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Population active : différences interprovinciales selon le niveau de scolarité

par Raj K. Chawla

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Le Canada est un pays diversifié. Ses dix provinces et ses trois territoires sont dotés de ressources naturelles variées et ont développé leur propre infrastructure industrielle et leur marché du travail. Néanmoins, le niveau de scolarité est toujours de grande importance lorsqu'il s'agit de trouver un emploi.

Le présent numéro de L'emploi et le revenu en perspective lance une série d'articles sur certains indicateurs clés du marché du travail selon le niveau de scolarité et la province pour 1990 et 2006. Les variables observées comprennent le sexe, l'âge, le travail à plein temps ou à temps partiel, la profession, l'industrie, le cumul d'emplois, les heures travaillées et les gains. L'objectif est de permettre de mieux comprendre comment les économies provinciales utilisent les travailleurs ayant différents niveaux de scolarité.

Près de la moitié des 26,2 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus avaient un diplôme d'études postsecondaires en 2006, comparativement au tiers des 21,2 millions de personnes en 1990. La proportion de personnes ayant fait des études postsecondaires a augmenté non seulement parce que plus de jeunes poursuivent des études supérieures, mais aussi à cause de l'afflux relativement plus important d'immigrants ayant des compétences et un niveau de scolarité supérieurs. Entre 1990 et 2006, 84,5 % de la population additionnelle en âge de travailler avait fait des études postsecondaires. (graphique)

En 1990 ainsi qu'en 2006, la proportion de titulaires d'un grade universitaire était la plus élevée en Ontario, suivi de l'Alberta et de la Colombie-Britannique, et la plus faible, à Terre-Neuve-et-Labrador. Une partie de la croissance de la proportion de titulaires d'un grade universitaire dans les trois premières provinces pourrait être attribuable à l'afflux relativement plus important d'immigrants (qui sont choisis en fonction de leur niveau de scolarité et de leurs compétences) dans ces provinces. Les personnes sans diplôme d'études postsecondaires constituaient le groupe le plus important dans chaque province. En 1990, l'Île-du-Prince-Édouard affichait le pourcentage le plus élevé, soit 72,2 %, et la Nouvelle-Écosse, le pourcentage le plus bas, soit 64,3 %. En 2006, la proportion a chuté, le classement a changé et l'intervalle s'est élargi — le Manitoba a enregistré le taux le plus haut, soit 58,3 %, et le Québec, le taux le plus faible, soit 48,8 %. En même temps, la fourchette en ce qui concerne la proportion de titulaires d'un grade universitaire est passée de 6,9 points à 10,4 points, ce qui indique que l'écart sur le plan de la scolarité entre les provinces s'est élargi au cours de la période de 1990 à 2006. (tableau)

Comme on pouvait s'y attendre, l'activité sur le marché du travail augmente avec le niveau de scolarité. En 1990 ainsi qu'en 2006, le taux d'activité des personnes sans diplôme d'études postsecondaires allait de 66 % en Alberta à 46 % à Terre-Neuve-et-Labrador. Dans le cas des titulaires d'un grade universitaire, cependant, Terre-Neuve-et-Labrador a affiché le taux d'activité le plus élevé (91,1 %) en 1990. Toutefois, ce taux est passé à 81,0 % en 2006, indiquant que les nouveaux titulaires d'un grade, dont la majorité étaient des femmes, avaient des taux d'activité plus faibles. Lorsque Terre-Neuve-et-Labrador a reculé au cinquième rang en 2006, l'Alberta s'est trouvée en tête de file. L'Alberta avait également le taux d'activité le plus élevé pour les titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'un collège communautaire. L'Ontario, qui s'est classé au deuxième rang en 1990, a reculé au cinquième rang en 2006, son taux d'activité global passant de 69,5 % à 67,7 %.

Alors que l'étendue des taux d'activité est restée autour de 20 points de pourcentage pour les personnes sans diplôme d'études postsecondaires, cette fourchette s'est rétrécie dans le cas des titulaires d'un grade universitaire, passant de 10,5 points à 6,8 points. (tableau)

Le taux de chômage est inversement lié au niveau de scolarité. Dans toutes les provinces, une personne plus scolarisée est moins susceptible d'être en chômage. Pour les personnes sans diplôme d'études postsecondaires, le taux de chômage allait de 21,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador à 7,6 % en Ontario en 1990, et de 20,1 % dans le premier cas à 4,4 % en Alberta en 2006. Même si Terre-Neuve-et-Labrador a affiché le taux de chômage global le plus élevé, son taux pour les titulaires d'un grade universitaire était inférieur à celui du Québec en 1990 de même qu'en 2006. Dans le cas des titulaires d'un grade universitaire, toutefois, l'écart pour ce qui est du taux de chômage n'était que de 2,5 points de pourcentage en 2006, en baisse par rapport à 3,0 points en 1990.

En 2006, l'Alberta a affiché un taux de chômage de 3,4 %, le plus faible au Canada, remplaçant l'Ontario dont le taux de chômage de 6,2 % était le plus bas en 1990. Le faible taux en Alberta était dans une large mesure attribuable à son économie florissante en quête de main-d'œuvre. Les possibilités d'emploi étaient aussi probablement plus nombreuses pour les personnes sans diplôme d'études postsecondaires, un groupe plus susceptible de connaître le chômage dans d'autres provinces. Par exemple, ce groupe avait un taux de chômage de 11,2 % au Québec et de 8,7 % en Ontario, comparativement à 4,4 % seulement en Alberta. Le taux d'activité élevé de 66,2 % de ce groupe, comparativement à 52,3 % au Québec et à 57,2 % en Ontario, vient étayer cette conclusion. (tableau)

Une forte relation entre le niveau de scolarité et la vraisemblance d'être occupé s'observe dans toutes les provinces en 1990 ainsi qu'en 2006. L'Alberta a affiché le taux d'emploi le plus élevé en 1990 et en 2006, soit 67,6 % et 70,8 % respectivement. La forte augmentation est attribuable à un essor économique qui a entraîné une croissance de l'emploi de 46,5 %, comparativement à 25,0 % pour l'Ontario et à 4,3 % seulement pour Terre-Neuve-et-Labrador. Les personnes sans diplôme d'études postsecondaires ont affiché le taux d'emploi le plus élevé en Alberta, soit 63,3 % par rapport à 52,2 % en Ontario et à 36,9 % à Terre-Neuve-et-Labrador. En revanche, pour ce qui est des titulaires d'un grade universitaire, Terre-Neuve-et-Labrador a affiché le taux le plus élevé en 1990 (88,3 %), mais ce taux est passé à 77,5 % en 2006. Comme dans le cas du taux d'activité, la fourchette interprovinciale quant au taux d'emploi s'est également rétrécie, passant de 11,2 points de pourcentage à 7,6 points pour les titulaires d'un grade universitaire comparativement à 25 points environ pour les personnes sans diplôme d'études postsecondaires. (tableau)

Dans le cas des personnes sans diplôme d'études postsecondaires, l'emploi s'est accru de 17,3 % en Alberta et de 8,3 % en Colombie-Britannique, tandis qu'il a reculé dans toutes les autres provinces. Par contre, les niveaux d'emploi ont augmenté dans toutes les provinces pour les personnes ayant un certificat ou un diplôme d'un collège communautaire ou un grade universitaire. La croissance était plus élevée chez les femmes, en raison d'un changement dans la composition de l'économie qui s'est traduit par un plus grand nombre d'emplois dans les services, soit dans les secteurs du commerce de détail et du commerce de gros et dans le secteur public (emplois principalement occupés par des femmes), et un plus petit nombre d'emplois dans la production de biens, soit dans les secteurs de la fabrication, de la construction et des services publics (emplois principalement occupés par des hommes). (tableau)

Les femmes représentaient 44,4 % des personnes occupées en 1990, et cette proportion s'est légèrement accrue pour s'établir à 47,1 % en 2006. Même si les femmes ont augmenté leur part de l'emploi dans toutes les provinces, l'Île-du-Prince-Édouard est restée en tête de file, affichant des taux de 45,2 % et 49,9 % respectivement1. Au cours de la période, la part des femmes relativement à l'emploi a crû de 1,1 point de pourcentage seulement en Alberta, comparativement à 3,6 points au Québec et à 5,6 points à Terre-Neuve-et-Labrador.

L'augmentation de la part de l'emploi est plus marquée dans le cas des femmes titulaires d'un grade universitaire. Au fur et à mesure qu'un nombre croissant de femmes ont obtenu un baccalauréat ou un grade supérieur, leur part de l'emploi a bondi, passant de 40,4 % à 56,9 % à l'Île-du-Prince-Édouard, de 41,1 % à 53,0 % au Manitoba et de 41,8 % à 47,8 % en Ontario. Leur part était la plus faible en Colombie-Britannique en 1990 (39,6 %) et en Ontario en 2006 (47,8 %). Parmi les femmes occupées titulaires d'un grade supérieur au baccalauréat, les plus fortes augmentations de la part des femmes ont été observées au Manitoba (où leur part est passée de 28,6 % à 46,9 %) et au Nouveau-Brunswick (où elle est passée de 32,7 % à 49,4 %).

La fourchette interprovinciale en ce qui concerne la part des femmes était de 4,8 points de pourcentage pour celles sans diplôme d'études postsecondaires, 8,6 points pour celles ayant un certificat ou un diplôme d'un collège communautaire, 13,8 points pour les titulaires d'un baccalauréat, et 11,6 points pour celles ayant un diplôme d'études supérieures. (tableau)

La vraisemblance de travailler à plein temps augmente au fur et à mesure qu'augmente le niveau de scolarité. Globalement, entre 79,7 % et 84,8 % des personnes occupées travaillaient à plein temps en 2006, comparativement à entre 77,7 % et 87,6 % en 1990. La proportion était la plus faible en Colombie-Britannique en 2006 et en Saskatchewan en 1990, et la plus élevée à Terre-Neuve-et-Labrador l'une et l'autre année. En outre, tant en 2006 qu'en 1990, 83 % ou plus des personnes titulaires d'un diplôme d'études postsecondaires travaillaient à plein temps.

Entre 1990 et 2006, la proportion de diplômés universitaires occupés à plein temps a diminué dans toutes les provinces, les baisses les plus importantes s'observant à Terre-Neuve-et-Labrador et en Colombie-Britannique. En revanche, les titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'un collège communautaire ont augmenté leur part de l'emploi à plein temps dans cinq provinces, à savoir, l'Île-du-Prince-Édouard, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba, la Saskatchewan et l'Alberta. (tableau)

Environ 60 % des Canadiens occupés avaient fait des études postsecondaires en 2006, comparativement à 40 % en 1990. Parmi ceux ayant fait de telles études, la proportion de diplômés universitaires a légèrement augmenté, passant de 35,5 % à 40,1 %, et 7 sur 10 avaient un baccalauréat.

La proportion des personnes occupées ayant fait des études postsecondaires a crû dans toutes les provinces au cours de la période de 1990 à 2006, les hausses les plus importantes étant enregistrées au Québec (20,2 points de pourcentage) et en Ontario (18,6 points), et l'augmentation la plus faible, en Alberta (11,6)2. La proportion de titulaires d'un grade universitaire (baccalauréat ou niveau supérieur) était la plus élevée en Ontario l'une et l'autre année (partiellement en raison d'un plus grand afflux d'immigrants), suivi de la Nouvelle-Écosse en 1990 mais de la Colombie-Britannique en 2006. Malgré le relèvement du niveau de scolarité, un peu plus de la moitié des personnes occupées au Manitoba et en Saskatchewan n'avaient pas de diplôme d'études postsecondaires en 2006. (tableau) (graphique)

Les personnes moins scolarisées ou possédant moins de compétences sont beaucoup plus susceptibles de connaître le chômage. Entre 54 % et 69 % des chômeurs n'avaient pas de diplôme d'études postsecondaires en 2006, une baisse marquée par rapport à entre 68 % et 83 % en 1990. Même si le chômage demeure concentré chez les personnes moins scolarisées, leur part diminue. Ce phénomène est attribuable principalement au relèvement global du niveau de scolarité dans la population en âge de travailler. (tableau)

Une personne peut être inactive pour diverses raisons : fréquentation scolaire, maladie, prestation de soins à domicile, sortie volontaire ou involontaire du marché du travail, ou retraite. Dans chaque province, tant en 1990 qu'en 2006, la majorité des personnes inactives n'avaient pas de diplôme d'études postsecondaires. Toutefois, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, entre 12 % et 13 % étaient titulaires d'un grade universitaire en 2006, comparativement à 6 % seulement en 1990. Un bond semblable s'observe à l'échelle nationale. Par conséquent, le bassin de personnes très scolarisées qui pourraient entrer sur le marché du travail si leur situation venait à changer s'élargit. (tableau)

Notes

  1. Étant donné les petites tailles d'échantillon, la variabilité d'échantillonnage peut être plus importante dans le cas des estimations pour l'Île-du-Prince-Édouard.
  2. Le Québec s'est classé au premier rang en raison d'une proportion relativement plus élevée de personnes occupées titulaires d'un certificat ou d'un diplôme d'un collège communautaire.

Auteur

Pour plus de renseignements, on peut joindre Raj K. Chawla de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail au 613-951-6901 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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