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La promotion de 2000 : Comment s'en tire-t-elle deux ans plus tard? Profil des diplômés récents L'investissement dans les études postsecondaires continue de rapporter aux jeunes Canadiens. Les taux d'emploi et de rémunération sont supérieurs et les taux de chômage inférieurs chez ceux qui ont fait des études postsecondaires que chez ceux qui n'en ont pas fait. Cependant, près de la moitié des diplômés de 2000 sont endettés. Bien que cette proportion soit semblable à celle de 1995, les diplômés de 2000 sont beaucoup plus endettés que ceux de 1995. Utilisant les données de l'Enquête nationale auprès des diplômés de 2002 (au sujet des diplômés de 2000), le présent article décrit les diplômés récents du collégial et du baccalauréat, de même que leur emploi, leur rémunération et leur endettement deux ans après l'obtention du diplôme. Bien que certains soient parvenus à rembourser complètement leurs dettes, d'autres demeuraient endettés et quelques-uns avaient de la difficulté à s'en sortir. Profil des diplômés récentsPrès de 270 000 étudiants ont obtenu un diplôme d'un collège public ou d'une université au Canada en 2000. La moitié de ces étudiants ont obtenu un baccalauréat, 37 % un diplôme d'études collégiales et 12 % un diplôme d'études supérieures (maîtrise et doctorat).
Remarque : Les nombres des diplômés sont arrondis à la centaine près. Source : Mary Allen et Chantal Vaillancourt, 2004. Promotion de 2000 : Profil des diplômés du postsecondaire et endettement des étudiants, Division de la culture, du tourisme et du Centre de la statistique de l'éducation - Documents de recherche, produit numéro 81-595-MIF20040016 au catalogue de Statistique Canada. En 2000, comme ce fut le cas en 1995, les femmes constituaient la majorité des diplômés du baccalauréat (61 %) et du collégial (57 %). Cependant, la répartition hommes-femmes variait selon le domaine d'études. Par exemple, chez les diplômés du baccalauréat, les hommes constituaient environ les trois quarts de la promotion en génie et en services d'informatique et d'information, tandis que neuf diplômés sur dix en soins infirmiers et la grande majorité des diplômés en psychologie et en éducation étaient des femmes. L'image du jeune diplômé du secondaire qui va directement à l'université ou au collège, où il obtient son diplôme conformément à la cadence préétablie, pour ensuite intégrer directement le marché du travail ne constitue pas la norme chez les diplômés du collégial ou du baccalauréat. L'âge médian des diplômés de 2000 à l'obtention d'un diplôme ou d'un grade d'un collège ou d'un programme de baccalauréat était de 23 ans. Toutefois, les étudiants plus vieux constituaient une proportion considérable de l'ensemble des diplômés de niveau postsecondaire. De fait, environ 40 % des diplômés du collégial et du baccalauréat avaient 25 ans ou plus à l'obtention de leur diplôme. La fourchette d'âge semble indiquer que les diplômés empruntent des voies diverses menant aux études postsecondaires. De fait, la majorité des diplômés du collégial ou du baccalauréat avait quitté l'école pendant un certain temps avant de débuter leur programme, ou avait fait quelques études postsecondaires avant de s'y inscrire. Principaux résultats sur le marché du travailDe façon constante, selon l'Enquête nationale auprès des diplômés ainsi que d'autres enquêtes - telles que l'Enquête sur la population active - les diplômés du collégial et du baccalauréat font mieux sur le marché du travail que ceux qui n'ont pas fait d'études postsecondaires. Les résultats suivants sur le marché du travail comptent parmi les plus notables :
Tendances de l'endettement des étudiantsAu moment de l'obtention du diplôme en 2000, près de la moitié des diplômés du collégial et du baccalauréat étaient endettés. Les programmes de prêts étudiants gouvernementaux constituaient la principale source d'emprunt des étudiants : au moment de l'obtention de leur diplôme, 45 % des diplômés du baccalauréat et 41 % de ceux du collégial avaient des dettes envers les programmes de prêts étudiants gouvernementaux (Tableau 2). En outre, près d'un diplômé sur cinq du collégial et du baccalauréat avait emprunté à d'autres sources afin de financer ses études. Chez les diplômés du collégial, 33 % n'avaient emprunté qu'aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux, 8 % n'avaient emprunté qu'aux sources non gouvernementales, tandis qu'un autre 8 % avaient emprunté aux deux sources. De leur côté, les diplômés du baccalauréat étaient plus susceptibles d'emprunter aux deux sources de financement. Tandis que 34 % n'avaient emprunté qu'aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux, 8 % n'avaient emprunté qu'aux programmes de prêts étudiants non gouvernementaux et 11 % avaient emprunté aux deux sources.
Remarque : Sont exclus les diplômés qui ont poursuivi d'autres études. Source : Mary Allen et Chantal Vaillancourt, 2004. Promotion de 2000 : Profil des diplômés du postsecondaire et endettement des étudiants, Division de la culture, du tourisme et du Centre de la statistique de l'éducation - Documents de recherche, produit numéro 81-595-MIF20040016 au catalogue de Statistique Canada. La dette combinée était considérablement plus importante chez les diplômés qui avaient emprunté aux deux sources que chez ceux qui n'avaient emprunté qu'à une source. Les diplômés du collégial qui n'avaient emprunté qu'aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux devaient en moyenne 12 500 $ au moment de l'obtention du diplôme, tandis que ceux qui n'avaient emprunté qu'aux programmes de source non gouvernementale ne devaient que 7 100 $. Les 8 % d'étudiants qui avaient emprunté aux deux sources devaient en moyenne 19 200 $. Les diplômés du baccalauréat étaient considérablement plus endettés. L'endettement de ceux qui n'avaient emprunté qu'aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux était de 19 500 $, tandis qu'il était de 9 500 $ chez ceux qui n'avaient emprunté qu'aux programmes de source non gouvernementale. Toutefois, les 11 % des diplômés qui avaient emprunté aux deux sources devaient en moyenne 32 200 $. Bien qu'il n'y ait aucune variation dans le pourcentage de diplômés qui avaient emprunté aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux entre les promotions de 1990, 1995 et 2000, les diplômés du baccalauréat de la promotion de 2000 avaient un endettement de près de 30 % supérieur à celui de ceux de 1995, et de 76 % supérieur à celui de ceux de 1990 (en dollars constants de 2000). Les diplômés du collégial qui avaient emprunté aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux comptaient un endettement de 21 % supérieur à celui de leurs homologues de la promotion de 1995, et de 76 % supérieur à celui de la promotion de 1990. Ces augmentations reflètent la hausse des frais de scolarité au cours des années 90. En moyenne, les frais de scolarité au premier cycle (en dollars courants) ont plus que doublé en dix ans, passant de 1 872 $ en 1993-1994 à 4 024 $ en 2003-2004. Tendances dans le remboursement des dettesAu moment de l'obtention du diplôme, l'ampleur de l'endettement étudiant envers le gouvernement varie grandement. Tandis que certains diplômés ont accumulé des dettes importantes au cours de leurs études, d'autres n'ont accumulé que des montants minimes facilement remboursables après l'obtention du diplôme. Environ un diplômé sur cinq qui a terminé ses études en ayant emprunté aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux avait complètement remboursé ses dettes deux ans après l'obtention du diplôme. Chez les diplômés qui demeuraient endettés deux ans après l'obtention du diplôme, il restait environ les trois quarts des dettes à rembourser. Chez les diplômés du collégial, l'endettement moyen s'établissait à 10 600 $ deux ans après l'obtention du diplôme, tandis que chez les diplômés du baccalauréat, il s'établissait à 17 200 $. En outre, ces diplômés étaient plus susceptibles d'éprouver de la difficulté à sortir de l'endettement. Des diplômés qui demeuraient endettés, 28 % de ceux du baccalauréat et 34 % de ceux du collégial ont déclaré éprouver de la difficulté à rembourser leurs dettes, comparativement à seulement 9 % des diplômés du collégial et du baccalauréat qui avaient remboursé leurs dettes en 2002. Plusieurs facteurs influent sur la capacité de rembourser ses dettes : l'ampleur de l'endettement, l'emploi, la rémunération, les taux d'intérêt, ainsi que les circonstances personnelles. Par conséquent, il n'est pas surprenant de constater que les diplômés qui ont pu rembourser leurs dettes dans les deux ans suivant l'obtention du diplôme étaient avantagés relativement à bon nombre de ces facteurs. En premier lieu, l'endettement moyen à l'obtention du diplôme était considérablement moindre chez les étudiants ayant rembourser leurs dettes dans les deux ans suivant l'obtention du diplôme que chez ceux qui ne l'avaient pas fait. Au baccalauréat, l'endettement des premiers étaient d'environ 8 000 $ inférieur à celui des seconds; au collégial, la différence était de près de 6 000 $. Ceux qui avaient remboursé leurs dettes comptaient également des revenus supérieurs à ceux des autres. En moyenne, les diplômés ayant remboursé leurs dettes touchaient un revenu personnel de 13 % supérieur à celui des autres chez les diplômés du baccalauréat et de 24 % supérieur chez les diplômés du collégial. Il n'y avait aucune différence de taux d'emploi entre les diplômés du baccalauréat ayant remboursé leurs dettes et ceux qui demeuraient endettés. Toutefois, 94 % des diplômés du collégial ayant remboursé leurs dettes deux ans après l'obtention de leur diplôme avaient un emploi au moment de l'interview, comparativement à seulement 88 % de ceux qui demeuraient endettés. En outre, les circonstances familiales interviennent. Les diplômés du collégial qui étaient sortis de l'endettement en 2002 étaient moins susceptibles d'être mariés, et moins de diplômés des deux niveaux avaient déclaré avoir des enfants à charge. Les diplômés du baccalauréat étaient plus susceptibles d'avoir des dettes importantes à la fin de leurs études (Figure 1). Quatorze pour cent de de ceux qui n'ont pas poursuivi leurs études avaient des dettes de 25 000 $ ou plus au moment de l'obtention du diplôme et, en moyenne, de ceux-ci, 38 % déclaraient éprouver de la difficulté à les rembourser. Figure 1. Pourcentage de diplômés et ampleur variable de l'endettement envers le gouvernement au moment de l'obtention du diplôme (promotion de 2000)Source : Mary Allen et Chantal Vaillancourt, 2004. Promotion de 2000 : Profil des diplômés du postsecondaire et endettement des étudiants, Division de la culture, du tourisme et du Centre de la statistique de l'éducation - Documents de recherche, produit numéro 81-595-MIF20040016 au catalogue de Statistique Canada. SommaireL'image du jeune diplômé du secondaire qui va directement à l'université ou au collège, où il obtient son diplôme conformément à la cadence préétablie, pour ensuite intégrer directement le marché du travail ne constitue pas la norme chez les diplômés du collégial ou du baccalauréat. On constate plutôt que bon nombre d'étudiants étaient plus âgés et que certains avaient interrompu momentanément leurs études après le secondaire ou avaient obtenu plus d'un diplôme ou grade de niveau postsecondaire. Les diplômés du collégial et du baccalauréat font en général bien sur le marché du travail, mais près de la moitié sont endettés à l'obtention du diplôme, et l'ampleur des a augmenté considérablement au cours des années 1990. Deux ans après l'obtention du diplôme, environ un débiteur sur cinq de la promotion de 2000 a remboursé tout ce qu'il avait emprunté aux programmes de prêts étudiants gouvernementaux. Les diplômés ayant remboursé leurs dettes avaient au départ un endettement inférieur et des revenus supérieurs à ceux qui demeuraient endettés en 2002. Une proportion minime mais remarquable de diplômés avait des dettes importantes à la fin des études. C'est le cas en particulier de ceux qui ont obtenu leur diplôme dans certains domaines d'études, la médecine étant le domaine qui comptait les diplômés les plus endettés. Malgré le fait que ces diplômés touchaient des revenus supérieurs à la moyenne, ils étaient plus susceptibles d'éprouver de la difficulté à sortir de l'endettement. La promotion de 2000 fera l'objet d'une autre enquête en 2005. Les renseignements qu'ils fourniront nous permettront alors de répondre à un certain nombre de questions importantes à propos de leur rémunération et de leurs expériences d'emploi sur une longue période, et dans quelle mesure ces points ont trait à leur capacité de remboursement, comparativement aux cohortes antérieures de diplômés. |
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