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Les enfants de cinq ans sont-ils disposés à apprendre à l’école? Les contextes du revenu et du milieu familial

Niveau du revenu du ménage, structure familiale et niveau d’études des parents
Disposition à apprendre à l’école et revenu du ménage
Disposition à apprendre à l’école et environnement familial
Lecture quotidienne et utilisation des nombres
Interaction positive entre parent et enfant
Participation aux activités sportives et physiques
Leçons de musique, d'art et autres activités artistiques
Disposition à apprendre, milieu familial et revenu du ménage
À quel moment apparaissent les différences quant à la disposition à apprendre?
Conclusion

Lorsque les enfants entrent à l’école, leur désir d’apprendre et leur état de préparation à l’apprentissage peut faire une différence sur leur performance scolaire. Tous les enfants sont-ils également désireux d’apprendre et prêts à le faire ? Une étude récente utilisant les données de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ) a trouvé que le revenu familial était un prédicteur important de nombreuses mesures de l’état de préparation à l’entrée à l’école des enfants de cinq ans : les enfants de familles aisées sont mieux préparés à l’apprentissage à l’école que ceux de familles à faibles revenus. Les activités dans le milieu familial telles que la lecture quotidienne, des interactions positives entre parent et enfant, la participation à des activités sportives structurées, ainsi que la participation à des cours d’activités physiques et d’arts, prédisaient une meilleure préparation à l’apprentissage. Les enfants de familles à faibles revenus étaient moins susceptibles d’être exposés à de telles activités; toutefois, ceux qui en faisaient l’expérience démontraient un état de préparation supérieur à ceux qui ne le faisaient pas. Cet article met en évidence ces résultants en se penchant sur les liens entre les activités en milieu familial et la préparation à l’apprentissage des enfants selon le niveau de revenu familial, tels qu’ils sont présentés dans l’étude par Eleanor Thomas, La disposition à apprendre à l’école pour les jeunes de cinq ans au Canada.

L’ELNEJ comprend de nombreuses questions qui visent à évaluer la disposition à apprendre à l’école. Dans le présent article, on a examiné les 11 mesures suivantes de la disposition à apprendre:
  • vocabulaire passif
  • aptitudes à communiquer
  • connaissance des nombres
  • reproduction et utilisation de symboles
  • attention
  • effort de travail
  • niveau de curiosité
  • maîtrise du comportement
  • jeu coopératif
  • autonomie quant à l’habillement et
  • autonomie quant à la propreté.
On a évalué le vocabulaire passif, la connaissance des nombres ainsi que la reproduction et l’utilisation de symboles à l’aide de mesures directes (c.­à­d. qu’on a demandé aux enfants d’effectuer certaines tâches pour mesurer leurs connaissances ou leurs aptitudes). On a mesuré les autres dimensions en posant des questions à la personne la mieux renseignée, habituellement la mère, au sujet des aptitudes et du comportement de l’enfant.1

L’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ) est une étude à long terme sur les enfants. On y suit leur croissance de la naissance au début de l’âge adulte. L’ELNEJ, qui a débuté en 1994, est réalisée par Statistique Canada et parrainée par Ressources humaines et Développement social Canada. L’enquête est conçue de manière à recueillir des renseignements sur les facteurs qui influent sur le développement social et émotionnel, ainsi que sur le comportement des enfants et des jeunes. Elle permet en outre de suivre les conséquences de ces facteurs sur leur développement au fil du temps.

Dans son rapport, Thomas (2006) a étudié tous les enfants de cinq ans faisant partie de la troisième cohorte longitudinale de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ). Ces enfants sont nés entre avril et décembre 1997 et étaient âgés de cinq ans au 31 décembre 2002. Au moment de l’interview, leur âge variait de 57 à 65 mois. Au total, l’échantillon comptait 3 923 enfants représentant environ 360 000 enfants de cinq ans au sein de la population canadienne. En raison de la méthode d’échantillonnage, aucun enfant né au cours des quatre premiers mois de l’année n’est compris dans l’étude. Par conséquent, les conclusions s’appliquent à une population relativement jeune d’enfants de cinq ans.

Dans la présente étude, on a mesuré le niveau du revenu du ménage à partir du rapport entre le revenu du ménage et le niveau du seuil de faible revenu (SFR) pertinent pour chaque famille. Les familles ayant des niveaux de revenu inférieurs au SFR sont celles qui consacrent une proportion plus grande de leur revenu à l’achat de nécessités comme la nourriture, le logement et l’habillement que la famille équivalente moyenne. Les revenus des ménages sont répartis en quatre groupes. Le niveau 1 représente les ménages dont le niveau du revenu se situe en dessous du SFR; le niveau 2 représente les ménages dont le revenu est égal au SFR ou se situe entre le SFR et deux fois le SFR; le niveau 3 représente les ménages dont le revenu est égal à deux fois le SFR ou se situe entre deux fois le SFR et trois fois le SFR; et le niveau 4 représente les ménages dont le revenu correspond à trois fois le SFR ou plus.

Par exemple, à partir de la matrice 2002 des seuils de faible revenu de Statistique Canada, une famille composée de quatre personnes qui habite dans une région rurale est considérée comme vivant en dessous du SFR si son revenu après impôt correspond à 19 908 $ ou moins. Par ailleurs, une famille de quatre personnes vivant dans une région de 500 000 habitants ou plus et dont le revenu correspond à 30 433 $ ou moins est considérée comme vivant en dessous du SFR.2

Niveau du revenu du ménage, structure familiale et niveau d’études des parents

Les niveaux de revenu des familles des enfants varient considérablement. En 2002, 16 % des enfants de cinq ans vivaient dans des ménages à très faible revenu, c'est-à-dire un revenu de ménage de niveau 1. La plus grande part des enfants, soit 38 %, se situait dans les ménages correspondant au niveau 2 de revenu. Vingt-sept pour cent des enfants de cinq ans vivaient dans des ménages correspondant au niveau 3 de revenu; 19 % vivaient dans les ménages correspondant au niveau 4.

La plupart des enfants (85 %) vivaient dans des familles biparentales et le reste des enfants (15 %) vivaient avec un seul parent. Pour 36 % des enfants, le niveau d’études du parent déclarant, habituellement la mère, correspondait à un diplôme d’études secondaires ou moins; pour le reste des enfants, soit 64 %, le parent avait atteint un niveau d’études supérieur au diplôme d’études secondaires, incluant un diplôme collègial ou universitaire.

Disposition à apprendre à l’école et revenu du ménage

Le revenu du ménage est un prédicteur significatif de six des onze mesures de la disposition à apprendre chez les enfants de cinq ans. Les enfants issus de ménages à faible revenu ont moins bien réussi que leurs camarades mieux nantis dans les mesures suivantes de la disposition à apprendre : vocabulaire passif, aptitudes à communiquer, connaissance des nombres, reproduction et utilisation de symboles, attention et jeu coopératif. Cependant, l’étude n’a permis de relever aucune différence dans les autres mesures : on a observé qu’il n’y a pas de lien entre le niveau de revenu du ménage et l’effort que fournit l’enfant, sa curiosité, la maîtrise de son comportement, son autonomie quant à l’habillement et à la propreté à l’âge de cinq ans.

Disposition à apprendre à l’école et environnement familial

La réussite au tout début de l’apprentissage à l’école dépend des capacités, des comportements et des attitudes qui caractérisent les jeunes enfants quand ils entrent à l’école pour la première fois. La compréhension de la façon dont les enfants acquièrent ces attributs à divers niveaux de revenu et, en retour, de la façon dont les attributs contribuent à la disposition des enfants à apprendre à l’école peut donner une idée de la façon de maximiser le potentiel des enfants, peu importe le niveau du revenu familial.

La disposition des enfants à apprendre à l’école est liée à leurs expériences à la maison et au sein de la collectivité, notamment à la qualité de leurs relations avec leurs parents, aux activités éducatives à la maison, aux occasions de participer à des activités de groupe avec des pairs, qu’elles soient récréatives ou éducatives. La prochaine partie du présent article examine le milieu familial dans le début de l’enfance afin d’avoir un aperçu de l’ensemble des expériences des enfants avant leur entrée à l’école, lesquelles peuvent aider à préparer la voie pour ce qui est de la disposition à apprendre dans les années à venir. On se concentre ici sur le milieu familial et sur son lien avec le niveau de revenu du ménage.

Lecture quotidienne et utilisation des nombres

Les enfants qui reçoivent des stimulations cognitives à la maison ont tendance à réussir dans leurs premières années d’école et à être plus disposés à apprendre à l’école. L’ELNEJ a examiné deux activités d’apprentissage précoce à la maison; il s’agit de la lecture quotidienne à l’enfant et de l’encouragement quotidien à utiliser les nombres.

En moyenne, 62 % des parents ont déclaré faire quotidiennement la lecture à leur enfant. Cependant, les parents des enfants issus des deux groupes de niveaux de revenu inférieurs font moins souvent la lecture à leur enfant que les parents des enfants appartenant aux deux niveaux de revenu supérieurs. Les parents de 55 % desenfants issus des ménages de niveau 1 de revenu font la lecture à leurs enfants chaque jour, tandis que 65 % des parents des enfants issus des ménages du niveau 4 de revenu font la lecture quotidienne à leur enfant (graphique 1).

Graphique 1
Pourcentage des enfants de cinq ans des quatre niveaux de revenu familial à qui on fait la lecture quotidiennement et que l’on encourage à utiliser les nombres de façon quotidienne, 2002

Graphique 1. Pourcentage des enfants de cinq ans des quatre niveaux de revenu familial à qui on fait la lecture quotidiennement et que l’on encourage à utiliser les nombres de façon quotidienne, 2002
Source : Tableau 1

L’enseignement des nombres aux enfants d’âge préscolaire peut être très simple; par exemple, on peut passer à l’enfant une assiette de biscuits et lui demander de les partager avec ses amis. Une activité aussi simple encourage l’enfant à utiliser les nombres et à constater leur pertinence dans les activités quotidiennes. En effet, 60 % des parents qui ont été consultés dans le cadre de la présente étude ont déclaré qu’ils encourageaient leur enfant à utiliser les nombres dans leurs activités quotidiennes, et ce, chaque jour. Bien qu’on ait déclaré certaines différences pour ce qui est de l’utilisation quotidienne des nombres selon les divers niveaux de revenu du ménage, on remarque un écart statistiquement significatif uniquement entre le niveau 2 de revenu du ménage (57 %) et le niveau 4 de revenu du ménage (65 %).

Interaction positive entre parent et enfant

Les enfants qui vivent une interaction positive avec des parents qui prennent soin d’eux et qui s’intéressent à leur développement ont un meilleur rendement scolaire et obtiennent de meilleurs résultats que les autres enfants, sur le plan social. Dans son rapport, Thomas (2006) a examiné si une interaction positive entre parents et enfants est également prédictive de la disposition à apprendre à l’école de la même façon chez les enfants de cinq ans du préscolaire. Dans l’ELNEJ, on a évalué l’interaction positive entre parents et enfants à l’aide d’un certain nombre de questions. Dans le cadre de l’enquête, on a demandé aux parents à quelle fréquence ils s’adonnaient aux activités suivantes ou ils posaient les gestes suivants : féliciter son enfant, parler ou jouer pour s’amuser pendant cinq minutes ou plus, rire ensemble, faire quelque chose de spécial qui plaît à l’enfant, faire du sport, s’adonner à un passe­temps et jouer à des jeux avec son enfant. Il pouvait s’agir d’une chose aussi simple que le fait de dire à l’enfant « bon travail! » pour avoir rangé ses jouets, ou passer du temps à colorier ou à faire un casse­tête avec son enfant. Dans l’ensemble, les parents de plus de 82 % des enfants ont déclaré de hauts niveaux d’interaction positive entre parents et enfants. Bien qu’il y avait certains écarts entre les enfants des divers niveaux de revenu , le seul écart statistiquement significatif a été observé entre les enfants issus des ménages du niveau 1 de revenu (79 %) et ceux du niveau 3 (86 %). L’interaction positive entre parents et enfants est donc liée au niveau de revenu du ménage de l’enfant mais le rapport n’est pas élevé.

Participation aux activités sportives et physiques

Les enfants qui participent à des activités sportives et à d’autres activités physiques sont plus susceptibles d’être bien préparés à l’école que les enfants moins actifs. Le rapport a permis de déceler une tendance de participation croissante à ce type d’activités avec l’augmentation du niveau de revenu (graphique 2). Autrement dit, les enfants issus des ménages du niveau 1 de revenu participent moins en sports et activités physiques que leurs pairs des groupes de revenu supérieurs. Cependant, l’écart des taux de participation est plus prononcé pour certaines activités que pour d’autres.

La participation à une activité sportive non structurée sans entraîneur ni instructeur est la plus populaire déclarée chez les enfants de cinq ans. Non seulement cette activité est la plus populaire, mais c’est aussi l’activité où l’écart au niveau de la participation est le plus faible entre le groupe de revenu inférieur et le groupe de revenu supérieur. Dans l’ensemble, on a déclaré que plus de 65 % des enfants participent à ce genre d’activités au moins une fois par semaine. Environ sept enfants sur dix dans les deux niveaux de revenu supérieurs participent à des activités sportives non structurées une fois par semaine, tandis qu’environ six enfants sur dix participent à ce genre d’activités dans les deux niveaux de revenu inférieurs. Puisque les activités sportives non structurées occasionnent peu de frais ou aucun coût financier pour les entraîneurs, l’équipement ou les installations, il n’est pas surprenant que ces activités connaissent une popularité quasi égale pour les enfants des différents niveaux de revenu. Il convient de noter que la présente étude n’a pas fait l’examen des caractéristiques liées au voisinage des enfants, comme la sécurité et la disponibilité des installations, lesquelles peuvent aussi être un facteur de la participation aux activités sportives non structurées.

La participation aux activités sportives structurées, notamment les activités qui nécessitent la participation d’un entraîneur ou d’un instructeur comme le soccer, le tee­ball et le hockey, est la deuxième la plus fréquemment déclarée chez les enfants de cinq ans. En moyenne, presque cinq enfants sur dix participent à une certaine forme d’activité sportive structurée une fois par semaine. La participation varie considérablement selon le niveau de revenu en ce qui a trait à ces activités. Les enfants issus des ménages du niveau 4 affichent la plus grande participation hebdomadaire à 67 %, tandis que les enfants issus des ménages du niveau 1 ont un taux de participation de 23 %. La différence entre les groupes de revenu supérieur et inférieur correspond à environ 44 points. Cet écart n’est pas surprenant étant donné que les activités qui nécessitent la participation d’un entraîneur ou d’un instructeur sont habituellement coûteuses, comprennent des frais d’inscription, des coûts relatifs à l’équipement et d’autres dépenses connexes. Les familles qui ont un revenu du niveau 1 sont celles qui doivent consacrer une plus grande part du revenu du ménage aux nécessités quotidiennes; par conséquent, elles ne disposent pas toujours des fonds nécessaires aux activités sportives.

On a remarqué une tendance semblable dans les niveaux de revenu pour ce qui est de la participation au cours d’activités physiques comme la danse, la gymnastique, la natation ou les arts martiaux. Bien que la participation générale à ces activités était plus faible que la participation aux activités sportives non structurées et structurées, les enfants issus des ménages ayant un plus faible revenu sont beaucoup moins susceptibles d’y participer que les autres, et la participation augmente avec l’augmentation des niveaux de revenu. Seulement 18 % des parents d’enfants appartenant au niveau 1 de revenu de ménage ont déclaré une participation hebdomadaire, tandis que 47 % de ceux du niveau 4 participent à ces activités au moins une fois par semaine. Encore une fois, les écarts entre les groupes de revenu peuvent être liés, en partie, au coût élevé de ces activités.

Graphique 2
Pourcentage d’enfants des ménages des quatre niveaux de revenu participant à des activités sportives non structurées et structurées et à des cours d’activité physique une fois par semaine, 2002

Graphique 2. Pourcentage d’enfants des ménages des quatre niveaux de revenu participant à des activités sportives non structurées et structurées et à des cours d’activité physique une fois par semaine, 2002
Source : Tableau 2

Leçons de musique, d'art et autres activités artistiques

Les enfants de cinq ans sont moins susceptibles de participer à des cours de musique, d’arts et à d’autres activités d’arts qu’à tout autre type d’activité. Dans l’ensemble, 14 % des enfants participent à des cours d’arts une fois par semaine. Les enfants des ménages du niveau 4 de revenu ont un plus haut taux de participation hebdomadaire (18 %) que ceux des ménages du niveau 2 de revenu (10 %). Autrement, les écarts des taux de participation ne sont pas significatifs.

La vue d’ensemble de l’expérience des enfants d’âge préscolaire — notamment la stimulation cognitive à la maison, l’interaction positive entre parents et enfants et la participation aux sports, aux activités physiques et aux cours d’arts — laisse entrevoir une tendance de participation croissante avec l’augmentation des niveaux de revenu. Pour certaines de ces activités, les écarts sont plus prononcés que pour d’autres, peut-être en raison des coûts des activités elles-mêmes et des contraintes pour les parents pour ce qui est du temps et de l’énergie résultant du désavantage financier dans les ménages à faible revenu.

Disposition à apprendre, milieu familial et revenu du ménage

Les enfants des ménages ayant un plus faible revenu étaient moins susceptibles de participer aux activités associées à la disposition à apprendre et ils ont eu des notes moins élevées sur plusieurs indicateurs de la disposition à apprendre à l’école que ceux des ménages mieux nantis. Cela soulève la question de savoir si les activités en milieu familial comme la lecture quotidienne à l’enfant, l’interaction positive entre parents et enfants et la participation aux sports et aux activités peut réduire le lien entre le revenu et la disposition à apprendre à l’école. La prochaine partie de cet article se concentre sur la relation entre les augmentations observées dans les scores sur la disposition à apprendre à l'école chez les enfants des ménages ayant un plus faible revenu, et la participation aux activités dans l'environnement familial discutées ci-dessus.

Le vocabulaire passif désigne le vocabulaire compris par l’enfant quand on s’adresse à lui au moyen de la parole. Dans le présent rapport, on a mesuré le vocabulaire passif à l’aide d’un test normalisé de vocabulaire, l’Échelle de vocabulaire en images de Peabody. Comme l’illustre le graphique 3, les enfants issus du plus faible niveau de revenu ont des scores inférieurs à ceux des trois autres niveaux, et ceux du deuxième plus faible niveau de revenu ont des scores inférieurs à ceux des niveaux 3 et 4. Cependant, les enfants à qui on lit quotidiennement semblent avoir de meilleurs résultats au test de vocabulaire, quel que soit le niveau de revenu familial. Par exemple, les enfants issus des ménages à faible revenu à qui on a fait la lecture quotidiennement ont obtenu des scores aussi élevés au test de vocabulaire que ceux issus des ménages du niveau 2 de revenu à qui on n'a pas fait la lecture quotidiennement. L’impact relatif de la lecture quotidienne est sensiblement plus élevé parmi les enfants les plus désavantagés économiquement.

De la même façon, les écarts de scores en matière de vocabulaire entre les enfants des familles à plus faible revenu et des familles à revenu plus élevé découlent en partie de leur participation à une activité sportive structurée et aux activités physiques. Les enfants des ménages à faible revenu qui participent à de telles activités obtiennent des scores supérieurs pour le vocabulaire passif que ceux des ménages à faible revenu qui ne participent à aucune activité physique.

Graphique 3
Score du vocabulaire passif des enfants selon quatre niveaux de revenu du ménage à qui on faisait ou non la lecture tous les jours, 2002

Graphique 3. Score du vocabulaire passif des enfants selon quatre niveaux de revenu du ménage à qui on faisait ou non la lecture tous les jours, 2002
Source : Tableau 3

On a mesuré les aptitudes à communiquer à l’aide d’une série de questions sur la facilité avec laquelle les enfants peuvent communiquer leurs besoins, suivre des instructions, transmettre des messages et sur d’autres capacités semblables. Les enfants des deux niveaux de revenu inférieur ont obtenu des scores plus faibles que ceux des niveaux supérieurs de revenu.

Les écarts des scores relatifs aux aptitudes à communiquer entre les enfants de ménages à plus faible revenu et à revenu plus élevé s’expliquent en partie par une forte interaction positive entre parents et enfants, par une forte participation aux activités sportives structurées, et aux cours d’activité physique. À titre d’exemple, on a observé de plus hauts scores pour la communication à chaque niveau de revenu pour les enfants qui ont une plus grande intensité d’interaction positive entre parents et enfants que pour ceux qui bénéficiaient d’un moindre niveau d’interaction positive. Les enfants issus des ménages à plus faible revenu, ceux du niveau 1, qui bénéficient d’une grande interaction positive entre parents et enfants ont un score moyen de 10,1, alors que leurs camarades qui ne bénéficient pas d’une très grande interaction positive entre parents et enfants obtiennent un score de 9,5. Les enfants du niveau 4 de revenu qui bénéficient d’une grande interaction positive parents-enfants obtiennent un score de 10,9, alors que leurs camarades qui ne bénéficient pas d’une grande interaction obtiennent un score de 10,1.

On a évalué la connaissance des nombres à l’aide d’un test normalisé de 30 éléments, l’évaluation de la connaissance des nombres. Pour ce qui est de la connaissance des nombres, les enfants issus du plus faible niveau de revenu obtiennent des scores inférieurs à ceux des enfants de tous les autres niveaux de revenu. De plus, les enfants du niveau 2 n’obtiennent pas les mêmes résultats que ceux du niveau 4. Les enfants des deux niveaux de revenu du milieu sont à égalité. En ce qui a trait à la connaissance des nombres, une part de l’écart entre les enfants des niveaux de revenu supérieur et inférieur s’explique en partie par la lecture quotidienne à l’enfant. De plus, pour ce qui est des enfants des trois niveaux de revenu plus faibles, les enfants qui participent à des activités sportives structurées obtiennent de meilleurs scores. Cependant, pour les enfants du niveau de revenu supérieur, il n’y avait pas de lien entre la connaissance des nombres et la participation aux activités sportives structurées. Aussi, pour les enfants des deux niveaux de revenu inférieurs, la participation aux cours d’activité physique allait de pair avec de meilleurs scores pour la connaissance des nombres, ce qui n’était pas le cas des enfants issus des ménages mieux nantis.

On a mesuré la capacité des enfants de reproduire et d’utiliser des symboles à l’aide d’un test normalisé intitulé « Qui suis-je? ». Pour ce qui est de la reproduction et de l’utilisation des symboles, les enfants issus de ménages à plus faible revenu obtiennent des scores plus faibles que ceux des enfants issus de ménages mieux nantis. Ces écarts s’expliquent en partie par la participation aux activités sportives structurées, aux cours d’activité physique et aux cours d’arts. À titre d’exemple, les enfants issus de familles ayant un plus faible niveau de revenu et qui participent à des cours d’activité physique ont obtenu un score moyen de 99,7 pour la reproduction et l’utilisation des symboles, tandis que ceux qui ne participent pas à ce genre d’activités ont obtenu un score moyen de 95,6. On a observé une tendance semblable chez les enfants issus de familles ayant un niveau de revenu plus élevé et qui participent à des cours d’activité physique, lesquels ont obtenu 106,0 tandis que leurs camarades qui ne participent pas aux cours d’activité physique obtiennent 101,9.

Il est important de souligner que les liens observés dans la présente étude pour ce qui est du niveau de revenu, des expériences du milieu familial et de la disposition à apprendre ne sous-entendent aucune causalité. Les variables du milieu familial peuvent être la cause des différences au niveau de la disposition à apprendre, mais il est aussi possible que les mesures de la disposition à apprendre aient une incidence sur les variables du milieu familial. À titre d’exemple, la lecture quotidienne régulière peut donner un bon vocabulaire à l’enfant ou, si l’enfant a un bon niveau de vocabulaire au départ, cela peut encourager le parent à faire davantage la lecture à l’enfant. D’autres facteurs qui n’ont pas été examinés dans la présente étude, comme le niveau de littératie du parent, peuvent expliquer autant la lecture quotidienne à l’enfant que le bon niveau de vocabulaire de l’enfant, et ils peuvent aussi être liés au revenu.

À quel moment apparaissent les différences quant à la disposition à apprendre?

Comme on en a discuté précédemment, la recherche de Thomas (2006) a permis de constater qu’à l’âge de cinq ans, il y a d’importantes différences entre les enfants issus des ménages ayant un plus faible revenu et ceux des ménages dont le revenu est plus élevé pour ce qui est de six des onze mesures de la disposition à apprendre à l’école. Afin de comprendre à quel moment les différences commencent à émerger entre les différents groupes de revenu, l’étude a considéré les enfants à l’âge de trois ans pour voir si les différences étaient déjà apparentes deux ans plus tôt, ou si ces différences sont apparues au cours de la période préscolaire entre les âges de trois ans et de cinq ans.

Trois des mesures de la disposition à apprendre pour lesquelles on a constaté des différences à l’âge de cinq ans étaient disponibles pour les mêmes enfants deux ans plus tôt, alors qu’ils avaient trois ans. Ces mesures étaient les suivantes : aptitudes à communiquer, attention et jeu coopératif.

L’écart observé à l’âge de cinq ans quant aux aptitudes à communiquer à l’avantage des enfants des ménages mieux nantis est déjà apparent à l’âge de trois ans, comme le montre le graphique 4. Les aptitudes à communiquer augmentent entre l’âge de trois ans et de cinq ans chez tous les enfants de tous les niveaux de revenu mais l’écart demeure relativement constant. Tout comme les aptitudes à communiquer, l’écart quant à l’attention à l’âge de cinq ans à l’avantage des enfants issus des ménages ayant un revenu supérieur est déjà évident à l’âge de trois ans. Cependant, contrairement aux aptitudes à communiquer, l’attention ne s’améliore pas entre l’âge de trois ans et de cinq ans chez les enfants, peu importe le niveau de revenu. Ces constatations montrent que les différences au niveau des aptitudes à communiquer et de l’attention entre les enfants des catégories de plus faible revenu et des ménages mieux nantis apparaissent au cours des premières années de vie des enfants, avant l’âge de trois ans.

Graphique 4
Score des aptitudes à communiquer à trois ans et à cinq ans, selon le revenu du ménage, 2002

Graphique 4. Score des aptitudes à communiquer à trois ans et à cinq ans, selon le revenu du ménage, 2002
Source : Tableau 4

En revanche, l’écart entre les groupes de revenu quant au jeu coopératif à l’âge de cinq ans n’est pas apparent à l’âge de trois ans, mais il est évident au cours de la période préscolaire d’une durée de deux ans. La différence se produit parce que les enfants issus de ménages dont les revenu est plus élevé maintiennent une grande fréquence de jeu coopératif, tandis que ceux issus de ménage à plus faible revenu ont tendance à être de moins en moins enclins au jeu coopératif durant ces deux années.

Conclusion

Avant que les enfants entreprennent leur parcours de formation scolaire, il existe déjà des écarts quant à la disposition à apprendre à l’école entre les enfants issus des ménages à plus faible revenu et ceux issus de ménages à revenu plus élevé. À l’âge de cinq ans, les enfants issus de ménages à plus faible revenu ont des scores plus faibles que ceux des ménages mieux nantis pour six des onze mesures de la disposition à apprendre : le vocabulaire passif, les aptitudes à communiquer, la connaissance des nombres, la reproduction et l’utilisation des symboles, l’attention et le jeu coopératif. Cependant, les enfants des quatre niveaux de revenu obtiennent des scores semblables pour ce qui est des cinq autres dimensions de la disposition à apprendre, notamment l’effort au travail, le niveau de curiosité, la maîtrise du comportement, l’autonomie quant à l’habillement et à la propreté.

La disposition à apprendre à l’école chez les enfants est liée à leurs expériences à la maison et dans la collectivité, notamment aux activités éducatives à la maison, à la qualité de leurs relations avec leurs parents, aux occasions de participer à des activités de groupe avec leurs pairs, qu’elles soient récréatives ou éducatives. Peu importe le niveau de revenu du ménage, la lecture quotidienne, une forte interaction positive entre parents et enfants, la participation aux activités sportives structurées, aux cours d’activité physique et aux cours d’arts sont liés à de meilleurs scores quant aux mesures de la disposition à apprendre. Le fait que les enfants issus de ménages à plus faible revenu soient moins susceptibles de bénéficier de ces facteurs positifs du milieu familial peut expliquer en partie l’écart quant à la disposition à apprendre entre les niveaux de revenu. Cependant, l’étude démontre que l’engagement dans certaines activités en milieu familial pouvait tout particulièrement aider les enfants issus de familles à faible revenu à accroître leur degré de préparation à l’apprentissage à l’école.

Notes

  1. Voir Thomas (2006), La disposition à apprendre à l’école pour les jeunes de cinq ans au Canada, annexe B, pour obtenir une description complète des mesures de la disposition à apprendre.

  2. Voir Statistique Canada, 2005. Les seuils de faible revenu de 2004 et les mesures de faible revenu de 2002. No. 3. Statistique Canada Catalogue no. 75F0002MIF.

Tableaux :

Tableau 1 : Pourcentage d'enfants de cinq ans issus de ménages des quatre niveaux de revenu à qui on a fait la lecture quotidiennement et que l'on encourage à utiliser les nombres de façon quotidienne, 2002
Revenu du ménage
Lecture quotidienne Utilise les nombres dans leurs activités quotidiennes
Niveau 1 55,4 60,4
Niveau 2 59,4 56,9
Niveau 3 66,5 59,8
Niveau 4 64,9 65,1
Note : On a mesuré le niveau du revenu du ménage à partir du rapport entre le revenu du ménage et le niveau du seuil de faible revenu (SFR) pertinent pour chaque famille. Les revenus des ménages sont répartis en quatre groupes. Le niveau 1 représente les ménages dont le niveau du revenu se situe en dessous du SFR; le niveau 2 représente les ménages dont le revenu est égal au SFR ou se situe entre le SFR et deux fois le SFR; le niveau 3 représente les ménages dont le revenu est égal à deux fois le SFR ou se situe entre deux fois le SFR et trois fois le SFR; et le niveau 4 représente les ménages dont le revenu correspond à trois fois le SFR ou plus.
Source : Statistique Canada, Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, 2002-2003.

Tableau 2 : Pourcentage d'enfants issus de ménages des quatre niveaux de revenu, qui ont participé au moins une fois par semaine à des activités sportives non structurées et structurées, ainsi qu'à des cours d’activité physique, 2002
Revenu du ménage
Activités sportives non structurées Activités sportives structurées Cours d’activité physique
Niveau 1 58,3 23,3 18,0
Niveau 2 61,4 40,8 26,8
Niveau 3 70,5 57,4 36,2
Niveau 4 71,5 66,8 46,6
Note : On a mesuré le niveau du revenu du ménage à partir du rapport entre le revenu du ménage et le niveau du seuil de faible revenu (SFR) pertinent pour chaque famille. Les revenus des ménages sont répartis en quatre groupes. Le niveau 1 représente les ménages dont le niveau du revenu se situe en dessous du SFR; le niveau 2 représente les ménages dont le revenu est égal au SFR ou se situe entre le SFR et deux fois le SFR; le niveau 3 représente les ménages dont le revenu est égal à deux fois le SFR ou se situe entre deux fois le SFR et trois fois le SFR; et le niveau 4 représente les ménages dont le revenu correspond à trois fois le SFR ou plus.
Source : Statistique Canada, Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, 2002-2003.

Tableau 3 : Score du vocabulaire passif des enfants à qui on a fait ou non la lecture quotidiennement, selon quatre niveaux de revenu du ménage, 2002
Revenu du ménage
Sans lecture quotidienne Lecture quotidienne
Niveau 1 89,8 96,5
Niveau 2 95,8 102,3
Niveau 3 103,7 106,6
Niveau 4 103,4 106,7
Note : On a mesuré le niveau du revenu du ménage à partir du rapport entre le revenu du ménage et le niveau du seuil de faible revenu (SFR) pertinent pour chaque famille. Les revenus des ménages sont répartis en quatre groupes. Le niveau 1 représente les ménages dont le niveau du revenu se situe en dessous du SFR; le niveau 2 représente les ménages dont le revenu est égal au SFR ou se situe entre le SFR et deux fois le SFR; le niveau 3 représente les ménages dont le revenu est égal à deux fois le SFR ou se situe entre deux fois le SFR et trois fois le SFR; et le niveau 4 représente les ménages dont le revenu correspond à trois fois le SFR ou plus.
Source : Statistique Canada, Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, 2002-2003.

Tableau 4 : Score des aptitudes à communiquer à trois ans et à cinq ans, selon le revenu du ménage, 2002
Revenu du ménage
3 ans 5 ans
Niveau 1 9,2 9,9
Niveau 2 9,7 10,3
Niveau 3 10,0 10,6
Niveau 4 10,2 10,7
Note : On a mesuré le niveau du revenu du ménage à partir du rapport entre le revenu du ménage et le niveau du seuil de faible revenu (SFR) pertinent pour chaque famille. Les revenus des ménages sont répartis en quatre groupes. Le niveau 1 représente les ménages dont le niveau du revenu se situe en dessous du SFR; le niveau 2 représente les ménages dont le revenu est égal au SFR ou se situe entre le SFR et deux fois le SFR; le niveau 3 représente les ménages dont le revenu est égal à deux fois le SFR ou se situe entre deux fois le SFR et trois fois le SFR; et le niveau 4 représente les ménages dont le revenu correspond à trois fois le SFR ou plus.
Source : Statistique Canada, Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, 2002-2003.


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Date de modification : 2008-12-01 Avis importants
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