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Janvier 2006
Vol. 7, no. 1

L'emploi et le revenu en perspective


L’évolution récente de l’emploi par industrie
Vincent Ferrao

Au cours des trois dernières années, un certain nombre d’événements importants se sont répercutés sur l’économie canadienne. Le niveau bas des taux d’intérêt a entraîné un essor de la construction résidentielle dans de nombreuses régions, tandis que la forte demande mondiale de pétrole et d’autres ressources naturelles a entraîné la création d’une nouvelle richesse pour certains Canadiens, surtout dans l’Ouest du pays. En outre, l’appréciation fulgurante du dollar canadien a rendu les produits manufacturés plus coûteux à l’étranger. En réponse à cette situation, les fabricants ont dû réduire leurs effectifs pour rester compétitifs (graphique A).

Le présent article examine la performance de ces trois secteurs clés (la construction, les ressources naturelles et la fabrication) en analysant leur incidence sur le marché du travail dans l’Ouest canadien, une région de grandes ressources naturelles, ainsi qu’au Québec et en Ontario, où le secteur manufacturier est très important.

Le marché du travail canadien au cours des dernières années

Hormis 2001, les conditions du marché du travail ont été très bonnes au cours des six dernières années. En 2005, l’emploi a progressé de 1,6 %, ce qui est légèrement supérieur à la hausse observée en 2004 (graphique B). La croissance soutenue de l’emploi, parallèlement à une baisse de la main-d’œuvre disponible, a permis de faire une brèche nette dans le taux de chômage, qui est passé de 8,0 % à la fin de 2001 à un creux de 6,4 % vers la fin de 2005, son plus bas niveau en trois décennies.

Durant les trois premières années de la décennie courante, le nombre d’emplois à temps partiel a fortement augmenté. Par contre, la période la plus récente a plutôt dégagé une tendance à l’emploi à temps plein. En 2005, la presque totalité des 255 000 nouveaux emplois étaient à temps plein, les adultes bénéficiant au premier chef de la hausse globale de l’emploi cette année-là. Toutefois, le bond de l’emploi avait été remarquable chez les jeunes au début de la décennie (Usalcas 2005).

Par conséquent, étant donné le faible taux de chômage et la progression de l’emploi à temps plein, la rémunération des employés a sensiblement augmenté vers la fin de 2005. Après une très légère amélioration au cours des trois années précédentes, la rémunération horaire moyenne a grimpé de 3,8 % à la fin de 2005 par rapport à la même période en 2004, ce qui est de loin supérieur à la hausse d’une année à l’autre des prix à la consommation pour le mois de décembre (2,2 %).

L’évolution de la croissance industrielle

Dans une économie diversifiée comme celle du Canada, certains secteurs connaissent des pertes d’emploi, tandis que d’autres affichent des gains. À la fin des années 1990, l’industrie manufacturière ainsi que celle des services professionnels, scientifiques et techniques (où la haute technologie occupe une place importante) ont généré environ 40 % des gains d’emploi nets (tableau 1). Mais, pour l’essentiel, ces deux industries n’ont pas affiché la même vitalité pendant la décennie en cours. En fait, l’industrie manufacturière a été la principale source de pertes d’emploi en 2005.

Parallèlement, certaines autres industries ont surgi comme moteur de croissance. En effet, ces trois dernières années, le commerce de gros et de détail a affiché des gains soutenus par la croissance des dépenses de consommation. L’emploi s’est également amélioré dans le domaine des soins de santé et de l’assistance sociale et, plus récemment, dans le domaine de l’enseignement. Les dépenses gouvernementales dans ces domaines ont aussi augmenté, ce qui traduit une hausse de la demande de ces services.

Si le commerce, les soins de santé et l’assistance sociale, et les services d’enseignement ont été d’importantes sources de gains en matière d’emploi, deux autres industries ont régulièrement fait les manchettes ces dernières années : la construction et les ressources naturelles. Ces deux industries ont enregistré les taux de croissance les plus rapides depuis 2002, ce qui a plus que compensé la baisse survenue dans le secteur manufacturier.

Les difficultés du secteur manufacturier se répercutent sur le centre du Canada

Du milieu à la fin des années 1990, le secteur manufacturier a été une source importante de nouveaux emplois, mais cela a pris fin en 2001, lorsque la chute de la haute technologie a entraîné des mises à pied massives dans ce secteur. Plus récemment, le secteur manufacturier a subi les contrecoups de l’appréciation du dollar canadien (qui a atteint au dernier trimestre de 2005 un sommet inégalé en quatorze ans) et de la pénurie de certaines matières brutes (graphique C).

Le secteur manufacturier a perdu 149 000 emplois (-6,4 %) depuis la fin de 2002 (tableau 2) et a vu ses difficultés s’accentuer en 2005. Après avoir régressé de 2,1 % en 2003, l’emploi n’y a guère changé en 2004 et il a chuté de 4,2 % en 2005.

Globalement, la baisse de l’emploi survenue dans le secteur manufacturier durant les trois dernières années est la plus importante contraction qu’ait connue ce secteur depuis la récession du début des années 1990. Cependant, une comparaison des trois années les plus récentes et des trois années se terminant en 1992 montre que la faiblesse actuelle du secteur manufacturier est minime. En effet, au début des années 1990, le taux de perte d’emploi y était deux fois plus élevé.

Si le fléchissement survenu récemment dans le secteur manufacturier est généralisé, certaines parties du secteur en ont souffert plus que d’autres. L’habillement et le textile, par exemple, ont enregistré des pertes prononcées. De même, la fabrication de produits informatiques et électroniques était en baisse, ne s’étant toujours pas remise de l’effondrement du secteur de la haute technologie. Les autres groupes industriels touchés comprennent le matériel et les appareils électriques, le matériel de transport ainsi que les produits du bois et du papier.

La plus récente baisse de l’emploi dans le secteur manufacturier a eu lieu dans la plupart des provinces, mais surtout au Québec et en Ontario. Ici, l’emploi dans la fabrication du matériel de transport a été faible. La fabrication de produits informatiques et électroniques aussi continue à fléchir dans les deux provinces, tout comme la production de matériel et appareils électriques. Finalement, l’emploi dans le secteur manufacturier a diminué de 68 000 au Québec et de 61 000 en Ontario au cours des trois dernières années, soit un peu moins de 90 % des pertes d’emplois nettes survenues dans le secteur à l’échelle du Canada au cours de cette période.

Les pertes d’emplois ne se sont pas limitées au centre industriel du pays, à savoir le Québec et l’Ontario; la plupart des autres provinces ont connu une légère baisse, quoique généralisée. La faiblesse de la production manufacturière, particulièrement au Québec et en Ontario, a porté un coup dur à l’ensemble de l’économie de ces provinces. En 2004, la croissance économique de l’Ontario a atteint 2,7 %, légèrement en-dessous de la moyenne nationale de 2,9 %, tandis que le Québec a enregistré une hausse de 2,3 %.

L’emploi dans la construction abonde dans toutes les régions

Si l’emploi dans le secteur manufacturier s’est dégradé, le secteur de la construction a rarement connu de jours meilleurs, grâce au niveau bas des taux d’intérêt (graphique D). Au cours des trois dernières années seulement, le secteur de la construction a généré 167 000 emplois de plus, une hausse de 19 %. Les gains ont été particulièrement prononcés en Colombie-Britannique (50 %), au Québec (21 %), en Ontario (14 %) et en Alberta (11 %). La valeur des permis de construction délivrés et le nombre de mises en chantier d’habitations ont aussi grimpé dans l’ensemble du pays. Mais l’essor de la construction ne s’est pas limité à l’habitation (graphique E). En outre, la valeur des permis de construction non résidentielle (un indicateur économique avancé) était, en octobre 2005, de 20 % supérieure au niveau mensuel moyen de 2004.

L’essor du secteur de la construction s’est répercuté sur le secteur immobilier, où l’emploi a progressé de 29 000 (15 %) ces trois dernières années.

Le moment auquel l’essor de la construction s’est produit varie d’une province à l’autre. Les fortes progressions de l’emploi sont d’abord apparues au Québec au début de la décennie courante (2000), avec des hausses plus modérées par la suite. En Ontario, l’emploi s’est accru constamment au cours des cinq dernières années.

L’essor s’est généralisé en 2004, surtout en Alberta et en Colombie-Britannique. Dans cette dernière province, la croissance a été particulièrement marquée, la construction constituant la pierre angulaire du marché du travail de la province cette année-là. En 2005, l’emploi dans la construction en Colombie-Britannique a poursuivi sa progression, bien qu’à un rythme moindre. Et si le nombre d’emplois dans la construction en Alberta semble avoir plafonné en 2005, sa croissance a été forte en 2004.

L’industrie pétrolière et gazière en Alberta s’envole

Depuis la fin de 2002, le secteur des ressources naturelles a connu une croissance légèrement inférieure à 40 000 emplois, une hausse d’environ 15 % (tableau 2). Cette croissance a été propulsée par l’industrie pétrolière et gazière en Alberta. Pour diverses raisons, les prix du pétrole brut se sont envolés ces dernières années, fracassant de nouveaux records tout au long de 2005 (graphique F). Par conséquent, l’emploi dans les champs pétroliers de l’Alberta a grimpé d’environ 30 % au cours des trois dernières années (graphique G). À la fin de 2005, le marché du travail de la région d’Athabasca-Grande Prairie-Peace River était le plus vigoureux du pays, avec un taux de chômage d’à peine 2,2 %.

Si les répercussions sur l’emploi étaient moins évidentes à Terre-Neuve-et-Labrador, elles étaient très importantes pour la croissance économique de la province. Le produit intérieur brut de celle-ci a augmenté de 6,2 % en termes réels en 2003, venant ainsi en tête de toutes les provinces pour la deuxième année consécutive, ne fléchissant que de 1,4 % en 2004, en partie à cause de problèmes de production à la plate-forme pétrolière Terra Nova.

Une conséquence notable du bond des prix du pétrole brut est la vigueur de l’emploi dans l’industrie pétrolière et gazière, comparée à l’industrie minière. À la fin des années 1990, le pétrole et le gaz employaient moins de gens que les mines. En 2005, l’inverse était vrai, le pétrole et le gaz occupant une moyenne de 68 000 travailleurs, contre 60 000 pour les mines. La croissance des deux industries a eu des retombées importantes, le nombre de travailleurs faisant des activités de soutien ayant presque doublé, passant de 45 000 à la fin des années 1990 à 83 000 en 2005 (tableau 3).

Comparé à d’autres secteurs d’activité, le secteur des ressources naturelles — foresterie, pêches, mines, pétrole et gaz — est assez restreint, ne représentant qu’environ 2 % de l’emploi global en 2005. Par contre, la construction et la fabrication occupent une place beaucoup plus grande, soit 6 % et 14 % respectivement. Toutefois, pour l’Alberta, les ressources naturelles sont importantes, puisque ce secteur comptait environ 127 000 emplois en 2005 ou 7 % de tous les emplois de la province. En 2000, 83 000 personnes travaillaient dans ce secteur, représentant 5 % de la main-d’œuvre totale de l’Alberta, province où presque tous les emplois du secteur des ressources naturelles sont liés à l’industrie pétrolière et gazière.

Toutes les régions de l’Alberta ont profité de la flambée des prix du pétrole brut. Toutefois, l’essor a été particulièrement remarquable dans la région de Calgary, où l’industrie emploie environ 42 000 travailleurs, contre 27 000 en 1999. Les emplois liés à l’extraction pétrolière et gazière dans la région de Lethbridge-Medicine Hat ont quadruplé pendant la même période, pour atteindre 12 000 en 2005. Dans le cas de la région d’Athabasca-Grande Prairie-Peace River, l’emploi a presque triplé pour s’établir à 16 000.

Conclusion

Divers chocs économiques sont survenus ces dernières années, lesquels ont influé sur les marchés du travail régionaux. Le dollar canadien a atteint en 2005 un sommet inégalé en quatorze ans par rapport au dollar américain. Les fabricants qui dépendent du marché américain continuent de fonctionner à un rythme très soutenu, mais, pour demeurer rentables, ils ont dû réduire leur main-d’œuvre. Parallèlement à la chute de l’emploi dans le secteur manufacturier, la croissance a repris dans d’autres secteurs, tout particulièrement dans le domaine de la construction à la suite de l’essor du secteur de l’habitation et celui des ressources naturelles, en raison de la demande de pétrole et de produits minéraux.

Le prix du pétrole brut, qui a oscillé entre 50 $US et 70 $US le baril durant une bonne partie de 2005, est de bon augure pour les provinces productrices. La forte demande continue de pousser les prix à la hausse.

L’emploi dans le secteur de la construction a grimpé au lendemain de la réduction des taux d’intérêt, et la plupart des régions du pays ont connu un essor du secteur de l’habitation.

Enfin, le secteur manufacturier, important au centre du pays, a dû relever des défis importants face à l’appréciation du dollar canadien. Des industries telles que l’habillement et le textile au Québec, et celle de la fabrication de véhicules automobiles et pièces connexes en Ontario, ont particulièrement souffert.

Document consulté

  • USALCAS, Jeannine. « Les jeunes et le marché du travail », L’emploi et le revenu en perspective (no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada), numéro en ligne de novembre 2005.

Article intégral en format PDF

Auteur
Vincent Ferrao est au service de la Division de la statistique du travail. On peut le joindre au (613) 951-4750 ou à perspective@statcan.gc.ca.


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Date de modification : 2014-05-14 Avis importants