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Tendances de l'emploi à temps partielDepuis plus de deux décennies, le nombre de travailleurs à temps partiel n'a cessé de progresser. Que la conjoncture économique soit bonne ou mauvaise, la proportion de travailleurs qui consacraient habituellement moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal a constamment augmenté (graphique). A la fin des années 90, toutefois, le plafond semblait avoir été atteint. En 1999, l'estimation désaisonnalisée de décembre de l'emploi à temps partiel a en réalité diminué d'une année à l'autre, mais elle a repris quelque peu en décembre 2000. Or les données peuvent cacher autant d'éléments qu'elles n'en révèlent. A l'examen, on constate qu'il y a des tendances différentes au chapitre de l'emploi à temps partiel court (moins de 15 heures) et long (de 15 à 29 heures). Le plafonnement de l'emploi à temps partiel dans l'ensemble a été entièrement attribuable à la diminution du nombre de travailleurs à temps partiel court. Pour ceux qui travaillaient de 15 à 29 heures, la tendance à la hausse s'est maintenue. Le nombre de personnes qui travaillaient moins de 15 heures par semaine a atteint un sommet en 1993 et a généralement baissé après 1996. Quant à celles qui travaillaient de 15 à 29 heures, leur nombre a progressé chaque année entre 1976 et 2000, et il a plus que doublé au cours de cette période. En 1976, environ 13 % des travailleurs consacraient moins de 30 heures par semaine à leur emploi principal. En 2000, cette proportion a atteint 18 %. La proportion des personnes qui travaillaient moins de 15 heures est demeurée pratiquement stable pendant la même période (5 % et 6 %). Celle des personnes travaillant de 15 à 29 heures a crû d'environ la moitié, passant de moins de 8 % à plus de 12 %. Incidence des cycles économiquesQu'est-ce qui explique qu'il y ait moins de personnes travaillant moins de 15 heures par semaine? L'un des facteurs semble être le cycle économique. Tandis que le travail à temps partiel long semble presque intouchable, le travail à temps partiel court est plutôt vulnérable. Après la récession du début des années 80, l'emploi à temps partiel court n'a pas augmenté jusqu'à la fin de la décennie. Après la récession du début des années 90, ce type d'emploi a encore une fois plafonné. La précarité des emplois à temps partiel court peut refléter en partie leur caractère temporaire. Par exemple, seulement 61 % de ces emplois étaient permanents en 2000, comparativement à 77 % dans le cas des emplois à temps partiel long. Leur taux de syndicalisation inférieur démontre aussi leur vulnérabilité : 22 % contre 32 % en 2000. (Étant donné que les chiffres portant sur la situation d'emploi et sur la syndicalisation sont légèrement à la baisse depuis 1997 - lorsqu'on a recueilli pour la première fois les données - il est encore trop tôt pour déceler des tendances persistantes.) Modification de la législationAu lieu de reprendre leur croissance vers la fin des années 90, les emplois à temps partiel court ont en réalité amorcé un déclin en 1997. Parallèlement, les règles relatives aux cotisations d'assurance-emploi ont changé en janvier de cette année-là. Avant 1997, les employeurs n'étaient pas obligés de retenir ces cotisations si un employé travaillait moins de 15 heures par semaine. En outre, s'il n'y avait pas de retenues, l'employeur n'était pas tenu de payer sa part, soit 1,4 fois la cotisation de l'employé. Seuls les hommes plus âgés vont à l'encontre de la tendanceParmi les six groupes d'âge-sexe observés ici, seuls les hommes de 55 ans et plus affichaient un taux de croissance des emplois à temps partiel long inférieur à celui des emplois à temps partiel court (tableau 1). Les hommes de 25 à 54 ans avaient de loin les hausses proportionnelles les plus importantes quant aux deux types d'emplois à temps partiel - plus de 300 % chacune au cours de la période de 25 ans. Presque toutes les professions et les branches d'activité reflètent la tendance
Entre 1987 et 2000 Dans toutes les branches d'activité sauf une, l'augmentation la plus prononcée entre 1987 et 2000 a eu lieu parmi les personnes qui travaillaient de 15 à 29 heures par semaine (tableau 3). La seule exception a été l'agriculture, où l'emploi a en fait reculé. La baisse la plus légère s'y est produite parmi les personnes qui travaillaient le plus d'heures, et la plus forte parmi celles qui travaillaient le moins d'heures. Contrairement aux taux de croissance selon les professions, les taux selon les branches d'activité étaient supérieurs dans le cas des personnes qui travaillaient de plus longues heures. Dans cinq branches d'activité seulement (sur 18), la hausse a été plus forte pour les travailleurs à temps partiel court que pour ceux à temps plein. Incidence sur le cumul d'emploisLa diminution du nombre de personnes qui travaillaient moins de 15 heures par semaine peut également expliquer le plafonnement à environ 5 % du taux du cumul d'emplois dans la dernière partie des années 90. Il est beaucoup plus facile (et peut-être même nécessaire) d'occuper un deuxième emploi lorsqu'on travaille moins de 15 heures par semaine que lorsqu'on fait près de 30 heures. Le taux du cumul d'emplois est passé de 2,1 % en 1976 à un sommet de 5,2 % en 1997, pour ensuite fléchir à 4,8 % en 2000. ConclusionEn 1976, pour chaque 10 personnes qui occupaient un emploi principal à temps partiel court, 15 personnes avaient un emploi à temps partiel long. En 2000, ces dernières étaient au nombre de 20. Par conséquent, la moyenne du nombre habituel d'heures de travail des travailleurs à temps partiel a grimpé, passant de 15,5 par semaine en 1976 à 16,9 en 2000. La croissance du nombre de personnes travaillant de 15 à 29 heures se poursuit en raison peut-être de l'émergence de ce qu'on pourrait appeler l'emploi professionnel à temps partiel. Deux facteurs peuvent avoir contribué à cette tendance. Plus de femmes (qui ont depuis toujours travaillé moins d'heures) font partie de la population active et y restent; ainsi, les familles à double revenu qui doivent concilier les responsabilités familiales et professionnelles composent aujourd'hui la majorité. En outre, plus d'emplois à temps partiel comportent maintenant des avantages qui n'étaient autrefois destinés qu'aux employés à temps plein. On ne peut déterminer facilement l'élément moteur qui sous-tend la tendance. La mesure avec laquelle plus de personnes choisissent le travail à temps partiel crée une offre grandissante pour de tels travailleurs (Marshall, 2001). D'un autre côté, les besoins changeants des employeurs peuvent également accentuer la demande de travailleurs à temps partiel. NoteDocument consulté
AuteurHenry Pold est au service de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut communiquer avec lui au (613) 951-4608 ou à henry.pold@statcan.gc.ca. ![]()
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