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Avril 2004
Vol. 5, no. 4

L'emploi et le revenu en perspective

Le faible revenu chez les immigrants et les minorités visibles
Boris Palameta

Depuis les années 1950, la proportion d’immigrants dans la population du Canada a augmenté de façon soutenue. En 2001, 18,4 % des Canadiens étaient nés dans d’autres pays, un niveau similaire à celui de la première grande vague d’immigration que le Canada a connue au début des années 1900. La composition de la population actuelle des immigrants est toutefois très différente. Avant les années 1960, la vaste majorité des immigrants venaient d’Europe ou des États-Unis, mais en 2001, plus de la moitié des personnes ayant immigré au Canada venaient d’autres régions. Bon nombre appartenaient à des minorités visibles; entre 1981 et 2001, leur proportion a presque triplé, passant de moins de 5 % à 13,4 % de la population du Canada.

La contribution économique des immigrants est bien connue, et pourtant l’écart entre le bien-être des immigrants et celui des non-immigrants s’est élargi au cours des dernières années. La proportion des immigrants à faible revenu par rapport aux non-immigrants dans la même situation ainsi que l’écart entre les gains de ces deux groupes ont considérablement augmenté entre 1980 et 2000, en particulier dans le cas des nouveaux immigrants (Frenette et Morissette, 2003; Picot et Hou, 2003).

La présente étude porte sur deux aspects importants qui n’ont pas été traités jusqu’à maintenant. Le premier est la vulnérabilité des immigrants au faible revenu dans une perspective longitudinale. Le deuxième est le fait que de nombreux immigrants appartiennent aussi à une minorité visible et qu’il est donc difficile de dissocier cette appartenance et le faible revenu, et le statut d’immigrant et le faible revenu. La question de savoir si les immigrants appartenant à une minorité visible s’en tirent plus mal que les autres immigrants est demeurée en grande partie non résolue.

Des études antérieures sur le faible revenu effectuées à l’aide de l’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) n’ont pu mettre l’accent sur les immigrants ou les minorités visibles parce que la petitesse de l’échantillon ne le permettait pas (Drolet et Morissette, 1999; Morissette et Zhang, 2001). L’achèvement récent d’un deuxième panel de six ans permet, par la combinaison de ses données et de celles du premier panel, d’obtenir un échantillon plus large. Dans le présent article, on compare les personnes dont le revenu a été inférieur au seuil de faible revenu (SFR) pendant au moins une année avec celles dont le revenu n’a jamais été sous le SFR (voir Source des données et définitions). On y examine aussi les différences entre les personnes ayant eu plusieurs fois un faible revenu (au moins trois années sur six) et celles pour qui cela s’est produit moins souvent (une année ou deux).

Les nouveaux immigrants sont plus jeunes, plus susceptibles d’appartenir à une minorité visible, et affichent un taux plus élevé de faible revenu que les autres Canadiens

Les résultats ont démontré que les immigrants diffèrent considérablement des autres Canadiens (tableau 1). Les immigrants de longue date étaient beaucoup plus âgés que les non-immigrants, tandis que les nouveaux immigrants étaient plus jeunes. Près de la moitié des immigrants de longue date avaient 55 ans ou plus au début de l’enquête, alors que c’était le cas d’un peu plus de 20 % des non-immigrants et de moins de 10 % des nouveaux immigrants. En revanche, bien plus de la moitié des nouveaux immigrants avaient moins de 35 ans, comparativement à un peu moins de 40 % des non-immigrants et à seulement 15 % des immigrants de longue date.

Plus des trois quarts (78 %) des nouveaux immigrants mariés avaient des enfants, contre un peu plus de la moitié (52 %) des non-immigrants et moins des deux cinquièmes (39 %) des immigrants de longue date.

Les vagues récentes d’immigrants viennent surtout d’Asie plutôt que d’Europe (Boyd et Vickers, 2000; Chui et Zietsma, 2003). En outre, 3 nouveaux immigrants sur 4 et 3 immigrants de moyenne date sur 5 appartenaient à une minorité visible, contre seulement 1 immigrant de longue date sur 5 et moins de 1 non-immigrant sur 50. Une plus forte proportion d’immigrants vivaient en Ontario ou en Colombie-Britannique, et une plus faible proportion, au Québec; une plus petite proportion d’entre eux vivaient aussi dans les régions rurales.

Comparativement au reste de la population, une plus forte proportion de nouveaux immigrants et d’immigrants de moyenne date ont connu une situation de faible revenu. Les revenus d’un peu plus de 40 % des immigrants de moyenne date et de près de la moitié (47 %) des nouveaux immigrants ont été inférieurs au SFR pendant au moins une des six années pendant lesquelles ces personnes ont fait partie de l’enquête. Parmi celles-ci, plus de la moitié des immigrants de moyenne date et près des deux tiers des nouveaux immigrants ont vécu sous le SFR pendant trois ans ou plus. Par contre, environ seulement 1 non-immigrant ou immigrant de longue date sur 5 a connu une situation de faible revenu durant au moins une année. Moins de la moitié de ces personnes ont eu un faible revenu pendant trois ans ou plus.

Quels sont les facteurs associés au faible revenu chez les immigrants? L’augmentation de la proportion de nouveaux immigrants et d’immigrants de moyenne date à faible revenu est-elle une tendance générale, quels que soient l’âge, le sexe, l’état matrimonial, la scolarité et la province de résidence? Des groupes particuliers de nouveaux immigrants et d’immigrants de moyenne date — les personnes des minorités visibles, par exemple — sont-ils plus susceptibles que les autres Canadiens d’avoir un faible revenu?

Deux modèles de régression logistique ont aidé à répondre à ces questions (voir Modèles de régression logistique). Le premier modèle a permis de comparer les personnes qui se sont parfois trouvées en situation de faible revenu avec celles n’ayant jamais été dans cette situation. Le deuxième a servi à comparer les personnes pour qui cette situation s’est rarement produite avec celles pour qui elle a eu lieu à plusieurs reprises.

On a ajouté des composantes d’interaction à ces deux modèles pour vérifier si les mêmes facteurs étaient associés au faible revenu dans le cas des immigrants et des non-immigrants. Étant donné que les effets de cohorte vérifiés à l’aide d’un identificateur de panel et de composantes d’interaction se rapportant au panel n’étaient pas significatifs, les résultats des deux panels ont été combinés.

Les nouveaux immigrants sont plus susceptibles que les Canadiens de naissance d’avoir un faible revenu pendant au moins un an

Un lien a été établi entre le faible revenu et certaines variables — le sexe, la scolarité, le type de famille et la province — de la même façon pour les immigrants et les non-immigrants. Les femmes, les personnes non mariées, celles n’ayant pas de diplôme d’études secondaires et celles vivant dans une autre province que l’Ontario étaient les plus susceptibles d’avoir un faible revenu pendant au moins une année. Cependant, dans chaque cas, cette vraisemblance était de deux à trois fois supérieure chez les nouveaux immigrants que chez les personnes nées au Canada (tableau 2). Même pour le groupe le moins vulnérable parmi les nouveaux immigrants, soit les titulaires d’un grade universitaire, la vraisemblance était à peu près la même que pour les non-immigrants sans diplôme d’études secondaires. Par contre, ni les immigrants de longue date ni les immigrants de moyenne date n’étaient en général plus susceptibles que les non-immigrants de connaître une situation de faible revenu.

Les immigrants de minorités visibles sont plus susceptibles que les autres immigrants d’être à faible revenu pendant au moins un an

Un lien a été établi entre l’appartenance à une minorité visible et le faible revenu dans le cas des immigrants, mais non dans celui des non-immigrants. Les membres d’une minorité visible nés au Canada n’étaient pas plus susceptibles que les autres personnes nées au Canada d’avoir un faible revenu. Les membres d’une minorité visible étaient en fait moins susceptibles que les autres non-immigrants d’être à faible revenu, bien que la différence n’ait pas été statistiquement significative (graphique A). Par contre, les immigrants faisant partie d’une minorité visible étaient, de manière significative, plus susceptibles que les autres immigrants d’avoir un faible revenu, peu importe le temps écoulé depuis leur arrivée au Canada. Ces résultats correspondent à ceux d’études antérieures, selon lesquelles les hommes nés à l’étranger et appartenant à une minorité visible sont désavantagés sur le plan salarial (Hum et Simpson, 1998).

Les personnes âgées sont moins susceptibles que les autres groupes d’âge d’avoir un faible revenu, sauf parmi les immigrants de moyenne date

Parmi les non-immigrants et les immigrants de longue date, c’est chez les 16 à 24 ans que la vraisemblance d’avoir un faible revenu était la plus grande, et chez les personnes de 65 ans et plus qu’elle était la plus faible. Cela était toutefois différent dans le cas des nouveaux immigrants et des immigrants de moyenne date (graphique B).

La différence entre les immigrants de moyenne date et les non-immigrants n’était pas significative dans la plupart des groupes d’âge, à l’exception de celui des personnes âgées (65 ans et plus), où les immigrants de moyenne date étaient cinq fois plus susceptibles que leurs homologues nés au Canada d’avoir un faible revenu.

En général, les personnes âgées sont le groupe le moins susceptible d’être à faible revenu, probablement en raison des programmes gouvernementaux comme le Régime de pensions du Canada et le Régime de rentes du Québec (RPC et RRQ), le Supplément de revenu garanti (SRG) et la Sécurité de la vieillesse (SV), ainsi qu’en raison des régimes de retraite privés (Myles, 2000). La plupart des personnes âgées comptaient sur les régimes de retraite ou les transferts gouvernementaux, qui ont été la principale source du revenu familial de 80 % d’entre elles pendant au moins quatre des six années. Toutefois, puisque les immigrants de moyenne date faisant partie de ce groupe d’âge sont arrivés au Canada à la fin de la quarantaine ou dans la cinquantaine, ils n’ont pas eu beaucoup de temps pour accumuler des fonds dans le RPC ou le RRQ ou encore dans un régime de retraite privé1. En outre, ceux qui ne vivent pas au Canada depuis 10 ans ne sont pas normalement admissibles à la SV et au SRG2. Plus de 80 % des immigrants de moyenne date âgés dont le revenu familial provenait surtout des régimes de retraite ou des transferts gouvernementaux ont eu durant au moins une année un faible revenu, alors que ce ne fut le cas que de 15 % des personnes âgées nées au Canada et de 17 % des personnes âgées ayant immigré au pays il y a longtemps.

Bien que les personnes appartenant au groupe d’âge le plus jeune (16 à 24 ans) aient généralement affiché la plus forte vraisemblance d’avoir un faible revenu, les nouveaux immigrants faisaient exception. Ils étaient à peu près aussi susceptibles d’avoir un faible revenu que les personnes nées au Canada (graphique B), tandis que pour tous les autres groupes d’âge, cette probabilité était nettement plus forte pour les nouveaux immigrants que pour les non-immigrants.

La plupart des nouveaux immigrants les plus jeunes sont venus au Canada pendant l’adolescence, probablement avec leurs parents. Plus des trois quarts ont continué à vivre avec leurs parents pendant au moins trois des six années, contre 60 % des autres jeunes âgés de 16 à 24 ans. Aucune caractéristique évidente ne permet d’établir une distinction claire entre les familles des nouveaux immigrants ayant des jeunes de 16 à 24 ans et les autres familles qui ont immigré récemment.

Les nouveaux immigrants et les minorités visibles sont plus susceptibles d’avoir à maintes reprises un faible revenu

Parmi les personnes ayant été à faible revenu pendant au moins un an, les nouveaux immigrants étaient plus susceptibles que les non-immigrants d’avoir eu un faible revenu à plusieurs reprises (trois ans ou plus) plutôt qu’à quelques reprises (un an ou deux). De même, les membres d’une minorité visible qui ont été à faible revenu au moins une fois, y compris ceux qui sont nés au Canada, étaient plus susceptibles d’avoir un faible revenu à plusieurs reprises que les autres Canadiens ayant des caractéristiques semblables mais ne faisant pas partie d’une minorité visible (tableau 3).

Les autres groupes qui, ayant eu un faible revenu au moins une fois, couraient le risque que cela se reproduise plusieurs fois étaient les femmes, les personnes résidant dans les régions urbaines, celles sans diplôme d’études secondaires, les personnes hors famille et les parents seuls, ainsi que les gens vivant dans d’autres provinces que l’Ontario ou l’Alberta. Les jeunes et les personnes âgées à faible revenu étaient plus susceptibles que les personnes de 35 à 44 ans de ne connaître cette situation que quelques fois plutôt qu’à maintes reprises. De même, chez les personnes mariées, le risque d’avoir un faible revenu à plusieurs reprises était plus faible chez celles qui n’avaient pas d’enfant que chez celles qui en avaient.

Résumé

La majorité des immigrants n’étaient pas plus susceptibles que les autres Canadiens d’avoir un faible revenu de 1993 à 1998, ou de 1996 à 2001. Cependant, dans le cas de trois groupes d’immigrants — les nouveaux immigrants ayant vécu au Canada depuis moins de sept ans, les membres des minorités visibles et les personnes âgées arrivées au Canada à la fin de la quarantaine ou dans la cinquantaine —, le risque d’avoir un faible revenu pendant au moins une année était plus élevé.

Peu importe leur sexe, leur niveau de scolarité, leur type de famille ou leur province de résidence, les nouveaux immigrants étaient de deux à trois fois plus susceptibles que les non-immigrants d’avoir un faible revenu. En outre, ils étaient plus susceptibles de se retrouver dans cette situation à plusieurs reprises.

La plupart des immigrants de moyenne date et de longue date n’étaient pas plus susceptibles que les non-immigrants d’avoir un faible revenu, ce qui semble indiquer qu’après une période d’adaptation, les immigrants s’intègrent généralement bien à l’économie canadienne. Néanmoins, l’écart entre les nouveaux immigrants et les non-immigrants au chapitre des gains et du taux de faible revenu s’est élargi au cours des deux dernières décennies (Frenette et Morissette, 2003; Picot et Hou, 2003), ce qui indique peut-être qu’il faudra plus de temps aux nouveaux arrivants pour se rattraper.

Les membres d’une minorité visible nés au Canada n’étaient pas plus susceptibles que les autres Canadiens de naissance d’avoir un faible revenu. Cependant, les immigrants appartenant à une minorité visible étaient plus susceptibles que les autres immigrants de connaître une situation de faible revenu, même dans le cas de ceux qui vivaient au Canada depuis plus de 17 ans. Parmi les personnes à faible revenu durant au moins un an, les membres d’une minorité visible (même les Canadiens de naissance) couraient davantage le risque que cette situation se produise pendant trois ans ou plus.

La plus grande vulnérabilité des immigrants de minorités visibles au faible revenu semble indiquer que la transition est peut-être plus difficile pour eux que pour les autres immigrants. Ils sont peut-être moins susceptibles d’avoir une connaissance pratique de l’une des langues officielles. De plus, ils sont peut-être moins susceptibles d’obtenir leurs attestations d’études auprès des organes de réglementation et des employeurs éventuels. La discrimination est un autre facteur possible; selon les résultats de l’Enquête sur la diversité ethnique, 1 personne appartenant à une minorité visible sur 5 fait état de discrimination ou de traitement non équitable, particulièrement en milieu de travail ou au moment de postuler un emploi (Statistique Canada, 2003).

Les immigrants de moyenne date représentent une petite proportion (3 %) des personnes âgées au Canada, mais cette proportion est vulnérable. Ces immigrants étaient environ cinq fois plus susceptibles d’avoir un faible revenu que leurs homologues nés au Canada. En général, les personnes âgées étaient moins susceptibles que celles appartenant aux autres groupes d’âge d’avoir un faible revenu. Cependant, parmi les personnes âgées, les immigrants de moyenne date, qui sont arrivés au Canada à la fin de la quarantaine ou dans la cinquantaine et qui ont trouvé du travail, n’ont peut-être pas réussi à accumuler un patrimoine de retraite suffisant pour éviter le faible revenu.

Source des données et définitions

L’Enquête sur la dynamique du travail et du revenu (EDTR) est une source de données longitudinales depuis 1993. Les répondants sont interrogés deux fois par année — une fois sur le travail et une fois sur le revenu — pendant six années consécutives. Chaque période de six ans constitue un panel, et de nouveaux panels commencent tous les trois ans. À l’heure actuelle, il existe des données longitudinales pour deux panels complets, soit 1993 à 1998 et 1996 à 2001, qu’on a combinés en un seul fichier. Comme chacun des panels représente la population canadienne au moment de la sélection de l’échantillon, on a ajouté un identificateur de panel au fichier pour détecter des effets de cohorte éventuels. Pour estimer la variance avec précision, on lui a ajouté les poids « bootstrap » de la dernière année de chacun des panels.

Les immigrants ont été divisés en trois groupes selon le nombre d’années qu’ils avaient passées au Canada au début de leur panel. Les immigrants de longue date étaient au Canada depuis au moins 17 ans, les immigrants de moyenne date, depuis 7 à 16 ans, et les nouveaux immigrants, depuis 1 à 6 ans. Ces périodes correspondent à celles qu’ont utilisées Morissette et Zhang (2001).

L’appartenance à une minorité visible est dérivée des réponses aux questions sur les antécédents ethniques, la langue maternelle et le pays de naissance, à l’aide d’une procédure mise au point par le Groupe de travail interministériel des données sur l’équité en matière d’emploi (GTIDEME, 1993).

La présente analyse ne porte que sur les personnes âgées de 16 ans et plus au moment de la première année de leur panel. Parmi les 46 905 personnes, on en a exclu 2 594 parce que les données les concernant portaient sur moins de six ans. Les taux d’attrition ont été plus élevés pour les nouveaux immigrants et les immigrants de moyenne date — 9,7 % et 9,5 % respectivement — que pour les autres Canadiens (4,4 %). Il est donc possible que les nouveaux immigrants et ceux de moyenne date soient légèrement sous-représentés. Plus de 90 % des répondants de l’échantillon initial des nouveaux immigrants et des immigrants de moyenne date faisaient toutefois encore partie de l’enquête six ans après avoir été choisis. Par ailleurs, 1 432 autres personnes ont été exclues en raison de données manquantes ou incomplètes.

On a considéré qu’une personne était à faible revenu une année donnée si elle était membre d’une famille économique dont le revenu était inférieur au seuil de faible revenu (SFR), calculé à partir de l’Enquête sur les dépenses des ménages. Les SFR indiquent à quel niveau de revenu une famille peut se trouver dans le besoin parce qu’elle doit consacrer une plus grande partie de son revenu à l’achat de nécessités (la nourriture, le logement et l’habillement) que la famille moyenne de taille similaire. On a utilisé les SFR après impôt puisque le revenu après impôt est un meilleur indicateur du revenu disponible.

Modèles de régression logistique

La régression logistique permet d’estimer la probabilité que survienne un phénomène particulier (dans le cas présent, avoir un faible revenu) en fonction de plusieurs variables explicatives. Au cours de l’examen de l’association entre chacune des variables explicatives et le phénomène, toutes les autres variables restent constantes. En d’autres mots, il est possible de comparer la probabilité d’avoir un faible revenu entre des personnes qui sont identiques à tous les points de vue, sauf un. On peut, par exemple, comparer les nouveaux immigrants et les non-immigrants de même âge et de même niveau de scolarité, appartenant au même type de famille ou à une même minorité visible. On calcule une statistique F pour chacune des variables explicatives afin de déterminer si une modification de cette variable est associée à un changement significatif de la probabilité d’avoir un faible revenu.

Compte tenu de la complexité du plan d’enquête, l’analyse a été effectuée à l’aide des poids « bootstrap » de l’EDTR et de la version 8.0 de SUDAAN. L’analyse comportait des tests globaux qui ont servi à détecter les effets de l’interaction entre le statut d’immigrant et d’autres variables explicatives. Les interactions qui n’étaient pas globalement significatives ont été laissées de côté, tandis que celles qui l’étaient ont été examinées davantage afin de déterminer quelles composantes particulières étaient significatives. De même, on a examiné en détail les effets de cohorte en faisant interagir l’identificateur de panel avec toutes les autres variables explicatives.

Notes

  1. La plupart des personnes âgées ayant immigré récemment étaient dans la soixantaine lorsqu’elles sont arrivées et ont donc eu encore moins de temps pour accumuler des avantages sociaux. Cependant, la majorité d’entre elles vivaient avec des membres de leur famille plutôt que seules ou en couple et n’avaient donc pas à compter sur les régimes de retraite et les transferts gouvernementaux comme principale source de revenu familial.

  2. Le Canada a des accords de sécurité sociale avec plusieurs pays, de sorte que certains immigrants âgés peuvent recevoir des prestations de retraite internationales même s’ils ne sont pas admissibles à la SV et au SRG. Pour plus de détails, on peut consulter le site Web de Développement social Canada à l’adresse suivante : http://www.dsc.gc.ca

Documents consultés

  • BOYD, Monica, et Michael VICKERS. « Cent ans d’immigration au Canada », Tendances sociales canadiennes, no 11-008-XPF au catalogue de Statistique Canada, automne 2000, no 58, p. 2 à 13.

  • CHUI, Tina, et Danielle ZIETSMA. « Gains des immigrants dans les années 1990 », Tendances sociales canadiennes, no 11-008-XPF au catalogue de Statistique Canada, automne 2003, no 70, p. 27 à 32.

  • DROLET, Marie, et René MORISSETTE. Dans quelle mesure les Canadiens sont-ils exposés au faible revenu?, no 75F0002MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 1999, série « Document de recherche — Revenu », no 99-01.

  • FRENETTE, Marc, et René MORISSETTE. Convergeront-ils un jour? Les gains des travailleurs immigrants et ceux nés au Canada au cours des deux dernières décennies, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2003, série « Document de recherche — Direction des études analytiques », no 215.

  • GROUPE DE TRAVAIL INTERMINISTÉRIEL DES DONNÉES SUR L’ÉQUITÉ EN MATIÈRE D’EMPLOI (GTIDEME). Les femmes, les membres des minorités visibles, les Autochtones et les personnes handicapées : Définitions utilisées en 1991 pour les besoins de l’équité en matière d’emploi, no 89F0090XPB au catalogue de Statistique Canada, 1993.

  • HUM, Derek, et Wayne SIMPSON. Possibilités salariales pour les minorités visibles au Canada, no 75F0002MIF au catalogue de Statistique Canada, 1998, série « Document de recherche — Revenu », no 98-17.

  • MORISSETTE, René, et Xuelin ZHANG. « À faible revenu pendant plusieurs années », L’emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XPF au catalogue de Statistique Canada, été 2001, vol. 13, no 2, p. 25 à 36.

  • MYLES, John. La maturation du système de revenu de retraite du Canada : niveaux de revenu, inégalité des revenus et faibles revenus chez les gens âgés, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2000, série « Document de recherche — Direction des études analytiques », no 147.

  • PICOT, Garnett, et Feng HOU. La hausse du taux de faible revenu chez les immigrants au Canada, no 11F0019MIF au catalogue de Statistique Canada, Ottawa, 2003, série « Document de recherche — Direction des études analytiques », no 198.

  • STATISTIQUE CANADA. « Enquête sur la diversité ethnique : portrait d’une société multiculturelle », no 89-593-XIF au catalogue, Ottawa, 2003.

Article intégral en format PDF

Auteur
Boris Palameta est au service de la Division de la statistique du revenu. On peut communiquer avec lui au (613) 951-2124 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants