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Tendances salariales dans l’économie du savoir Tendances de l’emploi : 1981 à 2001 Dans le cadre de plusieurs études, on a constaté que bien qu’il y ait de nombreuses similarités entre l’économie des États-Unis et celle du Canada, les tendances salariales au cours des 20 à 25 dernières années ont été très différentes. Aux États Unis, le ratio entre les gains hebdomadaires des hommes possédant un diplôme universitaire et ceux des hommes qui n’en avaient pas est passé de 1,3 en 1981 à près de 1,8 en 1999. De 1981 à 2000, le ratio correspondant est demeuré presque inchangé au Canada pour s’établir autour de 1,4. Les gains hebdomadaires des femmes ayant un diplôme universitaire ont également augmenté aux États Unis (atteignant 1,5 en 1981 et 1,74 en 1999), mais ont diminué au Canada (chutant de 1,65 à 1,5). Le terme « avantage salarial de la scolarité » fait référence à l’écart entre les gains favorisant les diplômés universitaires. Pour mieux expliquer les tendances en matière d’avantage salarial de la scolarité, nous examinons, dans cette analyse1, deux ensembles de tendances salariales : celles concernant l’écart entre les gains des diplômés universitaires et des personnes ayant terminé au plus des études secondaires, et celles liées aux salaires réels.Tendances de l’emploi : 1981 à 2001Entre 1981 et 2001, l’emploi total a augmenté de 49 % au Canada. La croissance de l’emploi s’est répartie de façon inégale dans les secteurs de l’industrie. En effet, on a observé une forte hausse de l’emploi dans le secteur à concentration de connaissances élevée, soit une augmentation de 84 %, un taux beaucoup plus haut que ceux enregistrés dans les secteurs à concentration de connaissances moyenne et faible (52 % et 32 %, respectivement). La moitié de la croissance de l’emploi dans le secteur à concentration de connaissances élevée s’est produite durant la deuxième moitié des années 1990, et en 2001, il représentait environ 10 % de l’emploi total, comparativement à 8 % en 1981.De 1981 à 1996, la croissance de l’emploi des diplômés universitaires a suivi un rythme remarquablement similaire dans les secteurs à concentration de connaissances élevée, moyenne et faible. Toutefois, le nombre d’emplois qu’ils ont occupés a fortement augmenté dans le secteur à concentration de connaissances élevée entre 1996 et 2001. Par conséquent, de 1981 à 2001, on a observé une augmentation de 245 %, soit une hausse beaucoup plus rapide que celle enregistrée dans les autres secteurs. Par contre, le nombre de diplômés du secondaire actifs n’a augmenté que de 31 % dans le secteur à concentration de connaissances élevée, comparativement à 75 % et à 92 % dans ceux à concentration de connaissances moyenne et faible. Tendances des salaires relatifs et du niveau de scolaritéLorsque les employeurs offrent plus de possibilités d’emploi, cela constitue une indication que la demande est plus forte pour certains types de travailleurs. L’augmentation des salaires relatifs en est une autre. Quelle était la tendance en ce qui concerne l’ampleur de l’écart entre les gains des diplômés universitaires et ceux des diplômés du secondaire de 1981 à 2001?Dans le groupe des jeunes femmes (de 25 à 35 ans), on a pu observer une importante hausse des gains hebdomadaires médians des diplômées universitaires, comparativement à ceux des femmes qui n’avaient qu’un diplôme d’études secondaires. Chez les hommes diplômés universitaires et les diplômés du secondaire, les gains hebdomadaires médians avaient augmenté dans les deux groupes d’âge. Toutefois, cette croissance était plus importante chez les hommes plus jeunes. Ces changements dans les salaires relatifs se reflètent dans la tendance de l’offre de diplômés universitaires. Entre 1981 et 2001, le nombre de diplômés universitaires chez les hommes et chez les femmes de tous âges a augmenté de façon importante. La variation chez les jeunes femmes est particulièrement impressionnante. Alors qu’en 1981, les jeunes femmes titulaires d’un diplôme d’études secondaires étaient plus nombreuses que celles ayant un diplôme universitaire, en 2001, les diplômées universitaires étaient presque trois fois plus nombreuses que les diplômées du secondaire. Des tendances similaires, plus faibles cependant, ont été observées chez les femmes de 36 à 55 ans.La variation de l’offre relative de diplômés universitaires n’était pas aussi forte dans le cas des jeunes hommes. Alors que la proportion de jeunes hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires faisant partie de la population active est demeurée presque la même en 2000 par rapport à 1980, soit à environ 14 %, la proportion de jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire faisant partie de la population active est passée de 17 % à 22 %. Chez les hommes de 36 à 55 ans, la proportion de diplômés universitaires et celle de diplômés du secondaire ont augmenté de façon similaire de 1980 à 2000, la proportion de diplômés universitaires passant de 13 % à 21 % et celle de diplômés du secondaire, de 9 % à 14 %. Même si la variation du nombre d’heures hebdomadaires travaillées par les femmes et le type de profession qu’elles occupent pose un défi pour l’interprétation des tendances enregistrées dans le cas des travailleuses, il importe de souligner que l’augmentation de l’avantage salarial de la scolarité observée chez les jeunes hommes s’est accompagnée d’une hausse de l’offre relative des diplômés universitaires dans ce groupe. Cela laisse donc supposer une croissance de la demande relative de diplômés universitaires chez les nouveaux arrivants sur le marché du travail. En outre, la constance du ratio entre les gains des diplômés universitaires et ceux des diplômés du secondaire, observée chez les hommes d’âge intermédiaire, coïncide avec une offre relative constante de diplômés universitaires dans ce groupe.Tendances des salaires relatifs selon le secteurLes tendances de l’offre et de la demande de main-d’œuvre ne varient pas seulement selon le sexe et l’âge, mais aussi selon le secteur. Dans le cas de tous les travailleurs, sauf chez les hommes d’âge intermédiaire, l’avantage salarial de la scolarité chez les diplômés universitaires, comparativement à celui des diplômés du secondaire, a augmenté dans les secteurs à concentration de connaissances élevée, moyenne et faible. Chez les femmes diplômées universitaires, le taux d’augmentation de l’avantage salarial de la scolarité était à peu près le même dans les trois secteurs. Toutefois, contrairement à ce qui a été observé chez les diplômés du secondaire, l’augmentation des salaires relatifs chez les jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire était plus importante chez les travailleurs faisant partie du secteur à concentration de connaissances élevée que chez ceux qui travaillaient dans les secteurs à concentration de connaissances moyenne et faible.Par contre, de 1980 à 2000, les salaires relatifs des hommes d’âge intermédiaire titulaires d’un diplôme universitaire n’ont pas augmenté autant que ceux des diplômés du secondaire. Les salaires relatifs des hommes travaillant dans le secteur à concentration de connaissances faible ont subi un fléchissement substantiel. De plus, il y a peu d’indications que la situation de leurs homologues dans les secteurs à concentration de connaissances moyenne et faible s’améliore relativement à celle des travailleurs moins scolarisés. Tendances des salaires réels selon le secteurJusqu’à maintenant, nos propos ont porté davantage sur les salaires relatifs, c’est-à-dire sur les tendances de l’écart entre les gains des travailleurs diplômés universitaires et des travailleurs ayant au plus un diplôme d’études secondaires. Que signifient ces tendances pour ce qui est des salaires réels?Selon l’analyse, le salaire hebdomadaire réel médian des jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire (dans le secteur à concentration de connaissances faible) a diminué ou est resté relativement constant. Par contre, celui des jeunes hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires a diminué de presque 20 % dans les secteurs correspondant aux trois niveaux de concentration de connaissances. Ainsi, l’augmentation de l’écart entre les gains des jeunes hommes diplômés universitaires et des diplômés du secondaire est attribuable non pas au fait que les diplômés universitaires gagnent plus en termes réels, mais parce que la situation s’est véritablement détériorée pour les jeunes hommes diplômés du secondaire en ce qui concerne leurs salaires. Les jeunes femmes ont obtenu de bien meilleurs résultats sur le marché du travail. Les jeunes diplômées universitaires ont vu leur salaire hebdomadaire réel médian augmenter d’au moins 20 % dans les trois secteurs. Chez les jeunes femmes diplômées du secondaire, le salaire hebdomadaire réel médian est resté relativement constant (dans les secteurs à concentration de connaissances moyenne et faible) ou a diminué quelque peu (dans le secteur à concentration de connaissances élevée).Dans l’ensemble, le salaire hebdomadaire réel médian des jeunes hommes a sensiblement diminué ou est resté constant, alors que celui des jeunes femmes a augmenté de façon considérable ou n’a baissé que légèrement. Le salaire des femmes d’âge intermédiaire a également augmenté de façon plus importante que celui des hommes du même groupe d’âge dans les trois secteurs. Le salaire réel des hommes d’âge intermédiaire diplômés universitaires et celui des diplômés du secondaire reflétaient peu de changements dans le secteur à concentration de connaissances élevée, alors que dans le secteur à concentration de connaissances faible, il avait diminué d’environ 10 %.ConclusionDans le cadre de cette analyse sommaire, nous avons comparé les tendances des salaires relatifs et des salaires réels des diplômés universitaires et des diplômés du secondaire au cours de la période de 1980 à 2000. La principale conclusion à tirer est que même si l’emploi a augmenté beaucoup plus rapidement dans le secteur à concentration de connaissances élevée, cela ne s’est pas traduit par une hausse significative de salaires réels et relatifs des diplômés universitaires dans ce secteur par rapport aux autres.Toutefois, cette conclusion générale ne s’applique pas à tous les sous-groupes. En fait, les tendances salariales étaient nettement différentes d’un groupe d’âge à l’autre, et elles variaient aussi entre les hommes et les femmes. Dans tous les secteurs, la croissance des salaires des femmes jeunes et d’âge intermédiaire titulaires d’un diplôme universitaire a été plus rapide que celle observée chez leurs homologues de sexe masculin. Cependant, les salaires réels des jeunes hommes titulaires d’un diplôme universitaire ont connu une période stagnante ou ont légèrement régressé, tandis que ceux des hommes titulaires d’un diplôme d’études secondaires ont fortement diminué. Selon les auteurs, bien qu’il puisse y avoir des pénuries particulières de main d’œuvre dans des secteurs définis de manière étroite, l’examen portant sur les tendances salariales des travailleurs très scolarisés a révélé peu de preuves permettant d’affirmer l’existence d’un déséquilibre généralisé entre la demande et l’offre de travailleurs hautement qualifiés au Canada. Il est également clair qu’au cours des vingt dernières années, ces tendances ont montré que les hommes diplômés du secondaire ont été particulièrement désavantagés sur le marché du travail et que la situation des hommes d’âge intermédiaire titulaires d’un diplôme universitaire n’était pas vraiment meilleure.Nous concluons en présentant une observation intéressante faite par les auteurs de l’étude, soit la possibilité que l’offre croissante de femmes sur le marché du travail ait une incidence sur la croissance des salaires de leurs homologues de sexe masculin. Comme les hommes et les femmes qui proviennent de domaines d’études identiques sont des substituts très proches, on pourrait s’attendre à une corrélation négative entre la part croissante des femmes dans l’offre de main-d’œuvre pour des domaines d’études particuliers et les trajectoires des salaires des hommes dans ces mêmes domaines d’études. En outre, les auteurs indiquent que d’autres recherches permettront de déterminer dans quelle mesure il en est ainsi. Notes
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