Contenu archivé

L'information dont il est indiqué qu'elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n'est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n'a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Faits saillants Faits saillants Menu principal Tribune Autres nouveautés Communiquer avec nous Information sur les enquêtes Numéros déjà parus Statistics Canada home page En profondeur English
 
Logo de Statistique Canada

75-001-XIF

menu du système - liens au bas de la page
en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Décembre 2003     Vol. 4, no. 12

Les professionnels de la santé

Diane Galarneau

Les soins de santé sont depuis longtemps au nombre des préoccupations des Canadiens. Depuis l’adoption de l’assurance-maladie en 1972, plusieurs commissions se sont penchées sur le système des soins de santé et ont proposé des solutions pour en améliorer la qualité. L’accès aux soins de santé, leur financement, public ou privé, et leur qualité étaient largement au cœur des rapports soumis par ces commissions. En 2001, le Canada se classait quatrième parmi les pays de l’OCDE quant à sa part du PIB (9,7 %) allouée à la santé. Le Canada, les États-Unis et la Finlande ont vu leurs coûts de santé augmenter considérablement en 2000 et 2001 (OCDE, 2003).

Les ressources humaines sont aussi parmi les préoccupations touchant le système de santé. Dès qu’il est question d’infirmières et de médecins, on pense « pénurie » et « liste d’attente ». Alors qu’au début des années 1990, on tentait de maîtriser la croissance du nombre de médecins pour éviter un surplus, voilà maintenant qu’on accueille plus d’étudiants dans les facultés de médecine et qu’on fait appel aux médecins étrangers afin d’éviter une pénurie. En outre, le vieillissement démographique pose un double défi puisque la demande de soins augmente et que le personnel de la santé de la génération du baby-boom commence à prendre sa retraite. Aussi, les femmes travaillant habituellement moins d’heures que les hommes, leur entrée accrue dans les professions d’omnipraticien et de médecin spécialiste a intensifié les pressions sur ces professions (Chan, 2002). Ce phénomène, conjugué aux retraites massives survenues dans certains corps de métiers dans les années 1990, a contribué à renforcer l’idée d’une pénurie de main-d’œuvre dans le secteur de la santé.

Les travailleurs de la santé, et les professionnels en particulier, ont subi de nombreux changements ces dernières années, tant sur le plan démographique que strictement professionnel. À partir des données des recensements de 1991 et 2001, le présent article examine ces changements chez l’ensemble des travailleurs de la santé et, de façon plus détaillée, chez les infirmières et les médecins.

Les travailleurs de la santé


Les travailleurs de la santé peuvent être répartis en trois grandes catégories : les professionnels, le personnel technique et le personnel de soutien (voir les Définitions). Les professionnels représentaient 57 % de l’ensemble des travailleurs de la santé en 2001. Parmi eux, les infirmières constituaient la plus grande proportion (63 %), tandis que les médecins — omnipraticiens et spécialistes — suivaient de loin, avec 14 % (tableau 1).

On comptait près de 824 600 personnes travaillant dans le domaine de la santé en 2001, soit 15 % de plus qu’en 1991, alors que la population active totale et la population du pays se sont accrues de 11 % chacune. Les travailleurs de la santé représentaient 5 % de la population active1 en 2001 (graphique A). À l’échelle provinciale, le Manitoba affichait la proportion la plus élevée (6,4 %) et l’Ontario, la proportion la plus faible (4,8 %). Les Territoires, aussi, comptaient une faible proportion (3,6 %) de travailleurs de la santé.

Les caractéristiques des travailleurs de la santé


Les femmes ont toujours constitué une proportion importante du personnel de la santé (tableau 1). Cela était encore vrai en 2001 puisqu’elles représentaient presque 4 travailleurs de la santé sur 5 (79 %), alors qu’elles comptaient pour moins de la moitié de la main-d’œuvre des autres secteurs. Les femmes étaient particulièrement présentes (87 %) dans les professions de soutien exigeant peu de qualifications.

L’âge moyen de l’ensemble des travailleurs dans la population active s’est accru de 1,8 an entre 1991 et 2001, mais les travailleurs de la santé affichaient une croissance relativement marquée à cet égard (2,8 ans), plus particulièrement les professionnels, dont l’âge moyen a progressé de 3,3 ans.

L’augmentation de l’âge moyen varie selon la profession. En 1991, les professionnels de la santé étaient à peine plus âgés que leurs homologues des autres secteurs (39,5 ans, contre 39,1 ans). Mais cet écart a atteint plus de 2 ans en 2001. Les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires sont parmi les professionnels de la santé dont l’âge moyen a augmenté le plus, de 4,1 ans et 4,4 ans, respectivement. Vu l’importance de leurs effectifs, les infirmières sont en grande partie responsables de l’accroissement marqué de l’âge moyen chez l’ensemble des professionnels. En 2001, les médecins spécialistes avaient l’âge moyen le plus élevé (45,7 ans), suivis des infirmières en chef et superviseures (45,4) et des omnipraticiens (45,2).

La possibilité d’une pénurie de main-d’œuvre dans certaines professions de la santé incite les autorités gouvernementales à préconiser des politiques de plus grande ouverture envers les travailleurs étrangers. Cependant, la proportion d’immigrants récents en 2001 — c’est-à-dire ceux arrivés au Canada dans les dix années antérieures — avait très peu varié par rapport à 1991 dans la catégorie des professionnels de la santé (tableau 2). Cette proportion s’est en effet maintenue en deçà de 4 % durant cette période, alors qu’elle s’est accrue d’un peu plus du tiers (passant de 4,5 % à 6,1 %) chez les travailleurs en dehors du secteur de la santé. Bon nombre d’immigrants récents ayant une formation universitaire ont souvent du mal à faire reconnaître leurs titres de compétences. La proportion d’immigrants dans la catégorie du personnel technique et de soutien s’est aussi faiblement accrue.

L’intensité de travail s’est généralement accrue pour les travailleurs de la santé. La proportion de ceux occupés à temps plein toute l’année a augmenté de 4,3 points de pourcentage au cours de la décennie, contre 2,4 points chez les autres travailleurs. Les professionnels et le personnel de soutien sont ceux dont la proportion a progressé le plus (5 points).

En revanche, la proportion de travailleurs de la santé occupés surtout à temps partiel a diminué de 2 points de pourcentage. Comparés aux autres travailleurs, ceux de la santé travaillent plus souvent à temps partiel, et ce, qu’il s’agisse des professionnels, du personnel technique ou de soutien. Cette plus grande fréquence du temps partiel — accentuée par l’accès difficile aux postes à temps plein pour le personnel infirmier — peut être liée à la forte proportion des femmes dans les professions de la santé (graphique B)2.

Cette intensité de travail plus forte coïncide avec un taux de chômage faible. En effet, le taux de chômage des travailleurs de la santé en 2001 était considérablement plus faible que celui du reste des travailleurs (1,9 %, contre 5,6 %). Parmi les trois grands groupes de professions de la santé, les professionnels étaient les moins susceptibles d’être en chômage, seulement 1,2 % d’entre eux ayant ce statut. Le personnel technique et celui de soutien, aussi, affichaient un taux de chômage relativement faible (2,4 % et 3,1 %, respectivement).

En 2001, le nombre moyen d’heures de travail hebdomadaires du personnel de la santé était comparable à celui du reste de la main-d’œuvre (32,8 heures par semaine). Les professionnels affichaient une moyenne légèrement supérieure, à savoir 34,2 heures, contre 42,7 chez les hauts gestionnaires et 34,7 heures chez les autres professionnels.

Revenu d’emploi


Globalement, le revenu d’emploi annuel moyen3 a progressé de 7,2 % en termes réels entre 1990 et 2000 (tableau 3). Cette hausse a
atteint 8,9 % chez les travailleurs de la santé et 7,0 % chez le reste de la main-d’œuvre. Les professionnels de la santé ont connu la progression la plus marquée (13,8 %), suivis du personnel de soutien (8,6 %). Le revenu du personnel médical technique a, par contre, progressé moins rapidement, soit de 0,6 %.

Le revenu d’emploi médian global a augmenté plus modestement (3,3 %) en raison des fortes hausses enregistrées dans les tranches de
revenus élevés. Les travailleurs de la santé se distinguent une fois de plus par une croissance de revenu marquée, les professionnels affichant la hausse la plus importante (15,1 %), tandis que le personnel de soutien a enregistré une augmentation plus modeste (7,9 %) et que le personnel technique a affiché plutôt une baisse de 0,2 %.

Les professionnels de la santé se démarquent toujours, comparés aux autres groupes de professions. Le revenu d’emploi moyen durant la même période a augmenté de 4,9 % chez les professionnels hors de la santé, et de 13,9 % chez les hauts gestionnaires. Quant au
revenu médian, il a baissé de 2,5 % chez les premiers et progressé de 0,2 % chez les seconds.

Pour ce qui est des travailleurs à temps plein toute l’année, ceux de la santé se différencient encore par des hausses du revenu médian
supérieures à celles du reste de la main-d’œuvre. Ces hausses coïncident avec une augmentation des heures de travail et de l’âge moyen dans les professions de la santé. Les hausses modestes du revenu médian chez le personnel technique et de soutien coïncident avec une progression des heures de travail plus importante que chez les professionnels4.

La hausse du revenu chez les professionnels semble traduire en partie l’intensité de travail accrue et la progression de l’âge moyen de ces derniers. Ces observations générales cachent cependant des disparités qui apparaissent lorsque les professions de la santé sont examinées séparément, les deux plus importantes en termes d’effectif étant celles d’infirmière et de médecin.

Les infirmières


Le terme « infirmière » désigne à la fois les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires. On examine cependant chacun des deux groupes séparément malgré une certaine similitude de leurs tâches et le fait que les deux professions sont réglementées. Les infirmières auxiliaires travaillent souvent sous la supervision des infirmières autorisées ou des médecins; elles ont pour la plupart une année de formation postsecondaire, tandis que les infirmières autorisées ont au moins une formation collégiale et de plus en plus fréquemment un baccalauréat.

Les effectifs des infirmières autorisées se sont grandement accrus au cours des années 1980, mais le ralentissement des taux d’embauche et les réductions d’effectifs par attrition des années 1990 ont transformé un surplus apparent en pénurie apparente. De 1991 à 2001, le nombre d’infirmières autorisées a progressé d’un modeste 2 % (tableau 1), tandis que celui des infirmières en chef et superviseures a chuté de 48 % à la suite des suppressions de postes hiérarchiques. L’effectif des infirmières autorisées s’est accru moins rapidement que la population totale, de sorte que le nombre d’infirmières par habitant a chuté, passant de 93,3 pour 10 000 habitants en 1991 à 82,5 en 2002 (tableau 4)5. Ce ratio a baissé dans tout le Canada, et l’Alberta et la Colombie-Britannique ont affiché les ratios les plus faibles en 20016.

Les infirmières auxiliaires ont, quant à elles, perdu 11 % de leurs effectifs entre 1991 et 2001. Le fait de les inclure dans le ratio d’infirmières pour 10 000 habitants accentue donc la tendance à la baisse de celui-ci. Cette baisse a d’ailleurs touché presque tout le pays. La Colombie-Britannique, l’Ontario et l’Alberta affichaient le plus faible ratio global d’infirmières en 2001.

Le personnel infirmier est encore très majoritairement constitué de femmes : 93,8 % en 2001, contre 94,6 % en 1991. Le Québec affichait la plus forte proportion d’hommes infirmiers : 9,1 %, contre 3,7 % à l’Île-du-Prince-Édouard (graphique C). Les infirmières autorisées et les infirmières auxiliaires sont parmi les professionnels de la santé dont l’âge moyen a augmenté le plus, de 4,1 ans et 4,4 ans, respectivement (tableau 1). Cela s’explique en grande partie par le faible nombre d’entrants dans la profession, conséquence à la fois des faibles taux d’embauche du début des années 1990 et de la baisse des inscriptions en sciences infirmières (graphique D).

Les conditions de travail difficiles de cette profession — longues heures, travail par quarts, manque de personnel et accès difficile aux
postes à temps plein — découragent peut-être les étudiants éventuels de suivre des études en sciences infirmières. Ces conditions difficiles sont peut-être aussi responsables de la tendance des infirmières à prendre leur retraite relativement tôt.

On estime à plus de 64 000 le nombre d’infirmières autorisées que la profession perdrait entre 2001 et 2006 à la suite de la retraite ou de décès prématurés (ICIS, 2003a)7. Ce chiffre représentait 28 % de l’effectif de 2001. La Colombie-Britannique serait la province la plus touchée puisque 32 % de son effectif de 2001 risquent d’être à la retraite entre 2001 et 2006, contre 22 % dans la région de l’Atlantique, qui subirait les pertes les moins lourdes.

Ce genre d’étude n’a pas été fait pour les infirmières auxiliaires. Mais, selon la Base de données sur les infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés (BDIIAA), plus de la moitié des effectifs actuels d’infirmières auxiliaires auront atteint 55 ans d’ici 2012. Une proportion importante de ces effectifs sera donc admissible à la retraite d’ici là — 60 % en Colombie-Britannique et environ 42 % en Nouvelle-Écosse (ICIS, 2003b).

Face à la pénurie de médecins, on envisage maintenant d’élargir le rôle des infirmières en leur permettant d’effectuer des tâches habituellement réservées aux médecins. En raison des progrès technologiques, des responsabilités accrues et de la complexité croissante des tâches, le nombre d’infirmières autorisées détenant un baccalauréat est en hausse. Plusieurs provinces ont d’ailleurs annoncé, à la fin des années 1990, qu’elles exigeraient le baccalauréat comme critère d’embauche minimum (ICIS, 2003c). Le nombre d’infirmières autorisées titulaires au moins du baccalauréat a quintuplé, passant d’environ 5 % en 1991 à près de 25 % en 2001.

Intensité de travail et revenu d’emploi annuel


La difficulté pour les infirmières d’obtenir des postes à temps plein fait la manchette depuis longtemps. Cependant, celles-ci étaient, en 2001, parmi les professionnels de la santé dont le nombre d’heures de travail moyen par semaine a progressé le plus (près de 8 %) par rapport à 1991 (tableau 5).

En outre, la proportion d’infirmières travaillant à temps plein toute l’année a augmenté, passant de 50 % à 58 % chez les autorisées, et de 50 % à 56 % chez les auxiliaires8. Travailler à temps plein ou à temps partiel a de nombreuses conséquences en matière d’avantages sociaux. Selon la base de données des infirmières autorisées, le nombre de postes à temps plein a effectivement augmenté depuis 1998 (ICIS, 2003), et augmenté davantage que le nombre de postes à temps partiel. Mais cette progression s’est produite au détriment des postes occasionnels.

Le revenu annuel médian réel des infirmières autorisées a augmenté de plus de 17 % dans les années 1990, ce qui représente la plus forte hausse après celle des professionnels en thérapie et en évaluation (21 %)9. Le revenu des infirmières auxiliaires a aussi affiché une forte progression, à savoir 11 %.

Les infirmières autorisées à temps plein toute l’année ont enregistré la plus forte croissance (8,0 %) du revenu médian parmi les professionnels et, vu leur proportion importante, cette hausse a largement contribué à celle de 8,4 % du revenu de l’ensemble des professionnels de la santé entre 1990 et 2000.Les infirmières auxiliaires ont, quant à elles, affiché une hausse modeste de 2,7 % de leur revenu. Ces hausses reflètent en partie celle des heures de travail hebdomadaires (2,1 %) et celle de l’âge moyen, et témoignent peut-être aussi de la rareté croissante de ce genre de professionnelles.

Les omnipraticiens et médecins spécialistes


L’effectif des professionnels du secteur de la santé a progressé d’un peu moins de 9 % entre 1991 et 2001, alors que celui des professionnels des autres secteurs a grimpé de 36 %. Le nombre d’omnipraticiens a augmenté d’un peu moins de 12 %, tandis que celui des médecins spécialistes a augmenté de 34 % en raison de l’engouement croissant pour la médecine spécialisée au détriment de la médecine familiale (CHAN, 2002)10.

Le Canada comptait 2,2 médecins pour 1 000 habitants en 2001, ce qui le place en-dessous de la moyenne de 2,9 pour les pays de l’OCDE (OCDE, 2003)11. La plupart des provinces ont un ratio comparable (variant entre 2,2 et 2,4), sauf le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan, l’Île-du-Prince-Édouard et les Territoires, où ce ratio varie entre 1,7 et moins de 1. Ces disparités peuvent être attribuables à plusieurs facteurs. Par exemple, certaines régions éloignées peuvent avoir du mal à attirer des médecins et doivent compter sur les régions voisines pour desservir leur population (graphique E). Parmi les médecins et spécialistes on compte des internes, et comme certaines provinces ont une plus grande capacité d’accueil d’étudiants, cela peut artificiellement hausser leur ratio.

Le nombre de médecins spécialistes par habitant varie aussi selon la province et le territoire mais révèle des tendances similaires à celles du ratio global, les mêmes provinces et régions se trouvant aux extrêmes. Le fait que certaines provinces ont un ratio de spécialistes plus ou moins important peut être lié au caractère urbain ou rural du lieu de résidence. On trouve en effet davantage de spécialistes dans les grandes zones urbaines. Les omnipraticiens sont plus susceptibles de pratiquer des accouchements et de prodiguer des soins palliatifs et d’urgence en zones rurales qu’en zones urbaines, où ces soins sont prodigués par des spécialistes (ICIS et Statistique Canada, 2003).

Le ratio de médecins pour 1 000 habitants ne tient toutefois pas compte du nombre d’heures travaillées par ces professionnels ni de leur productivité respective ou de la demande plus importante de services dans certains groupes démographiques. Ces facteurs ont été pris en compte dans le « ratio réel » (CHAN, 2002), dans lequel on attribue aux médecins un facteur de pondération en fonction du nombre d’actes médicaux qu’ils effectuent selon leur âge et sexe. Un facteur de pondération est aussi attribué à la population en fonction des besoins de santé différents selon l’âge et le sexe. Si le ratio brut indique une légère hausse du nombre de médecins par habitant ces dernières années, le ratio ajusté indiquerait plutôt une chute ininterrompue depuis 1993, année où il avait atteint son point culminant (graphique F).

Les omnipraticiens et médecins spécialistes sont parmi les professionnels les plus âgés (tableau 1), et cela tient à plusieurs facteurs. En général, les médecins prennent leur retraite à un âge relativement avancé, ce qui est confirmé par la proportion d’entre eux âgés de 55 ans et plus. On note par ailleurs une baisse du nombre d’inscriptions dans les facultés de médecine et une hausse du nombre d’années d’études postdoctorales, la pratique de la médecine familiale diminuant au profit de la médecine spécialisée12.

En 2001, environ 48 % des professionnels des secteurs autres que celui de la santé étaient des femmes, contre 78 % dans le secteur de la santé. Si cette proportion est demeurée stable entre 1991 et 2001, les femmes ont accru leur présence dans plusieurs professions médicales peu traditionnelles, telles que celles d’omnipraticien (où leur proportion est passée de 27 % à 34 %) et de médecin spécialiste (où leur proportion est passée de 23 % à 32 %). Cette croissance reflète l’afflux des diplômés en médecine, qui, depuis 1996, sont majoritairement des femmes (ICIS, 2002). L’entrée assez récente des femmes dans ces professions se traduit par le fait qu’elles y sont en moyenne plus jeunes que leurs homologues masculins (40,6 ans et 47,8 ans, respectivement).

Entre 1991 et 2001, on a pu observer une proportion croissante de travailleurs indépendants dans l’ensemble de la population active. Le fait d’être travailleur indépendant varie grandement selon le sexe et la profession. Comparés aux autres professionnels, ceux de la santé semblent être nettement plus enclins à travailler à leur compte, la proportion d’entre eux qui travaillaient à ce titre en 2001 était de 17 %, contre 13 % pour les autres professionnels (tableau 6). Cette tendance plus forte semble toutefois très masculine (50 % des hommes, contre 8 % des femmes). Cela tient partiellement au fait que les femmes sont concentrées dans les professions où le travail autonome relève plutôt de l’exception, comme c’est le cas chez le personnel infirmier. Les femmes constituent donc une minorité des médecins spécialistes, omnipraticiens, dentistes, vétérinaires, optométristes et chiropraticiens, dont la majorité travaille à titre indépendant. Mais même dans ces professions à forte proportion d’indépendants, les femmes ont moins tendance que les hommes à travailler à leur compte.

Intensité de travail et revenu d’emploi annuel


Le nombre d’heures de travail moyen des médecins spécialistes et des omnipraticiens a sensiblement diminué entre 1991 et 2001 (de 6 % et 3 %, respectivement [tableau 5]). Ces professionnels sont également moins nombreux à travailler à temps plein toute l’année : la proportion de médecins spécialistes ayant adopté ce régime de travail est passée d’environ 68 % à 61 % de 1991 à 2001, et celle d’omnipraticiens, de 67 % à 65 %.

Cette baisse pourrait s’expliquer par la proportion plus élevée des femmes dans ces professions. En effet, de 1991 à 2001, les femmes représentaient la plus grande part (73 %) de l’accroissement des effectifs de ces médecins. Et c’est surtout parmi les omnipraticiens qu’elles se sont démarquées puisqu’elles représentent presque la totalité de l’accroissement (98 %) des effectifs. Malgré leur afflux important dans ces professions, les femmes travaillant à temps plein toute l’année représentaient la plus grande part de l’accroissement total chez ces professionnels. À noter, cependant, qu’une femme médecin à temps plein toute l’année travaille un peu moins de 50 heures par semaine en moyenne, tandis que son homologue masculin en fait 56. L’écart varie toutefois avec l’âge, augmentant vers l’âge où les femmes ont habituellement des enfants et diminuant par la suite (graphique G). Cependant, un écart significatif subsiste dans la plupart des groupes d’âges en 2001.

La baisse de la proportion des médecins spécialistes et omnipraticiens à temps plein toute l’année peut aussi être liée au fait que ceux-ci sont parmi les plus âgés des professionnels de la santé et que les heures de travail diminuent généralement à partir de 55 ans (graphique H). Le nombre des professionnels de la santé âgés de 55 ans et plus s’est par ailleurs accru de 35 % entre 1991 et 2001.

L’âge élevé des médecins, conjugué à l’afflux des femmes dans ces professions, accentue l’impression de pénurie puisque les heures de travail des femmes et des médecins plus âgés sont moindres que celles des hommes de moins de 55 ans. D’autres facteurs — tels que les règles visant à réduire le nombre d’interventions médicales et la nécessité pour certains hôpitaux de réduire le nombre de lits disponibles — contribuent aussi à allonger les listes d’attente et à renforcer l’idée d’une pénurie de médecins.

Les médecins spécialistes et les omnipraticiens à temps plein toute l’année affichent une baisse des heures de travail de 2,7 % et de 2,2 %, respectivement. Des sources administratives indiquent, cependant, que les heures de travail des médecins varient d’année en année. Comme la plupart sont payés à l’acte, une autre façon de tenir compte de leur intensité de travail consiste à examiner le nombre d’actes médicaux effectués dans le temps. D’après cette mesure, les médecins à temps plein toute l’année, hommes et femmes, effectuaient davantage d’actes médicaux en 1998-1999 qu’en 1989-1990 (ICIS, 2002). Dans les deux périodes, cependant, les médecins hommes ont effectué plus d’actes médicaux. En outre, malgré une baisse des heures de travail hebdomadaires moyennes, l’ensemble des médecins spécialistes et omnipraticiens faisaient, encore en 2001, plus d’heures par semaine que les autres professionnels de la santé (54,5 et 53,5, respectivement).

Les médecins spécialistes à temps plein toute l’année ont vu leur revenu annuel médian croître de 3,3 % en termes réels, tandis que les omnipraticiens ont vu le leur baisser de 4,9 %. Ces variations tranchent avec la croissance de 8,4 % du revenu de l’ensemble des professionnels de la santé. À titre de comparaison, le revenu annuel médian de l’ensemble des travailleurs a diminué de 1,9 % et celui des professionnels hors santé, de 2,1 %.

Ces variations de revenu chez les omnipraticiens et les médecins spécialistes peuvent être liées à plusieurs facteurs. Si l’accroissement de l’âge moyen devrait créer des pressions à la hausse sur le revenu, l’augmentation du nombre de femmes et la baisse du nombre de travailleurs indépendants entraîneraient des pressions à la baisse13. Des dépenses d’exploitation accrues ainsi qu’une certaine tendance à la sous-facturation peuvent aussi expliquer le peu de croissance du revenu des médecins14. Cette sous-facturation se produit par ignorance — certains médecins ne savent peut-être tout simplement pas que certaines interventions peuvent être facturées —, par malaise, ou encore parce que certains médecins veulent simplifier la tâche en omettant de facturer les patients pour des services non couverts par l’assurance-santé (prise de sang ou d’urine). La sous-facturation pourrait représenter jusqu’à 15 % du revenu annuel d’un médecin (Clarke, 2001).

Revenu annuel par province


Le revenu d’emploi annuel des médecins (spécialistes et omnipraticiens) varie beaucoup selon la province (tableau 7). Même s’il s’agit du revenu des travailleurs à temps plein toute l’année, des écarts relatifs au nombre d’heures de travail peuvent subsister d’une province à l’autre en raison, par exemple, de la composition par âge et sexe des professionnels, de leur rareté ou bien de la composition de la population qu’ils desservent. En outre, le domaine de spécialisation des médecins de certaines provinces, le type de clinique des omnipraticiens, la proportion d’entre eux travaillant à leur compte sont autant de facteurs qui peuvent influer sur leur rémunération moyenne.

Un écart de 45 000 $ sépare le revenu annuel médian des médecins spécialistes des provinces de l’Atlantique et des Prairies, et un écart de 35 000 $ sépare les omnipraticiens de l’Ontario et de Colombie-Britannique.

La profession d’infirmière étant syndiquée, les écarts de revenu peuvent refléter l’ampleur des négociations salariales des divers syndicats, la composition de la main-d’œuvre par âge, les besoins plus importants dans certaines régions, le manque d’infirmières ainsi que le nombre habituel d’heures de travail et la proportion d’heures supplémentaires. Le revenu des infirmières en chef et superviseures étant inclus dans celui des infirmières autorisées, les écarts peuvent aussi refléter la bonification des revenus accordée au personnel de supervision dans certaines provinces. Ainsi, un écart de 8 000 $ sépare le revenu des infirmières à temps plein toute l’année en Colombie-Britannique de leurs homologues des provinces de l’Atlantique.

L’écart de revenu entre hommes et femmes


En 2000, un écart de 36 % séparait le revenu des femmes professionnelles de la santé à temps plein toute l’année de celui de leurs homologues masculins (tableau 8). Mais cet écart varie grandement selon la profession, allant de 53 % chez les médecins spécialistes à 7 % chez les audiologistes, les orthophonistes, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes. Les femmes faisant moins d’heures que les hommes, l’ajustement de l’écart de revenu en fonction de la différence d’heures de travail réduit cet écart pour la plupart des professions.

Un écart important persiste cependant chez les médecins spécialistes et les omnipraticiens. Par exemple, les femmes médecins spécialistes travaillant à temps plein toute l’année touchent un revenu annuel moyen de 44 % inférieur à celui des hommes. L’écart est un peu moins élevé chez les omnipraticiens, mais les femmes touchent tout de même 20 % de moins que les hommes.

Une partie de l’écart de revenu s’explique probablement par l’âge, la province, la taille et le lieu de résidence et le fait d’être salarié ou travailleur indépendant. L’effet de ces variables a donc été testé à l’aide d’un modèle de décomposition d’Oaxaca. D’après ce modèle, environ un tiers de l’écart de revenu s’explique par l’âge plus faible des femmes et par leur tendance moindre à travailler à leur compte. Les deux tiers restants peuvent être attribuables au domaine de spécialisation, au fait que ces professions sont rémunérées à l’acte et que les femmes effectuent moins d’actes médicaux que les hommes, ainsi qu’à d’autres différences sexuelles non observables.

Sommaire


Les professions de la santé sont exercées en majorité par des femmes, celles-ci représentant près de quatre travailleurs de la santé sur cinq en 2001. En outre, les travailleurs de la santé sont en moyenne un peu plus âgés. Leur âge moyen est de 41,1 ans (contre 38,7 ans pour les travailleurs hors santé), et il progresse plus rapidement que dans les autres professions depuis 1991.

Les travailleurs de la santé ont généralement accru leur intensité de travail — bon nombre d’entre eux ont multiplié leurs heures de travail et la proportion travaillant à temps plein toute l’année a considérablement augmenté. Malgré cette croissance, on observe une certaine prédominance du travail à temps partiel, en raison probablement de la forte proportion de femmes dans le secteur de la santé mais aussi de l’accès difficile aux postes d’infirmière à temps plein dans ce secteur. Par ailleurs, les travailleurs de la santé affichaient un taux de chômage relativement faible en 2001.

Dans les années 1990, les travailleurs de la santé ont, dans l’ensemble, affiché une hausse du revenu annuel médian deux fois supérieure à celle des travailleurs hors de la santé (6,4 %, contre 3,1 %). Les professionnels se sont démarqués avec la plus forte progression (15,1 %), suivis de loin par le personnel de soutien (7,9 %). Ces hausses reflètent en partie un accroissement de l’intensité du travail et de l’âge moyen.

Les effectifs d’infirmières (autorisées et auxiliaires) ont progressé plus lentement que la population totale, le nombre d’infirmières étant passé de 113,2 pour 10 000 habitants en 1991 à 98,4 en 2001.

Les conditions de travail difficiles de cette profession — longues heures, travail par quarts, manque de personnel et offre limitée de postes à temps plein — expliquent peut-être la chute du nombre d’inscriptions en sciences infirmières. Ces conditions sont peut-être aussi à l’origine du fait que les infirmières se retirent relativement tôt de la vie active. Malgré tout, la proportion d’infirmières à temps plein toute l’année s’est accrue depuis 1998, plus rapidement que celles à temps partiel. Ces gains ont été réalisés au détriment des postes occasionnels et expliquent probablement en partie le fait que les infirmières affichaient la hausse la plus forte du nombre d’heures de travail hebdomadaires de 1991 à 2001.

Les infirmières autorisées travaillant à temps plein toute l’année ont connu l’accroissement le plus marqué des gains annuels médians (8,0 %). Les infirmières auxiliaires ont, quant à elles, affiché une croissance modeste de 2,7 %. Ces accroissements reflètent une hausse du nombre d’heures de travail par semaine (2,1 %) et de l’âge moyen, mais peut-être aussi la rareté grandissante de ce genre de professionnelles.

Le Canada comptait 2,2 médecins pour 1 000 habitants en 2001, ce qui le place bien en deçà de la moyenne de 2,9 pour les pays de l’OCDE. Les provinces ont un ratio comparable (variant entre 2,2 et 2,4 médecins pour 1 000 habitants), sauf le Nouveau-Brunswick, la Saskatchewan et l’Île-du-Prince-Édouard ainsi que les Territoires, où ce ratio varie entre 1,7 et moins de 1 pour 1 000 habitants.

Les omnipraticiens et médecins spécialistes sont parmi les professionnels les plus âgés. Cela s’explique en partie par le faible nombre d’entrants dans la profession, qui lui-même résulte de la baisse du nombre d’inscriptions dans les facultés de médecine et des années d’études post-doctorales plus longues, la pratique de la médecine familiale diminuant au profit de la médecine spécialisée. Aussi, les médecins prennent leur retraite à un âge relativement avancé.

Les médecins spécialistes à temps plein toute l’année ont vu croître leurs gains annuels médians de 3,3 % en 2000 par rapport à 1990, tandis que les omnipraticiens ont vu les leurs baisser de 4,9 %. Ces variations diffèrent beaucoup de la croissance de 8,4 % enregistrée par les professionnels de la santé et sont survenues en dépit d’une hausse importante de l’âge moyen. Elles coïncident aussi avec une augmentation des effectifs féminins, une baisse des heures de travail par rapport à 1991 et un repli de la proportion de travailleurs autonomes.

Les femmes professionnelles de la santé travaillant à temps plein toute l’année touchaient 64 % du revenu de leurs homologues masculins en 2001. Cet écart varie grandement selon la profession, allant de 53 % chez les médecins spécialistes à 7 % chez les audiologistes, les orthophonistes, les physiothérapeutes et les ergothérapeutes. Après ajustement en fonction du nombre d’heures de travail plus faible chez les femmes, un écart important subsiste dans certains groupes de profession. Chez les médecins spécialistes et les omnipraticiens, le tiers de cet écart tient au fait que les femmes sont plus jeunes que les hommes et qu’elles ont moins tendance à travailler à leur compte. Le reste de l’écart peut être attribuable à des facteurs tels que le domaine de spécialisation, le fait que les femmes effectuent moins d’actes médicaux ainsi que des différences sexuelles non observables.

 

Définitions


Les travailleurs de la santé sont les personnes occupant un emploi dans le secteur de la santé. Il s’agit des professions aux codes allant de D011 à D313 dans la Classification nationale des professions de 2001.

Les professionnels de la santé s’occupent principalement de diagnostiquer et de traiter les problèmes de santé des humains et des animaux et de fournir des services connexes tels que ceux de pharmacie, de nutrition, d’orthophonie, de physiothérapie et d’ergothérapie. En plus des médecins spécialistes et omnipraticiens, des dentistes, vétérinaires, optométristes, chiropraticiens, pharmaciens, diététistes et nutritionnistes, audiologistes et orthophonistes, physiothérapeutes, ergothérapeutes, ce groupe inclut le personnel infirmier (infirmières autorisées et infirmières auxiliaires autorisées).

Le personnel technique s’occupe principalement de fournir un soutien technique aux professionnels. Les technologues et les techniciens occupant des postes de surveillants sont inclus dans ce groupe. Celui-ci comprend tous les technologues et techniciens (en anatomopathologie, de laboratoire médical, en santé animale, en radiation médicale, en échographie, en cardiologie, en électroencéphalographie et autres), les inhalothérapeutes, perfusionnistes cardio-vasculaires et technologues cardio-pulmonaires, les denturologistes, hygiénistes et thérapeutes dentaires, les technologues et techniciens dentaires et auxiliaires dans les laboratoires dentaires, les opticiens, les sages-femmes et praticiens des médecins douces et les ambulanciers.

Le personnel de soutien fournit un soutien technique aux professionnels. Ce groupe comprend les assistants dentaires, les aides-infirmiers, les aides-soignants et les préposés aux bénéficiaires. Les infirmières autorisées comptent parmi elles les
infirmières autorisées, les infirmières psychiatriques autorisées et les finissants d’un programme en sciences infirmières qui ne sont pas encore autorisés.

Les infirmières auxiliaires autorisées administrent des soins infirmiers aux patients, habituellement sous la supervision des médecins, des infirmières autorisées ou d’autres membres de l’équipe de santé. Ce groupe de base comprend les techniciens en chirurgie.

Les médecins spécialistes sont les spécialistes en médecine clinique, en médecine de laboratoire ou en chirurgie.

Les autres professionnels sont ceux qui travaillent en dehors du secteur de la santé, dont précisément les professionnels en gestion des affaires et en finance, en sciences naturelles et appliquées, les juges, avocats, psychologues, travailleurs sociaux, ministres du culte et agents des politiques et des programmes, et les professionnels des arts et de la culture (c.-à-d. les groupes B0, C0, E0 et F0 de la Classification nationale des professions de 2001). Ces professions exigent souvent au moins un baccalauréat.

La catégorie « temps plein toute l’année » a été créé en combinant le nombre de semaines travaillées pendant l’année de référence du recensement et le nombre d’heures habituellement travaillées durant la semaine de référence du recensement. Les travailleurs à temps plein ont habituellement un régime de travail plus stable que le reste de la main-d’œuvre.

La catégorie « surtout à temps partiel » est celle des personnes ayant répondu avoir travaillé surtout à temps partiel durant l’année de référence. Elle ne tient pas compte du nombre de semaines travaillées durant cette année.

Le taux de chômage est le nombre de chômeurs exprimé en pourcentage de la population active. Les personnes qui n’ont jamais eu d’emploi ou celles qui n’en avaient pas dans les 18 mois précédant la semaine de référence du recensement n’ont pas déclaré de profession. Elles sont donc exclues du calcul.

Notes

  1. La population active exclut ici les chômeurs n’ayant jamais travaillé puisqu’ils n’ont pu déclarer aucune profession. Dans cet article, les travailleurs familiaux et les personnes n’ayant pas déclaré de gains durant l’année précédant le recensement ont aussi été exclus.
  2. Chez les travailleurs de la santé, le coefficient de corrélation entre la proportion de femmes dans chaque profession et la proportion travaillant à temps partiel est de .77.
  3. Le revenu d’emploi moyen représente les salaires, les traitements et le revenu net d’un emploi autonome agricole ou non agricole.
  4. La catégorie « à temps plein toute l’année » a été créée artificiellement puisque les semaines travaillées sont celles de l’année précédant le recensement, tandis que les heures travaillées sont celles de la semaine précédant le recensement. Cette catégorie a été retenue car les travailleurs à temps plein ont habituellement un régime de travail plus stable que le reste de la main-d’œuvre.
  5. Y compris les infirmières en chef et les superviseures.
  6. Ce ratio diffère de celui calculé à partir de la Base de données des infirmières et infirmiers autorisés (BDIIA) parce que le recensement ne distingue pas entre infirmières autorisées (IA) et infirmières psychiatriques autorisées (IPA). Dans les quatre provinces de l’Ouest, les IPA ne sont pas comprises dans le groupe des IA. Le ratio d’IA pour 10 000 habitants ne comprend donc pas les IPA et le ratio provenant de la BDIIA est plus faible en comparaison avec le ratio provenant du recensement. Contrairement au recensement, la BDIIA est une base de données administrative des infirmières qui se sont inscrites et qui ont obtenu l’autorisation de pratiquer. Les membres associés et inactifs et les infirmières travaillant à l’extérieur du Canada ou qui sont sorties du marché du travail sont exclues. Les chiffres concernant ce ratio proviennent des Tendances de la main-d’œuvre des infirmières et infirmiers autorisés au Canada, 2002, p. 53 (voir les Documents consultés).
  7. Selon cette étude, l’âge moyen à la retraite du personnel infirmier se situe entre 55 et 58 ans.
  8. Le nombre d’heures déclaré est celui de la semaine précédant le recensement pour tous les emplois occupés durant cette période. La proportion de cumulards parmi le personnel infirmier atteignait près de 16 % en 2002, selon la BDIIA et l’ICIS, contre moins de 5 % chez l’ensemble des travailleurs, selon l’Enquête sur la population active de 2002.
  9. Il s’agit des art-thérapeutes, des ludothérapeutes et des musicothérapeutes.
  10. À moins d’indication contraire, les données de cet article contiennent un petit nombre de Canadiens
  11. travaillant à l’étranger. Ces derniers pouvaient être identifiés en 2001 mais non en 1991. Pour fins de comparaison, ils ont été inclus en 2001. Leur nombre est cependant trop petit pour que les tendances générales en soient affectées.
  12. Le ratio du Canada est calculé par l’OCDE à partir de la Base de données médicales Southam. La moyenne de 2,9 médecins pour 1 000 habitants dans l’ensemble des pays de l’OCDE se compare à 2,1 pour le Canada. Ce chiffre représente le nombre de médecins de la base de Southam auquel on a ajouté les résidents et les internes. Sans ces derniers le ratio est d’environ 1,87. Le ratio provenant du recensement de 2001, qui inclut les résidents et les internes est 2,2 donc légèrement plus élevé. Ces écarts s’expliquent par plusieurs facteurs. Contrairement au recensement, la base de Southam, par exemple, n’inclut pas les médecins en semi-retraite et les médecins des bases militaires. Les médecins travaillant à l’étranger sont exclus du recensement et de la base Southam.
  13. Selon une étude de l’ICIS, 80 % des étudiants en médecine avaient opté pour la médecine familiale en 1992, contre 45 % en 2000.
  14. En 2001, les omnipraticiens et médecins spécialistes indépendants ont touché presque deux fois le revenu des médecins salariés (130 000 $, contre 77 000 $). En 1991, les premiers ont gagné 125 000 $ et les seconds,
    75 000 $.
  15. Les médecins à leur compte doivent déclarer leur revenu net d’un emploi autonome, soit le revenu brut moins les dépenses d’exploitation.

Documents consultés

  • Chan, TB Benjamin. « Du surplus perçu à la pénurie perçue : l’évolution de la main-d’œuvre médicale au Canada dans les années 1990 », Institut canadien d’information sur la santé, Ottawa, 2002.
  • Clarke, Pamela. « Underbilling? », Medical Post, vol. 37, no 16, 24 avril 2001, Internet : medicalpost.com.
  • Institut canadien d’Information sur la santé (ICIS) et Statistique Canada. Les soins de santé au Canada, Ottawa, 2003.
  • Institut canadien d’Information sur la santé. Les dispensateurs de soins au Canada, Ottawa, 2002.
  • ---. Envisager l’avenir : prévoir la retraite chez les infirmières autorisées au Canada, Ottawa, 2003a.
  • ---. Tendances de la main-d’œuvre des infirmières et infirmiers auxiliaires autorisés au Canada, 2002, Ottawa, 2003b.
  • ---. Tendances de la main-d’œuvre des infirmières et infirmiers autorisés au Canada, 2002, Ottawa, 2003c.
  • Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Panorama de la santé — Indicateurs de l’OCDE 2003, Internet : ocde.org.

Auteure

Diane Galarneau est au service de la Division de l’analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut la joindre au (613) 951-4626 ou à perspective@statcan.gc.ca.

Signature PCIM de Statistique Canada mot-symbole « Canada »
Faits saillants ]
Menu principal | Tribune | Autres nouveautés ]
Communiquer avec nous | Information sur les enquêtes | Numéros déjà parus ]
Page d'accueil de Statistique Canada | En profondeur | English ]

© Statistique Canada - Conditions d'utilisation Date de publication : 2003-12-12