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Mai 2006
Vol. 7, no. 5

L'emploi et le revenu en perspective


Le chômage depuis 1971
René Morissette et Feng Hou

Alors que les grands titres rapportent que le taux national de chômage se situe à un creux depuis 30 ans et que de plus en plus d’articles mettent l’accent sur la pénurie de main­d’œuvre dans les points chauds de l’économie, il est facile de croire que le marché du travail ne s’est jamais aussi bien porté. Mais du point de vue démographique, les choses devraient être encore plus roses. L’emploi et les gains ont tendance à augmenter avec la scolarité et l’expérience, et la population active d’aujourd’hui est plus expérimentée et plus instruite que jamais. Les titres accrus des nouveaux venus sur le marché du travail ont haussé le niveau de scolarité, tandis que le vieillissement de la main­d’œuvre s’est traduit par une progression de l’expérience. Afin d’obtenir une meilleure perspective des tendances à long terme, on devrait prendre en considération ces facteurs en examinant des combinaisons spécifiques âge­scolarité.

Le présent article s’appuie sur le Recensement de la population pour effectuer une comparaison des taux de chômage de 1971 à 2001 pour les personnes âgées de 25 à 64 ans, selon des mesures uniformes du niveau de scolarité. Les tendances les plus récentes pour la période de 2001 à 2005 sont examinées à partir des données de l’Enquête sur la population active (voir Sources des données et définitions). Ces groupements rendent plus nuancée la perspective à long terme liée à la situation actuelle du marché du travail.

Évolution du profil de la main­d’œuvre canadienne

Tout comme la population en général, la population active du Canada est plus âgée et plus scolarisée. En 1971, 16 % des travailleurs nés au Canada étaient âgés de 25 à 34 ans et n’avaient pas de diplôme d’études secondaires (tableau 1). Trente ans plus tard, la proportion n’était que de 4 %. Parallèlement, le pourcentage de ceux âgés de 35 à 44 ans ayant un grade universitaire a augmenté, passant de 2 % à 6 %. Néanmoins, le taux de chômage des personnes nées au Canada en 2001 était légèrement supérieur à celui de 1971 (graphique A).

Une ventilation des chiffres montre qu’en 1971, environ 8 % de tous les Canadiens nés au pays et âgés de 25 à 34 ans qui étaient actifs et qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires étaient en chômage; en 2001, le pourcentage était d’environ 14 %1. De même, le taux de chômage de leurs homologues âgés de 35 à 44 ans a augmenté, passant de 6 % à 10 %. Même si l’ampleur de la hausse était moins grande pour les deux groupes d’âge suivants, l’augmentation était quand même de près de 3 points de pourcentage pour les personnes âgées de 55 à 64 ans.

Des tendances similaires ont été observées chez les diplômés du secondaire, même si leurs taux de chômage ont augmenté dans une moins grande mesure. Dans ce groupe, les personnes âgées de 25 à 34 ans, de 35 à 44 ans et de 45 à 54 ans ont connu respectivement une hausse d’environ 4,3 et 2 points de pourcentage.

Les travailleurs scolarisés n’ont pas échappé non plus à cette hausse à long terme. Les diplômés universitaires âgés de 25 à 34 ans, de 35 à 44 ans et de 55 à 64 ans ont vu leurs taux de chômage augmenter de près de 2 points au cours de la période. En résumé, peu importe leur âge ou leur niveau de scolarité, les actifs nés au Canada et âgés de 25 à 64 ans affichaient des taux de chômage plus élevés en 2001 que 30 ans plus tôt.

Taux de chômage des hommes et des femmes nés au Canada

Pour la plupart des groupes d’hommes et de femmes nés au Canada, les taux de chômage ont connu une tendance à la hausse au cours des trois dernières décennies (graphique B). Même si le chômage a augmenté considérablement pour toutes les personnes qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires, les hausses ont été plus prononcées chez les hommes. Par exemple, le taux de chômage des hommes âgés de 35 à 44 ans sans diplôme d’études secondaires a augmenté de 5 points de pourcentage, comparativement à environ 3,5 points pour les femmes. Indépendamment de l’âge ou du niveau de scolarité, les hommes nés au Canada et âgés de 25 ans et plus avaient des taux de chômage plus élevés en 2001 qu’en 1971. Il en allait de même pour presque tous les groupes de femmes nées au Canada.

Taux de chômage des hommes et des femmes immigrants

Les immigrants ont connu des changements similaires. Tout comme leurs homologues nés au Canada, presque tous les groupes d’immigrants (pour un âge et un niveau de scolarité donnés) ont vu leur taux de chômage augmenter entre 1971 et 2001.

Encore une fois, le chômage a crû davantage chez les moins scolarisés. Par exemple, les hommes et les femmes âgés de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires ont connu une augmentation d’environ 4 points de pourcentage de leurs taux de chômage (graphique C).

Les titulaires d’un diplôme universitaire, et plus particulièrement les hommes, ont aussi été touchés. Les taux de chômage des hommes immigrants âgés de 25 à 54 ans ont augmenté de 1 à 3 points de pourcentage, et ceux des femmes, de 1 à 2 points.

En 1971, le taux de chômage des diplômés universitaires immigrants de sexe masculin âgés de 35 à 54 ans se situait à la moitié de celui de leurs homologues sans diplôme d’études secondaires. Trente ans plus tard, les différences relatives entre les niveaux de scolarité étaient beaucoup moins prononcées. En fait, alors que le taux de chômage des hommes immigrants âgés de 45 à 54 ans qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires a augmenté d’environ 1 point de pourcentage entre 1971 et 2001, il a augmenté de 2,5 points chez les titulaires d’un diplôme universitaire. Toutefois, la situation inverse s’est produite pour les hommes plus jeunes âgés de 25 à 34 ans.

Tendances récentes

Selon l’Enquête sur la population active, le nombre d’emplois de cols bleus a augmenté considérablement entre 2000 et 2004 (Cross, 2005). Cette croissance a­t­elle eu un effet favorable sur les taux de chômage des travailleurs moins scolarisés2?

Parmi les femmes de tous les groupes d’âge, sauf les 45 à 54 ans, celles qui n’avaient pas terminé leurs études secondaires n’ont pas vu d’amélioration de leurs taux de chômage entre 2001 et 2005 (tableau 2). Parmi les femmes titulaires d’un diplôme d’études secondaires, aucun groupe n’a connu une baisse appréciable de son taux de chômage. Ainsi, les femmes ayant un faible niveau de scolarité ont très peu profité de la croissance récente du nombre d’emplois de cols bleus. Au cours de l’ensemble de la période de 1971 à 2005, les taux de chômage chez les femmes âgées de 25 ans et plus n’ayant pas de diplôme d’études secondaires ont augmenté de 1 à 6 points de pourcentage.

Chez les hommes moins scolarisés, les taux de chômage se sont améliorés davantage. Par exemple, les hommes âgés de 35 ans et plus sans diplôme d’études secondaires ont vu leurs taux diminuer jusqu’à 2 points de pourcentage entre 2001 et 2005. Toutefois, cette amélioration n’a pas été suffisante pour contrebalancer entièrement la hausse enregistrée pendant la période de 1971 à 2001. Par conséquent, les hommes de tous les âges qui n’ont pas terminé leurs études secondaires ont vu leurs taux de chômage augmenter de 2 à 7 points environ au cours de la période de 35 ans.

Les diplômés du niveau secondaire de sexe masculin âgés de 25 ans et plus ont aussi profité de la hausse récente du nombre d’emplois de cols bleus. Toutefois, leurs taux de chômage n’ont jamais diminué de plus de 1 point de pourcentage entre 2001 et 2005. Cette amélioration modérée a fait en sorte que leurs taux de chômage étaient de 2 à 3 points plus élevés en 2005 qu’en 1971, selon leur âge. Par exemple, les diplômés du secondaire âgés de 25 à 34 ans ont vu leur taux augmenter de 3 points au cours de cette période.

En résumé, même si l’augmentation récente du nombre d’emplois de cols bleus a amélioré les perspectives d’emploi des hommes moins scolarisés, la réduction récente de leurs taux de chômage n’a jamais contrebalancé entièrement les hausses antérieures observées de 1971 à 2001. Par conséquent, les travailleurs moins scolarisés des deux sexes ont vu leurs taux de chômage augmenter au cours de la période de 1971 à 20053.

Taux d’emploi

Lorsque l’on examine uniquement les taux de chômage, on n’a pas un aperçu complet du marché du travail. Même si les taux de chômage ont été en hausse pour certains groupes depuis le début des années 1970, il se peut que les taux d’activité de ces derniers aient aussi augmenté, donnant lieu à des taux d’emploi plus élevés4.

C’est le cas pour les femmes âgées de 25 à 54 ans. Peu importent les ventilations selon l’âge et le niveau de scolarité examinées, leurs taux d’emploi ont augmenté d’au moins 20 points de pourcentage entre 1971 et 2001 (tableau 3), ne variant que légèrement entre 2001 et 2005. Par conséquent, les femmes de ce groupe d’âge qui n’ont pas terminé leurs études secondaires ont connu une hausse de leurs taux de chômage et d’emploi.

Le tableau était différent pour les hommes âgés de 25 à 54 ans. Ceux qui avaient un diplôme d’études secondaires ou un niveau inférieur d’études ont vu leurs taux d’emploi diminuer de 6 à 10 points de pourcentage entre 1971 et 2001, et augmenter d’au plus 3 points entre 2001 et 2005. Pour ces hommes, les possibilités d’emploi, mesurées par les taux d’emploi ou les taux de chômage, se sont détériorées au cours de la période de 1971 à 2005.

Du fait en partie d’une tendance vers une retraite plus précoce, les taux d’emploi des hommes âgés de 55 à 64 ans ont chuté d’au moins 20 points de pourcentage entre 1971 et 20015. Toutefois, de 2001 à 2005, les taux d’emploi ont augmenté entre 3 et 9 points.

En résumé, alors que les taux d’emploi des femmes ont augmenté pour tous les groupes d’âge et de niveau de scolarité entre 1971 et 2005, ceux des hommes ont diminué.

Conclusion

Étant donné que le taux de chômage chez les personnes âgées de 25 à 64 ans s’est situé autour de 6 % ces dernières années, soit un niveau comparable à celui enregistré du début au milieu des années 1970, certains pourraient penser que les travailleurs d’un âge et d’un niveau de scolarité donnés ne sont pas plus susceptibles d’être en chômage aujourd’hui que leurs homologues il y a 30 ans. En réalité, la plupart des personnes actives, et plus particulièrement celles ayant un faible niveau de scolarité, sont plus susceptibles d’être en chômage aujourd’hui qu’au début des années 1970.

Dans le cas des hommes âgés de 25 à 34 ans qui n’ont pas terminé leurs études secondaires, le taux de chômage a augmenté de 7 points de pourcentage entre 1971 et 2005. Dans le cas de ceux titulaires d’un diplôme d’études secondaires, la hausse a été de 3 points. À l’autre extrémité du spectre, les diplômés universitaires de sexe masculin de cet âge ont connu une hausse de seulement 1 point.

Chez les femmes âgées de 25 à 34 ans sans diplôme d’études secondaires, le chômage a augmenté de 6 points de pourcentage entre 1971 et 2005. Dans le cas de celles plus scolarisées, les taux ont augmenté d’environ 2 points.

Étant donné que ces hausses du chômage se sont produites alors que la population active canadienne devenait de plus en plus scolarisée et expérimentée, le taux de chômage global n’a pas connu de tendance à la hausse au cours des trois dernières décennies. Toutefois, en l’absence de tels changements dans le niveau de scolarité et la structure par âge de la population active, les taux de chômage des hommes et des femmes auraient augmenté entre 1971 et 2005, toutes choses étant égales par ailleurs (graphique D). Pour ce qui est des personnes qui sont sur le marché du travail aujourd’hui, elles sont plus susceptibles d’être en chômage que leurs homologues au début des années 1970.

Sources des données et définitions

La présente étude repose sur le fichier d’un échantillon au tiers du Recensement de 1971, les fichiers d’un échantillon à 20 % des recensements de 1981, 1986, 1991, 1996 et 2001, et les fichiers de mai et juin de l’Enquête sur la population active (EPA) de 2001 et de 2005. L’échantillon choisi est constitué de personnes âgées de 25 à 64 ans qui étaient occupées ou en chômage au cours de la semaine précédant le recensement ou de la semaine de référence de l’EPA. Les personnes âgées de 15 à 24 ans ont été exclues parce que celles fréquentant l’école à temps plein ne peuvent être déterminées pour certaines années. Les pensionnaires d’un établissement institutionnel et les personnes vivant dans les Territoires du Nord­Ouest, au Yukon et au Nunavut ont aussi été exclus.

Les taux de chômage pour 1981 à 2001 sont comparables. Toutefois, le concept de chômage utilisé en 1971 comprenait certains employés qui étaient absents du travail au cours de la semaine de référence du recensement, et certains qui étaient occupés en 1970 ou 1971, mais qui n’étaient pas à la recherche d’un emploi. Par conséquent, les taux de chômage pour 1971 comportent un biais vers le haut. C’est donc dire que l’augmentation à long terme des taux de chômage à l’intérieur des cellules d’âge et de niveau de scolarité serait plus importante dans les faits si des concepts uniformes étaient utilisés.

Lorsque l’on utilise les données du recensement, les quatre niveaux de scolarité présentés sont fondés sur l’année ou le niveau le plus élevé d’études primaires ou secondaires, ou encore la dernière année terminée d’études universitaires ou d’autres études non universitaires. L’obtention d’un grade, d’un certificat ou d’un diplôme est considérée comme supérieure aux années d’études effectuées sans titres scolaires. Le niveau inférieur à un niveau secondaire s’applique aux personnes qui n’ont pas obtenu de diplôme d’études secondaires. Le diplôme d’études secondaires s’applique aux personnes qui ont obtenu un diplôme d’études secondaires, à celles qui ont obtenu un certificat ou un diplôme d’une école de métiers, et à celles qui ont fréquenté un autre établissement non universitaire sans obtenir de certificat ou de diplôme. Les études postsecondaires s’appliquent aux personnes qui ont obtenu un certificat ou un diplôme dans un autre établissement non universitaire, ainsi qu’à celles qui ont terminé quelques années d’études universitaires, mais qui n’ont pas obtenu de diplôme. Le grade universitaire s’applique aux personnes ayant un baccalauréat ou un niveau supérieur d’études.

Notes

  1. Des tableaux détaillés sont disponibles auprès de l’auteur.

  2. Étant donné que l’Enquête sur la population active ne comprend pas de données sur le statut d’immigrant, les changements dans les taux de chômage pour la période de 1971 à 2005 sont présentés pour un échantillon qui comprend à la fois des immigrants et des personnes nées au pays. Les données pour la période de 1971 à 2001 sont tirées du recensement, tandis que celles pour la période de 2001 à 2005 sont tirées de l’Enquête sur la population active.

  3. Parmi les 40 combinaisons sexe­âge­niveau de scolarité examinées, seules les diplômées universitaires âgées de 55 à 64 ans ont connu une baisse nette de leur taux de chômage au cours de la période de 1971 à 2005.

  4. Les taux d’emploi correspondent à la proportion des personnes en âge de travailler qui sont occupées.

  5. La baisse globale pour ce groupe d’âge a totalisé 16 points de pourcentage. Il s’agit d’une baisse plus faible que celle observée à l’intérieur des groupes de niveau de scolarité parce que : a) le niveau de scolarité des hommes âgés de 55 à 64 ans s’est accru au cours de cette période, et b) les taux d’emploi augmentent avec le niveau de scolarité.

Document consulté

  • CROSS, Philip. « Évolution récente du marché du travail », L’observateur économique canadien, no 11-010-XIB au catalogue de Statistique Canada, mars 2005, vol. 18, no 3, p. 3.1 à 3.10.

Article intégral en format PDF

Auteurs
Les auteurs sont au service de la Division de l’analyse des entreprises et du marché du travail. On peut joindre René Morissette au (613) 951­3608 et Feng Hou au (613) 951­4337, ou les deux à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants