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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Août 2001     Vol. 2, no. 8

Temps perdu en raison de conflits de travail

Ernest B. Akyeampong

Les statistiques sur le temps perdu par suite de conflits de travail (grèves et lock-out) suscitent toujours un grand intérêt. Ces pertes de temps de travail ont plusieurs ramifications : elles tendent à réduire la production économique globale et les recettes des entreprises et des administrations publiques; elles tendent à réduire les gains, donc le pouvoir d'achat des travailleurs directement ou indirectement touchés par le conflit; et elles peuvent aussi provoquer des troubles sociaux.

Avec l'importance croissante de la mondialisation économique et de la libéralisation des échanges (par exemple l'Accord de libre-échange nord-américain), l'intérêt pour ce genre d'information revêt dernièrement une nouvelle dimension, les différences internationales étant maintenant susceptibles d'influencer les entreprises quant au choix de l'endroit où elles installent leurs usines ou leurs bureaux (voir Statistiques internationales sur les arrêts de travail).

Afin d'offrir une perspective chronologique des luttes industrielles, la présente étude combine des données de Statistique Canada et de l'information recueillie par Développement des ressources humaines Canada (DRHC, 2001) en ce qui a trait au temps perdu par suite de grèves et de lock-out au cours des deux dernières décennies.

Le nombre de journées perdues aconnu une tendance à la baisse au cours des deux dernières décennies

L'analyse de l'évolution sur 12 mois et des tendances des statistiques de conflit de travail n'est pas facile. Les données annuelles sont tributaires des calendriers de négociations collectives (en particulier du nombre et de la durée des conventions collectives), de la taille des syndicats concernés, de la durée des arrêts de travail, de l'état de l'économie, en plus de tout changement apporté à la législation sur les relations de travail.

graphique

Quoiqu'il en soit, les données disponibles pour les 20 dernières années révèlent effectivement une tendance générale à la baisse aussi bien pour le nombre de conflits de travail que pour le nombre de journées perdues (graphique). Le nombre moyen annuel d'arrêts de travail en raison de grèves et de lock-out au cours des années 80 a été presque deux fois plus élevé que durant les années 90 (754 contre 394). Le nombre de journées de travail perdues s'est établi à 5,5 millions par année en moyenne dans les années 80, soit plus du double des 2,6 millions de journées perdues des années 90 (tableau). L'utilisation d'un ratio de temps perdu (nombre de journées de travail perdues par 1 000 employés en raison de grèves et de lock-out) permet de faire une comparaison significative des statistiques sur les conflits de travail. Le ratio moyen annuel a fléchi de 547 dans les années 80 à 233 dans les années 90.

tableau

Une comparaison entre les données de 2000 et de 1980 révèle une baisse encore plus spectaculaire. En 1980, on enregistrait 1 028 arrêts de travail en raison de grèves et de lock-out; en 2000, le nombre correspondant n'était que de 377. De même, en 1980, le nombre de jours-personnes non travaillés s'élevait à 9,1 millions; en 2000, ce chiffre était de 1,7 million. Le ratio de temps perdu en 1980 a été estimé à 953; en 2000, le chiffre correspondant était de 133, le septième de celui de 1980.

Les journées de travail perdues jusqu'à maintenant en 2001 ont peu changé par rapport à 2000

Les 90 grèves et lock-out au cours des cinq premiers mois de 2001 sont inférieurs aux 207 enregistrés pour la même période de l'année précédente. Les 855 000 journées de travail perdues en raison d'arrêts de travail durant 2001 sont, toutefois, légèrement supérieures aux 827 000 de l'année précédente, ce qui démontre en partie que les grèves ont été plus longues en 2001. Dix grèves importantes à Terre-Neuve, au Québec, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique ont entraîné environ 75 % du temps total perdu durant les cinq premiers mois de 2001 note 1 . Malgré le temps de travail perdu légèrement plus important en 2001, le ratio de temps perdu est resté inchangé autour de 68 pour les deux périodes en raison du nombre plus élevé d'employés en 2001.

Résumé

La situation du Canada en ce qui a trait au temps perdu en raison de conflits de travail s'est améliorée au fil des ans. Le nombre moyen annuel de journées de travail perdues par 1000 employés est tombé de 547 dans les années 80 à 233 dans les années 90. De plus, le ratio de 133 jours enregistré en 2000 était le plus bas depuis 1980.

 

Statistiques internationales sur les arrêts de travail

Étant donné les différences de définitions et de portée statistique, les comparaisons internationales des statistiques concernant les conflits de travail doivent être faites avec prudence.

De nombreux pays s'en remettent à des avis volontaires de conflit à un ministère national ou à un gouvernement local. Au Canada, les données tiennent compte de tous les arrêts de travail signalés à la Direction de l'information sur les milieux de travail de Développement des ressources humaines Canada. De plus, plusieurs pays, y compris le Canada, ne mesurent pas le temps de travail perdu dans les établissements dont les employés ne sont pas engagés dans un conflit mais sont empêchés de travailler en raison d'une pénurie de matériaux fournis par des établissements en grève.

Par ailleurs, il existe des différences importantes entre les pays quant au seuil utilisé pour déterminer si un arrêt de travail particulier devrait être porté aux dossiers officiels. La plupart des pays excluent de leurs statistiques les petits arrêts de travail (jugés d'après le nombre de travailleurs concernés, la durée du conflit ou le nombre de jours perdus). En particulier, le seuil d'inclusion est très élevé aux États-Unis (1 000 travailleurs), de même que le seuil de 100 jours de travail perdus au Danemark. Au Canada, le seuil d'inclusion est de 10 jours-personnes perdus ou plus.

Certains pays excluent également les conflits dans certains secteurs industriels. Par exemple, le Portugal exclut les grèves du secteur public. D'autres pays excluent certains types de conflits : le Portugal exclut les grèves générales de ses statistiques sur les arrêts de travail, le Japon exclut les jours perdus dans le cadre de conflits non officiels et le Royaume-Uni exclut les arrêts de travail soi-disant politiques. Des exclusions de ce genre n'existent pas au Canada.

Finalement, l'inclusion ou l'exclusion des travailleurs engagés indirectement dans un arrêt de travail, notamment ceux qui sont empêchés de travailler parce que d'autres travailleurs de leur lieu de travail sont en grève, varie d'un pays à l'autre. Les États-Unis, à l'instar de nombreux autres pays, notamment le Royaume-Uni, la France et l'Australie, tentent de les inclure. Le Canada, à l'instar de pays comme l'Allemagne et l'Italie, les exclu des statistiques. On trouvera une description complète de ces différences quant à la portée et aux définitions sur le plan international dans le document intitulé « A Technical note on coverage and methodology comparability of «: Labour Dispute Statistics » dans la publication anglaise Labour Market Trends (vol. 109, no 4).

Note

  1. Grèves majeures, de janvier à mai 2001 :


    ProvinceTravailleursJours travail perdus

     
    Terre-NeuvePersonnel de soutien des hôpitaux24 180
     Personnel des services généraux provinciaux16 900
     
    QuébecLa compagnie minière Québec-Cartier37 990
     Camco Inc.17 330
     
    OntarioConseil scolaire du district de Toronto247 000
     Falconbridge Ltée, Sudbury43 710
     Université McMaster, Hamilton42 900
     Toronto Star33 330
     
    AlbertaCalgary Transit70 200
     
    Colombie-BritanniqueCoast Mountain/TransLink107 250
     

Documents consultés

  • Développement des ressources humaines Canada. Gazette du travail, vol. 4, no 1, printemps 2001, p. 40 à 44.
  • UNITED KINGDOM NATIONAL STATISTICS OFFICE. « International comparisons of labour disputes in 1999 », Labour Market Trends, vol. 109, no 4, p. 195 à 201.

Pour les données les plus récentes au sujet de la syndicalisation, voir la fiche disponible à partir de « Indicateurs clés de l’emploi et du revenu ».

Auteur

Ernest B. Akyeampong est au service de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut communiquer avec lui au (613) 951-4624 ou à ernest.akyeampong@statcan.gc.ca.

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© Statistique Canada - Conditions d'utilisation Date de publication : 2001-08-22