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L'impôt foncier
Les administrations municipales fournissent un bon nombre de nos services visibles : l'eau, le déneigement, la collecte des ordures ménagères, les services de police et la protection contre les incendies. La combinaison de services varie quelque peu d'une province à l'autre, puisque la structure des services municipaux et leur financement relève des administrations provinciales
Quels que soit les services fournis, l'impôt foncier constitue la principale source de revenu des administrations locales au pays Les propriétaires versent l'impôt foncier directement à
leur administration locale, tandis que dans le cas des locataires, il
fait partie du loyer. On calcule habituellement l'impôt dû
en multipliant la valeur imposable de la propriété par le
taux d'imposition, généralement appelé « taux
par mille » et exprimé en dollars d'impôt par tranche
de 1 000 $ de valeur imposable. Les taux d'imposition des propriétés
résidentielles sont généralement inférieurs
à ceux des propriétés non résidentielles L'impôt foncier est l'un des trois principaux impôts payés par les ménages. Les deux autres sont l'impôt sur le revenu et la taxe de vente. L'impôt foncier diffère, puisqu'il s'agit d'un impôt sur un élément d'actif plutôt que d'un flux financier. Il est perçu sur la valeur totale de la propriété, non sur l'avoir du propriétaire. Comme l'impôt foncier n'est pas directement lié à la capacité de payer, il peut représenter un fardeau particulièrement lourd pour certains propriétaires. Comment ce fardeau est-il réparti entre les familles ayant différents niveaux de revenu? Le fardeau varie-t-il d'une province à l'autre? L'impôt foncier contribue-t-il à l'inégalité du revenu après impôt au Canada? Ces questions sont traitées à l'aide des données recueillies sur l'actif, le passif et le revenu. Puisque les locataires ne savent généralement pas quelle portion de leur loyer est attribuable à l'impôt foncier, l'analyse ne porte que sur les familles propriétaires (voir Source de données et définitions). L'impôt foncier est le plus élevé au Canada centralEn 1998, le propriétaire moyen versait 1 830 $ en impôt foncier (tableau 1), allant de 640 $ à Terre-Neuve-et-Labrador à 2 230 $ en Ontario. Le Québec était la seule autre province où l'impôt foncier, s'établissant à 2 030 $, était plus élevé que la moyenne canadienne. En général, l'impôt foncier était plus faible dans les provinces de l'Atlantique et plus élevé en Ontario et au Québec avec les provinces de l'Ouest au milieu. L'impôt foncier est fondé sur deux facteurs, soit la valeur imposable et le taux par mille. Les données sur la valeur imposable n'étaient pas disponibles, mais les propriétaires ont estimé la valeur actuelle de leur habitation. Selon ces estimations, les valeurs moyennes des propriétés les plus élevées étaient en Colombie-Britannique (219 000 $) et en Ontario (183 000 $), suivis de l'Alberta (137 000 $) et du Québec (109 000 $). Dans le reste du pays, la valeur moyenne d'une habitation se situait entre 71 000 $ et 92 000 $. En divisant l'impôt foncier par la valeur estimée de la propriété, on obtient une estimation du taux d'impôt foncier effectif. Selon cette approximation, les propriétaires du Québec, du Manitoba et de la Saskatchewan étaient les plus fortement imposés en 1998, soit à un taux situé entre 1,8 % et 1,9 % de la valeur estimée de la propriété. À l'autre extrémité de l'échelle, les propriétaires de la Colombie-Britannique versaient à peine 0,7 %. Les taux d'imposition foncière effectifs dans les autres provinces se situaient dans une fourchette étroite de 0,9 % (Terre-Neuve-et-Labrador) à 1,2 % (Ontario). En moyenne, l'impôt sur le revenu est beaucoup plus élevé que l'impôt foncierL'impôt foncier représente une part relativement faible du fardeau fiscal global des familles. L'impôt sur le revenu de la famille, qui s'élève en moyenne à 13 600 $, était plus de sept fois plus élevé que l'impôt foncier moyen. Une proportion du revenu total, soit 21,3 %, était consacrée à l'impôt sur le revenu, comparativement à 2,9 % à l'impôt foncier. Le Québec affichait le taux d'imposition sur le revenu (24,5 %) et le taux d'impôt foncier (3,4 %) les plus élevés. L'impôt sur le revenu grugeait de 20 % à 21 % du revenu familial à l'ouest de la frontière entre le Québec et l'Ontario et de 17 % à 18 % dans les provinces de l'Atlantique. Par rapport au revenu, on retrouvait l'impôt foncier le plus élevé au Québec, en Ontario et au Manitoba, fléchissant vers les côtes est et ouest. En considérant seulement les moyennes, on peut sous-estimer le fardeau de l'impôt foncier pour certaines familles. Même si plus des trois-quarts des familles ont consacré moins de 5 % de leur revenu à l'impôt foncier en 1998, une famille sur quinze y a consacré plus de 10 %. À nouveau, le fardeau a été particulièrement lourd pour les Québécois, 9,1 % de ces derniers consacraient au moins le dixième de leur revenu aux taxes municipales. L'Ontario (8,0 %) et le Manitoba (7,3 %) ont également montré des chiffres relativement élevés. L'impôt sur le revenu est progressifUn impôt représentant un pourcentage fixe du revenu ou d'une dépense est appelé impôt proportionnel ou impôt à un taux uniforme. Par exemple, la TPS est de 7 % qu'il s'agisse d'une dépense de 1 $ ou de 10 000 $. En revanche, l'impôt sur le revenu est progressif, c'est-à-dire que le taux augmente aux niveaux de revenu plus élevés (voir Terminologie fiscale). Dans le cas d'un impôt régressif, au contraire, le taux d'imposition baisse au fur et à mesure que le revenu augmente. La progressivité de l'impôt sur le revenu est évidente (tableau 2). En 1998, les familles dont le revenu avant impôt était inférieur à 20 000 $ ont versé un impôt sur le revenu égal à 4,0 % de leur revenu. Le taux d'imposition sur le revenu augmente pour chaque tranche de revenu successive, atteignant 28,6 % pour les familles ayant un revenu d'au moins 100 000 $, ce qui montre bien qu'il s'agit d'une structure de taux progressive. Les familles ont tendance à habiter des résidences de plus en plus dispendieuses au fur et à mesure que leur revenu augmente, bien que le gradient soit beaucoup plus faible dans le cas des valeurs des habitations que dans celui du revenu. Les familles ayant un revenu inférieur à 20 000 $ avaient des maisons d'une valeur moyenne de 112 000 $. Celles ayant un revenu de 100 000 $ et plus habitaient des maisons d'une valeur moyenne de 227 000 $. Ainsi, alors que le revenu moyen a augmenté plus de dix fois (de 14 000 $ à 151 000 $), la valeur moyenne des habitations n'a que doublé. Au niveau local, l'impôt foncier est généralement proportionnel — on détermine le montant d'impôt final en multipliant la valeur imposable de la propriété par un taux par mille constant. Selon l'Enquête sur la sécurité financière, les taux d'impôt foncier effectifs demeurent remarquablement stagnants partout au pays. Dans le cas des propriétaires, dans les groupes de revenus les plus faibles et les plus élevés, l'impôt municipal représentait 1,2 % — aussi la moyenne cumulative — de la valeur de leur maison. Aucun autre groupe n'a affiché un taux s'écartant de la moyenne de plus de 0,1 point de pourcentage. Ainsi, malgré la grande variation des valeurs des maisons et des taux par mille effectifs d'un bout à l'autre du Canada, l'impôt foncier, en moyenne, était proportionnel à la valeur de la propriété imposée. L'impôt foncier est régressif en ce qui concerne le revenuMême si l'impôt foncier est proportionnel à la valeur de la propriété, il est régressif par rapport au revenu familial. En 1998, les familles au revenu inférieur à 20 000 $ ont consacré 10,0 % de leur revenu à l'impôt foncier, tandis que celles dont le revenu était de 100 000 $ ou plus y ont consacré à peine 1,8 % (graphique A). Entre ces deux extrêmes, la proportion du revenu consacrée à l'impôt foncier a baissé dans chaque tranche supérieure du revenu de la famille. Cependant, le fardeau de l'impôt foncier n'était pas le même pour toutes les personnes dans les tranches de revenu. La part du revenu consacrée à l'impôt foncier variait considérablement à l'intérieur des groupes, particulièrement à l'extrémité inférieure de l'échelle des revenus. À l'extrémité supérieure, presque toutes les familles ayant un revenu de 100 000 $ et plus ont consacré moins de 5 % de leur revenu à l'impôt foncier. Un pourcentage considérable (29,2 %) de familles dont le revenu était inférieur à 20 000 $ ont également consacré moins de 5 % de leur revenu à l'impôt foncier mais 44,6 % y ont consacré plus de 10 %. En outre, une famille sur onze dans la catégorie de revenu la plus faible avait consacré plus de 25 % de son revenu à l'impôt, situation pratiquement inexistante chez les familles au revenu supérieur à 20 000 $. Quantification de la progressivité et de la régressivité Lorsque l'on compare le taux de variation des taux d'imposition et celui
du revenu imposé, on obtient une mesure de la progressivité
appelée « élasticité » de l'impôt
par rapport au revenu Les plus fortes augmentations relatives des taux d'imposition du revenu se trouvent entre le groupe de revenu le plus faible et le groupe de revenu moyen-inférieur. Ces variations brusques sont liées à plusieurs caractéristiques du régime fiscal. D'abord, il y a la structure essentiellement progressive des taux d'imposition du revenu, qui augmentent d'un seuil de revenu désigné à un autre. Ensuite, certaines déductions personnelles à des taux fixes représentent un allégement fiscal proportionnellement élevé pour les personnes à faible revenu. Enfin, certains crédits d'impôt, selon le critère de revenu, sont récupérés au fur et à mesure que le revenu augmente. Ensemble, ces caractéristiques donnent lieu à d'importantes augmentations proportionnelles des taux d'imposition dans la tranche à faible revenu, puisque le point de départ est effectivement zéro. De même, l'élasticité de l'impôt foncier est régressive surtout à l'extrémité inférieure de la répartition. Ce phénomène tient à la similarité de la valeur des maisons (et de l'impôt foncier) dans les trois groupes à plus faible revenu combinée à une importante variation proportionnelle du revenu d'un groupe à l'autre. Impôt foncier et inégalité du revenu familialLe système d'impôt progressif est fondé sur l'hypothèse selon laquelle il réduit l'inégalité dans la répartition du revenu entre les familles. Ainsi, les familles à revenu élevé consacrent une plus grande proportion de leur revenu à l'impôt et la répartition du revenu après impôt est plus égale que la répartition avant impôt. Par exemple, en 1998, les familles au revenu d'au moins 100 000 $ représentaient 13,9 % de toutes les familles propriétaires, mais touchaient 33,0 % du revenu total et versaient 44,3 % de l'impôt sur le revenu fédéral et provincial total. -Aacute- l'autre extrémité, les familles ayant un revenu inférieur à 20 000 $ représentaient 9,8 % des familles propriétaires, touchaient 2,1 % du revenu total et versaient 0,4 % en impôt sur le revenu. Le coefficient de Gini est une mesure normalisée de l'inégalité. Un coefficient plus élevé est signe d'une plus grande inégalité, tandis qu'un coefficient plus faible est signe d'une répartition plus égale. La mesure va de 0 (tout le monde touche le même revenu) à 1 (une famille détient tout le revenu). Parmi les familles propriétaires, le coefficient de Gini est passé d'un coefficient avant impôt de 0,362 à un coefficient après impôt de 0,321, indiquant que l'impôt sur le revenu a réduit l'inégalité du revenu familial d'environ 11 % (tableau 3). Comme l'impôt foncier est régressif, il a l'effet contraire
sur le coefficient de Gini, c'est-à-dire qu'il accroît l'inégalité.
Lorsqu'on considère seulement l'effet de l'impôt foncier,
on constate que le coefficient de Gini augmente, passant de 0,362 avant
impôt à 0,369 après. De même, déduisant
l'impôt foncier après l'impôt sur le revenu, le coefficient
de Gini après impôt sur le revenu a augmenté, passant
de 0,321 à 0,329. L'effet de l'impôt foncier annule dans
une certaine mesure l'effet de l'impôt sur le revenu en réduisant
l'inégalité du revenu L'impôt foncier chez les familles de personnes âgées et à faible revenuLes personnes âgées et celles ayant un faible revenu sont les groupes pour lesquels l'impôt foncier représente le plus souvent un fardeau. Les familles propriétaires, composées de personnes âgées et non âgées, qui sont sous le seuil de faible revenu (SFR) ont versé en moyenne une somme plus élevée en impôt foncier qu'en impôt sur le revenu (tableau 4). En effet, l'impôt foncier représentait 12 % du revenu des familles de personnes âgées à faible revenu et 11 % du revenu des autres familles à faible revenu. Le montant moyen de l'impôt foncier des deux types de familles (maximum de 350 $) différait très peu de celui des familles propriétaires au-dessus du SFR. Par contre, le taux d'imposition du revenu des familles au-dessus du SFR était de quatre à cinq fois plus élevé que celui des familles sous le SFR (écarts absolus en dollars plus élevés d'un facteur d'au moins 17). En moyenne, les familles propriétaires — même celles
sous le seuil du faible revenu — avaient des avoirs importants en
1999 comparativement à leur facture d'impôt foncier. Malgré
leur revenu, la valeur nette des maisons des propriétaires âgés
était similaire (entre 132 000 $ et 134 000 $). En outre,
les avoirs financiers des familles de personnes âgées au-dessus
du SFR représentaient en moyenne 149 000 $ RésuméLes propriétaires du Québec ont porté le fardeau fiscal le plus lourd, consacrant 24,5 % de leur revenu à l'impôt sur le revenu et 3,4 % à l'impôt foncier. Le Québec et le Manitoba ont affiché le taux d'imposition le plus élevé en ce qui concerne la valeur approximative de la résidence, soit 1,9 %. La Saskatchewan suivait de près avec 1,8 %, tandis que toutes les autres provinces avaient des taux d'au plus 1,2 %. Même si la plupart des familles réussissaient en général à payer leur impôt foncier, environ 1 sur 15 y consacrait 10 % ou plus de son revenu. Ce chiffre passait à une famille sur onze au Québec et il était aussi relativement élevé en Ontario et au Manitoba. L'impôt sur le revenu et l'impôt foncier diffèrent par rapport au revenu familial. Sous le régime fiscal du Canada, les familles à revenu plus élevé ont un taux d'imposition sur le revenu supérieur — une structure d'imposition progressive. Même si l'impôt foncier est proportionnel à la valeur de la propriété dans les différentes tranches de revenu, les familles à faible revenu consacrent une proportion plus élevée de leur revenu à l'impôt foncier que les familles à revenu plus élevé. L'impôt foncier est donc régressif par rapport au revenu familial. La nature progressive de l'impôt sur le revenu et la nature régressive de l'impôt foncier sont évidentes dans toute l'échelle de répartition du revenu, mais le gradient le plus prononcé pour l'un et l'autre type d'impôt se trouve au bas de l'échelle de répartition du revenu. L'effet de redistribution de l'impôt sur le revenu se traduit par une baisse d'environ 11 % d'une mesure normalisée de l'inégalité (le coefficient de Gini). Toutefois, l'impôt foncier a un effet contraire, augmentant de près de 2 % la mesure après impôt sur le revenu. Même si l'examen des effets de l'impôt foncier porte souvent plus particulièrement sur les personnes âgées, les données montrent que les familles à faible revenu, jeunes ou âgées, consacrent une proportion relativement élevée de leur revenu à l'impôt foncier. Toutefois, dans le cas des propriétaires âgés, la valeur nette de leur maison et leurs ressources financières sont relativement élevées, surtout comparativement aux locataires âgés.
Notes
Documents consultés
AuteursRaj Chawla et Ted Wannell sont au service de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut joindre Raj Chawla au (613) 951-6901, Ted Wannell au (613) 951-3546 ou l'un et l'autre à perspective@statcan.gc.ca. ![]()
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