Série de documents de recherche - Revenu
Document de recherche sur la mesure fondée sur un panier de consommation : une analyse de la méthode d’équivalence
Début du texte
Le 21 août 2018, le gouvernement du Canada a publié Une chance pour tous : la première Stratégie canadienne de réduction de la pauvreté, qui décrit les engagements à long terme permettant d’orienter les mesures et les investissements actuels et futurs du gouvernement en matière de réduction de la pauvreté. Les principaux engagements pris dans la Stratégie sont inscrits dans la Loi sur la réduction de la pauvreté, en vertu de laquelle Statistique Canada est tenu d’examiner régulièrement le contenu de la mesure officielle de la pauvreté au Canada, la mesure fondée sur un panier de consommation (MPC).
Au cours des consultations menées dans le cadre du deuxième examen approfondi de la MPC, et à l’occasion de l’analyse ayant mené à la création de la MPC de l’année de base 2018, il a été déterminé qu’il fallait réaliser des études plus approfondies sur plusieurs éléments de recherche relatifs à la MPC (p. ex. des seuils de la MPC pour les régions éloignées, une mise à jour de la composante des autres nécessités et un indice de pauvreté)Note . Ces sujets de recherche et les fondements méthodologiques connexes représentent les principaux thèmes de la recherche sur la MPC et seront explorés en détail dans les prochains documents de recherche sur la MPC. Ces documents de recherche seront publiés en préparation du troisième examen approfondi de la MPC qui sera lancé en juin 2023Note .
Le présent document de travail commence par les raisons pour lesquelles on utilise des méthodes d’équivalence. Ensuite, l’échelle de la racine carrée est décrite et on analyse les raisons de l’utiliser. Enfin, une série de nouveaux tests sont effectués pour évaluer l’efficacité de l’échelle de la racine carrée et ces résultats sont examinés en détail, car ils révèlent de nombreux renseignements.
Ce document donne également l’occasion au public et aux intervenants de partager leurs commentaires sur la mesure de la pauvreté selon différentes caractéristiques familiales au Canada.
Introduction
La mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) permet d’établir des seuils de pauvreté fondés sur le coût d’un panier d’articles dans les domaines de l’alimentation, de l’habillement, du logement, du transport et des autres nécessités correspondant à un niveau de vie de base modeste pour une famille de quatre personnes. Une famille dont le revenu disponible est inférieur au seuil applicable de la MPC, selon la taille de la famille et la région de résidence, est considérée comme vivant dans la pauvretéNote .
Une mesure des besoins de base, comme la MPC, exige une famille de référence pour établir le coût des normes utilisées et définir le contenu du panier. La MPC utilise une famille de quatre personnes, composée de deux adultes (un homme et une femme) âgés de 25 à 49 ans avec deux enfants (une fille âgée de 9 ans et un garçon âgé de 13 ans)Note . Pour établir des seuils pour différentes tailles de famille, la méthodologie de la MPC utilise une échelle d’équivalence de la racine carrée. La communauté des utilisateurs de la MPC a demandé à Statistique Canada d’évaluer si la méthode d’équivalence de la racine carrée ajuste avec exactitude les coûts calculés pour la famille de référence de quatre personnes à d’autres tailles de famille.
Le présent document commence par un aperçu de la méthodologie qui sous-tend l’échelle d’équivalence. Il explore ensuite d’autres options pour établir le coût des paniers pour différentes tailles de famille avant d’examiner les raisons d’utiliser l’échelle d’équivalence. Enfin, le document se termine par une analyse sommaire qui permet d’évaluer l’efficacité de la méthode d’équivalence de la racine carrée pour ajuster le panier de la MPC selon différentes tailles de famille.
Échelles d’équivalence
Dans les discussions sur le revenu des familles (ou des ménages), il est courant de comparer le revenu des familles de tailles ou de compositions différentes et de se demander dans quelle mesure elles se portent bien les unes par rapport aux autres, ou par rapport à une autre norme, comme un seuil de pauvreté. Pour effectuer cette comparaison, les familles sont souvent comparées les unes aux autres en matière de « revenus équivalents ». Un revenu équivalent est le revenu qu’une famille ayant un ensemble de caractéristiques doit avoir pour vivre aussi bien qu’une famille ayant un ensemble différent de caractéristiquesNote .
Les débats sur le seuil de la pauvreté au Canada sont souvent axés sur la pertinence des méthodes utilisées pour comparer la mesure dans laquelle des familles ayant des caractéristiques différentes se portent bienNote . Il s’agit d’un jugement de valeur, mais la pratique habituelle consiste à comparer les parts des dépenses pour les produits de première nécessité, comme la nourriture, et à considérer que les familles sont aussi bien nanties lorsque la même part du revenu ou des dépenses totales est consacrée aux produits de première nécessitéNote .
Statistique Canada se sert de la MPC afin de calculer les niveaux de revenu disponible nécessaires aux familles vivant dans chacune des 66 régions de la MPC du Canada pour maintenir un niveau de vie de base modesteNote . La MPC repose sur le coût direct d’un panier de biens et de services jugé nécessaire pour atteindre un niveau de vie de base modeste pour une famille de quatre personnes. Cette famille est appelée « famille de référence ». Une description détaillée d’une famille de référence de la MPC permet à Statistique Canada d’évaluer clairement les besoins de cette famille.
Les revenus équivalents des autres types de familles sont ensuite calculés à l’aide d’une formule qui donne le niveau de revenu disponible dont ils auraient besoin pour atteindre le même niveau de vie de base modeste. Le principal avantage de l’approche de la famille de référence est qu’il n’est pas possible de calculer les seuils de pauvreté pour chaque type de famille. L’hypothèse qui sous-tend la méthode d’équivalence est que deux familles différentes sont également bien nanties lorsqu’elles ont un revenu disponible égal à leurs seuils de pauvreté respectifsNote .
La théorie d’équivalence sous-jacente peut être décrite de la façon suivante. Si nous définissons comme étant le seuil de pauvreté pour une famille et comme étant le seuil de pauvreté pour la famille de référence, est lié à par l’équation suivante :
où est un facteur d’équivalence. Par exemple, si la famille avait besoin de la moitié du revenu de la famille de référence pour être considérée comme ne vivant pas dans la pauvreté, alors dans l’équation ci-dessus équivaudrait à 2.
peut être défini pour n’importe quelle caractéristiques de la famille. Dans le contexte de la MPC, est défini selon la taille de la famille dans la relation suivante :
où est la taille de la famille et est de la taille de la famille de référence. Il s’agit d’une application de l’échelle d’équivalence de la racine carrée, qu’il est recommandé d’utiliser à l’échelle internationale pour créer des revenus équivalents pour différentes tailles de familleNote .
Mettre les équations (1) et (2) ensemble donnerait
et parce que la taille de la famille de référence pour la MPC ( ) est de 4, l’équation (3) pourrait être simplifiée comme suit :
Dans le tableau 1, les montants de revenu disponible de la MPC nécessaires pour que la famille de référence de quatre personnes soit considérée au-dessus du seuil de pauvreté sont présentés pour l’année de base 2018 et pour certaines régions de la MPC au Canada. Le tableau montre également le revenu disponible nécessaire pour que les autres tailles de famille soient considérées comme ne vivant pas dans la pauvreté. Ces montants de revenu disponible sont déterminés en créant des revenus équivalents pour les différentes tailles de familles, c’est-à-dire des revenus avec lesquels elles pourraient vivre aussi bien que la famille de référence et échapperaient à la pauvreté, au moyen de l’équation (4). En utilisant cette approche, est égal à 2 si la taille de la famille est égale à 1, à 1,414 si la taille de la famille est égale à 2, à 1,155 si la taille de la famille est égale à 3, à 1 (inchangé) si la taille de la famille est égale à 4, à 0,894 si la taille de la famille est égale à 5, etc.
Taille de la famille cible | |||||
---|---|---|---|---|---|
Une | Deux | Trois | QuatreTableau 1 Note 1 | Cinq | |
Région de la mesure fondée sur un panier de consommation | |||||
Halifax (Nouvelle-Écosse) | 22 599 | 31 959 | 39 142 | 45 197 | 50 532 |
Québec, régions rurales | 18 902 | 26 731 | 32 739 | 37 804 | 42 266 |
Toronto (Ontario) | 24 071 | 34 042 | 41 692 | 48 142 | 53 824 |
Colombie-Britannique, population de 100 000 à 499 999 habitants | 23 556 | 33 313 | 40 799 | 47 111 | 52 672 |
Facteur d’équivalence | |||||
2,000 | 1,414 | 1,155 | 1,000 | 0,894 | |
Source : Statistique Canada. Tableau 11-10-0066-01 Seuils de la mesure du panier de consommation (MPC) pour la famille de référence selon la région de la mesure du panier de consommation, la composante et l’année de base. Calculs des auteurs. |
Le reste du présent document de travail présente des renseignements supplémentaires et des évaluations de la méthode d’équivalence utilisée dans la MPC.
De la même façon que les échelles d’équivalence de la racine carrée sont utilisées pour rajuster les seuils de pauvreté pour différentes tailles de familles, une autre méthode pourrait être utilisée pour rajuster les différences de coûts causées par la géographie. En établissant le coût des paniers régionalement pour 66 régions différentes de la MPC, la méthodologie établit implicitement les niveaux de revenu dont les familles de ces régions ont besoin pour être considérées comme étant également bien nanties. Cette pratique pourrait être remplacée par l’utilisation d’une formule d’équivalence pour les rajustements géographiques, ce qui réduirait les exigences en matière de données et le nombre de calculs nécessaires pour calculer les seuils et, par conséquent, rendrait la MPC plus transparente pour les utilisateurs. Pour obtenir un exemple de ce à quoi ce processus pourrait ressembler, voir l’annexe B.
Pertinence de l’échelle d’équivalence de la racine carrée
Une question qui revient souvent est celle de savoir si l’échelle de la racine carrée est la plus appropriée ou si un autre ensemble de facteurs d’équivalence permettrait de calculer plus précisément les seuils pour d’autres tailles de famille.
Une analyse statistique approfondie des échelles d’équivalence est décrite dans Equivalence scales, well-being, inequality, and poverty: sensitivity estimates across ten countries using the Luxembourg income study (LIS) database (disponible en anglais seulement). Dans cet article, les auteurs soutiennent que la plupart des échelles d’équivalence utilisées sont bien approximées par la formule :
où :
- est le revenu équivalent par personne;
- est le revenu disponible de la famille de référence;
- est la taille de la famille cible;
- est l’élasticité de l’équivalence.
Quand
alors , ce qui représente des économies d’échelle complètes entre les tailles de famille (c.-à-d. qu’aucun rajustement n’est nécessaire pour tenir compte de la taille de la famille).
Quand
alors , ce qui représente aucune économie d’échelle entre les tailles de famille (c.-à-d. que le revenu divisé par la taille de la famille donnerait un revenu par habitant).
À l’aide de la terminologie introduite dans la section précédente, l’équation (3) est simplement une forme spéciale d’équation (5), où et .
En réorganisant les termes de l’équation (5), on obtient une formule pour calculer l’élasticité d’équivalence :
À l’aide de l’équation (6), diverses formules d’équivalence peuvent facilement être comparées.
Étant donné que l'équation (5) a une taille de famille de référence implicite de un, l'équation (6) devrait être légèrement ajustée si l'on utilise d'autres tailles de famille, de la manière suivante :
où :
- est la taille de la famille de référence
- est la taille de la famille cible
Dans leur analyse, les auteurs ont constaté que varier la valeur de pouvait entraîner des différences dans les mesures de l’inégalité. Parallèlement, une valeur de , qui donne l’« échelle de la racine carrée », était considérée comme offrant un compromis entre des économies d’échelle complètes et aucune économie d’échelle, et donnait des élasticités d’équivalence assez semblables à celles des autres échelles couramment utilisées. Par exemple, ils ont estimé que le pour le seuil de faible revenu (SFR) du Canada était de 0,56, ce qui est très proche de l’échelle de la racine carrée.
Dans le tableau 2, les seuils de pauvreté de la MPC fondés sur différents facteurs d’équivalence pour l’année de référence 2018 sont présentés pour Halifax (Nouvelle-Écosse). Quand , il y a des économies d’échelle complètes. Dans ce scénario, les quantités et les coûts des nécessités ne changent pas en fonction de la taille de la famille (c.-à-d. que le seuil pour la famille de référence conviendrait à toutes les tailles de famille). Quand , il n’y a aucune économie d’échelle. Dans ce scénario, une famille d’une personne n’aurait besoin que du quart du revenu de la famille de référence. Comme il s’agit d’exemples extrêmes, le tableau présente également des résultats utilisant des valeurs d’élasticité d’équivalence différentes, y compris le facteur de correction du SFR implicite de 0,56. Cette valeur (0,56) indique que les économies d’échelle sont légèrement inférieures à la valeur de la racine carrée (0,5). Cela indique également une réduction de 8 % du seuil de pauvreté pour une famille d’une personne et de 4 % pour une famille de deux personnes. Un moins grand nombre de petites familles vivant dans la pauvreté aurait pour effet de faire pencher la composition de la pauvreté des petites familles (p. ex. les aînés) vers les plus grandes familles (p. ex. les familles avec enfants). De plus, le taux de pauvreté pourrait aussi changer.
Élasticité d’équivalence | Tableau 2 Note 1 | Tableau 2 Note 2 | ||||
---|---|---|---|---|---|---|
Taille de la famille | Seuil de la MPC | |||||
1 | 45 197 | 31 959 | 22 599 | 15 980 | 11 299 | 20 795 |
2 | 45 197 | 38 006 | 31 959 | 26 874 | 22 599 | 30 657 |
3 | 45 197 | 42 061 | 39 142 | 36 426 | 33 898 | 38 472 |
4 | 45 197 | 45 197 | 45 197 | 45 197 | 45 197 | 45 197 |
5 | 45 197 | 47 790 | 50 532 | 53 431 | 56 496 | 51 213 |
Facteur d’équivalence | ||||||
1 | 1,0 | 1,4 | 2,0 | 2,8 | 4,0 | 2,2 |
2 | 1,0 | 1,2 | 1,4 | 1,7 | 2,0 | 1,5 |
3 | 1,0 | 1,1 | 1,2 | 1,2 | 1,3 | 1,2 |
4 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 1,0 |
5 | 1,0 | 0,9 | 0,9 | 0,8 | 0,8 | 0,9 |
Source : Statistique Canada. Tableau 11-10-0066-01 Seuils de la mesure du panier de consommation (MPC) pour la famille de référence selon la région de la mesure du panier de consommation, la composante et l’année de base. Calculs des auteurs. |
Évaluations de l’échelle de la racine carrée par des chercheurs externes
Dans le document Échelles d’équivalence : une validation empirique, le Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion (CEPE) a évalué la pertinence d’utiliser l’échelle de la racine carrée dans le contexte de la MPC en 2010. À l’aide des tendances des dépenses tirées de l’Enquête sur les dépenses des ménages, des intrants de la MPC et d’autres stratégies raisonnables, le CEPE a estimé les facteurs d’équivalence pour les familles d’une personne au Québec. Si le facteur d’équivalence obtenu empiriquement était proche de la valeur de 2, cela appuierait l’utilisation de l’échelle de la racine carrée. D’après le CEPE, les tendances des dépenses des célibataires du Québec par rapport aux parents québécois ayant deux enfants étaient très semblables (tableau 3) à celles estimées par l’échelle d’équivalence de la racine carrée. Une valeur de tend à indiquer des économies d’échelle légèrement inférieures pour les produits de première nécessité au Québec par rapport aux valeurs que l’échelle de la racine carrée aurait produites. Par conséquent, le seuil aurait été moins élevé pour les célibataires, même si les différences étaient faibles.
Il convient également de noter que le document du CEPE a déclaré des valeurs de E pour les composantes de la MPC que sont les aliments, l’habillement, le logement et les autres nécessités pour le QuébecNote . Selon l’analyse de ce document, les coefficients d’équivalence pour les composantes de l’habillement et des autres nécessités étaient les plus élevés, ce qui reflète des économies d’échelle relativement faibles pour ces types de biens et de services (c.‑à‑d. une possibilité relativement faible de partager ces articles). Le coefficient d’équivalence de la composante des aliments était le deuxième plus faible, ce qui laisse entendre que les aliments ont des économies d’échelle relativement plus élevées que l’habillement. Enfin, la composante du logement avait le coefficient d’équivalence le plus faible, ce qui permet de penser que les coûts de logement peuvent être plus facilement partagés. Le fait que certaines composantes ont des économies d’échelle élevées tandis que d’autres ont de faibles économies d’échelle a créé un effet d’équilibre. Par conséquent, les équivalences de la MPC fondées sur les tendances des dépenses reproduisaient étroitement la méthode de la racine carrée.
Seuil total |
Composante alimentaire |
Composante des vêtements et des chaussures | Composante du logement |
Composante des autres nécessités |
|
---|---|---|---|---|---|
Facteurs d’équivalence ( ) | 2,07 | 3,09 | 4,65 | 1,26 | 3,27 |
Source : Fréchet, Guy, Pierre Lanctôt, Alexandre Morin et Frédéric Savard, 2010, « Échelles d’équivalence : une validation empirique ». Comité de direction du Centre d’étude sur la pauvreté et l’exclusion, produit no 978-2-550-59521-2 au catalogue. |
Une critique courante de la MPC est qu’elle ne permet pas d’établir un équivalent approprié du logementNote . Les critiques soulignent la disparité des coûts de logement entre les logements d’une chambre à coucher et les logements de trois chambres à coucher (le type dont a besoin la famille de référence), faisant remarquer que le loyer d’un appartement d’une chambre à coucher est équivalent à plus de la moitié de celui d’un appartement de trois chambres à coucher. Selon les tendances des dépenses, le CEPE montre que les coûts de logement pour les personnes seules représentaient 79 % de ceux de la famille de référence. De plus, les articles qui sont associés à des économies d’échelle élevées, comme le logement, lorsqu’ils sont combinés à des articles qui présentent de faibles économies d’échelle, comme les aliments et l’habillement, créent un équilibre, ce que la méthode de la racine carrée du « compromis » saisit avec bien lorsque les composantes individuelles sont additionnées aux valeurs de seuil totales.
Évaluation par Statistique Canada de l’échelle de la racine carrée
Cette section présente les résultats d’une analyse semblable de Statistique Canada, qui s’appuie sur l’étude du CEPE. Contrairement au CEPE, Statistique Canada a accès à toutes les données de production des composantes utilisées par la MPC pour créer le panier de la famille de référence. À l’instar de l’analyse du CEPE, l’analyse de Statistique Canada a sélectionné différents types de familles, y compris celles ayant un nombre différent d’enfants. Ce faisant, les seuils semblables à la MPC peuvent être directement estimés pour différentes tailles et compositions de famille, et la pertinence de la méthode de la racine carrée pour l’ajustement peut être mise à l’essai. L’annexe C présente plus de détails sur l’analyse de Statistique Canada.
À l’annexe D du document, il est question de créer des équivalences pour rajuster les seuils de la MPC selon différents types de familles.
Pour cette analyse, la méthodologie de la MPC a dû être modifiée pour calculer les seuils pour différentes tailles de famille pour correspondre aux normes établies par les experts dans leurs domaines pour les types de famille sélectionnés. Voici un bref aperçu des rajustements apportés aux composantes de la MPC.
Composante alimentaire
Santé Canada a fourni à Statistique Canada les quantités d’aliments nécessaires pour répondre aux besoins nutritionnels de base d’une femme de 25 à 49 ans, d’un homme de 25 à 49 ans, d’une fille de 9 à 13 ans et d’un garçon de 9 à 13 ansNote . À partir de ces quantités précises, Statistique Canada a utilisé les prix de la MPC de l’année base 2018 pour calculer le coût total du panier d’aliments pour diverses compositions de familles.
Composante des vêtements et des chaussures
Statistique Canada a utilisé les articles de vêtements et de chaussures, le calendrier de remplacement et les prix utilisés pour chaque membre de la famille de référence, tout en changeant le nombre d’articles de vêtements et de chaussures en fonction des différentes compositions des famillesNote .
Composante de transport
Statistique Canada a utilisé le même panier de voitures compactes pour la sous-composante du transport privé, tout en apportant certaines corrections (p. ex. le nombre de permis, les besoins en matière d’assurance). Pour la sous-composante du transport en commun, le nombre de laissez-passer de transport en commun requis a été modifié en fonction de la composition de la famille.
Composante du logement
La Norme nationale d’occupation de la Société canadienne d’hypothèques et de logement a été maintenue au moment de déterminer les besoins en matière de logement pour une composition de famille sélectionnée. Les personnes seules, pour lesquelles la norme est respectée avec plusieurs configurations de logement différentes, se sont vu attribuer le coût moyen de location d’un studio ou d’un logement d’une chambre à coucher.
Composante des autres nécessités
Les multiplicateurs uniques des « autres nécessités » ont été estimés pour différentes tailles de famille (p. ex. d’une à cinq personnes), et les dépenses de téléphone cellulaire pertinentes pour chaque taille de famille ont également été calculéesNote .
Analyse
L’avantage de cette analyse est que les coûts des paniers, fondés sur les compositions de famille sélectionnées, reflètent autant que possible les mêmes méthodes utilisées pour établir le coût du panier pour la famille de référence de la MPC.
Une mise en garde notable est que Statistique Canada n’avait accès qu’aux prix « par unité » des aliments pour les paniers de la MPC (c.‑à‑d. le prix par kilogramme). Par conséquent, les remises sur quantité offertes aux consommateurs ne peuvent pas être prises en compte. Cela pourrait avoir une incidence sur le degré d’économies d’échelle observées dans les composantes des aliments et des autres produits de première nécessité. D’autres économies d’échelle ont peut-être été oubliées.
Étant donné que la MPC a été conçue spécifiquement pour la composition de la famille de référence, il serait déraisonnable de tirer des conclusions trop solides des calculs expérimentaux pour d’autres types de familles. Par conséquent, les résultats présentés ici visent à évaluer la méthode de la racine carrée pour différentes tailles de famille et ne doivent pas être utilisés à d’autres fins.
Une fois établis les coûts du panier pour différentes tailles et compositions de famille, les facteurs d’équivalence ( ) et les valeurs d’élasticité d’équivalence ( ) peuvent être estimés et comparés à ceux produits à l’aide de la méthode de la racine carrée. Le tableau 4 présente les valeurs moyennes calculées pour les seuils de la MPC dans toutes les régions du Canada.
Selon les résultats du tableau 4, les seuils calculés à l’aide de la méthode de la racine carrée sont légèrement plus élevés que ceux calculés directement à l’aide des composantes de la MPC. Par exemple, avec cette méthode, le seuil pour une personne seule était de 19 663 $, comparativement au seuil de 21 394 $ obtenu au moyen de la méthode de la racine carrée. En comparant les valeurs des facteurs d’équivalence ( ), la valeur était de 2,00 avec la méthode de la racine carrée et de 2,18 pour un homme seul. N’oublions pas que le CEPE a conclu que la valeur pour une famille d’une personne était de 2,07. Par conséquent, la méthode de calcul direct de la MPC et les résultats du CEPE portent à croire que les économies d’échelle pour le panier de la MPC sont inférieures à celles suggérées par l’échelle de la racine carrée, un résultat confirmé par l’estimation de 0,57 pour . Selon ces méthodes, un homme célibataire a besoin de 46 % du revenu de la famille de référence pour être également bien nanti, comparativement à 50 % comme l’indique la méthode de la racine carrée.
Compositions des famillesTableau 4 Note 1 | Méthode de la racine carréeTableau 4 Note 2 | |||||
---|---|---|---|---|---|---|
Taille de la famille | Seuil ($) | Taille de la famille | Seuil ($) | |||
Un homme adulte | 1 | 19 663 | 2,18 | 1 | 21 394 | 2,00 |
Couple d’adultes | 2 | 27 179 | 1,57 | 2 | 30 256 | 1,41 |
Femme adulte dans une famille monoparentale, un enfant | 2 | 27 892 | 1,53 | |||
Couple et un adulte | 3 | 36 620 | 1,17 | 3 | 37 056 | 1,15 |
Femme adulte dans une famille monoparentale, deux enfants | 3 | 35 854 | 1,19 | |||
Famille de référence de la MPC | 4 | 42 789 | 1,00 | 4 | 42 789 | 1,00 |
Femme adulte dans une famille monoparentale, trois enfants | 4 | 41 631 | 1,03 | |||
Couple, trois enfants | 5 | 48 609 | 0,88 | 5 | 47 839 | 0,89 |
Femme adulte dans une famille monoparentale, quatre enfants | 5 | 47 066 | 0,91 | |||
|
La méthode permet également d’évaluer les composantes de la MPC, et les valeurs seuils des composantes pour les valeurs d’équivalence ( ) et les élasticités d’équivalence ( ) peuvent aussi être calculées. Les résultats sont présentés dans le tableau 5.
Composante alimentaire |
Composante des vêtements et des chaussures | Composante de transport |
Composante du logement |
Composante des autres nécessités |
|
---|---|---|---|---|---|
Valeur de la composante (famille de référence) | 11 710 | 2 153 | 4 399 | 13 038 | 11 488 |
Valeur de la composante (homme adulte) | 3 502 | 468 | 3 506 | 8 254 | 3 933 |
(homme adulte) | 3,34 | 4,60 | 1,25 | 1,58 | 2,92 |
(les neuf autres types de familles) | 0,92 | 1,11 | 0,15 | 0,25 | 0,79 |
Source : Calculs des auteurs. |
Fait intéressant, aucun des facteurs d’équivalence ( ) pour un homme célibataire n’est proche de 2. Le transport et le logement sont inférieurs à 2, ce qui reflète des économies d’échelle relativement élevées pour ces composantes, tandis que les aliments et les vêtements sont supérieurs à 2, ce qui reflète des économies d’échelle plus faibles dans ces composantes. Les résultats supportent la conclusion du CEPE et d’autres intervenants selon laquelle la méthode de la racine carrée ne devrait pas être utilisée pour créer des valeurs équivalentes pour les composantes de la MPC.
Pour conclure cette partie de l’analyse, les évidences montrent que les arguments selon lesquels la méthode de la racine carrée ne permet pas de créer de bons niveaux équivalents de seuils de pauvreté pour différentes tailles de familles sont relativement faibles. D’après les recherches existantes, la méthode de la racine carrée peut créer des seuils de pauvreté plus élevés que ceux obtenus en établissant directement le prix des paniers pour les familles de plus petite taille. Cela devrait dissiper les préoccupations selon lesquelles les seuils de pauvreté pourraient être trop bas pour les petites familles en raison des mauvais résultats de la méthode de la racine carrée. Toutefois, cette observation s’accompagne de mises en garde importantes, notamment le fait que l’approche utilisée dans cette section ne pouvait pas tenir compte des remises sur quantité pour les aliments et peut-être d’autres aspects des économies d’échelle. Étant donné l’absence de comptabilisation parfaite des économies d’échelle pour certains éléments, il est raisonnable d’être d’accord avec les recherches antérieures du CEPE et de conclure que la méthode de la racine carrée produit des rajustements valides du niveau de vie selon la taille de la famille pour les seuils de pauvreté de la MPCNote .
Conclusion
Le présent document de travail décrit les raisons pour lesquelles des méthodes d’équivalence sont utilisées, puis donne une explication de l’échelle de la racine carrée et des raisons pouvant amener à l’utiliser. Le document se termine par un résumé des évaluations de l’efficacité de l’échelle de la racine carrée, suivi d’une analyse des résultats.
Comme d’autres produits de cette série, le document vise à favoriser la mobilisation du public et des intervenants et les échanges avec ceux-ci à l’égard de sujets de recherche qui éclaireront les discussions en vue du prochain examen approfondi de la MPC, amélioreront la compréhension de la méthodologie appliquée à la MPC et développeront potentiellement les outils analytiques qui comprennent la MPC ou qui en dépendent. Les utilisateurs sont invités à poser des questions, à formuler des commentaires et à faire des suggestions de travaux ultérieurs sur n’importe quel sujet lié à la MPC.
Les personnes qui souhaitent communiquer avec nous sont invitées à envoyer un courriel à l’adresse suivante : statcan.market.basket.measure-mesure.du.panier.de.consommation.statcan@statcan.gc.ca.
Annexe A
Sujet de recherche | Brève description |
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Frais de garde d’enfants | À l’heure actuelle, les frais de garde d’enfants sont représentés dans la mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) en tant que déduction directe du revenu disponible. De cette façon, les besoins d’une famille sont comparés à une mesure du revenu qui reflète les ressources dont elle dispose. Des experts ont demandé à Statistique Canada si c’était la meilleure façon de procéder. Les frais de garde d’enfants pourraient-ils plutôt être traités comme un élément distinct du panier de consommation? |
Éloignement — Délimitation des régions éloignées aux fins de la mesure fondée sur un panier de consommation Éloignement — Seuils de la mesure fondée sur un panier de consommation pour les régions éloignées |
Statistique Canada examinera s’il faut rajuster la MPC pour tenir compte des coûts plus élevés auxquels doivent faire face les familles vivant dans des régions ou collectivités éloignées afin d’obtenir, par exemple, de meilleures estimations pour les parties septentrionales des provinces. |
Différents types de familles | À l’heure actuelle, Statistique Canada estime les seuils de la MPC pour une famille de quatre personnes et utilise l’échelle d’équivalence de la racine carrée pour obtenir les seuils pour les familles de différentes tailles. Cette méthode permet-elle d’établir les meilleurs seuils possibles pour les petites familles et les personnes seules? Une étude supplémentaire pourrait également être menée pour déterminer s’il serait approprié d’établir des valeurs de panier séparées pour des familles de même taille mais de composition différente (p. ex. une famille monoparentale avec trois enfants comparativement à un couple avec deux enfants) ou pour d’autres caractéristiques (p. ex. l’âge des membres de la famille). |
Analyse de pondération | |
Technologie des communications | Statistique Canada examinera la meilleure façon d’ajouter une composante de communication distincte à la MPC. À l’heure actuelle, le besoin en matière de biens et de services de communication fait partie de la composante des « autres nécessités ». |
Composante des autres nécessités | La « composante des autres nécessités » vise à représenter les coûts des biens et services autres que les aliments, le logement, le transport et l’habillement. La liste des articles qui pourraient être inclus dans la composante des autres nécessités est vaste et pourrait varier en fonction de la structure, de l’âge des membres, du lieu de résidence ou d’autres circonstances d’une famille. Des recherches en cours sur la méthodologie qui sous-tend la composante des autres nécessités pourraient servir à vérifier si la méthode actuelle utilisée pour établir la valeur de cette composante convient ou si elle doit être améliorée. |
Indice de pauvreté | Fonder la MPC sur des années de base précises, tout en la mettant à jour régulièrement afin de refléter les changements de niveau de vie pour s’assurer qu’elle demeure pertinente, est un point fort de celle-ci. Cependant, les changements de base périodiques de la MPC entraînent la création de plusieurs seuils de pauvreté qui peuvent rendre difficile le suivi des tendances de la pauvreté sur de longues périodes. Pour améliorer la transparence et pour aider à suivre l’évolution de la pauvreté sur de longues périodes, Statistique Canada envisagera la mise en place d’un indice de réduction de la pauvreté. |
Corrélation inverse entre les coûts du logement et du transport | Souvent, dans les régions où les frais de logement sont relativement élevés, les frais de transport sont relativement bas, et vice versa. Par exemple, les habitants des régions rurales paient habituellement des hypothèques ou des loyers moins élevés, mais doivent dépenser plus pour le carburant et ont rarement accès au transport en commun. Nous proposons d’évaluer si la MPC peut être améliorée en tenant compte plus précisément de ces différences de coûts. |
Utilisation de la mesure fondée sur un panier de consommation avec des données administratives | Sous leur forme actuelle, les taux de pauvreté fondés sur la MPC peuvent être calculés avec précision à l’aide d’une combinaison de données d’enquête et de données administratives. Nous proposons d’évaluer s’il est possible d’appliquer les seuils de la MPC uniquement aux données administratives. |
Indicateurs supplémentaires d’inégalité de revenu à l’aide de la mesure fondée sur un panier de consommation | Comme la majorité des produits analytiques actuels reposant sur la MPC ne décrivent pas la répartition des revenus complète parce qu’ils comparent habituellement le seuil de la MPC au revenu disponible, ils ne décrivent pas entièrement l’inégalité des revenus. D’autres indicateurs d’inégalité proposés seront présentés, ce qui permettra de mieux cerner les disparités de revenu entre les Canadiens. |
Annexe B
Une autre approche pour établir le coût des seuils de la MPC propres à une région consisterait à calculer le seuil pour une famille de référence dans une région et à utiliser un déflateur spatial des prix pour obtenir les seuils pour d’autres régions. Cependant, il n’existe pas à l’heure actuelle de déflateur de prix au niveau de détail requis pour la MPC. Néanmoins, compte tenu de l’ensemble de seuils pour les 66 régions de la MPC, des facteurs d’équivalence peuvent également être exprimés pour chaque région. Dans le tableau B, les équivalences régionales (par rapport à Toronto) vont d’un minimum de 0,779 pour les collectivités du Québec comptant de 30 000 à 99 999 habitants à un maximum de 2,150 pour Iqaluit, au Nunavut. À l’aide de cette méthode, certains chercheurs ont utilisé les seuils de la MPC comme déflateur spatial pratique des prixNote .
Région de la mesure fondée sur un panier de consommation | Seuils | Déflateur spatial |
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Québec, population de 30 000 à 99 999 habitants | 43 022 | 0,779 |
Toronto (Ontario) | 55 262 | 1,000 |
Nunavut (Iqaluit) | 118 787 | 2,150 |
Note : Les seuils présentés utilisent la méthodologie de la MPC de l’année de base 2018. Source : Statistique Canada. Tableau 11-10-0066-01 Seuils de la mesure du panier de consommation (MPC) pour la famille de référence selon la région de la mesure du panier de consommation, la composante et l’année de base. Calculs des auteurs. |
Annexe C Détails supplémentaires sur l’évaluation par Statistique Canada de l’échelle de la racine carrée
Cette annexe comprend une description supplémentaire de la façon dont Statistique Canada a évalué l’échelle de la racine carrée pour la présente étude.
D’autres seuils de la MPC ont été produits pour différentes tailles de familles, allant de familles d’une personne à des familles de cinq personnes, avec différentes compositions des familles (c.-à-d. des combinaisons d’adultes et d’enfants), y compris la famille de référence de quatre personnes (tableau C.1).
Taille de la famille | Description de la composition de la famille |
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1 | Un homme adulte |
2 | Une femme adulte et un homme adulte |
2 | Une femme adulte et un garçon |
3 | Couple et un garçon |
3 | Couple et un homme adulte |
4 | Couple, une fille et un garçonTableau C.1 Différentes compositions de familles utilisées dans l’analyse de Statistique Canada Note 1 |
4 | Une femme adulte, une fille et deux garçons |
5 | Couple, une fille et deux garçons |
5 | Une femme adulte, deux filles et deux garçons |
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Les types de familles ont été choisis pour refléter différentes tailles et différents types de famille courants, mais ils ne sont pas exhaustifs. Comme dans la MPC, les adultes sont âgés de 18 ans et plus.
L’analyse a été effectuée pour les 53 régions de la MPC dans les provinces canadiennes. Les régions des territoires, où les méthodes de calcul de la MPC sont légèrement différentes, ont été exclues. Ce document produit des seuils de MPC pour neuf types de familles pour chacune des 53 régions. Les statistiques présentées dans le document principal sont fondées sur une moyenne pondérée des 53 régions, les pondérations étant dérivées des parts de la population régionale du Recensement de 2016.
D’autres seuils de la MPC de l’année de base 2018 selon la taille de la famille ont été créés en réaménageant les points de données utilisés à l’origine dans la méthodologie de la MPC de l’année de base 2018. On s’attend à ce que les lecteurs du présent document aient des connaissances de base quant à la façon dont les seuils ont été établis pour la famille de référence dans la MPC de l’année de base 2018Note .
Le tableau C.2 présente les modifications qui ont été incorporées pour tenir compte des besoins uniques de familles de tailles et de compositions différentes.
Composante | Description | ||
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Alimentaire | Le panier d’aliments de l’actuelle mesure fondée sur un panier de consommation (MPC) reflète le Panier à provisions nutritif national 2019 de Santé Canada. Santé Canada a récemment fourni une liste d’aliments qui répondent aux besoins nutritionnels de base des personnes suivantes : les femmes de 25 à 49 ans, les hommes de 25 à 49 ans, les filles de 9 à 13 ans et les garçons de 9 à 13 ans. Cela permet la construction de paniers alimentaires pour différentes tailles et compositions de famille. Autrement, les produits alimentaires inclus sont les mêmes que ceux de la MPC de l’année de base 2018Tableau C.2 Modifications apportées à la méthodologie de la mesure fondée sur un panier de consommation de l’année de base 2018 pour tenir compte des différentes compositions des familles Note 1. |
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Vêtements et chaussures | Le panier du Niveau de vie acceptable (NVA) du Conseil de planification sociale de Winnipeg et de Winnipeg Harvest est utilisé comme norme pour la composante vestimentaire de la MPC. Ce panier contient des biens pour une famille de référence de quatre (une femme adulte, un homme adulte, une fille de 7 ans et un garçon de 10 ans). Pour ce projet, on suppose que les paniers pour enfants varient seulement selon le sexe et non selon l’âge. | ||
Transport | La méthodologie de la MPC de l’année de base 2018 calcule les coûts de transport en fonction de la moyenne pondérée des coûts de transport privé et public, les pondérations étant fondées sur les habitudes de navettage du Recensement de 2016. La méthode utilisée dans cette étude suit une approche semblable, après ajustement en fonction des besoins de transport privé et public de la famille respective. Pour le transport privé, les besoins en essence, le nombre de permis et l’assurance nécessaire ont été ajustés en fonction de la taille de la famille et du nombre d’adultes. Pour le transport en commun, un laissez-passer de transport en commun était fourni pour chaque adulte et pour deux enfants. | ||
Logement | Les coûts de logement sont calculés en fonction de différentes configurations de logements locatifs, conformément à la Norme nationale d’occupation et aux données représentatives du Recensement de 2016. Les configurations sont les suivantes : Description de la famille / Nombre de chambres Homme adulte / Moyenne d’un studio et d’un logement d’une chambre Couple / Logement d’une chambre Une femme adulte et un garçon / Logement de deux chambres Couple et un garçon / Logement de deux chambres Couple et un homme adulte / Logement de deux chambres Couple, une fille et un garçonTableau C.2 Modifications apportées à la méthodologie de la mesure fondée sur un panier de consommation de l’année de base 2018 pour tenir compte des différentes compositions des familles Note 2 / Logement de trois chambres Une femme adulte, une fille et deux garçons / Logement de trois chambres Couple, une fille et deux garçons / Logement de trois chambres Une femme adulte, deux filles et deux garçons / Logement de quatre chambres |
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Autres nécessités | Les multiplicateurs uniques selon la taille de la famille ont été calculés de la même façon que pour la taille de la famille de référenceTableau C.2 Modifications apportées à la méthodologie de la mesure fondée sur un panier de consommation de l’année de base 2018 pour tenir compte des différentes compositions des familles Note 3. Les valeurs des multiplicateurs étaient de 87,1, 85,2, 80,6, 75,4 et 73,3 pour les tailles de famille de référence de une à cinq personnes, respectivement. Les dépenses de téléphonie cellulaire pour chaque taille de famille ont été estimées à l’aide de l’Enquête sur les dépenses des ménages. |
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Équivalences pour d’autres caractéristiques
L’analyse présentée dans le document a démontré comment Statistique Canada a créé des seuils de pauvreté pour diverses tailles de familles en utilisant des échelles d’équivalence. Cependant, comme je l’ai mentionné plus tôt, les facteurs d’équivalence peuvent être calculés pour n’importe quelle caractéristique de la famille et utilisés pour ajuster les seuils de pauvreté. En effet, les détracteurs de la MPC mettent parfois l’accent sur un groupe particulier de personnes susceptibles de vivre dans la pauvreté et soutiennent qu’un nouvel ensemble de seuils de pauvreté devrait être élaboré pour reconnaître le coût de la vie supplémentaire de ce groupe. Par exemple, Griffin et Tabbara (2023) soutiennent que la MPC ne saisit pas adéquatement la pauvreté des aînés au Canada et que l’élaboration d’une mesure du caractère adéquat du revenu propre aux aînés est donc nécessaire. De plus, Scott, Berrigan, Kneebone et Zwicker (2022) documentent les services de soins, les aides et appareils fonctionnels et les autres dépenses engagées par les personnes ayant une incapacité qui ne sont peut-être pas entièrement pris en compte dans la méthodologie de la MPC.
Le fait que le coût de la vie soit sensible aux différences de caractéristiques des familles, au-delà de la région et de la taille de la famille, ne fait pas l’objet d’un débat. Toutefois, la MPC est un outil statistique utilisé pour examiner l’effet des variations du revenu familial, des prix et de la politique du gouvernement sur la pauvreté. Il ne s’agit pas d’un avis définitif sur le coût de la vie pour différents groupes susceptibles de vivre dans la pauvreté, ni de déterminer l’admissibilité aux programmes ou d’établir un revenu minimum. Les seuils de la MPC et le taux de pauvreté doivent plutôt être utilisés avec d’autres statistiques et connaissances pour orienter la prise de décisions.
Si l’on souhaite calculer d’autres seuils pour les familles qui tiennent compte de caractéristiques particulières, le présent document a démontré qu’on pourrait le faire en déterminant un facteur d’équivalence ( ) pour une caractéristique donnée. Pour ce faire, on pourrait examiner les différences dans les tendances des dépenses entre les familles qui présentent ces caractéristiques et celles qui ne les présentent pas. L’information sur les tendances des dépenses pourrait provenir d’une enquête ou d’une autre source spécialisée.
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