Rapports sur la santé
Les changements dans les facteurs de risque associés aux maladies chroniques et les habitudes d’activités physiques actuelles chez les adultes canadiens vivant avec ou sans enfant pendant la pandémie de COVID-19

par Alessandra T. Andreacchi, Yulika Yoshida-Montezuma, Rachel C. Colley, Brendan T. Smith, Leigh M. Vanderloo et Laura N. Anderson

Date de diffusion : le 20 avril 2022

DOI: https://www.doi.org/10.25318/82-003-x202200400001-fra

Résumé

Contexte

La population canadienne a été durement touchée par la pandémie de COVID-19; les adultes vivant avec des enfants peuvent avoir été touchés de façon disproportionnée. L’objectif de la présente étude était de décrire l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques ainsi que des habitudes d’activités physiques actuelles chez les adultes vivant avec ou sans enfant de moins de 18 ans.

Données et méthodologie

Une étude transversale répétée a été effectuée, à l’aide de données recueillies auprès de Canadiens âgés de 15 ans ou plus, par l’intermédiaire de la Série d’enquêtes sur les perspectives canadiennes (SEPC) fin mars (SEPC1, N = 4 383), début mai (SEPC2, N = 4 367) et mi-juillet 2020 (SEPC4, N = 4 050). Cette analyse incluait des participants âgés de 25 ans ou plus. À trois reprises au cours de 2020, les participants ont déclaré avoir augmenté ou diminué, ou n’avoir pas modifié, leur consommation d’alcool, de tabac et de malbouffe ou de sucreries ainsi que leur temps passé sur un écran et s’ils faisaient actuellement de l’exercice à l’intérieur ou à l’extérieur. Les comportements ont été comparés chez les adultes vivant avec ou sans enfant; les rapports de cotes (RC) non corrigés et les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été estimés à l’aide d’une régression logistique.

Résultats

La présence d’un enfant dans le ménage était associée à une probabilité plus élevée de consommation accrue d’alcool (comparativement à une diminution ou à aucun changement) aux trois temps de l’enquête, de consommation de malbouffe et de sucreries à SEPC1 (RC : 1,69; IC à 95 % : 1,09 à 2,60) et du temps passé sur Internet à SEPC1 (RC : 1,59; IC à 95 % : 1,05 à 2,41) et SEPC4 (RC : 1,56; IC à 95 % : 1,05 à 2,29). Comparativement aux personnes plus âgées (55 ans et plus), les adultes plus jeunes (âgés de 25 à 54 ans) étaient plus susceptibles d’enregistrer des augmentations des facteurs de risque de maladies chroniques, peu importe la présence d’un enfant dans le ménage.

Interprétation

Une proportion substantielle d’adultes canadiens ont déclaré une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques pendant la pandémie; des augmentations plus importantes ont été observées chez les adultes vivant avec un enfant que chez ceux vivant sans enfant. Des interventions en santé publique sont nécessaires de toute urgence pour atténuer les répercussions à long terme de la pandémie sur la santé de la population.

Mots-clés

maladie chronique, alcool, exercice physique, écran, malbouffe, régime alimentaire, COVID-19

Auteurs

Alessandra T. Andreacchi (andreaat@mcmaster.ca) et Yulika Yoshida-Montezuma travaillent au Department of Health Research Methods, Evidence and Impact de l’Université McMaster de Hamilton (Ontario). Rachel C. Colley travaille à la Division de l’analyse de la santé de la Direction des études analytiques et de la modélisation de Statistique Canada, à Ottawa. Brendan T. Smith travaille à Santé publique Ontario et à la Dalla Lana School of Public Health de l’Université de Toronto, à Toronto (Ontario). Leigh M. Vanderloo travaille à ParticipACTION, à Toronto (Ontario) et à l’École d’ergothérapie de l’Université Western Ontario, à London (Ontario). Laura N. Anderson travaille au Department of Health Research Methods, Evidence and Impact et au Centre for Health Economics and Policy Analysis de l’Université McMaster, à Hamilton (Ontario).

Début de l'encadré

 

Ce que l’on sait déjà sur le sujet ?

  • La pandémie de COVID-19 a eu des répercussions sur la capacité de la population canadienne à maintenir des habitudes et des comportements sains.
  • Les adultes vivant avec des enfants ont dû faire face à des défis uniques pendant la pandémie, car ils étaient tenus de s’acquitter de multiples responsabilités (p. ex. travailler à la maison tout en prenant soin des enfants); ce qui peut avoir eu une incidence disproportionnée sur leur capacité à maintenir des habitudes et des comportements sains.

Ce qu’apporte l’étude ?

  • Depuis le début de la pandémie, une forte proportion d’adultes canadiens ont déclaré une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques. Les adultes vivant avec un enfant étaient plus susceptibles de déclarer une augmentation de la consommation de malbouffe, d’alcool et de sucreries, ainsi que de leur navigation sur Internet au cours des cinq premiers mois de la pandémie, comparativement aux adultes vivant sans enfant.
  • Peu importe la présence d’un enfant dans le ménage, les adultes plus jeunes (âgés de 25 à 54 ans) étaient plus susceptibles d’enregistrer une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, comparativement aux adultes plus âgés (de 55 ans et plus).
  • Des stratégies efficaces sont nécessaires pour cibler et soutenir les ménages ayant des enfants et atténuer les répercussions à long terme de la pandémie sur la santé de la population et le risque de maladies chroniques.

Fin de l'encadré

Introduction

Depuis mars 2020, une approche progressive des mesures de prévention en matière de santé publique a été mise en œuvre pour réduire au minimum la propagation de la COVID-19 au Canada. La vie quotidienne des personnes vivant au Canada a considérablement changé; les voyages et les rassemblements publics ont été restreints, les écoles, les espaces récréatifs extérieurs et les entreprises non essentielles (y compris les centres de conditionnement physique) ont été fermés, et le télétravail a augmenté.Note 1Note 2 Ces restrictions étaient nécessaires pour contrôler la propagation de la COVID-19 et en atténuer les conséquencesNote 3, mais elles peuvent avoir eu une incidence négative sur les comportements influant sur la santé de la population canadienneNote 4. En particulier, de nombreux parents et aidants ont dû assumer de multiples responsabilités, y compris travailler à la maison tout en gardant les enfants ou en soutenant leur apprentissage virtuel; ce qui a pu nuire à leur capacité à maintenir des habitudes de vie et des comportements sainsNote 5Note 6Note 7. Les adultes vivant avec des enfants constituent un groupe à risque élevé, car il a été démontré que le stress familial a une incidence sur les comportements influant sur la santé et la situation des parentsNote 8Note 9. Il est important de comprendre si la pandémie de COVID-19 a eu une incidence disproportionnée sur les habitudes de vie et les comportements des adultes vivant avec des enfants.

Les comportements liés à la santé, y compris la consommation d’alcool et de tabac, une mauvaise alimentation, davantage de temps passé sur des écrans et l’inactivité physique, sont d’importants facteurs de risque de morbidité et de mortalité liées à des maladies chroniquesNote 10Note 11Note 12Note 13. Des données internationales recueillies dès le début de la pandémie suggèrent que les mesures de santé publique prises pendant la pandémie de COVID-19 étaient associées à des habitudes alimentaires malsainesNote 7Note 14Note 15Note 16, à davantage de temps passé sur un écranNote 7Note 15Note 16 et à une réduction de l’activité physiqueNote 7Note 14Note 16Note 17. Les résultats concernant la consommation d’alcoolNote 14Note 15Note 17 et de tabacNote 15Note 17 ne concordent pas, même si ces habitudes peuvent différer selon le sexe et le groupe d’âge. Deux études ont fait état d’une plus grande activité physique, mais aussi de davantage de temps passé sur un écran et d’une plus grande consommation d’alcool et de tabac chez les personnes vivant avec un enfant, comparativement à celles vivant sans enfantNote 15Note 17. Les premiers résultats d’une étude canadienne sur les comportements à risque au sein de familles ont révélé que la majorité des mères et des pères ont déclaré davantage de temps passé sur un écran, une augmentation du grignotage et une diminution de l’activité physique depuis le début de la pandémie de COVID-19; les mères ayant déclaré les plus importants changementsNote 7. Les conclusions d’études antérieures sur ce sujet ont surtout été tirées de plus petits échantillons de commodité à des moments précis au début de la pandémie et n’ont pas tenu compte de l’incidence sur les adultes vivant avec un enfantNote 14Note 16Note 17; une recherche représentative s’étendant au-delà des premiers mois de la pandémie est par conséquent nécessaire pour combler cette lacune dans la documentation.

Il est maintenant essentiel de comprendre l’incidence de la pandémie sur les facteurs de risque associés à des maladies chroniques, afin d’en atténuer toute conséquence à long terme au sein de la population canadienne. Les groupes de population vulnérables, y compris les adultes vivant avec des enfants, doivent être examinés attentivement pour éclairer les futures interventions en santé de la population. L’objectif de la présente étude est de décrire l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques (y compris la consommation d’alcool, de tabac, de malbouffe ou de sucreries, davantage de temps passé sur un écran et les habitudes d’activités physiques actuelles) chez les adultes canadiens vivant avec ou sans enfant de moins de 18 ans, pendant la pandémie de COVID-19, de la fin mars à la mi-juillet 2020.

Données et méthodes

Sources des données

Une étude transversale répétée a été menée à l’aide des données de la SEPC, enquêtes mensuelles nationales en ligne menées par Statistique Canada auprès de sous-échantillons des répondants à l’Enquête sur la population active (EPA) (enquête mensuelle nationale mesurant la situation actuelle du marché du travail canadien), afin de saisir les sujets liés aux répercussions de la COVID-19 sur la population canadienne. La base de sondage de la SEPC comprenait des résidents âgés de 15 ans et plus vivant dans les dix provinces canadiennes. Les participants ont été sélectionnés parmi les groupes de renouvellement de l’EPA ayant répondu pour la dernière fois en 2019; une personne par ménage a été aléatoirement invitée à participer à la SEPC. Sont exclus de ces enquêtes les membres à temps plein des Forces armées canadiennes, les personnes vivant dans des réserves et d’autres établissements autochtones, les populations institutionnalisées et les ménages vivant dans des régions extrêmement éloignées à très faible densité de population (au total, les exclusions représentent moins de 2 % de la population canadienne âgée de 15 ans ou plus)Note 18Note 19Note 20.

Des fichiers de microdonnées à grande diffusion ont été utilisés pour trois des enquêtes de la SEPC au cours de la pandémie : SEPC1 – Répercussion de la COVID-19 menée entre le 29 mars et le 3 avril (n = 4 627), SEPC2 – Suivi des effets de la COVID-19, du 4 au 10 mai (n = 4 600) et SEPC4 – Les sources d’information consultées pendant la pandémie, du 20 au 26 juillet (n = 4 218). Les données des enquêtes SEPC3, SEPC5 et SEPC6 n’ont pas été utilisées, car elles ne recueillaient pas de renseignements sur les facteurs de risque pertinents associés à des maladies chroniques. Le taux de réponse des participants invités à répondre à la SEPC1 était de 63,9 %; celui de la SEPC2, 63,5 %, et celui de la SEPC4, 58,2 %Note 18Note 19Note 20 . Les analyses ont porté sur des Canadiens âgés de 25 ans ou plus. Les participants âgés de 15 à 24 ans ont été exclus, car il n’était pas clair si les personnes de cette catégorie vivant avec un enfant étaient elles-mêmes des enfants. La présente étude a donc porté sur la population canadienne de plus de 25 ans; c.-à-d. 4 383 de la SEPC1, 4 367 de la SEPC2 et 4 050 de la SEPC4.

Facteurs de risque associés à des maladies chroniques, présence d’un enfant dans le ménage et variables supplémentaires

Les résultats d’intérêt étaient des changements autodéclarés des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, y compris les changements dans la consommation d’alcool, de tabac, de malbouffe et de sucreries, le temps passé sur un écran, ainsi que les habitudes actuelles en matière d’exercice à l’extérieur ou à l’intérieur, signalés dans chacune des trois enquêtes. On a demandé aux participants : « Vos habitudes hebdomadaires ont-elles changé relativement aux activités suivantes? » Ces activités comprenaient « consommer de l’alcool », « consommer des produits du tabac », « manger de la malbouffe ou des sucreries », « regarder la télévision », « naviguer sur Internet » et « jouer à des jeux vidéo ». Les options de réponses étaient « augmentation », « diminution » ou « aucun changement ». Pour cette analyse, les options de réponse ont été regroupées en réponses binaires « augmentation » ou « diminution/aucun changement ». Les activités physiques actuelles ont été mesurées en fonction des réponses des participants aux questions suivantes : « Faites-vous certaines des activités suivantes pour rester en santé? », notamment « Faire de l’exercice à l’extérieur » et « Faire de l’exercice à l’intérieur » avec les options de réponse « oui, pour ma santé mentale », « oui, pour ma santé physique », « oui, pour ma santé mentale et physique » et « non ». Pour cette analyse, l’exercice à l’extérieur et l’exercice à l’intérieur ont été déclarés séparément et les options de réponse ont été regroupées en « oui » pour n’importe quelle raison et « non ».

La variable d’exposition était la présence d’un enfant vivant dans le ménage. Un enfant de moins de 18 ans résidant dans le logement était défini en fonction des réponses antérieures des participants aux composantes du ménage et de la démographie de l’EPA, qui demandait précisément le nom, la date de naissance et l’âge de toutes les personnes vivant dans le ménage du répondant. Ces renseignements ont été recueillis par l’intermédiaire de l’EPA au milieu de 2019 et ont été mis à jour pour refléter la présence d’un enfant de moins de 18 ans résidant dans le logement le premier jour de la tenue de la SEPCNote 21Note 22. La SEPC ne contenait pas de renseignements sur la situation parentale du répondant et de l’enfant dans le ménage (p. ex. l’âge et l’incapacité de l’enfant).

Les caractéristiques descriptives comprenaient le sexe (femmes par rapport aux hommes), le groupe d’âge (25 à 34 ans, 35 à 44 ans, 45 à 54 ans, 55 à 64 ans, 65 ans et plus), le type de logement (maison individuelle non attenante, immeuble de moins de cinq étages, immeuble de cinq étages ou plus, autre), le plus haut niveau de scolarité atteint (sans diplôme d’études secondaires ou équivalent, diplôme d’études secondaires ou équivalent, certificat ou diplôme d’une école de métiers, certificat ou diplôme d’un collège, d’un cégep, universitaire ou non universitaire, baccalauréat, certificat, diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat), la taille du ménage pour les personnes âgées de 15 ans et plus vivant dans le ménage (1, 2, 3, 4 personnes ou plus), le statut d’immigrant (personnes nées au Canada par rapport aux immigrants reçus ou non), l’état matrimonial (mariés, en union libre, veufs/séparés/divorcés, célibataires/jamais mariés) et la situation d’emploi au cours de la semaine précédant la tenue de l’enquête (personnes occupées au moins une partie de la semaine de référence; personnes occupées, mais absentes du travail; personnes sans emploi).

Analyses statistiques

Les trois enquêtes ont été analysées et leurs résultats ont été déclarés séparément. Les vagues de la SEPC comprenaient certains des mêmes participants au fil du temps; ce qui signifie que toutes les analyses de la présente étude doivent être interprétées comme un échantillon transversal avec une dépendance entre les vagues, plutôt que comme une analyse longitudinale. Les données des trois temps ne peuvent pas être regroupées. Les statistiques descriptives ont été présentées sous forme de fréquences et de pourcentages pour l’ensemble des participants et selon la présence d’un enfant dans le ménage à tous les temps de l’enquête. Les rapports de cotes (RC) et les intervalles de confiance (IC) à 95 % ont été estimés à l’aide de régressions logistiques binaires pour le lien entre la présence d’un enfant dans le ménage (comparativement à l’absence d’enfant) et chaque facteur de risque associé à des maladies chroniques. Chaque comportement à risque a été modélisé séparément. De même, la probabilité de faire de l’exercice pour la santé par rapport à l’absence d’exercice, avec un enfant vivant dans le ménage, comparativement à l’absence d’enfant, a été estimée séparément pour l’exercice à l’intérieur et à l’extérieur. Les résultats de cette étude descriptive sont présentés sous forme d’analyses de régression non corrigéesNote 23. Les proportions supérieures de facteurs de risque associés à des maladies chroniques et les habitudes d’activités physiques actuelles ont été comparées selon le groupe d’âge (les adultes plus jeunes âgés de 25 à 54 ans par rapport aux adultes plus âgés de 55 ans et plus) et le sexe (les femmes par rapport aux hommes) et ont en outre été stratifiées selon la présence d’un enfant dans le ménage, dans la mesure du possible.

Des poids d’échantillonnage et des facteurs de correction pour l’estimation de la variance (au lieu de poids bootstrap) ont été appliqués aux estimations descriptives et à la modélisation de la régression, afin de tenir compte du suréchantillonnage, du sous-échantillonnage et de la non-réponse ainsi que de rendre les résultats représentatifs des dix provinces canadiennes. Toutes les analyses ont été effectuées à l’aide de la version 9.4 du logiciel statistique de SAS (SAS Institute, Caroline du Nord, États-Unis).

Résultats

Le tableau 1 présente les caractéristiques démographiques dans leur ensemble et selon la présence d’un enfant dans le ménage pour les enquêtes SEPC1, SEPC2 et SEPC4. Environ 30 % des adultes vivaient avec un enfant à tous les temps étudiés et les participants plus jeunes (25 à 34 ans, 35 à 44 ans, 45 à 54 ans) étaient plus susceptibles de vivre avec un enfant, comparativement aux participants plus âgés (55 à 64 ans, 65 ans et plus).


Tableau 1
Caractéristiques démographiques pondérées chez les adultes canadiens âgés de 25 ans et plus, selon la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage aux enquêtes SEPC1Tableau 1 Note a, SEPC2Tableau 1 Note b et SEPC4Tableau 1 Note c
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Caractéristiques démographiques pondérées chez les adultes canadiens âgés de 25 ans et plus SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020), SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020), SEPC 4 (du 20 au 26 juillet 2020), Vivant sans enfant n = 3 280 (69,6 %), Vivant avec un enfant n = 1 103 (30,4 %), Total, Vivant sans enfant n = 3 295 (71,1 %), Vivant avec un enfant n = 1 072 (28,9 %), Vivant sans enfant n = 3 136 (72,4 %) et Vivant avec un enfant n = 914 (27,7 %), calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020) SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020) SEPC 4 (du 20 au 26 juillet 2020)
Vivant sans enfant n = 3 280 (69,6 %) Vivant avec un enfant n = 1 103 (30,4 %) Total Vivant sans enfant n = 3 295 (71,1 %) Vivant avec un enfant n = 1 072 (28,9 %) Total Vivant sans enfant n = 3 136 (72,4 %) Vivant avec un enfant n = 914 (27,7 %) Total
pourcentage
Sexe
Femme 50,1 46,2 48,9 49,2 48,4 49,0 49,3 48,1 49,0
Homme 49,9 53,8 51,1 50,8 51,6 51,0 50,7 51,9 51,0
Groupe d’âge
25 à 34 ans 17,7 24,1 19,6 17,3 25,3 19,6 18,8 22,2 19,8
35 à 44 ans 8,0 43,5 18,8 8,6 43,9 18,8 8,4 46,0 18,8
45 à 54 ans 15,3 23,2 17,7 15,6 22,8 17,6 14,9 24,4 17,5
55 à 64 ans 25,8 4,7 19,4 25,2 4,9 19,4 24,8 4,9 19,3
65 ans et plus 33,2 4,5 24,5 33,3 3,1 24,6 33,1 2,5 24,6
Type de logement
Maison individuelle non attenante 60,8 65,1 62,1 60,5 66,6 62,2 59,1 65,6 60,9
Immeuble de moins de cinq étages 13,7 8,0 11,9 13,4 8,2 11,9 13,8 7,8 12,2
Immeuble de cinq étages ou plus 8,7 9,0 8,8 9,2 7,7 8,8 10,2 7,9 9,6
Autre 16,8 17,9 17,2 16,9 17,5 17,1 16,9 18,7 17,3
Plus haut niveau de scolarité atteint
Sans diplôme d’études secondaires ou équivalent 9,5 5,8 8,4 9,0 5,4 7,9 8,7 2,6 7,0
Diplôme d’études secondaires ou certificat équivalent 24,9 22,6 24,2 25,5 19,9 23,9 24,8 23,2 24,4
Certificat ou diplôme d’une école de métiers 11,3 9,1 10,6 11,3 8,6 10,5 11,8 8,4 10,9
Certificat ou diplôme d’un collège, d’un cégep, universitaire ou non universitaire au-dessous du niveau du baccalauréat 23,8 26,3 24,6 23,7 27,9 24,9 24,0 27,8 25,0
Baccalauréat 20,8 24,7 22,0 20,4 25,4 21,9 20,8 25,3 22,0
Certificat, diplôme ou grade universitaire supérieur au baccalauréat 9,7 11,5 10,2 10,1 12,8 10,9 9,9 12,7 10,7
Taille du ménageTableau 1 Note 
1 22,7 6,4 17,7 21,7 6,9 17,5 21,9 7,1 17,8
2 55,9 63,0 58,0 55,3 64,8 58,0 56,1 66,0 58,9
3 13,0 14,2 13,4 13,6 15,9 14,3 12,7 14,4 13,1
4 pers. ou plus 8,5 16,4 10,9 9,4 12,4 10,2 9,3 12,5 10,2
Statut d’immigration
Nés au Canada 79,5 68,7 76,2 79,0 70,2 76,5 77,9 70,2 75,8
Immigrants reçus ou non 20,5 31,3 23,8 21,0 29,8 23,5 22,1 29,9 24,2
État matrimonial
Mariés 54,4 71,6 59,6 54,7 69,2 58,9 52,2 71,0 57,4
En union libre 11,3 16,4 12,9 10,8 18,5 13,0 10,9 17,5 12,8
Veufs, séparés ou divorcés 13,4 6,1 11,2 13,8 6,4 11,7 15,7 6,0 13,0
Célibataires, jamais mariés 20,9 5,9 16,3 20,7 5,9 16,4 21,2 5,5 16,8
Situation d’emploiTableau 1 Note 
Personnes occupées, au travail au moins une partie de la semaine de référence 42,5 61,5 48,2 42,9 63,9 49,1 46,0 67,3 51,9
Personnes occupées, mais absentes du travail 9,9 17,5 12,2 8,2 12,9 9,5 7,7 11,5 8,8
Personnes sans emploi 47,6 21,0 39,6 48,9 23,2 41,4 46,3 21,2 39,3

La figure 1 présente la proportion d’adultes déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, en fonction de la présence d’un enfant dans le ménage à chaque temps de l’enquête. La proportion d’adultes déclarant une augmentation de la consommation d’alcool, de malbouffe ou de sucreries et du temps passé sur Internet était toujours plus élevée chez les adultes vivant avec un enfant que chez les adultes sans enfant dans le cadre des trois enquêtes. Pour la SEPC1 de fin mars 2020, par exemple, les adultes vivant avec un enfant ont augmenté leur consommation d’alcool de 19 % et de malbouffe ou de sucreries de 32 %, alors que le temps passé sur Internet a augmenté de 73 %; pour les adultes vivant sans enfant, ces facteurs de risque associés à des maladies chroniques ont en revanche respectivement augmenté de 11 %, 22 % et 62 %. Cette tendance entre les personnes vivant avec ou sans enfants n’a pas été observée de façon uniforme pour tous les temps d’enquête pour ce qui est de consommer des produits du tabac, de regarder la télévision ou de jouer à des jeux vidéo.

Figure 1 Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, selon la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage aux enquêtes SEPC1, SEPC2 et SEPC4

Tableau de données de la figure 1 
Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, selon la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage aux enquêtes SEPC1Figure 1 Note a, SEPC2Figure 1 Note b et SEPC4Figure 1 Note c
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques. Les données sont présentées selon Enquête (date) Proportion déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques (titres de rangée) et Vivant sans enfant, Vivant avec un enfant, Vivant sans enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur et Vivant avec un enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Enquête (date) Proportion déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques Vivant sans enfant Vivant avec un enfant Vivant sans enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur Vivant avec un enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur
pourcentage
SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020)
Consommer de l’alcool 11,3 18,9 3,074 5,790
Consommer des produits du tabac 3,7Figure 1 Note  2,9Figure 1 Note  1,986 2,158
Manger de la malbouffe ou des sucreries 21,8 32,0 4,347 7,610
Regarder la télévision 61,7 64,0 4,700 7,508
Naviguer sur Internet 62,4 72,5 4,717 7,304
Jouer à des jeux vidéo 16,8 17,2 4,054 5,472
SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020)
Consommer de l’alcool 16,4 27,4 3,929 7,485
Consommer des produits du tabac 5,4Figure 1 Note  4,7Figure 1 Note  2,846 2,988
Manger de la malbouffe ou des sucreries 30,2 38,6 4,792 7,758
Regarder la télévision 57,9 55,2 4,896 7,845
Naviguer sur Internet 65,0 67,9 4,598 7,216
Jouer à des jeux vidéo 20,4 21,4 4,510 7,351
SEPC 4 (du 20 au 26 juillet 2020)
Consommer de l’alcool 14,1 23,1 3,890 7,173
Consommer des produits du tabac 5,0Figure 1 Note  5,6Figure 1 Note  2,590 4,232
Manger de la malbouffe ou des sucreries 23,5 28,2 4,518 7,374
Regarder la télévision 46,9 37,9 5,405 7,879
Naviguer sur Internet 51,1 61,9 5,339 7,678
Jouer à des jeux vidéo 14,7 15,8Figure 1 Note  4,079 6,372

La figure 2 présente la proportion d’adultes ayant déclaré faire de l’exercice à l’extérieur et à l’intérieur pour leur santé, en fonction de la présence d’un enfant dans le ménage à chaque temps de l’enquête. La proportion d’adultes faisant de l’exercice à l’extérieur a augmenté au fil du temps, sans preuve de différence statistiquement significative entre les personnes vivant avec ou sans enfant à tout temps de l’enquête. La proportion d’adultes faisant de l’exercice à l’extérieur était plus faible chez ceux vivant avec un enfant, comparativement à ceux sans enfant à l’enquête SEPC1 (59 % par rapport à 65 %), mais était semblable lors des enquêtes ultérieures. La proportion d’adultes faisant de l’exercice à l’intérieur était plus élevée chez ceux vivant avec un enfant que chez ceux sans enfant à l’enquête SEPC2 (59 % par rapport à 54 %) et à la SEPC4 (55 % par rapport à 50 %), mais pas à la SEPC1 (58 % par rapport à 59 %), bien que les différences n’étaient pas statistiquement significatives.

Figure 2 Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant faire de l’exercice à l’extérieur et à l’intérieur, selon la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage à l’enquête SEPC1, SEPC2 et SEPC4

Tableau de données de la figure 2 
Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant faire de l’exercice à l’extérieur et à l’intérieur, selon la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage à l’enquête SEPC1Figure 2 Note a, SEPC2Figure 2 Note b et SEPC4Figure 2 Note c
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant faire de l’exercice à l’extérieur et à l’intérieur SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020), SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020), SEPC 4 (du 20 au 26 juillet 2020), Faire de l’exercice
à l’extérieur et Faire de l’exercice
à l’intérieur, calculées selon Proportion déclarant une augmentation du facteur de risque associé à une maladie chronique (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020) SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020) SEPC 4 (du 20 au 26 juillet 2020)
Faire de l’exercice
à l’extérieur
Faire de l’exercice
à l’intérieur
Faire de l’exercice
à l’extérieur
Faire de l’exercice
à l’intérieur
Faire de l’exercice
à l’extérieur
Faire de l’exercice
à l’intérieur
Proportion déclarant une augmentation du facteur de risque associé à une maladie chronique (%)
Vivant sans enfant 65,2 59,3 71,5 53,5 76,6 49,8
Vivant avec un enfant 59,3 57,8 70,7 59,2 76,2 55,3
Vivant sans enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur 4,823 4,878 5,092 5,109 4,642 5,329
Vivant avec un enfant, intervalle de confiance à 95 % supérieur / inférieur 8,410 7,859 7,567 7,618 7,432 8,198

Le tableau 2 comprend le RC et l’IC à 95 % pour le lien entre la présence d’un enfant de moins de 18 ans dans le ménage, comparativement à l’absence d’enfant, et l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques, ainsi que l’exercice physique pour la santé. La présence d’un enfant dans le ménage était associée à une probabilité plus élevée de consommation d’alcool accrue (comparativement à une diminution/aucun changement) aux trois temps de l’enquête, à une consommation accrue de malbouffe ou de sucreries à la SEPC1 et à une augmentation du temps passé sur Internet à la SEPC1 et la SEPC4. La présence d’un enfant n’était pas associée à une probabilité plus élevée d’augmentation des autres facteurs de risque associés à des maladies chroniques ni à l’exercice à l’extérieur ou à l’intérieur.


Tableau 2
Rapports de cotes non corrigés pour le lien entre la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage par rapport à l’absence d’enfant (référence), relativement à l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et à l’exercice pour la santé chez les adultes canadiens âgés de 25 ans et plus, aux enquêtes SEPC1Tableau 2 Note a, SEPC2Tableau 2 Note b et SEPC4Tableau 2 Note c
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Rapports de cotes non corrigés pour le lien entre la présence d’un enfant de moins de 18 ans vivant dans le ménage par rapport à l’absence d’enfant (référence). Les données sont présentées selon Présence d’un enfant vivant dans le ménage par rapport à l’absence d’enfant (référence) (titres de rangée) et SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020)
(n = 4 383), SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020)
(n = 4 367), SEPC4 (du 20 au 26 juillet 2020)
(n = 4 050), Rapport
de cotes, Intervalle
de confiance
à 95 % et Intervalle
de confiance
à 95 %(figurant comme en-tête de colonne).
Présence d’un enfant vivant dans le ménage par rapport à l’absence d’enfant (référence) SEPC1 (du 29 mars au 3 avril 2020)
(n = 4 383)
SEPC2 (du 4 au 10 mai 2020)
(n = 4 367)
SEPC4 (du 20 au 26 juillet 2020)
(n = 4 050)
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Rapport
de cotes
Intervalle
de confiance
à 95 %
Supérieur Inférieur Supérieur Inférieur Supérieur Inférieur
Consommer de l’alcool (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 1,84Tableau 2 Note  1,13 2,99 1,93Tableau 2 Note  1,20 3,09 1,84Tableau 2 Note  1,10 3,07
Consommer des produits du tabac (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 0,78 0,30 2,01 0,85 0,36 2,04 1,12 0,42 2,96
Manger de la malbouffe ou des sucreries (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 1,69Tableau 2 Note  1,09 2,60 1,46 0,98 2,17 1,28 0,82 1,99
Regarder la télévision (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 1,10 0,75 1,62 0,90 0,62 1,30 0,69 0,46 1,03
Naviguer sur Internet (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 1,59Tableau 2 Note  1,05 2,41 1,14 0,77 1,68 1,56Tableau 2 Note  1,05 2,29
Jouer à des jeux vidéo (augmentation par rapport à diminution/aucun changement) 1,03 0,64 1,67 1,07 0,64 1,79 1,09 0,61 1,94
Faire de l’exercice à l’extérieur (oui par rapport à non) 0,78 0,52 1,17 0,96 0,62 1,50 0,98 0,60 1,58
Faire de l’exercice à l’intérieur (oui par rapport à non) 0,94 0,64 1,38 1,26 0,87 1,84 1,25 0,84 1,85

La figure 3 décrit les facteurs de risque associés à des maladies chroniques selon le groupe d’âge à tous les temps de l’enquête. La proportion de jeunes adultes ayant déclaré une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques était plus élevée que la proportion de personnes plus âgées ayant déclaré une augmentation de la consommation d’alcool et de malbouffe ou de sucreries aux enquêtes SEPC1 et SEPC2, ayant passé du temps sur Internet aux enquêtes SEPC1 et SEPC4 et ayant joué à des jeux vidéo, à toutes les enquêtes. Les adultes plus âgés ont systématiquement déclaré faire de l’exercice à l’extérieur plus que les adultes plus jeunes à tous les temps de l’enquête, tandis que la proportion des adultes faisant de l’exercice à l’intérieur était semblable entre les deux groupes d’âge. Des analyses de régression logistique stratifiées selon l’âge comparant la présence d’un enfant vivant dans le ménage et les variations des facteurs de risque associés à des maladies chroniques (et les activités physiques actuelles) n’ont pas été effectuées en raison des cellules à faible fréquence chez les adultes plus âgés vivant avec un enfant.

Figure 3 Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et des habitudes actuelles d’exercice selon le groupe d’âge (adultes plus jeunes âgés de 25 à 54 ans et adultes plus âgés de 55 ans et plus)aux enquêtes SEPC1, SEPC2 et SEPC4

Tableau de données de la figure 3 
Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et des habitudes d'activités physiques actuelles selon le groupe d’âge (adultes plus jeunes âgés de 25 à 54 ans et adultes plus âgés de 55 ans et plus) aux enquêtes SEPC1Figure 3 Note a, SEPC2Figure 3 Note b et SEPC4Figure 3 Note c
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion d’adultes canadiens âgés de 25 ans et plus déclarant une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et des habitudes d'activités physiques actuelles selon le groupe d’âge (adultes plus jeunes âgés de 25 à 54 ans et adultes plus âgés de 55 ans et plus) aux enquêtes SEPC1 SEPC1, SEPC2 et SEPC4, calculées selon Adultes plus jeunes (25 à 54 ans), Intervalle de confiance à 95 % et Adultes plus âgés (55 ans et plus) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
SEPC1 SEPC2 SEPC4
Adultes plus jeunes (25 à 54 ans) Intervalle de confiance à 95 % Adultes plus âgés (55 ans et plus) Intervalle de confiance à 95 % Adultes plus jeunes (25 à 54 ans) Intervalle de confiance à 95 % Adultes plus âgés (55 ans et plus) Intervalle de confiance à 95 % Adultes plus jeunes (25 à 54 ans) Intervalle de confiance à 95 % Adultes plus âgés (55 ans et plus) Intervalle de confiance à 95 %
Consommer de l’alcool 19,4Note E: à utiliser avec prudence 4,376 6,0 2,561 26,0 5,474 11,2 3,667 20,6 5,016 11,5 4,593
Consommer
des produits du tabac
4,7Note E: à utiliser avec prudence 2,446 1,7Figure 3 Note  1,192 6,9Note E: à utiliser avec prudence 3,514 2,9Note E: à utiliser avec prudence 1,859 6,1Note E: à utiliser avec prudence 2,938 3,9Note E: à utiliser avec prudence 3,371
Manger de la malbouffe
ou des sucreries
34,1 5,661 12,2 3,775 39,3 5,922 23,7 2,868 28,9 5,556 19,4 5,112
Regarder
la télévision
64,9 5,405 59,2 5,879 58,3 5,788 55,5 5,866 43,9 6,381 45,0 6,292
Naviguer
sur Internet
71,0 5,179 58,3 5,997 69,7 5,263 61,0 5,640 59,4 5,998 47,1 6,323
Jouer à des jeux
vidéo
23,6 4,990 7,2 2,769 27,9 5,853 10,7 3,743 20,0 5,392 8,3 3,032
Faire de l’exercice
à l’extérieur
59,6 5,830 68,4 6,188 67,7 6,061 75,9 5,533 74,2 5,857 79,5 4,802
Faire de l’exercice
à l’intérieur
58,9 5,650 58,8 6,093 55,7 5,988 54,6 5,999 50,6 6,339 52,3 6,125

Les facteurs de risque associés à des maladies chroniques selon le sexe à tous les temps de l’enquête, stratifiés également par la présence d’un enfant vivant dans le ménage, ont été examinés (données non présentées). Les hommes et les femmes ont déclaré des augmentations semblables pour la plupart des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et ont fait de l’exercice de la même façon. Les femmes et les hommes vivant avec un enfant ont généralement déclaré des proportions plus élevées de comportements à risque accru que ceux vivant sans enfant.

Interprétation

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, une forte proportion d’adultes canadiens ont déclaré une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques causés par l’adoption de comportements de vie malsains. Les adultes vivant avec un enfant, comparativement à ceux vivant sans enfant, étaient plus susceptibles de déclarer une augmentation de la consommation d’alcool, de malbouffe ou de sucreries, ainsi que de leur navigation sur Internet au cours des cinq premiers mois de la pandémie. Bien que les résultats n’aient pas été statistiquement significatifs, les adultes vivant avec un enfant faisaient de l’exercice à l’extérieur un peu moins que ceux vivant sans enfant fin mars 2020, lorsque des mesures de prévention en matière de santé publique ont été introduites, tandis que les adultes vivant avec un enfant ont fait de l’exercice à l’intérieur dans une plus grande mesure parallèlement à la progression de la pandémie début mai et fin juillet 2020.

Les études antérieures comparant les facteurs de risque associés à des maladies chroniques entre les personnes vivant avec ou sans enfant pendant la pandémie de COVID-19 sont limitéesNote 17Note 24Note 25Note 26 . Un faible nombre des associations étudiées étaient statistiquement significatives, bien que nos conclusions démontrent certaines similitudes avec des études antérieures. La présence d’un enfant dans le ménage a été associée de façon significative et positive à une augmentation de la consommation d’alcoolNote 17Note 24Note 25Note 26; les augmentations estimées chez les adultes vivant avec un enfant variant de 28 à 51 %, comparativement à une proportion de 16 à 33 % chez ceux vivant sans enfantNote 17Note 24Note 26. L’augmentation de la consommation d’alcool peut être un moyen de composer avec la détérioration de la santé mentale et les facteurs de stress liés à la pandémieNote 26. Le stress lié à la pandémie a été proposé comme étant un facteur pouvant contribuer à l’augmentation de la consommation d’alcool; ce qui pourrait entraîner des effets à long terme. Il s’agit notamment de la normalisation de la consommation d’alcool à la maison, de la consommation d’alcool dans le but d’atténuer les symptômes de stress et d’anxiété et de dépendance à l’alcoolNote 27Note 28Note 29. De plus, l’augmentation déclarée du tabagisme dans notre étude était faible comparativement à d’autres études et ne semblait pas différer selon la présence d’un enfant dans le ménageNote 17Note 25.

L’incidence de la pandémie sur les adultes vivant avec un enfant peut dépendre de la participation de l’adulte à des rôles liés à la garde de l’enfant et de la façon dont ces rôles ont évolué depuis le début de la pandémie. Selon les parents vivant au Canada, les facteurs clés d’augmentation de stress pendant la pandémie comprenaient des difficultés liées à l’enseignement à domicile et à l’équilibre des rôles parentaux (comme les tâches domestiques et la participation des enfants à des activités), surtout en plus d’un emploi à temps plein à domicileNote 7. Des facteurs liés au fait d’être parents, y compris l’âge de l’enfant et la garde partagée, ont en outre été associés au respect de mesures préventives de santé publiqueNote 30. Il n’a pas été possible de tenir compte de ces facteurs dans la présente étude; des études futures portant sur l’incidence de la pandémie sur les personnes vivant avec des enfants devraient tenir compte de l’évolution des services de garde et des rôles connexes.

En ce qui concerne l’évaluation de l’équité en matière de santé et l’éventuelle uniformité des facteurs de risque accrus associés à des maladies chroniques selon les groupes d’âge et le sexe, il a été signalé que les jeunes adultes et les femmes ont été plus durement touchés par la pandémie. Cela est illustré par un niveau de stress plus élevé ou une mauvaise santé mentaleNote 25Note 31Note 32Note 33, qui peuvent être associés à l’adoption de comportements néfastes pour la santéNote 34. L’augmentation déclarée de la plupart des facteurs de risque associés à des maladies chroniques était plus courante chez les adultes plus jeunes, tandis que la proportion d’adultes faisant de l’exercice à l’intérieur et à l’extérieur pendant la pandémie était semblable entre les adultes plus jeunes et les adultes plus âgés. Une étude récente utilisant les données de la SEPC1 et de la SEPC2 a démontré que les habitudes de santé mal adaptées étaient les plus élevées chez les milléniaux (âgés de 15 à 34 ans). De plus, les taux les plus élevés d’anxiété et de préoccupations liées à la COVID-19 étaient observés chez les adultes plus jeunesNote 35. Ils peuvent être plus préoccupés par les répercussions secondaires, y compris les liens sociaux et le stress familial, que par les facteurs de risque associés à des maladies chroniques, tandis que les adultes plus âgés peuvent mieux s’adapter à la mise en œuvre de mesures de prévention en matière de santé publique limitant les modes de vie sociaux. Il n’a pas été possible d’examiner l’incidence de vivre avec un enfant sur les comportements à risque chez les adultes plus âgés en raison de cellules à faible fréquence. De futures recherches devraient tenir compte de toute incidence positive que les ménages intergénérationnels peuvent avoir sur la santé des personnes âgées, car les programmes intergénérationnels améliorent la qualité de vie et la satisfaction des personnes plus âgéesNote 36Note 37.

Des données antérieures probantes suggèrent que les femmes, y compris les mères et les autres aidantes, ont été plus durement touchées pendant la pandémie que les hommesNote 7Note 24Note 25Note 26Note 31Note 32Note 33. Les résultats de la présente étude n’indiquent pas que les proportions d’une augmentation des facteurs de risque associés à des maladies chroniques différaient selon le sexe, que le ménage compte un enfant ou non, mais des données détaillées sur les variables liées au genre n’étaient pas disponibles. Parmi 254 familles vivant en Ontario, les mères (comparativement aux pères) ont déclaré les plus fortes augmentations de comportements négatifs en matière de santé au début de la pandémie, y compris la hausse de la consommation de grignotines (et de nourriture en général) ainsi que davantage de temps passé sur un écranNote 7. À l’inverse, parmi un sous-échantillon de 618 parents canadiens vivant avec un enfant à la maison, un plus grand nombre d’hommes que de femmes ont déclaré une augmentation de la consommation d’alcoolNote 26. Les résultats peuvent être différents, car il n’a pas été possible de déterminer la relation et le rôle des adultes vivant avec un enfant dans la présente analyse. Néanmoins, pour créer des politiques et des interventions équitables, il est essentiel de déterminer à quel point les mesures de prévention en matière de santé publique liées à la COVID-19 ont une incidence différentielle sur les sous-groupes de population.

Les forces de cette étude comprennent l’utilisation des données de la SEPC, qui est un échantillon représentatif de la population canadienne dérivé de l’EPA. La SEPC était également l’un des rares mécanismes de collecte de données en place au cours des premiers mois de la pandémie. À l’inverse, la présente étude n’est pas sans limites. Le plan d’étude transversale ne comprenait pas de données précédant la pandémie et les enquêtes comportaient des questions nécessitant l’autodéclaration de souvenirs de changements de comportements ou des activités physiques actuelles; la validité de ces questions est inconnue et peut être une source potentielle d’erreurs de mesure. Les raisons pour lesquelles les participants ont modifié leurs comportements n’ont pas été saisies et les mesures des comportements liés à la santé étaient relativement générales. De plus, il n’a pas été possible de faire la distinction entre les aspects négatifs ou positifs possibles d’un comportement. On ne sait pas, par exemple, si l’utilisation d’Internet servait à suivre le cycle des nouvelles, à travailler, à étudier ou à entretenir des liens avec la famille ou les amis. De plus, aucune donnée n’était disponible sur la fréquence ou le niveau de participation aux comportements à risque; ce qui est important lorsque l’on tient compte des répercussions sur la santé et les maladies chroniques. Par exemple, bien que la consommation d’alcool ait augmenté, on ne sait pas dans quelle mesure, et d’autres données d’enquête canadiennes suggèrent que la consommation excessive d’alcool est une préoccupation particulière chez les adultes vivant avec des enfantsNote 38. La variable de vivre avec un enfant a été dérivée de l’EPA au milieu de 2019 et la situation des ménages peut avoir changé au cours de la pandémie; ce qui entraîne une classification erronée de la situation de l’enfant. Cela peut avoir eu une incidence sur les associations observées. Enfin, la SEPC présente également la limite de ne pas fournir de renseignements sur le statut parental du répondant, sur le fait que les adultes vivant avec un enfant étaient les principaux aidants et sur leur rôle par rapport aux services de garde et à la facilitation de l’apprentissage à distance. De plus, la SEPC ne fournit pas de renseignements sur l’enfant du ménage (p. ex. l’âge ou la situation vis-à-vis de l’incapacité).

Cette étude contribue à la documentation émergente relative à l’évolution des facteurs de risque associés à des maladies chroniques et aux habitudes d’activités physiques actuelles pendant la pandémie de COVID-19. Les résultats suggèrent que de nombreux comportements à risque des adultes vivant avec un enfant ont augmenté dans une plus grande mesure que chez les adultes vivant sans enfant. L’aggravation de la plupart des comportements à risque est importante chez les adultes plus jeunes âgés de 25 à 54 ans comparativement aux adultes plus âgés de 55 ans et plus. Ces résultats contribuent à une meilleure compréhension des comportements liés à la santé pendant les périodes difficiles et soulignent la nécessité d’élaborer des stratégies efficaces pour cibler et soutenir les familles et les ménages ayant des enfants. Ce travail pourrait aider les gouvernements, les cliniciens et les professionnels de la santé publique à encourager les comportements favorisant la santé au sein de la population canadienne et à prévoir les effets néfastes possibles en aval de la pandémie en ce qui concerne l’incidence sur les maladies chroniques. De futures recherches sont nécessaires pour examiner la variation temporelle des comportements en matière de santé, en mettant l’accent sur les sous-groupes de population les plus à risque d’un développement et d’une progression de maladies chroniques.

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