Chapitre 4
Le faible revenu dans les provinces et les villes

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L'évolution du faible revenu dans les provinces et les villes
Comparaisons du faible revenu dans les provinces et les villes
Les groupes de faible revenu dans les provinces et les villes
Sommaire

Début du texte

Dans le présent chapitre, nous parlons de l'évolution du faible revenu aux niveaux  infranationaux et comparons le faible revenu dans les provinces et les villes. Nous nous efforçons également de relever les cas de personnes à faible revenu dans les différentes provinces et villes, de manière à fournir une toile de fond  pour des discussions de politiques selon l'emplacement. Bien que l'échantillon de l'EDTR nous permette d'examiner le faible revenu pour les groupes de personnes dans pratiquement toutes les provinces, il ne nous permet pas de le faire dans toutes les villes. Nous nous concentrons sur les villes ayant une population de 1 million d'habitants ou plus en 2009 : Montréal, Ottawa–Gatineau, Toronto, Calgary, Edmonton et Vancouver, ainsi que Winnipeg.1
Nous avons étudié la période de 1976 à 2009. Nous avons accordé une attention particulière à la période de 2000 à 2009, où les trois lignes de faible revenu étaient disponibles et les définitions pour différents groupes de personnes étaient uniformes. Par conséquent, lorsqu'il est question du faible revenu entre les groupes de personnes au sein d'une province ou d'une ville, la période de référence se limite de 2000 à 2009. Les taux de faible revenu en 2000 et en 2009 pour les provinces, certaines villes et dans divers groupes de personnes se trouvent dans les tableaux 4.1 et 4.2 à la fin du présent chapitre.2

L'évolution du faible revenu dans les provinces et les villes

Les provinces

À Terre-Neuve-et-Labrador, l'incidence du faible revenu a significativement diminué, des baisses particulièrement fortes ayant été enregistrées de 1976 à 1989 et de 2000 à 2008. La baisse de 1976 à 1989 fit en sorte que l'incidence provinciale du faible revenu se rapprocha de la moyenne nationale. De même, de 2000 à 2009, les taux de faible revenu mesurés par les trois lignes ont fléchi. En 2000, les taux provinciaux de faible revenu se chiffraient à 13,2 % selon le SFR, à 21,4 % selon la mesure du faible revenu (MFR) et à 20,5 % selon la mesure du panier de consommation (MPC), et selon la MFR et la MPC, les incidences provinciales étaient significativement plus élevées que les incidences nationales correspondantes en 2000.3 Cependant, ces dernières années, le taux de faible revenu selon le SFR était plus faible que le taux national, les écarts entre les taux provinciaux et national selon la MFR et la MPC étaient beaucoup plus petits qu'au début des années 2000, et ces replis des taux provinciaux de faible revenu étaient accompagnés de changements semblables des écarts relatifs de faible revenu. Cependant, selon la MFR et la MPC, les incidences du faible revenu dans cette province demeuraient significativement plus élevées que l'échelon national correspondant en 2009.

L'Île-du-Prince-Édouard a également enregistré une amélioration. Sa caractéristique particulière était un recul persistant à long terme de l'incidence du faible revenu selon les trois seuils . Selon le SFR, l'incidence provinciale du faible revenu était semblable à l'incidence nationale au milieu des années 1970. Dès le début des années 1980, l'incidence à l'échelon provincial était constamment au-dessous du niveau national, et les écarts étaient statistiquement significatifs presque chaque année. L'incidence provinciale du faible revenu selon la MFR était supérieure au niveau national avant les années 1990, mais par la suite, l'incidence à l'échelon provincial n'était pas statistiquement différente du niveau national.4 De même, selon la MPC, l'incidence à l'échelon provincial était plus élevée qu'à l'échelon national au début des années 2000, mais plus récemment, celle à l'échelon provincial correspondait à celle à l'échelon national.

La Nouvelle-Écosse suivait la tendance nationale du faible revenu à l'échelon provincial selon tous les seuils . Selon le SFR, l'incidence à l'échelon provincial était parallèle à celle à l'échelon national. Toutefois, selon la MFR (de 1978 à 2009) et la MPC (de 2000 à 2009), les taux de faible revenu en Nouvelle-Écosse étaient significativement plus élevés que les moyennes nationales. Un signe plutôt décourageant pour cette province était que, de 2006 à 2009, les écarts entre les incidences provinciales et nationale du faible revenu selon la MFR et la MPC devinrent plus larges qu'ils ne l'étaient avant 2006.

Au milieu des années 1980, le Nouveau-Brunswick affichait une incidence du faible revenu plus forte selon le SFR que celle du niveau national. Les écarts entre l'incidence à l'échelon provincial et l'échelon national étaient presque toujours statistiquement significatifs. Cependant, dès la fin des années 1990, l'incidence du faible revenu selon le SFR est tombée sous l'échelon national, et des améliorations constantes ont été observées au cours des dernières années. À l'instar de la Nouvelle-Écosse, les incidences selon la MFR et la MPC au Nouveau-Brunswick étaient plus élevées que les incidences correspondantes à l'échelon national. Toutefois, un signe encourageant était que le faible revenu s'est amélioré selon le SFR et la MPC de 2000 à 2009, et que des améliorations constantes sont survenues pendant les quatre années jusqu'à 2009 selon la MFR. En effet, en 2009, les taux provinciaux de faible revenu selon la MFR et la MPC n'étaient plus significativement différents des taux nationaux correspondants.

Le Québec suivait généralement la tendance nationale du faible revenu du début des années 1980 à la fin des années 1990. Pendant cette période, le taux provincial de faible revenu selon le SFR et la MFR était généralement plus élevé que le taux national correspondant. Cependant, de la fin des années 1990 au début des années 2000, l'incidence a diminué de façon significative et plus vite qu'à l'échelon national selon le SFR, de sorte qu'à la fin des années 2000, les incidences nationale et provinciales n'étaient plus différentes les unes des autres. Selon la MFR, le taux provincial de faible revenu était également plus élevé que le taux national avant le début des années 2000. Toutefois, par la suite, le taux provincial s'est replié et a commencé à se rapprocher du taux national. C'est également au début des années 2000 qu'il y a eu des replis significatifs de l'incidence du faible revenu selon la MPC pour le Québec. Cependant, cette tendance s'était inversée en 2005, où les incidences du faible revenu ont commencé à grimper légèrement pour atteindre le niveau national.

Les taux de faible revenu de l'Ontario, à l'instar du Québec , ont augmenté aux alentours des récessions et diminué entre les récessions. Toutefois, contrairement au Québec, la situation de faible revenu en Ontario s'est détériorée au fil du temps, en particulier selon le SFR et la MFR. En 1976, les taux de faible revenu en Ontario étaient justes au-dessus de 80 % des taux nationaux et ont fléchi pour atteindre un creux d'environ 75 % des taux nationaux au milieu des années 1980. Dès lors, l'incidence à l'échelon provincial a augmenté de façon relativement constante pour se rapprocher de celle à l'échelon national. En 2009, l'incidence en Ontario selon le SFR a dépassé celle du Canada pour la première fois (10,1 % contre 9,6 %). L'année 2004 a été décisive en ce qui concerne le faible revenu selon la MPC : de 2000 à 2003, l'incidence provinciale se situait au-dessous de l'incidence nationale, tandis qu'à partir de 2004, l'incidence provinciale a augmenté pour atteindre le niveau national. De plus, l'Ontario divergeait par rapport à toutes ses provinces voisines de l'Est, parce que ses incidences du faible revenu et ses écarts relatifs ont augmenté significativement de 2007 à 2009, selon la MFR et la MPC.

Le Manitoba a enregistré une amélioration depuis 1976, année où l'incidence du faible revenu était environ 30 % plus élevée que celles à l'échelon national selon le SFR et la MFR. Le Manitoba a gagné du terrain et était à peu près équivalent au niveau national en 1983-1984, mais il a ensuite monté à environ 20 % au-dessus du niveau national à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Vers le milieu et la fin des années 1990, l'incidence du faible revenu selon le SFR pour le Manitoba était semblable à l'échelon national. L'incidence selon la MFR à l'échelon provincial était plus élevée qu'à l'échelon national, et souvent de façon significative. L'incidence et l'écart relatif du faible revenu sont demeurés relativement stables depuis le début des années 1980 au Manitoba, et l'incidence nationale ayant suivi une tendance à la hausse depuis la fin des années 1980, l'écart provincial et national s'est rétréci ces dernières années.5 Fait plus remarquable, l'écart relatif et l'indice de gravité ont diminué au Manitoba entre 2000 et 2009 selon les trois lignes. Un autre signe positif était que l'incidence provinciale selon la MPC était constamment au-dessous du niveau national, parfois de façon significative.

Le taux de faible revenu selon le SFR a franchi un tournant en Saskatchewan au milieu des années 1990. Avant cette année-là, l'incidence du faible revenu à l'échelon provincial et à l'échelon national était semblable; par la suite, l'incidence à l'échelon provincial est tombée au-dessous de l'incidence nationale, et l'écart était souvent statistiquement significatif. Les incidences selon la MFR et la MPC pour la province étaient constamment plus élevées que les incidences correspondances à l'échelon national, et les écarts selon la MFR étaient particulièrement importants et significatifs avant 2009. Toutefois, il est encourageant de constater que pour toutes les lignes dans les années antérieures à 2008, où l'incidence à l'échelon national a diminué, l'incidence à l'échelon provincial a fléchi plus vite, et alors que l'incidence à l'échelon national a augmenté ou est demeurée stable, l'incidence à l'échelon provincial a continué de se replier. Par conséquent, il n'est pas surprenant de constater qu'en 2009, les taux provinciaux de faible revenu selon la MFR et la MPC ont atteint un creux historique, tombant au-dessous du niveau national pour la première fois.

L'Alberta a enregistré des incidences du faible revenu constamment au-dessous du niveau national selon les trois seuils, sauf pendant la décennie du milieu des années 1980 au milieu des années 1990. Une forte tendance à la baisse de l'incidence a commencé au début des années 1990, ce qui a donné lieu à des incidences significativement plus faibles selon les trois seuils pour l'Alberta, comparativement au niveau national, de 2003 à 2008. Cependant, la province a été durement touchée par la récente récession. En 2009, les incidences , les écarts relatifs et les indices de gravité du faible revenu selon les trois lignes sont devenus significativement plus élevés que ceux de 2008, et l'augmentation a été particulièrement forte selon la MPC, l'incidence ayant grimpé de quatre points de pourcentage pour atteindre 10 % entre 2008 et 2009.

La Colombie-Britannique a généralement suivi la tendance nationale en matière de faible revenu. Toutefois, lorsque le faible revenu augmentait à l'échelon national, le faible revenu provincial augmentait plus vite, et lorsque le faible revenu national diminuait, le faible revenu provincial diminuait plus vite. De 1976 à 1983, l'incidence du faible revenu était plus faible en C.-B. qu'au Canada. Dès lors et jusqu'en 1998, les taux se ressemblaient beaucoup selon le SFR et la MFR. Cependant, dès la fin des années 1990, l'incidence provinciale a commencé à dépasser le niveau national selon les deux lignes, et l'écart était souvent statistiquement significatif. De plus, selon la MPC, l'incidence du faible revenu dans cette province avait toujours été au-dessus du niveau national.

Les villes

L'incidence du faible revenu de Montréal est demeurée relativement stable de 1976 au début des années 1990 selon le SFR et la MFR, tandis que pendant le reste des années 1990, elle a augmenté. Cela dit, au cours des 10 années qui ont suivi, les Montréalais ont bénéficié de réductions significatives de l'incidence du faible revenu. Néanmoins, à Montréal, l'incidence demeurait l'une des plus élevées parmi les grandes villes ces dernières années, et au cours des deux dernières années, certains indices portaient à croire que le faible revenu à Montréal avait encore augmenté. Par exemple, selon la MPC, l'incidence du faible revenu en 2008-2009 était significativement plus élevée que pendant la période de 2004 à 2007. L'incidence selon la MFR a également augmenté, et l'augmentation survenue en 2008 était particulièrement robuste.6
Ottawa–Gatineau a affiché des hauts et des bas de l'incidence du faible revenu pendant la période de 1976 à 2009. À l'instar de Montréal, l'incidence du faible revenu à Ottawa–Gatineau a atteint un sommet historique en 1996 et en 1997. Au cours des 10 années qui ont suivi, les résidents de la région de la capitale nationale ont subi des replis de l'incidence du faible revenu. Toutefois, en 2008, les incidences selon les trois lignes ont augmenté comparativement à l'année précédente. L'écart relatif selon la MFR a également augmenté significativement. Cependant, la tendance générale à la baisse n'avait pas changé, le faible revenu ayant encore diminué en 2009 par rapport au taux de 2008 (mais pas de façon significative).

Toronto a enregistré quelques réductions significatives du faible revenu selon le SFR et la MFR à la fin des années 1980. Toutefois, à l'instar des autres grandes villes, l'incidence du faible revenu selon le SFR variait énormément à Toronto, oscillant de moins de 8 % en 1988 à plus de 17 % en 1995. Au cours des 10 dernières années, de 2000 à 2009, alors que l'incidence  selon le SFR et la MPC a fluctué entre 10 % et 13 %, l'incidence selon la MFR a suivi une forte tendance à la hausse, augmentant d'environ 9 % à 13 %, et une tendance semblable a été observée en ce qui concerne l'écart relatif et l'indice de gravité du faible revenu selon la MFR.7
Le taux de faible revenu des résidents de Winnipeg en 2008 était semblable à celui de 1976 selon la MFR. De même, aucune tendance claire du taux du SFR ne ressort avant les années 1990. Toutefois, du milieu des années 1990 à 2009, le taux de faible revenu selon le SFR a diminué significativement. En outre, l'écart relatif et l'indice de gravité du faible revenu ont diminué selon les trois lignes pendant la période de 2000 à 2009, mais seules les baisses de l'écart relatif et de l'indice de gravité du SFR étaient significatives.

L'incidence du faible revenu de Calgary selon le SFR et la MFR a augmenté de façon constante de 1976 au début des années 1990. Par la suite, l'incidence est retombée au niveau du milieu des années 1970. Cependant, la réduction du faible revenu du début des années 1990 à 2008 était spectaculaire. Par exemple, au sommet d'autour de 1992, les incidences du SFR et de la MFR à Calgary étaient pratiquement les plus élevées de toutes les grandes villes. En 2000, les taux de faible revenu pour cette ville ont diminué au plus faible niveau de toutes les grandes villes : 10,0 % selon le SFR; 7,0 % selon la MFR; et 8,9 % selon la MPC. En 2008, ils demeuraient les plus faibles : 6,6 % selon le SFR; 5,1 % selon la MFR; et 6,0 % selon la MPC. Toutefois, la dernière récession a fait doubler l'écart relatif de la MFR par rapport au niveau de 2007.

Edmonton, comme Calgary, a enregistré une augmentation des taux de faible revenu de 1976 au début des années 1990, et une baisse spectaculaire des taux par la suite. Contrairement à Calgary, les taux de faible revenu selon le SFR et la MFR dans cette ville sont tombés quelque peu au-dessous des niveaux du milieu des années 1970. Les réductions du faible revenu du début des années 1990 à 2008 ont également été vigoureuses à Edmonton. En 2000, les incidences se situaient à 13,7 % selon le SFR, à 10,1 % selon la MFR; et à 10,1 % selon la MPC. En 2008, ces taux ont significativement diminué, pour s'établir à 7,0 % selon le SFR; à 7,1 % selon la MFR, et à 4,9 % selon la MPC. Toutefois, la plus récente récession a fortement ébranlé Edmonton.8 L'incidence, l'écart relatif et les indices de gravité selon les trois lignes ont augmenté en 2009 par rapport au niveau de 2006-2008. Par exemple, l'incidence selon la MPC se situait aux alentours de 5 % pendant les trois années antérieures à 2009. Elle a atteint 12 % en 2009.

La situation de faible revenu de Vancouver était mitigée. De 1976 au début des années 1990, les taux de faible revenu selon le SFR et la MFR ont augmenté la majorité du temps. L'incidence du faible revenu de la ville selon le SFR s'est repliée de la fin des années 1990 à 2007. Elle s'accompagnait de la baisse de l'incidence selon la MPC de 2000 à 2007. Cependant, l'incidence selon la MFR a suivi une forte tendance à la hausse à compter de la fin des années 1980. Cependant, l'écart relatif et les indices de gravité ont diminué de façon uniforme selon les trois lignes pendant la période de 2000 à 2007. La dernière récession a également touché Vancouver, ce qui a donné lieu à une augmentation de l'incidence , de l'écart relatif et de la gravité du faible revenu en 2009 par rapport à 2007 selon les trois seuils.

Comparaisons du faible revenu dans les provinces et les villes

Description de la stratégie et des règles de comparaison

Les comparaisons robustes du faible revenu entre les provinces ou les villes ne sont ni simples ni exemptes de controverse. Notre approche consiste à employer plusieurs lignes de faible revenu et plusieurs indices. Nous tenons également compte de l'évolution du faible revenu pour une province ou une ville.

Il est souhaitable d'utiliser plusieurs lignes, parce que le faible revenu peut être mesuré de différentes perspectives. Une région peut s'en être très bien tirée selon une ligne relative, mais selon une ligne absolue, un tableau différent peut ressortir. Par conséquent, une comparaison avec une seule ligne n'est pas aussi robuste qu'avec plusieurs lignes. L'utilisation de plusieurs indices est souhaitable parce que différents indices peuvent avoir des propriétés différentes et fournir des renseignements différents. Une comparaison à partir d'un seul indice peut être trompeuse. Par exemple, une région peut avoir une forte incidence, mais son écart relatif peut être très bas, ou vice versa.

Il convient également de comparer le faible revenu à différents moments. Une comparaison à un moment donné n'est peut-être pas robuste, parce que les économies régionales peuvent évoluer selon différents parcours. Une année donnée, certaines régions peuvent déjà s'être sorties d'une récession, tandis que d'autres peuvent encore être dans un creux. De toute évidence, il n'était pas pratique de faire des comparaisons à chaque instant. Nous déclarons des données sur notre classement du faible revenu pour 2009, mais le résultat n'est pas basé sur les statistiques sur le faible revenu de 2009 seulement. L'évolution du faible revenu de 1976 à 2009 (de 2000 à 2009 selon la MPC) dans une province ou une ville est également prise en considération.

Nous employons cinq règles pour nous aider à comparer le faible revenu entre les provinces et les villes. Premièrement, nous avons appuyé toutes les comparaisons sur des tests statistiques rigoureux. Les indices de faible revenu eux-mêmes sont des estimations fondées sur des échantillons d'enquêtes, et ils sont donc affectés par des variations d'échantillonnage. La comparaison de deux provinces ou villes n'est significative que si les écarts entre les indices de faible revenu sont statistiquement significatifs.9 En particulier, si l'intervalle de confiance estimatif d'un indice de faible revenu pour une province recoupait celui d'une autre province, on présumait que les deux provinces avaient le même niveau de faible revenu. Si les deux intervalles ne se recoupaient pas, ou s'ils ne se recoupaient que légèrement, nous dirions que les deux provinces étaient significativement ou légèrement différentes l'une de l'autre, respectivement.

Deuxièmement, alors que nous nous concentrons sur les estimations de l'incidence du faible revenu pour les comparaisons, l'écart relatif et l'indice de gravité sont également employés comme facteurs complémentaires. L'écart relatif est un indice d'ordre plus élevé que l'incidence; l'indice de gravité est un indice d'ordre plus élevé que l'écart relatif. Par conséquent, si deux provinces ou villes avaient la même incidence, mais qu'une d'elles avait un écart relatif plus élevé, celle ayant un écart relatif plus élevé serait classée au-dessous de l'autre. De même, lorsque les incidences et les écarts relatifs sont les mêmes, la gravité du faible revenu est employée dans la comparaison.

Troisièmement, lorsque des seuils différents ont donné des résultats différents dans les comparaisons du faible revenu, nous avons attribué un poids inférieur aux résultats selon le SFR comparativement à ceux selon la MPC et la MFR. Dans la documentation, les lignes de faible revenu comme la MFR sont normalement considérés comme des seuils pour faciliter le repérage des personnes qui n'ont pas les ressources nécessaires pour participer pleinement à la vie communautaire. En ce sens, une personne dont le revenu est inférieur au seuil de la MFR est susceptible d'être très vulnérable à l'exclusion sociale. Étant donné que l'année de base des seuils de la MFR est changée chaque année, ces seuils correspondraient au niveau de vie contemporain. En revanche, les seuils actuels du SFR sont basés sur le niveau de vie de 1992 des ménages canadiens. Bien qu'ils aient été mis à jour pour tenir compte de la variation de l'indice des prix à la consommation chaque année, leurs valeurs réelles demeurent au niveau de 1992.10
Quatrièmement, lorsque les règles décrites précédemment n'ont pas pu nous aider à faire une comparaison, nous avons examiné comment le faible revenu avait évolué au sein d'une province ou d'une ville. Si deux régions étaient identiques selon les règles susmentionnées, nous utilisions la position relative d'une province ou d'une ville pour déterminer son classement. Par exemple, si deux provinces avaient les mêmes valeurs en 2009 pour l'incidence , l'écart relatif et la gravité du faible revenu, mais qu'une des provinces avait une plus forte incidence que l'autre en 1976 ou en 2000, il serait raisonnable de dire que la province ayant la plus forte incidence en 1976 supplantait l'autre province parce qu'elle a progressé davantage en réduisant le faible revenu au fil du temps. Enfin, nous avons réalisé des tests de dominance stochastique de divers ordres pour classer les provinces si les quatre premières règles ne permettaient pas de déterminer la position d'une province ou d'une ville.

Bien sûr, les règles susmentionnées ne sont pas infaillibles. D'une part, bien qu'elles nous semblent raisonnables, certains lecteurs les remettront en question. D'autre part, rien ne garantit l'intégralité des comparaisons. Par exemple, si l'intervalle de confiance d'un indice de faible revenu pour une province est tellement large que tous les intervalles des autres provinces tombent dans les limites supérieures et inférieures de l'intervalle pour la province en question, la province ne peut pas être classée. En outre, les trois lignes de faible revenu sont basées sur certaines suppositions et certains jugements experts. Nos résultats pourraient être biaisés en raison de ces suppositions et jugements. Néanmoins, nous croyons que l'approche axée sur plusieurs périodes, lignes et indices constitue une importante amélioration par rapport à l'approche basée sur un seul point, un seul seuil et un seul indice pour les comparaisons du faible revenu. Nous espérons que les règles simples et transparentes que nous avons créées pourront éclairer les discussions à venir.

Comparaisons du faible revenu entre les provinces

Parmi les 10 provinces, l'Île-du-Prince-Édouard est celle qui s'en est la mieux tirée. Pour ce qui est de l'indice du faible revenu, la province de l'Alberta devançait l'Î.-P.-É. selon la MFR en 2009. Toutefois, selon le SFR, l'Î.-P.-É. dépassait l'Alberta, tandis que selon la MPC, les incidences des deux provinces étaient ex æquo. Cependant, lorsqu'on a examiné les écarts relatifs, on a constaté que l'Î.-P.-É. se classait au premier rang parmi les 10 provinces selon les trois lignes, et que les indices de gravité à l'Î.-P.-É. étaient pratiquement les plus bas de toutes les autres provinces en 2009. De plus, l'évolution du faible revenu à l'Î.-P.-É. a été positive. Cette province a progressé du milieu de l'échelle de faible revenu du pays en 1976 à l'échelon supérieur en 2009.

La province de l'Alberta suivait de près l'Î.-P.-É. En effet, si nous utilisions uniquement l'indice du faible revenu en mettant davantage l'accent sur les lignes de la MFR et de la MPC, l'Alberta aurait été classée devant l'Î.-P.-É.11 Cela dit, les écarts relatifs et les indices de gravité du faible revenu en Alberta étaient beaucoup plus élevés que ceux de l'Î.-P.-É. En effet, les écarts relatifs et les indices de gravité du faible revenu en Alberta étaient encore plus élevés que ceux de plusieurs autres provinces, comme la Saskatchewan, le Manitoba et Terre-Neuve-et-Labrador. En outre, l'Alberta était relativement mieux placée en 1976 dans l'échelle du faible revenu, ce qui fait que sa progression à long terme n'a pas été aussi solide que celle de l'Î.-P.-É.

La Saskatchewan suivait l'Alberta. En 2009, selon la MFR, l'incidence en Saskatchewan était seulement supérieure à celle de l'Alberta, essentiellement identique à celles de l'Î.-P.-É. et de l'Ontario et inférieure à celles des six autres provinces. Selon la MPC, son incidence était semblable à celle des deux provinces en tête du peloton (l'Î.-P.-É. et l'Alberta), alors que selon le SFR, l'incidence de la Saskatchewan était supérieure à celle de l'Î.-P.-É. seulement. De plus, cette province avait fait des progrès robustes en matière de faible revenu au fil du temps. En 1976, elle se classait dans l'échelon moyen supérieur, tandis qu'en 2009 elle est devenue l'une des trois provinces en tête de peloton selon l'indice du faible revenu. Nous avons remarqué que l'écart relatif de faible revenu de la Saskatchewan était semblable à celui du Manitoba et de Terre-Neuve-et-Labrador, alors que la gravité du faible revenu était plus marquée que dans les deux provinces en 2009. Cependant, lorsque des tests de dominance stochastique ont été effectués, la Saskatchewan dominait le Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador et l'Ontario dans les tests de deuxième ordre.12
La comparaison qui précède positionne le Manitoba, l'Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador en concurrence pour la prochaine place. En ce qui concerne l'incidence du faible revenu, les données étaient mitigées. L'Ontario se classait plus haut que le Manitoba et était semblable à Terre-Neuve-et-Labrador selon la MFR. Selon la MPC, le Manitoba se classait devant Terre-Neuve-et-Labrador et était semblable à l'Ontario. Cependant, selon le SFR, l'incidence de l'Ontario était plus élevée que celle de Terre-Neuve-et-Labrador et la même qu'au Manitoba. L'écart relatif et les indices de gravité montraient des tendances semblables mixtes entre ces provinces. Toutefois, lorsque nous accordions plus de poids aux incidences en fonction de la MFR et de la MPC qu'à ceux basés sur le SFR, l'Ontario se classait devant les deux autres provinces.

Terre-Neuve et le Manitoba ont réalisé plus de progrès en matière de réduction du faible revenu au fil du temps que l'Ontario de 1976 à 2009, mais les résultats des tests de dominance suggèrent que l'Ontario dominait Terre-Neuve-et-Labrador au deuxième ordre pour un seuil allant jusqu'à 13 977 $ en 2009. L'Ontario dominait également le Manitoba au deuxième ordre pour un seuil allant jusqu'à 18 846 $, tandis que le Manitoba dominait Terre-Neuve-et-Labrador au deuxième ordre pour un seuil de 1 002 $ à 12 245 $. Par conséquent, nous classerions le Manitoba après l'Ontario et Terre-Neuve-et-Labrador après le Manitoba en 2009.

Le Québec et le Nouveau-Brunswick semblaient arriver ensuite pour la prochaine place. Il est difficile de les distinguer pour ce qui est de l'incidence du faible revenu en 2009. Selon la MFR, les deux provinces étaient semblables. Cependant, selon la MPC, l'incidence au Québec était légèrement supérieure à celle du Nouveau-Brunswick, tandis que selon le SFR, l'incidence au Nouveau-Brunswick était significativement plus faible qu'au Québec. Par ailleurs, selon la MPC et la MFR, l'écart relatif et les indices de gravité au Québec étaient légèrement plus faibles que ceux du Nouveau-Brunswick. Toutefois, le Nouveau-Brunswick a fait plus de progrès au fil du temps que le Québec selon la MFR et la MPC. Ces incertitudes ont été clarifiées quelque peu grâce aux tests de dominance, qui nous ont montré que le Québec dominait le Nouveau-Brunswick aux tests de deuxième ordre pour n'importe quel seuil. Par conséquent, nous classerions le Québec devant le Nouveau-Brunswick.

Les deux provinces restantes, la Nouvelle-Écosse et la Colombie-Britannique, avaient des estimations semblables de l'incidence, de l'écart relatif et de l'indice de gravité selon la MFR et la MPC en 2009, mais selon le SFR, les indices en Nouvelle-Écosse étaient significativement plus faibles que ceux de la C.-B. En outre, selon le SFR et la MFR, la Nouvelle-Écosse a fait plus de progrès en matière de réduction du faible revenu pendant la période de 1976 à 2009, mais selon la MPC et la MFR, la C.-B. a progressé plus que la Nouvelle-Écosse de 2000 à 2009. Dans l'ensemble, les données suggèrent que la Nouvelle-Écosse devançait légèrement la Colombie-Britannique.

Comparaisons du faible revenu entre différentes grandes villes

Calgary et Ottawa-Gatineau se partageaient la première place en tant que villes ayant le moins de faible revenu parmi les grandes villes en 2009. Selon la MFR, l'incidence du faible revenu pour Edmonton n'était pas significativement différente de celle de Calgary et d'Ottawa-Gatineau. Selon la MPC, Winnipeg était également une candidate potentielle, tandis que selon le SFR, Winnipeg et Edmonton étaient les concurrentes. Toutefois, étant donné qu'Edmonton avait une incidence légèrement plus élevée que celle de Calgary et de Winnipeg, et un écart relatif et une gravité significativement plus élevés que ceux de Winnipeg, nous avons exclu Edmonton des candidates à la première place.

En 2009, Winnipeg avait un écart relatif et une gravité légèrement plus faibles que Calgary selon la MPC, et ses progrès historiques étaient impressionnants selon le SFR et la MPC. Cependant, son incidence selon la MFR était significativement plus élevée qu'à Calgary. Les résultats des tests de dominance démontrent également que Calgary et Ottawa-Gatineau dominaient Winnipeg13, ce qui laissait Calgary et Ottawa-Gatineau pour la comparaison. En ce qui concerne les trois lignes et indices de faible revenu, les deux villes n'étaient pas statistiquement différentes l'une de l'autre. Néanmoins, Ottawa-Gatineau a fait des progrès plus robustes que Calgary de 1976 à 2009, alors que les résultats des tests de dominance stochastique suggèrent que Calgary dominait Ottawa-Gatineau. Par conséquent, nous ne sommes pas parvenus à distinguer les deux villes.

Entre Edmonton et Winnipeg, Winnipeg devançait Edmonton. Selon le SFR et la MFR, ces deux villes n'étaient pas différentes en ce qui concerne leur incidence , leur écart relatif et les indices de gravité du faible revenu en 2009. Toutefois, selon la MPC, l'incidence et l'indice de gravité à Winnipeg étaient légèrement plus faibles que ceux à Edmonton, et l'écart relatif de la première ville étaient significativement plus faible que celui de la deuxième ville, surtout en raison d'une hausse significative du faible revenu à Edmonton en 2009. En outre, l'incidence du faible revenu selon le SFR a fortement baissé entre 1976 et 2009 à Winnipeg, passant de 19 % à 10 %, ce qui porte à croire que Winnipeg a réalisé des progrès historiques robustes en matière de réduction du faible revenu.

Parmi les trois villes restantes, Vancouver avait un désavantage manifeste en ce qui concerne les comparaisons du faible revenu selon tous les lignes et indices. Il s'agit donc de classer les deux autres villes : Montréal et Toronto. En 2009, ces deux villes n'affichaient aucune différence significative selon les trois lignes et indices de faible revenu. Cependant, le faible revenu était historiquement plus marqué à Montréal qu'à Toronto. Par exemple, l'incidence du faible revenu à Montréal en 1976 se situait autour de 18 %. En 2009, elle a diminué autour de 13 %. Cependant, les résultats des tests de dominance suggèrent que Toronto dominait Montréal au deuxième ordre pour un seuil allant jusqu'à 14 469 $. Par conséquent, nous classons Montréal et Toronto au même rang dans l'échelle du faible revenu.

La position désavantagée de Vancouver en matière de faible revenu peut s'observer clairement selon les trois lignes et indices de faible revenu. Selon la MPC et le SFR, les incidences, écarts relatifs et indices de gravité à Vancouver étaient significativement plus élevés que ceux des autres villes. Selon la MFR, l'incidence du faible revenu à Vancouver était significativement plus élevée que celle des cinq autres villes, mais seule Montréal avait une incidence semblable. Toutefois, l'écart relatif à Vancouver était plus élevé que dans toutes les villes, y compris Montréal. Par conséquent, nous avons classé Vancouver en dernière place parmi les sept grandes villes.

Les groupes de faible revenu dans les provinces et les villes

Les groupes de faible revenu dans les provinces

Terre-Neuve-et-Labrador a enregistré des baisses significatives des taux de faible revenu pour les enfants, les personnes ayant des limitations d'activités et, dans une moindre mesure, les parents seuls, de 2000 à 2009, selon les trois lignes de faible revenu. Cependant, comparativement au niveau national, la province avait encore des zones à concentration de personnes éprouvant des difficultés économiques en 2009. Par exemple, selon la MFR et la MPC, les taux de faible revenu pour les parents seuls et les enfants étaient beaucoup plus élevés que la moyenne nationale.

L'Île-du-Prince-Édouard n'a pas beaucoup progressé en ce qui concerne la réduction de l'incidence du faible revenu de 2000 à 2009 parmi les enfants, les personnes âgées, les parents seuls et les personnes ayant des limitations d'activités14. Selon les trois lignes, les estimations de l'intervalle de confiance de 95 % des taux de faible revenu en 2009 n'étaient pas statistiquement différentes de celles de 2000 pour ces groupes de personnes. En outre, les taux de faible revenu pour les parents seuls étaient significativement plus élevés que les moyennes nationales selon la MFR et la MPC en 2009. Par conséquent, l'amélioration observée du faible revenu dans cette province n'a pas avantagé ces groupes de personnes.

La Nouvelle-Écosse a également enregistré de légères réductions du faible revenu dans plusieurs groupes vulnérables de 2000 à 2009. Par ailleurs, les taux de faible revenu selon la MFR et la MPC pour les personnes âgées, les parents seuls et les Autochtones hors réserve en 2009 étaient tous significativement plus élevés que les moyennes nationales correspondantes.

Les variations des taux de faible revenu au Nouveau-Brunswick de 2000 à 2009 pour les groupes vulnérables (enfants, personnes âgées, parents seuls et personnes ayant des limitations d'activités) n'étaient pas statistiquement significatives selon tous les seuils. Mais le taux de faible revenu parmi les personnes non-âgées hors famille a marginalement diminué selon le SFR et la MPC. Cependant, en faisant une comparaison avec les moyennes nationales, nous observons que les parents seuls vivant dans cette province avaient encore une incidence beaucoup plus forte selon la MFR et la MPC (40 % et 36 % respectivement) en 2009.

Le Québec a réalisé des progrès significatifs en matière de réduction du faible revenu pour les enfants et les parents seuls de 2000 à 2009. En 2000, le taux de faible revenu des enfants était de 16,1 % selon le SFR; de 17,9 % selon la MFR; et de 13,7 % selon la MPC. Neuf ans plus tard, cette proportion est tombée à 7,7 % selon le SFR; à 12,8 % selon la MFR; et à 8,9 % selon la MPC. Par ailleurs, en 2000, les taux de faible revenu pour les parents seuls se situaient à 37,9 % selon le SFR; à 40,3 % selon la MFR; et à 36,0 % selon la MPC. En 2009, ils étaient tombés à 18,2 % selon le SFR; à 28,4 % selon la MFR; et à 21,0 % selon la MPC, respectivement. Le faible revenu chez les personnes âgées au Québec demeurait plus élevé que la moyenne nationale en 2009 selon le SFR et la MFR.

L'Ontario a enregistré une importante amélioration pour les parents seuls ayant un faible revenu de 2000 à 2009. Selon le SFR et la MPC, les taux de faible revenu des parents seuls ont significativement baissé. En 2000, ils s'établissaient à 29,0 % (selon le SFR) et à 28,3 % (selon la MPC). En 2009, ces taux avaient diminué à 18,2 % et à 20,5 % respectivement. Toutefois, les taux de faible revenu pour les personnes ayant des limitations d'activités ont augmenté selon la MFR et la MPC, mais ils sont demeurés pratiquement inchangés selon le SFR. Pour ce groupe de personnes, le taux de faible revenu a augmenté de sept points de pourcentage selon la MFR, passant de 13,1 % à 20,1 % de 2000 à 2009, tandis que selon la MPC, il a augmenté de près de cinq points de pourcentage, pour passer de 11,2 % à 14,7 %. Cependant, en Ontario, aucun des groupes vulnérables que nous avons examinés n'avait une incidence significativement plus élevée que ses homologues d'autres régions du pays en 2009.

Le Manitoba a accompli des progrès en matière de réduction du faible revenu des parents seuls pendant la période de 2000 à 2009. Selon le SFR et la MPC, les taux de faible revenu pour les parents seuls de cette province ont diminué. En 2000, leurs taux de faible revenu se chiffraient à 42,2 % et à 40,7 % selon le SFR et la MPC. En 2009, ces taux avaient baissé à 21,9 % et à 24,2 % respectivement. Cependant, si une MFR relative est employée, le taux de faible revenu pour ce groupe de personnes n'a pas beaucoup changé de 2000 à 2009 et en 2009, son taux de faible revenu demeurait significativement plus élevé que la moyenne nationale.

L'amélioration générale de la Saskatchewan en matière de réduction du faible revenu de 2000 à 2009 n'a pas avantagé les différents groupes vulnérables de façon équitable. Les enfants ont quant à eux enregistré quelques progrès. En 2000, les taux de faible revenu pour les enfants étaient de 16,9 % et 21,5 % selon le SFR et la MFR. Ces taux avaient baissé à 9,1 % et à 15,2 % respectivement en 2009. Toutefois les taux de faible revenu des personnes non-âgées hors famille de cette province ont chuté significativement selon les trois lignes. En 2000, près de 50% d'entre eux étaient en situation de faible revenu alors qu'en 2009, seulement un quart d'entre eux environ y étaient. De plus, les personnes ayant des limitations d'activités s'en sont bien tirées comparativement à leurs homologues du reste du pays en 2009 selon les trois lignes de faible revenu, alors qu'en revanche, les parents seuls de cette province avaient une incidence significativement plus élevée en comparaison des parents seuls du reste du pays selon n'importe quel seuil en 2009.

Les améliorations observées en Alberta en matière de taux de faible revenu sont survenues pour tous les groupes de personnes à risque pour pratiquement toutes les mesures de 2000 à 2008. Cependant, la dernière récession a inversé une grande partie des gains. Seuls les Autochtones hors réserve et les personnes ayant des limitations d'activités ont enregistré de légères améliorations de 2000 à 2009 selon le SFR et la MPC. Cependant, en comparaison du reste du pays, les personnes âgées, les Autochtones hors réserve et les personnes ayant des limitations d'activités ont tous affiché des incidences significativement plus faibles en 2009, sans égard à la ligne de faible revenu employé pour la comparaison.

Pendant la période de 2000 à 2009, la Colombie-Britannique a affiché des réductions du taux de faible revenu dans deux groupes de personnes à risque selon le SFR et la MPC : les parents seuls et les personnes ayant des limitations d'activités. Selon le SFR, leurs taux de faible revenu ont diminué de 28,7 % à 14,8 % et de 20,6 % à 14,3 %, respectivement, tandis que selon la MPC, les variations correspondantes étaient de 34,8 % à 18,1 % et de 20,7 % à 14,8 %. Cependant, en 2009, aucun des groupes de personnes à risque n'avait des taux de faible revenu statistiquement différents de ceux de leurs homologues du reste du pays.

Les groupes de faible revenu dans les villes

Montréal a enregistré des améliorations remarquables pour les parents seuls pendant la période de neuf ans de 2000 à 2009. En 2000, les taux de faible revenu pour les parents seuls se situaient à 42,8 % selon le SFR; à 42,9 % selon la MFR; et à 36,2 % selon la MPC. C'était pratiquement les plus hauts taux parmi les parents seuls vivant dans les grandes villes. Cependant, en 2009, les taux correspondants de faible revenu avaient baissé à 23,6 % selon le SFR; à 28,9 % selon la MFR; et à 22,0 % selon la MPC. Les enfants et les personnes ayant des limitations d'activités vivant à Montréal ont également enregistré une baisse des taux de faible revenu selon le SFR, mais pas selon les deux autres lignes. Toutefois, le taux de faible revenu pour les personnes âgées a augmenté selon la MPC. En comparaison des moyennes des sept grandes villes, aucun des groupes vulnérables à Montréal n'avait une plus forte incidence en 2009 selon les trois lignes de faible revenu.15
Ottawa–Gatineau n'a enregistré aucun changement significatif du faible revenu parmi plusieurs groupes vulnérables que nous avons examinés, et leurs taux de faible revenu n'étaient pas différents des moyennes correspondantes de la ville pendant la période de 2000 à 2009. Le seul groupe qui a affiché une baisse significative (selon le SFR) ou légèrement significative (selon la MFR et la MPC) était celui des personnes âgées.

La tendance positive de Toronto pendant la période de 2000 à 2009 était le repli du taux de faible revenu chez les parents seuls. En 2000, le taux de faible revenu pour les parents seuls à Toronto se situait à 30,3 % selon le SFR et à 28,7 % selon la MPC. En 2009, les deux taux avaient diminué à 14,5 %. Cependant, le taux de faible revenu chez les personnes ayant des limitations d'activités avait augmenté selon la MFR et la MPC. En 2000, leur incidence était de 9,5 % et de 10,0 % respectivement, passant à 20,1 % et à 18,7 % en 2009.

Winnipeg a enregistré des améliorations du faible revenu chez les enfants, les parents seuls, les Autochtones hors réserve et les personnes ayant des limitations d'activités, mais seulement selon le SFR. Selon les deux autres seuils , on n'a pas observé une grande variation pendant la période de 2000 à 2009. Par ailleurs, le taux de faible revenu des enfants en 2009 était significativement plus faible que la moyenne de la ville, tandis que le taux de faible revenu pour les parents seuls était significativement plus élevé que la moyenne des villes.

La taille relativement petite des échantillons de Calgary et d'Edmonton pour divers groupes vulnérables ne nous a pas permis de faire de nombreuses comparaisons. Le seul groupe pour lequel nous avons pu détecter une amélioration du taux de faible revenu pendant la période de 2000 à 2009 était celui des personnes ayant des limitations d'activités à Edmonton, dont l'incidence avait diminué de 18,2 % à 8,9 % selon le SFR. Néanmoins, comparativement aux moyennes de la ville, plusieurs groupes s'en sont bien tirés en 2009 dans ces deux villes. À Calgary, les personnes âgées, les enfants et les personnes ayant des limitations d'activités ont tous enregistré de plus faibles incidences que les moyennes de la ville selon les différents seuils de faible revenu. Par ailleurs, à Edmonton, les personnes âgées et les personnes ayant des limitations d'activités ont eu une plus faible incidence en 2009 selon les trois seuils, mais l'incidence du faible revenu pour les enfants selon la MPC était significativement plus élevée que la moyenne des villes.

Les parents seuls de Vancouver ont affiché une certaine baisse du taux de faible revenu selon le SFR. En 2000, leur taux de faible revenu se situait à 30,2 % et en 2009, ce taux avait chuté à 9,4 %. Certaines baisses sont survenues selon la MFR et la MPC, mais elles n'étaient pas statistiquement significatives en raison de la petite taille des échantillons.16 L'incidence du faible revenu était plus élevée chez les personnes âgées en 2009 selon la MFR et la MPC, mais ces augmentations étaient négligeables. Par ailleurs, l'incidence du faible revenu pour les groupes vulnérables n'était pas très différente de celle de l'ensemble de la population de Vancouver selon toutes les lignes de faible revenu en 2009.

Sommaire

Les taux de faible revenu ont évolué différemment entre les provinces et villes. Certaines provinces et villes ont été grandement avantagées par la croissance économique générale pendant les décennies précédant 2008. Des progrès significatifs ont été réalisés en Alberta, à l'Île-du-Prince-Édouard et à Terre-Neuve-et-Labrador, ainsi qu'à Edmonton, à Calgary et à Winnipeg. Par ailleurs, des améliorations ont été observées à l'égard du faible revenu pour les enfants et les parents seuls dans la plupart des provinces et des villes. Cependant, la récente récession a eu une incidence importante sur le faible revenu dans plusieurs provinces et villes, notamment en Alberta et sa capitale, Edmonton.

Tableau 4.1 Taux de faible revenu pour les groupes à risque dans les provinces, 2000 et 2009Tableau 4.1 Taux de faible revenu pour les groupes à risque dans les provinces, 2000 et 2009

Tableau 4.2 Taux de faible revenu pour les groupes à risque dans les villes, 2000 et 2009Tableau 4.2 Taux de faible revenu pour les groupes à risque dans les villes, 2000 et 2009


Nota

1. La ville de Winnipeg avait un peu plus de 742 000 résidents en 2009. Elle a été sélectionnée parce que le nombre de personnes échantillonnées dans cette ville par l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu de 2009 était assez élevé (2 464 observations).

2. Les tableaux A4 et A5 de l'annexe contiennent les intervalles de confiance à 95% pour les tableaux 4.1 et 4.2 respectivement.

3. Étant donné que les échantillons provinciaux et nationaux ne sont pas indépendants, la comparaison a été faite entre l'échantillon provincial et l'échantillon composé des neuf autres provinces. Dans ce qui suit, chaque fois que nous faisons un test entre une région et le pays, ou un groupe d'une région et un groupe à l'échelon national, l'échantillon national représente les personnes de toutes les autres régions, la région en question étant exclue de façon à ce que les deux échantillons ne soient pas superposés.

4. Cependant, de 1999 à 2002, le niveau provincial était supérieur au niveau national.

5. Toutefois, en 2009, l'incidence provinciale selon la MFR a augmenté et est devenue significativement plus élevée qu'à l'échelon national, tandis que selon le SFR, l'incidence a diminué pour s'établir à 93 % du niveau national en 2008 et est demeurée à ce niveau en 2009.

6. Il y a eu un repli de l'incidence du faible revenu en 2009 selon le SFR, mais ce fléchissement n'a pas été soutenu par les baisses correspondantes des indices de l'écart relatif et de gravité.

7. La tendance à la hausse des indices de l'écart relatif et de gravité avait commencé à la fin des années 1990.

8. Seule la ville de Vancouver avait une situation semblable à celle d'Edmonton.

9. Toutes les comparaisons à suivre sont basées sur une comparaison des intervalles de confiance à 95 % pour les indices de faible revenu correspondants. Cette pratique a été adoptée par Osberg et Xu (1999), entre autres.

10. Pour ce qui est de la capacité de tenir compte de l'évolution du niveau de vie, le seuil de la MPC tombe entre les seuils du SFR et de la MFR parce que l'année de base est changée périodiquement.

11. Comme susmentionné, la récente récession a eu un effet marqué sur le faible revenu de l'Alberta en 2009. Si nous classions les provinces selon le faible revenu en 2008, l'Alberta aurait supplanté l'Î.-P.-É.

12. La Saskatchewan dominait le Manitoba, Terre-Neuve-et-Labrador et l'Ontario au deuxième ordre, lorsque le seuil était établi entre 0 et 18 785 $, entre 0 et 15 750 $ et entre 8088 $ et 18 692 $ respectivement.

13. Calgary dominait Winnipeg dans les tests de premier ordre pour un seuil de 2 745 $ à 13 821 $, tandis qu'Ottawa-Gatineau dominait Winnipeg dans les tests de deuxième ordre pour un seuil allant jusqu'à 17 742 $.

14. Le nombre d'observations pour les autres groupes, comme les immigrants récents ou les Autochtones hors réserve, n'était pas suffisant pour permettre de faire une inférence valable sur leur situation de faible revenu

15. Les immigrants récents avaient moins de 100 observations à Montréal et n'ont donc pas été examinés.

16. Il n'y a eu que 103 observations en 2009 pour les parents seuls vivant à Vancouver.

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