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Le patrimoine familial à travers les générationsPour certains, l'accumulation de la richesse est le principal but dans la vie. Pour d'autres, un coussin d'épargne et d'investissements peut aider à équilibrer le revenu d'emploi et les dépenses du ménage. Pour la plupart, l'accumulation de biens en quantité suffisante pour vivre confortablement pendant la retraite est une pierre angulaire des finances familiales. Les gouvernements appuient ces buts en offrant des incitatifs fiscaux à l'épargne en vue de la retraite et des études et en exonérant la résidence principale de l'impôt sur les gains en capital. Théoriquement, la richesse, ou plus précisément le patrimoine, est une valeuractif accumulé à un moment donnépar opposition à un fluxgains habituels tirés d'un emploi, par exemple (Augustin et Sanga, 2002). Les gains de loterie et les bulles boursières mis à part, la majeure partie du patrimoine est accumulée pendant longtemps lorsqu'on dépense moins que ce qu'on gagne et que le rendement du capital investi s'ajoute aux économies antérieures. Avec le temps, les vicissitudes de l'économie peuvent à la fois aider et nuire à la constitution du patrimoine, et ce, avec des effets différents pour divers types de familles.
La période qui s'étend de 1984 à 1999 a été témoin de fluctuations économiques impressionnantes, à commencer par la reprise qui a suivi la récession de 1981-1982 et avec le retour d'une autre récession en 1990-1991. La récession de 1981-1982 a été la plus sévère : le produit intérieur brut (PIB) réel a diminué de 2,6 %, le chômage est passé à 11,0 % et le taux d'escompte a atteint 17,93 %. La récession de 1990-1991, pour sa part, a entraîné une baisse de 1,4 % du PIB, un taux de chômage de 10,3 % et un taux d'escompte de 13,04 % (Statistique Canada, 2002). D'habitude, pendant les périodes de récession, les revenus des familles diminuent. Le revenu familial médian avant impôt (en dollars de 1999) a chuté de 3,7 % pendant la récession de 1981-1982 et de 5,3 % pendant celle de 1990-1991
Le cycle économique et d'autres développements économiques se sont évidemment répercutés sur le revenu et le patrimoine familial pendant la période 1984-1999
L'amélioration constante de l'économie a également favorisé l'investissement dans des actions. Le volume des transactions sur actions à la Bourse de Toronto est passé de 2,1 milliards en 1984 à 29,3 milliards en 1999 et le ratio coût/bénéfices a atteint un record de 88,51 en 1993. Par ailleurs, afin de favoriser l'épargne pour la retraite et les études postsecondaires des enfants, les montants pouvant être utilisés comme abri fiscal ont augmenté, passant de 7 500 $ en 1990 à 15 500 $ jusqu'en 2005 dans le cas des régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER) et de 4 000 $ par année jusqu'à concurrence de 42 000 $ (à quoi s'ajoute une subvention annuelle maximale du gouvernement fédéral fixée à 400 $) dans le cas des régimes enregistrés d'épargne-études (REEE) Cependant, toutes les familles n'en ont pas bénéficié de la même manière. Parmi celles qui ont réalisé un gain ou subi une perte, quelles composantes de l'actif et de la dette ont été touchées? Comment le bilan familial global a-t-il fluctué? La répartition globale du patrimoine est-elle devenue plus ou moins égale? Pour répondre à ces questions, nous pouvons adopter deux approches. L'une consiste à comparer le patrimoine et ses composantes à l'aide de familles « semblables » à partir des enquêtes de 1984 et 1999 (voir Sources des données et définitions). On peut ainsi définir des groupes par âge ou par niveau d'instruction du soutien économique principal (SEP), par type de famille ou d'autres caractéristiques d'intérêt. Le problème fondamental de cette approche vient du fait que l'on compare des familles à divers moments (confirmant les effets des tendances démographiques et économiques). Le seul trait commun serait la caractéristique de la classification et seulement à 15 ans d'intervalle. Par exemple, si l'on utilise l'âge du soutien principal, le profil du patrimoine familial en 1984 et 1999 est semblable (graphique A). Au cours de ces deux années, le patrimoine a augmenté avec l'âge, atteignant un sommet à l'approche de la retraite (le groupe âgé de 55 à 64 ans) avant de diminuer ensuite. La seule différence observable est que le patrimoine moyen enregistré en 1999 est égal ou supérieur à celui de 1984. Une autre approche consiste à utiliser des cohortes reposant sur l'âge du SEP (voir Cohortes des familles). D'après cette méthode, au cours de la période 1984-1999, le patrimoine familial moyen a augmenté dans les familles où le SEP avait moins de 45 ans en 1984 et baissé dans celles où ce dernier avait de 45 à 54 ans. Le patrimoine de chaque cohorte en 1999 correspond à celui de 1984, plus la valeur ajoutée au cours des 15 années suivantes. Il n'est pas surprenant de constater que le nouveau patrimoine analysé comme une proportion du patrimoine total en 1999 a diminué depuis la cohorte des années 60 à la cohorte des années 30, passant de 89 % à 21 % (graphique B). Le patrimoine de la cohorte des années 20 et de la cohorte antérieure à 1920 a diminué pendant cette période. Variations de l'actif et de la detteLa cohorte des années 60
En 1984, le patrimoine total de cette cohorte de jeunes famillesdont près de la moitié était composée de personnes hors famille économique et seulement un cinquième de ces familles vivaient dans une résidence dont elles étaient propriétairesétait de 31 milliards de dollars (tableau 1). En 1999, 61 % d'entre elles étaient des familles composées de deux conjoints et 60 % étaient propriétaires d'une résidence (tableau 2) La cohorte des années 50Les familles de cette cohorte sont celles qui ont le plus ajouté du nouveau à leur patrimoine, soit 372 milliards de dollars. Leur revenu moyen est passé de 45 300 $ à 63 700 $, et elles étaient plus nombreuses à être propriétaires de leur résidence (hausse de 26 points) ou d'une entreprise (hausse de 13 points) et avaient des économies dans des régimes enregistrés (hausse de 44 points) ou des actions et des fonds communs de placement (augmentation de 12 points). Ces quatre éléments d'actif constituaient 90 % du patrimoine accumulé par cette cohorte entre 1984 et 1999; à elle seule, la valeur nette du logement représentait 33 %. Ces familles possédaient 57 % du nouvel actif non financier total et 31 % de l'actif financier. La cohorte des années 40Le revenu familial moyen de cette cohorte a légèrement augmenté, passant de 58 000 $ en 1984 à 65 000 $ en 1999. Le taux de propriété résidentielle n'a progressé que de 7 points, tout comme celui de la propriété commerciale. Par contre, l'épargne enregistrée a grimpé de 37 points et les actions et fonds communs de placement, de 13 points. Près de 10 % des familles propriétaires avaient acquitté leur hypothèque et les fonds libérés étaient vraisemblablement investis dans des régimes enregistrés, ainsi que des actions et des fonds communs de placement, qui représentaient 55 % du nouveau patrimoine de cette cohorte. Cette dernière possédait plus de nouveaux éléments d'actif financiers (36 %) que non financiers (23 %), et représentait 30 % de la valeur ajoutée des actions et des fonds communs de placement entre 1984 et 1999. La cohorte des années 30
Parce qu'un bon nombre des soutiens économiques principaux de cette cohorte auraient été à la retraite en 1999, le revenu familial moyen a chuté, passant de 61 200 $ à 42 500 $. La proportion des familles vivant dans une résidence libérée de l'hypothèque a augmenté de 23 points et une petite proportion avait mis un terme à ses activités commerciales. Certains biens commerciaux ont été probablement convertis en actif financier. Les régimes enregistrés d'épargne ainsi que les actions et les fonds communs de placement représentaient 125 % du patrimoine ajouté total de cette cohorte La cohorte des années 20
Dans la plupart des familles de cette cohorte, le soutien principal avait probablement pris sa retraite. Le revenu familial moyen y est passé de 49 500 $ en 1984 à 36 100 $ en 1999 et le patrimoine moyen, de 210 300 $ à 199 000 $. Une partie de cette perte peut être attribuée à un changement de nature démographique, puisqu'une partie des familles à deux conjoints sont devenues des personnes hors famille économique (probablement en raison du décès de l'un des conjoints) et que la propriété résidentielle a baissé de 5 points. La proportion des familles sans hypothèque a augmenté de 10 points et l'activité commerciale a diminué de 10 points. Dans l'ensemble, cette cohorte a perdu 48 milliards de dollars par rapport à son patrimoine enregistré en 1984, en raison principalement de la diminution des biens commerciaux et des régimes enregistrés d'épargne La cohorte antérieure à 1920
Examiner la variation du patrimoine de cette cohorte équivaut à examiner la variation du patrimoine des familles considérées âgées en 1984. Bien que le revenu moyen de cette cohorte ait légèrement augmenté, passant de 25 600 $ en 1984 à 27 300 $ en 1999 (en raison principalement de l'indexation des transferts gouvernementaux) et que son patrimoine moyen soit passé de 140 700 $ à 183 600 $, son patrimoine agrégé a diminué de 125 milliards de dollars Le patrimoine des cohortes de 1984 en 1999Si le revenu et le patrimoine sont étroitement liés, ils ne vont pas nécessairement dans la même direction pour toutes les familles au fil du temps. Par exemple, le revenu d'une famille donnée peut diminuer à la retraite mais son patrimoine peut quand même augmenter en raison de la valeur marchande croissante de sa résidence. Cela peut entraîner une hausse du ratio patrimoine-revenu, qui est un indice du bien-être économique. Pour chaque dollar en revenu, le patrimoine de la cohorte antérieure à 1920 était de 5,49 $ en 1984, et il est passé à 6,72 $ en 1999. Pour la cohorte des années 60, par contre, le ratio patrimoine-revenu est passé de 1,15 $ à 2,04 $. La cohorte des années 30 est celle qui a enregistré la plus forte augmentation, soit de 3,31 $ à 6,55 $. Selon le ratio patrimoine-revenu, la cohorte des années 30 semble être celle qui s'en est le mieux tirée. La cohorte des années 40 avait le patrimoine le plus élevé (291 600 $) en 1999 et la cohorte des années 60 avait le patrimoine le plus faible (110 900 $). Ces chiffres correspondent au lien bien connu qui existe entre patrimoine et cycle de vie : le patrimoine est inférieur chez les familles plus jeunes et il atteint un sommet à l'approche de la retraite, alors que le soutien principal est à la fin de la cinquantaine ou au début de la soixantaine. Le patrimoine moyen le plus élevé en 1984 était celui de la cohorte des années 20 (210 300 $) et le plus faible, celui de la cohorte des années 60 (32 300 $). Malgré tous les changements touchant les avoirs financiers et la situation démographique, l'étendue du patrimoine familial moyen depuis la cohorte des années 60 jusqu'à celle antérieure à 1920 n'a pas beaucoup varié; celui-ci se situait à 178 000 $ en 1984, contre 180 600 $ en 1999. Pendant la période 1984-1999, la cohorte des années 40 est celle dont le patrimoine moyen a enregistré le gain absolu le plus grand (153 900 $), alors que la cohorte des années 60 est celle qui a enregistré le gain le plus élevé en termes relatifs, soit de 244 %. Les facteurs de variation du patrimoine diffèrent selon les cohortes. Pour la cohorte des années 60, la majeure partie (71 %) du changement découle des taux de propriété d'actif et de dettes, alors que, pour la cohorte des années 30, elle provient des montants (86 %) des catégories d'actif et de dettes. Ces différences confirment que le processus de constitution du patrimoine par la solidification de l'actif et la réduction du passif est beaucoup plus fort à l'approche de la retraite. Le bilan familialL'ensemble du patrimoine familial change lorsque le soutien principal approche de la retraite. La cohorte des années 40 avait 66 cents pour chaque dollar d'actif investi en 1999 dans de l'actif non financier (une résidence, un véhicule ou un bien commercial) et 34 cents dans de l'actif financier, contre 86 cents et 14 cents respectivement, en 1984. Pour la cohorte des années 60, l'actif non financier constituait 84 % de l'actif en 1984, mais il est tombé à 79 % en 1999. Pour la cohorte la plus âgée, les proportions correspondantes étaient de 65 % et 53 %. En réalité, la tendance semble être universelle : à mesure qu'une famille vieillit, l'actif non financier diminue comme proportion de l'actif total, et l'actif financier est constamment à la hausse (tableau 3). Pour toutes les cohortes, la valeur marchande d'une résidence occupée par le propriétaire était le principal élément d'actif non financier, cette valeur s'appréciant avec le temps. Les biens commerciaux étaient le deuxième plus important élément d'actif mais leur part de l'actif financier total a diminué dans toutes les cohortes, la plus forte baisse, 16 points, étant enregistrée par la cohorte des années 30. Avec la récession et la reprise économique survenues entre 1984 et 1999, certaines familles de cette cohorte ont fermé leur entreprise (le taux de propriété y est passé de 20 % à 14 %) et ont probablement converti en partie ou en totalité leurs avoirs en actif financier. Une tendance semblable a été enregistrée dans la cohorte des années 20.
La composition de l'actif financier a aussi varié selon la cohorte. Par exemple, au cours de la période 1984-1999, la part des liquidités a diminué dans la cohorte des années 60, tandis que les régimes enregistrés d'épargne, les actions et les fonds communs de placement ont augmenté. Dans la cohorte des années 20 et celle antérieure à 1920, les liquidités et les régimes enregistrés d'épargne ont diminué à mesure que les actions et les fonds communs de placement augmentaient La progression de la part de l'actif financier pendant le cycle de vie d'une famille donnée découle non seulement d'un revenu à la hausse mais encore de la baisse des dettes, telles que l'hypothèque et autres prêts personnels. Alors que le ratio dettes-actif a augmenté pour la cohorte des années 60, passant de 24 % en 1984 à 33 % en 1999, il a diminué pour toutes les cohortes plus âgées. Les familles de la cohorte des années 50 devaient 30 cents pour chaque dollar d'actif en 1984, contre 19 cents en 1999. Mais la cohorte des années 20 ne devait que 6 cents pour chaque dollar d'actif en 1984, contre 3 cents 15 ans plus tard. La répartition du patrimoine familial
Si l'on suit des cohortes spécifiques dans le temps, on s'attend à observer une transition à la hausse de la répartition du patrimoine Ce déplacement vers le haut de la proportion des familles au patrimoine relativement élevé, excepté la cohorte des années 20, correspond à la part accrue du patrimoine des familles possédant au moins 500 000 $ (voir les Familles millionnaires). Dans l'ensemble, la proportion des familles ayant au moins 500 000 $ comme patrimoine net a doublé entre 1984 et 1999, tandis que leur part de ce patrimoine a augmenté de près de 40 %. La répartition du patrimoine est plus asymétriqueComme l'accumulation de la richesse fait passer les familles dans des catégories de patrimoine plus élevé avec le temps, la répartition du patrimoine peut évidemment devenir plus concentrée parmi les membres les plus riches d'une cohorte, ce qui entraîne un coefficient d'asymétrie positif : plus le coefficient est élevé, plus la répartition est asymétrique. De même, on pourrait s'attendre à ce que l'asymétrie soit plus grande dans les cohortes plus âgées, comparées aux cohortes plus jeunes à un moment donné. En 1984, la répartition était le plus asymétrique pour les familles les plus âgées (cohorte antérieure à 1920) et le moins asymétrique pour les jeunes familles (cohorte des années 60). Cette constatation correspond à ce à quoi l'on s'attendait, tout comme les augmentations de l'asymétrie avec le temps dans les quatre cohortes les plus jeunes. Toutefois, l'asymétrie a diminué dans les deux cohortes les plus âgéesassez considérablement dans la cohorte antérieure à 1920 -, ce qui indique certaines influences contraires plus tard dans le cycle de vie. En raison de ces variations, aucune tendance claire de l'asymétrie ne se dégage parmi les groupes d'âges en 1999, la caractéristique la plus marquante étant une crête dans la cohorte des années 50. Voici une autre caractéristique d'une répartition asymétrique qui s'étend vers la droite : sa valeur médiane est toujours inférieure à sa valeur moyenne (qui subit l'effet des valeurs extrêmes). La médiane augmente si les familles passent d'un groupe de patrimoine inférieur à un groupe supérieur avec le temps. Pour la cohorte des années 60, par exemple, le patrimoine médian est passé de 3 100 $ en 1984 à 40 500 $ en 1999, soit une hausse de 1 200 %. Les personnes hors famille économique formant des familles à deux conjoints et l'accession accrue à la propriété résidentielle et commerciale sont responsables de ces gains. Par contre, le patrimoine médian des autres cohortes (sauf celle des années 20) a affiché une hausse variant entre 280 % (cohorte des années 50) et 25 % (cohorte des années 30). Le patrimoine médian de la cohorte des années 20 a diminué de 3 %, passant de 129 100 $ en 1984 à 125 000 $ en 1999, puisque certaines familles sont passées de la propriété résidentielle à un logement locatif, qu'elles ont mis fin à des activités commerciales ou ont liquidé certains éléments d'actif financiers lorsque le soutien principal, qui avait de 55 à 64 ans en 1984, a pris de l'âge. L'inégalité du patrimoine a diminué dans certaines cohortes
L'inégalité du patrimoine a diminué le plus dans la cohorte des années 60. Ces familles, pour la plupart des locataires ayant un revenu et un patrimoine relativement peu élevé en 1984, ont amélioré leur situation en achetant une résidence et en partant en affaires. Le coefficient de Gini, mesure des inégalités, a diminué de 17 % pour cette cohorte (passant de 0,891 en 1984 à 0,740 en 1999). En outre, l'inégalité a considérablement diminué pour la cohorte des années 50 (-6 %) et légèrement pour les familles nées dans les années 40 et avant 1920. Par contre, elle a augmenté entre les familles nées dans les années 20 et 30. Les premières ont enregistré des gains beaucoup plus grands de l'actif financier, alors que certaines des dernières sont passées du groupe de patrimoine supérieur au groupe inférieur (probablement parce qu'elles ont emménagé dans un logement locatif). Par conséquent, l'inégalité globale de la répartition du patrimoine n'a baissé que légèrement entre 1984 et 1999, diminuant de moins de 1 %, soit de 0,692 à 0,686 En quoi la valeur nette du logement influe-t-elle sur l'inégalité du patrimoine, puisque cette valeur représente le tiers du patrimoine nouveau total créé par les familles entre 1984 et 1999? La valeur nette du logement a réduit l'inégalité du patrimoine pour toutes les cohortes. En 1984, cette réduction (-9 %) était plus faible dans la cohorte des années 60 (surtout parce que le taux de propriété résidentielle était bas) et plus grande (-19 %) dans les cohortes des années 40 et 30. En 1999, elle était toujours plus faible (-13 %) dans la cohorte des années 60 mais elle était plus grande (-20 %) dans la cohorte des années 20. Dans l'ensemble, l'effet de la valeur nette du logement est demeuré identique. RésuméEn l'absence de données longitudinales, la présente étude a examiné l'évolution du patrimoine familial à partir de l'Enquête sur les finances des consommateurs de 1984 et de l'Enquête sur la sécurité financière de 1999. Les familles dont le soutien économique principal est né dans les années 60 sont celles qui ont bénéficié le plus de la nouvelle richesse créée entre 1984 et 1999, en raison surtout de l'évolution démographique, de l'achat de maisons et de la formation d'entreprises. Par contre, les cohortes nées avant 1930 ont perdu une partie du patrimoine qu'elles avaient en 1984 (déduction faite de l'épargne placée dans des FERR). La maison demeure le principal élément d'actif que détiennent les familles de toutes les cohortes, mais la répartition en pourcentage de l'actif familial varie entre cohortes et au sein d'elles. L'actif financier comme proportion de l'actif total a augmenté et le passif a diminué à mesure que les familles vieillissaient. Les cohortes plus jeunes avaient le plus d'obligations, surtout attribuées à l'hypothèque. La période 1984-1999 est marquée par une croissance considérable de l'activité du marché boursier et des changements touchant les provisions des divers régimes d'épargne exonérés. Les familles de la cohorte des années 40 en ont profité le plus, suivies de celles de la cohorte des années 50. Ces deux cohortes détenaient près des deux tiers de l'épargne supplémentaire totale placée dans des régimes enregistrés et plus de la moitié de la valeur supplémentaire des actions et des fonds communs de placement. Néanmoins, le ratio patrimoine-revenu de la cohorte des années 30 est celui qui a augmenté le plus. Bien que la répartition du patrimoine soit devenue plus asymétrique dans les cohortes plus jeunes, l'inégalité est demeurée presque inchangée, diminuant pour les cohortes des années 60, 50, 40 et celle antérieure à 1920 et augmentant pour celles nées dans les années 20 et 30. La valeur nette du logement a généralement réduit l'inégalité du patrimoine mais son effet a été plus marqué dans les familles de la cohorte des années 60 et moins évident chez celles de la cohorte des années 50.
Notes
Documents consultés
AuteursLes auteurs sont au service de la Division de l'analyse des enquêtes sur le travail et les ménages. On peut joindre Raj Chawla au (613) 951-6901 et Henry Pold au (613) 951-4608, ou les deux à perspective@statcan.gc.ca. ![]()
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