Regards sur la société canadienne
La diversité parmi les jeunes adultes qui vivent avec leurs parents

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par Anne Milan

Date de diffusion : le 15 juin 2016 Correction date: (if required)

Début de l’encadré

Aperçu de l’étude

La présente étude vise à déterminer dans quelle mesure les jeunes adultes de 20 à 29 ans vivent avec leurs parents, selon diverses caractéristiques ethnoculturelles et socioéconomiques. Les résultats sont fondés sur des données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011, ainsi que des données des recensements précédents.

  • Parmi les 4,3 millions de jeunes adultes de 20 à 29 ans en 2011, 42 % (ou 1,8 million) vivaient avec leurs parents, comparativement à 27 % en 1981.
  • Parmi les jeunes de 20 à 24 ans, la proportion de ceux vivant avec leurs parents a augmenté pour passer de 42 % en 1981 à 59 % en 2011. Parmi les jeunes de 25 à 29 ans, la proportion est passée de 11 % à 25 %.
  • Plus de la moitié (52 %) des jeunes adultes qui appartenaient à un groupe de minorité visible vivaient avec leurs parents, comparativement à 40 % chez ceux n’appartenant pas à un tel groupe. Les proportions de jeunes adultes vivant avec leurs parents variaient aussi selon la langue maternelle, l’appartenance religieuse et le statut d’immigrant.
  • En 2011, 43 % de tous les jeunes adultes vivant avec leurs parents au Canada se trouvaient à Toronto, Montréal ou Vancouver (près du quart vivant à Toronto seulement). En comparaison, le tiers (33 %) des jeunes adultes ne vivant pas avec leurs parents habitaient dans ces trois régions métropolitaines de recensement (RMR).
  • En 2011, près du quart (24 %) des jeunes adultes qui vivaient avec leurs parents travaillaient toute l’année et à temps plein. Parallèlement, 90 % n’avaient pas de responsabilités liées aux paiements du ménage.

Fin de l’encadré

Introduction

Les personnes dans la vingtaine peuvent s’engager dans diverses activités, y compris poursuivre des études postsecondaires, trouver un emploi ou établir leur carrière, constituer une relation de couple et avoir des enfants. Même si une telle gamme de changements dans la vie peut fournir de nombreuses occasions aux jeunes adultes de grandir et de se développer, de nombreux défis peuvent aussi se poser au cours de ces années. Des facteurs comme le coût élevé des études, l’incertitude économique ou la difficulté de trouver un travail approprié, la dissolution des unions ou les conflits relationnels ainsi que l’indécision concernant l’avenir peuvent tous influer sur les modalités de vie des personnes dans la vingtaine.

Les jeunes adultes peuvent réagir à ces situations notamment en vivant avec leurs parents, c’est-à-dire en retournant vivre avec eux après être partis ou en restant avec eux plus longtemps. Pour certains jeunes adultes, et peut-être aussi pour leurs parents, la corésidence peut être perçue comme une solution temporaire, jusqu’à ce que leur situation économique ou personnelle s’améliore, tandis que pour d’autres, il peut s’agir d’une stratégie à plus long terme. Même si la corésidence des parents et des enfants adultes est généralement perçue comme comportant plus d’avantages pour la jeune génération, les échanges de soutien — financier, émotionnel ou autre — peuvent se faire dans les deux sens.

Au cours des décennies depuis 1981, on a assisté à une tendance générale à la hausse dans la proportion de jeunes adultes de 20 à 29 ans qui vivent dans le même domicile que leurs parents. Parallèlement, on a noté une augmentation de la diversité ethnoculturelle de la population en général, ce qui est susceptible d’influencer les tendances des modalités de vie. La présente étude vise à déterminer dans quelle mesure la corésidence avec les parents est associée aux caractéristiques ethnoculturelles, socioéconomiques et géographiques particulières des jeunes adultes.

Les données pour la population de 20 à 29 ans vivant dans des ménages privés sont principalement tirées de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 (voir Sources de données, méthodes et définitions). Parmi les caractéristiques étudiées figurent le statut d’immigrant, l’âge à l’immigration, l’appartenance à une minorité visible, la langue maternelle et la religion. Les niveaux géographiques comprennent la résidence dans une région rurale, un centre de population et une province ou un territoire, ainsi que les différences entre les jeunes adultes qui vivent dans les quatre régions métropolitaines de recensement (RMR) les plus populeuses : Toronto, Montréal, Vancouver et CalgaryNote 1. Les caractéristiques socioéconomiques explorées chez les jeunes adultes comprennent le plus haut niveau de scolarité, la fréquentation scolaire, l’activité sur le marché du travail et la contribution aux finances du ménage.

Environ 4 jeunes adultes sur 10 vivent avec leurs parents

Même si l’on s’intéresse aux jeunes adultes qui vivent avec leurs parents depuis une bonne partie du dernier siècle, ce phénomène est souvent perçu comme relativement nouveauNote 2. On a noté, toutefois, que les jeunes adultes d’aujourd’hui prennent plus de temps que les générations précédentes pour accéder à leur indépendance, comme en témoigne le fait qu’ils quittent l’école, partent de la maison, entrent sur le marché du travail, forment une union et ont des enfants à des âges plus avancésNote 3.

Ces transitions sont souvent reliées. Par exemple, des recherches antérieures ont mis en évidence l’association entre le niveau de scolarité et la formation d’une union ainsi que le fait d’avoir des enfantsNote 4.

À l’appui de la notion d’une transition tardive à l’âge adulte, la proportion de jeunes adultes de 20 à 29 ans vivant avec leurs parents a augmenté chaque année de recensement entre 1981 et 2006, pour passer de 27 % à 43 % (graphique 1)Note 5; elle est demeurée relativement stable en 2011 (42 %)Note 6.

graphique 1 Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents, selon le groupe d’âge et le sexe, 1981 à 2011

Tableau de données du graphique 1
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année de recensement (titres de rangée) et Groupe d’âge, 20 à 29 ans, 20 à 24 ans et 25 à 29 ans , calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année de recensement Groupe d’âge
20 à 29 ans 20 à 24 ans 25 à 29 ans
pourcentage
1981 26,9 41,5 11,3
1986 31,8 49,1 15,2
1991 32,1 50,5 16,9
1996 37,8 55,8 21,0
2001 40,1 57,2 22,5
2006 42,5 59,5 24,7
2011 42,3 59,3 25,2

Au total, plus de 1,8 million des 4,3 millions des jeunes adultes de 20 à 29 ans en 2011 vivaient avec leurs parents, et représentait le mode de vie le plus répandu pour ce groupe d’âge (42 %)Note 7. Parmi les jeunes adultes qui ne partageaient pas un logement avec leurs parents, certains vivaient en couple (30 % de tous les jeunes adultes de 20 à 29 ans), avec des personnes non apparentées seulement, y compris un colocataire (12 %), seul (9 %), comme parent seul (2 %) ou selon d’autres modalités de vie (4 %)Note 8.

Les modalités de vie des jeunes adultes diffèrent selon qu’ils sont au début ou à la fin de la vingtaine, ainsi que pour les hommes comparativement aux femmes. La majorité des hommes et des femmes de 20 à 24 ans habitaient avec leurs parents en 2011 (59 %), ce qui représente une hausse par rapport à la proportion de 42 % enregistrée en 1981. Quant aux jeunes adultes de 25 à 29 ans, les proportions ont aussi augmenté, passant de 11 % en 1981 à 25 % en 2011.

La proportion était plus élevée chez les hommes que chez les femmes tout au long de la vingtaine (graphique 2). Parmi les jeunes de 20 à 24 ans en 2011, 64 % des jeunes hommes vivaient avec leurs parents, ce qui était le cas pour 55 % des jeunes femmes. À la fin de la vingtaine, les proportions étaient plus faibles, soit 29 % chez les hommes et 20 % chez les femmes.

graphique 2 Répartition de la population de 20 à 29 ans entre les différents types de modalités de vie, selon le groupe d’âge et le sexe, 2011

Tableau de données du graphique 2
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2 Groupe d’âge, Vivant avec leurs parents, Ne vivant pas avec leurs parents, En couple, Parent seul, Vivant avec des personnes non apparentées seulement, Vivant seuls et Autres, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Groupe d’âge Vivant avec leurs parentsNote 1 Ne vivant pas avec leurs parents
En couple Parent seul Vivant avec des personnes non apparentées seulement Vivant seuls AutresNote 2
pourcentage
Hommes 20 à 24 ans 63,8 10,4 0,1 13,4 6,7 5,6
25 à 29 ans 29,4 38,2 0,5 13,7 13,6 4,6
Femmes 20 à 24 ans 55,5 20,1 2,6 11,7 5,7 4,4
25 à 29 ans 20,3 51,4 5,5 9,5 10,2 3,2

Les proportions plus faibles chez les femmes peuvent rendre compte de la tendance de ces dernières à former une union à un plus jeune âge que les hommesNote 9 et, par conséquent, à quitter la maison alors qu’elles sont plus jeunes pour entrer dans une relation et établir leur propre ménage. En fait, 1 homme sur 10 (10 %) et 2 femmes sur 10 (20 %) vivaient de façon indépendante en couple au début de la vingtaine, et à la fin de la vingtaine, cette proportion passait à 4 hommes sur 10 (38 %) et à plus de 5 femmes sur 10 (51 %).

Étant donné que les caractéristiques ethnoculturelles peuvent influencer d’autres modalités de corésidence entre les générations (p. ex., la propension des grands-parents à vivre avec leurs petits-enfants)Note 10, il est aussi important d’analyser l’association entre les caractéristiques ethnoculturelles des jeunes adultes et la corésidence avec les parentsNote 11. Dans le reste de la présente étude, on examine la prévalence de la corésidence des jeunes avec leurs parents, selon leurs caractéristiques ethnoculturelles, géographiques et socioéconomiquesNote 12. Les lecteurs doivent noter qu’une analyse multivariée, et plus particulièrement une régression logistique, a aussi été effectuée afin de déterminer la robustesse des liens entre une variable donnée et la probabilité de vivre avec les parents, après la prise en compte des autres variables. Les constatations appuient les résultats descriptifs, ce qui fait que seulement ces derniers sont examinés ci-aprèsNote 13.

La corésidence avec les parents est plus fréquente chez les immigrants qui sont arrivés au Canada dans l’enfance

Les caractéristiques d’immigration sont liées à la prévalence de la corésidence des jeunes adultes avec leurs parents (tableau 1). Même si la proportion de jeunes adultes immigrantsNote 14 dans la vingtaine vivant avec leurs parents (50 %) était plus élevée que la proportion de non-immigrants (42 %), celle-ci varie à l’intérieur même de la population immigrante de jeunes adultes, étant donné que certains sont arrivés au Canada dans l’enfance, l’adolescence ou comme jeunes adultes. Étant donné que l’ENM ne recueille pas de données sur la durée de la corésidence avec les parents, il n’est pas possible de déterminer quand cette corésidence a commencé, c’est-à-dire si ces modalités de vie existaient avant l’arrivée au Canada ou ont commencé après. Toutefois, l’âge à l’immigration peut indiquer si les personnes nées à l’étranger sont arrivées au Canada alors qu’elles étaient enfants. Par conséquent, les personnes qui ont passé la majorité de leur enfance et de leur adolescence au Canada peuvent être plus susceptibles d’avoir des résultats semblables aux personnes dans la vingtaine nées au Canada. Les résultats d’une étude antérieure ont montré que les personnes ayant immigré à l’âge adulte sont moins susceptibles de vivre avec leurs parents que celles qui sont arrivées pendant l’enfanceNote 15.

Tableau 1
Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents et répartition selon diverses caractéristiques ethnoculturelles et socioéconomiques, 2011
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents et répartition selon diverses caractéristiques ethnoculturelles et socioéconomiques. Les données sont présentées selon Caractéristiques (titres de rangée) et Pourcentage vivant avec leurs parents, Répartition, Vivant avec leurs parents et Ne vivant pas avec leurs parents, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Caractéristiques Pourcentage vivant avec leurs parents Répartition
Vivant avec leurs parents Ne vivant pas avec leurs parents
pourcentage
Sexe Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Hommes 46,9 55,7 46,4
Femmes 37,7 44,3 53,6
Groupe d’âge Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
20 à 24 ans 59,7 70,8 35,0
25 à 29 ans 24,8 29,2 65,0
Province ou territoire Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Terre-Neuve-et-Labrador 44,7 1,4 1,3
Île-du-Prince-Édouard 43,0 0,4 0,4
Nouvelle-Écosse 38,2 2,3 2,7
Nouveau-Brunswick 37,2 1,7 2,1
Québec 37,9 20,3 24,3
Ontario 50,7 46,0 32,7
Manitoba 40,2 3,5 3,8
Saskatchewan 30,0 2,3 3,9
Alberta 31,0 9,2 15,0
Colombie-Britannique 41,2 12,7 13,3
Yukon 33,6 0,1 0,1
Territoires du Nord-Ouest 34,8 0,1 0,2
Nunavut 38,2 0,1 0,1
Indicateur de centre de population Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Région rurale 50,4 16,4 11,8
Petit centre de population 35,3 9,2 12,4
Centre de population moyen 33,0 6,8 10,2
Grand centre de population urbain 43,0 67,5 65,6
Certaines régions métropolitaines de recensement Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Montréal 40,4 11,2 12,1
Toronto 56,5 23,8 13,4
Calgary 34,1 3,5 4,9
Vancouver 47,0 8,4 7,0
Ailleurs au Canada 38,4 53,1 62,6
Statut d’immigrant Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Non-immigrants 42,2 80,1 80,4
Immigrants 49,7 19,6 14,5
Période d’immigration      
2006 à 2011 27,9 3,4 6,4
Avant 2006 59,4 16,2 8,1
Âge à l’immigration      
Moins de 15 ans 65,0 12,9 5,1
15 ans et plus 34,0 6,6 9,4
Résidents non permanents 4,4 0,3 5,1
Appartenance à une minorité visible Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Appartenant à une minorité visible 51,5 27,3 18,9
Sud-Asiatique 54,3 7,0 4,3
Chinois 53,2 6,1 3,9
Noir 47,4 3,7 3,0
Philippin 54,8 2,4 1,5
Latino-Américain 42,0 1,5 1,5
Arabe 43,8 1,5 1,4
Asiatique du Sud-Est 51,8 1,5 1,0
Asiatique occidental 56,7 1,2 0,7
Coréen 54,6 0,9 0,5
Japonais 39,8 0,2 0,3
Minorité visible, n.i.a.Note 1 57,5 0,5 0,3
Minorités visibles multiples 55,8 0,8 0,5
N’appartenant pas à une minorité visible 39,6 72,7 81,1
Langue maternelle Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Langue officielle seulement 40,8 76,8 81,9
Anglais 42,4 60,2 59,9
Français 35,7 16,5 21,7
Anglais et français 41,7 0,2 0,2
Langue non officielle 47,8 21,2 17,0
Italien 68,2 0,5 0,2
Portugais 45,0 0,5 0,5
Allemand 28,3 0,4 0,7
Espagnol 41,0 1,4 1,5
ChinoisNote 2 49,9 4,3 3,2
Pendjabi 46,3 1,6 1,3
Tagalog 48,6 1,2 1,0
Arabe 40,0 1,1 1,2
Grec 72,4 0,3 0,1
Polonais 54,1 0,6 0,4
Russe 49,1 0,7 0,5
Perse 57,1 1,0 0,6
Vietnamien 52,6 0,6 0,4
Hindi 43,4 0,3 0,3
Urdu 56,1 0,8 0,4
Autre 47,0 5,9 4,9
Langue officielle seulement et non officielle 55,8 2,0 1,1
Religion Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Religions chrétiennes 47,7 64,2 51,6
Anglicane 53,3 3,9 2,5
Baptiste 48,0 1,7 1,3
Catholique 47,9 38,9 31,0
Orthodoxe chrétienne 62,0 2,1 0,9
Luthérienne 48,6 1,1 0,9
Pentecôtiste 49,6 1,5 1,1
Presbytérienne 59,3 1,3 0,7
Église unie 59,0 5,1 2,6
Autres religions chrétiennes 37,4 8,5 10,5
Religions non chrétiennes 50,3 12,0 8,7
Bouddhiste 55,3 1,5 0,9
Hindoue 54,1 2,2 1,3
Juive 56,2 1,3 0,7
Musulmane 49,3 4,6 3,5
Sikhe 50,6 1,9 1,4
Autres religions 31,0 0,5 0,9
Aucune religion 30,5 23,8 39,7
A fréquenté l’écoleNote 3 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Oui 57,1 52,1 28,7
Non 33,0 47,9 71,3
Plus haut niveau de scolarité Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Niveau inférieur au diplôme d’études secondaires 38,1 9,6 11,4
Diplôme d’études secondaires 50,9 39,0 27,6
Études postsecondaires partielles 39,7 31,4 35,0
Diplôme universitaire 36,1 20,1 26,0
Situation d’activité Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Dans la population active 40,9 78,5 83,0
Occupé 39,2 66,7 75,8
En chômage 54,5 11,8 7,3
Inactif 48,2 21,5 17,0
Responsabilité des paiements du ménageNote 4 Note ...: n'ayant pas lieu de figurer 100,0 100,0
Aucune responsabilité 76,4 90,2 20,4
Certaines responsabilités 8,3 9,8 79,6

En fait, près des deux tiers (65 %) des jeunes adultes dans la vingtaine qui sont arrivés au Canada avant l’âge de 15 ans vivaient avec leurs parents (graphique 3). Cette proportion était plus faible pour ceux qui sont arrivés au pays à 15 ans ou après cet âge. Les jeunes adultes qui sont arrivés au Canada dans la vingtaine, et plus particulièrement la fin de la vingtaine (6 %), étaient proportionnellement moins susceptibles de vivre avec leurs parents, ce qui laisse supposer que ces personnes ont immigré comme adultes indépendants plutôt qu’avec leurs parents.

graphique 3 Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents, selon le statut d’immigrant, l’âge à l’immigration et le sexe, 2011

Tableau de données du graphique 3
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3 Hommes et Femmes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
  Hommes Femmes
pourcentage
Statut d’immigrant Non-immigrants 46,6 37,8
Immigrants 56,8 42,9
Âge à l’immigration Moins de 15 ans 69,5 60,2
15 à 19 ans 62,1 50,3
20 à 24 ans 35,7 20,1
25 à 29 ans 9,0 4,0

La prévalence de la corésidence avec les parents dépendait aussi du pays de naissance de l’immigrant. Les immigrants dans la vingtaine qui étaient nés à Hong KongNote 16 (73 %), en Corée du Sud (69 %) et à Taïwan (68 %) affichaient les proportions les plus élevées de corésidence avec les parents. Par contre, les jeunes adultes nés dans certains pays présentaient des proportions plus faibles de corésidence avec leurs parents (p. ex., la France, à 20 %; le Mexique et le Maroc, à 23 % dans chaque cas).

Même s’il y avait peu de différences entre les proportions de jeunes hommes et de jeunes femmes vivant avec leurs parents pour certains pays de naissance (comme la France, avec 23 % d’hommes et 17 % de femmes), la différence entre les sexes était plus importante pour d’autres pays. Par exemple, parmi les jeunes adultes nés en Algérie, 45 % vivaient avec leurs parents (65 % d’hommes et 32 % de femmes). De même, alors que 57 % des jeunes adultes nés au Pakistan vivaient avec leurs parents, la proportion était de 71 % pour les jeunes hommes et de 45 % pour les jeunes femmes. Comme il a été mentionné, il pourrait y avoir des attentes culturelles liées à la corésidence avec les parents qui influencent différemment des groupes particuliers de jeunes hommes et de jeunes femmes.

La corésidence avec les parents est plus courante pour certains jeunes de l’Asie

Le statut de minorité visible est l’une des caractéristiques ethnoculturelles associées à la prévalence de la corésidence des jeunes adultes avec leurs parentsNote 17. Au total, les jeunes adultes de 20 à 29 ans étaient plus susceptibles de vivre avec leurs parents en 2011 s’ils appartenaient à un groupe de minorité visible (52 %) que s’ils n’appartenaient pas à un tel groupe (40 %).

On a noté des différences à l’intérieur des groupes de minorité visible. De façon plus particulière, plus de la moitié des jeunes adultes dans la vingtaine de l’Asie occidentaleNote 18 (57 %), des Philippines (55 %), de la Corée (55 %), de l’Asie du SudNote 19 (54 %), de la Chine (53 %) et de l’Asie du Sud-EstNote 20 (52 %) vivaient avec leurs parents. En comparaison, les jeunes adultes de l’Amérique latine (42 %) et du Japon (40 %) vivaient avec leurs parents dans des proportions s’approchant davantage de la moyenne nationale. Ces différences sont le reflet des résultats selon le pays de naissance présentés plus tôt.

La différence entre les sexes pour la plupart des jeunes adultes appartenant à un groupe de minorité visible qui vivaient avec leurs parents était semblable à celle notée dans la population totale, la proportion de jeunes hommes qui habitaient avec leurs parents se situant environ à neuf points de pourcentage au-dessus de celle des jeunes femmes (47 % et 38 %, respectivement). Toutefois, certains groupes affichaient une plus grande différence entre les sexes dans leur proportion de jeunes hommes et de jeunes femmes habitant avec leurs parents (p. ex., chez les jeunes adultes japonais, la proportion était de 50 % pour les hommes et de 31 % pour les femmes; et chez les jeunes adultes philippins, la proportion était de 64 % pour les hommes et de 47 % pour les femmes) (graphique 4). Il se peut que des attentes culturelles ou des normes sociales influencent les membres de certains groupes de minorité visible et incitent les hommes, dans une plus large mesure que les femmes, à habiter avec leurs parents jusqu’à ce qu’ils puissent former un ménage indépendant ou, dans certains cas, jusqu’à ce qu’une conjointe ou une partenaire vienne vivre avec eux et leurs parentsNote 21.

graphique 4 Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents, selon l’appartenance à une minorité visible et le sexe, 2011

Tableau de données du graphique 4
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Appartenance à une minorité visible (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Appartenance à une minorité visible Femmes Hommes
pourcentage
N'appartient pas à une minorité visible 35,1 44,1
Latino-Américain 38,1 45,9
Arabe 39,8 47,5
Japonais 31,2 50,4
Noir 43,3 51,9
Chinois 49,7 56,7
Total des minorités visibles 46,4 56,7
Asiatique du Sud-Est 45,7 58,1
Coréen 51,1 58,2
Asiatique occidental 52,2 61,1
Sud-Asiatique 47,8 61,1
Philippin 46,6 64,0

La majorité des jeunes adultes dont la langue maternelle est l’italien vivent avec leurs parents

Parmi les proportions de jeunes adultes vivant avec leurs parents, on a noté des différences selon la langue maternelle. En 2011, 48 % des jeunes adultes dont la langue maternelle n’était pas une des deux langues officielles, soit l’anglais ou le français, vivaient avec leurs parents, comparativement à 41 % de ceux dont la langue maternelle était l’anglais, le français ou les deux. Près de 6 jeunes adultes sur 10 (56 %) qui déclaraient une des langues officielles comme langue maternelle, ainsi qu’une langue maternelle non officielle, vivaient avec leurs parents.

De façon plus particulière, les jeunes adultes ayant uniquement le grec ou l’italien comme langue maternelle non officielle — même s’ils représentent une faible proportion de jeunes adultes habitant avec leurs parents et de jeunes adultes vivant ailleurs — habitaient avec leurs parents dans des proportions plus élevées. Environ 7 jeunes adultes sur 10 de 20 à 29 ans qui avaient comme langue maternelle le grec (72 %) ou l’italien (68 %) vivaient avec leurs parents. La proportion était aussi relativement élevée chez les jeunes adultes dont la langue maternelle était le perse (57 %) ou l’urdu (56 %). Par contre, 28 % des jeunes adultes dont la langue maternelle était l’allemand vivaient avec leurs parents.

Les tendances se confirmaient, tant chez les jeunes hommes que chez les jeunes femmes, avec des proportions plus élevées chez les jeunes hommes pour chaque langue maternelle (graphique 5). Dans certains cas, la différence entre les sexes était plus faible. Par exemple, on notait une différence de trois points de pourcentage entre les hommes italiens et les femmes italiennes dans la vingtaine qui habitaient avec leurs parents (70 % et 67 %).

graphique 5 Proportion de la population de 20 à 29 ans vivant avec ses parents, selon la langue maternelle et le sexe, 2011

Tableau de données du graphique 5
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5. Les données sont présentées selon Langue maternelle (titres de rangée) et Femmes et Hommes, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Langue maternelle Femmes Hommes
pourcentage
Allemand 25,0 31,6
Français 30,4 40,9
Arabe 35,1 44,6
Espagnol 36,8 45,2
Anglais 38,3 46,4
Anglais et français 36,7 47,1
Hindi 39,4 47,4
Portugais 41,3 48,7
Autre 41,1 53,3
ChinoisNote 1 46,4 53,5
Pendjabi 36,8 56,6
Tagalog 41,0 58,4
Russe 40,2 58,9
Vietnamien 46,4 59,9
Perse 52,6 61,7
Polonais 46,9 62,2
Langue officielle et non officielle 49,9 62,3
Urdu 46,2 66,5
Italien 66,7 69,9
Grec 67,7 77,1

La différence entre les sexes était plus prononcée parmi ceux dont la langue maternelle était le pendjabi. Dans l’ensemble, 46 % des jeunes adultes dont la langue maternelle était le pendjabi vivaient avec leurs parents, ce qui est légèrement supérieur à la moyenne nationale; toutefois, ce ratio était plus élevé pour les jeunes hommes (57 %) que pour les jeunes femmes (37 %)Note 22. Comme il est indiqué précédemment, il peut y avoir des raisons culturelles qui incitent les jeunes hommes de certaines origines à demeurer dans leur famille plus longtemps que les jeunes femmesNote 23.

La corésidence avec les parents est plus répandue pour les jeunes adultes de religion orthodoxe chrétienne

L’appartenance religieuse, un autre indicateur de l’importance des attributs culturels, était aussi associée à la prévalence de la corésidence des jeunes adultes avec leurs parents. Comme les personnes qui assistent régulièrement à des services religieux sont plus susceptibles d’avoir des relations qui durent plus longtemps, affichent des niveaux moins élevés de stress et ont souvent une perspective différente par rapport aux valeurs familialesNote 24, on pourrait s’attendre à ce que les jeunes adultes déclarant une religion aient des modalités de vie différentes de ceux qui n’ont pas de religion.

En 2011, il y avait peu de différences globalement dans la proportion de jeunes adultes vivant avec leurs parents entre ceux qui appartenaient à une religion chrétienne (48 %) ou qui avaient une autre appartenance religieuse (50 %), même si les deux groupes étaient davantage représentés parmi les jeunes adultes habitant avec leurs parents comparativement aux autres jeunes adultes. Ainsi, parmi les jeunes adultes vivant avec leurs parents, 64 % déclaraient être chrétiens, comparativement à 52 % de ceux qui vivaient ailleurs. De plus, environ 12 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents déclaraient une religion non chrétienne, comparativement à 9 % de ceux qui avaient d’autres modalités de vie.

Parmi les religions chrétiennes, la proportion de jeunes adultes qui vivaient avec leurs parents était la plus élevée pour les orthodoxes chrétiens (62 %). Elle était aussi relativement élevée pour les jeunes adultes déclarant être de religion presbytérienne ou appartenant à l’Église Unie (59 % dans chaque cas).

Parmi les religions non chrétiennes, on a enregistré la plus forte proportion de jeunes adultes qui habitaient avec leurs parents chez les jeunes adultes de religion juive (56 %) en 2011. Une étude antérieure a déterminé que, parmi la population de 45 ans et plus, les personnes de religion juive étaient les moins susceptibles d’être des grands-parents corésidentsNote 25, ce qui laisse supposer la présence possible de normes culturelles accordant plus d’importance à la corésidence générationnelle pour la génération parents–enfants que pour la génération grands-parents–petits-enfants. Les proportions de personnes vivant avec leurs parents étaient aussi supérieures à la moyenne pour les personnes dans la vingtaine qui déclaraient une appartenance aux religions suivantes : bouddhiste (55 %), hindoue (54 %), sikhe (51 %) et musulmane (49 %).

Enfin, 30 % des jeunes adultes qui ne déclaraient pas de religion vivaient avec leurs parents, soit une proportion inférieure à celle pour toutes les religions déclarées. De plus, les jeunes adultes habitant avec leurs parents en 2011 étaient proportionnellement moins susceptibles de déclarer ne pas avoir d’appartenance religieuse (24 %) que ceux qui avaient d’autres modalités de vie (40 %).

Près de 6 jeunes adultes sur 10 à Toronto vivent avec leurs parents

Dans l’ensemble du Canada, on a noté des proportions plus élevées de jeunes adultes vivant avec leurs parents dans les provinces de l’Atlantique et dans le Sud de l’Ontario, et des proportions plus faibles dans les provinces des Prairies, le Sud-Est du Québec et les territoires (voir la carte)Note 26. Parmi les provinces et territoires, la proportion la plus élevée de jeunes adultes vivant avec leurs parents en 2011 a été enregistrée en Ontario (51 %), et les plus faibles, en Saskatchewan (30 %) et en Alberta (31 %).

Les proportions de jeunes adultes vivant avec leurs parents avaient tendance à être plus fortes dans les régions du pays où le coût de la vie est relativement élevé, et où les proportions d’immigrants sont élevées, raisons figurant parmi plusieurs possibles, comme la participation à un programme d’études postsecondaires. La proportion globale de jeunes adultes vivant avec leurs parents était plus élevée dans les régions rurales (50 %) que dans les grandes régions urbaines (43 %), même si ces résultats peuvent également varier à l’intérieur de ces catégoriesNote 27.

La plupart des RMRNote 28 comportant des proportions de jeunes adultes vivant avec leurs parents supérieures à la moyenne nationale (42 %) se trouvaient en Ontario, la proportion la plus forte étant enregistrée à Toronto (57 %)Note 29,Note 30. En fait, près du quart (24 %) de tous les jeunes adultes vivant avec leurs parents au Canada se trouvaient à Toronto en 2011, et 43 % vivaient dans les trois RMR les plus importantes, soit Toronto, Montréal et Vancouver. En comparaison, le tiers (33%) des adultes ayant d’autres modalités de vie vivaient dans les trois RMR les plus importantes (et 13 % vivaient à Toronto). Les proportions de jeunes adultes vivant avec leurs parents variaient dans les autres RMR populeuses, allant de 47 % à Vancouver, à 40 % à Montréal et à 34 % à Calgary. Cependant, les personnes vivant avec leurs parents ne partageaient pas nécessairement les mêmes caractéristiques d’une RMR à l’autre. Voir Examen plus approfondi des variations géographiques en matière de corésidence avec les parents pour obtenir de plus amples renseignements.

Lorsque des proportions plus élevées de jeunes adultes vivent avec leurs parents, cela signifie que des proportions plus faibles de jeunes adultes ont d’autres modalités de vie, comme vivre seul ou indépendamment en couple. Par exemple, à Calgary, des proportions presque comparables de jeunes adultes vivaient avec leurs parents (34 %) et vivaient indépendamment en couple (31 %). Par contre, alors que près de 6 jeunes adultes sur 10 (57 %) vivaient avec leurs parents à Toronto, environ 2 sur 10 (19 %) vivaient indépendamment en couple.

Des proportions plus élevées de jeunes adultes fréquentant l’école vivent avec leurs parents

Afin d’obtenir un bon emploi, il peut être de plus en plus important d’avoir un niveau de scolarité élevé. Il se peut que les parents s’attendent à aider financièrement leurs enfants adultes qui habitent avec eux en ce qui a trait aux coûts des études postsecondaires. Près de 6 jeunes adultes sur 10 (57 %) dans la vingtaine qui fréquentaient l’école de septembre 2010 à mai 2011 vivaient avec leurs parents, comparativement à 33 % de ceux qui ne fréquentaient pas l’école durant cette périodeNote 31.

Le fait que les jeunes adultes qui fréquentent l’école soient plus susceptibles de vivre avec leurs parents se reflète aussi dans les résultats selon le niveau de scolarité le plus élevé. On a observé la proportion la plus forte de jeunes adultes vivant avec leurs parents (51 %) parmi ceux dont le niveau de scolarité le plus élevé était un diplôme d’études secondaires ou l’équivalent, ce qui laisse supposer que nombre d’entre eux sont plus jeunes et poursuivent peut-être des études postsecondaires. La proportion la plus faible a été enregistrée parmi ceux qui avaient déjà terminé leurs études universitaires (36 %), et elle était similaire à la proportion de ceux ayant des études postsecondaires partielles (40 %) ou un niveau de scolarité inférieur au diplôme d’études secondaires (38 %).

L’incertitude du marché du travail et la nécessité de poursuivre des études plus poussées peuvent également faire en sorte qu’un plus grand nombre de jeunes adultes demeurent à la maison ou y reviennent jusqu’à ce qu’ils trouvent un emploi qui couvre les dépenses liées à la vie indépendante. Cela dit, 39 % des jeunes adultes qui avaient un emploi vivaient avec leurs parents en 2011. Cette proportion était encore plus élevée parmi les chômeurs (54 %), ce qui laisse supposer que les parents continuent d’être une source de soutien émotionnel, financier et autre pendant que les jeunes adultes sont à la recherche d’un emploi convenable.

En outre, 30 % des jeunes adultes de 20 à 29 ans qui travaillaient à temps plein toute l’année vivaient avec leurs parents en 2011, comparativement à 20 % en 1981Note 32. Des changements dans la proportion de jeunes adultes qui travaillaient à temps plein toute l’année selon le statut d’immigrant peuvent aussi être observés au fil du temps, ce qui pourrait rendre compte de l’évolution des tendances liées aux modalités de vie et à la diversité ethnoculturelle. En 1981, on a noté peu de différences entre les immigrants et les non-immigrants dans la proportion de personnes travaillant à temps plein toute l’année qui vivaient avec leurs parents. En 2011, toutefois, la proportion de jeunes adultes travaillant à temps plein toute l’année qui vivaient avec leurs parents avait augmenté pour passer à 30 %, et l’écart entre les immigrants (41 %) et les non-immigrants (29 %) s’était élargi, ce qui laisse croire qu’il pourrait y avoir des raisons autres que les avantages financiers pour justifier la corésidence.

La situation économique des jeunes adultes peut aussi se refléter dans les tendances de prise en charge de certaines responsabilités financières pour le ménageNote 33. Plus de trois quarts (76 %) des jeunes adultes n’ayant pas de responsabilités liées aux paiements du ménage vivaient avec leurs parents, la proportion étant plus forte pour ceux au début de la vingtaine (85 %) que pour ceux à la fin de la vingtaine (60 %). Parmi les jeunes adultes ayant certaines responsabilités financières, 8 % vivaient avec leurs parents.

On peut obtenir une autre perspective des caractéristiques des jeunes adultes vivant avec leurs parents en observant les activités d’études et de travail de ces personnes. Par exemple, en 2011, 52 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents fréquentaient l’école, comparativement à 29 % des jeunes adultes ayant d’autres modalités de vie (graphique 6). Ces résultats appuient l’idée selon laquelle de nombreux jeunes adultes choisissent d’habiter avec leurs parents pour la durée de leurs études.

graphique 6 Activités professionnelles, scolaires et financières de la population de 20 à 29 ans selon le mode de vie (vivant avec ses parents ou non), 2011

Tableau de données du graphique 6
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Activité (titres de rangée) et Vivant avec leurs parents et Ne vivant pas avec leurs parents, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Activité Vivant avec leurs parents Ne vivant pas avec leurs parents
pourcentage
Fréquentaient l’écoleNote 1 52,1 28,7
Aucune responsabilité financièreNote 2 90,2 20,4
Occupaient un emploi 66,7 75,8
Ont travaillé toute l’année à temps pleinNote 3 24,4 41,8

Parallèlement, près du quart (24 %) des jeunes adultes vivant avec leurs parents en 2011 travaillaient à temps plein toute l’année en 2010 (comparativement à 42 % de ceux qui ne vivaient pas avec leurs parents), et environ deux tiers (67 %) travaillaient pendant la semaine de référence de l’enquêteNote 34. Étant donné que 90 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents n’avaient pas de responsabilités financières liées aux paiements du ménage en 2011 (comparativement à 20 % des autres jeunes adultes), il existe donc des avantages économiques à la corésidence avec les parents pour les jeunes adultesNote 35.

Conclusion

La proportion de jeunes adultes de 20 à 29 ans vivant avec leurs parents suit une trajectoire globale à la hausse depuis plusieurs décennies. Même si la corésidence des parents et des enfants adultes est souvent perçue comme plus avantageuse pour ces derniers, un soutien financier, émotionnel ou pratique peut aussi être échangé entre les générations.

La présente étude a permis de constater que la prévalence de la corésidence des jeunes adultes de 20 à 29 ans avec leurs parents variait selon leurs caractéristiques ethnoculturelles, socioéconomiques et géographiques. Plus précisément, les jeunes adultes étaient plus susceptibles de vivre avec leurs parents s’ils appartenaient à un groupe de minorité visible, ce que l’on a observé en particulier chez les Asiatiques occidentaux, les Philippins, les Coréens ou les Sud-Asiatiques. Le fait d’être un jeune adulte vivant avec ses parents était plus courant parmi ceux ayant une religion orthodoxe chrétienne, et parmi les immigrants qui sont arrivés au Canada avant l’âge de 15 ans. On comptait aussi des proportions plus élevées de jeunes adultes dont la langue maternelle était une langue non officielle, particulièrement le grec et l’italien, qui vivaient avec leurs parents. Ces résultats laissent supposer que les normes et pratiques culturelles peuvent être à l’origine des résultats pour certains groupes ethnoculturels.

La grande majorité des jeunes adultes vivant avec leurs parents n’avaient pas de responsabilités financières, mais près du quart d’entre eux travaillaient à temps plein toute l’année. Les jeunes adultes vivant avec leurs parents étaient plus susceptibles de fréquenter l’école que les autres jeunes adultes et moins susceptibles de travailler. La prévalence de la corésidence des jeunes adultes avec leurs parents variait aussi selon la région, des proportions plus élevées étant enregistrées dans les régions rurales qu’ailleurs, même s’il y avait des différences entre les RMR les plus populeuses.

Au Canada aujourd’hui, la transition à l’âge adulte peut généralement être considérée comme plus fluide et, dans certains cas (p. ex., quitter le domicile familial) réversible. Toutefois, il se peut que certains parents soient mieux placés que d’autres pour fournir de l’aide à leurs enfants adultes. Par ailleurs, étant donné que la situation de la population canadienne continue de changer, cela pourrait influencer d’autres modalités de vie intergénérationnelles et multigénérationnelles.

Anne Milan est chef de la section de l’analyse courante du marché du travail de la Division de la statistique du travail de Statistique Canada.

Début de l’encadré

Sources de données, méthodes et définitions

Sources de données

La présente étude utilise des données de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM) de 2011 pour la population des jeunes adultes de 20 à 29 ans. Un jeune adulte vivant avec ses parents est défini comme le fils ou la fille, âgé de 20 à 29 ans, de la personne de référence de la famille économique. Cela exclut une faible proportion (moins de 1 %) de personnes de 20 à 29 ans vivant avec des parents qui ne sont pas la personne de référence de la famille économique. Pour plus de renseignements sur le statut de la famille économique, voir le Dictionnaire de l’Enquête nationale auprès des ménages de 2011. Dans le cadre de l’ENM de 2011, on a dénombré 4,3 millions de jeunes adultes de 20 à 29 ans, dont 1,8 million vivaient dans le même domicile que leurs parents.

Début de l’encadré

Examen plus approfondi des variations géographiques en matière de corésidence avec les parents

Certaines différences selon les caractéristiques ethnoculturelles et socioéconomiques qui ont été déterminées au niveau national étaient encore plus prononcées pour certaines régions géographiques.

Dans les régions rurales, de faibles proportions (un peu plus de 2 %) de jeunes adultes vivant avec leurs parents et de jeunes adultes ayant d’autres modalités de vie appartenaient à un groupe de minorité visible. Par contre, dans les grands centres urbains, 38 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents appartenaient à un groupe de minorité visible, tout comme 27 % des jeunes adultes ne vivant pas avec leurs parents.

On a noté des différences, même dans les RMR les plus populeuses. À Vancouver, par exemple, 59 % des jeunes adultes vivant avec leurs parents appartenaient à un groupe de minorité visible, comparativement à 40 % des autres jeunes adultes. Par contre, à Montréal, la proportion était plus faible globalement, et on notait peu de différences dans les proportions appartenant à un groupe de minorité visible entre les jeunes adultes vivant avec leurs parents (26 %) et les autres jeunes adultes (23 %) (graphique 7).

graphique 7 Répartition de la population de 20 à 29 ans selon l'appartenance à une minorité visible, selon le mode de vie (vivant avec ses parents ou non), Canada et certaines régions métropolitaines de recensement, 2011

Tableau de données du graphique 7
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Canada et certaines régions métropolitaines de recensement (titres de rangée) et Appartenant à une minorité visible et N’appartenant pas à une minorité visible, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Canada et certaines régions métropolitaines de recensement Appartenant à une minorité visible N’appartenant pas à une minorité visible
pourcentage
Canada Avec leurs parents 27,3 72,7
Sans leurs parents 18,9 81,1
Montréal Avec leurs parents 26,0 74,0
Sans leurs parents 22,5 77,5
Toronto Avec leurs parents 52,4 47,6
Sans leurs parents 48,3 51,7
Vancouver Avec leurs parents 59,3 40,7
Sans leurs parents 40,1 59,9
Calgary Avec leurs parents 34,7 65,3
Sans leurs parents 22,6 77,4

Dans chacune des quatre RMR les plus populeuses, des proportions plus faibles de jeunes adultes vivant avec leurs parents déclaraient ne pas avoir d’appartenance religieuse, et des proportions plus élevées déclaraient une religion chrétienne ou non chrétienne, comparativement aux jeunes adultes ayant d’autres modalités de vie. La proportion la plus élevée de jeunes adultes vivant avec leurs parents qui déclaraient une religion chrétienne se trouvait à Montréal (75 %), alors que la proportion la plus faible se trouvait à Vancouver (37 %). La proportion la plus élevée de jeunes adultes partageant un logement avec leurs parents ayant une religion non chrétienne se trouvait à Toronto (24 %), soit le double de la proportion dans l’ensemble du Canada (12 %).

À Toronto, 69 % des jeunes adultes qui fréquentaient l’école vivaient avec leurs parents, comparativement à 58 % à Vancouver, 52 % à Montréal et 52 % à Calgary.


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