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Projet pilote de l'Enquête sur la population active auprès de la nation des Siksika : Expérience de collecte et résultats

Projet pilote de l'Enquête sur la population active auprès de la nation des Siksika : Expérience de collecte et résultats

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1. Contexte

La nation des Siksika est membre de la Confédération des Blackfoot et est signataire du traité 7 en Alberta. La communauté, qui est située à 100 km au sud de Calgary, occupe un territoire d’une superficie de 178 000 acres. Selon le Recensement de 2006, la nation des Siksika compte 2 767 habitants et 851 ménages.

En décembre 2007, la nation des Siksika a élaboré un plan d’activités et d’opérations. L’objectif de ce plan était d’« améliorer l’autosuffisance et la qualité de vie des membres de la nation »Note1. L’une des premières initiatives a été d’élaborer et de mettre en œuvre la Stratégie de développement des ressources humaines de la nation des Siksika. Connaître les tendances démographiques et de la population active de la nation des Siksika était la première étape clé de la mise en œuvre de la stratégie.

De concert avec William Wong, expert‑conseil, le chef et le Conseil de la nation des Siksika ont communiqué avec Statistique Canada, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) et le ministère de l’Emploi et de l’Immigration du gouvernement de l’Alberta, en vue de proposer un partenariat pour produire des estimations de données fiables et actuelles sur le marché du travail, afin d’appuyer la mise en œuvre de la Stratégie de développement des ressources humaines.

L’Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada a été recommandée comme la meilleure option pour produire les principaux indicateurs d’emploi pour cette communauté. L’EPA est une enquête-ménages qui est menée tous les mois par Statistique Canada. Elle a comme objectif principal de produire des données descriptives et explicatives sur trois groupes de la population en âge de travailler : les actifs, les chômeurs et les inactifs. Ces groupes peuvent être analysés selon plusieurs variables sociodémographiques, y compris l’âge, le sexe et le niveau de scolarité.

La collecte des données de l’EPA dans la nation des Siksika devait se dérouler sur une période de deux ans : de janvier 2010 à décembre 2011. L’enquête pilote a été intégrée dans l’infrastructure existante de traitement et de diffusion de l’EPA avec le but de réduire les coûts, tout en veillant à ce que les données soient actuelles. Le questionnaire existant de l’EPA a aussi été utilisé, sans modification. Dans le cadre de l’EPA, on n’a jamais échantillonné de ménages dans les réserves au Canada, ce qui fait que cette enquête pilote donne l’occasion d’étayer  les processus de collecte de données de Statistique Canada pour les enquêtes dans les réserves. Toutefois, depuis 2003, dans le cadre de l’EPA, on demande aux personnes vivant à l’extérieur des réserves en Alberta de s’identifier comme Indien d’Amérique du Nord, Métis ou Inuit. Plusieurs rapports d’analyse de la situation de l’emploi chez les Autochtones vivant à l’extérieur des réserves ont été produits à partir de ces donnéesNote2.

Le présent rapport comprend deux sections principales : la première décrit l’expérience de collecte de l’EPA par Statistique Canada dans la nation des Siksika. Il y est question des activités de collecte, y compris les taux de réponse, les activités de dotation et de listage, les coûts de la collecte ainsi que certains des défis qui se sont posés.

La deuxième section donne un aperçu de l’emploi dans la nation des Siksika. Les résultats, qui comprennent les taux d’activité, d’emploi et de chômage, sont présentés pour la population en âge de travailler. L’analyse subséquente est axée sur des groupes démographiques plus spécifiques au sein de la population, et explore l’effet de la scolarité sur les principaux taux du marché du travail. Les résultats concernant la nation des Siksika sont comparés à ceux des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves en Alberta ainsi qu’à ceux de la population non autochtone de l’Alberta.

2. Plan d’échantillonnage

Le plan d’échantillonnage de l’EPA pilote de la nation des Siksika était le même que celui utilisé par l’EPA au Yukon, dans les Territoires du Nord‑Ouest et au Nunavut. Il est basé sur un panel rotatif mais comporte des intervalles différents de ceux de l’EPA provinciale, où les répondants sont interviewés tous les mois pendant six mois consécutifs.

Comme pour le plan du Nord, les participants à l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika ont été interviewés huit fois, une fois tous les trois mois sur une période de deux ans, entre janvier 2010 et décembre 2011. Par exemple, si un ménage a été sélectionné pour la première fois au  mois de janvier 2010, ses membres ont été interviewés à nouveau tous les trois mois (avril, juillet et octobre 2010, janvier, avril, juillet et octobre 2011). Chaque trimestre, un huitième des ménages échantillonnés a été interviewé pour la première fois.

L’échantillon tiré de la nation des Siksika comprenait 80 logements chaque mois. Les résidents de ces 80 logements de l’échantillon de l’EPA ont servi de base pour la production d’estimations qui reflètent l’expérience du marché du travail de tous les résidents en âge de travailler vivant dans la nation des Siksika. Étant donné la taille relativement petite de la région couverte, pour obtenir un échantillon représentatif de la population cible, on additionne les échantillons de trois mois consécutifs. C’est pourquoi les estimations de l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika sont disponibles sous forme de moyennes mobiles de trois mois.

3. Listage

La nation des Siksika compte 14 secteurs de dénombrement (SD). L’échantillon initial qui a été sélectionné pour la nation des Siksika était basé sur une liste de logements fournie par le bureau de la bande de la nation des Siksika. Pour veiller à ce que l’échantillon tiré représente de façon exacte la population de la nation des Siksika vivant dans la communauté, une deuxième activité de listage indépendante a été menée par Statistique Canada. La plupart du temps, le nombre de logements dans chaque secteur de dénombrement figurant sur les deux listes était comparable. Au total, il y avait une différence de 43 logements entre les deux listes.

La différence la plus importante entre les listes touchait le secteur de dénombrement 511, qui comprend un centre de villégiature et un terrain de golf. La liste de la bande n’incluait pas les logements du centre de villégiature, alors que l’activité de listage indépendante de Statistique Canada le faisait. Après discussion (et certaines activités de collecte), il a été déterminé que le centre de villégiature et le terrain de golf devraient être supprimés de l’échantillon car les ménages y vivant n’y avaient pas leur résidence principale et que les membres de ces ménages avaient des caractéristiques clairement différentes des autres résidents de la nation des Siksika.

4. Expérience de collecteNote3

Statistique Canada entretient des relations avec la nation des Siksika depuis 2005, et ce, dans le cadre du Programme de formation en statistique pour Autochtones et de l’Initiative des données relatives aux Autochtones. Depuis ce temps, les employés de Statistique Canada ont donné un certain nombre de cours sur l’analyse statistique, ainsi que sur la façon d’extraire de l’information des données administratives, et sur le processus d’enquête intégral. En outre, deux initiatives locales ont été lancées par suite de la formation visant à établir une capacité de collecte pour l’EPA : un groupe de discussion sur la stratégie de santé et de bien-être et l’Enquête sur la langue siksika. Dans le contexte de l’EPA pilote, le conseiller du Programme de liaison avec les Autochtones pour l’Alberta a joué le rôle de coordonnateur des communications pour Statistique Canada et la nation des Siksika, tout au long du processus d’enquête.

Concernant la promotion de l’Enquête sur la population active dans la nation des Siksika, une stratégie de communication a été élaborée de concert avec le chef et le Conseil de la nation des Siksika. Cette stratégie comprenait des annonces dans le journal local, AITSINIKI, au début de l’exercice de collecte et à mi‑parcours. Une brochure a aussi été distribuée aux résidents de la nation des Siksika. Cette brochure a été utile car elle décrivait l’objectif de l’enquête et le type de données recueillies; elle   contenait aussi des assurances de confidentialité et expliquait les avantages de disposer de données pertinentes et actuelles sur le marché du travail dans la communauté.

Toutes les interviews de l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika, c’est‑à‑dire l’interview initiale ou première interview, de même que les interviews de suivi subséquentes, ont été menées au moyen de la méthode de l’interview sur place assistée par ordinateur (IPAO). À titre de comparaison, pour l’EPA provinciale, environ sept interviews sur dix dans l’Ouest du Canada, en moyenne, sont effectuées au moyen d’interviews téléphoniques assistées par ordinateur (ITAO). Dans l’EPA des territoires, la première interview est généralement effectuée sur place (IPAO) et la plupart des interviews subséquentes, par téléphone (ITAO).

Étant donné le soutien accordé à l’EPA pilote par le chef et le Conseil de la nation des Siksika, ainsi que la nature obligatoire de l’EPA, les taux de réponse de la nation des Siksika étaient assez comparables à ceux de l’EPA provinciale pour la plupart des mois de l’enquête pilote. Les taux de réponse mensuels pour l’enquête pilote figurent dans le tableau ci‑après :

Tableau 1
Taux de réponse, projet pilote de l'Enquête sur la population active auprès de la nation des Siksika
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de taux de réponse. Les données sont présentées selon mois (titres de rangée) et 2010 et 2011, calculées selon taux de réponse (%) unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Mois 2010 2011
taux de réponse (%)
Janvier 91,8 82,4
Février 84,8 89,5
Mars 91,8 94,1
Avril 95,9 93,0
Mai 87,9 84,9
Juin 91,3 92,4
Juillet 93,3 83,8
Août 87,3 86,5
Septembre 90,0 91,4
Octobre 90,7 92,0
Novembre 97,2 89,2
Décembre 94,2 87,8

Si les taux de réponse pour l’EPA pilote, en moyenne, étaient très bons sur la période de deux ans, les intervieweurs, ainsi que le bureau régional de Statistique Canada, ont indiqué que la collecte dans la nation des Siksika s’est révélée plus difficile que ce que l’on avait prévu au départ. Par conséquent, les intervieweurs ont eu besoin de plus de temps pour la collecte afin d’obtenir les taux de réponse visés, ce qui a eu des répercussions sur les coûts. En moyenne, les coûts de la collecte par interview dans la nation des Siksika étaient environ trois fois plus élevés que ceux dans la région de Calgary. Toutefois, ces coûts étaient comparables aux coûts de la collecte dans les régions éloignées à l’extérieur des réserves du Nord de l’Alberta.

Les deux sections qui suivent décrivent certains des défis auxquels on a fait face lors de la collecte de l’EPA dans la nation des Siksika.

4.1 Dotation

Comme convenu avec le chef et le Conseil de la nation des Siksika, le plan de dotation prévu consistait à avoir au moins trois intervieweurs dans la réserve pour l’enquête pilote, et à utiliser les intervieweurs de Statistique Canada uniquement lorsque des intervieweurs de la nation des Siksika ne pouvaient être trouvés. Afin de recruter des intervieweurs potentiels, Statistique Canada a mis des annonces à de nombreux endroits à l’intérieur et à l’extérieur de la réserve, y compris dans le bureau de la bande, au centre des rencontres communautaires et partout où il y avait des tableaux d’affichage (magasins d’alimentation, bureau de poste, etc.). D’autres annonces ont été affichées  dans les collectivités avoisinantes lorsqu’il a fallu trouver du personnel à l’extérieur de la réserve. Des annonces de recrutement ont également été affichées sur le site internet “jobs.ca”. Les intervieweurs ont  aussi eu recours à la technique du bouche à oreille pour le recrutement.

En dépit de ces efforts, on a eu peu de succès à recruter des personnes vivant dans la nation des Siksika. Le bureau de la bande et son chef ont fortement soutenu les efforts de recrutement de Statistique Canada, mais le très faible nombre de personnes qui ont postulé et la difficulté de garder ceux qui ont été recrutés ont posé des problèmes. Au cours de l’essai pilote de deux ans, six intervieweurs ont été recrutés dans la réserve, mais aucun d’eux  n’est resté jusqu’ à la fin de cette période.

La dotation était un défi constant durant l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika. Finalement, des modifications ont dû être apportées aux plans de dotation originaux, et des intervieweurs de Statistique Canada de l’extérieur de la communauté ont été envoyés dans la nation des Siksika pour mener les interviews. Ce changement a représenté des augmentations imprévues de l’ensemble des coûts de collecte.

4.2 Interviews

En général, les interviews dans la nation des Siksika ont pris plus de temps que prévu. Par exemple, environ 10 à 15 cas ont été complétés dans la nation des Siksika durant chaque période de collecte de l’EPA. En comparaison, environ 40 à 60 cas par période de collecte sont complétés à l’extérieur des réserves. Par conséquent, les coûts de collecte étaient plus élevés que ce qui était prévu dans le budget. Certains des défis liés à la tenue d’interviews sur la période de deux ans avaient trait au transport dans la réserve, à la mobilité des répondants et aux interviews par personne interposée.

Transport dans la réserve

La distance entre les logements de la nation des Siksika, les conditions climatiques et les conditions routières ont toutes présenté des défis pour la collecte des 80 cas sélectionnés chaque mois dans les délais prévus pour le mois. Par exemple, le transport du côté est au côté ouest de la communauté sur des routes pavées prenait environ 40 minutes, était un peu plus long sur les routes de gravier, et plus long encore les mois d’hiver. À l’hiver, les intervieweurs ont loué des VUS pour une meilleure stabilité routière; toutefois, dans quelques cas, certains logements étaient inaccessibles. Les routes inondées ont aussi posé un problème pour la collecte en mars 2010, rendant difficile la tâche de joindre certains répondants.

Parmi les défis imprévus pour les intervieweurs vivant à l’extérieur de la communauté figurait le fait que, pour travailler dans la nation des Siksika, Statistique Canada a dû obtenir des permis de travail identifiant l’employé et le véhicule, ainsi que la plaque d’immatriculation. Le coût de ce permis était de 150 $ par employé pour trois mois; le permis devait être obtenu avant la semaine de l’EPA et devait être conservé par l’intervieweur en tout temps. Si l’intervieweur utilisait un véhicule différent (ce qui se produit souvent dans le cas des voitures de location), il devait se rendre au bureau pour réviser l’information. Si un nouvel intervieweur était envoyé sur place, un nouveau permis de travail était nécessaire (le permis n’était pas transférable).

Difficulté à joindre les répondants/mobilité des répondants

Parmi les autres défis mentionnés par les intervieweurs figurait la difficulté à trouver les répondants à la maison. Les intervieweurs de la communauté et de l’extérieur ont indiqué qu’il était difficile de prévoir quand un répondant serait à la maison, ce qui compliquait la tâche de visiter tous les lieux de collecte en une journée. Les tentatives de rendez‑vous avec les répondants étaient souvent infructueuses, ce qui a signifié plusieurs tentatives pour communiquer avec les répondants.

D’autres circonstances  imprévues sont survenus lorsqu’il y avait des funérailles, un décès ou une activité culturelle pendant la semaine de référence. Étant donné que la plupart des intervieweurs vivaient à l’extérieur de la communauté, ils n’étaient pas au courant des traditions ou des événements culturels pouvant coïncider avec la collecte. Cela a souvent compliqué la tâche de joindre les répondants dans certains des logements sélectionnés, tâche qui a été impossible dans certains cas.

En raison de la grande mobilité des résidents de la nation des Siksika, il était parfois difficile pour les intervieweurs de trouver les occupants du logement sélectionné. Les rapports de la collecte sur le terrain ont aussi indiqué que certains résidents de la nation des Siksika vivent dans la réserve pendant les mois d’été, mais travaillent à l’extérieur de la réserve (souvent à Calgary) pendant les autres mois de l’année. Cela a rendu difficile pour les intervieweurs de trouver les répondants des logements sélectionnés, même s’ils avaient indiqué précédemment que leur résidence dans la nation des Siksika était leur résidence principale. Il y avait aussi une réticence généralisée à répondre aux questions au nom des autres, comme le montre l’explication ci-dessous.

Réponse par personne interposée

La réponse par personne interposée, c’est‑à‑dire une autre personne du ménage qui répond au nom du répondant, s’est aussi révélée difficile dans certains cas, parce que les parents ne pouvaient pas ou ne voulaient pas fournir de renseignements concernant leurs enfants adultes ou d’autres parents adultes du ménage. Certains répondants étaient réticents à répondre à l’enquête lorsque l’intervieweur était un membre de la communauté. Par ailleurs, d’autres répondants étaient réticents à fournir des réponses à des intervieweurs qui n’étaient pas membres de la communauté. Cette réticence à répondre pour les autres a été plus souvent notée par les intervieweurs vivant à l’extérieur de la communauté.

5. Résultats sur le marché du travail, 2011

La présente section contient les résultats de l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika, à partir d’une moyenne des données recueillies tout au long de 2011. Les données ont aussi été recueillies tout au long de 2010, mais nombre des résultats sont similaires à ceux de 2011. Les données de 2010 sont disponibles sur demande.

Les données sont présentées pour la population de la nation des Siksika âgée de 15 ans et plus, ainsi que pour divers groupes d’âge, selon le sexe et le niveau de scolarité.

5.1 Population en âge de travailler, 15 ans et plus

Le taux d’activité donne un aperçu général du degré de participation d’une population au marché du travail. Il s’agit de la proportion de la population qui participe activement au marché du travail, parce qu’elle travaille ou parce qu’elle est à la recherche d’un emploi. De façon générale, de nombreux facteurs peuvent influer sur ce taux, comme la situation du marché du travail local, la structure d’âge de la population (nombre de retraités, nombre d’étudiants, nombre de parents avec de jeunes enfants, etc.) ainsi que les décisions prises concernant le travail ou la recherche de travail à l’extérieur de la maison.

En 2011, le taux d’activité de la nation des Siksika était plus faible, à 50,8 %, que celui des Premières nations vivant à l’extérieur des réserves et de la population non autochtone en Alberta, dont les taux d’activité étaient de 67,7 % et 73,9 %, respectivement (Graphique 1).

Graphique 1 Taux d'activit� en Alberta, moyenne annuelle de 2011, population �g�e de 15 ans et plus

Description du graphique 1

Le taux d’emploi représente la proportion de la population qui est occupée. En 2011, le taux d’emploi dans la nation des Siksika était de 37,3 %. À titre de comparaison, il était de 60,2 % chez les Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves en Alberta et de 70,0 % chez les non‑Autochtones de l’Alberta (Graphique 2).

Graphique 2 Taux d'emploi en Alberta, moyenne annuelle de 2011, population �g�e de 15 ans et plus

Description du graphique 2

Le taux de chômageNote4 de la nation des Siksika, à 26,6 %, était plus élevé que celui des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves en Alberta, qui était de 11,1 %. Le taux de chômage des Albertains non autochtones était beaucoup plus faible, à 5,3 % en 2011. Ces écarts peuvent être liés à des différences dans le niveau de scolarité (voir ci‑après) ainsi qu’aux possibilités d’emploi sur le marché du travail de la communauté (Graphique 3).

Le taux de chômage représente la proportion de la population active à la recherche de travail au cours de la semaine de référence de l’enquête. Il ne révèle pas toujours l’ensemble de la situation du chômage parce qu’il laisse de côté les travailleurs découragés qui ont cessé de chercher du travail, même s’ils souhaitent obtenir un emploi. Il est important d’examiner le taux de chômage en parallèle avec d’autres taux clés relatifs au marché du travail.

Graphique 3 Taux de ch�mage en Alberta, moyenne annuelle de 2011, population �g�e de 15 ans et plus

Description du graphique 3

5.2 Les travailleurs du principal groupe d’âge actif

La population de 25 à 54 ans est appelée « principal groupe d’âge actif ». Les personnes de ce groupe d’âge sont les plus susceptibles d’être actives sur le marché du travail parce qu’elles ont généralement terminé leurs études et n’ont pas atteint l’âge auquel de nombreuses personnes décident de prendre leur retraite. Ce groupe d’âge a tendance à avoir le plus haut taux d’activité sur le marché du travail ainsi que la plus forte proportion d’emploi.

Dans le cas de la nation des Siksika, le taux d’emploi des hommes du principal groupe d’âge actif (52,1 %) était plus faible que le taux d’emploi des hommes des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves (76,5 %) et des hommes non autochtones (89,8 %) du même groupe d’âge en Alberta.

Dans le cas des femmes du principal groupe d’âge actif de la nation des Siksika, le taux d’emploi était de 47,2 %, comparativement à 62,6 % pour leurs homologues des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves. Le taux d’emploi des femmes non autochtones du principal groupe d’âge était beaucoup plus élevé, à 78,6 % (Graphique 4).

Graphique 4 Taux d'emploi en Alberta, moyenne annuelle de 2011, hommes et femmes de 25 � 54 ans

Description du graphique 4

5.3 Les jeunes

Les jeunes de 15 à 24 ans sont habituellement moins susceptibles d’être occupés que les adultes de 25 ans et plus. Cela s’explique, entre autres, par le fait que les personnes appartenant à ce groupe d’âge ont beaucoup plus tendance à fréquenter l’école.

Malgré des taux de fréquentation scolaire similaires, les jeunes de la nation des Siksika présentent un taux d’emploi beaucoup plus faible que les jeunes des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et les jeunes non autochtones vivant en Alberta. En 2011, le taux d’emploi des jeunes de la nation des Siksika était de 17,1 % (les taux par sexe ne sont pas statistiquement différents), soit le tiers de celui des jeunes des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves (51,9 %) et le quart du taux d’emploi des jeunes non autochtones vivant en Alberta (63,5 %) (Graphique 5).

Graphique 5 Taux d'emploi en Alberta, moyenne annuelle de 2011, jeunes �g�s de 15 � 24 ans

Description du graphique 5

5.4 Personnes âgées de 55 ans et plus

Le groupe des 55 ans et plus est un groupe aux caractéristiques diverses du point de vue du marché du travail. Les personnes appartenant à ce groupe d’âge sont plus susceptibles de quitter la population active pour prendre leur retraite, mais d’autres peuvent continuer à travailler ou à chercher du travail pour des raisons financières ou parce qu’elles souhaitent continuer de travailler.

En 2011, 34,3 % des personnes de 55 ans et plus vivant dans la nation des Siksika étaient occupées, comparativement à 41,3 % de la population des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et à 44,1 % des Albertains non autochtones du même groupe d’âge (Graphique 6).

Graphique 6 Taux d'emploi en Alberta, moyenne annuelle de 2011, population �g�e de 55 ans et plus

Description du graphique 6

5.5 Scolarité

Le niveau de scolarité a tendance à avoir un effet sur les résultats sur le marché du travail. C’est pourquoi il est important d’avoir un aperçu général du niveau de scolarité et de la fréquentation scolaire des membres de la nation des Siksika, ainsi que des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et des non‑Autochtones de l’Alberta, avant de faire des comparaisons directes de leurs résultats sur le marché du travail. L’analyse comprise dans la présente section est axée sur les personnes de 25 ans et plus, étant donné que ces personnes sont plus susceptibles d’avoir terminé leur scolarité que celles âgées de 15 à 24 ans.

En 2011, plus des deux tiers (69 %) des personnes de 25 ans et plus vivant dans la nation des Siksika avaient au moins un diplôme d’études secondaires, comparativement à environ trois-quarts (76 %) des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves en Alberta et à 86 % des non‑Autochtones de la province (Graphique 7). Ces pourcentages sont proches de ceux  provenant de l’Enquête nationale auprès des ménages (ENM). Cependant la proportion de personnes  ayant au moins un diplôme d’études secondaires était plus élevée  chez les membres de la nation des Siksika que dans  l’ensemble des premières nations dans les réserves de l’Alberta, qui était de 43,6%.

Graphique 7 R�partition de la population de l'Alberta de 25 ans et plus par niveau de scolarit�, 2011

Description du graphique 7

S’il peut y avoir des différences entre les marchés de travail locaux, il existe souvent un lien entre un niveau de scolarité plus élevé et des taux d’activité et d’emploi plus élevés et des taux de chômage plus faibles. L’EPA a aussi montré que le taux d’emploi des Autochtones (c.‑à‑d. les membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves, les Métis et les Inuits) augmente considérablement avec le niveau de scolarité. L’écart dans les taux d’emploi des Autochtones et des non‑Autochtones est souvent plus grand parmi les personnes ayant un niveau de scolarité moins élevé et plus faible parmi celles ayant un niveau postsecondaire.

En 2011, le taux d’emploi des résidents de la nation des Siksika de 25 ans et plus qui n’avaient pas de diplôme d’études secondaires était de 23,9 %, comparativement à 45,2 % pour les membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et à 46,5 % pour les non‑Autochtones de l’Alberta. Chez les personnes de 25 ans et plus ayant un diplôme d’études secondaires, avec ou sans études postsecondaires, le taux d’emploi des résidents de la nation des Siksika était de 45,2 %, avec un écart moins important (18 points de pourcentage) par rapport à leurs homologues des Premières Nations hors-réserves que ceux n’ayant pas de diplôme d’études secondaires (21 points de pourcentage).

Dans le cas des membres de la nation des Siksika qui ont terminé des études postsecondaires, le taux d’emploi était de 62,2 %. Ce taux d’emploi est plus faible que celui des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves (72,6 %) et des non‑Autochtones (77,8 %), mais l’écart entre le taux d’emploi des résidents de la nation des Siksika et celui des deux autres groupes est plus faible qu’il ne l’est pour un niveau de scolarité moins élevé (Graphique 8).

Graphique 8 Taux d'emploi par niveau de scolarit�, population de l'Alberta �g�e de 25 ans et plus, 2011

Description du graphique 8

6. Sommaire

Cette première expérience de réalisation de l’Enquête sur la population active dans une réserve des Premières Nations a permis d’obtenir un grand nombre des principales données sur le marché du travail qui sont habituellement produites dans le cadre de l’EPA.

Dans l’ensemble, les taux de réponse dans la nation des Siksika étaient assez bons et se rapprochaient des taux de réponse des autres Albertains. La collecte de ces données dans la nation des Siksika a toutefois posé  beaucoup de défis, qui ont eu des répercussions directes sur les coûts et les efforts requis pour atteindre le taux de réponse voulu, ce qui a rendu la collecte plus coûteuse que prévu. Certains de ces défis, toutefois, n’étaient pas différents de ceux liés à la collecte dans les régions éloignées couvertes par l’EPA.

L’aperçu du marché du travail découlant des estimations de l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika révèle un certain nombre de différences et de similitudes par rapport aux membres des Premières nations vivant à l’extérieur des réserves et aux non‑Autochtones de l’Alberta en 2011.

Le taux d’activité des personnes de 15 ans et plus vivant dans la nation des Siksika, qui se situait à 51,0 %, était plus faible que celui des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves en Alberta, qui s’établissait à 67,7 %. Parallèlement, le taux d’emploi dans la nation des Siksika était aussi plus faible, à 37,5 %, comparé à 60,2 % pour les membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et à 70,0 % pour les non‑Autochtones. Outre des   taux d’activité et d’emploi plus faibles, le taux de chômage de la nation des Siksika était plus élevé que celui des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves (26,5 % comparativement à 11,1 %, respectivement).

Dans le cas des travailleurs du principal groupe d’âge actif, le taux d’emploi des hommes de la nation des Siksika était considérablement plus bas que celui des hommes des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et des hommes non autochtones. Il en était de même en 2011 pour les femmes du principal groupe d’âge vivant dans la nation des Siksika.

Moins d’un cinquième des jeunes de la nation des Siksika étaient occupés, comparativement à environ la moitié des jeunes des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et à plus de trois jeunes non autochtones sur cinq en Alberta.

Parmi les personnes plus âgées de la nation des Siksika, c’est‑à‑dire celles âgées de 55 ans et plus, le taux d’emploi, qui se situait à 34,3 %, était plus proche  de celui des membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves (41,3 %) et de celui des Albertains non autochtones (44,1 %) qu’il ne l’était pour les autres grands groupes démographiques.

L’écart du taux d’emploi entre la nation des Siksika, les Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves et les non‑Autochtones en Alberta diminue généralement au fur et à mesure que le niveau de scolarité augmente. L’écart du taux d’emploi des membres de la nation des Siksika ayant une scolarité inférieure au niveau secondaire s’élève à 20 points de pourcentage par rapport aux membres des Premières Nations vivant à l’extérieur des réserves, et cet écart se rétrécit chez les personnes ayant fait des études postsecondaires, passant à 10 points de pourcentage. Comparativement aux Albertains non autochtones, l’écart passe de 22 points de pourcentage chez les personnes ayant une scolarité inférieure au niveau secondaire à 16 points de pourcentage chez celles ayant fait des études postsecondaires.

Malgré certaines difficultés de collecte, l’EPA pilote auprès de la nation des Siksika a été une réussite et a permis de produire une série d’estimations donnant un aperçu de l’emploi des résidents de cette nation. Toutefois, plusieurs questions  devraient être examinées avant qu’un processus  de collecte régulière ne soit mis en place.


Notes

  1. «A Proposal to Develop Siksika Nation Human Resource Development Strategy», par William Wong. 8 août 2008.
  2. Publication no 71‑588‑X de Statistique Canada; trois rapports englobant les données de 2007, 2008‑2009 et 2008‑2010.
  3. Les données sur l’expérience de collecte ont été obtenues de la Division de la planification et de la gestion de la collecte (DPGC) de Statistique Canada et du bureau régional d’Edmonton, qui était chargé de la collecte dans la nation des Siksika.
  4. Il convient de souligner que le taux de chômage varie souvent davantage que les taux d’activité et d’emploi, en raison du nombre moins élevé de personnes en chômage dans l’échantillon. Lorsque l’on ventile la population en sous‑groupes (p. ex., selon le sexe et l’âge), la variabilité est encore plus grande, parce que la taille de l’échantillon qui représente le groupe diminue sans cesse. Dans nombre de cas, le taux de chômage pour la nation des Siksika doit être utilisé avec précaution ou a été supprimé totalement. Ce type de variabilité et de suppression est courant dans le cas d’estimations produites pour des populations ou des sous‑groupes plus petits au sein de l’échantillon de l’EPA.
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