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Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'éducation : documents de recherche
L’obtention d’un diplôme au Canada : profil, situation sur le marché du travail et endettement des diplômés de la promotion de 2009/2010 - Révisé
Section 4
Emprunts et dettes des étudiants
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Les étudiants canadiens qui font des études postsecondaires reçoivent un soutien financier d’une grande variété de sources, parmi lesquelles le revenu d’emploi, le soutien financier de la famille, les bourses d’études et des subventions et des prêts de sources gouvernementales et privées.
Dans cette section, on examine la dette d’études engagée par la promotion de 2009/2010 et on se penche uniquement sur les diplômés qui n’ont pas poursuivi d’études supplémentaires dans les trois ans suivant l’obtention de leur diplôme.
L’END a recueilli de l’information sur la dette d’études financée par le gouvernement et celle financée par des sources non gouvernementales, ce qui comprend l’argent emprunté à des banques, à de la famille et amis et la dette de carte de crédit. On commence l’analyse par un aperçu de la dette contractée par les diplômés en examinant la proportion de diplômés endettés au moment de l’obtention de leur diplôme, le montant moyen de l’endettement au moment de l’obtention de leur diplôme et la proportion de diplômés qui avaient remboursé leur dette dans les trois ans suivant l’obtention de leur diplôme.
Aperçu de la dette d’études
Moins de la moitié de tous les diplômés avaient une forme quelconque de dette d’études au moment de l’obtention de leur diplôme
Parmi les diplômés de la promotion de 2009/2010 qui n’ont pas poursuivi d’études, plus de 40 % ont financé leurs études postsecondaires au moyen d’une forme quelconque d’empruntNote 12 (Figures 4.1.1 et 4.1.2). Cette proportion était la plus élevée pour les diplômés du baccalauréat, avec 50 % et la plus faible pour les diplômés du doctorat (41 %).
En plus d’examiner l’endettement global, on a regroupé les diplômés selon les trois catégories suivantes en fonction de la source de la dette : 1) dette financée par le gouvernement uniquement; 2) dette financée par des sources non gouvernementales uniquement; et 3) dette financée à la fois par le gouvernement et des sources non gouvernementales. La figure 4.1.1 et la figure 4.1.2 montrent la répartition des diplômés par niveau d’études selon qu’ils ont contracté une dette ou non, et la source de leur dette.
Description de la figure 4.1.1
Description de la figure 4.1.2
Les dettes d’études financées par le gouvernement étaient la source la plus commune d’endettement
Comme le montrent les figures 4.1.1 et 4.1.2, les prêts accordés par le gouvernement étaient la source la plus commune d’endettement. À tous les niveaux d’études, la proportion de diplômés qui devaient de l’argent au gouvernement allait de seulement 18 % chez les diplômés du doctorat à 25 % chez les diplômés du baccalauréat.
La figure 4.2 résume le nombre total de diplômés de la promotion de 2009/2010 qui avaient contracté une dette d’études, selon le type de dette qu’ils détenaient. Bien que la majorité des diplômés n’aient contracté que des dettes provenant d’une seule source, près de 27 000 diplômés étaient endettés à la fois auprès du gouvernement et auprès de source non gouvernementale au moment de l’obtention de leur diplôme. Le recours à des prêts du gouvernement uniquement et à des prêts du gouvernement et d’autres sources pour financer les études variait selon le niveau d’études. Les mêmes proportions de diplômés du baccalauréat et du doctorat ont utilisé les deux sources de financement pour payer leurs études (14 %), ce qui était plus élevé que la proportion de diplômés du collégial (9 %) et de diplômés de la maîtrise (11 %). Par ailleurs, une proportion plus élevée de diplômés de la maîtrise (14 %) ont eu recours uniquement à un financement non gouvernemental pour leurs études, comparativement aux diplômés du doctorat (9 %). La proportion des diplômés du collégial et du baccalauréat qui n’ont utilisé que des fonds d’études non gouvernementaux pour leurs études était semblable (13 % et 12 % respectivement).
Les diplômés du doctorat devaient presque trois fois plus d’argent que les diplômés du collégial
Comme le montre le graphique 4.1, lorsque l’on examine la dette due par les diplômés à une source quelconque, les diplômés du collégial affichaient la dette moyenne la moins élevée; ils devaient en moyenne 14 900 $ au moment de l’obtention de leur diplôme. Les diplômés du baccalauréat et de la maîtrise ont déclaré des endettements semblables au moment de l’obtention de leur diplôme (26 300 $ et 26 600 $ respectivement), tandis que les diplômés du doctorat ont fait état de l’endettement le plus élevé, leur dette moyenne atteignant 41 100 $ au moment de l’obtention de leur diplôme.
Le montant moyen de la dette variait selon le type de la dette contractée et le niveau d’études. La dette moyenne des diplômés du collégial était la plus faible pour l’ensemble des trois catégories de dettes (Graphique 4.1), tandis que l’endettement des diplômés du doctorat était le plus élevé dans la plupart des catégories. La variation de l’endettement selon le niveau d’études était la moins prononcée pour les diplômés qui ne devaient de l’argent qu’à des sources gouvernementales : les diplômés du baccalauréat étaient les plus endettés (21 700 $), et ce montant était légèrement supérieur à l’endettement moyen des diplômés de la maîtrise et du doctorat (19 300 $ et 21 200 $ respectivement). Par contraste, la variation de la dette moyenne selon le niveau d’études était plus importante pour ceux qui n’avaient contracté que des prêts d’études de sources non gouvernementales, et encore plus prononcée chez ceux qui avaient contracté des dettes d’études à la fois auprès de sources gouvernementales et non gouvernementales.
Les diplômés qui ont utilisé à la fois des prêts du gouvernement et d’autres sources avaient un endettement deux fois supérieur à celui d’étudiants qui n’ont emprunté que d’une seule source
Bien que la proportion de diplômés ayant contracté une dette à la fois de sources gouvernementales et non gouvernementales n’ait pas été relativement élevée, elle représentait néanmoins 26 600 diplômés (Figure 4.2). Par ailleurs, les diplômés ayant contracté une dette auprès des deux sources avaient un endettement bien plus élevé que ceux qui avaient contracté un seul type de dette. Comme le montre le graphique 4.1, à tous les niveaux d’études, l’endettement des diplômés qui ont emprunté des deux sources était plus du double de celui de ceux qui n’avaient emprunté qu’auprès d’une seule source. En outre, l’endettement moyen était plus élevé que les endettements moyens combinés de ceux qui avaient contracté des emprunts auprès de sources uniques. Par exemple, la dette moyenne d’un diplômé du collégial qui avait contracté des emprunts des deux sources au moment de l’obtention du diplôme (26 700 $) était supérieure de 4 000 $ à la dette moyenne des étudiants qui avaient des prêts de sources gouvernementales combinés à celle des étudiants qui avaient des prêts de sources non gouvernementales au niveau collégial (13 300 $ +9 400 $=22 700 $).
La proportion de diplômés ayant remboursé leur dette trois ans après l’obtention du diplôme était la plus élevée chez les diplômés de la maîtrise
La proportion des diplômés qui avaient remboursé leurs prêts d’études gouvernementales entièrement trois ans après l’obtention de leur diplôme différait selon le niveau d’études. Bien que les diplômés du collégial aient eu la dette moyenne la plus faible comparativement aux autres diplômés (Graphique 4.1), ils n’ont été que 36 % à rembourser leur dette à une source quelconque, ce qui est identique à ce qu’ont fait les diplômés du doctorat qui ont souscrit des niveaux d’endettement bien plus élevés (Graphique 4.2). Les diplômés de la maîtrise étaient le groupe affichant la plus forte proportion d’étudiants ayant remboursé leur dette à une source quelconque (44 %), tandis qu’une proportion moindre de diplômés du baccalauréat (34 %) avaient entièrement remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme.
Le nombre de diplômés de programmes coopératifs qui avaient une dette d’étude était plus élevé, mais leur endettement était moindre que celui des autres diplômés
Comme le montre le graphique 4.3, une proportion légèrement plus élevée de diplômés de programmes coopératifs ont déclaré devoir une dette d’études à une source quelconque au moment de l’obtention de leur diplôme : 48 % contre 43 % au niveau collégial et 56 % contre 50 % au niveau du baccalauréat.
Par ailleurs, les diplômés de programmes coopératifs ont déclaré une dette légèrement moindre que leurs homologues qui n’ont pas suivi de programme coopératif. Le graphique 4.3 montre qu’en moyenne, les diplômés d’un programme coopératif collégial devaient 14 200 $ au moment de l’obtention de leur diplôme, tandis que les diplômés du collégial n’ayant pas suivi de programme coopératif devaient 15 300 $. Au niveau du baccalauréat, le montant moyen de la dette contractée au moment de l’obtention du diplôme par les diplômés des programmes coopératifs et ceux qui n’ont pas suivi de programme coopératif était de 24 400 $ et 26 600 $, respectivement.
Les diplômés ayant acquis de l’expérience grâce à un programme coopératif étaient plus susceptibles d’avoir remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme
Comme le montre le graphique 4.4, au niveau collégial et à celui du baccalauréat, la proportion de diplômés de programmes coopératifs qui avaient remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme était plus forte que celle de leurs homologues n’ayant pas suivi de programme coopératif (42 % contre 35 % et 42 % contre 33 % respectivement). Au niveau du baccalauréat en particulier, ceci peut être associé au revenu plus élevé déclaré par les diplômés de programme coopératif, ce qui leur donne davantage de possibilités de rembourser leurs prêts.
Cependant, pour ceux qui avaient encore une dette active trois ans après l’obtention de leur diplôme, le montant moyen de la dette restante n’a pas varié fortement entre les diplômés de programmes coopératifs et ceux qui n’ont pas suivi de programme coopératif. Au niveau collégial, le montant moyen de la dette restante trois ans après l’obtention du diplôme était de 12 200 $ pour les diplômés de programmes coopératifs et 12 400 $ pour les diplômés n’ayant pas suivi de programme coopératif. Au niveau du baccalauréat, ceux qui avaient acquis l’expérience au moyen de programmes coopératifs avaient une dette restante de 18 600 $ trois ans après l’obtention de leur diplôme, tandis que ceux qui n'avaient pas acquis cette expérience avaient une dette restante de 19 800 $.
Dettes d’études financées par le gouvernement
En raison de l’importance que revêtent les prêts accordés par le gouvernement pour le financement d’études, le reste de cette section s’intéressera de plus près aux dettes d’études financées par le gouvernement. On y examine également le montant de cette dette et le remboursement selon le niveau d’études et le domaine d’études. Un endettement de 25 000 $ ou plus est classé comme important, car l’accumulation de dettes de cette taille représente un fardeau financier considérable pour la plupart des diplômés. Dans ce cas encore, l’analyse s’est limitée aux diplômés qui n’ont pas poursuivi d’études plus avancées au cours des trois ans suivant l’obtention du diplôme en 2009/2010 (et qui ont par conséquent été obligés de commencer à rembourser les prêts et qui n’ont pas accumulé de nouvelles dettes d’études).
Les diplômés du collégial affichaient la plus forte proportion de petites dettes (inférieures à 10 000 $) alors que les diplômés du baccalauréat enregistraient la plus forte proportion de dettes importantes (25 000 $ ou plus)
Comme le montre le graphique 4.5, une plus forte proportion de diplômés du collégial qui devaient de l’argent au gouvernement pour des prêts d’études au moment de l’obtention de leur diplôme ont terminé leurs études avec une petite dette (inférieure à 10 000 $) seulement (41 %), comparativement aux diplômés au niveau du baccalauréat (26 %), de la maîtrise (23 %) et du doctorat (21 %). Par ailleurs, une plus forte proportion de diplômés du baccalauréat avaient contracté une dette importante (25 000 $ ou plus) au moment de l’obtention de leur diplôme (39 %), suivis par les diplômés du doctorat (35 %), les diplômés de la maîtrise (34 %) et enfin les diplômés du collégial (14 %). Il vaut la peine de relever que près de la moitié des diplômés au niveau collégial, de la maîtrise et du doctorat avaient une dette moyenne (de 10 000 $ à 24 999 $) au moment de l’obtention du diplôme (46 %, 44 % et 45 % respectivement), tandis que seulement 36 % des diplômés du baccalauréat étaient dans cette situation.
Le tableau 4.1 montre que les diplômés affichant un plus faible endettement étaient plus susceptibles d’avoir remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme. On peut observer ce phénomène à tous les niveaux d’études. Parmi les diplômés faiblement endettés (moins de 10 000 $), ceux au niveau de la maîtrise étaient les plus susceptibles d’avoir remboursé leur dette (67 %), tandis que ceux au niveau collégial étaient les moins susceptibles (48 %).
Les diplômés fortement endettés à tous les niveaux d’études étaient les moins susceptibles d’avoir remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme. Par exemple, un quart (25 %) des diplômés du baccalauréat ayant contracté des prêts importants auprès du gouvernement les avaient remboursés trois ans après l’obtention de leur diplôme, comparativement à plus de la moitié (53 %) des diplômés du baccalauréat qui avaient de petites dettes financées par le gouvernement. Par ailleurs, la proportion des diplômés qui avaient une dette importante financée par le gouvernement au moment de l’obtention de leur diplôme et qui avaient remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme, était la plus élevée chez les diplômés de la maîtrise (29 %), suivie par les diplômés du doctorat (26 %) et les diplômés du baccalauréat (25 %).
La proportion de diplômés ayant la dette la plus importante financée par le gouvernement variait d’un domaine d’études à l’autre
Le graphique 4.6 montre la taille du montant moyen de la dette au moment de l’obtention du diplôme et la répartition des diplômés du baccalauréat dans les domaines d’études dans lesquels l’endettement est le plus important. « Santé, parcs, récréation et conditionnement physique », un domaine qui comprend la médecine, enregistrait la plus forte proportion d’étudiants fortement endettés (55 %) ainsi que le montant moyen le plus élevé d’endettement (30 400 $). Par ailleurs, les domaines « commerce, gestion et administration publique » affichaient la proportion la plus faible d’étudiants fortement endettés (25 %).
Dans le domaine principal « santé, parcs, récréation et conditionnement physique », la taille de la dette moyenne financée par le gouvernement au moment de l’obtention du diplôme variait par sous-catégorie (Tableau A.16 en annexe). Par exemple, les diplômés du domaine « parcs, récréation et conditionnement physique » et « médecine » affichaient la dette moyenne la plus faible (16 600 $) et la plus élevée (56 000 $) au moment de l’obtention du diplôme, respectivement. Par ailleurs, les diplômés du domaine « médecine » présentaient la plus forte proportion d’étudiants qui avaient remboursé leur dette d’études financée par le gouvernement trois ans après l’obtention de leur diplôme (60 %), tandis que les diplômés du domaine « agriculture, exploitations agricoles et sciences connexes » enregistraient la plus faible proportion d’étudiants ayant remboursé leur dette trois ans après avoir obtenu leur diplôme (23 %). (Tableau A.16 en annexe)
Au niveau collégial, la proportion de diplômés ayant une dette importante allait de 9 % (« techniques/technologie du génie ») à 32 % (« ressources naturelles renouvelables et conservation »). L’endettement moyen le plus faible au moment de l’obtention du diplôme a été constaté chez les diplômés du domaine « métiers de la construction » (6 200 $) et l’endettement le plus élevé a été constaté chez les diplômés du domaine « sciences humaines » (19 200 $). (Tableau A.16 en annexe)
Au niveau de la maîtrise, la proportion des diplômés fortement endettés allait de 24 % (« architecture et services connexes ») à 44 % (« santé, parcs, récréation et conditionnement physique »). Les diplômés du domaine « mathématiques et statistiques » enregistraient l’endettement moyen le plus élevé au moment de l’obtention de leur diplôme (25 500 $). (Tableau A.16 en annexe)
Au niveau du doctorat, la proportion des diplômés ayant une dette importante allait de 20 % (« mathématiques, informatique et sciences de l’information ») à 88 % (« arts visuels et d’interprétation et technologie des communications »). L’endettement moyen le plus élevé a été relevé parmi ceux du domaine « agriculture, ressources naturelles et conservation » (44 500 $) et l’endettement le plus faible chez ceux du domaine « commerce, gestion et administrations publiques » (10 100 $). (Tableau A.16 en annexe)
Interprétation des ratios du service de la dette
Si le montant de la dette constitue un facteur clé en ce qui concerne la capacité de la gérer, il est également important de tenir compte de la relation entre le revenu et les remboursements de la dette. Aux fins de cette analyse, on a calculé pour chaque diplômé un ratio du service de la dette au moyen des renseignements sur le revenu personnel déclaré en 2012 et le montant total de la dette remboursée en 2012. Ce ratio représente le paiement de la dette exprimé en pourcentage du revenu, une mesure couramment employée pour déterminer la mesure dans laquelle le remboursement de la dette d’études représente un fardeau pour le débiteur (voir l’encadré sur l’interprétation des ratios du service de la dette). Pour placer les ratios du service de la dette en contexte, un certain nombre d’études publiées ont fait appel à un point de référence de 8 % pour désigner un endettement élevé (Baum et Schwartz, 2006Note 13). Les ratios du service de la dette ont été classés dans l’ordre ascendant à partir duquel le ratio de la dette au 25e centile, à la médiane et au 75e centile a été déterminé.
Il vaut cependant la peine de noter que les ratios du service de la dette calculés dans le présent rapport ne peuvent pas, en eux-mêmes, être des indicateurs du fardeau de la dette. Dans certains cas, le montant minimum devant être versé pour le service de la dette représente une proportion relativement élevée du revenu des débiteurs. Dans d’autres cas, les débiteurs choisissent de faire des paiements supérieurs au montant minimum requis et remboursent donc leur dette plus rapidement. Ils peuvent aussi utiliser leur épargne, une aide familiale ou d’autres sources de fonds pour verser une somme forfaitaire. Pour bien comprendre comment les diplômés gèrent leurs dettes d’études, il faut entreprendre une analyse plus poussée.
Interprétation des ratios du service de la dette
Les ratios du service de la dette sont des mesures monétaires approximatives du fardeau financier – ou de la capacité de payer – qui sont exprimés en pourcentage. Ils sont calculés comme le ratio entre le remboursement de la dette et le revenu gagné pendant une certaine période, et ils sont interprétés comme le pourcentage du revenu consacré au remboursement de dettes. Les ratios du service de la dette peuvent être élevés pour diverses raisons, qui comprennent un faible revenu non volontaire ou des paiements élevés volontaires.
Même si elles sont loin d’être concluantes, diverses études américaines sur les fardeaux d’endettement des étudiants ont souvent utilisé 8 % comme point de repère : on considère que les diplômés qui dépassent ce seuil ont des dettes qu’ils ont de la difficulté à gérer. Dans le contexte canadien, les diplômés dans cette situation pourraient avoir recours à la disposition relative à la révision des modalitésNote 14 : cette disposition leur donne la flexibilité nécessaire pour gérer le remboursement de leurs prêts en l’adaptant à leur situation. Ils peuvent s’en servir comme mesure de gestion de la dette pour réduire les paiements mensuels – et l’endettement. À l’inverse, ils peuvent l’utiliser pour rembourser plus rapidement la dette au moyen de la négociation de paiements plus élevés.
Dans cette section, on examine les ratios du service de la dette pour des diplômés qui devaient de l’argent au gouvernement au moment de l’obtention de leur diplôme et la façon dont les ratios sont différents selon la taille de la dette et le niveau d’études. En outre, on y compare les ratios de la dette par rapport aux gains selon le domaine d’études.
Un quart des diplômés du baccalauréat ayant une dette importante financée par le gouvernement (25 000 $ ou plus) au moment de l’obtention de leur diplôme avaient un ratio du service de la dette de 13 % ou plus
Comme il a été dit plus haut, les ratios du service de la dette ont été classés dans l’ordre ascendant à partir duquel on a déterminé le ratio de la dette au 25e centile, à la médiane et enfin au 75e centile. Les diplômés du baccalauréat les plus fortement endettés au moment de l’obtention de leur diplôme avaient les ratios de service de la dette les plus élevés au 75e centile (13 %) comparativement aux diplômés des autres niveaux d’études (Tableau A.15 en annexe). En d’autres termes, un tiers des diplômés du baccalauréat ayant une dette importante (environ 3 800 personnes) dépensaient 13 % ou plus de leur revenu pour le remboursement de la dette d’études. Cela signifie qu’après avoir théoriquement remboursé la dette d’études financée par le gouvernement, il leur restait 87 % de leur revenu brut gagné pour d’autres dépenses. On a déterminé des proportions un peu plus faibles chez les diplômés de la maîtrise (10 %), du doctorat (10 %) et du collégial (9 %) ayant une dette importante financée par le gouvernement. À des catégories de dette plus faibles, les ratios du service de la dette étaient considérablement moindres, sauf pour les diplômés du collégial. Par exemple, à la catégorie de dette moyenne (10 000 $ à 24 999 $), le ratio du service de la dette au 75e centile était de 7 % pour les diplômés du baccalauréat (c.‑à‑d. 25 % des diplômés du baccalauréat ayant une dette moyenne avaient des ratios de service de la dette de 7 % ou supérieurs), et de 5 % pour les diplômés de la maîtrise et du doctorat. Pour les diplômés du collégial, cependant, le ratio du service de la dette au 75e centile était le plus élevé (10 %). À la catégorie de faible dette (moins de 10 000 $), le ratio du service de la dette au 75e centile était le plus élevé chez les diplômés du collégial (5 %), qui étaient suivis par les diplômés du baccalauréat et ceux de la maîtrise (4 %) et enfin les diplômés du doctorat (1 %).
Le ratio dette-gains restant variait selon les niveaux d’études et les domaines d’études
Les ratios dette-gains restants ont été calculés comme ratio de la dette restante trois ans après l’obtention du diplôme par rapport au revenu gagné. En général, le montant moyen de la dette restante trois ans après l’obtention du diplôme pour ceux qui étaient employés en 2013 était inférieur au montant moyen de la dette restante de ceux qui étaient chômeurs (Tableau A.17 en annexe). Par exemple, au niveau du baccalauréat, parmi les diplômés du domaine « sciences physiques et de la vie et technologies », le montant moyen de la dette d’études restante trois ans après l’obtention de leur diplôme était de 23 000 $ pour ceux qui étaient employés en 2013 et d’environ 27 800 $ pour ceux qui étaient au chômage en 2013. Le ratio dette-gains restant le plus élevé a été constaté dans le domaine « sciences biologiques et biomédicales » (54 %) sous « sciences physiques et de la vie et technologies », et le ratio dette-gains le plus faible a été relevé dans le domaine « médecine » (15 %) sous « santé, parcs, récréation et conditionnement physique ». Au niveau collégial, le ratio dette-gains le plus élevé a été observé dans « services personnels et culinaires » (35 %) sous « services personnels, de protection et de transport », et le plus faible dans le domaine « métiers de la construction » (11 %) sous « architecture, génie et technologies connexes ».
Résumé
Les étudiants financent leurs études postsecondaires de différentes façons. Moins de la moitié des diplômés de la promotion de 2009/2010 ont compté sur des prêts d’études contractés auprès de sources gouvernementales ou non gouvernementales. Cependant, 22 % des diplômés étaient endettés uniquement auprès de sources gouvernementales et 12 % des diplômés devaient de l’argent à la fois à des sources gouvernementales et non gouvernementales.
Les étudiants de niveau collégial étaient les plus susceptibles d’obtenir leur diplôme en ayant une faible dette (moins de 10 000 $), tandis que les bacheliers étaient les plus susceptibles de terminer leurs études avec une dette importante (25 000 $ ou plus). La proportion de diplômés ayant une dette importante variait d’un domaine d’études à l’autre à chaque niveau d’études. Plus de la moitié des diplômés du baccalauréat (55 %) dans le domaine « santé, parcs, récréation et conditionnement physique » étaient fortement endettés (25 000 $ et plus) au moment de l’obtention de leur diplôme, alors que seulement 25 % des diplômés des domaines « commerce, gestion et administration publique » étaient fortement endettés au moment de l’obtention de leur diplôme.
La proportion de diplômés de programmes coopératifs qui ont déclaré une dette d’études était plus forte que celle des autres diplômés. Cependant, le montant moyen de la dette au moment de l’obtention du diplôme était plus faible pour les diplômés de programmes coopératifs que pour les autres diplômés. En outre, la proportion de diplômés qui avaient remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme était plus élevée chez ceux qui avaient suivi un enseignement coopératif.
Les diplômés fortement endettés à tous les niveaux d’études étaient les moins susceptibles d’avoir remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme. Les diplômés de la maîtrise étaient les plus susceptibles d’avoir remboursé leur dette. Les diplômés du baccalauréat fortement endettés au moment de l’obtention de leur diplôme présentaient les ratios de service de la dette les plus élevés au 75e centile (13 %) comparativement aux diplômés des autres niveaux d’études (10 % pour les diplômés de la maîtrise et du doctorat et 9 % pour les diplômés du collégial). Par ailleurs, le ratio dette-gains restant variait selon le niveau d’études et les domaines d’études.
Conclusion
Le présent rapport présente un aperçu initial des diplômés des établissements d’enseignement postsecondaire publics du Canada en 2009/2010 en faisant appel aux données de l’Enquête nationale auprès des diplômés (END) de 2013. L’END présente des renseignements importants sur les résultats des diplômés et sur la façon dont ils contribuent au tissu social et économique du pays. La promotion de 2009/2010 était la première cohorte de l’Enquête nationale auprès des diplômés après le ralentissement économique de 2008, qui correspondait à une époque de changements démographiques, d’incertitude économique et d’évolution du marché du travail qui faisaient grandement ressortir le besoin d’une main-d’œuvre très scolarisée au pays. On a interviewé des diplômés trois ans plus tard afin de mesurer leurs divers résultats sur le marché du travail, ainsi que pour recueillir des renseignements sur le financement de l’enseignement supérieur. Il s’agissait d’une période de référence différente de celle de 2005, année où l’on a interviewé les diplômés deux ans après l’obtention de leur diplôme.
Une forte proportion des diplômés du collégial et du baccalauréat avaient des parcours non linéaires, soit parce qu’ils avaient retardé l’entrée à leur programme à partir de l’école secondaire ou parce qu’ils avaient suivi précédemment des études postsecondaires avant le programme dont ils ont obtenu leur diplôme en 2009/2010. En outre, une forte proportion de diplômés de 2009/2010 ont poursuivi des études après l’obtention du diplôme. Les diplômés du baccalauréat étaient les plus susceptibles d’avoir poursuivi des études, soit 49 %, suivis par les diplômés du collégial (35 %), les diplômés de la maîtrise (32 %) et du doctorat (16 %).
Parmi ceux qui n’ont pas poursuivi des études après l’obtention de leur diplôme, la plupart des diplômés à chaque niveau d’études ont bénéficié de taux d’emplois élevés, allant de 90 % chez les diplômés du collégial à 93 % chez les diplômés du doctorat. La majorité des diplômés ont également déclaré que leur emploi concordait avec leurs études; cependant, cette proportion était plus faible pour les diplômés du collégial (81 %) et ceux du baccalauréat (80 %) que pour ceux au niveau de la maîtrise (92 %) et du doctorat (96 %).
Moins de la moitié des diplômés de la promotion de 2009/2010 ont compté sur des prêts d’études financés par des sources gouvernementales ou non gouvernementales. Les prêts d’études financés par le gouvernement étaient la source la plus commune d’endettement et plus du tiers des diplômés devaient de l’argent à des sources gouvernementales. En termes de taille, les diplômés du collégial affichaient la plus forte proportion de petites dettes financées par le gouvernement, tandis que les diplômés du baccalauréat affichaient la proportion la plus élevée de dettes importantes financées par le gouvernement; ceci variait également selon le domaine d’études. La proportion des diplômés qui avaient remboursé leur dette financée par le gouvernement trois ans après l’obtention de leur diplôme était la plus élevée pour les diplômés de la maîtrise.
L’END a montré que ceux qui ont suivi des programmes coopératifs en ont retiré des avantages sur le marché du travail. Parmi ceux qui n’ont pas poursuivi les études, les diplômés du collégial et du baccalauréat d’un programme coopératif affichaient des taux d’emploi plus élevés que ceux qui n’avaient pas suivi un programme coopératif. En outre, au niveau du baccalauréat, les diplômés ayant acquis de l’expérience professionnelle grâce à un programme coopératif avaient des gains plus élevés que les autres diplômés. Une proportion plus élevée de diplômés de programmes coopératifs avaient une dette d’études, mais le niveau de celle‑ci était inférieur à celui de la dette qu’avaient contractée leurs homologues n’ayant pas suivi un programme coopératif. Par ailleurs, les diplômés de programmes coopératifs étaient plus susceptibles d’avoir remboursé leur dette trois ans après l’obtention de leur diplôme.
Les prochains travaux de recherche devraient prendre appui sur le présent rapport et le développer en examinant plus à fond les différences des résultats sur le marché du travail et les mesures de la qualité de l’emploi des diplômés selon leurs divers parcours scolaires.
Notes
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