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Le marché du travail : hausse au nord, baisse au sudGeoff Bowlby et Jeannine Usalcas Peu d'économies de taille sont aussi imbriquées que celles du Canada et des États-Unis. En fait, on les considère souvent comme une économie nord-américaine commune - et pour cause. Au cours des récessions des années 80 et 90, lorsque l'économie américaine connaissait des difficultés, l'économie canadienne écopait, elle aussi - et de façon encore plus marquée. C'est pourquoi on dit souvent que, lorsque les États-Unis s'enrhument, le Canada attrape la grippe. Avec la mise en application de l'Accord de libre-échange Canada/États-Unis puis de l'ALENA, certains s'attendaient à ce que l'inévitable progression des liens économiques fragilise davantage le Canada face aux soubresauts de l'économie américaine. Toutefois, l'expansion très rapide de l'économie et de la population active au Canada en 2002 tranche nettement avec la stagnation relative observée au sud de la frontière. Alors que les É.-U. sont officiellement entrés en récession en 2001, le Canada n'a enregistré qu'un seul trimestre de diminution économique. C'est la première fois depuis 1974 que l'on relève une croissance économique au Canada coïncidant avec une baisse aux États-Unis. Non seulement 2001 a-t-elle eu des conséquences plus graves sur l'économie américaine, qui a connu un creux au troisième trimestre mais depuis, la croissance économique a été plus forte au Canada. La divergence est encore plus apparente dans les tendances du marché du travail que dans les tendances économiques globales. Tandis que l'emploi au Canada a légèrement progressé en 2001 pour ensuite connaître une croissance explosive pendant la majeure partie de 2002, l'emploi aux États-Unis a accusé une baisse considérable en 2001 et a stagné pendant la majeure partie de 2002. Cet article documente et explique les tendances clefs de l'économie et du marché du travail dans les deux pays. L'économie nord-américaine a fléchi en 2001, principalement aux États-Unis La contraction économique de 2001 aux États-Unis est unique
puisqu'elle n'a pas semblé avoir affecté le Canada autant
que les baisses passées (graphique
A). Durant la baisse du début des années 80 Cependant, au cours de la baisse de 2001 aux États-Unis, l'économie canadienne a affiché une légère progression. Alors que le PIB a reculé de 0,6 % aux É.-U. entre le dernier trimestre de 2000 et le troisième trimestre de 2001, le PIB a en fait augmenté de 0,1 % au Canada. Il s'agit là d'une croissance bien inférieure à celle enregistrée pendant la période de 1997 à 2000, mais une croissance malgré tout. Non seulement le Canada a-t-il affiché de meilleurs résultats que les É.-U. au cours des trois premiers trimestres de 2001 mais, lorsque les deux économies ont connu une reprise au quatrième trimestre, la croissance économique canadienne a été beaucoup plus forte. Du troisième trimestre de 2001 au troisième trimestre de 2002, le PIB a augmenté de 4,0 % au Canada, comparativement à 3,2 % aux États-Unis. Répercussions sur le marché du travail À l'instar de l'économie des deux pays, la situation des
marchés du travail s'est détériorée pendant
le ralentissement économique aux É.-U. (graphique
B). Si l'économie des É.-U. a diminué au cours
des trois premiers trimestres de 2001, l'emploi s'est contracté
pendant les 12 mois de l'année, en baisse de 1,1 % (-1,4 million).
Durant la même période au Canada, les employés rémunérés
ont augmenté d'à peine 0,9 % (+108 000) Cet affaiblissement de la situation de l'emploi a fait monter les taux de chômage des deux pays. Alors que le taux canadien (voir Chômage), est passé de 6,0 % à 7,1 % en fin d'année, le taux aux É.-U. est passé de 4,0 % à 5,8 %. N'eut été de la baisse d'activité sur le marché du travail aux É.-U., le taux de chômage américain aurait augmenté davantage. Au Canada, l'activité sur le marché du travail a clôturé l'année inchangée (graphique C). La vigueur relative de l'économie canadienne en 2002 a permis au Canada d'afficher une hausse sensible de l'emploi, tandis que les États-Unis stagnaient à ce chapitre. Au cours des sept premiers mois de l'année, le nombre d'emplois au Canada a augmenté de 290 000 (+2,3 %), tandis qu'il a diminué de 99 000 (-0,1 %) aux É.-U. Par conséquent, le taux de chômage au Canada a diminué pour atteindre 6,8 % en juillet, en baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à décembre 2001. Aux É.-U., le taux de chômage augmentait légèrement pour s'établir à 5,9 % en juillet comparativement à 5,8 % au début de l'année. La vigueur soutenue du marché du travail canadien et la faiblesse de l'emploi aux É.-U. ont rétréci le fossé entre les deux. Au cours de la période de neuf ans (1992 à 2000), on observait un écart de 2 à 4 points de pourcentage entre les taux d'emploi du Canada et des É.-U. En juillet 2002, cet écart n'était plus que de 0,2 point de pourcentage, le plus petit écart depuis 1988. Ces transformations du marché du travail ont également eu des répercussions sur les taux d'activité, tandis qu'un pourcentage plus élevé de Canadiens que d'Américains étaient sur le marché du travail au milieu de l'année 2002. C'est la première fois depuis 1991 que le Canada affiche un taux d'activité supérieur. Pourquoi cette baisse est-elle si différente?Si on le compare avec la récession des années 90, le rétrécissement économique de 2001 a été beaucoup moins grave - particulièrement parce que les consommateurs nord-américains ont continué de dépenser. D'un autre côté, la récession des années 90 était caractérisée par une baisse des dépenses des consommateurs et de la demande de logements aux États-Unis et par un véritable effondrement au Canada. La principale entrave dans les deux économies en 2001 a été la réduction des dépenses des entreprises (graphique D). Aux É.-U., la réduction des investissements privés a été considérablement plus marquée. À la fin du troisième trimestre de 2001, les investissements privés avaient chuté de 11 % aux États-Unis, soit nettement plus que la baisse de 2 % au Canada. La réduction des investissements des entreprises affecte directement le marché du travail.La réduction des investissements des entreprises a eu des effets directs sur les marchés du travail des deux pays, particulièrement aux États-Unis. Au Canada, l'emploi dans la fabrication de machines industrielles et de produits électroniques a fléchi de 7,1 % entre décembre 2000 et décembre 2001 - une baisse substantielle, mais pas aussi forte que le recul de 11,0 % observé aux États-Unis. Globalement, la fabrication a été l'une des principales sources de divergence dans les tendances de l'emploi en 2001 (graphique E). Aux É.-U., où; le secteur de la fabrication a affiché une très faible croissance de l'emploi pendant plusieurs années, le nombre d'emplois dans la fabrication a chuté de 7,1 % (-1,3 million), alors qu'au Canada, il a baissé de 3,0 % (-61 000). ..mais l'emploi dans le secteur de la fabrication de machinerie et d'équipement n'est pas l'unique source de divergenceLa majeure partie de la divergence résultait d'une baisse d'emploi plus faible dans le secteur de la fabrication des machines industrielles et des produits électroniques - et non des différentes tendances de l'emploi dans le secteur de l'automobile et des pièces d'automobile (tableau 1). Aux É.-U., les ventes d'automobiles et de camions légers ont quelque peu diminué en 2000 et en 2001. Par conséquent, la production dans les usines américaines et canadiennes a ralenti, ce qui a réduit le nombre d'emplois. Dans les deux pays, le nombre d'emplois dans le secteur du matériel de transport a chuté de 6,2 % en 2001. Aux États-Unis, l'emploi dans l'industrie du matériel de transport avait déjà amorcé une tendance à la baisse à la fin de 1998 mais au Canada, l'emploi dans cette industrie était à la hausse. Dans la foulée de la diminution de la production automobile,
l'emploi dans le secteur de la fabrication de produits métalliques
a diminué dans les deux pays en 2001, mais de façon nettement
moins marquée au Canada (-2,6 %) qu'aux États-Unis (-8,0
%). Confrontées à une concurrence internationale accrue
et à la baisse des bénéfices, de nombreuses sociétés
sidérurgiques américaines - notamment Bethlehem Steel Le fléchissement plus prononcé du secteur de la fabrication aux É.-U. a eu des retombées négatives plus considérables sur le secteur du transport et de l'entreposage. L'emploi dans le secteur du transport et de l'entreposage a reculé de 4,9 % aux É.-U. comparativement à seulement 0,3 % au Canada. En 2001, l'emploi dans le camionnage a connu une baisse de 1,7 % aux É.-U., alors qu'il a en fait progressé de 3,3 % au Canada. Les ajustements dans l'industrie du transport aérien se font plus tôt au CanadaLa croissance de l'emploi dans le secteur du camionnage au Canada a réussi à contrebalancer les pertes subies dans le transport aérien, des pertes proportionnellement plus importantes au Canada qu'aux États-Unis. Au Canada (graphique F), le secteur du transport aérien a commencé à réduire ses effectifs en début d'année, amorçant du coup une tendance à la baisse qui a indéniablement pris de l'ampleur à la suite de l'effondrement du secteur des voyages après le 11 septembre. Aux É.-U., presque toutes les pertes de l'année se sont produites entre septembre et décembre, au moment où; le Bureau of Labor Statistics relevait la plus forte baisse de l'emploi dans le transport aérien jamais enregistrée. Qui a été le plus touché en 2001?Les pertes d'emplois aux États-Unis (-1,1 %) et la faible croissance au Canada (+0,9 %) ont coïncidé avec une hausse des taux de chômage dans les deux pays en 2001 (tableau 2). Aux É.-U., le taux a augmenté de 1,8 point de pourcentage pour terminer l'année à 5,8 %, tandis qu'au Canada, il a crû de 1,1 point pour s'établir à 7,1 %. Les jeunes des deux pays ont été particulièrement touchés en 2001, particulièrement aux États-Unis. Le taux de chômage chez les jeunes Américains a bondi de 2,7 points de pourcentage pour s'établir à 11,9 %. Le taux canadien, bien que supérieur, a enregistré une hausse moins sensible de 1,4 point de pourcentage pour passer à 12,9 %. Le taux de chômage des jeunes plus élevé au Canada s'explique par une participation accrue au marché du travail. En fait, une proportion plus importante de jeunes Canadiens occupaient un emploi (60 % comparativement à 56 %) en décembre 2001, ce qui semble indiquer une économie canadienne plus favorable aux jeunes. Les taux d'activité des jeunes ont diminué de 2,4 points de pourcentage aux États-Unis comparativement à 0,4 au Canada (graphique G). À la fin de 2001, le taux d'activité des jeunes Canadiens s'établissait à 69,1 %, soit un taux sensiblement plus élevé que celui de 63,6 % observé aux États-Unis. Deux facteurs expliquent vraisemblablement le nombre considérable de jeunes Américains ne participant pas au marché du travail en 2001. Le plus important tient au fait que la contraction du marché du travail a été nettement plus forte aux États-Unis. Ayant moins de compétences et d'expérience, les jeunes travailleurs sont parmi les premiers à être mis à pied. Deuxièmement, les facteurs démographiques peuvent avoir jouer un rôle à cet égard. La population des jeunes a augmenté plus rapidement aux États-Unis depuis 1996 (graphique H). De décembre 2000 à décembre 2001, elle a augmenté de 1,8 % comparativement à seulement 0,6 % au Canada. Une population de jeunes en hausse conjuguée à un marché du travail très difficile se traduit par une concurrence accrue pour un bassin d'emplois plus restreint. Travailleurs du principal groupe d'âge actifLe taux de chômage des travailleurs du principal groupe d'âge actif (25 à 54 ans) a augmenté de 1,7 point de pourcentage aux É.-U. en 2001, mais de seulement 1,0 point de pourcentage au Canada. Les hommes du principal groupe d'âge actif des deux pays ont connu des augmentations similaires, mais les Canadiennes étaient plus aptes à garder leurs emplois. Leur taux de chômage a augmenté de seulement 0,5 point comparativement à 1,8 point chez les Américaines. Le taux d'activité des travailleurs du principal groupe d'âge actif a peu varié dans les deux pays en 2001. En décembre 2001, il avait augmenté de 0,1 point de pourcentage pour atteindre 84,6 % au Canada et diminué de 0,2 point pour s'établir à 83,7 % aux États-Unis. Travailleurs plus âgésLes deux pays ont affiché des variations similaires du marché du travail pour les travailleurs plus âgés (55 et plus). Le taux de chômage canadien est passé de 3,7 % à 5,4 % entre décembre 2000 et décembre 2001; le taux américain de 2,5 % à 4,0 %. Dans les deux pays, la hausse des taux de chômage des travailleurs plus âgés est attribuable entièrement à l'augmentation de l'activité sur le marché du travail. En fait, les perspectives d'emploi se sont améliorées. En 2001, le taux d'emploi des travailleurs américains plus âgés a progressé de 0,6 point de pourcentage pour s'établir à 32,2 % et de 0,5 point de pourcentage pour se fixer à 25,2 % pour les travailleurs canadiens plus âgés. Les hommes et les femmes ont profité également de ces hausses. Que s'est-il passé en 2002?Entre le troisième trimestre de 2001 et le troisième trimestre de 2002, la production du Canada a augmenté de 4,0 %, comparativement à 3,2 % aux É.-U. Les investissements privés des entreprises canadiennes et américaines n'ont pas encore rebondi avec vigueur, mais l'expansion appréciable de la construction résidentielle et la forte hausse des exportations nettes ont permis au Canada d'enregistrer une croissance nettement supérieure. Comme on l'a mentionné précédemment, cette croissance économique plus grande a eu des retombées positives plus prononcées sur le marché du travail canadien. Durant les sept premiers mois de 2002, le nombre d'employés a crû de 2,3 % (+290 000), tandis qu'il est resté à peu près inchangé aux États-Unis (-0,1 %) au cours de la même période. Ceci a aidé le taux de chômage canadien à baisser, passant de 7,1 % en début d'année à 6,8 % en juillet. N'eut été de la très forte hausse du taux d'activité pendant cette période, le taux de chômage aurait fléchi encore davantage. Aux États-Unis le taux de chômage a augmenté, passant de 5,8 % en décembre 2001 à 5,9 % en juillet. Habitation et automobiles : moteurs de l'économie canadienne en 2002Janvier 2002 a marqué l'explosion de la construction résidentielle au Canada, les taux d'intérêt extrêmement faibles ayant conquis les consommateurs. Ce mois-là, le nombre de mises en chantier résidentielles a bondi pour atteindre un taux supérieur de 40 % à ceux observés en 1992, et s'y est maintenu pendant le premier semestre de l'année (graphique I). L'augmentation subite des mises en chantier de logements au Canada a mené à une hausse substantielle de 13 % des investissements résidentiels après le troisième trimestre de 2001 (graphique J). Aux États-Unis, la croissance a été plus modérée à 3 %. Après avoir traîné de la patte derrière les É.-U. en matière d'investissements résidentiels pendant quelques années, le Canada a affiché, au deuxième trimestre de 2002, une hausse de 24 % par rapport à 1997, comparativement à une hausse de 21 % à ce chapitre pour les É.-U. Le boom de la construction a eu des effets nettement plus marqués sur l'emploi au Canada. En juillet, le nombre d'emplois dans le secteur de la construction avait grimpé de 1,2 % depuis le début de l'année. Aux États-Unis le nombre d'emplois dans la construction a baissé de 1,7 % au cours de la même période. Au Canada, l'expansion de la construction et des ventes résidentielles s'est traduite par une augmentation du nombre d'emplois dans les services immobiliers. Une grande partie de la progression de 3,1 % de l'emploi dans le secteur de la finance, des assurances, de l'immobilier et de la location peut être attribué à la croissance des services immobiliers de même qu'à l'intensification des activités bancaires - découlant probablement de la hausse des opérations de financement résidentiel. Le boom de la construction au Canada n'est pas le seul facteur à l'origine de l'expansion économique plus rapide au pays. Les exportations se sont redressées, ce qui a donné lieu à une reprise dans le secteur canadien de la fabrication en 2002 (graphique K). Les ventes et la production d'automobiles ont été plus vigoureuses au Canada qu'aux États-Unis après le troisième trimestre de 2001. Le redressement du secteur de l'automobile a grandement contribué à la croissance des exportations canadiennes au cours de cette période. Animées par le financement à bas taux d'intérêt et par une forte demande comprimée, les ventes des concessionnaires d'automobiles ont enregistré un bond sensible de 9,3 % pour atteindre 6,9 milliards de $ au deuxième trimestre. Cette progression, combinée à une hausse des ventes d'automobiles de 2,9 % aux É.-U., a stimulé l'augmentation de la production d'automobiles et de pièces dans les deux pays, mais surtout au Canada. En effet, les livraisons d'automobiles ont grimpé de 10,1 % au Canada depuis le troisième trimestre de 2001, soit une croissance quelque peu supérieure à celle de 7,8 % observée dans la production d'automobiles et de pièces d'automobiles aux États-Unis. Malgré la hausse de la production d'automobiles et de pièces d'automobiles aux États-Unis, l'emploi dans cette industrie a poursuivi la tendance à la baisse amorcée quatre ans plus tôt (graphique L). Au Canada toutefois, l'emploi dans le secteur du matériel de transport a connu une progression importante. Au premier semestre de 2002, l'emploi dans cette industrie a augmenté de 7,0 %, alors qu'il a fléchi de 2,8 % aux États-Unis (tableau 3). L'emploi dans le commerce de détail et de gros a connu une forte hausse de 3,8 % au Canada, alors qu'il est resté inchangé aux États-Unis au cours des sept premiers mois de l'année. Au Canada, le nombre d'emplois dans le commerce de détail a augmenté de 4,5 % entre juillet 2001 et juillet 2002, et le tiers de cette croissance est attribuable à l'intensification des activités des détaillants de produits de construction, des magasins de meubles et d'appareils ménagers et des concessionnaires de véhicules automobiles. Parallèlement à l'expansion de l'emploi dans la production d'automobiles au nord de la frontière, on observe une hausse de 3,9 % du nombre d'emplois dans la fabrication de produits métalliques. Aux États-Unis, les problèmes touchant cette industrie ont persisté pendant les sept premiers mois de 2002, de sorte que le nombre d'emplois dans la fabrication de produits métalliques a diminué de 1,7 %. Au Canada, le redressement de l'emploi dans la fabrication de machines a permis à l'industrie de machinerie et d'équipement d'enregistrer une hausse de 3,4 %. Aux États-Unis, l'emploi dans cette industrie continue de fléchir, une baisse de 3,6 % ayant été observée au cours des sept premiers mois de 2002. Les fabricants de machinerie et d'équipement desservent principalement d'autres fabricants. Étant donné que les hausses récentes des livraisons manufacturières ont été beaucoup plus fortes au Canada (8,2 % entre le début de l'année et juillet) qu'aux États-Unis (3,5 %), on pourrait s'attendre à une progression supérieure de l'emploi dans l'industrie canadienne de machinerie et d'équipement. Au Canada comme aux États-Unis, les dépenses publiques ont augmenté depuis la fin du troisième trimestre de 2001. Si la hausse des dépenses a été plus forte aux États-Unis qu'au Canada, une grande partie de cette croissance a été affectée au secteur militaire, tandis qu'au Canada, l'augmentation des dépenses militaires a été plus modérée. Dans les deux pays, les effectifs des forces armées ont augmenté depuis les attaques du 11 septembre. En 2002, l'augmentation des dépenses dans le domaine des soins de santé et de l'assistance sociale ont permis au Canada d'afficher une croissance supérieure au chapitre de l'emploi dans le secteur des services (graphique M). Au cours des sept premiers mois de l'année, l'emploi dans les soins de santé et l'assistance sociale a grimpé de 2,5 % au Canada comparativement à 1,5 % aux États-Unis. Les services aux entreprises ont également enregistré une expansion plus sensible au Canada qu'aux États-Unis. Au Canada, le nombre d'employés dans le secteur des services aux entreprises (les services professionnels, juridiques et de génie, par exemple) a crû de 4,7 %, soit un rythme nettement supérieur à celui de 0,6 % observé chez nos voisins du sud. Qui obtenaient les emplois en 2002?Au milieu de 2002, les taux d'emploi au Canada avaient rejoint les sommets atteints en décembre 2000. Tous les grands groupes d'âge-sexe ont enregistré des hausses similaires du taux d'emploi à l'exception des hommes plus âgés, dont le taux d'emploi a augmenté de 1,4 point, soit une hausse sensiblement supérieure à la croissance moyenne de 0,8 point de l'ensemble des groupes. Les taux d'emploi aux États-Unis ont continué de diminuer chez les jeunes et les travailleurs du principal groupe d'âge actif (en baisse de près de 1,0 point de pourcentage) jusqu'au milieu de 2002, tandis que les travailleurs plus âgés ont continué de trouver de l'emploi (en hausse de 1,2 point de pourcentage). En juillet 2002, on relevait aux États-Unis un écart d'environ 2 points de pourcentage au chapitre des taux d'emploi par rapport à décembre 2000. Au milieu de 2002, les taux de chômage au Canada avaient diminué chez tous les grands groupes de sexe-âge, même si les hommes, les jeunes et les travailleurs d'âge actif avaient enregistré des baisses légèrement supérieures à la moyenne. Aux États-Unis, les taux de chômage des hommes, des jeunes et des travailleurs adultes ont poursuivi leur tendance à la hausse en 2002. Progression du travail à temps partiel : un phénomène nord-américainOn a beaucoup parlé de la « qualité » de la hausse de l'emploi au Canada au cours de la dernière année - une partie croissante de la progression de l'emploi se manifestant dans le travail à temps partiel plutôt que dans le travail à temps plein (graphique N). L'emploi à temps partiel a augmenté plus vite que l'emploi à temps plein durant la dernière année au Canada, en hausse de 3,7 % entre juillet 2001 et juillet 2002, comparativement à 1,8 % pour l'emploi à temps plein. Les États-Unis ont affiché une hausse encore plus forte du travail à temps partiel au cours de la même période, soit 4,9 %. Malgré cette croissance de l'emploi à temps partiel, la proportion que représente le travail à temps partiel (taux à temps partiel) n'a augmenté que légèrement au Canada, passant de 22,6 % en juillet 2001 à 23,0 % en juillet 2002. Aux États-Unis, le taux à temps partiel est passé de 16,0 % à 16,9 % au cours de la même période. Perspective régionaleSeulement deux provinces ont accusé des pertes nettes d'emplois en 2001 (schéma) : la Colombie-Britannique (-61 000) et la Saskatchewan (-15 000). Les pertes d'emploi en Colombie-Britannique sont principalement attribuables au ralentissement de la production de bois d'ouvre ou à l'arrêt des opérations, alors que la Saskatchewan a subi les durs contrecoups de la baisse de l'emploi agricole, une tendance amorcée en 2000. La plupart des provinces ont toutefois enregistré une hausse de leur taux de chômage sauf le Manitoba et Terre-Neuve et le Labrador où; le taux de chômage a accusé un léger recul (0,4 point de pourcentage). Le Québec et la Colombie-Britannique ont connu les plus fortes hausses - 1,7 et 2,8 points de pourcentage respectivement, entre décembre 2000 et décembre 2001. En juillet 2002, l'emploi a progressé dans 9 des 10 provinces; l'Ontario, le Québec, la Colombie-Britannique et l'Alberta accaparant l'essentiel de cette croissance. Au milieu de 2002, le taux de chômage avait diminué dans 8 des 10 provinces. L'Ontario et le Manitoba ont enregistré une légère hausse du taux de chômage depuis décembre 2001, soit 0,3 et 0,4 point de pourcentage respectivement. Aux É.-U., les pertes d'emplois et l'augmentation du taux de chômage en 2001 ont été plus généralisées. L'emploi a fléchi dans 31 des 50 États en 2001. New York, le Michigan, l'Illinois, Washington et la Géorgie ont subi les pertes les plus importantes, soit les deux tiers de la baisse de l'emploi relevée. Les hausses du taux de chômage se sont manifestées plus largement encore, touchant 46 des 50 États, et des augmentations d'au moins un point ont été observées dans 28 États. La situation du marché du travail s'est cependant améliorée au cours des sept premiers mois de 2002. Entre décembre 2001 et juillet 2002, l'emploi a baissé dans 11 États seulement et 16 États ont affiché des hausses de plus de 2 % à ce chapitre. Au milieu de l'année 2002, New York (1,7 %), Washington (2,3 %) et la Géorgie (2,4 %), trois des États les plus durement touchés en 2001, ont enregistré une croissance de l'emploi. Les taux de chômage ont augmenté dans moins de la moitié des États américains (24), et seulement deux ont connu une hausse d'au moins un point de pourcentage. ConclusionLes sept premiers mois de 2002 ont été remarquablement positifs pour le marché du travail canadien, mais il n'en va malheureusement pas de même pour les États-Unis. Le nombre d'emplois au Canada a augmenté de 2,3 % entre décembre 2001 et juillet 2002, tandis qu'il est resté pratiquement inchangé aux É.-U. (-0,1 %). Non seulement les tendances étaient-elles plus positives, mais la situation du marché du travail était meilleure au Canada. La vigueur relative de l'économie canadienne a permis à la population du Canada occupant un emploi de passer au-dessus du seuil de 62 %, tandis que cette proportion a chuté aux États-Unis, chute qui a essentiellement éliminé le fossé persistant au chapitre du taux d'emploi. (Par contre, le taux d'emploi à temps plein aux États-Unis est demeuré plus élevé qu'au Canada.) L'écart entre les taux de chômage a subsisté, mais le taux de chômage supérieur du Canada s'explique par le fait que les Canadiens étaient plus susceptibles que les Américains d'être actifs sur le marché du travail.
Notes
AuteurLes auteurs sont au service de la Division de la statistique du travail. On peut communiquer avec Geoff Bowlby au (613) 951-3325 ou à perspective@statcan.gc.ca; On peut communiquer avec Jeannine Usalcas au (613) 951-4720 ou à perspective@statcan.gc.ca. ![]()
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