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Tendances dans le nombre de diplômés du doctorat et dans les domaines d'études
Étudiants étrangers
Durée des études
Projets de carrière après l'obtention du diplôme
Flux internationaux de diplômés du doctorat
Conclusion
Un personnel hautement qualifié constitue une composante importante du marché du travail canadien. Les diplômés du doctorat forment la nouvelle génération de professeurs qui donnent des cours avancés dans les collèges et les universités, jouant un rôle essentiel dans la transmission de connaissances actuelles aux étudiants. Ils contribuent à la recherche et au développement dans les secteurs public et privé, apportant de nouvelles connaissances et des innovations qui contribuent à la compétitivité internationale et à la croissance économique. Les diplômés du doctorat contribuent également aux sphères sociales et politiques en offrant des connaissances sur le fonctionnement des personnes et des sociétés.
Compte tenu de l'importance de ce segment de diplômés postsecondaires, il est important de colliger de l'information sur ce qui les caractérise, sur leur champ d'étude et sur leurs projets après l'obtention du diplôme. L'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat (ETD) recueille de telles informations. Dans un récent rapport publié par Statistique Canada, on peut trouver de l'information détaillée sur les diplômés du doctorat en 2004-20051. Le présent article résume les principaux résultats de ce rapport.
L'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat (ETD) est une enquête annuelle menée auprès des diplômés qui ont obtenu un doctorat. Cette enquête a été réalisée pour la première fois au Canada au cours de l'année universitaire 2003-2004. Elle a permis de recueillir des données sur le domaine d'études, la durée des études ayant mené à l'obtention du diplôme, le financement des études de même que les caractéristiques démographiques des diplômés, y compris la proportion d'étudiants étrangers. L'enquête fournit également des renseignements sur les projets d'avenir des diplômés du doctorat, notamment leurs perspectives d'emploi et leurs intentions de poursuivre leurs études.
L'Enquête auprès des titulaires d'un doctorat (ETD) prend la forme d'un questionnaire remis à tous les diplômés qui obtiennent un doctorat d'un établissement canadien où l'on délivre des doctorats, si bien que l'ETD se veut un recensement des diplômés du doctorat. Selon les résultats de l'enquête pour 2004-2005, 3 979 diplômés ont reçu un questionnaire. De ce nombre, 54 % ont répondu, comparativement à 60 % en 2003-2004. Les réponses à l'enquête ont été pondérées en fonction de la non-réponse de façon à mieux refléter les caractéristiques des diplômés du doctorat en 2004-2005.
Cependant, l'ETD comporte une restriction : elle ne couvre pas les Canadiens diplômés d'un programme d'études doctorales d'un pays étranger. Donc, bien que l'enquête représente les diplômés des programmes d'études doctorales canadiens, elle ne représente pas tous les Canadiens ayant obtenu un doctorat en 2004-2005.
Selon les données du Système d'information sur les étudiants postsecondaires, le nombre d'étudiants qui ont obtenu un doctorat auprès d'universités canadiennes est demeuré stable (environ 4 000) dans les dernières années, y compris en 2004-2005. Toutefois, entre 2000 et 2004, le nombre d'inscriptions à des programmes de doctorat a augmenté de façon constante à un taux de près de 7 % par année. Au cours de l'année universitaire 2004-2005, on a recensé plus de 34 000 étudiants inscrits à l'une ou l'autre des années d'un programme de doctorat. Ces augmentations des inscriptions laissent présager une hausse du nombre de diplômés dans des programmes de doctorat au cours des prochaines années.
Les sciences physiques, les sciences de la vie, les sciences sociales et le génie qui, ensemble, forment la vaste catégorie des « sciences et génie », ont constitué plus de 75 % des diplômés du doctorat en 2004-2005. Environ le cinquième des diplômés ont terminé leur doctorat dans les sciences biologiques. Le génie et les sciences humaines ont représenté chacun plus de 10 % des diplômés. Comme en 2003-2004, des pourcentages similaires d'étudiants ont terminé leurs études en psychologie (9 %), en éducation (9 %) et en sciences sociales (8 %).
En 2004-2005, près de 46 % des diplômés étaient des femmes, comparativement à près de 43 % l'année précédente. Bien que les différences entre les sexes aient été moins prononcées en général, il y a quand même d'importantes différences d'un domaine d'études à l'autre. Le génie est demeuré le domaine où les hommes ont prédominé, tandis que la psychologie est devenue un domaine où prédomine la présence féminine.
Une partie de la hausse du pourcentage de femmes s'explique par des augmentations considérables dans les domaines traditionnellement dominés par les hommes (graphique 1). En informatique, en sciences de l'information et en mathématiques ainsi qu'en sciences physiques, le nombre de femmes diplômées a augmenté beaucoup plus rapidement que le nombre de diplômés de sexe masculin. Entre les années universitaires 2003-2004 et 2004-2005, le pourcentage de femmes ayant obtenu un diplôme en informatique, en sciences de l'information et en mathématiques s'est accru de presque 49 %. De même, le pourcentage de femmes ayant obtenu un diplôme en sciences physiques a augmenté de plus de 23 %.
Source : Darren King. 2008. Les diplms du doctorat au Canada : Rsultats de l'Enqute auprs des titulaires d'un doctorat, 2004-2005, Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'ducation Documents de recherche, Statistique Canada, produit no 81 595 M au catalogue, numro 065.
Les étudiants étrangers dans les universités canadiennes étaient très largement de sexe masculin. Si l'on exclut de la population les étudiants étrangers et les détenteurs d'un visa, le pourcentage de femmes parmi les diplômés d'un programme de doctorat au Canada dépassait légèrement 50 %, comparativement à 47 % pour l'année universitaire 2003-2004.
Au cours de l'année universitaire 2004-2005, environ 23 % des diplômés étaient des étudiants étrangers ou des détenteurs d'un visa. Les étudiants étrangers étaient représentés de façon disproportionnée en génie et en sciences physiques. Plus de 42 % des diplômés en génie et plus de 32 % des diplômés en sciences physiques étaient des étudiants étrangers ou des détenteurs d'un visa. À l'inverse, moins de 12 % des diplômés en sciences sociales et moins de 17 % des diplômés en sciences humaines étaient étrangers ou détenteurs d'un visa.
Un pourcentage notable de Canadiens ont poursuivi leurs études doctorales comme étudiants étrangers dans un établissement américain2. Le Canada constituait le cinquième pays d'origine en importance des diplômés étrangers inscrits au doctorat dans les universités américaines. Au cours de l'année universitaire 2004-2005, les Canadiens comptaient 556 diplômés aux États-Unis, soit 1,3 % de l'ensemble des diplômés des universités américaines ayant obtenu leur doctorat cette année là. Plus de 61 % des étudiants canadiens dans les universités américaines ont déclaré qu'ils avaient l'intention de demeurer aux États-Unis après l'obtention de leur diplôme.
Les États-Unis représentent en fait une destination de choix pour de nombreux étudiants étrangers, en particulier ceux qui proviennent des économies émergentes. Environ 35 % des étudiants qui ont obtenu un doctorat aux États-Unis (comparativement à 23 % au Canada) étaient étrangers ou détenteurs d'un visa.
Le temps requis pour terminer un programme d'études menant au doctorat varie considérablement d'une personne à l'autre. De grandes différences sont également évidentes selon l'âge à la fin des études. Un des principaux facteurs de ces différences est le domaine d'études. Les données indiquent que les divers domaines d'études offrent des parcours particulièrement différents pour l'obtention d'un doctorat.
L'âge moyen d'un diplômé du doctorat était de 36 ans, et la durée moyenne des études menant au doctorat était de cinq ans et neuf mois. Les diplômes en sciences sociales demandent plus de temps, soit une année complète de plus que la moyenne globale. Les sciences humaines et la psychologie affichaient également une durée d'études supérieure à la moyenne.
Par contre, en génie, les études duraient en moyenne cinq ans seulement. De même, moins de temps était nécessaire, en moyenne, pour terminer un doctorat en chimie, en informatique, en sciences de l'information, en mathématiques de même qu'en sciences de la santé.
Les étudiants dans certains domaines semblent s'être inscrits à un programme menant à un diplôme de doctorat seulement après avoir acquis une expérience de travail. L'âge moyen à l'inscription était supérieur à 30 ans dans des domaines comme l'agriculture, l'éducation, les sciences de la santé, les sciences humaines et les domaines professionnels/autres. Les étudiants en éducation représentaient les diplômés les plus agés, soit 45 ans, malgréun programme de durée moyenne. De même, les diplômés des domaines professionnels/autres et des sciences agricoles étaient plus agés que la moyenne à la fin de leurs études, bien que la durée de ces programmes se situe dans la moyenne.
Il semble que les étudiants dans des domaines scientifiques comme la chimie étaient plus susceptibles de compléter leur doctorat immédiatement après leurs années d'études initiales. Les étudiants en sciences biologiques faisaient partie des plus jeunes diplômés, même si leur programme d'études était de durée moyenne.
Près des trois quarts des diplômés du doctorat en 2004-2005 ont déclaré, lors de l'obtention de leur diplôme, avoir des projets de carrière bien établis ou prévoyaient poursuivre d'autres études. Près de 20 % des diplômés ont indiqué qu'ils reprendraient un poste qu'ils avaient occupé avant de terminer leurs études, et près de 53 % des diplômés avaient pris un engagement ferme de commencer à travailler ou de poursuivre leurs études. Les autres diplômés (27 %) n'avaient pas de projets fermes après l'obtention de leur diplôme, mais étaient en négociation avec un employeur ou à la recherche d'un poste, mais n'avaient pas de perspectives précises.
Les diplômés en sciences sociales, en sciences de la vie et en sciences physiques étaient les plus susceptibles d'avoir des projets bien établis, environ 75 % de ces diplômés ayant des projets fermes après l'obtention de leur diplôme. Les diplômés en sciences humaines étaient les moins nombreux à avoir des projets fermes, moins de 57 % d'entre eux ayant l'intention de retourner chez un employeur ou pris l'engagement formel de travailler ou d'étudier.
Les diplômés ayant des projets bien établis sur le plan professionnel ont fait part de leurs principales activités pour l'année à venir. Près de 38 % des diplômés ont déclaré qu'ils se lanceraient en recherche et développement, et le tiers des diplômés occuperaient un emploi dans le domaine de l'enseignement. Plus de 22 % des diplômés allaient travailler dans les services professionnels. On observait d'importantes différences dans les activités d'un domaine d'études à l'autre, les diplômés en sciences étant davantage attirés par la recherche-développement et ceux en sciences humaines, par l'enseignement.
On avait également demandé aux diplômés dans quel secteur de l'économie ils iraient travailler. Les services ont constitué les secteurs d'emploi le plus fréquemment mentionnés, 54 % des diplômés d'un doctorat se dirigeant dans les services éducatifs, 16 % vers les services professionnels, scientifiques et techniques, 13 % vers les soins de santé et l'assistance sociale, 8 % en administration publique et 6 % vers les autres services. Seulement 4 % des diplômés avaient des plans bien établis de travailler dans le secteur de la production des biens. Le génie était la seule exception à cette tendance puisque 23 % des diplômés prévoyaient résolument se trouver un emploi dans le secteur de la production des biens.
Près de 23 % des diplômés du doctorat en 2004-2005 prévoyaient habiter à l'extérieur du Canada après l'obtention de leur diplôme; ce pourcentage est semblable à celui de 2003-2004. Dans l'ensemble, près de 1 Canadien sur 5 titulaire d'un diplôme de doctorat en 2004-2005 prévoyait quitter le Canada après ses études. En revanche, plus de 72 % des diplômés nés à l'extérieur du Canada ou des États-Unis avaient l'intention de demeurer au Canada après l'obtention de leur doctorat.
Les diplômés en sciences de la vie et en sciences physiques étaient plus susceptibles d'avoir l'intention de quitter le Canada que les diplômés d'autres domaines. Environ 27 % des diplômés en sciences de la vie et 34 % des diplômés en sciences physiques prévoyaient aller vivre à l'extérieur du Canada, comparativement à seulement 15 % des diplômés en sciences sociales. Ces différences représentent en partie le nombre d'étudiants étrangers et détenteurs d'un visa qui ont obtenu leur diplôme dans les divers domaines d'études.
Dans les économies du savoir, comme le Canada et beaucoup d'autres pays dans le monde, on accorde une grande importance aux personnes hautement qualifiées et scolarisées. Ces personnes représentent les principales sources de connaissances qui nourrissent l'innovation, la croissance de la productivité et l'avancement scientifique dans tous les aspects de l'économie, ce qui va des progrès en recherche sur la santé à l'élaboration de solutions aux défis environnementaux et à l'innovation industrielle. Elles contribuent également à la vie intellectuelle du pays et elles améliorent notre compréhension des questions politiques et sociales complexes. Enfin, elles constituent une ressource clé pour le système d'éducation et le développement des futures générations de diplômés postsecondaires.
Il est donc important que nous ayons de l'information sur les tendances touchant les diplômés du doctorat, leurs caractéristiques, leurs domaines d'études et leurs plans de carrière après l'obtention du diplôme. La demande mondiale pour de telles personnes hautement qualifiées est forte, et celles ci ont tendance à être très mobiles à l'échelle internationale. Il est tout aussi important d'avoir de l'information sur les intentions de ces diplômés de demeurer au Canada.
Les tendances des inscriptions laissent entendre que le nombre de diplômés du doctorat au Canada pourra augmenter dans les années à venir. Les tendances de l'inscription et de la diplomation indiquent également qu'un nombre plus élevé de femmes poursuivent maintenant des études supérieures. La clé pour conserver nos diplômés du doctorat au Canada est de leur fournir des occasions d'emploi et de recherche qui leur permettent de mettre en application les connaissances et compétences qu'elles ont acquises au cours de ces années d'études dans un milieu de travail intéressant et valorisant.
Darren King. 2008. Les diplms du doctorat au Canada : Rsultats de l'Enqute auprs des titulaires d'un doctorat, 2004-2005, Culture, tourisme et Centre de la statistique de l'ducation Documents de recherche, Statistique Canada, produit no 81 595 M au catalogue, numro 065.