Recensement à l'école

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Recensement à l'école : profil des lecteurs et des non-lecteurs de la 4e à la 12e année (5e secondaire)

Chercheures invitées :
Lisa Shipley et Shelley Harris, Centre de la statistique de l'éducation, Statistique Canada

Introduction
Lecteurs et non-lecteurs : un profil démographique
Lecteurs, non-lecteurs et critères liés à l'école
Habitudes de lecture et vie quotidienne en dehors de l'école
Sommaire
Conclusion

Introduction

Pendant l'année scolaire 2004-2005, plus de 22 000 élèves de partout au Canada ont répondu aux questionnaires en ligne du Recensement à l'école, un projet canadien administré par le Programme de soutien à l'éducation de Statistique Canada. Le Recensement à l'école fait partie d'un projet international qui s'adresse aux élèves de la Nouvelle-Zélande, de l'Afrique du Sud, de l'Australie et du Royaume-Uni. C'est dans ce dernier pays que le projet a pris naissance en 2000.

L'objectif du projet est double. D'une part, les élèves, sous la direction de leurs professeurs, peuvent accéder aux données recueillies et appliquer les compétences en mathématiques qu'ils sont en train d'acquérir aux données qu'ils ont créer et qui sont pertinentes pour leur vie quotidienne. Par exemple, ils peuvent dresser le profil de leur propre classe selon un certain nombre de critères, lesquels peuvent alors être comparés aux résultats pour l'ensemble du Canada ou le reste du monde. Les professeurs peuvent utiliser le Recensement à l'école pour démontrer des concepts mathématiques et illustrer la pertinence des analyses mathématiques. Parallèlement, en répondant aux questionnaires du Recensement à l'école, les élèves sont sensibilisés à la nature et à l'importance du processus du recensement, ainsi qu'à la manière dont les données recueillies sont utilisées.

Le présent article met à contribution des données recueillies au Canada dans le cadre du projet Recensement à l'école 2004-2005. Dans les deux questionnaires du Recensement à l'école (un pour les élèves de la 4e à la 8e année, l'autre pour les élèves de la 9e à la 12e année), on interrogeait les élèves sur les habitudes de lecture. Au total, près de 17 000 élèves à l'élémentaire (de la 4e à la 8e année) et quelque 5 600 élèves du secondaire (de la 9e à la 12e année)¹ ont rempli les questionnaires en ligne. Le présent article fait état des résultats de l'enquête du Recensement à l'école, qui montrent ce que les élèves eux-mêmes ont à dire sur leurs habitudes de lecture et sur leur emploi du temps quotidien.

Bien que les questions sur la lecture aient été différentes dans les deux questionnaires, on peut diviser l'ensemble de la population de répondants entre les élèves qui lisent et les élèves qui ne lisent pas. On a demandé aux élèves de la 4e à la 8e année s'ils avaient lu ou non au cours des deux dernières semaines, tandis qu'on a demandé aux élèves de la 9e à la 12e année combien d'heures ils avaient consacrées à la lecture au cours de la dernière semaine. Les réponses recueillies s'échelonnaient de 0 heure à 10 heures ou plus. Les élèves de la 9e à la 12e année qui lisent peuvent se subdiviser en lecteurs modérés (qui ont lu de 1 heure à 6 heures au cours de la dernière semaine) et les grands lecteurs (qui ont lu plus de 7 heures au cours de la dernière semaine).

Il importe de se rappeler que la Loi de la statistique ne s'applique pas à la collecte des données du Recensement à l'école, qui n'est pas une enquête officielle de Statistique Canada. La collecte n'a pas été faite de manière aléatoire, ni en se fondant sur d'autres concepts statistiques tels que la stratification ou la représentation de la population. Par conséquent, les résultats examinés ici sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne de ce project éducatif international. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne. Néanmoins, ces élèves avaient bien des choses à dire.

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Lecteurs et non-lecteurs : un profil démographique

Dans l'ensemble, il existe une cohérence remarquable entre les élèves de la 4e à la 8e année et ceux de la 9e à la 12e année pour ce qui est des proportions de lecteurs et de non-lecteurs. De la 4e à la 8e année, 29 % des élèves n'avaient pas lu au cours des deux dernières semaines, tandis que 71 % étaient des lecteurs (Tableau 1). De la 9e à la 12e année, la distribution était identique, 29 % indiquant qu'ils n'avaient fait aucune lecture dans la dernière semaine et 71 % indiquant qu'ils avaient lu (61 % étaient des lecteurs modérés, et 10 % de grands lecteurs).

Les populations de non-lecteurs et de lecteurs démontraient des différences considérables dans leur répartition en fonction du sexe. De la 4e à la 8e année, presque deux tiers (62 %) de la population de non-lecteurs étaient des garçons, comparativement à 38 % de filles (Tableau 2). En revanche, seulement 45 % de la population de lecteurs plus jeunes étaient des garçons, comparativement à 55 % de filles. La prédominance masculine dans la population de non-lecteurs persistait à l'école secondaire. En effet, de la 9e à la 12e année, 66 % de la population de non-lecteurs était masculine. Les garçons représentaient moins de la moitié des lecteurs modérés (45 %) et des grands lecteurs (44 %) dans les années supérieures.

Malgré les différences dans les proportions de garçons et de filles lecteurs et non lecteurs, les deux sexes démontraient une répartition semblable dans leur engagement envers la lecture, toutes tranches d'âge confondues. On a assisté à un déclin assez constant dans l'engagement envers la lecture des deux sexes à partir de 8 ans, et les 15-16 ans enregistraient le plus faible taux de lecture de tous les groupes d'âge (Figure 1). Cependant, on a constaté un engouement renouvelé pour la lecture chez les 17-19 ans des deux sexes. À cet âge, la proportion de garçons et de filles lecteurs avait surpassé les niveaux d'origine atteints entre 8 et 10 ans.

Figure 1. Les filles lecteurs et non-lecteurs, selon le groupe d’âge

Note : Les résultats présentés dans ce tableau sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article ou qui apparait dans ce tableau peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.

Figure 2. Les garçons lecteurs et non-lecteurs, selon le groupe d'âge

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Lecteurs, non-lecteurs et critères liés à l'école

Plusieurs questions incluses dans les deux questionnaires (pour les groupes de la 4e à la 8e année et de la 9e à la 12e année) ont sondé les aspects de la vie quotidienne liés à l'école qui peuvent être évalués dans une perspective de lecture/non-lecture. Tous les élèves ont été invités à préciser leurs matières scolaires préférées, combien de temps ils mettent pour se rendre à l'école et par quel moyen ils s'y rendent et, pour les élèves de la 9e à la 12e année, quels sont leurs projets après l'obtention de leur diplôme de 12e année.

Matières scolaires préférées
On s'attendrait à ce que les lecteurs et les non-lecteurs manifestent des intérêts différents pour les matières scolaires. Les participants au projet du Recensement à l'école ont en effet signalé une variation dans ce secteur entre les catégories de lecteurs et de non-lecteurs. L'éducation physique remporte la palme auprès des élèves de la 4e à la 8e année, bien qu'on ait noté une différence de 10 points de pourcentage entre les proportions de non-lecteurs (43 %) et de lecteurs (33 %) qui l'ont choisie comme matière préférée (Tableau 3). Chez la population de la 9e à la 12e année, la situation était la même, l'éducation physique ayant la proportion la plus élevée d'élèves qui l'indiquent comme matière préférée, à la fois chez les non-lecteurs (39 %) et chez les lecteurs modérés (22 %). Encore une fois, on a observé une différence substantielle dans les proportions (17 points de pourcentage) entre les deux groupes. Bien que l'éducation physique se soit classée d'abord parmi les matières préférées de quatre des cinq groupes à l'élémentaire et au secondaire (lecteurs et non-lecteurs de la 4e à la 8e année; non-lecteurs et lecteurs modérés de la 9e à la 12e année), la proportion d'élèves qui l'ont placée au premier rang diminuait lorsqu'on passait des non-lecteurs aux lecteurs.

On a analysé les différences entre les groupes de lecture en fonction des cinq matières les plus populaires auprès des élèves. On a remarqué que l'anglais se classe parmi les cinq premières chez les lecteurs modérés et les grands lecteurs de la 9e à la 12e année seulement. Chez les grands lecteurs, l'anglais s'est classé au premier rang des matières favorites, obtenant 16 %. Les sciences figurent dans les cinq matières les mieux cotées par les lecteurs de la 4e à la 8e année et les grands lecteurs de la 9e à la 12e année. De surcroît, l'engagement envers la lecture était directement proportionnel au nombre d'élèves qui répondent que les mathématiques sont leur matière scolaire préférée.

Les lecteurs ont manifesté des intérêts plus diversifiés que les non-lecteurs, et les grands lecteurs, plus encore que les lecteurs modérés. Le pourcentage d'élèves qui ont choisi des matières autres que les cinq matières les mieux cotées était directement proportionnel à l'engagement envers la lecture (voir les pourcentages liés à la catégorie : " Toutes les autres matières citées ", au Tableau 3).

Expérience de l'intimidation à l'école
Être victime d'intimidation à l'école est une expérience difficile pour n'importe quel élève, quel que soit son âge ou son niveau scolaire. Sans poser d'hypothèse sur les causes de l'intimidation ou sur la relation entre l'intimidation et les habitudes de lecture, les résultats du Recensement à l'école laissent perplexe. La prédominance de l'intimidation au cours de la dernière année, telle que rapportée par les élèves eux-mêmes, semble assez élevée (bien qu'il puisse exister une certaine divergence dans la manière dont les élèves définissent l'intimidation). De la 4e à la 8e année, environ quatre non-lecteurs sur 10 (40 %) et presque cinq lecteurs sur 10 (47 %) avaient subi de l'intimidation en milieu scolaire au cours de la dernière année (Figure 3 et 4). Ces chiffres chutent à environ 25 % de la 9e à la 12e année chez les populations de non-lecteurs comme de lecteurs modérés (Figure 5 et 6). Néanmoins, les grands lecteurs de la 9e à la 12e année ont subi de l'intimidation à un degré beaucoup plus élevé (35 %) que les autres élèves de la 9e à la 12e année (Figure 7). En outre, la proportion de grands lecteurs (15 %) qui ont signalé avoir été victimes d'intimidation plus de quatre fois au cours de la dernière année était presque le double de celle de leurs camarades non lecteurs et lecteurs modérés à l'école secondaire.

Figure 3. De la 4e à la 8e année : Non-lecteurs — Nombre d’expériences d’intimidation en milieu scolaire

Figure 4. De la 4e à la 8e année : Lecteurs — Nombre d’expériences d’intimidation en milieu scolaire

Figure 5. De la 9e à la 12e année : Non-lecteurs — Nombre d’expériences d’intimidation en milieu scolaire

Figure 6. De la 9e à la 12e année : Lecteurs modérés — Nombre d’expériences d’intimidation en milieu scolaire

Figure 7. De la 9e à la 12e année : Lecteurs passionnés — Nombre d’expériences d’intimidation en milieu scolaire

Projets d'études et autres pour après la 12e année
Le questionnaire du Recensement à l'école pour les élèves de la 9e à la 12e année comportait une question sur leurs projets pour après la 12e année. Les habitudes de lecture semblent être étroitement liées aux aspirations éducatives et aux projets de vie des élèves. Environ 25 % des non-lecteurs prévoient obtenir un emploi, voyager ou faire autre chose que de poursuivre des études postsecondaires (Tableau 4). Cette proportion baisse à entre 11 % et 17 % pour les lecteurs modérés et les grands lecteurs, respectivement. On notera l'augmentation substantielle de la proportion d'élèves prévoyant aller à l'université lorsque l'on compare les non-lecteurs et les lecteurs. Alors que moins de la moitié des non-lecteurs (45 %) prévoient aller à l'université, cette proportion grimpe à 65 % chez les lecteurs modérés et atteint un sommet de 72 % chez les grands lecteurs.

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Habitudes de lecture et vie quotidienne en dehors de l'école

Un certain nombre d'éléments de la vie quotidienne en dehors de l'école peuvent influer sur les choix que font les élèves concernant leurs temps libres. Assurément, on sait que les modèles de rôles influencent les choix que font les jeunes. À l'heure actuelle, on débat chaudement de l'influence négative ou positive du monde de l'électronique et des ordinateurs sur les habitudes de lecture des élèves. La participation dans les sports, le travail rémunéré à l'extérieur et le travail bénévole communautaire peut également être un indicateur de la propension à la lecture d'un élève. Les questionnaires du Recensement à l'école posaient plusieurs questions sur ce genre d'activités, dont les résultats peuvent être évalués en fonction des habitudes de lecture des élèves.

Modèles de rôle
Tous les élèves, indépendamment de leurs habitudes de lecture, ont désigné en majorité des personnes apparentées comme quelqu'un qu'ils admirent plus que toute autre personne. Cependant, les lecteurs étaient plus portés que les non-lecteurs à nommer une personne apparentée. De la 4e à la 8e année, 27 % des non-lecteurs ont cité une personne apparentée, comparativement à 32 % de lecteurs (Tableau 5). Pour les répondants de la 9e à la 12e année, 22 % des non-lecteurs ont désigné une personne apparentée comme quelqu'un qu'ils admirent, comparativement à 28 % des lecteurs modérés et 26 % des grands lecteurs. D'autre part, alors que les amis se classaient au second rang pour tous les groupes de lecteurs et de non-lecteurs, les lecteurs étaient moins portés que les non-lecteurs à citer des amis.

Comme nous l'avons vu dans les analyses précédentes des matières favorites, les lecteurs ont manifesté des intérêts plus diversifiés dans leur choix de modèles de rôle que les non-lecteurs. Et encore une fois, pour les élèves de 9e à 12e année, les grands lecteurs ont une liste de modèles de rôles plus diversifiée que les lecteurs modérés. La proportion d'élèves citant des personnes autres que les cinq les plus souvent citées augmente en fonction de leur engagement envers la lecture (voir les proportions liées à la catégorie " Toutes les autres personnes citées " au Tableau 5).

L'électronique
En ce qui concerne les répondants au Recensement à l'école, l'électronique et le milieu informatique ne variaient pas tellement en fonction des habitudes de lecture. Si les lecteurs étaient moins susceptibles que les non-lecteurs de posséder un téléphone cellulaire à l'école primaire, ces différences disparaissaient pour les élèves du secondaire (Tableau 6). Il est notable que la proportion d'élèves possédant des téléphones cellulaires a presque doublé entre l'école primaire et l'école secondaire, mais n'a pas changé de façon sensible en fonction des habitudes de lecture des élèves de l'école secondaire. Les lecteurs à l'école primaire étaient plus susceptibles que les non-lecteurs de posséder un ordinateur et une connexion Internet à la maison, mais encore une fois ces différences étaient pratiquement inexistantes pour la population des écoles secondaires.

Activités parascolaires
Un certain nombre de questions sur les deux questionnaires portaient sur la participation des élèves dans les sports et les activités liées au sport. Plusieurs de ces questions portaient sur les sports organisés. C'est une idée reçue que les lecteurs sont moins portés que les non-lecteurs à s'intéresser aux sports organisés, mais elle est remise en question par le Recensement à l'école. De la 4e à la 8e année, la pratique des sports atteint des niveaux similaires chez les non-lecteurs et les lecteurs (89 % et 90 % respectivement) (Tableau 7). La même répartition pour ce qui est de la pratique sportive apparaît chez les non-lecteurs (80 %) et les lecteurs modérés (79 %) de la 9e à la 12e année. Seuls les grands lecteurs de la 9e à la 12e année ont montré un niveau moins élevé de participation (73 %) dans cette catégorie.

Les lecteurs des écoles primaires aussi bien que secondaires étaient moins portés à assister à des activités sportives, soit en direct ou à la télévision, et moins intéressés à jouer à des jeux sportifs sur ordinateur. Cependant, les lecteurs modérés et les grands lecteurs du secondaire étaient plus portés à agir comme entraîneurs sportifs et beaucoup plus portés à lire sur les sports que leurs camarades non lecteurs.

Les réponses à d'autres questions du Recensement à l'école pour les élèves de la 4e à la 8e année dissipent également les idées reçues au sujet de la lecture et de la pratique sportive. Les lecteurs étaient proportionnellement plus nombreux que les non-lecteurs à participer à un certain nombre d'activités parascolaires. Dans les activités reliées à l'athlétisme (la marche, le jogging, la natation, etc.), les lecteurs ont uniformément démontré des niveaux plus élevés de participation que les non-lecteurs, parfois de 20 points de pourcentage de plus (dans le cas de la marche et du jogging, par exemple) (Tableau 8). Les seules activités physiques où la proportion de participants était plus élevée chez les non-lecteurs que chez les lecteurs étaient le hockey et la planche à roulettes, et les différences étaient minimes.

Dans plusieurs activités parascolaires, les lecteurs ont également participé dans des proportions plus élevées que les non-lecteurs. Les lecteurs ont participé dans des proportions beaucoup plus élevées que les non-lecteurs à la danse et à l'art dramatique (41 % comparativement à 23 %), aux jeux sur ordinateur (73 % comparativement à 53 %), bien que manifestement il ne s'agisse pas de jeux sportifs sur ordinateur (voir le Tableau 8), et à l'écoute de la télévision ou de films (92 % comparativement à 71 %).

Les réponses concernant la participation à des activités parascolaires pour la population de la 9e à la 12e année reflètent clairement le style de vie des adolescents. Plus de 90 % des élèves, indépendamment des habitudes de lecture, avaient des habitudes liées par exemple aux rencontres avec des amis, à l'écoute ou la pratique de la musique et à l'écoute de la télévision ou de films.

Mises à part les habitudes liées au style de vie des adolescents, quelques différences notables se dessinent entre les divers groupes de lecture concernant certaines autres activités (Tableau 9). L'engagement envers la lecture est directement proportionnel au pourcentage d'élèves qui jouaient à des jeux de société ou de cartes. Les non-lecteurs, les lecteurs modérés et les grands lecteurs ont montré de nettes différences dans les comportements d'aide comme les tâches à la maison (non-lecteurs : 73 %, lecteurs modérés : 85 %, grands lecteurs : 86 %) et le travail bénévole communautaire (non-lecteurs : 12 %, lecteurs modérés : 22 %, grands lecteurs : 31 %). On notera tout particulièrement l'écart entre non-lecteurs, lecteurs modérés et grands lecteurs dans l'exécution de devoirs scolaires. Chez les non-lecteurs, la proportion d'élèves ayant fait des devoirs au cours de la dernière semaine était de 67 %. Chez les lecteurs modérés et passionnés le taux était considérablement plus élevé à 91 % et 89 % respectivement.

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Sommaire

Le projet du Recensement à l'école permet de faire ressortir quelques tendances intéressantes en comparant les lecteurs aux non-lecteurs dans la population des répondants. Près du tiers (29 %) des quelque 22 000 répondants, soit près de 7 000 élèves, ont dit ne pas avoir lu dans la dernière semaine, un chiffre inquiétant si l'on tient compte du fait que tous les répondants fréquentaient l'école à plein temps. Une autre question préoccupante est le fait que presque deux tiers des non-lecteurs à l'école élémentaire et secondaire étaient des garçons. Un résultat inattendu de l'enquête était la diminution dans la proportion d'élèves lecteurs en fonction de l'âge.

Les lecteurs et les non-lecteurs dans la population du Recensement à l'école étaient différents à plusieurs titres. L'intérêt envers la lecture était directement proportionnel au pourcentage d'élèves citant l'anglais, les mathématiques et les sciences comme leurs matières scolaires préférées. En outre, les grands lecteurs au secondaire vivaient davantage d'intimidation en milieu scolaire (et avaient subi de l'intimidation plus de quatre fois au cours de la dernière année). La variation dans les habitudes de lecture semble être étroitement liée aux aspirations des élèves. En effet, moins de la moitié des non-lecteurs projetait aller à l'université, tandis que presque trois quarts des grands lecteurs voulaient y aller.

Les lecteurs et les non-lecteurs étaient différents aussi pour ce qui est de leur participation à des activités parascolaires. Les non-lecteurs étaient plus portés à participer à des activités associées aux sports organisés, tandis que les lecteurs étaient plus portés à pratiquer des sports individuels (marche, jogging), à agir comme entraîneurs sportifs et à lire sur les sports. En outre, les lecteurs étaient plus portés à aider aux tâches à la maison et à faire du travail bénévole communautaire, et abordaient avec plus de sérieux leurs devoirs scolaires.

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Conclusion

Au nombre de plus de 22 000, les élèves qui ont répondu aux questionnaires du Recensement à l'école ont mis en lumière des différences dans les expériences de la vie quotidienne observables qui découlent de l'engagement d'un élève envers la lecture. Certains de ces résultats étaient inattendus et il est clair que si les lecteurs et les non-lecteurs ont en commun bon nombre des activités habituelles des jeunes Canadiens (écouter de la musique et rencontrer des amis), ils sont différents sous quelques aspects notables (comme leur expérience de l'intimidation en milieu scolaire et leurs projets d'avenir). Les résultats analysés ici semblent également indiquer qu'il ne suffit pas de diviser la population en lecteurs et non-lecteurs. Assurément, les grands lecteurs semblent avoir un vécu différent de celui des non-lecteurs et des lecteurs modérés. Les réponses des élèves au projet Recensement à l'école indiquent clairement les domaines qui doivent être pris en compte dans les recherches futures sur l'enjeu complexe qui consiste à déterminer qui lit dans la population étudiante et pourquoi, et qui ne lit pas et pourquoi.

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Notes

La catégorie primaire comprend les élèves de la 4e à la 8 année (2e secondaire au Québec) et la catégorie secondaire inclut les élèves de la 9e à la 12e année (3e à 5e secondaire au Québec).

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Tableaux :

Tableau 1 : Lecteurs et non-lecteurs, selon le niveau de scolarité
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Avez-vous lu au cours des deux dernières semaines? Avez-vous lu au cours de la dernière semaine?

Pourcentage Pourcentage

Total 100 Total 100

N’a pas lu 29 N’a pas lu 29

A lu 71 A lu 71

Lecteur modéré

61

Lecteur passionné

10

Tableau 2 : Lecteurs et non-lecteurs, selon le sexe et le niveau de scolarité
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage

Total 100 100 100 100 100 100

Garçons 62 45 66 44 45 44

Filles 38 55 34 56 55 56

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Tableau 3 : Lecteurs et non-lecteurs, selon les matières scolaires préférées
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage

Toutes les matières 100 100 100 100 100

Les cinq matières les mieux cotées

Anglais nc¹ nc¹ nc¹ 11 16

Éducation physique 43 33 39 22 11

Arts 14 17 9 11 nc¹

Mathématiques 11 15 9 12 13

Informatique 7 7 6 nc¹ nc¹

Sciences nc¹ 6 nc¹ nc¹ 11

Matière non citée 6 nc¹ 14 11 13

Toutes les autres matières citées² 19 22 23 33 37

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100. Les résultats présentés dans ce tableau sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article ou qui apparait dans ce tableau peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne.
¹ N'a pas été retenu dans les cinq choix les plus populaire.
² Parmi les autres matières citées, on retrouve le français, l’histoire, la géographie, la musique et les études sociales.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.

Tableau 4 : Projets futurs des élèves de la 9e à la 12e année, selon les habitudes de lecture
De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage

Total 100 100 100

Cégep 10 6 3

Apprentissage d’un métier, formation professionnelle ou institut technique 7 4 2

Collège communautaire 13 10 7

Université, ou cégep suivi de l’université 45 65 72

Obtention d’un emploi 9 5 6

Voyages 6 5 4

Autres projets 10 6 7

Tableau 5 : Lecteurs et non-lecteurs, selon les gens qu’ils admirent beaucoup
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage

Toutes les personnes choisies 100 100 100 100 100

Les cinq premières personnes choisies

Membre de la famille 27 32 22 28 26

Ami 19 18 20 18 15

Athlète 16 11 15 9 nc¹

Musicien ou chanteur 9 9 12 13 11

Acteur nc¹ nc¹ nc¹ nc¹ 7

Autre personne non citée 15 15 17 14 17

Toutes les autres personnes citées² 14 15 14 18 24

Note : Les chiffres ayant été arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à 100. Les résultats présentés dans ce tableau sont représentatifs seulement des élèves qui ont répondu aux questionnaires en ligne. On ne saurait supposer que tous les résultats exposés dans le présent article ou qui apparait dans ce tableau peuvent s'appliquer à l'ensemble de la population étudiante canadienne.
¹ N'a pas été retenu dans les cinq choix les plus populaire.
² Parmi les autres personnes citées, on retrouve des personnalités religieuses, des politiciens, des gens d’affaires, des entraîneurs, des dirigeants communautaires, des aînés, des médecins ou des infirmières et des enseignants.
Source : Statistique Canada, projet Recensement à l'école.

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Tableau 6 : Lecteurs et non-lecteurs, selon l’accès aux appareils électroniques
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage d'étudiants qui ont accès

Téléphone cellulaire 24 17 42 43 43

Ordinateur à la maison 85 91 92 95 94

Connexion Internet à la maison 78 83 87 91 89

Tableau 7 : Lecteurs et non-lecteurs, selon le niveau de scolarité et la participation à des activités liées au sport
De la 4e à la 8e année De la 9e à la 12e année

Non-lecteurs Lecteurs Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage d'étudiants qui participent

Pratiquer des sports 87 90 80 79 73

Assister à des activités sportives 45 40 45 42 36

Regarder les sports à la télévision 54 46 54 48 40

Jouer à des jeux sportifs à l’ordinateur 49 43 31 26 23

Lire sur les sports 22 30 15 28 25

Être entraîneur sportif 16 13 9 12 13

Tableau 8 : Participation des lecteurs et des non-lecteurs de la 4e à la 8e année aux activités sportives et aux autres activités parascolaires

Non-lecteurs Lecteurs

Pourcentage des étudiants de la 4e à la 8e année qui participent

Dans les deux dernières semaines, laquelle des activités suivantes avez-vous pratiqué?

Marche 50 77

Course ou jogging 43 66

Bicyclette 32 37

Patinage 21 25

Natation 21 29

Soccer 32 40

Hockey 29 26

Basketball 37 45

Planche à roulettes 19 15

Patin à roues alignées 14 17

Danse ou art dramatique 23 41

Jeux à l’ordinateur 53 73

Télévision ou cinéma 71 92

Tableau 9 : Participation des lecteurs et des non-lecteurs de la 9e à la 12e année aux activités parascolaires

Non-lecteurs Lecteurs modérés Lecteurs passionnés

Pourcentage des étudiants de la 9e à la 12e année qui participent

Au cours de la dernière semaine :

Pratique de sports 77 77 70

Jeux vidéo ou informatiques 70 63 64

Jeux de société ou de cartes 33 38 49

Écoute d’émissions télévisées ou de films 94 98 96

Écoute ou pratique de la musique 91 97 96

Devoirs scolaires 67 91 89

Tâches à la maison 73 85 86

Travail rémunéré 47 50 44

Bénévolat au sein de la communauté 12 23 31

Rencontres entre amis 95 97 93

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Date de modification : 2008-12-01	Avis importants