Les mesures de faible revenu

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Qu'est-ce la mesure de faible revenu ?

Aux fins des comparaisons internationales, la MFR est la mesure de faible revenu la plus couramment utilisée. L'utilisation de cette mesure a été proposée en 1989, dans un document de travail de Wolfson, Evans et l'OCDÉ1, dans lequel on traitait de préoccupations concernant les SFR. En termes simples, la mesure de faible revenu (MFR) est un pourcentage fixe (50 %) du revenu familial2 médian « ajusté », ce dernier terme traduisant la prise en compte des besoins familiaux. L'ajustement en fonction de la taille rend compte du fait que les besoins d'une famille augmentent à mesure que le nombre de membres croît. Ainsi, on s'entendra pour dire que les besoins seront plus élevés pour une famille de cinq personnes que pour une famille de deux. De la même manière, la MFR tient compte du fait qu'il en coûte plus cher pour faire vivre une famille comptant cinq adultes qu'une famille comptant deux adultes et trois enfants.

Les MFR sont calculées trois fois; à partir du revenu du marché, du revenu avant impôt et du revenu après impôt. Elles sont calculées à partir de l'Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR). Les MFR n'ont pas à être mises à jour au moyen d'un indice de l'inflation, parce qu'elles sont calculées à partir d'une enquête annuelle sur le revenu des familles. Contrairement aux seuils de faible revenu, qui sont calculés à partir d'une enquête sur les dépenses, puis comparés à une enquête sur le revenu, les MFR sont calculées et appliquées à partir d'une seule et unique enquête sur le revenu.

Comment calcule-t-on la mesure de faible revenu ?

Pour calculer les MFR, il faut d'abord déterminer la « taille ajustée » de chaque famille. La première personne compte pour 1,0, la seconde compte pour 0,4 peut importe l'âge. Chaque adulte additionnel compte pour 0,4 et chaque enfant pour 0,3 (un enfant étant défini comme une personne âgée de moins de 16 ans). Voir la section qui suit pour plus de renseignements sur l'ajustement pour tenir compte de la taille de la famille. Ensuite, calculer pour chaque famille le « revenu familial ajusté » en divisant le revenu familial par la « taille ajustée de la famille ». Puis déterminer la médiane du « revenu familial ajusté », qui constitue la ligne de démarcation entre deux catégories égales (50 %), selon que le revenu ajusté des familles est supérieur ou inférieur. La MFR pour une famille d'une personne est 50 % du « revenu familial ajusté » médian, et les MFR pour les autres types de famille équivalent à cette valeur multipliée par la « taille ajustée de la famille ».

Ajustement pour la taille de la famille

Quand on compare les revenus familiaux pour étudier des éléments comme le revenu adéquat ou le statut socio-économique, on tient souvent compte de la taille et de la composition de la famille. Fondamentalement, il ne suffit pas de connaître la somme déclarée comme revenu pour avoir un portrait du bien-être économique d'une famille; il faut aussi connaître le nombre de personnes qui la compose. On a analysé le revenu familial à partir de deux approches. La première consiste à produire des données selon le genre d'unités familiales détaillées, de sorte qu'au sein d'un genre d'unités familiales données, les différences dans la taille de la famille ne sont pas significatives. De fait, de nombreuses mesures du revenu ont été recoupées selon le genre d'unités familiales détaillées dans les tableaux publiés. Il existe une autre façon de tenir compte de la taille et de la composition de la famille; il s'agit d'appliquer un facteur d'ajustement au montant du revenu.

La méthode la plus simple est d'utiliser le revenu par habitant, c'est-à-dire, de diviser le revenu familial par la taille de la famille. Le revenu par habitant a toutefois des limites : il a tendance à sous-estimer le bien-être économique des grandes familles comparativement à celui des petites familles. Il en est ainsi parce que le revenu par habitant suppose que les coûts de la vie sont les mêmes pour chaque membre de la famille, alors que certains coûts, principalement ceux liés au logement, diminuent proportionnellement selon la taille de la famille (ils peuvent aussi être moins élevés pour les enfants que pour les adultes). Par exemple, on peut soutenir que les frais de logement pour un couple d'adultes mariés sans enfants ne sont pas supérieurs à ceux d'un adulte vivant seul.

Pour tenir compte de telles économies d'échelle, on se sert fréquemment d'une « échelle d'équivalence » qui permet d'ajuster le revenu familial. Plutôt que de supposer implicitement des coûts égaux pour les autres membres de la famille, comme c'est le cas selon l'approche du revenu par habitant, l'échelle d'équivalence constitue un ensemble de facteurs décroissants attribués au premier membre, au deuxième membre, etc. Le montant du revenu rajusté pour la famille est calculé en divisant la valeur du revenu par la somme des facteurs attribués à chaque membre.

Il n'y a pas d'échelle d'équivalence unique au Canada. Celle dont on se sert dans les tableaux de revenu publiés et dans des concepts comme la mesure de faible revenu (MFR) a toutefois atteint un degré d'acceptation élevé. Dans cette échelle d'équivalence, les facteurs sont les suivants :

  • la personne la plus âgée de la famille reçoit un facteur de 1,0;
  • la personne suivante en âge reçoit un facteur de 0,4;
  • tous les autres membres de la famille âgés de 16 ans et plus reçoivent chacun un facteur de 0,4; et
  • tous les autres membres de la famille de moins de 16 ans reçoivent un facteur de 0,3.

D'autres échelles d'équivalence sont :

L'échelle de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDÉ)

  • la personne la plus âgée de la famille reçoit un facteur de 1,0;
  • tous les autres membres de la famille âgés de 15 ans et plus reçoivent chacun un facteur de 0,5; et
  • tous les autres membres de la famille de moins de 15 ans reçoivent un facteur de 0,3.

La racine carrée de la taille de famille (cette échelle d'équivalence se ressemble de façon très proche à celle de la MFR, notamment chez les familles comptant jusqu'à 6 personnes).

Le tableau 1 présente la taille de famille ajustée selon les trois méthodes. Il convient de souligner que, selon l'échelle d'équivalence de la MFR, les tailles de familles ajustées sont différentes selon l'échelle de l'OCDÉ. De même, l'échelle de la MFR produit des résultats similaires à ceux reposant sur l'approche de la racine carrée, mais elle diffère parce qu'elle tient compte de l'âge.


1. 'Statistics Canada's Low Income Cut-offs: Methodological Concerns and Possibilities' (Wolfson, Evans, et OECD).

2. Ici aussi, on utilise le concept de la famille économique, soit toutes les personnes qui partagent le même logement et qui sont apparentées par le sang, par alliance ou par adoption ou qui vivent en union libre.

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