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Productivité et prospérité à l'âge de l'informationKaïs Dachraoui, Tarek M. Harchaoui et Faouzi Tarkhani À la fin des années 90, l'économie canadienne a connu une performance remarquable. Après 1995, la croissance économique a été plus rapide que pendant la période de 1981 à 1988 (3,8 % comparativement à 3,1 %)![]() La productivité est non seulement la clef de la performance des entreprises et des secteurs, mais elle est fondamentale au niveau de vie. La productivité canadienne s'est transformée à la fin des années 90. Les causes et les secteurs de provenance de la croissance de la productivité sont mal connus. Des études récentes de Statistique Canada fournissent des pistes intéressantes qui, non seulement reconnaissent le rôle de la technologie de l'information, mais révèlent de plus les mécanismes par lesquels elle est survenue. Cet article s'appuie fortement sur ces recherches pour décrire les tendances de la productivité, le rôle des divers secteurs et de la technologie de l'information dans le récent accroissement de la productivité au Canada, de même que des répercussions sur sa prospérité. Principales caractéristiques de la productivité du secteur des entreprises au CanadaLa croissance de la productivité observée au Canada au cours des années 90 a été décrite dans de nombreuses études antérieures (Crawford, 2002; OCDE, 2001). Nous en résumons ici quelques caractéristiques importantes. Nous présentons deux mesures de la productivité du secteur des entreprises : la productivité du travail — c'est-à-dire la production par unité de travail utilisée; et la productivité multifactorielle — c'est-à-dire la production par unité de la combinaison du travail et du capital (bâtiments, machines, matériel). L'amélioration de la productivité implique une augmentation de l'efficacité — c'est-à-dire l'utilisation de la main-d'œuvre et du capital existants de façon à produire une plus grande valeur. La performance de la productivité au Canada entre 1981 et 2001 s'illustre par trois phases : une forte croissance de 1981 au milieu des années 80, un ralentissement prononcé au début des années 90, suivi par un regain de croissance (graphique A). Cette poussée subite observée dans les années 90 a culminé en 2000. La productivité a légèrement baissé en 2001, année où la production du secteur des entreprises a augmenté de 0,9 %, alors que l'utilisation combinée du capital et du travail a augmenté de 1 %. Les années 90 représentent la plus longue période de croissance continue de la productivité multifactorielle au cours des 20 dernières années. Depuis 1980, le Canada et les États-Unis sont passés par deux cycles économiques (1981 à 1988 et 1988 à 2000). Les années 80 et 90 étaient semblables, aussi bien au Canada qu'aux États-Unis, car la croissance de la productivité du travail n'a virtuellement pas varié (graphique B). Les deux périodes ont connu un écart de productivité à l'avantage des États-Unis (environ 0,5 point de pourcentage). Au Canada, durant les années 80 et 90, la composition du travail — qui reflète l'importance croissante des travailleurs spécialisés — a été le déterminant le plus important de la productivité du travail, suivi de l'augmentation de l'intensité du capital lié aux technologies de l'information et de la croissance de la productivité multifactorielle. Par contre, aux États-Unis, la croissance de la productivité multifactorielle a été l'élément déterminant de la croissance de la productivité du travail; viennent ensuite l'augmentation de l'intensité du capital lié aux technologies de l'information et l'évolution de la composition du travail. Entre le début et la fin des années 90, la croissance de la productivité du travail est passée de 1,2 % à 1,8 % au Canada, en grande partie à cause du regain de croissance de la productivité multifactorielle. Par contre, aux États-Unis, la croissance de la productivité du travail a doublé (passant de 1,4 % à 2,8 %) entre ces deux périodes, grâce à la croissance de l'intensité du capital lié aux technologies de l'information et à l'accélération de la croissance de la productivité multifactorielle. Durant les années 90, la productivité multifactorielle au Canada s'est non seulement améliorée comparativement à celle des États-Unis, mais aussi par rapport aux normes internationales (graphique C). Le Canada s'est classé quatrième parmi les neuf pays de l'OCDE dont la croissance de la productivité s'est accélérée durant les années 90. L'examen de la productivité des branches d'activité qui forment le secteur des entreprises est un moyen pratique d'évaluer la portée du regain de la productivité (graphique D). Pour les 12 grands secteurs d'activité, la variation des taux moyens de croissance de la productivité de la période de 1981 à 1995 et la période de 1995 à 2000 diffère considérablement, allant d'une baisse de 3,5 % dans le secteur des mines, carrières et puits de pétrole à un gain de 3,1 % dans le secteur de l'agriculture et des services connexes. Le regain de croissance de la productivité multifactorielle observé à la fin des années 90 n'est pas le fait d'un seul secteur — le commerce de détail; les communications et services publics; et les finances, assurances et services immobiliers, ont connu des gains importants. Au même moment, deux grands secteurs, soit la fabrication et le commerce de gros, ont vu ralentir la croissance de leur productivité. Le succès de certaines branches d'activité était lié en partie aux technologies de l'information. Par exemple, le secteur des finances a été restructuré de façon à ce que ses opérations s'appuient nettement plus sur les guichets automatiques et les transactions bancaires sur Internet et par téléphone que sur les contacts personnels traditionnels. De façon similaire, l'utilisation de la technologie des codes à barres et de la lecture optique, ainsi que de systèmes de gestion des stocks par les détaillants a fait partie d'un processus qui a transformé le commerce de gros pour passer d'une opération axée sur l'entreposage à une opération axée sur le transfert rapide des marchandises. Ces deux secteurs ont déclaré la croissance la plus forte de l'intensité du capital lié aux technologies de l'information à la fin des années 90 (graphique E). Prospérité au sein de l'économie dans son ensembleQuel a été l'effet de la croissance de la productivité sur le revenu moyen et sur la répartition du revenu au Canada? En utilisant la productivité du travail Ou, en d'autres termes, On regroupe parfois les deux derniers termes du membre de droite pour produire ce qui est appelé le taux d'utilisation du travail (OCDE, 2001). Ce dernier détermine la mesure dans laquelle la population participe activement à des activités d'emploi — soit le nombre d'heures travaillées par habitant. Durant les années 90, le revenu réel a augmenté de 1,4 %, en baisse par rapport au taux de 1,9 % enregistré au cours des années 80, une conséquence du ralentissement de la croissance de l'utilisation du travail — de 0,8 % dans les années 80 à 0,1 % dans les années 90 (graphique F). Par contre, la croissance de la productivité du travail n'a virtuellement pas varié entre ces deux périodes. Au Canada, les années 90 ont été le théâtre d'un renversement important de la croissance de la prospérité même si elle n'a pas varié entre le début et la fin des années 90. À la fin des années 90, les variations de l'utilisation du travail ont donné un coup de pouce au revenu réel moyen, qui a augmenté au taux remarquable de 2,8 % par année. Lorsque le revenu réel croît à ce rythme, chaque génération a un niveau de vie beaucoup plus abondant que celui qu'a connu la précédente. Au cours de leur vie, les parents ont la possibilité d'offrir à leurs enfants un niveau de vie deux fois plus élevé que celui qu'ils ont connu durant leur enfance.
Notes
Documents consultés
AuteursLes auteurs sont au service de la Division de l'analyse microéconomique. On peut communiquer avec Kaïs Dachraoui (613) 951-0746; avec Tarek M. Harchaoui au (613) 951-9856; ou avec Faouzi Tarkhani au (613) 951-5314 ou à perspective@statcan.gc.ca. ![]()
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