Résumé

Contexte

La Commission de vérité et réconciliation du Canada a demandé au gouvernement fédéral de fournir des données sur un certain nombre d’indicateurs de la santé, dont l’espérance de vie chez les Premières Nations, les Métis et les Inuits. Au Canada, évaluer l’espérance de vie des populations autochtones pose des défis méthodologiques, puisque les actes de décès ne renferment habituellement pas de renseignements sur l’identité autochtone de la personne décédée. Pour la première fois au Canada, on a couplé des données sur la mortalité à des données du recensement pour créer une série d’ensembles de données pouvant servir à estimer l’espérance de vie des populations autochtones à domicile qui sont dénombrées dans le cadre d’un recensement.

Méthodes

L’espérance de vie correspond au nombre moyen d’années qu’une personne d’un âge donné peut s’attendre à vivre si les taux de mortalité observés lors d’une période donnée persistent dans l’avenir. Dans le cadre de la présente étude, des tables de mortalité abrégées du moment (en fonction de groupes d’âge de cinq ans) ont été élaborées pour les hommes et les femmes ayant déclaré être des Autochtones (Premières Nations, Métis ou Inuits) ou des non-Autochtones.

Résultats

L’espérance de vie était toujours beaucoup plus courte au sein des populations des Premières Nations, des Métis et des Inuits à domicile par rapport à la population non autochtone à domicile pour toutes les périodes. En 2011, l’espérance de vie à 1 an chez les hommes de la population à domicile était de 72,5 ans chez les Premières Nations, de 76,9 ans chez les Métis, de 70,0 ans chez les Inuits et de 81,4 ans chez les non-Autochtones. Chez les femmes de la population à domicile, l’espérance de vie à 1 an était de 77,7 ans pour les Premières Nations, de 82,3 ans pour les Métis, de 76,1 ans pour les Inuits et de 87,3 ans pour les non-Autochtones.

Interprétation

La création d’une série d’ensembles de données sur la mortalité couplées aux données du recensement rend désormais possible la production d’estimations nationales de la mortalité et de l’espérance de vie dès l’âge de 1 an pour les populations autochtones à domicile. La surveillance régulière de la longévité par groupe de population peut guider l’élaboration et la planification des politiques visant à faire avancer l’équité en matière de santé.

Mots-clés

Autochtones, études de cohorte, mortalité, tables de mortalité

DOI : https://www.doi.org/10.25318/82-003-x201901200001-fra

Résultats

Il existe des écarts importants en matière de santé entre les populations autochtones et non autochtones au Canada et dans d’autres pays comme les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Pour déterminer et combler ces écarts, la Commission de vérité et réconciliation du Canada a lancé l’appel à l’action no 19 pour demander au gouvernement fédéral de publier des données et d’évaluer les tendances à long terme pour un certain nombre d’indicateurs de la santé, notamment l’espérance de vie chez les Premières Nations, les Métis et les Inuits. [Article complet]

Auteurs

Michael Tjepkema (michael.tjepkema@canada.ca), Tracey Bushnik et Evelyne Bougie travaillent à la Division de l’analyse de la santé de Statistique Canada, à Ottawa, en Ontario

Début de l'encadré

 

Ce que l'on sait déjà sur le sujet

  • Il existe des écarts importants en matière de santé entre les populations autochtones et non autochtones au Canada.
  • Évaluer l’espérance de vie des Autochtones (Premières Nations, des Métis et des Inuits pose des défis méthodologiques, puisque les actes de décès ne renferment habituellement pas de renseignements sur l’identité autochtone de la personne décédée.

Ce qu'apporte l'étude

  • Il est désormais possible d’évaluer de manière régulière l’espérance de vie de la population autochtone à domicile à l’aide d’une série d’ensembles de données sur la mortalité couplées aux données du recensement qui porte sur les Premières Nations, les Métis et les Inuits.

Fin de l'encadré

Date de modification :