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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Juillet 2001     Vol. 2, no. 7

Qui cotise à un REER? Un nouvel examen

Boris Palameta

Les régimes enregistrés d'épargne-retraite (REER) sont l'un des plus importants avoirs financiers de la population canadienne note 1  (Statistique Canada, 2001a). Des études antérieures ont montré que les taux de participation à un REER sont fortement influencés par le revenu, mais d'autres facteurs peut-être importants — tels que le sexe, l'âge et la participation à un régime de pension d'employeur — n'ont pas été étudiés à fond. Par exemple, même si le taux moyen de participation des hommes est plus élevé que celui des femmes, ceux-ci ont généralement des revenus plus élevés. Par conséquent, ils sont peut-être plus portés que les femmes à cotiser à un REER simplement parce qu'ils sont davantage capables de le faire. En effet, à un niveau de revenu égal, les femmes sont plus portées à cotiser (Statistique Canada, 1999).

Il est utile de distinguer entre la capacité de cotiser et l'incitation à cotiser — l'une ne suppose pas nécessairement l'autre. Par exemple, les participants à un régime de pension d'employeur — identifié par la présence d'un facteur d'équivalence (FE) figurant sur leur formule d'impôt — sont environ deux fois plus portés à cotiser à un REER que les personnes n'ayant pas de protection en matière de pensions (Akyeampong, 1999; Statistique Canada, 1999). Même si un régime de pension d'employeur est associé à un revenu élevé et donc à une capacité élevée de cotiser, il n'est pas clair que cela incite à cotiser à un REER. En réalité, le fait de participer à un régime de pension d'employeur risque de détourner le cotisant éventuel de deux façons : un régime de retraite garantit l'épargne-retraite, même en l'absence d'un REER; et un FE fait diminuer le montant de revenu déductible pouvant servir à l'achat d'un REER (droits de cotisation à un REER). Les personnes n'ayant pas de protection en matière de pensions pourraient donc participer à un taux plus élevé que les personnes ayant un FE, à supposer que la capacité de cotiser soit égale.

Les taux de participation à un REER augmentent également selon l'âge, jusqu'à l'âge de 54 ans (Akyeampong, 2000; Statistique Canada, 1999). Toutefois, le revenu augmente aussi selon l'âge. On peut donc se demander si les taux de participation des personnes plus âgées sont plus élevés simplement parce que leur capacité de cotiser est plus grande, ou parce que l'incitation est plus grande.

La présente étude fait appel à des données fiscales de 1999 (l'année la plus récente pour laquelle des données étaient disponibles) afin d'examiner les effets des facteurs tels que le sexe, la protection en matière de pensions et l'âge sur le taux de participation à un REER (voir Source des données et définitions). On compare les hommes et les femmes, les personnes avec et sans FE et différents groupes d'âge à divers niveaux de revenu. L'analyse se limite aux déclarants âgés entre 25 et 64 ans qui avaient des droits de cotisation à un REER en 1999 note 2 . Les montants cotisés ne sont pas étudiés.

Taux de participation plus élevé chez les femmes que chez les hommes

En 1999, quelque 44,8 % des hommes âgés de 25 à 64 ans ayant des droits de cotisation à un REER ont versé une cotisation normale, comparativement à 37,6 % des femmes note 3 . Toutefois, les hommes avaient également des revenus plus élevés — seulement 25,7 % d'entre eux avaient un revenu annuel inférieur à 20 000 $, comparativement à 47,2 % des femmes; 42,5 % avaient des revenus annuels de 40 000 $ et plus, comparativement à seulement 19,5 % des femmes.

La capacité de cotiser est plus élevée chez les hommes que chez les femmes, mais l'analyse est plus exacte lorsque l'on compare les taux de participation des hommes et des femmes se situant dans la même tranche de revenu. Les taux de participation des femmes étaient en réalité supérieurs pour chaque tranche de revenu (graphique A). Il en va de même lorsque l'on tenait compte de l'âge ou de l'état du FE note  4 .

Pour tous les groupes d'âge, le taux de participation des femmes dépassait celui des hommes dans chaque tranche de revenu, sauf chez les personnes âgées de 55 à 64 ans dont le revenu était de 80 000 $ et plus.

Le taux de participation des femmes ayant un FE était plus élevé que celui des hommes ayant un FE dans chaque tranche de revenu (graphique B). Le taux de participation des femmes sans FE était également supérieur à celui des hommes sans FE, sauf lorsque leur revenu atteignait 80 000 $ et plus.

Les taux de participation n'augmentent pas toujours selon l'âge

La participation à un REER et le revenu ont tous deux atteint leur maximum chez les personnes âgées de 45 à 54 ans (tableau). Encore une fois, il n'est pas surprenant que le taux de participation le plus élevé survienne à un âge où les gens atteignent leur plus grande capacité de cotiser.

Lorsque la capacité de cotiser était maintenue constante grâce à une comparaison de groupes d'âge se situant dans la même tranche de revenu, les résultats étaient assez différents. Le taux de participation des personnes âgées de 45 à 54 ans atteignait son maximum dans le cas de revenus inférieurs à 30 000 $. Toutefois, dans le cas de revenus de 30 000 $ et plus, le taux de participation atteignait son maximum chez les personnes âgées de 25 à 34 ans (graphique C).

Un modèle semblable a été observé lorsque les groupes d'âge étaient répartis selon le sexe ou l'état du FE. Le taux de participation des hommes et des femmes âgés de 25 à 34 ans était plus élevé que celui de leurs homologues plus âgés se situant dans des tranches de revenu élevées.

Parmi les gens ayant un FE, le taux de participation le plus élevé a été observé chez les personnes âgées de 55 à 64 ans se situant dans une tranche de revenu faible, et chez les personnes âgées de 25 à 34 ans se situant dans une tranche de revenu élevée. Quant aux personnes sans FE, le taux de participation le plus élevé a été observé chez les personnes âgées de 45 à 54 ans se situant dans une tranche de revenu faible. Pour les deux tranches de revenu les plus élevées, les personnes âgées de 25 à 34 ans et de 35 à 44 ans se partageaient à peu près également les taux de participation les plus élevés.

Le fait d'avoir un FE est associé à un taux de participation plus élevé uniquement pour des revenus faibles

Les personnes ayant un FE avaient un taux plus élevé de participation à un REER que les personnes sans FE — 58,2 %, comparativement à 33,1 %. Toutefois, le revenu annuel de la plupart des personnes ayant un FE (57,3 %) était de 40 000 $ ou plus, tandis que le revenu de la plupart des personnes sans FE (50,3 %) était inférieur à 20 000 $.

Si la capacité de cotiser des personnes sans FE était la même que celle des personnes ayant un FE, est-ce que leurs taux de participation resteraient moins élevés? En réalité, le taux de participation des personnes ayant un FE n'était plus élevé que dans le cas de revenus inférieurs à 30 000 $ — dans le cas de revenus plus élevés, les personnes sans FE étaient plus portées à cotiser (graphique D). Ce résultat a été observé tant chez les hommes que chez les femmes et chez la plupart des groupes d'âge (graphique E). Une exception est survenue chez les personnes âgées de 55 à 64 ans, le fait d'avoir un FE étant alors associé à de plus fortes chances de cotiser pour toutes les tranches de revenu sauf la plus élevée.

Résumé

Cette étude démontre que si l'on veut évaluer de façon plus significative l'influence que des facteurs comme le sexe, l'âge et la protection en matière de pensions exercent sur le taux de participation à un REER, il faut tenir compte de l'effet du revenu. Dans l'ensemble, le taux de participation des hommes est plus élevé que celui des femmes, le taux de participation des personnes âgées est plus élevé que celui des jeunes et le taux de participation des personnes ayant un FE est plus élevé que celui des personnes sans FE. Toutefois, ces résultats étaient largement attribuables à des différences de revenu parmi les groupes comparés. Lorsque les comparaisons étaient faites à un niveau de revenu égal, les taux de participation des femmes, des jeunes et des personnes sans FE étaient supérieurs dans la plupart des cas. D'autres recherches seront nécessaires pour expliquer exactement pourquoi ces groupes manifestent parfois une plus grande incitation à cotiser à un REER.

 

Source des données et définitions

Les résultats de la présente analyse s'ajoutent à ceux paraissant dans Épargne-retraite au moyen des REP et REER, 1999 (Statistique Canada, 2001b). Les données sont tirées du fichier FE/REER, un fichier de données longitudinales sur le comportement de chaque déclarant quant à l'épargne-retraite depuis 1991. L'analyse se limite à 1999 et utilise un échantillon de 2 % de tous les déclarants. Les résultats ne diffèrent pas qualitativement de ceux qui ont été tirés du fichier qui englobe tous les déclarants.

Revenu : revenu total déclaré à la ligne 150 de la formule d'impôt T1. Il comprend le revenu provenant de toutes les sources moins les pertes relevant de biens locatifs et d'un travail indépendant.

Revenu gagné : partie du revenu total qui sert à déterminer les droits de cotisation à un REER. Il s'agit du revenu d'emploi et du revenu d'un travail indépendant, du revenu d'entreprise et du revenu de location et des prestations d'invalidité (moins les dépenses d'emploi comme les cotisations syndicales et les pertes d'entreprise et de location).

Facteur d'équivalence (FE) : pour les déclarants dont l'employeur offre un régime de retraite de la compagnie, un FE est calculé en fonction d'une formule recommandée par l'Agence canadienne des douanes et du revenu. Le FE varie selon le montant cotisé au régime de retraite par l'employeur et par l'employé. Le FE doit être soustrait des droits de cotisation à un REER. La déduction du FE permet aux personnes sans régime de pension d'employeur de verser une cotisation plus élevée à un REER que les personnes à revenu égal dont l'employeur offre un régime de pension. Pour un petit nombre d'employés à gains élevés, le FE est si important qu'il élimine tous les droits de cotisation à un REER — ces personnes sont exclues de l'étude.

Cotisation normale à un REER : cotisation se limitant aux droits de cotisation courants du déclarant à un REER. Dans de rares cas, comme celui de certains transferts d'allocation de retraite, le déclarant peut verser une cotisation qui dépasse les droits de cotisation courants à un REER. Ce genre de cotisation est exclu de l'analyse.

Taux de participation à un REER : pourcentage des déclarants ayant des droits de cotisation à un REER qui versent une cotisation normale à un REER.

Droits de cotisation à un REER : cotisation maximale à un REER qui peut être déduite du revenu (aux fins de l'impôt sur le revenu). Les droits de cotisation à un REER augmentent selon le revenu gagné. La valeur maximale admissible des nouveaux droits annuels est soit un montant en dollars, soit 18 % du revenu gagné, le montant le moins élevé étant retenu. En 1999, le montant en dollars était de 13 500 $. Pour les personnes ayant un régime de pension d'employeur, on soustrait des nouveaux droits le montant du facteur d'équivalence. Depuis 1991, les droits non utilisés peuvent être reportés aux années ultérieures.

Notes

  1. Les REER représentent 40 % de l'actif financier total de la population canadienne, dépassant d'autres instruments d'épargne comme les dépôts dans des établissements financiers, les fonds communs de placement non enregistrés, les actions et les obligations. La valeur des régimes de pension d'employeurs n'était pas comprise dans le calcul de l'actif.
  2. Les personnes âgées de moins de 25 ans étaient exclues parce que plusieurs d'entre elles n'étaient pas encore complètement intégrées à la population active, tandis que de nombreuses personnes âgées de 65 ans ou plus avaient déjà pris leur retraite.
  3. Dans certains cas, il s'agit peut-être de REER de conjoint, où les cotisations sont déclarées comme une déduction par un conjoint mais créditées au REER de l'autre. Le fichier FE/REER ne permet pas d'identifier ces situations.
  4. Des comparaisons entre les hommes et les femmes selon le revenu, l'âge et l'état du FE n'ont pas été menées parce que, dans certains cas, les agrégats étaient trop petits pour assurer des résultats exacts. Par exemple, parmi les personnes âgées de 55 à 64 ans dans l'échantillon de 2 %, seulement 86 femmes et 36 hommes avaient un FE et un revenu inférieur à 10 000 $.

Documents consultés

 

Annexe

 Tableau : Taux de participation à un REER, 1999

Auteur

Boris Palameta est au service de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut communiquer avec lui au (613) 951-2124 ou à boris.palameta@statcan.gc.ca.

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