1,240 1,472 1,445 1,820 2,769 2,688 2,716 2,762 2,713
62 1,767 1,250 1,487 1,461 1,832 2,799 2,712 2,744 2,791 2,743
63 1,778 1,260 1,501 1,477 1,843 2,829 2,735 2,771 2,820 2,772
64 1,788 1,270 1,516 1,492 1,853 2,858 2,757 2,798 2,848 2,800
65 1,797 1,280 1,529 1,507 1,863 2,887 2,778 2,823 2,875 2,828
66 1,805 1,289 1,543 1,521 1,871 2,915 2,798 2,848 2,901 2,855
67 1,813 1,297 1,556 1,535 1,879 2,941 2,818 2,872 2,926 2,882
68 1,819 1,306 1,568 1,548 1,886 2,968 2,836 2,896 2,951 2,908
69 1,824 1,314 1,580 1,561 1,891 2,993 2,854 2,918 2,974 2,933
70 1,828 1,321 1,592 1,573 1,897 3,017 2,871 2,940 2,997 2,957
71 1,831 1,328 1,603 1,585 1,901 3,041 2,886 2,961 3,019 2,981
72 1,833 1,335 1,613 1,597 1,904 3,064 2,901 2,982 3,041 3,004
73 1,834 1,341 1,623 1,608 1,906 3,087 2,915 3,001 3,061 3,026
74 1,835 1,347 1,633 1,619 1,908 3,108 2,928 3,020 3,081 3,048
75 1,834 1,352 1,642 1,629 1,909 3,129 2,941 3,038 3,100 3,069
76 1,832 1,357 1,651 1,638 1,908 3,148 2,952 3,055 3,118 3,089
77 1,829 1,361 1,659 1,648 1,907 3,167 2,962 3,071 3,135 3,109
78 1,825 1,365 1,667 1,656 1,905 3,186 2,972 3,087 3,151 3,128
79 1,821 1,369 1,674 1,664 1,902 3,203 2,980 3,101 3,167 3,146
80 1,815 1,372 1,681 1,672 1,899 3,220 2,988 3,115 3,181 3,163

Puisque l’aspect binaire de la répartition des personnes dans les catégories « à risque » peut faire en sorte que l’ampleur du risque n’est pas prise en compte, un score continu de charge allostatique a été créé en fonction de la somme des valeurs du centile pour toutes les variables au sein de chaque concept de charge allostatique. Ce score a ensuite été comparé aux scores de charge allostatique générés à l’aide des seuils de risque définis de manière empirique (figure 2). Le score continu a plus ou moins fait l’objet d’une distribution normale, même si les scores continus individuels n’étaient pas répartis normalement. Comme prévu, les scores continus dans l’échantillon ont augmenté de façon monotone par rapport aux scores fondés sur le dénombrement (figure 2). Les profils étaient très semblables pour les concepts qui comprenaient le RTH, le RTG ou la CT; cela a été illustré par le chevauchement étroit de la répartition des scores continus pour les concepts contenant ces mesures (voir l’encadré de la figure 2). Il y avait une répartition remarquable des scores continus de charge allostatique pour chaque mesure discrète de la charge allostatique, mais les écarts se sont atténués avec l’augmentation des unités fondées sur le dénombrement.

Fig 2 Scores de l’indice de charge allostatique défini de manière empirique en fonction de l'indice de la charge allostatique continue

Description de la Figure 2 

Cette figure présente une comparaison des scores de l’indice de charge allostatique définis de manière empirique et continus pour la circonférence de la taille (CT), le rapport taille-hanches (RTH) et le rapport taille-grandeur (RTG). Les cases représentent l’intervalle interquartile non pondéré, la ligne médiane étant la médiane non pondérée, et les moustaches représentent un intervalle interquartile de 1,5. Encadré : Comparaison de la répartition des scores continus de la charge allostatique pour le RTH, la CT et le RTG.

Le score de l’indice de charge allostatique défini de manière empirique va de « 0 » à « 8+ ». Pour chaque unité, trois diagrammes en boîtes représentent la CT, le RTH et le RTG, de gauche à droite. Les trois diagrammes en boîtes présentent une moyenne et une répartition semblables pour un score empirique donné. Le score de l’indice de charge allostatique continu va de « 1 » à « 8 ». Un score empirique moyen de « 0 » affiche un score continu de « 3 ». Lors de chaque augmentation du score de l’indice de charge allostatique défini de manière empirique, le score de l’indice de charge allostatique continu augmente également. Lorsqu’un score empirique atteint « 8+ », le score de l’indice de charge allostatique continu atteint son maximum de « 8 ». Dans le coin inférieur droit se trouve un encadré qui représente les répartitions de l’indice de charge allostatique continu pour le RTH, la CT et le RTG. Les répartitions sont symétriques, centrées à 4,2 et en forme de cloche. Toutes les répartitions se chevauchent entièrement.

Enfin, étant donné que les scores de charge allostatique ont tendance à varier par rapport aux gradients dans les mesures socioéconomiques, on a examiné les corrélations entre le niveau de scolarité, le revenu du ménage et les concepts de la charge allostatique qui comprenaient le RTH ou chacune des variables de remplacement possibles, afin de déterminer si ces relations étaient encore présentes. En général, peu importe le concept utilisé ou la méthode de calcul appliquée (c.-à-d. seuils définis cliniquement ou de manière empirique, ou scores continus), les scores de charge allostatique étaient inversement associés au niveau de scolarité chez les hommes (p < 0,05 dans tous les cas, sauf le score clinique pour la CT2, où p = 0,11), et au niveau de scolarité et au revenu du ménage chez les femmes (p < 0,05, dans tous les cas) (données non présentées).

Discussion

Les constatations de la présente étude démontrent que l’indice de charge allostatique est robuste quant au remplacement du RTH par diverses autres mesures de l’obésité ainsi qu’à la méthode de calcul, et ce, tant au chapitre du profil de la population qu’au statut socioéconomique, soit un indicateur de l’exposition à un facteur de stress. Le RTG s’est imposé comme la variable de remplacement qui a suivi le plus près les tendances du RTH. L’indice nouvellement produit offre une approche harmonisée pouvant être appliquée dans l’ensemble des cycles de l’ECMS pour évaluer les effets subcliniques des comportements et des expositions aux facteurs de stress sur la santé.

Parmi les quatre variables de remplacement évaluées dans la présente étude, le RTG et la CT se rapprochaient le plus du RTH concernant le maintien du classement « à risque » et également en matière d’écart entre les centiles (p. ex. où une personne se situe par rapport à la population dans son ensemble). Le RTH, la CT et l’IMC ont souvent été utilisés dans le calcul des scores de charge allostatique : par exemple, lors d’une évaluation de 18 différentes formules de calcul du score de charge allostatique utilisées avec les données du NHANES, le RTH, la CT et l’IMC ont été inclus dans sept, huit et quatre scores, respectivementNote 10. Le RTH, le RTG et la CT sont tous des mesures de l’obésité abdominale, ce qui est pertinent dans le modèle de la charge allostatique puisque le stress (et la sécrétion de l’hormone liée au stress, le cortisol) est associé à l’accumulation de graisse abdominaleNote 20. Cela est ensuite associé à un risque accru de troubles cardiométaboliques, comme l’hypertension artérielle, la dyslipidémie, le syndrome métabolique et le diabète, et peut être un prédicteur indépendant d’une maladie cardiovasculaire, peu importe l’IMCNote 21. L’évaluation menée par des experts de l’Organisation mondiale de la Santé a permis de conclure que le RTH et la CT étaient deux mesures utiles pour prédire les risques de maladie dans l’ensemble des populations, et que la CT serait peut-être une mesure plus pratique pour déterminer l’adiposité abdominale en raison de la facilité relative à utiliser cette mesureNote 22. Bien que le RTG ait été moins souvent utilisé dans les concepts de la charge allostatique, au cours des dernières années, cette mesure a également été promue comme étant une mesure simple et utile de l’adiposité abdominale et un prédicteur de maladies cardiovasculairesNote 9, Note 23.

Cependant, on a constaté des écarts importants dans le profil de risque pour les mesures individuelles en fonction de l’âge au sein de la population canadienne. Cela était particulièrement évident chez les hommes, où la prévalence des valeurs du RTH et du RTG qui ont dépassé le seuil de risque clinique a augmenté rapidement avant de se stabiliser, comparativement à une hausse constante et plus uniforme de la prévalence de valeurs à risque pour la CT et l’IMC. Les données indiquent que, au moins en ce qui a trait aux variations liées à l’âge, le RTG a suivi un profil qui ressemblait plus à celui du RTH, comparativement aux autres mesures. Il convient de mentionner que, même si le RTG était la mesure de remplacement qui se rapprochait le plus au RTH dans plusieurs analyses, de nombreuses personnes (15 % pour les seuils définis cliniquement et 17 % pour ceux définis de manière empirique) sont entrées ou sorties de la catégorie de risque lorsque l’évaluation utilisait l’une ou l’autre de ces mesures. Les répercussions de tels changements sont vagues. Bien que l’importance relative de la substitution des variables sur les liens entre les facteurs de stress et les scores de charge allostatique puisse dépendre de la mesure dans laquelle la variable en question est précisément associée à l’exposition ou aux expositions d’intérêt, la nature composite de l’indice peut réduire les répercussions de la substitution, comme on l’a démontré ailleursNote 5, Note 24, Note 25. En effet, au niveau de la population, le profil de la charge allostatique en fonction de l’âge était largement semblable dans l’ensemble des mesures, ce qui indique que les divers concepts sont demeurés sensibles aux changements liés à l’âge. Lorsqu’ils ont été conçus à l’aide de seuils ou de scores continus définis de manière empirique en fonction du sexe, les profils de charge allostatique de la population dans son ensemble étaient pratiquement identiques. L’observation selon laquelle le profil national de la charge allostatique est plutôt robuste pour ce qui est de résister aux changements dans la composition de ses composantes, que cela soit déterminé au moyen de seuils définis cliniquement ou de manière empirique, appuie la théorie selon laquelle cette mesure composite permet d’effectuer le suivi des effets cumulatifs associés au vieillissement sur plusieurs mesures plutôt que de refléter le profil d’une seule mesure.

Notamment, le recours aux scores continus a permis de produire un vaste éventail de scores de charge allostatique pour chaque score fondé sur le dénombrement. Cela met en évidence un avantage potentiel des scores continus, dans la mesure où la variance pourrait être informative si elle est liée à des caractéristiques ou à des expositions d’intérêt. Les résultats d’études antérieures ont été mitigés en ce qui concerne les avantages des scores continus par rapport aux scores fondés sur le dénombrement. Par exemple, une comparaison systématique de 14 algorithmes de scores différents utilisée précédemment pour opérationnaliser la charge allostatique n’a révélé que des écarts marginaux quant à la capacité de prédire des résultats en matière de santéNote 26. Néanmoins, grâce au maintien dans une plus grande mesure de la position relative des personnes au sein d’une population pour chaque mesure, les scores continus peuvent être utiles pour établir des liens entre les facteurs de stress et les résultats en matière de santé. Un élément à prendre en considération est donc la question de savoir si la composition du concept de charge allostatique ou la méthode de calcul (en fonction du dénombrement ou continu) peut avoir une incidence sur les liens avec les facteurs de stress ou les résultats d’intérêt. Un statut socioéconomique moins favorable, comme un indicateur de l’exposition aux facteurs de stress, a souvent été associé à des scores de charge allostatique plus élevésNote 8, y compris au sein de la population canadienneNote 7. L’importance des liens a été maintenue lors du recours au RTH, au RTG ou à la CT, ce qui indique, à tout le moins pour les liens entre les scores de charge allostatique et le niveau de scolarité ou le revenu du ménage, que l’incidence de la substitution des variables était minime.

La présente étude repose sur un ensemble de données important pour établir un indice harmonisé de charge allostatique pouvant être appliqué à l’ensemble des cycles de l’ECMS. Il existe néanmoins certaines limites qui s’appliquent généralement aux efforts visant à opérationnaliser la charge allostatique. On tente toujours de déterminer si les mesures devraient être pondérées différemment. Bien que la présente étude ait utilisé une approche à pondération égale ayant été couramment appliquée ailleurs, des efforts récents visant à cerner des mesures qui pourraient plus ou moins exercer une influenceNote 27, Note 28 peuvent fournir des renseignements importants pour orienter les travaux futurs dans ce domaine. L’importance relative des mesures peut varier en fonction de l’âge, du sexe, de l’origine ethnique et d’autres facteursNote 29. Par conséquent, bien que les mesures choisies soient conformes à celles couramment utilisées dans les grandes enquêtes de la charge allostatique sur la populationNote 10, certaines mesures peuvent être plus ou moins appropriées pour certaines populations.

Les résultats de la présente étude montrent que le RTG peut servir d’indicateur métabolique de remplacement convenable pour le RTH, fournissant un indice de charge allostatique harmonisé pouvant être appliqué aux études dans l’ensemble des cycles de l’ECMS, ainsi qu’aux fins de comparaison avec d’autres enquêtes ayant recueilli des mesures semblables. Il convient de mentionner qu’une étude récente dans laquelle on compare la capacité prédictive de diverses formules de charge allostatique a révélé qu’un concept employant cinq mesures utilisées dans le cadre de la présente étude, soit la CRP, la FCR, le HDL, la HbA1c et, notamment, le RTG, ont permis de prédire la mortalité au moins aussi bien que les indices comportant un plus grand nombre de mesuresNote 30. De telles constatations laissent entendre que les principales mesures qui ont servi dans la présente étude et qui sont accessibles dans plusieurs enquêtes fournissent ensemble une mesure pertinente en matière de santé pour évaluer les effets de l’exposition aux facteurs de stress.

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