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Recensement à l'école : engager les élèves dans l'étude de la statistiqueChercheures invitées :Lisa Shipley et Shelley Harris, Centre de la statistique de l'éducation, Statistique Canada Introduction IntroductionLe Recensement à l'école est un projet international qui enseigne aux élèves âgés de 8 à 18 ans comment faire de la recherche statistique et qui les familiarise avec la façon de mener un recensement. Dans le cadre de ce projet, les élèves remplissent de façon anonyme un questionnaire d'enquête en ligne à leur sujet - sur leur taille, leur emploi du temps, leurs habitudes alimentaires et bien d'autres sujets. Ils utilisent ensuite les données de la classe pour apprendre des concepts statistiques, pratiquer l'analyse de données et explorer certains enjeux sociaux. Les réponses des élèves sont également intégrées dans les bases de données nationale et internationale du projet, qui servent à l'enseignement de la statistique.Le Programme de soutien à l'éducation de Statistique Canada gère le volet canadien du projet depuis 2003. Recensement à l'école a pris naissance au Royaume-Uni en 2000 et maintenant l'Australie, la Nouvelle-Zélande et l'Afrique du Sud y prennent part également. Les élèves réagissent positivement lorsqu'on leur demande de travailler avec des données qui les concernent. Au niveau primaire, ils produisent des graphiques pour illustrer leurs conclusions, par exemple pour comparer le temps consacré à regarder la télévision à celui consacré à la lecture ou pour démontrer que les filles semblent accorder plus de temps aux devoirs que les garçons. Ils apprennent par expérience qu'il est important de fournir des réponses exactes lorsqu'on fait la collecte de données. Les élèves d'un âge plus avancé examinent et comparent des séries de données plus larges à l'échelle nationale et internationale, tout en développant leurs aptitudes en techniques d'analyse statistique. Le projet sert aussi à sensibiliser les élèves à l'importance du recensement national pour que le public comprennent le pays et que les décideurs planifient les services essentiels. Les élèves se renseignent également au sujet de la nouvelle option de réponse électronique qui sera offerte pour la première fois lors du Recensement de 2006.En tant que projet de littéracie statistique, le Recensement à l'école n'est pas une enquête officielle de Statistique Canada et la Loi sur la Statistique ne s'y applique pas. Les écoles et les élèves y participent sur une base volontaire et les données qu'ils fournissent ne sont pas représentatives de la population scolaire au Canada. Ce fait est clairement indiqué dans la page des tableaux sommaires du Canada affichée sur le site du projet à l'intention des élèves participant au projet. Le présent article présente une analyse des résultats du projet Recensement à l'école qui montre ce que les élèves eux-mêmes ont à dire sur leurs habitudes de lecture et sur leur emploi du temps quotidien. Des analystes de Statistique Canada ont rédigé cet article comme exemple d'une analyse détaillée auquel pourraient s'adonner les élèves en utilisant les résultats canadiens du projet Recensement à l'école. L'article présente des données recueillies auprès de plus de 22,000 élèves d'un bout à l'autre du Canada durant l'année scolaire 2004-2005.Dans les deux questionnaires du Recensement à l'école (un pour les élèves de la 4e à la 8e année, l'autre pour les élèves de la 9e à la 12e année), on interrogeait les élèves sur les habitudes de lecture. Au total, près de 17 000 élèves à l'élémentaire (de la 4e à la 8e année) et quelque 5 600 élèves du secondaire (de la 9e à la 12e année)1 ont rempli les questionnaires en ligne. Bien que les questions sur la lecture aient été différentes dans les deux questionnaires, on peut diviser l'ensemble de la population de répondants entre les élèves qui lisent et les élèves qui ne lisent pas. On a demandé aux élèves de la 4e à la 8e année s'ils avaient lu ou non au cours des deux dernières semaines, tandis qu'on a demandé aux élèves de la 9e à la 12e année combien d'heures ils avaient consacrées à la lecture au cours de la dernière semaine. Les réponses recueillies s'échelonnaient de 0 heure à 10 heures ou plus. Les élèves de la 9e à la 12e année qui lisent peuvent se subdiviser en lecteurs modérés (qui ont lu de 1 heure à 6 heures au cours de la dernière semaine) et les grands lecteurs (qui ont lu plus de 7 heures au cours de la dernière semaine).Il importe de se rappeler que la Loi de la statistique ne s'applique pas à la collecte des données du Recensement à l'école, qui n'est pas une enquête officielle de Statistique Canada. La collecte n'a pas été faite de manière aléatoire, ni en se fondant sur d'autres concepts statistiques tels que la stratification ou la représentation de la population. Par conséquent, les résultats examinés ici sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne de ce project éducatif international. Ces résultats ne peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne. Néanmoins, ces élèves avaient bien des choses à dire. Lecteurs et non-lecteurs : un profil démographiqueDans l'ensemble, il existe une cohérence remarquable entre les élèves de la 4e à la 8e année et ceux de la 9e à la 12e année pour ce qui est des proportions de lecteurs et de non-lecteurs. De la 4e à la 8e année, 29 % des élèves n'avaient pas lu au cours des deux dernières semaines, tandis que 71 % étaient des lecteurs (Tableau 1). De la 9e à la 12e année, la distribution était identique, 29 % indiquant qu'ils n'avaient fait aucune lecture dans la dernière semaine et 71 % indiquant qu'ils avaient lu (61 % étaient des lecteurs modérés, et 10 % de grands lecteurs).Les populations de non-lecteurs et de lecteurs démontraient des différences considérables dans leur répartition en fonction du sexe. De la 4e à la 8e année, presque deux tiers (62 %) de la population de non-lecteurs étaient des garçons, comparativement à 38 % de filles (Tableau 2). En revanche, seulement 45 % de la population de lecteurs plus jeunes étaient des garçons, comparativement à 55 % de filles. La prédominance masculine dans la population de non-lecteurs persistait à l'école secondaire. En effet, de la 9e à la 12e année, 66 % de la population de non-lecteurs était masculine. Les garçons représentaient moins de la moitié des lecteurs modérés (45 %) et des grands lecteurs (44 %) dans les années supérieures. Malgré les différences dans les proportions de garçons et de filles lecteurs et non lecteurs, les deux sexes démontraient une répartition semblable dans leur engagement envers la lecture, toutes tranches d'âge confondues. On a assisté à un déclin assez constant dans l'engagement envers la lecture des deux sexes à partir de 8 ans, et les 15-16 ans enregistraient le plus faible taux de lecture de tous les groupes d'âge (Figure 1). Cependant, on a constaté un engouement renouvelé pour la lecture chez les 17-19 ans des deux sexes. À cet âge, la proportion de garçons et de filles lecteurs avait surpassé les niveaux d'origine atteints entre 8 et 10 ans.Figure 1. Les filles lecteurs et non-lecteurs, selon le groupe d’âgeNote : Les résultats présentés dans ce tableau sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article ou qui apparait dans ce tableau peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne. Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école. Figure 2. Les garçons lecteurs et non-lecteurs, selon le groupe d'âgeNote : Les résultats présentés dans ce tableau sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article ou qui apparait dans ce tableau peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne. Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école. Lecteurs, non-lecteurs et critères liés à l'écolePlusieurs questions incluses dans les deux questionnaires (pour les groupes de la 4e à la 8e année et de la 9e à la 12e année) ont sondé les aspects de la vie quotidienne liés à l'école qui peuvent être évalués dans une perspective de lecture/non-lecture. Tous les élèves ont été invités à préciser leurs matières scolaires préférées et, pour les élèves de la 9e à la 12e année, quels sont leurs projets après l'obtention de leur diplôme de 12e année.Matières scolaires préférées Les lecteurs ont manifesté des intérêts plus diversifiés que les non-lecteurs, et les grands lecteurs, plus encore que les lecteurs modérés. Le pourcentage d'élèves qui ont choisi des matières autres que les cinq matières les mieux cotées était directement proportionnel à l'engagement envers la lecture (voir les pourcentages liés à la catégorie : " Toutes les autres matières citées ", au Tableau 3). Projets d'études et autres pour après la 12e annéeLe questionnaire du Recensement à l'école pour les élèves de la 9e à la 12e année comportait une question sur leurs projets pour après la 12e année. Les habitudes de lecture semblent être étroitement liées aux aspirations éducatives et aux projets de vie des élèves. Environ 25 % des non-lecteurs prévoient obtenir un emploi, voyager ou faire autre chose que de poursuivre des études postsecondaires (Tableau 4). Cette proportion baisse à entre 11 % et 17 % pour les lecteurs modérés et les grands lecteurs, respectivement. On notera l'augmentation substantielle de la proportion d'élèves prévoyant aller à l'université lorsque l'on compare les non-lecteurs et les lecteurs. Alors que moins de la moitié des non-lecteurs (45 %) prévoient aller à l'université, cette proportion grimpe à 65 % chez les lecteurs modérés et atteint un sommet de 72 % chez les grands lecteurs. Habitudes de lecture et vie quotidienne en dehors de l'écoleUn certain nombre d'éléments de la vie quotidienne en dehors de l'école peuvent influer sur les choix que font les élèves concernant leurs temps libres. Assurément, on sait que les modèles de rôles influencent les choix que font les jeunes. À l'heure actuelle, on débat chaudement de l'influence négative ou positive du monde de l'électronique et des ordinateurs sur les habitudes de lecture des élèves. La participation dans les sports, le travail rémunéré à l'extérieur et le travail bénévole communautaire peut également être un indicateur de la propension à la lecture d'un élève. Les questionnaires du Recensement à l'école posaient plusieurs questions sur ce genre d'activités, dont les résultats peuvent être évalués en fonction des habitudes de lecture des élèves.Modèles de rôle L'électronique Un certain nombre de questions sur les deux questionnaires portaient sur la participation des élèves dans les sports et les activités liées au sport. Plusieurs de ces questions portaient sur les sports organisés. C'est une idée reçue que les lecteurs sont moins portés que les non-lecteurs à s'intéresser aux sports organisés, mais elle est remise en question par le Recensement à l'école. De la 4e à la 8e année, la pratique des sports atteint des niveaux similaires chez les non-lecteurs et les lecteurs (89 % et 90 % respectivement) (Tableau 7). La même répartition pour ce qui est de la pratique sportive apparaît chez les non-lecteurs (80 %) et les lecteurs modérés (79 %) de la 9e à la 12e année. Seuls les grands lecteurs de la 9e à la 12e année ont montré un niveau moins élevé de participation (73 %) dans cette catégorie. Les lecteurs des écoles primaires aussi bien que secondaires étaient moins portés à assister à des activités sportives, soit en direct ou à la télévision, et moins intéressés à jouer à des jeux sportifs sur ordinateur. Cependant, les lecteurs modérés et les grands lecteurs du secondaire étaient plus portés à agir comme entraîneurs sportifs et beaucoup plus portés à lire sur les sports que leurs camarades non lecteurs. Les réponses à d'autres questions du Recensement à l'école pour les élèves de la 4e à la 8e année dissipent également les idées reçues au sujet de la lecture et de la pratique sportive. Les lecteurs étaient proportionnellement plus nombreux que les non-lecteurs à participer à un certain nombre d'activités parascolaires. Dans les activités reliées à l'athlétisme (la marche, le jogging, la natation, etc.), les lecteurs ont uniformément démontré des niveaux plus élevés de participation que les non-lecteurs, parfois de 20 points de pourcentage de plus (dans le cas de la marche et du jogging, par exemple) (Tableau 8). Les seules activités physiques où la proportion de participants était plus élevée chez les non-lecteurs que chez les lecteurs étaient le hockey et la planche à roulettes, et les différences étaient minimes.Dans plusieurs activités parascolaires, les lecteurs ont également participé dans des proportions plus élevées que les non-lecteurs. Les lecteurs ont participé dans des proportions beaucoup plus élevées que les non-lecteurs à la danse et à l'art dramatique (41 % comparativement à 23 %), aux jeux sur ordinateur (73 % comparativement à 53 %), bien que manifestement il ne s'agisse pas de jeux sportifs sur ordinateur (voir le Tableau 8), et à l'écoute de la télévision ou de films (92 % comparativement à 71 %). Les réponses concernant la participation à des activités parascolaires pour la population de la 9e à la 12e année reflètent clairement le style de vie des adolescents. Plus de 90 % des élèves, indépendamment des habitudes de lecture, avaient des habitudes liées par exemple aux rencontres avec des amis, à l'écoute ou la pratique de la musique et à l'écoute de la télévision ou de films. Mises à part les habitudes liées au style de vie des adolescents, quelques différences notables se dessinent entre les divers groupes de lecture concernant certaines autres activités (Tableau 9). L'engagement envers la lecture est directement proportionnel au pourcentage d'élèves qui jouaient à des jeux de société ou de cartes. Les non-lecteurs, les lecteurs modérés et les grands lecteurs ont montré de nettes différences dans les comportements d'aide comme les tâches à la maison (non-lecteurs : 73 %, lecteurs modérés : 85 %, grands lecteurs : 86 %) et le travail bénévole communautaire (non-lecteurs : 12 %, lecteurs modérés : 22 %, grands lecteurs : 31 %). On notera tout particulièrement l'écart entre non-lecteurs, lecteurs modérés et grands lecteurs dans l'exécution de devoirs scolaires. Chez les non-lecteurs, la proportion d'élèves ayant fait des devoirs au cours de la dernière semaine était de 67 %. Chez les lecteurs modérés et passionnés le taux était considérablement plus élevé à 91 % et 89 % respectivement.SommaireLe projet du Recensement à l'école permet de faire ressortir quelques tendances intéressantes en comparant les lecteurs aux non-lecteurs dans la population des répondants. Près du tiers (29 %) des quelque 22 000 répondants, soit près de 7 000 élèves, ont dit ne pas avoir lu dans la dernière semaine, un chiffre inquiétant si l'on tient compte du fait que tous les répondants fréquentaient l'école à plein temps. Une autre question préoccupante est le fait que presque deux tiers des non-lecteurs à l'école élémentaire et secondaire étaient des garçons. Un résultat inattendu de l'enquête était la diminution dans la proportion d'élèves lecteurs en fonction de l'âge.Les lecteurs et les non-lecteurs dans la population du Recensement à l'école étaient différents à plusieurs titres. L'intérêt envers la lecture était directement proportionnel au pourcentage d'élèves citant l'anglais, les mathématiques et les sciences comme leurs matières scolaires préférées. La variation dans les habitudes de lecture semble être étroitement liée aux aspirations des élèves. En effet, moins de la moitié des non-lecteurs projetait aller à l'université, tandis que presque trois quarts des grands lecteurs voulaient y aller. Les lecteurs et les non-lecteurs étaient différents aussi pour ce qui est de leur participation à des activités parascolaires. Les non-lecteurs étaient plus portés à participer à des activités associées aux sports organisés, tandis que les lecteurs étaient plus portés à pratiquer des sports individuels (marche, jogging), à agir comme entraîneurs sportifs et à lire sur les sports. En outre, les lecteurs étaient plus portés à aider aux tâches à la maison et à faire du travail bénévole communautaire, et abordaient avec plus de sérieux leurs devoirs scolaires.ConclusionAu nombre de plus de 22 000, les élèves qui ont répondu aux questionnaires du projet Recensement à l'école ont mis en lumière des différences dans les expériences de la vie quotidienne des lecteurs et des non-lecteurs. Les réponses de ces élèvens démontrent que si les lecteurs et les non-lecteurs ont en commun bon nombre des activités habituelles des jeunes Canadiens (écouter de la musique et rencontrer des amis), ils sont différents sous quelques aspects notables (comme leur engagement à faire leurs devoirs et leurs projets d'avenir). Les résultats analysés ici semblent également indiquer qu'il ne suffit pas de diviser la population en lecteurs et non-lecteurs. Assurément, les grands lecteurs semblent avoir un vécu différent de celui des non-lecteurs et des lecteurs modérés. Les réponses des élèves au projet Recensement à l'école indiquent clairement les domaines que les chercheurss doivent prendre en compte lors de recherches futures sur l'enjeu complexe qui consiste à déterminer qui lit ou non dans la population étudiante et pourquoi.Notes
Tableaux :
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
1 N'a pas été retenu dans les cinq choix les plus populaire. 2 Parmi les autres matières citées, on retrouve le français, l’histoire, la géographie, la musique et les études sociales. Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
1 N'a pas été retenu dans les cinq choix les plus populaire. 2 Parmi les autres personnes citées, on retrouve des personnalités religieuses, des politiciens, des gens d’affaires, des entraîneurs, des dirigeants communautaires, des aînés, des médecins ou des infirmières et des enseignants. Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école. |
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