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Tendances de l’âge de l’infrastructure d’enseignement au Canada

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Valérie Gaudreault, Donald Overton et John Trstenjak
Statistique Canada

Tendances globales de l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement du Canada
Les composantes de l’infrastructure d’enseignement
Tendances provinciales de l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement
Conclusion

« Dans l’ensemble, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement du Canada, c’est-à-dire les écoles primaires et secondaires, les universités et les collèges, a diminué légèrement depuis le début des années 2000, après avoir presque doublé au cours des trois décennies précédentes. »

« En 2008, l’âge estimé de l’infrastructure d’enseignement du pays était en moyenne de 20,1 ans, chiffre légèrement plus faible que le sommet de 21,3 ans enregistré en 2000. »

« Les bâtiments d’enseignement ont affiché leur plus grande jeunesse en 1969, quand l’âge moyen a atteint 11,0 ans à la suite d’investissements majeurs dans de nouvelles installations destinées à accueillir un influx important de baby-boomers. »

Telles sont quelques-unes des conclusions d’une étude publiée récemment par Statistique Canada dans laquelle on analysait les tendances de l’âge de l’infrastructure d’enseignement au Canada pendant la période allant de 1961 à 20081. Le présent article fait état de quelques-unes des principales constatations de ce rapport et explique comment on mesure les variations de l’âge de l’infrastructure d’enseignement.

Encadré 1 :
Mesure de la variation de l’âge de l’infrastructure d’enseignement

En général, les nouveaux investissements en stock de capital d’enseignement prennent la forme de nouvelles constructions, de rénovations ou d’agrandissements des installations existantes. Parallèlement, les immobilisations dont la durée de vie utile est écoulée sont soustraites de la valeur du stock brut de capital. Ensemble, ces deux facteurs déterminent en grande partie l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement. En pratique, il peut exister plusieurs distributions d’âge pour un âge moyen particulier. Par exemple, on pourrait avoir affaire à des structures dont les âges sont regroupés autour de l’âge moyen ou à une combinaison de structures récentes et de structures beaucoup plus anciennes.

Les investissements dans le stock de capital du secteur de l’enseignement sont déterminés en grande partie par la demande de services d’enseignement. Quand la demande augmente à cause de l’accroissement de la population d’âge scolaire ou des inscriptions aux programmes d’enseignement postsecondaire, par exemple, de nouveaux investissements s’imposent en vue d’accroître la capacité physique. Lorsqu’elles sont ajoutées au stock d’installations existantes, ces nouvelles immobilisations ont tendance à faire baisser l’âge moyen du stock brut.

On utilise les données de l’Enquête sur les dépenses en immobilisations et réparations pour la période allant de 1961 à 2008 afin de calculer la durée de vie utile et l’âge moyen des actifs. D’après ces données, on estime qu’un bâtiment institutionnel possède une durée de vie utile moyenne d’environ 40 ans2.

Au fil du temps, l’infrastructure vieillissante doit être remplacée ou rajeunie. Les tendances démographiques peuvent dicter un accroissement ou une réduction de la capacité dans certaines régions. Certaines provinces affichent une croissance démographique plus rapide et une population plus jeune que d’autres régions du pays, ce qui rend nécessaire un investissement plus important en infrastructure d’enseignement.

Tendances globales de l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement du Canada

À l’échelle nationale, les bâtiments d’enseignement ont affiché leur plus grande jeunesse en 1969, quand leur âge moyen a atteint 11,0 ans à la suite d’investissements majeurs en nouvelles installations en vue de recevoir un influx important de baby-boomers dans le système scolaire (graphique 1). Ensuite, l’âge moyen a augmenté rapidement jusqu’au milieu des années 1980, car le besoin de nouveaux bâtiments ou de rénovations importantes était moins pressant puisque de nombreux bâtiments étaient relativement neufs. En outre, les taux de fécondité étaient à la baisse (effondrement de la natalité de l’après baby-boom) et les baby-boomers entraient sur le marché du travail.

Graphique 1
Les importantes dépenses d’investissement effectuées dans les universités depuis 2000 ont fait baisser l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement

Description pour le graphique 1

Graphique 1. Les importantes dépenses d’investissement effectuées dans les universités depuis 2000 ont fait baisser l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement

Source : Statistique Canada, totalisation spéciale, Division de l'investissement et du stock de capital.

Du milieu des années 1980 au tournant du millénaire, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement a continué de croître, mais plus lentement. De nouveaux investissements étaient requis pour recevoir les enfants des baby-boomers (écho-boom) qui entraient dans les écoles primaires et secondaires, mais ces investissements n’ont pas suffi à maintenir ou à réduire l’âge moyen.

Au tournant du millénaire, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement du Canada avait atteint 21,3 ans. En moyenne, la durée de vie utile des bâtiments d’enseignement est estimée à environ 40 ans. Autrement dit, en 2008, les immobilisations en infrastructures physiques d’enseignement avaient dépassé 51 % de leur durée de vie utile. Ce chiffre est plus faible que celui observé pour d’autres infrastructures importantes, telles que les ponts et viaducs (57 %), les autoroutes et routes (53 %) et les installations de traitement des eaux usées (63 %), mais significativement plus élevé que celui observé pour les systèmes d’approvisionnement en eau (40 %)3.

Les composantes de l’infrastructure d’enseignement

En 2008, les écoles primaires et secondaires constituaient le principal déterminant de l’âge moyen des bâtiments d’enseignement : elles représentaient la part la plus importante du stock brut de l’ensemble de l’infrastructure d’enseignement, soit 61 % ou 70,7 milliards de dollars.

Depuis 1996, l’âge moyen des écoles primaires et secondaires est relativement stable à l’échelle nationale. En 2008, l’âge moyen de l’infrastructure des écoles primaires et secondaires au Canada s’établissait à 21,0 ans ou 53 % de sa durée de vie utile estimée. Entre 2000 et 2008, les rénovations et les nouveaux investissements dans les bâtiments scolaires ont à peu près compensé la valeur des actifs mis hors service, la valeur du stock brut étant passée de 65,3 milliards de dollars en 2000 à 70,7 milliards de dollars en 2008. Par conséquent, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement primaire et secondaire est demeuré plus ou moins constant au cours de la période.

En 2008, avec 24 %, les universités représentaient la deuxième composante en importance du stock brut d’infrastructure d’enseignement. À partir de 2000, les investissements dans le stock d’infrastructure universitaire ont monté en flèche, pour atteindre 27,4 milliards de dollars en 2008. De 2000 à 2008, la valeur du stock d’écoles primaires et secondaires a augmenté de 1,0 % par année, en moyenne, comparativement à 2,1 % pour les collèges et 3,9 % pour les universités. Par conséquent, la part du stock d’infrastructures représentée par les écoles primaires et secondaires est passée de 65 % à 61 % durant la période. Ces tendances reflètent le fait qu’à l’échelle nationale, le nombre d’élèves inscrits aux niveaux primaire et secondaire a peu varié depuis 1981. En revanche, l’effectif des établissements postsecondaires a grimpé au fil du temps, surtout pendant la première moitié des années 2000.

Graphique 2
L’effectif au niveau postsecondaire est un déterminant important de l’investissement

Description pour le graphique 2

Graphique 2. L’effectif au niveau postsecondaire est un déterminant important de l’investissement

Source : Statistique Canada, totalisation spéciale, Groupe d'analyse économique, Secteur de la statistique du commerce et des entreprises.

En général, les investissements dans les collèges et universités sont relativement plus récents que ceux consacrés aux écoles primaires et secondaires. Durant la période de 2000 à 2008, les nouveaux investissements dans l’infrastructure de l’enseignement postsecondaire représentaient 2,7 fois le montant des actifs mis hors service et ont réduit son âge moyen. Le stock brut de capital investi en infrastructure universitaire se chiffrait à 27,4 milliards de dollars en 2008 et, de ce montant, 10,8 milliards de dollars provenaient de nouveaux investissements effectués depuis 2001.

Les collèges représentent la troisième composante en importance de l’infrastructure d’enseignement, soit 10 % du stock brut en 2008. Leur part s’est accrue à peu près sans interruption depuis le début des années 1960, période durant laquelle le système des collèges communautaires a été introduit à grande échelle au pays. L’âge moyen de l’infrastructure collégiale était de 19,7 ans en 2005 et de 19,3 ans en 2008.

Tendances provinciales de l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement

En 2008, la Colombie-Britannique et l’Alberta possédaient l’infrastructure d’enseignement la plus jeune du pays, alors que l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement était supérieur à la moyenne nationale dans sept provinces : le Nouveau-Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, le Québec, le Manitoba, la Nouvelle-Écosse, l’Île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan. Dans le cas de l’Ontario, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement était égal à la moyenne nationale.

L’âge moyen des bâtiments d’enseignement varie selon la province, pour diverses raisons, dont les tendances démographiques, la conjoncture économique et les politiques provinciales en matière d’enseignement. Dans une province donnée, une infrastructure relativement plus jeune ou plus ancienne peut refléter des différences dans la structure par âge et dans la croissance de la population, en plus de différences attribuables à d’autres facteurs. Toutefois, cela ne signifie pas que l’infrastructure soit de meilleure ou de moins bonne qualité.

L’importance relative des diverses catégories d’établissements d’enseignement est un autre facteur qui a une incidence sur la répartition et l’évolution de l’âge moyen des bâtiments d’enseignement entre les provinces. À l’échelle nationale, en 2008, la valeur brute du stock d’infrastructures la plus élevée était celle enregistrée pour les écoles primaires et secondaires, suivies par les universités, puis les collèges. Toutefois, il n’en était pas nécessairement ainsi à l’échelle provinciale.

Les bâtiments d’enseignement de Terre-Neuve-et-Labrador viennent au deuxième rang, par ordre décroissant d’âge, parmi les provinces. En 2008, leur âge moyen avait atteint 22,5 ans, c’est-à-dire 57 % de leur durée de vie utile estimée. L’infrastructure collégiale de la province a vieilli en raison d’une réduction des investissements depuis 1975; en 2008, l’âge moyen de cette infrastructure était le plus élevé pour l’ensemble des collèges au Canada, soit 28,8 ans.

Grâce à des investissements importants, l’infrastructure universitaire de Terre-Neuve-et-Labrador a connu une brève tendance au rajeunissement au milieu des années 1980 et à la fin des années 1990. Cette province est la seule dont le stock brut d’infrastructure universitaire a vieilli durant la période la plus récente. Néanmoins, l’âge moyen de l’infrastructure universitaire de Terre-Neuve-et-Labrador était de 18,9 ans en 2008, à peine supérieur à la moyenne nationale de 18,0 ans.

En 2008, Terre-Neuve-et-Labrador était, de toutes les provinces, celle dont le pourcentage de la population appartenant au groupe des 5 à 17 ans était le plus faible. Le taux de croissance de la population dans ce groupe d’âge a été négatif depuis au moins trois décennies. Malgré cela, depuis 2000, l’investissement annuel moyen dans les écoles primaires et secondaires, exprimé en pourcentage du stock brut, a été de 3,3 %, dépassant légèrement la moyenne nationale de 3,0 %. Par conséquent, l’âge moyen des écoles primaires et secondaires est demeuré inférieur à la moyenne nationale, soit 20,0 ans, en 2008.

En 2008, l’infrastructure d’enseignement de l’Île-du-Prince-Édouard se classait au cinquième rang des infrastructures les plus jeunes parmi les provinces, avec un âge moyen de 20,3 ans ou 51 % de sa durée de vie utile estimée. Ce résultat est la concrétisation d’investissements récents importants de la province dans son infrastructure universitaire.

La Nouvelle-Écosse, qui était dotée de l’infrastructure d’enseignement la plus ancienne en 2000, a vu l’âge moyen de cette infrastructure s’établir à 21,3 ans ou 54 % de sa durée de vie utile estimée en 2008. Les investissements dans les écoles primaires et secondaires, les plus importants parmi l’ensemble des provinces au cours de la période récente, ont été le principal déterminant de cette réduction de l’âge de l’infrastructure.

En 2008, l’infrastructure d’enseignement du Nouveau-Brunswick avait atteint 59 % de sa durée de vie utile estimée. Son âge moyen étant de 23,2 ans, il s’agissait de la plus ancienne du pays, suivie par celles de Terre-Neuve-et-Labrador et du Québec. Au Nouveau-Brunswick, depuis 1970, année où l’âge moyen était de 8,7 ans, le taux d’investissement est inférieur au taux nécessaire pour prévenir le vieillissement continu de l’infrastructure d’enseignement. Aux niveaux primaire et secondaire, la croissance du stock d’infrastructures a ralenti au cours des cinq dernières décennies. Durant les années 1960, la croissance annuelle moyenne était de près de 14 % mais, durant les années 1990, elle n’était plus que de l’ordre de 1 % et, depuis 2000, elle est presque stagnante. Cette situation pourrait refléter le fait que la proportion de la population de la province âgée de 5 à 17 ans est inférieure à la moyenne nationale depuis 1996. Entre 1971 et 1995, elle avait été systématiquement supérieure à cette moyenne.

En 2008, l’infrastructure d’enseignement du Québec se classait au troisième rang des infrastructures les plus vieilles parmi les provinces. Son âge moyen était de 21,7 ans, c’est-à-dire 55 %, de sa durée de vie utile estimée. Au cours des années 1990, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement primaire et secondaire a continué d’augmenter au Québec. Bien que la croissance de l’investissement en infrastructure d’enseignement au Québec ait été inférieure à la moyenne nationale, les universités ont vu croître leur part de l’investissement global et rajeunir l’âge moyen de leur infrastructure.

En 2008, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement de l’Ontario était égal à la moyenne nationale, soit 20,1 ans ou 51 % de sa durée de vie utile estimée. Cette concordance est récente, car l’âge de l’infrastructure d’enseignement de l’Ontario a été supérieur à la moyenne entre 1974 et 2004. Entre 2000 et 2008, la diminution de l’âge moyen en Ontario a résulté des changements au niveau universitaire ainsi qu’aux niveaux primaire et secondaire. La plus forte baisse s’est produite au niveau universitaire, grâce à d’importants investissements qui ont réduit l’âge moyen de l’infrastructure universitaire qui est passé de 24,4 ans en 1999 à 19,2 ans en 2008. Ces investissements reflétaient, en partie, l’agrandissement des installations pour accueillir la « double cohorte » d’élèves de niveau secondaire à la suite de l’élimination de l’année du cours préuniversitaire de l’Ontario en 2003. Entre 2000 et 2008, l’âge moyen des écoles primaires et secondaires a diminué de 1,4 an en Ontario, grâce à une hausse annuelle moyenne de 1,3 % de la valeur du stock pendant cette période.

En 2008, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement du Manitoba était de 21,5 ans ou 54 % de la durée de vie utile estimée de cette infrastructure. L’infrastructure d’enseignement primaire et secondaire est la plus vieille parmi les provinces depuis 1996; son âge moyen a atteint un sommet de 25,2 ans en 2008. L’investissement en infrastructure universitaire est resté vigoureux du milieu des années 1990 à 2008, ce qui a fait passer l’âge moyen de 22,3 à 17,6 ans.

En 2008, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement de la Saskatchewan, qui était de 20,2 ans ou 51 % de la durée de vie utile estimée de cette infrastructure, était comparable à la moyenne nationale. S’il s’agissait d’une amélioration par rapport à 2000, la province est toutefois passée du troisième au quatrième rang en ce qui concerne la jeunesse de son infrastructure d’enseignement, à cause d’investissements plus importants effectués en Ontario. De 2000 à 2008, le stock d’infrastructure d’enseignement de la Saskatchewan a progressé au taux moyen de 1,8 % par année, principalement en raison de progrès aux niveaux universitaire et collégial. Le stock d’infrastructure universitaire a grimpé de 4,5 % par année, tandis que celui d’infrastructure collégiale a augmenté de 2,5 % par année. Inversement, le stock d’écoles primaires et secondaires a diminué, en moyenne, de 0,1 % par année.

En 2008, l’infrastructure d’enseignement de l’Alberta se classait au deuxième rang des infrastructures les plus jeunes au pays. Un niveau annuel moyen d’investissements élevé au cours des années 2000 a fait baisser l’âge moyen de cette infrastructure qui, en 2008, a atteint 18,8 ans, ou 48 % de la durée de vie utile estimée. L’accroissement des investissements aux trois niveaux d’enseignement a contribué à cette tendance à la baisse. La demande d’investissement en infrastructure d’enseignement était liée en grande partie à la croissance démographique, qui a été la plus rapide parmi les provinces entre 2000 et 2008 et ce, en grande partie en raison de la migration interprovinciale.

En 2008, la Colombie-Britannique était dotée de l’infrastructure d’enseignement la plus jeune au Canada, l’âge moyen de cette infrastructure étant de 17,3 ans ou 44 % de sa durée de vie utile. En Colombie-Britannique, l’âge moyen de l’infrastructure d’enseignement a atteint un sommet en 1990, beaucoup plus tôt que dans les autres provinces; puis, il a diminué jusqu’en 1996 et fluctué entre 16,8 ans et 17,7 ans au cours des dix années suivantes. La Colombie-Britannique a renouvelé ses investissements en infrastructure d’enseignement plus tôt que les autres provinces, fort probablement pour pouvoir recevoir les grandes cohortes d’immigrants internationaux et de migrants en provenance d’autres provinces. De 1991 à 1996, la province a enregistré l’accroissement le plus important du nombre d’enfants de moins de 17 ans, en grande partie en raison de la migration interprovinciale et internationale : entre 1988 et 1998, le taux de croissance moyen du groupe des 5 à 17 ans était de 2,4 % comparativement à la moyenne nationale de 1,0 %. Les investissements dans l’infrastructure d’enseignement ont été suffisants pour maintenir son âge moyen relativement constant au cours des années suivantes. Il s’agissait d’investissements importants au niveau postsecondaire en vue d’accroître l’accès à l’enseignement universitaire. En 1994, on a ouvert une nouvelle université dans le nord de la province et, au cours des années 1990, plusieurs collèges se sont vu accorder le statut d’établissement décernant des grades ainsi que le financement connexe des dépenses d’investissement et d’immobilisation.

Conclusion

Le Canada investit chaque année des milliards de dollars pour réparer, rénover et élargir son infrastructure publique. Le facteur déterminant de l’âge d’une infrastructure publique est le montant des investissements au fil du temps : si les nouveaux investissements sont insuffisants, le stock d’infrastructure diminue et vieillit.

De nombreux facteurs ont une incidence sur le montant des investissements dans l’infrastructure d’enseignement, dont l’âge du stock existant et la nécessité d’investir pour renouveler ce stock. Les facteurs démographiques jouent un rôle, car la taille relative des populations des niveaux primaire, secondaire et postsecondaire a une incidence sur la répartition des investissements dans l’infrastructure aux différents niveaux du système d’enseignement. Les taux de fécondité, alliés aux mouvements migratoires, influent différemment sur les besoins en investissements au sein des provinces et entre elles. À l’échelle locale, les variations de la répartition des familles ayant des enfants d’âge scolaire ont une incidence sur la détermination des besoins en matière de nouvelles écoles, et, parallèlement, des besoins en matière de fusion ou de mise hors services des plus anciennes installations. Enfin, les variations de la demande de services d’enseignement au niveau postsecondaire déterminent la nécessité d’investir dans un accroissement de la capacité.

Cela dit, l’infrastructure d’enseignement ne représente qu’une composante de l’infrastructure totale au Canada. Les demandes concurrentes d’investissements dans d’autres secteurs découlent de facteurs semblables. On peut s’attendre, par exemple, à ce que le vieillissement de la population et la nécessité de renouveler d’autres types d’infrastructure publique rendent difficile la répartition des investissements publics en infrastructure au cours des années à venir.

Notes

  1. GAUDREAULT, Valérie, Donald OVERTON et John TRSTENJAK. 2009. Âge de l’infrastructure d’enseignement : tendances récentes, produit no 11-621-M au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario, « Analyse en bref », no 81,
    www.statcan.gc.ca/pub/11-621-m/11-621-m2009081-fra.htm (site consulté le 27 octobre 2009).

  2. Pour plus de renseignements sur la façon dont Statistique Canada calcule la durée de vie utile et l’âge moyen des actifs, voir Statistique Canada, 2001, Flux d’investissement et stocks de capital – Méthodologie.

  3. Voir GAGNON, Mychèle, Valérie GAUDREAULT et Donald OVERTON. 2008. L’Âge de l’infrastructure publique : une perspective provinciale, produit no 11-621-M au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, Ontario, « Analyse en bref », no 67.
    www.statcan.gc.ca/pub/11-621-m/11-621-m2008067-fra.htm (site consulté le 27 octobre 2009).