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Shelly Milligan et Evelyne Bougie
Statistique Canada
Parmi les femmes des Premières nations vivant hors réserve qui ont fait des études menant à un diplôme de niveau postsecondaire, six sur dix ont présenté une demande d’aide financière
Plus des neuf dixièmes des femmes des Premières nations vivant hors réserve qui ont demandé une aide financière l’ont obtenue
Obstacles potentiels à l’achèvement des études postsecondaires
Environ le cinquième des femmes des Premières nations vivant hors réserve qui ont suivi des cours de niveau postsecondaire l’ont fait par le biais de la formation à distance
Conclusion
Le présent article complète l’article connexe publié dans ce numéro de Questions d’éducation et fait état de l’information recueillie dans le cadre de l’Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA) de 2006 sur certaines caractéristiques des femmes des Premières nations âgées de 25 à 64 ans vivant hors réserve et qui ont fait des études menant à un diplôme de niveau postsecondaire. Plus précisément, cet article examine la proportion de femmes des Premières nations ayant obtenu une aide financière pour poursuivre des études postsecondaires ainsi que le type d’aide obtenue. Certaines des raisons de l’abandon des études postsecondaires par les femmes des Premières nations sont également analysées. Enfin, l’article présente des données sur la proportion de femmes des Premières nations qui ont suivi des cours de niveau postsecondaire par correspondance ou par le biais de la formation à distance.
À la suite du Recensement de 2006, Statistique Canada, en collaboration avec des organismes autochtones nationaux, a réalisé l’Enquête auprès des peuples autochtones (EAPA) de 20061. L’EAPA est une enquête nationale menée auprès des peuples autochtones (membres des Premières nations vivant hors réserve, Métis et Inuits) vivant en milieu urbain, en milieu rural et dans les collectivités du Nord, partout au Canada. Comme il s’agit d’une enquête sur les Autochtones, l’EAPA ne recueille pas de données auprès de l’ensemble de la population canadienne.
L’EAPA de 2006 couvre la population des Premières nations vivant hors réserve dans les dix provinces ainsi que toute la population des Premières nations dans les trois territoires. L’EAPA fournit des données sur les membres des Premières nations ayant ou non le statut d’Indien inscrit.
Le présent article est centré sur la définition de l’identité des Premières nations, et porte sur les femmes qui ont fourni une réponse unique d’appartenance aux Premières nations 2 (c’est-à-dire, non combinée à une identité inuite ou métisse).
Les étudiants du niveau postsecondaire font face à toute une gamme de dépenses liées à l’éducation. Il s’agit non seulement des frais de scolarité, mais aussi des dépenses relatives aux services de garderie, au transport, au logement, à la nourriture et aux responsabilités familiales3.
Dans le cadre de l’EAPA de 2006, on a demandé aux répondants qui ont fait des études postsecondaires s’ils avaient présenté une demande d’aide financière à cette fin. Parmi les femmes des Premières nations âgées de 25 à 64 ans vivant hors réserve et ayant fait des études postsecondaires, six sur dix ont présenté une demande d’aide financière pour leurs études.
Les femmes des Premières nations étaient plus susceptibles que les hommes des Premières nations de présenter une demande d’aide financière (60 % contre 47 %, respectivement)4. Par ailleurs, les femmes des Premières nations ayant le statut d’Indien inscrit étaient plus enclines que leurs homologues non-inscrites à demander une aide financière pour poursuivre leurs études postsecondaires (66 % contre 48 %, respectivement)5.
Selon l’EAPA de 2006, la grande majorité (92 %) des femmes des Premières nations vivant hors réserve qui ont présenté une demande d’aide financière pour leurs études postsecondaires ont reçu des fonds sous une forme ou une autre. Les trois quarts (75 %) des femmes des Premières nations qui ont obtenu des fonds ont terminé leurs études postsecondaires.
Les femmes des Premières nations ont déclaré avoir reçu de l’aide financière de diverses sources, notamment l’aide d’une bande ou des Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC)6, un prêt étudiant, et/ou une subvention et bourse d’études ou d’entretien. Les prêts personnels d’une banque constituent une autre source de fonds, mais le nombre de femmes des Premières nations y ayant eu recours est trop petit pour en permettre la diffusion. La majorité des femmes des Premières nations (79 %) ont déclaré avoir reçu des fonds d’une seule source, et environ 18 % ont indiqué avoir obtenu une aide financière de deux sources ou plus7.
Toujours selon les données de l’EAPA de 2006, l’aide financière d’une bande ou d’AINC a constitué la principale source de financement des études postsecondaires pour les Indiennes inscrites des Premières nations vivant hors réserve (58 %) (voir le graphique 1). Viennent ensuite les prêts étudiants (29 %), puis les subventions et les bourses d’études ou d’entretien (14 %).
Dans le cas des femmes des Premières nations n’ayant pas le statut d’Indien inscrit et vivant hors réserve, ce sont les prêts étudiants (68 %) qui ont représenté la principale source de fonds, suivis par les subventions et les bourses d’études ou d’entretien (34 %).
Environ le dixième des femmes des Premières nations (ayant ou non le statut d’Indien inscrit) ont aussi déclaré avoir reçu d’« autres » types d’aide financière (non précisés) pour poursuivre leurs études postsecondaires.
Description pour le graphique 1
Notes : Ces données visent les femmes des Premières nations qui ont demandé et obtenu une aide financière. La somme des pourcentages ne correspond pas à 100, les répondants pouvant fournir plus d'une réponse.
E à utiliser avec prudence
Source : Statistique Canada. Enquête auprès des peuples autochtones de 2006.
Dans le cadre de l’EAPA, on a demandé aux répondants qui avaient entrepris des études postsecondaires, mais qui ne les poursuivaient pas au moment de l’enquête, d’indiquer les raisons pour lesquelles ils n’avaient pas terminé leurs études. Les principales raisons évoquées par les femmes des Premières nations pour expliquer l’abandon des études postsecondaires étaient d’ordre financier (14 %) et l’obtention d’un emploi ou la volonté de travailler (14 %) (graphique 2). Les femmes des Premières nations ont également fait état de raisons d’ordre familial, notamment la grossesse (12 %) et d’autres responsabilités familiales (11 %).
Dans le cas des hommes des Premières nations, l’obtention d’un emploi ou la volonté de travailler (30 %) a constitué la principale raison évoquée pour expliquer l’abandon des études postsecondaires.
Description pour le graphique 2
Notes : La somme des pourcentages ne correspond pas à 100, les répondants pouvant fournir plus d'une réponse.
E à utiliser avec prudence
Source : Statistique Canada. Enquête auprès des peuples autochtones de 2006.
La formation à distance peut favoriser l’apprentissage continu et réduire certains obstacles à l’apprentissage que posent, par exemple, les coûts et la distance. La formation à distance peut aussi offrir plus de souplesse à ceux et celles qui cherchent à conjuguer leur apprentissage et d’autres responsabilités.
Lors de l’EAPA de 2006, on a demandé aux répondants qui avaient fait des études postsecondaires s’ils avaient pris des cours par correspondance ou reçu une forme d’enseignement à distance (p. ex., par courrier ou par voie électronique – télévision, CD-ROM ou Internet).
Environ le cinquième (19 %) des femmes des Premières nations vivant hors réserve qui avaient fait des études postsecondaires ont eu recours à l’enseignement par correspondance ou la formation à distance. En outre, les femmes des Premières nations étaient plus susceptibles que les hommes des Premières nations (19 % et 13 %, respectivement)8 de poursuivre des études postsecondaires par correspondance ou par le biais de la formation à distance.
L’Enquête auprès des peuples autochtones de 2006 met en lumière certaines caractéristiques des femmes des Premières nations âgées de 25 à 64 ans vivant hors réserve et ayant fait des études postsecondaires. Selon les données de cette enquête, environ le cinquième des femmes des Premières nations qui ont suivi des cours menant à un diplôme d’études postsecondaires ont fait appel à la formation à distance. En outre, six sur dix ont présenté une demande d’aide financière.
L’aide financière d’une bande ou d’AINC a constitué la principale source de financement pour les femmes ayant le statut d’Indien inscrit, tandis que les prêts étudiants ont représenté la principale source de financement dans le cas des femmes des Premières nations non-inscrites.
Les études postsecondaires prennent de plus en plus d’importance dans l’économie du savoir du Canada. Des recherches ultérieures pourraient analyser de façon plus détaillée les facteurs et les circonstances qui accroissent le taux d’obtention d’un diplôme d’études postsecondaires chez les femmes des Premières nations.
Lenqute a t labore par Statistique Canada en collaboration avec les organismes autochtones nationaux suivants : le Congrs des Peuples Autochtones, Inuit Tapiriit Kanatami, le Ralliement national des Mtis, lAssociation nationale des centres damiti et lAssociation des femmes autochtones du Canada. Les ministres fdraux suivants ont parrain lEAPA de 2006 : Affaires indiennes et du Nord Canada, Sant Canada, Ressources humaines et Dveloppement social Canada, la Socit canadienne dhypothques et de logement et Patrimoine canadien. Le Guide des concepts et mthodes (numro 89-637-X au catalogue de Statistique Canada) prsente des renseignements plus dtaills sur lenqute.
Bien que, dans l’EAPA, les répondants se soient identifiés comme étant des « Indiens de l’Amérique du Nord », le terme « membres d’une Première nation » est employé pour les désigner dans le présent article.
R.A. Malatest and Associates Ltd. 2004. La population autochtone : ce que les enseignants ont appris. Fondation canadienne des bourses d'études du millénaire. ISSN 1704-8435, Collection de recherches du millénaire (en ligne); Vermaeten, A., M.J. Norris et M. Buchmeier. 2004. « Educational outcomes of students funded by the Department of Indian and Northern Affairs Canada: Illustration of a longitudinal assessment with potential application to policy research » dans White, Jerry P., Paul Maxim et Dan Beavon (dir.). Aboriginal Policy Research: Setting the Agenda for Change. Volume I. Toronto : Thompson Educational Publishing, Inc.
Affaires indiennes et du Nord Canada (AINC) offre, en vertu des dispositions générales de la Loi sur le ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, un soutien financier pour les études postsecondaires aux étudiants ayant le statut d’Indien inscrit qui vivent dans les réserves ou hors de celles-ci. Les fonds destinés aux étudiants sont octroyés dans le cadre de deux programmes, soit le Programme de soutien aux étudiants du niveau postsecondaire et le Programme préparatoire à l’entrée au collège et à l’université. Pour plus de renseignements, veuillez visiter le site Web d’AINC.
Le 3 % restant comprend les personnes qui n'ont pas précisé la source d'aide financière.