Rapports sur la santé
L’infection à la COVID-19 dans la population canadienne à domicile

par Tracey Bushnik, Steven Earl, Jonathan Cabot et Janine Clarke

Date de diffusion : le 20 avril 2022

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202200400003-fra

Résumé

Contexte

Certains groupes de population sont confrontés à une charge d’exposition disproportionnée à la COVID-19. Cette étude a examiné les caractéristiques des Canadiens vivant dans des ménages privés à l’automne 2020 et à l’hiver 2021 qui avaient été infectés par la COVID-19.

Données et méthodes

À l’aide d’un questionnaire en ligne et d’un prélèvement sanguin par piqûre au doigt effectué à domicile, l’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 a été conçue pour estimer la prévalence de l’infection à la COVID-19 chez les membres de ménages privés au Canada. Les données ont été recueillies auprès de répondants âgés d’un an ou plus dans les 10 provinces et dans les capitales des trois territoires, de novembre 2020 à avril 2021. Des statistiques descriptives et une régression logistique ont été utilisées pour déterminer les caractéristiques associées à une séropositivité pour une infection antérieure à la COVID-19. On a examiné les différences selon le genre dans les associations observées.

Résultats

Après correction pour tenir compte des covariables, le jeune âge et l’appartenance à une minorité visible étaient associés à une probabilité accrue d’être séropositif pour une infection antérieure à la COVID-19. Pour les hommes, le fait d’être membre d’une minorité visible, d’être moins instruit et de vivre dans des immeubles à logements multiples augmentait la probabilité d’être séropositif. Les femmes étaient plus susceptibles d’avoir été séropositives si elles travaillaient dans le secteur des soins de santé en contact direct avec d’autres personnes.

Interprétation

Pendant que le Canada traverse la cinquième vague de la pandémie, le fait de comprendre qui était le plus susceptible d’être infecté au cours des vagues précédentes peut contribuer aux efforts continus de santé publique visant à arrêter la transmission de la maladie.

Mots-clés

fardeau, COVID-19, exposition, pandémie, SRAS-CoV-2, séroprévalence, genre

Auteurs

Tracey Bushnik travaille à la Division de l’analyse de la santé de la Direction des études analytiques et de la modélisation de Statistique Canada. Steven Earl, Jonathan Cabot et Janine Clarke travaillent au Centre de données sur la santé de la population de Statistique Canada.

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet ?

  • Certains groupes de population sont confrontés à une charge d’exposition disproportionnée à la COVID-19.
  • La séroprévalence et des études de cas confirmés dans le monde entier montrent que les personnes en âge de travailler, appartenant à des groupes marginalisés sur le plan racial et occupant des postes essentiels, y compris dans le secteur des soins de santé, courent un risque accru d’infection.
  • L’arrêt de la transmission de la COVID-19 demeure une priorité en matière de santé publique.

Ce qu’apporte l’étude ?

  • L’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 (ECSAC) est la première du genre à fournir des renseignements à l’échelle nationale sur la séroprévalence de l’infection à la COVID-19 chez les personnes vivant dans des ménages privés au Canada.
  • La présente étude utilise l’ECSAC pour étudier les caractéristiques associées à une infection antérieure à la COVID-19.
  • Les jeunes et les personnes appartenant à une minorité visible étaient respectivement près de deux fois plus susceptibles d’avoir contracté la COVID-19 que les personnes plus âgées ou n’appartenant pas à une minorité visible. Les hommes et les femmes qui avaient déjà été infectés présentaient des différences selon l’appartenance à une minorité visible, le type de logement, le niveau de scolarité et la situation d’emploi. Une proportion importante de personnes ayant déjà été atteintes de la COVID-19 et qui ont déclaré n’avoir reçu aucun résultat positif à un test par écouvillonnage nasal ou dans la gorge a également indiqué n’avoir éprouvé aucun symptôme.

End of text box

Introduction

Depuis le début de la pandémie, des études menées dans le monde entier ont révélé que certains groupes de population sont confrontés à une charge d’exposition disproportionnée à la COVID-19. Il s’agit notamment des personnes en âge de travailler, des membres de groupes marginalisés sur le plan racial ou des personnes qui sont désavantagées sur le plan social et des travailleurs de la santéNote 1Note 2Note 3. Non seulement ces groupes sont exposés à un risque accru d’infection, mais certains peuvent aussi rencontrer des obstacles aux tests de dépistage de la COVID-19Note 4 et à la vaccinationNote 5. Des différences selon le genre et le sexe en matière d’exposition et de vulnérabilité ont également été signalées, mais les résultats ont varié d’un pays à l’autreNote 6.

Le risque d’exposition varie selon ces caractéristiques pour un certain nombre de raisons. Il peut varier selon le genre en raison des différences de comportement professionnel, de prise de risques et de recherche de santé, et le genre peut influencer la réponse immunitaire d’une personne ou sa capacité de résister à l’infectionNote 6. Les jeunes et les personnes en âge de travailler ont une probabilité accrue d’exposition en raison d’un plus grand nombre de contacts avec des non-membres du ménage et d’un comportement social actif à l’école, au travail ou en prenant soin d’autruiNote 7. Le fait de faire partie d’un groupe racisé ou d’une minorité visible est associé à un risque d’exposition accru en raison de la probabilité accrue de vivre dans des environnements résidentiels à risque élevé et de pratiquer des métiers à risque élevéNote 8Note 9. Le logement peut contribuer en raison d’une exposition accrue par le partage de superficies d’habitation ou de commodités dans le même ménage;Note 10 dans des immeubles à logements multiples ou dans des collectivités plus densément peupléesNote 8. Le fait de travailler dans le secteur des soins de santé ou dans d’autres professions essentielles peut contribuer à une augmentation de l’exposition par des contacts plus fréquents et plus étroits avec d’autres personnes susceptibles d’être infectéesNote 11.

Au Canada, la première vague de la pandémie a commencé en mars 2020 et a culminé à la mi-avril 2020Note 12 (figure 1). À ce moment-là, les éclosions dans les établissements de soins de longue durée étaient à l’origine de la majorité des décès liés à la COVID-19Note 13. La deuxième vague est apparue en août 2020 et a atteint son paroxysme au début de janvier 2021, suivie de près par la troisième vague qui a culminé en avril 2021Note 12. Les estimations hebdomadaires provisoires de la surmortalité, c’est-à-dire une mortalité supérieure au niveau attendu qui est directement ou indirectement liée à la pandémie, révèlent que plus de 9 000 surdécès se sont produits au Canada pendant la deuxième vague, les deux tiers étant survenus dans le groupe des 65 ans et plusNote 14. Les efforts de vaccination ont commencé vers la fin de décembre 2020, la priorité étant accordée aux personnes à risque élevé en raison de l’approvisionnement initial limité en vaccins. De décembre 2020 au début d’avril 2021, environ 15 % des Canadiens (environ 5,8 millions de personnes) – principalement des adultes âgés de 80 ans et plus, des résidents d’établissements collectifs et du personnel chargé de fournir des soins aux aînés, des travailleurs de la santé et des adultes vivant dans les communautés autochtonesNote 15 – ont reçu au moins une dose d’un vaccin contre la COVID-19Note 16.

Figure 1  YYYY

Description de la figure 1

Dans ce graphique à colonnes, chaque colonne représente le nombre quotidien de cas de COVID-19 déclarés du 31 janvier 2020 au 15 avril 2021. Ces colonnes sont superposées avec des parenthèses indiquant les segments temporels de la première, de la deuxième et de la troisième vagues de la pandémie et la période de collecte de l’ECSAC. Une flèche orientée vers la droite indique également le début des efforts de vaccination en cours au Canada.

L’axe vertical est compris entre 0 et 9 000 et indique le nombre de cas déclarés de COVID-19. Les données sur le nombre de cas de COVID-19 proviennent de la Mise à jour quotidienne sur l’épidémiologie de la COVID-19 publiée par l’Agence de la santé publique du Canada. L’axe commence à 0 et augmente par tranche de 1 000 jusqu’à 9 000.

L’axe horizontal représente la période allant du 31 janvier 2020 au 15 avril 2021. Il commence le 31 janvier 2020 et affiche une date à un intervalle d’environ deux semaines jusqu’à la dernière date, soit le 10 avril 2021.

Un crochet fermé avec le titre « Première vague » indique la période allant de la mi-mars 2020 à la mi-juin 2020 environ.

Un crochet fermé avec le titre « Deuxième vague » indique la période allant de la fin-août 2020 à la fin-février 2021 environ.

Un crochet avec le titre « Troisième vague » indique le début de la période (mi-mars 2021) et reste ouvert.

Un crochet fermé avec le titre « Collecte de données de l’ECSAC » indique la période allant de novembre 2020 au 10 avril 2021 environ.

Une flèche orientée vers la droite avec le titre Vaccination commence à la fin de décembre 2020 et pointe à la fin de l’axe horizontal.

La première du genre à l’échelle nationale, l’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 (ECSAC) fournit des renseignements sur la prévalence d’une infection à la COVID-19 antérieure chez les personnes d’un an ou plus vivant dans des ménages privés au Canada. L’ECSAC a recueilli des données provenant d’un questionnaire et des échantillons de gouttes de sang séché au cours des deuxième et troisième vagues de la pandémie, de novembre 2020 à avril 2021 (figure 1). À l’aide de ces données, la présente étude examine les associations entre une ancienne infection à la COVID-19 et les caractéristiques des Canadiens vivant dans des ménages privés. Elle examine également les différences selon le genre dans ces associations. Comme la pandémie en est à sa cinquième vague, la compréhension des tendances passées en matière d’infection à la COVID-19 et l’identification des personnes à risque accru peuvent aider à éclairer les politiques actuelles et futures.

Méthodes

Sources des données

L’Enquête canadienne sur la santé et les anticorps contre la COVID-19 (ECSAC) est transversale. On a utilisé une base de sondage directe pour les personnes âgées de 1 à 24 ans et une base de sondage à plusieurs degrés pour les personnes de 25 ans et plus afin de sélectionner un échantillon de 47 900 personnes vivant dans des ménages privés dans les 10 provinces et dans les capitales des trois territoires. On a demandé aux répondants sélectionnés de remplir un questionnaire électronique (QE) en ligne et de subir à domicile un prélèvement sanguin par piqûre au doigt, appelé prélèvement de gouttes de sang séché. Après avoir rempli le QE, on a demandé aux répondants de remplir le test de prélèvement de gouttes de sang séché et de le poster à l’aide de l’enveloppe préadressée fournie. Les données ont été recueillies de novembre 2020 à avril 2021, le gros de la collecte ayant été effectué en janvier et en février 2021 (86 %). On a ainsi obtenu 11 026 réponses au questionnaire et au test des gouttes de sang séché pour un taux de réponse combiné de 23 %. On a produit un facteur de pondération tenant compte du plan d’échantillonnage complexe et des non-réponses. Par conséquent, les estimations pondérées de l’ECSAC sont représentatives de la population cible. L’ECSAC n’inclut pas les personnes vivant dans les réserves et les autres établissements autochtones dans les provinces, les personnes vivant dans les bases des Forces canadiennes, la population vivant en établissement ou les résidents de certaines régions éloignées – ces groupes représentant environ 3 % de la population canadienne âgée d’un an ou plus. On peut trouver des détails sur la conception et la pondération de l’ECSAC dans le guide de l’utilisateurNote 17.

La présente analyse a exclu 206 répondants qui étaient séropositifs pour la vaccination ou qui ont déclaré être vaccinés. L’échantillon analytique final comprenait 10 820 répondants, dont 207 avaient obtenu un résultat positif au test de dépistage d’anticorps indiquant une infection antérieure à la COVID-19.

Mesures

Séropositif pour une infection antérieure à la COVID-19

Des tests de gouttes de sang séché terminés ont été envoyés à deux laboratoires de référence qui ont utilisé un essai d’immunoabsorption enzymatique (test ELISA) à chimioluminescence de format 384 puits (ELISA) pour tester les échantillons aux fins de détection des anticorps IgG dirigés contre trois antigènes : le trimère de la protéine Spike du SRAS-CoV-2 (S), le domaine de liaison au récepteur de la protéine Spike et de la nucléocapside (N). Le personnel du laboratoire a suivi des procédures opérationnelles normalisées et des protocoles de dosage uniforme afin d’assurer des résultats semblables et un rendement constant. Des détails sur les protocoles et les procédures figurent dans le guide de l’utilisateur de l’ECSACNote 17.

Un répondant dont le résultat de gouttes de sang séché était positif pour deux tests d’antigène ou plus et qui n’a pas déclaré avoir reçu de vaccin contre la COVID-19 a été jugé séropositif pour les anticorps contre le SRAS-CoV-2 en raison d’une infection antérieure à la COVID-19.

Covariables

Des questions sociodémographiques et liées à la COVID-19 ont été posées aux répondants dans le QE. Le sexe à la naissance et le genre étaient égaux pour 99,5 % de l’échantillon analytique et 100 % de ceux qui étaient séropositifs. Cette étude a examiné le genre (homme, femme), les groupes d’âge (de 1 à 19 ans, de 20 à 59 ans et 60 ans et plus), le niveau de scolarité le plus élevé dans le ménage (diplôme d’études postsecondaires ou non), la taille du ménage (une, deux, trois ou quatre personnes ou plus), la consommation de tabac (non, oui) et le nombre de problèmes de santé chroniques (aucun, un, deux ou plus). L’appartenance à une minorité visible a été attribuée si le répondant a déclaré une origine culturelle ou raciale non blanche.

Les quintiles de revenu des ménages après correction ont été calculés à l’aide d’une version modifiée de la méthode de note d’équivalence, où le revenu total du ménage est ajusté en fonction d’un facteur de pondération fondé sur le nombre de personnes dans le ménageNote 18.

Les types d’immeubles à logements multiples comprennent les duplex, les appartements dans des immeubles à faible hauteur (de moins de cinq étages) ou les appartements dans des tours d’habitation (de cinq étages ou plus) par opposition aux maisons individuelles, doubles, en rangée ou en terrasse.

On a posé aux répondants qui ont déclaré travailler en contact direct avec d’autres personnes (pas virtuellement ou par téléphone) la question sur leur profession et on les a classés dans la catégorie des soins de santé si leur code du premier niveau de la Classification nationale des professions (CNP) 2016 était « 3 ». Si ce n’était pas le cas, ils étaient catégorisés comme exerçant une profession autre que celle des soins de santé. Les répondants de moins de 15 ans, les répondants qui n’avaient pas de contact direct avec d’autres personnes ou les répondants qui n’avaient pas de travail étaient tous réunis dans la même catégorie de situation d’emploi.

Les répondants ont été catégorisés comme ayant obtenu un résultat positif au test de dépistage par écouvillonnage nasal ou de la gorge s’ils ont déclaré avoir reçu un résultat positif ou comme n’ayant pas obtenu de résultat positif s’ils ont déclaré avoir reçu un résultat négatif ou n’avoir jamais subi de test par écouvillonnage nasal ou de la gorge.

Les répondants ont été catégorisés comme n’ayant pas déclaré de symptômes de la COVID-19 au cours des six derniers mois s’ils ont répondu non à chacun des symptômes suivants : toux, fièvre, frissons, mal de gorge, essoufflement ou difficulté à respirer, douleur, écoulement nasal, nausées, vomissements ou diarrhée; mal de tête, faiblesse générale ou nouvelle perte de goût ou d’odorat.

Techniques d’analyse

Des proportions, des différences et des intervalles de confiance (IC) de 95 % ont été estimés pour examiner les caractéristiques des personnes qui ont déjà eu une infection à la COVID-19 par rapport à celles qui n’en ont pas eu. Des modèles de régression logistique multivariés avec suppression par liste (n = 429 des 10 820 ont été exclus) ont été utilisés pour estimer le lien entre les caractéristiques de la population (genre, groupe d’âge, appartenance à une minorité visible, éducation, revenu, taille du ménage, type de logement et situation d’emploi) et une infection antérieure à la COVID-19. Les estimations après correction de la séroprévalence, les différences, les ratios et les IC de 95 % ont été évalués à partir du modèle complet en calculant les effets marginaux moyens, après correction pour toutes les covariables. D’autres modèles – chacun comportant un terme d’interaction entre le genre et une covariable, après correction pour toutes les covariables restantes – ont permis d’estimer si le lien entre une caractéristique particulière et le résultat différait selon le genre. Des analyses supplémentaires ont permis de déterminer si le tabagisme ou le nombre de problèmes de santé chroniques jouait un rôle dans les différences entre les genres.

Toutes les estimations ont été pondérées à l’aide du facteur de pondération de l’enquête, et la variance d’échantillonnage a été calculée à l’aide des poids bootstrap. L’hypothèse statistique des tests t et des paramètres du modèle a été évaluée à deux niveaux : p < 0,05 et 0,05 ≤ p < 0,10. Toutes les analyses ont été réalisées au moyen de la version 9.4 de SAS et du logiciel SUDAAN 11.0.3 exécutable par SAS.

Résultats

Les personnes appartenant à des ménages privés qui étaient séropositives pour une infection antérieure à la COVID-19 étaient semblables à celles qui étaient séronégatives selon l’éducation, le revenu, le type de logement, le tabagisme et le nombre de problèmes de santé chroniques (tableau 1). Toutefois, une plus faible proportion de personnes infectées étaient âgées de 60 ans et plus par rapport à celles qui n’avaient pas été infectées (14 % par rapport à 27 %) ou vivaient seules (8 % par rapport à 13 %), et une proportion plus élevée appartenant à un groupe de minorité visible (35 % par rapport à 20 %) ou à un ménage de quatre personnes ou plus (52 % par rapport à 42 %). De plus, une proportion plus élevée de personnes infectées ont déclaré avoir éprouvé des symptômes au cours des six mois précédents (61 % par rapport à 35 %) ou avoir obtenu un résultat positif au test par écouvillonnage nasal ou dans la gorge (54 % par rapport à 0,4 %). La figure 2 montre que parmi les personnes séropositives, 76 % de celles qui n’avaient pas de symptômes et 27 % de celles qui avaient des symptômes n’ont déclaré aucun résultat positif antérieur à un test par écouvillonnage. Parmi ceux qui étaient séronégatifs, près de 100 % n’ont déclaré aucun résultat positif au test par écouvillonnage, peu importe la présence de symptômes.


Tableau 1
Caractéristiques des personnes séropositives pour les anticorps contre le SRAS-CoV-2 indiquant une infection antérieure comparativement aux personnes séronégatives, au Canada, de novembre 2020 à avril 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques des personnes séropositives pour les anticorps contre le SRAS-CoV-2 indiquant une infection antérieure comparativement aux personnes séronégatives Répartition de la population, Séropositif pour une infection antérieure par la COVID-19 , Séronégatif pour une infection antérieure par la COVID-19 , Différence
(%), Intervalle de
confiance
de 95 % , n et %
pondération(figurant comme en-tête de colonne).
Répartition de la population
Séropositif pour une infection antérieure par la COVID-19 Séronégatif pour une infection antérieure par la COVID-19 Différence
(%)
Intervalle de
confiance
de 95 %
n %
pondération
Intervalle de
confiance
de 95 %
n %
pondération
Intervalle de
confiance
de 95 %
de à de à de à
Total 205 100,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 10 615 100,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Genre
Femme (réf.) 105 50,0 41,6 58,4 5 870 54,1 52,7 55,4 -4,3 -12,8 4,3
Homme 100 50,0 41,6 58,4 4 710 45,7 44,3 47,0 4,3 -4,3 12,8
Groupe d’âge
60 ans ou plus (réf.) 40 14,4 10,0 20,3 3 160 27,2 21,2 34,2 -12,8Tableau 1 Note § -20,0 -5,6
20 à 59 ans 115 58,9 50,9 66,4 5 500 52,0 46,8 57,1 6,9 -1,7 15,5
1 à 19 ans 50 26,7 20,2 34,4 1 955 20,8 18,0 23,9 5,9 -2,4 14,3
Appartenance à une minorité visible
Non-membre d’une minorité visible (réf.) 145 64,9 56,0 72,9 9 275 79,6 77,9 81,3 -14,7Tableau 1 Note § -23,4 -6,0
Minorité visible 60 35,1 27,1 44,0 1 305 20,4 18,7 22,1 14,7Tableau 1 Note § 6,0 23,4
Niveau de scolarité le plus élevé
Titulaire d’un diplôme d’études postsecondaires (réf.) 170 82,5 73,5 88,9 8 810 83,8 82,4 85,2 -1,4 -8,8 6,1
Sans diplôme d’études secondaires 35 17,5 11,1 26,5 1 790 16,2 14,8 17,6 1,4 -6,1 8,8
Quintile du revenu total du ménage après correction
Quintiles de revenu 2 à 5 (réf.) 170 79,9 72,3 85,9 8 765 80,0 78,8 81,1 0,0 -6,9 6,8
Quintile de revenu 1 (le plus faible) 35 20,1 14,1 27,7 1 850 20,0 18,9 21,2 0,0 -6,8 6,9
Taille du ménage
Une personne (réf.) 25 7,6 4,3 12,9 2 175 12,6 10,7 14,9 -5,1Tableau 1 Note § -9,5 -0,7
Deux personnes 55 22,5 16,6 29,8 3 155 27,9 24,9 31,1 -5,4 -12,7 1,9
Trois personnes 30 17,9 11,8 26,3 1 695 17,4 16,2 18,8 0,5 -6,8 7,7
Quatre personnes ou plus 95 52,0 43,6 60,4 3 590 42,0 37,8 46,4 10,0Tableau 1 Note § 0,4 19,7
Type de logement
Pas un immeuble à logements multiples (réf.) 150 72,2 63,7 79,4 8 185 78,1 76,6 79,6 5,9 -1,9 13,8
Logements multiples 55 27,8 20,6 36,3 2 225 21,9 20,4 23,4 -5,9 -13,8 1,9
Situation d’emploi au cours des six derniers moisTableau 1 Note 
Personne en contact direct ou qui ne travaillait pas (réf.) 115 60,9 52,6 68,6 5 905 64,4 62,3 66,5 -3,5 -11,8 4,7
Profession autre que dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 70 30,3 23,4 38,2 3 990 31,6 29,8 33,5 -1,3 -8,9 6,3
Profession dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 20 8,8 4,6 16,2 545 3,9 3,3 4,7 4,9Tableau 1 Note †† -0,8 10,5
Symptômes signalés au cours des six derniers mois
Non (réf.) 70 38,9 30,6 47,9 6 440 65,5 64,0 67,0 -26,6Tableau 1 Note § -35,3 -17,9
Oui 135 61,1 52,1 69,4 4 175 34,5 33,0 36,0 26,6Tableau 1 Note § 17,9 35,3
Résultat positif au test par écouvillonnage nasal ou dans la gorgeTableau 1 Note 
Non (réf.) 95 46,2 37,7 54,8 10 580 99,6 99,3 99,7 -53,4Tableau 1 Note § -62,0 -44,8
Oui 115 53,8 45,2 62,3 30 0,4 0,3 0,7 53,4Tableau 1 Note § 44,8 62,0
Consomme actuellement du tabac
Non (réf.) 195 90,0 81,5 94,9 9 745 92,3 91,5 93,0 -2,3 -8,8 4,3
Oui 10 10,0 5,1 18,5 830 7,7 7,0 8,5 2,3 -4,3 8,8
Nombre de problèmes de santé chroniques
Aucun (réf.) 145 76,9 69,6 82,8 7 100 71,9 69,6 74,2 4,9 -2,0 11,8
Un 45 17,5 12,4 24,2 2 295 20,0 18,5 21,6 -2,5 -8,5 3,6
Deux ou plus 15 5,6 2,8 10,8 990 8,1 7,0 9,3 -2,5 -6,4 1,5

Figure 2  YYYY

Tableau de données de la figure 2 
Tableau de données du Graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du Graphique 2 Séropositif, Séronégatif, Symptômes et Aucun symptôme, calculées selon proportion unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Séropositif Séronégatif
Symptômes Aucun symptôme Symptômes Aucun symptôme
proportion
Test positif 72,8 24,0 0,6 0,4
Intervalle de confiance de 95 %
Supérieur 8,2 14,0 0,5 0,3
Inférieur 10,8 10,0 0,3 0,2
Aucun test positif 27,2 76,0 99,4 99,6
Intervalle de confiance de 95 %
Supérieur 10,8 10,0 0,3 0,2
Inférieur 8,6 14,0 0,5 0,3

Le tableau 2 présente les estimations, les différences et les ratios sans correction (colonne A) et après correction (colonnes B à D) de la séroprévalence. Après la prise en compte du genre, de l’appartenance à une minorité visible, du niveau de scolarité, du revenu, de la taille du ménage, du type de logement et de la situation d’emploi, les personnes de moins de 60 ans présentaient une séroprévalence moyenne ajustée plus élevée d’une infection passée. Les ratios de prévalence après correction (colonne D) indiquent que les personnes de moins de 20 ans étaient 1,9 fois plus nombreuses (IC à 95 % : 0,9, 4,1) et entre 20 et 59 étaient 1,7 fois (IC à 95 % : 1.0, 3,0) sont plus susceptibles d’avoir été infectés que les personnes de 60 ans et plus. De plus, les personnes qui ont déclaré faire partie d’une minorité visible étaient 1,7 fois (IC à 95 % : 1.1, 2.5) plus susceptibles d’avoir été infectées à la COVID-19 que ceux qui n’appartenaient pas à minorité visible, quelles que soient les autres caractéristiques.


Tableau 2
Séroprévalence pour les anticorps contre le SRAS-CoV-2 sans correction et après correction pour tenir compte d’une infection antérieure, au Canada, de novembre 2020 à avril 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Séroprévalence pour les anticorps contre le SRAS-CoV-2 sans correction et après correction pour tenir compte d’une infection antérieure Séroprévalence sans correction, Séroprévalence après correction, (A), (B), (C), (D), %, Intervalle de confiance de 95 % , Différence (%) et Ratio(figurant comme en-tête de colonne).
Séroprévalence sans correction Séroprévalence après correction
(A) (B) (C) (D)
% Intervalle de confiance de 95 % % Intervalle de confiance de 95 % Différence (%) Intervalle de confiance de 95 % Ratio Intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à de à
Genre
Femme (réf.) 2,4 1,8 3,3 2,4 1,8 3,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Homme 2,9 2,2 3,7 3,0 2,3 3,9 0,6 -0,3 1,4 1,2 0,9 1,8
Groupe d’âge
60 ans ou plus (réf.) 1,4 0,9 2,2 1,7 1,0 2,7 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
20 à 59 ans 2,9 2,2 3,9 2,9 2,2 3,8 1,2Tableau 2 Note § 0,3 2,1 1,7 1,0 3,0
1 à 19 ans 3,3 2,4 4,6 3,2 2,2 4,7 1,6Tableau 2 Note § 0,1 3,0 1,9 0,9 4,1
Appartenance à une minorité visible
Non-membre d’une minorité visible (réf.) 2,2 1,6 2,8 2,3 1,8 3,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Minorité visible 4,4 3,2 6,1 3,9 2,7 5,5 1,6Tableau 2 Note § 0,3 2,8 1,7 1,1 2,5
Niveau de scolarité le plus élevé
Titulaire d’un diplôme d’études postsecondaires (réf.) 2,6 2,0 3,4 2,5 1,9 3,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sans diplôme d’études secondaires 2,8 1,9 4,2 3,6 2,4 5,4 1,1 -0,6 2,7 1,4 0,8 2,5
Quintile du revenu total du ménage après correction
Quintiles de revenu 2 à 5 (réf.) 2,6 2,1 3,3 2,8 2,2 3,5 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Quintile de revenu 1 (le plus faible) 2,6 1,6 4,1 2,4 1,4 3,9 -0,4 -1,4 0,6 0,9 0,6 1,3
Taille du ménage
Une personne (réf.) 1,6 0,9 2,9 1,7 0,9 3,3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Deux personnes 2,1 1,4 3,2 2,5 1,6 3,8 0,8 -0,4 2,0 1,5 0,7 3,4
Trois personnes 2,7 1,6 4,5 2,8 1,6 4,7 1,1 -0,4 2,6 1,6 0,6 4,1
Quatre personnes ou plus 3,2 2,5 4,0 3,0 2,3 3,9 1,3Tableau 2 Note § 0,0 2,6 1,8 0,7 4,5
Type de logement
Pas un immeuble à logements multiples (réf.) 2,4 1,9 3,2 2,5 1,9 3,2 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Logements multiples 3,3 2,3 4,8 3,6 2,4 5,2 1,1 -0,2 2,4 1,5 0,9 2,3
Situation d’emploi au cours des six derniers moisTableau 2 Note 
Personne pas en contact direct ou qui ne travaillait pas (réf.) 2,5 1,9 3,2 2,6 2,0 3,4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Profession autre que dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 2,5 1,8 3,6 2,5 1,7 3,6 -0,1 -1,0 0,8 1,0 0,7 1,4
Profession dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 5,7 2,7 11,8 6,0 2,8 12,4 3,4 -0,4 7,3 2,3 1,1 4,9

Le tableau 3 présente l’effet du genre sur les associations observées. Après correction pour tenir compte de la covariable, la séroprévalence moyenne ajustée plus élevée chez ceux qui ont déclaré appartenir à une minorité visible touchait principalement les hommes et non les femmes. Les hommes des minorités visibles étaient 2,5 fois plus susceptibles (IC à 95 % : 1,4, 4,2) avoir été infectés que les hommes non membres d’une minorité visible, mais la différence était faible chez les femmes. Les hommes qui vivaient dans des immeubles à logements multiples étaient deux fois plus susceptibles (IC à 95 % : 1,2, 3,6) d’avoir été infectés que ceux qui ne vivaient pas dans un immeuble à logements multiples, mais il n’y avait aucun lien entre le type de logement et l’infection chez les femmes. Les résultats révèlent également que les hommes n’ayant pas obtenu de diplôme d’études postsecondaires étaient vraisemblablement deux fois plus susceptibles (IC à 95 % : 1,0, 3,9) d’avoir été infectés que les hommes plus instruits, et que les femmes qui occupaient un poste dans le secteur de la santé en contact direct avec d’autres personnes pouvaient être 2,5 fois plus susceptibles (IC à 95 % : 1,0, 6,2) d’avoir été infectées comparativement aux femmes qui n’avaient pas été en contact direct avec d’autres personnes.


Tableau 3
Interaction entre le genre et d’autres caractéristiques de la séroprévalence corrigée par modèle pour l’anticorps contre le SRAS-CoV-2 en raison d’une infection antérieure, au Canada, de novembre 2020 à avril 2021
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Interaction entre le genre et d’autres caractéristiques de la séroprévalence corrigée par modèle pour l’anticorps contre le SRAS-CoV-2 en raison d’une infection antérieure Séroprévalence après correction, Femmes, Hommes, %, Intervalle de confiance de 95 % et Ratio(figurant comme en-tête de colonne).
Séroprévalence après correction
Femmes Hommes
% Intervalle de confiance de 95 % Ratio Intervalle de confiance de 95 % % Intervalle de confiance de 95 % Ratio Intervalle de confiance de 95 %
de à de à de à de à
Groupe d’âge
60 ans ou plus (réf.) 1,4 0,5 3,8 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,0 1,2 3,2 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
20 à 59 ans 2,7 1,9 3,8 1,9 0,3 12,8 3,1 2,1 4,6 1,6 0,8 3,0
1 à 19 ans 2,8 1,7 4,7 2,0 0,2 18,4 3,7 2,2 6,3 1,9 0,8 4,2
Appartenance à une minorité visible
Non-membre d’une minorité visible (réf.) 2,4 1,7 3,3 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,2 1,6 3,1 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Minorité visible 2,5 1,4 4,5 1,1 0,6 2,0 5,4 3,5 8,3 2,5 1,4 4,2
Niveau de scolarité le plus élevé
Titulaire d’un diplôme d’études postsecondaires (réf.) 2,5 1,8 3,5 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,6 1,9 3,7 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Sans diplôme d’études secondaires 2,1 1,2 3,7 0,9 0,4 1,9 5,2 3,0 8,9 2,0 1,0 3,9
Quintile du revenu total du ménage après correction
Quintiles de revenu 2 à 5 (réf.) 2,7 2,0 3,7 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,9 2,1 3,9 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Quintile de revenu 1 (le plus faible) 1,6 0,7 3,3 0,6 0,3 1,2 3,4 1,8 6,2 1,2 0,7 2,1
Taille du ménage
Une personne (réf.) 2,2 0,9 5,3 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 1,0 0,4 2,7 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Deux personnes 2,0 1,0 3,8 0,9 0,3 2,9 3,2 2,0 5,1 3,2 0,5 22,5
Trois personnes 2,3 1,0 5,4 1,0 0,3 4,2 3,3 1,7 6,5 3,3 0,4 24,0
Quatre personnes ou plus 2,8 1,9 4,1 1,3 0,3 5,7 3,2 2,2 4,8 3,2 0,6 17,1
Type de logement
Pas un immeuble à logements multiples (réf.) 2,4 1,7 3,5 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,5 1,8 3,4 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Logements multiples 2,4 1,4 4,0 1,0 0,5 2,0 5,0 3,1 8,1 2,0 1,2 3,6
Situation d’emploi au cours des six derniers moisTableau 3 Note 
Personne pas en contact direct ou qui ne travaillait pas (réf.) 2,4 1,6 3,6 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 2,7 2,0 3,7 ref Note ...: n'ayant pas lieu de figurer Note ...: n'ayant pas lieu de figurer
Profession autre que dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 1,9 1,2 2,9 0,8 0,4 1,5 3,1 1,9 5,1 1,2 0,7 1,9
Profession dans le secteur de la santé ou comportant un contact direct avec d’autres personnes 6,1 2,4 14,5 2,5 1,0 6,2 4,1 1,5 10,6 1,5 0,6 4,1

Analyse

L’ECSAC a signalé qu’environ 2,6 % des Canadiens vivant dans des ménages privés de novembre 2020 à avril 2021 avaient des anticorps de SRAS-CoV-2 dans leur sang indiquant une infection antérieureNote 19. La présente analyse a révélé que le jeune âge et l’appartenance à une minorité visible étaient associés à une probabilité accrue d’infection passée, quelles que soient les autres caractéristiques. Elle a également révélé que le genre avait modifié les associations entre le fait de faire partie d’un groupe de minorité visible, de vivre dans un immeuble à logements multiples, de n’avoir pas fait d’études postsecondaires ou de travailler dans le secteur de la santé en contact direct avec d’autres personnes et la probabilité d’une infection antérieure; après correction en fonction de la covariable.

La constatation selon laquelle le risque d’infection est plus élevé chez les jeunes correspond aux résultats d’autres études. Bien que la vulnérabilité des personnes plus âgées soit plus forte, les jeunes sont plus exposés à la COVID-19 à l’école, au travail ou en prenant soin d’autruiNote 7Note 20.

Une prévalence plus élevée de la COVID-19 a été observée chez les membres de groupes racisés au Canada et dans d’autres pays comme les États-Unis et le Royaume-UniNote 2Note 21Note 22Note 23. La présente étude a révélé une probabilité accrue d’infection chez les personnes qui ont déclaré appartenir à une minorité visible, mais principalement chez les hommes et non chez les femmes. Les différences entre les genres en matière de comportements liés à la santé et d’état de santé peuvent en partie expliquer ce constat. Une méta-analyse de 57 études provenant principalement de Chine a révélé une prévalence plus élevée de tabagisme et de comorbidités chez les hommes, et qu’elle était associée à une prévalence accrue de la COVID-19Note 24. Dans des analyses supplémentaires, la présente étude a également indiqué qu’une proportion plus élevée d’hommes appartenant à une minorité visible fumaient (8 %) et avaient déclaré au moins un problème de santé chronique (22 %), comparativement aux femmes appartenant à une minorité visible (1,5 % et 15 % respectivement).

Les interactions dans les aires communes comme les ascenseurs, les escaliers et les buanderies dans les immeubles à logements multiples représentent une possibilité de transmission des infectionsNote 25. La présente étude a révélé une probabilité accrue d’infection chez les hommes, mais pas chez les femmes, qui vivaient dans des immeubles à logements multiples. Les immeubles à logements multiples où habitent des hommes peuvent avoir été différents d’une façon qui a augmenté le risque d’exposition (p. ex, nombre d’ascenseurs, nombre d’étages, nombre d’espaces partagés), ou il peut s’agir d’autres différences. Par exemple, une proportion plus élevée d’hommes que de femmes vivant dans des immeubles à logements multiples fumaient (13 % par rapport à 8 %), un comportement qui a été associé à un risque accru d’infectionNote 24. La présente étude a également révélé que les hommes qui n’avaient pas obtenu de diplôme d’études postsecondaires étaient plus susceptibles d’avoir été infectés, mais pas les femmes. Une étude fondée sur des enquêtes transversales répétées a indiqué qu’un niveau de scolarité plus faible chez les hommes, mais pas chez les femmes, était associé à une connaissance moins factuelle de la COVID-19. Une connaissance moins factuelle a ensuite été associée à une adhésion plus faible à certains comportements de protectionNote 26, ce qui pourrait à son tour accroître le risque d’exposition à la COVID-19Note 27.

Un risque d’infection accru chez les travailleurs de la santé a été signalé dans le monde entierNote 1Note 28. La présente étude a révélé que les femmes, mais pas les hommes, travaillant dans le secteur des soins de santé en contact direct avec d’autres personnes étaient plus susceptibles d’avoir été infectées que celles qui n’avaient pas travaillé en contact direct avec d’autres personnes. Cette constatation liée au genre pourrait être liée au type de profession. Dans la présente étude, la profession la plus courante chez les femmes travaillant dans le secteur des soins de santé était celle d’infirmière autorisée (29 %) ou d’aide-soignante, services aux patients (16 %), rôles associés à des établissements de soins et à un risque d’exposition plus élevé à la COVID-19Note 29. Par contre, la profession la plus courante chez les hommes du secteur de la santé en contact direct avec d’autres personnes était celle de pharmacien (15 %) ou d’omnipraticien ou médecin de famille (14 %).

Cette étude a également révélé que 4 personnes sur 10 qui étaient séropositives en raison d’une infection antérieure ont déclaré n’avoir éprouvé aucun symptôme au cours des six mois précédents. De plus, les trois quarts de ces personnes ont déclaré n’avoir jamais obtenu aucun résultat positif à un test de dépistage par écouvillonnage nasal ou dans la gorge. Globalement, ces résultats mènent à la question de l’infection asymptomatique et du défi que représente la prévention de la transmission lorsque les personnes ne savent pas qu’elles sont atteintes du virus.

Le contexte de la COVID-19 continue d’évoluer au Canada. Les vaccins contre la COVID-19 sont maintenant largement disponibles et, à ce jour, environ 85 % des Canadiens de 5 ans et plus sont entièrement vaccinésNote 16. Néanmoins, certains groupes qui étaient plus à risque selon l’ECSAC peuvent continuer d’être plus à risque en raison de l’arrivée de nouveaux variants préoccupants, de l’hésitation à se faire vacciner ou de taux de vaccination plus faiblesNote 16Note 30.

Forces et limites

L’un des principaux points forts de cette étude est qu’elle est fondée sur une enquête nationale représentative menée auprès des Canadiens – l’état antérieur d’infection à la COVID-19 ayant été déterminé au moyen d’une combinaison de données provenant d’un questionnaire et d’un test sanguin. Sa principale limite est son nombre réduit de répondants séropositifs. Cela s’est traduit par une diminution de l’efficacité statistique et des IC élargis autour des estimations, et a empêché de procéder à une désagrégation plus poussée des résultats (p. ex. par type de profession, par groupe de minorité visible). De plus, l’ECSAC recommande que la composante de variance supplémentaire provenant de la sensibilité et de la spécificité des tests de laboratoire soit intégrée aux estimations de la séroprévalencNote 17. Toutefois, la méthode proposée n’a pu être suivie, car elle ne se rapporte pas à la séroprévalence ajustée selon le modèle. Par conséquent, même si la sensibilité et la spécificité des tests utilisés dans le cadre de l’ECSAC ont été estimées à 100 %Note 17, les résultats présentés ici peuvent ne pas refléter la variance ptotale associée aux estimations de la séroprévalence. De plus, malgré les ajustements et les étalonnages pris en compte dans les facteurs de pondération de l’enquête, il y a toujours un risque de biais de non-réponse dans les estimations de l’enquête en raison du nombre élevé de non-réponses à l’ECSAC.

Conclusion

Le fait d’être un homme jeune, appartenant à une minorité visible ou ne possédant pas de diplôme d’études postsecondaires, ou vivant dans un immeuble à logements multiples ou d’être une femme travaillant dans le secteur de la santé en contact direct avec d’autres personnes constituait des caractéristiques associées à une probabilité accrue d’infection antérieure à la COVID-19, lors de la période allant de l’automne 2020 à l’hiver 2021 au Canada. Pendant que le pays traverse la cinquième vague de la pandémie, le fait de comprendre qui était le plus susceptible d’être infecté au cours des vagues précédentes peut aider les efforts continus en matière de santé publique visant à arrêter la transmission de la COVID-19.

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