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Les enfants d’immigrants : comment se débrouillent-ils à l’école? Mesure du rendement Un nombre record de nouveaux immigrants sont arrivés au Canada durant les années 1990. En 2001, environ 1,8 million de personnes vivant au Canada étaient des immigrants arrivés au pays depuis 10 ans1. De ce nombre, 17 %, soit près de 310 000 d’entre eux, étaient des enfants de 5 à 16 ans. L’intégration des enfants de nouveaux immigrants — ceux qui ont immigré avec leurs parents comme ceux qui sont nés au Canada de parents immigrants — au système scolaire est une question importante pour le milieu de l’éducation. La concentration d’enfants de familles immigrantes dans un nombre relativement restreint de villes pose des difficultés aux écoles locales, car ces enfants ont des antécédents culturels et linguistiques différents. Dans une étude publiée récemment, Christopher Worswick évalue le rendement scolaire de 1994 à 1998 des enfants qui sont nés au Canada de parents immigrants en s’appuyant sur les données de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ)2. On y constate que si les enfants de nouveaux immigrants sont plus susceptibles de commencer l’école avec des compétences en lecture, en écriture et en mathématiques inférieures à celles de leurs camarades de classe dont les parents sont nés au Canada, l’écart entre les deux groupes disparaît avant la fin du primaire. Les résultats du Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’an 2000 concordent avec ces résultats. Mesure du rendementDurant les interviews des ménages, les responsables de l’ELNEJ ont administré le test de l’Échelle de vocabulaire en images de Peabody (EVIP) afin d’évaluer le niveau de vocabulaire parlé des enfants de 4 et 5 ans et de ceux de 6 ans et plus qui n’étaient pas encore en 2e année. Les enfants de 2e année ou plus ont fait des tests de lecture et de mathématiques.On a également recueilli des renseignements auprès des enseignants. On considérait que le rendement de l’enfant était élevé lorsque l’enseignant le jugeait supérieur à la moyenne de la classe et faible lorsqu’il le jugeait égal ou inférieur à cette moyenne. Enfin, on a également demandé aux parents d’évaluer le rendement de leur enfant. Le rendement des enfants varie selon la langue maternelle des parentsLes travaux de Worswick révèlent que la langue maternelle influe sur le rendement scolaire des enfants durant la petite enfance. Les enfants de familles immigrantes dont les parents n’avaient ni le français ni l’anglais comme langue maternelle (enfants allophones) étaient fortement désavantagés durant les premières années du primaire; ils faisaient cependant des gains chaque année. Les enseignants étaient beaucoup moins susceptibles de juger ces élèves supérieurs à la moyenne de la classe qu’ils ne l’étaient dans le cas de leurs camarades dont les parents étaient nés au Canada. Par rapport à ces derniers, les compétences en mathématiques et en lecture des enfants de familles immigrantes étaient inférieures d’environ 20 % et leurs compétences en écriture, de près de 30 %. Toutefois, on estime qu’à 10 ou 11 ans, ces enfants réussissaient aussi bien que leurs camarades de classe dans ces trois domaines.Si les enfants de familles immigrantes dont les parents avaient pour langue maternelle le français ou l’anglais ont connu des expériences semblables à celles des autres enfants de nouveaux immigrants, un écart bien plus mince les séparait des enfants de parents nés au Canada. Comparativement à ces derniers, ils étaient presque aussi susceptibles d’être meilleurs en mathématiques que la moyenne de la classe lorsqu’ils ont commencé l’école, mais ils étaient généralement plus faibles en écriture et en lecture. Toutefois, à 9 ans, ils avaient comblé l’écart, dépassant même légèrement leurs camarades de classe ayant des parents nés au Canada. Le rendement scolaire au fil du tempsL’analyse des données du PISA de l’an 2000 donne des résultats semblables. Plus un élève immigrant vit d’années au Canada, plus sa note moyenne en lecture se rapproche de celle des élèves nés au Canada (figure 1). Ils font des gains rapides, surtout durant les premières années, à force d’améliorer leur maîtrise du français ou de l’anglais. Il ressort des résultats du PISA qu’au bout d’environ 14 ans au Canada, les élèves immigrants voient leur rendement scolaire rejoindre celui de leurs camarades nés au Canada.Figure 1. Les notes en littératie des élèves immigrants et de ceux nés au Canada se rejoignent au fil du temps![]() Source : Programme international pour le suivi des acquis des élèves/Enquête auprès des jeunes en transition 2000 Répartition de la population immigrante d’âge scolaireC’est à comprendre l’ampleur du défi qu’on peut constater dans quelle mesure les systèmes scolaires au Canada réussissent à répondre aux besoins scolaires des jeunes enfants immigrants. Près de deux millions d’immigrants arrivés au Canada durant les années 1990 ont élu domicile dans l’une des principales villes du pays. Toronto, Vancouver et Montréal ont accueilli le plus grand nombre d’immigrants. En 2001, par exemple, plus du quart des jeunes de 5 à 24 ans vivant à Toronto et à Vancouver avaient immigré au Canada dans les années 1990. Figure 2. Proportion d’immigrants au sein de la population d’âge scolaire (5 à 24 ans), certaines régions métropolitaines de recensement, 1991, 1996, 2001![]() En outre, pour la majorité de ces enfants, la langue que les parents parlaient le plus souvent à la maison n’était ni le français ni l’anglais. En 2001, à Vancouver et à Toronto, environ le cinquième des jeunes de 5 à 24 ans parlaient une autre langue que le français ou l’anglais à la maison. Plusieurs nouveaux immigrants de ce groupe d’âge doivent alors à la fois s’habituer aux exigences de leurs études et s’adapter à une nouvelle culture, à une nouvelle langue et à un nouvel environnement. Le rendement scolaire des parents immigrantsLes études révèlent constamment l’existence d’un lien étroit entre le niveau de scolarité des parents et la réussite scolaire de leurs enfants. À ce propos, de nombreux enfants ayant immigré au Canada durant les années 1990 se débrouillaient bien : 61 % des immigrants en âge de travailler qui sont arrivés au Canada durant les années 1990 avaient fait des études postsecondaires, comparativement à 48 % des immigrants arrivés au cours des années 1980 et 19703. Beaucoup d’immigrants (41 %) étaient titulaires de diplômes universitaires. En fait, les immigrants étaient plus susceptibles que les autres Canadiens en âge de travailler d’avoir un diplôme universitaire. Il est probable que le niveau de scolarité plus élevé des nouveaux immigrants ait un effet positif sur le rendement scolaire de leurs enfants. ConclusionEntre 1991 et 2000, 2,2 millions d’immigrants ont été admis au Canada; il s’agit du nombre le plus élevé jamais observé pour toute décennie du siècle dernier. En 2001, près des trois quarts d’entre eux vivaient dans seulement trois régions métropolitaines de recensement : Toronto, Vancouver et Montréal. Parmi les immigrants arrivés dans les années 1990, 310 000 étaient des enfants de 5 à 16 ans. Pour beaucoup d’entre eux, la première langue apprise et parlée à la maison n’était ni le français ni l’anglais. Les enfants d'immigrants qui venaient tout juste de s’intégrer au système scolaire maîtrisaient moins bien le français ou l’anglais que les enfants de parents nés au Canada, mais plus ils vivaient longtemps au Canada, plus cet écart s’amenuisait, pour finir par disparaître. En fait, dans les années qui ont suivi, le rendement scolaire de bon nombre de ces élèves a dépassé celui de leurs camarades dont les parents sont nés au pays. Ce résultat positif témoigne des efforts que déploient les milieux scolaires, les enfants de parents immigrants et les parents eux-mêmes. Il est essentiel d’établir des bases solides dès les premières années si l’on veut donner à ces enfants les compétences dont ils auront besoin durant leurs études. Notes
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