Rapports sur la santé
Réduction de la force musculaire chez les Canadiens âgés de 60 à 79 ans : Enquête canadienne sur les mesures de la santé, 2007 à 2013
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par Suzy L. Wong
La réduction de la force musculaire a été associée à un risque accru de mortalité par maladie cardiovasculaire et non cardiovasculaire toutes causes confondues, de crise cardiaque et d’accident vasculaire cérébralNote 1. À des âges avancés, une force réduite est associée à une réduction de la mobilitéNote 2, à un risque de chutesNote 3, à l’incapacitéNote 4 et à une qualité de vie liée à la santé plus faibleNote 5.
Étant donné que la force de préhension rend compte dans une large mesure de la force corporelle totaleNote 6, elle est couramment utilisée comme indicateur de la force musculaire globaleNote 7. Divers seuils de force de préhension ont été proposés pour identifier les personnes ayant une force réduite.
Dans le cadre du projet sur la sarcopénie de la Foundation for the National Institutes of Health (FNIH), on a examiné les associations entre la force de préhension et la réduction de la mobilité (vitesse de marche inférieure à 0,8 mètre par seconde), et on a eu recours à l’analyse par la méthode de l’arbre de classification et de régression (CART) pour établir des seuils, en vue de classer les personnes comme ayant une force faible, intermédiaire ou normaleNote 2. On a eu recours à une analyse ROC (Receiver Operating Characteristics) pour déterminer des seuils fondés sur une probabilité accrue de mobilité réduite, définie comme la difficulté à marcher un demi-kilomètre ou à monter un escalierNote 8, une vitesse de marche de moins de 0,8 mètre par seconde, ou l’incapacité de marcher un kilomètreNote 9.
Le 5e centile de force de préhension d’une population en santé a été proposé comme seuil pour déterminer la faiblesse musculaireNote 10. Cette approche est similaire à l’utilisation de centiles dans les courbes de croissance pour la taille, le poids et l’indice de masse corporelleNote 11Note 12Note 13. D’autres ont suggéré d’utiliser des scores T ou un nombre déterminé (de 1,0 à 2,5) d’écarts-types en dessous de la moyenne pour un groupe de référence plus jeune en santéNote 7Note 14Note 15Note 16. Cette approche est conforme à l’utilisation de scores T pour diagnostiquer l’ostéoporose, sur la base de la densité minérale osseuseNote 17. Toutefois, on n’a pas déterminé la valeur clinique et pronostique de ces seuils de force de préhension.
Dans la présente étude, on compare la prévalence de la réduction de la force musculaire chez les Canadiens âgés de 60 à 79 ans, selon des seuils de force de préhension de centile, de score T et de la FNIH, et on examine les associations entre la réduction de la force et la réduction de la mobilité, l’état de santé autoévalué et l’incapacité.
Méthodes
Enquête canadienne sur les mesures de la santé
Les données sont tirées des trois premiers cycles de l’Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), une enquête permanente menée par Statistique Canada, en partenariat avec l’Agence de la santé publique du Canada et Santé Canada. Dans le cadre de l’ECMS, on recueille des données sur la population à domicile, afin de produire des mesures exhaustives directes de la santé à l’échelle nationale. Les habitants des réserves ou d’autres établissements autochtones, les personnes vivant en établissement, celles vivant dans certaines régions éloignées ainsi que les membres à temps plein des Forces canadiennes sont exclus. Plus de 96 % de la population est représentée. L’ECMS a obtenu l’approbation déontologique du Comité d’éthique de la recherche de Santé CanadaNote 18.
L’ECMS comporte une interview sur place (menée auprès du ménage) et une visite subséquente du participant à un centre d’examen mobile (CEM). L’interview permet de recueillir des données démographiques et socioéconomiques, ainsi que des renseignements détaillés sur la santé, la nutrition et le mode de vie. Au CEM, on recueille des mesures physiques directes, y compris la force de préhension, la taille et le poids.
Dans le cadre du cycle 1, on a recueilli des données auprès des participants à l’enquête âgés de 6 à 79 ans, de mars 2007 jusqu’à la fin de février 2009. Dans les cycles 2 et 3, on a recueilli des données auprès des participants à l’enquête âgés de 3 à 79 ans, d’août 2009 jusqu’à la fin de novembre 2011, et de janvier 2012 jusqu’à la fin de décembre 2013, respectivement. Au total, 16 606 personnes ont participé à la composante du CEM. Après rajustements pour tenir compte de la stratégie d’échantillonnage, le taux de réponse final aux trois cycles combinés pour les 60 à 79 ans a été de 53,4 %. Des détails concernant l’enquête sont disponibles à www.statcan.gc.ca/ecms et ailleursNote 19Note 20Note 21.
Force de préhension
La force musculaire a été mesurée comme la force de préhension isométrique, c’est-à-dire la force maximale pouvant être générée en serrant un dynamomètre à poignée. Les participants à l’enquête n’étaient pas admissibles au test s’ils avaient moins de six ans ou s’ils avaient un problème de santé aigu ou chronique susceptible de rendre la mesure de la force de préhension non sécuritaire pour le participant ou les résultats non fiables ou non représentatifs de la force de préhension habituelle. La force de préhension a été mesurée deux fois pour chaque main (en alternance), au moyen d’un dynamomètre à poignée Smedley III (Takei Scientific Instruments, Japon). La procédure d’essai a été fondée sur la troisième édition du Guide du conseiller en condition physique et habitudes de vie (CPHV)Note 22. La force de préhension maximale correspondait au score maximum atteint (en kilogrammes), peu importe la main utilisée.
Autres mesures
L’âge correspondait à l’âge autodéclaré à la visite au CEM. La taille a été mesurée à 0,01 cm près, au moyen d’un stadiomètre numérique ProScale M150 (Accurate Technology Inc., Fletcher, États-Unis), et le poids, à 0,01 kg près, au moyen d’un pèse-personne Mettler Toledo VLC, avec terminal Panther Plus (Mettler Toledo Canada, Mississauga, Canada).
Afin de déterminer l’état de santé autoévalué, on a posé la question suivante aux participants à l’enquête : « En général, diriez-vous que votre santé est excellente, très bonne, bonne, passable ou mauvaise? » Les participants ont été classés comme ayant une mobilité réduite s’ils ont répondu « non » lorsqu’on leur a posé la question suivante : « Habituellement, pouvez-vous marcher dans le quartier sans difficulté et sans vous servir d’un appareil comme une orthèse, une canne ou des béquilles? » On a posé une série de questions aux participants à l’enquête afin de déterminer leur score du Health Utilities Index Mark III, une évaluation de l’état de santé fonctionnel dans huit domaines : vision, audition, élocution, mobilité, dextérité, émotion, cognition, ainsi que douleur et inconfortNote 23.Les scores globaux ont été classés en quatre niveaux d’incapacité : aucune (1,00), faible (0,89 à 0,99), modérée (0,70 à 0,88) et grave (moins de 0,70)Note 24.
Analyse statistique
Au total, 16 572 participants à l’enquête étaient admissibles au test de force de préhension. Les participants ont été exclus de la présente analyse : s’ils avaient moins de 60 ans (n = 13 360) ou plus de 80 ans (n = 2) au moment de leur visite au CEM; si leurs résultats pour la force de préhension représentaient des valeurs aberrantes, par suite d’une inspection visuelle de nuages de points (n = 8); s’ils n’avaient pas de résultats de test pour les deux mains (n = 135). L’échantillon final de l’étude était donc de 3 181 personnes (1 534 hommes et 1 647 femmes).
Trois ensembles de seuils de force de préhension (tableau 1) ont servi à définir la réduction de la force musculaire :
- valeurs propres à l’âge, au sexe, à la taille et au poids pour les 5e et 10e centiles, selon les équations de référence pour le CanadaNote 25;
- suivant l’approche de Bohannon et MagasiNote 7, des scores T propres au sexe calculés comme des écarts-types de 1,5 et 2,0 en dessous de la force de préhension moyenne des personnes de 20 à 39 ans, selon la moyenne et les écarts-types calculés précédemmentNote 25;
- des seuils propres au sexe proposés par la FNIHNote 2, pour identifier les personnes ayant une force faible ou intermédiaire.
Cela a donné lieu à deux niveaux de seuil : le plus strict (5e centile, score T de l’écart-type de 2,0 et force faible) et le moins strict (10e centile, score T de l’écart-type de 1,5 et force intermédiaire). L’ECMS comprenait uniquement des mesures générales subjectives de la mobilité. La validité du critère pour ces données sur la mobilité n’était pas suffisante pour établir des seuils de force de préhension au moyen de l’analyse CART ou ROC.
Sur la base de chaque seuil, on a calculé la prévalence de la réduction de la force musculaire. On a eu recours à la régression logistique pour déterminer si les 60 à 79 ans identifiés comme ayant une force musculaire réduite différaient significativement de ceux ayant une force musculaire normale, du point de vue de la réduction de la mobilité, de l’état de santé autoévalué et de l’incapacité de modérée à grave. Pour chaque seuil et résultat au chapitre de la santé, un modèle non corrigé (non présenté) et un modèle corrigé de l’âge et du sexe ont été examinés.
Toutes les estimations sont fondées sur des données pondérées. On a utilisé les poids d’enquête pour combiner les cycles 1, 2 et 3. Des analyses statistiques ont été exécutées au moyen de SAS et de SUDAAN. Les erreurs types, les coefficients de variation et les intervalles de confiance de 95 % ont été calculés à l’aide de la méthode du bootstrapNote 26Note 27.Le nombre de degrés de liberté a été fixé à 35, afin de tenir compte du plan de sondage de l’ECMSNote 28.
Résultats
La force de préhension des membres des ménages âgés de 60 à 79 ans différait selon le sexe. La force de préhension moyenne des femmes était significativement plus faible que celle des hommes, soit de 23,7 kg, comparativement à 40,4 kg (tableau 2). Pour les deux sexes, la force de préhension moyenne diminuait avec l’âge. Ainsi, les 70 à 79 ans avait une force de préhension significativement plus faible que les 60 à 69 ans.
Selon les critères utilisés pour mesurer la force de préhension, la prévalence de la réduction de la force musculaire variait. Selon les critères les plus stricts (5e centile, score T de l’écart-type de 2,0 et force faible), le pourcentage des personnes âgées de 60 à 79 ans ayant une force réduite allait de 3 % à 5 %. Selon des critères les moins stricts (10e centile, score T de l’écart-type de 1,5 et force intermédiaire), la fourchette allait de 10 % à 18 % (tableau 3). Selon les seuils de la FNIH et du score T, la réduction de la force était significativement plus répandue chez les 70 à 79 ans que chez les 60 à 69 ans. Toutefois, selon les seuils de centile, on observait la situation inverse.
La prévalence de la réduction de la force ne différait généralement pas de façon significative entre les hommes et les femmes. Faisait exception le seuil intermédiaire pour les personnes âgées de 60 à 69 ans, selon lequel 12 % des femmes environ, comparativement à 7 % des hommes, avaient une force réduite.
La composition du groupe d’âge des 60 à 79 ans ayant une force réduite dépendait des seuils (figure 1). Selon les seuils de centile, un moins grand nombre de personnes de 70 à 79 ans que de personnes de 60 à 69 ans avaient une force réduite. Par contre, selon les scores T et les seuils de la FNIH, les 70 à 79 ans dépassaient en nombre les 60 à 69 ans parmi les personnes ayant une force de préhension réduite.
On estime que 7 % des membres des ménages âgés de 60 à 79 ans avaient une mobilité réduite; 14 % avaient un état de santé autoévalué mauvais ou passable; 35 % avaient une incapacité de modérée à grave (tableau 4). La prévalence de chacun de ces résultats pour la santé était significativement plus élevée parmi les personnes âgées de 70 à 79 ans que chez celles âgées de 60 à 69 ans. Une différence uniforme entre les sexes est ressortie pour la réduction de la mobilité, avec une prévalence plus forte chez les femmes que chez les hommes, dans l’ensemble et pour chaque groupe d’âge.
Les résultats des modèles de régression logistique corrigés de l’âge et du sexe montrent que, comparativement aux personnes de 60 à 79 ans ayant une force musculaire normale, celles ayant une force réduite affichaient des cotes exprimant le risque d’avoir une mobilité réduite, un état de santé autoévalué mauvais ou passable et une incapacité de modérée à grave significativement plus élevées (tableau 5). L’exception était l’association avec l’incapacité de modérée à grave, lorsque le seuil de force faible de la FNIH était utilisé pour définir la force réduite.
Discussion
La présente étude fait état des premières estimations représentatives à l’échelle nationale, selon divers seuils de force de préhension, de la prévalence de la réduction de la force musculaire chez les membres des ménages âgés de 60 à 79 ans.
La comparabilité des estimations de la prévalence de la force réduite dépendait de la rigidité des seuils de force de préhension. Aux seuils faibles (5e centile, score T de l’écart-type de 2,0 et force faible), les estimations de la prévalence étaient similaires, allant de 3 % à 5 %. Aux seuils élevés, les estimations de la prévalence fondées sur les seuils de score T de l’écart-type de 1,5 (15 %) et une force intermédiaire (18 %) étaient similaires. Dans les deux cas, elles dépassaient l’estimation fondée sur le seuil du 10e centile (10 %).
La répartition selon l’âge des personnes dont on a déterminé qu’elles avaient une force musculaire réduite différait selon le seuil. Chez les 60 à 69 ans, les estimations de la prévalence de la force réduite étaient plus faibles pour le seuil faible comparativement aux autres seuils. Ces résultats laissent supposer que le seuil faible pour les Canadiens de ce groupe d’âge est inférieur au 5e centile.
Il est bien établi que la force de préhension atteint un sommet entre 30 et 45 ans et diminue au fur et à mesure que les personnes avancent en âgeNote 16Note 29Note 30. Cela est conforme aux estimations de la présente étude fondées sur les seuils de la FNIH et du score T, mais pas sur les seuils de centile. En fait, selon les seuils de centile, un moins grand nombre de personnes âgées de 70 à 79 ans que de personnes âgées de 60 à 69 ans avaient une force musculaire réduite.
Les estimations de l’ECMS de la prévalence de la force réduite fondées sur les seuils de la FNIH étaient conformes aux résultats d’autres recherches utilisant les mêmes seuils. On estime que 15 % des 60 à 79 ans au Canada avaient une force musculaire réduite (3 % une faible force, 12 % une force intermédiaire). Aux États-Unis, l’estimation était de 10 % (2 % une faible force, 8 % une force intermédiaire)Note 30. De 60 à 69 ans, la présente étude a fait ressortir une différence significative dans la prévalence de la force intermédiaire chez les hommes (7 %) comparativement aux femmes (12 %), mais les estimations ne différaient pas selon le sexe pour les autres groupes d’âge ou seuils examinés. Aux États-Unis, la force musculaire ne différait pas selon le sexe chez les 60 à 79 ans, mais chez les personnes âgées de 80 ans et plus, la prévalence de la force réduite était plus élevée parmi les femmesNote 30.
Les personnes ayant une force musculaire réduite affichaient des cotes exprimant le risque de mobilité réduite significativement plus élevées que les personnes ayant une force normale. Selon le seuil faible, le rapport de cotes corrigé de la présente analyse était de 3,6. Des rapports de cotes de 7,6 pour les hommes et de 4,4 pour les femmes ont été déclarés aux États-UnisNote 2. Selon le seuil intermédiaire, les rapports de cotes corrigés des deux pays se rapprochaient davantage : 3,6 au Canada, comparativement à 3,6 pour les hommes et 2,4 pour les femmes aux États-UnisNote 2. Les écarts peuvent être dus à des différences dans les définitions de mobilité réduite (capacité autodéclarée de marcher sans difficulté, comparativement à vitesse de marche mesurée inférieure à 0,8 mètre par seconde), les populations (Canada comparativement aux États-Unis) et les protocoles et le matériel de mesure de la force de préhension.
Les cotes exprimant le risque de déclarer un état de santé mauvais ou passable étaient significativement plus élevées chez les 60 à 79 ans ayant une force réduite que chez ceux ayant une force normale. Des autoévaluations simples de l’état de santé au moyen d’une question, par exemple, la question sur l’état de santé autoévalué de l’ECMS, ont été associées à des problèmes de santé chroniques et à la mortalité, indépendamment de nombreux indicateurs de l’état de santé et d’autres covariablesNote 31Note 32Note 33. Ainsi, la force réduite peut être un indicateur d’un mauvais état de santé général chez les adultes plus âgés.
En général, la force réduite était associée de façon significative à des cotes exprimant le risque d’une incapacité de modérée à grave plus élevées. Cela est conforme aux recherches antérieures qui ont démontré que les personnes se situant dans le tercile le plus faible de force de préhension en milieu de vie affichaient des cotes exprimant le risque d’avoir de la difficulté plus tard dans la vie avec les travaux ménagers lourds, l’habillement et le bain significativement plus élevées que celles se situant dans le tercile le plus élevé de force de préhensionNote 4. Par contre, la présente analyse n’a pas trouvé d’association significative avec l’incapacité lorsque le seuil faible était utilisé pour classer la force réduite. Cela est peut-être attribuable à une puissance insuffisante.
Les seuils examinés dans la présente étude ont été établis au moyen d’approches différentes. Les seuils de la FNIH ont été conçus pour déterminer la faiblesse pertinente sur le plan clinique et ont été fondés sur des associations avec la vitesse de marche. Les seuils de score T et de centile représentaient des valeurs statistiquement faibles. En dépit des différences méthodologiques, les seuils de la FNIH et du score T étaient similaires. Le groupe de référence pour les scores T était constitué d’une population plus jeune en santé, tandis que le groupe de référence pour les seuils de centile était constitué d’une population en santé du même âge. Dans les deux cas, on a utilisé des groupes de référence canadiens, les études antérieures ayant indiqué que la force de préhension diffère entre les paysNote 29. Toutefois, les seuils de centile et de score T étaient similaires à ceux calculés à partir des données pour les États-UnisNote 7Note 34. Les seuils de centile ont comme avantage qu’ils peuvent être utilisés pour l’ensemble de la fourchette d’âge, de l’enfance à l’âge adulte avancé, afin de repérer les personnes ayant une force réduite.
Limites
La position pendant le test a des répercussions sur les résultats pour la force de préhension. La position recommandée par l’American Society of Hand Therapists (ASHT) exige d’être assis avec le coude plié à 90 degrésNote 35. On a utilisé cette position dans de nombreuses étudesNote 29, bien qu’on ne l’ait pas fait dans plusieurs autres. Dans le cadre de l’ECMS on a mesuré la force de préhension selon le protocole CPHV, qui exige d’être debout avec le coude déplié. Cette position correspond à celle utilisée dans les enquêtes nationales antérieuresNote 34Note 36 et elle est recommandée par la Société canadienne de physiologie de l’exercice pour les évaluations de la condition physiqueNote 22. Le fait d’être debout produit des valeurs de force de préhension plus élevées que le fait d’être assis, mais les résultats de la recherche sur l’effet de la position du coude ne sont pas uniformesNote 29.
L’ECMS exclut les personnes vivant dans les établissements de soins de longue durée et celles âgées de plus de 79 ans, deux populations qui présentent un intérêt particulier lorsque l’on examine la force réduite chez les adultes plus âgés. Les études antérieures ont uniformément montré que la force musculaire diminue avec l’âgeNote 7Note 16. En 2011-2012, 53 % des personnes âgées de 80 ans et plus dans la population à domicile aux États-Unis avaient une force réduite, comparativement à 10 % des 60 à 79 ansNote 30. Des recherches incluant les personnes de plus de 79 ans et celles qui vivent dans les établissements de soins de longue durée sont nécessaires pour déterminer la prévalence de la réduction de la force musculaire à l’échelle nationale.
Le taux de réponse global pour les cycles 1 à 3 de l’ECMS, dans le cas des 60 à 79 ans, était de 54,4 %. Même si les poids de l’enquête ont fait en sorte que l’échantillon était représentatif de la population cible, il pourrait y avoir un biais dans les données si les non-participants différaient de façon systématique des participants à l’enquête.
Mot de la fin
Les estimations de la prévalence de la réduction de la force musculaire varient selon le seuil de force de préhension. Une force réduite était associée de façon significative à une réduction de la mobilité, à un état de santé autoévalué mauvais ou passable et à une incapacité de modérée à grave. D’autres recherches sont nécessaires pour déterminer la pertinence de ces seuils de force de préhension pour d’autres aspects de la santé, comme l’état nutritionnel. L’uniformisation des seuils, afin d’identifier les personnes ayant une force musculaire réduite, peut faciliter l’évaluation de la force de préhension dans la pratique clinique et augmenter la comparabilité des résultats de la recherche.
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