Contenu archivé

L'information dont il est indiqué qu'elle est archivée est fournie à des fins de référence, de recherche ou de tenue de documents. Elle n'est pas assujettie aux normes Web du gouvernement du Canada et elle n'a pas été modifiée ou mise à jour depuis son archivage. Pour obtenir cette information dans un autre format, veuillez communiquer avec nous.

Faits saillants Faits saillants Menu principal Tribune Autres nouveautés Communiquer avec nous Information sur les enquêtes Numéros déjà parus Statistics Canada home page En profondeur English
 
Logo de Statistique Canada

75-001-XIF

menu du système - liens au bas de la page
en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Avril 2001     Vol. 2, no. 4

Les réitérants de l'assurance-emploi

Lori M. Stratychuk

Le programme d'assurance-emploi (a.-e.) note  1  offre diverses prestations de soutien de revenu aux particuliers admissibles. Dans la plupart des cas, l'a.-e. sert d'assurance en fournissant un revenu à ceux qui perdent leur emploi subitement. Le programme comprend aussi d'autres prestations comme les prestations parentales, de maternité et de maladie. Par ailleurs, l'a.-e. offre des « programmes d'intervention sur le marché du travail » à l'égard notamment de la formation, de la création d'emplois, du partage de l'emploi et des subventions salariales.

L'a.-e. englobe pratiquement tous les employés au pays, la plupart d'entre eux n'ayant par contre jamais besoin de faire appel à ce programme. Parmi ceux qui touchent des prestations, la majorité n'en reçoit que rarement. Cependant, un certain nombre de particuliers, année après année, travaillent pendant une partie de l'année et perçoivent des prestations d'a.-e. le reste de l'année. La présente étude porte sur les caractéristiques de ces personnes (voir Sources des données et définitions).

Dans la première partie de l'étude, on compare les caractéristiques démographiques des réitérants de l'a.-e. à celles de l'ensemble des employés. La deuxième partie porte principalement sur les attitudes des réitérants à l'égard de l'emploi et du chômage en général.

Caractéristiques des réitérants de l'a.-e.

Qui sont les réitérants du programme d'a.-e.? Peut-on dresser leur portrait type selon le sexe, l'âge, la scolarité, la région de résidence ou la profession? La présente section aborde ces questions.

Les hommes recourent plus à l'a.-e. que les femmes, et ce, avec une plus grande intensité

Chez les prestataires d'a.-e. occasionnels, on ne constate qu'une légère différence entre les hommes et les femmes quant au recours au programme — les hommes et les femmes constituent respectivement 52 % et 48 % des employés, de même que 55 % et 45 % des prestataires d'a.-e. occasionnels (tableau 1). Dans l'ensemble, les hommes représentent cependant une part disproportionnée des prestataires d'a.-e. ordinaire (59 %). La différence s'explique par leur part déséquilibrée parmi les réitérants (65 %) et les prestataires habituels (62 %).

Les personnes de plus de 35 ans davantage susceptibles d'être des réitérants de l'a.-e.

La répartition selon l'âge des prestataires d'a.-e. est manifestement différente de celle de l'ensemble des employés (tableau 1). Les personnes de 15 à 19 ans représentent 6 % de tous les employés, mais elles correspondent à moins d'un demi pour cent de tous les prestataires. Cela n'est pas étonnant vu que les jeunes travailleurs n'ont peut-être pas assez d'expérience du marché du travail pour présenter une seule demande d'a.-e. En revanche, tous les groupes d'âge de 35 ans et plus constituent une part disproportionnée des réitérants et des prestataires habituels.

Les réitérants sont moins susceptibles d'avoir terminé leurs études secondaires

On constate clairement une relation inverse entre les demandes faites sur la période de cinq ans et les études secondaires terminées (graphique A). Seulement 49 % des prestataires habituels d'a.-e. avaient terminé leurs études secondaires. Le taux augmentait modestement (à 59 %) dans le cas des réitérants. Il faisait un bond à 73 % en ce qui concerne les prestataires occasionnels d'a.-e., même s'il était toujours inférieur à celui de l'ensemble des employés (78 %).

La relation inverse n'était pas seulement attribuable à la répartition selon l'âge des prestataires d'a.-e. — autrement dit, les prestataires dont la fréquence des demandes était élevée avaient tendance à être plus vieux, et les personnes plus âgées étaient moins susceptibles d'avoir terminé leurs études secondaires. Le taux d'achèvement d'un programme d'études secondaires pour chaque groupe d'âge et la fréquence des demandes d'a.-e. présentaient le même modèle (tableau 2). Le taux d'achèvement d'un programme d'études secondaires pour l'ensemble des employés était toujours supérieur à celui ayant trait aux prestataires occasionnels d'a.-e. Ce dernier était, à son tour, plus élevé que le taux qui s'appliquait aux réitérants de l'a.-e., lequel était supérieur à celui des prestataires habituels d'a.-e.

Les provinces de l'Atlantique et le Québec en ont le plus bénéficié

Les provinces de l'Atlantique comptaient proportionnellement plus de prestataires d'a.-e. que d'employés (tableau 3). Ces provinces représentaient 16 % de toutes les demandes de prestations ordinaires, ce qui était plus de deux fois leur part d'employés (7 %). Leur part de réitérants correspondait à plus du double de leur portion d'employés et leur part de prestataires habituels était presque le quadruple. Le Québec affichait également une part disproportionnée de demandes de prestations d'a.-e. produites (34 %) comparativement à sa part d'emplois rémunérés (24 %).

Les taux élevés de façon disproportionnée des demandes de prestations d'a.-e. dans les provinces de l'Atlantique et du Québec, par rapport à leur part d'employés, ne sont pas surprenants, étant donné les taux de chômage considérables qu'on y retrouve. Cependant, un lien entre les taux de chômage élevés et les forts taux de demandes de prestations d'a.-e. existe en raison de la composante régionale note  2  du programme d'a.-e. A mesure que le taux de chômage dans une région d'a.-e. augmente, le nombre d'heures requis pour être admissible aux prestations d'a.-e. diminue et la durée maximale de la période de prestations augmente.

Emplois saisonniers liés aux taux de demandes...

Compte tenu du caractère saisonnier de certains emplois, les personnes qui occupent de tels emplois sont plus susceptibles d'être mises à pied et, par la suite, de faire une demande de prestations d'a.-e note  3 . On peut mesurer le recours excessif au programme d'a.-e. pour les personnes ayant un emploi donné selon le ratio de leur part de demandes réitérées par rapport à leur part d'emplois rémunérés. Si le ratio égale un, le recours aux prestations d'a.-e. ordinaires dans le cas des personnes occupant ce type d'emploi correspond aux prévisions. Plus le ratio est supérieur à un, plus les personnes dépendent du programme d'a.-e.

Les employés dont la profession était liée à la pêche et à la foresterie étaient ceux qui recevaient le plus souvent des prestations d'a.-e note  4  . Leur part de demandes de prestations ordinaires représentait presque dix fois leur part d'emplois rémunérés (tableau 4). Les métiers de la construction affichaient aussi une part disproportionnée de demandes de prestations d'a.-e. ordinaires, cette dernière étant plus de trois fois supérieure à la part d'emplois rémunérés. On observait également dans tous les autres groupes de métiers (mines, transformation, usinage, transport et manutention) une part relativement importante de demandes par rapport à l'emploi. De même, on comptait chez les enseignants une part disproportionnée de demandes de prestations d'a.-e. Bien que leur travail, tout comme le niveau de scolarité requis, diffère passablement des autres emplois pour lesquels on constate une part excessive de demandes de prestations d'a.-e. ordinaires, il existe une similitude quant au caractère saisonnier de leur emploi.

...et à la durée de la période de prestations

Les personnes qui déclaraient la pêche comme étant leur principal emploi étaient les plus grands prestataires d'a.-e., que ce soit en fonction de la fréquence des demandes ou de la durée de la période des prestations. La fréquence moyenne de leur demande s'établissait à 4,1 entre 1992 et 1996. Au cours de la même période, le nombre médian de demandes était de 5, ce qui indiquait que la plupart des prestataires avaient l'habitude de demander des prestations d'a.-e. chaque année. Le nombre médian de semaines de prestations s'élevait à 148 et, par conséquent, la majorité des personnes qui touchaient des prestations d'a.-e. en 1996 avaient passé plus de temps à recevoir de telles prestations qu'à travailler entre 1992 et 1996. Les personnes travaillant dans le secteur de la foresterie constituaient les prestataires d'a.-e. qui arrivaient au deuxième rang pour ce qui est de la fréquence des demandes (3,8) et du nombre de semaines de prestations (95,2).

Les groupes de professions ont affiché un modèle intéressant quant au nombre moyen et médian de demandes produites de même qu'au nombre de semaines de prestations (voir Moyenne et médiane). Pour presque toutes les professions, la moyenne était inférieure à la médiane, ce qui dénote une asymétrie à la droite dans la répartition des demandes produites et du nombre de semaines de prestations. Cela signifie que la plupart des prestataires d'a.-e. ont présenté un nombre de demandes supérieur au nombre moyen et ont reçu des prestations pendant un nombre de semaines supérieur au nombre moyen.

Attitudes des réitérants de l'a.-e.

Quelles sont les attitudes et les opinions des prestataires d'a.-e.? Quel lien peut-on faire entre les opinions des prestataires d'a.-e. et leurs antécédents de prestataire? La présente partie de l'article permet d'approfondir le sujet.

La plupart des prestataires satisfaits de leur situation d'emploi...

La vaste majorité des prestataires d'a.-e. ordinaire se disaient satisfaits de leur situation d'emploi en 1997 (graphique B) note  5  . En outre, la satisfaction par rapport à l'emploi de l'année précédente augmentait en fonction du nombre de demandes. Un plus grand nombre de réitérants que de prestataires occasionnels étaient satisfaits de leur situation d'emploi (65 % par rapport à 58 %) et un plus grand nombre de prestataires habituels que de réitérants étaient satisfaits de leur situation d'emploi (71 % par rapport à 65 %). C'est peut-être parce que les personnes ayant présenté une ou deux demandes ne s'attendaient pas à ce que leur situation d'emploi change. Ces personnes ayant produit un faible nombre de demandes étaient probablement moins satisfaites, compte tenu de leurs attentes quant à l'emploi pour l'année. En revanche, les personnes qui ont présenté de nombreuses demandes étaient plus susceptibles de travailler dans des industries saisonnières et s'attendaient davantage à des changements dans leur situation d'emploi.

...et de leur revenu

La satisfaction des prestataires d'a.-e. à l'égard de leur revenu était presque exactement la même que celle à l'égard de leur situation d'emploi — la majorité des personnes étaient satisfaites de leur revenu de l'année précédente (graphique C) note  6 . Là encore, la proportion de personnes satisfaites de leur revenu de l'année précédente augmentait en fonction du nombre de demandes. Un peu plus de la moitié (51 %) des prestataires occasionnels ont indiqué qu'ils étaient satisfaits de leur revenu de l'année précédente, comparativement à 59 % des réitérants et à 66 % des prestataires habituels. Selon la logique précédente, les personnes qui n'ont présenté qu'une ou deux demandes au cours de la période de cinq ans étaient plus susceptibles d'être surprises d'un changement dans leur revenu, et donc moins satisfaites par rapport à ce qu'elles s'attendaient à gagner pour l'année.

Les prestataires prêts à changer d'employeur...

Les prestataires ont indiqué un très faible attachement à leur employeur (tableau 5). La vaste majorité des prestataires ont déclaré qu'ils seraient prêts à accepter un emploi similaire d'un autre employeur note  7  . Plus des trois quarts (76 %) des prestataires ont indiqué qu'ils changeraient très probablement d'employeur, et 16 % des prestataires ont précisé qu'il serait assez probable qu'ils changent. Ce sentiment était presque partagé également par les prestataires occasionnels, les réitérants et les prestataires habituels du programme d'a.-e.

...et à faire un autre travail...

Les prestataires ont exprimé un attachement légèrement plus important à leur type de travail. Seulement 16 % des prestataires ont déclaré qu'ils ne seraient pas prêts à accepter un emploi différent d'un autre employeur, ce qui est environ le double de la proportion des prestataires qui ont indiqué qu'ils ne seraient pas prêts à accepter un emploi similaire d'un autre employeur (8 %). Leur conviction est quelque peu amoindrie — bien que 84 % des prestataires aient indiqué qu'il serait probable qu'ils acceptent un emploi différent d'un autre employeur, seulement les deux tiers d'entre eux ont affirmé que très probablement ils le feraient. Là encore, cette opinion ne variait pas selon les antécédents à titre de prestataire.

...sans vouloir changer de province

Contrairement à leur volonté de changer d'employeur et de type de travail, les prestataires d'a.-e. ont indiqué qu'ils préféraient nettement demeurer dans leur province de résidence. La majorité de ceux-ci (56 %) ont affirmé qu'il serait tout à fait non probable qu'ils acceptent un emploi similaire d'un autre employeur au même taux salarial, mais dans une autre province. De même, 20 % des prestataires ont affirmé qu'il serait peu probable qu'ils acceptent une telle offre. Comme pour les autres questions, les prestataires occasionnels, les réitérants et les prestataires habituels d'a.-e. étaient à peu près du même avis.

La plupart des prestataires estiment avoir droit aux prestations

Plus de la moitié (57 %) de tous les prestataires estimaient avoir droit à toutes leurs semaines de prestations parce qu'ils « avaient cotisé au régime », la majorité étant tout à fait d'accord (tableau 6). L'attitude était la même, peu importe les antécédents à titre de prestataire.

Aucun stigmate lié à l'a.-e., selon la plupart des prestataires

Une majorité considérable de prestataires (82 %) n'étaient pas d'accord avec l'énoncé suivant : « Si je percevais de l'a.-e., je ne voudrais pas que mes amis le sachent. » Le message le plus retentissant provient de 58 % de tous les prestataires qui ont indiqué qu'ils n'étaient pas du tout d'accord avec cet énoncé. On constate également que les personnes avaient légèrement tendance à moins hésiter à admettre avoir reçu des prestations d'a.-e. plus leur nombre de demandes était élevé — 55 % des prestataires occasionnels n'étaient pas du tout d'accord avec l'énoncé, comparativement à 60 % des réitérants et à 61 % des prestataires habituels.

La dépendance à l'a.-e. est une réalité de la vie

La majorité des prestataires d'a.-e. convenaient que, étant donné le genre de travail qu'ils faisaient, la dépendance à l'a.-e. de temps à autre était une réalité de la vie. Cette opinion augmentait de manière perceptible en fonction du nombre de demandes — 51 % des prestataires occasionnels, 71 % des réitérants et 79 % des prestataires habituels du programme d'a.-e. étaient d'accord.

Résumé

Certaines caractéristiques démographiques sont associées au recours répété à l'a.-e. Les réitérants ont tendance à être des hommes et à avoir un niveau de scolarité inférieur. Les personnes de plus de 35 ans représentent une part disproportionnée des réitérants, tout comme les résidents des provinces de l'Atlantique et du Québec.

Pour certaines professions, en particulier les métiers et les emplois propres aux industries primaires, le recours aux prestations d'a.-e. ordinaires est plus important que ne le suppose la part que représentent ces emplois par rapport à l'ensemble des emplois rémunérés. D'après la fréquence des demandes et la durée de la période de prestations, les personnes qui travaillent dans le secteur de la pêche sont les plus grands prestataires d'a.-e.

La majorité des prestataires d'a.-e. étaient satisfaits de leur situation d'emploi et de leur revenu. Ils se sont dit prêts à changer d'employeur et de type de travail. Ils ont toutefois démontré un désir profond d'immobilité géographique : la plupart se sentaient fortement attachés à leur province. Les prestataires étaient également convaincus qu'ils avaient droit aux prestations. De plus, très peu étaient d'avis qu'un stigmate social était rattaché au fait de recevoir des prestations d'a.-e., compte tenu de leur volonté d'admettre recevoir des prestations d'a.-e. à leurs amis et à leur famille.

Enfin, la majorité des prestataires estimaient qu'en raison du type de travail qu'ils faisaient, « compter sur l'a.-e. de temps à autre est une réalité de la vie ». En outre, plus les prestataires présentaient des demandes, plus ils partagaient ce sentiment. La dépendance continue au programme était appuyée par les dossiers administratifs de l'a.-e., lesquels indiquaient un lien étroit entre les antécédents à titre de prestataire et le recours ultérieur au programme d'a.-e. (voir Changements apportés au programme d'a.-e. depuis 1997). Plus de la moitié des prestataires qui ont produit une demande de prestations d'a.-e. chaque année de 1992 à 1996 ont fait de même en 1997 et en 1998 — une preuve supplémentaire de la persistance du recours répété à l'a.-e.

 

Sources des données et définitions

Les données proviennent de l'Enquête auprès des réitérants de l'assurance-emploi (a.-e.) de 1997, un projet conjoint de la Société de recherche sociale appliquée (SRSA) et de Statistique Canada, financé par Développement des ressources humaines Canada (DRHC). L'échantillon était composé de particuliers qui avaient fait une demande de prestations d'a.-e. ordinaires durant l'année civile 1996. (Les prestations ordinaires sont différentes des prestations parentales, de maternité, de maladie, de formation professionnelle et de pêcheur.)

Le principal objectif était d'établir un profil des réitérants de l'a.-e. L'enquête permettait de recueillir des renseignements détaillés sur l'activité sur le marché du travail des répondants en 1997. De plus, elle traitait des activités de recherche d'emploi, de la composition du ménage et du revenu, de la résidence, des caractéristiques démographiques, de la scolarité et de la formation, de même que de l'attitude envers l'emploi et le chômage en général. L'enquête découle du Projet de supplément de revenu.

Les données tirées de l'Enquête sur la population active constituent un point de repère pour ce qui est des caractéristiques démographiques. Les employés constituent le groupe de référence, puisqu'ils sont ceux susceptibles de faire une demande de prestations d'a.-e. dans l'avenir.

Le Projet de supplément de revenu : La durée moyenne de chaque période de chômage se prolongeant au début des années 90 et les demandes de prestations d'a.-e. excédant les ressources, on a alors envisagé de nouvelles façons innovatrices de faire la promotion de l'emploi et de réduire la durée de la période de chômage. Le supplément de revenu était l'une des cinq nouvelles mesures en matière d'emploi considérées par DRHC. Il s'agissait de vérifier si un stimulant financier pouvait encourager plus rapidement le réemploi des travailleurs licenciés (ceux qui avaient été employés pendant au moins trois années consécutives avant d'être mis à pied), qui ont souvent à supporter des coûts d'adaptation importants. Une deuxième composante visait à encourager les réitérants de l'a.-e. à accepter des emplois à l'année ou des emplois de morte-saison. Dans les deux cas, les travailleurs en chômage qui acceptaient un emploi à un salaire inférieur à ce qu'ils gagnaient précédemment, pendant une période précise, recevaient un supplément de revenu.

Le Projet de supplément de revenu visait à déterminer l'efficacité du supplément à aider ces deux groupes de prestataires d'a.-e. à se faire réengager plus rapidement. DRHC a conclu une entente avec la SRSA, un organisme à but non lucratif, pour la gestion du projet global. Par ailleurs, on a fait appel à Statistique Canada pour les activités de collecte des données, de même que pour la réalisation d'une enquête de suivi. Alors que les données devaient à l'origine aider les chercheurs à évaluer l'efficacité du supplément de revenu, on a décidé, compte tenu du très faible nombre de réitérants ayant accepté de participer, de ne pas mener l'enquête de suivi (Tattrie, 1999). On a plutôt conçu précisément pour ce groupe l'Enquête auprès des réitérants de l'assurance-emploi.

 

Moyenne et médiane

La moyenne est la somme des valeurs d'une caractéristique donnée divisée par le nombre de personnes ayant la caractéristique. La médiane représente la valeur « centrale », où la moitié des personnes se retrouvent en dessous et l'autre moitié au-dessus. Les deux statistiques permettent d'obtenir une meilleure image de la répartition des données. En particulier, si la médiane est supérieure à la moyenne, alors la plupart des personnes sont en fait au-dessus de la valeur moyenne.

 

Changements apportés au programme d'a.-e. depuis 1997

Dans le contexte du projet de loi C-12, on a promulgué certains changements importants au Régime d'assurance-chômage, en plus d'en changer le nom. Il s'agit maintenant du programme d'assurance-emploi (a.-e.). Le programme est passé d'un régime basé sur les semaines à un régime axé sur les heures. Depuis le 1er janvier 1997, l'admissibilité à l'a.-e. n'est plus déterminée en fonction d'un nombre donné de semaines selon le taux de chômage régional, mais plutôt d'après le nombre équivalent d'heures, en supposant une semaine de travail de 35 heures (Gouvernement du Canada, 1996; DRHC, 1996).

De plus, un certain nombre de dispositions sont entrées en vigueur, quelques-unes visant précisément les réitérants de l'a.-e. Il s'agit notamment du dénominateur, de la règle de l'intensité, de la réduction de la durée de la période de prestations et de la récupération. Le dénominateur est une règle qui vise à encourager les personnes à travailler deux semaines de plus (de 35 heures) que le nombre minimal exigé pour leur région afin de maximiser le montant de leurs prestations hebdomadaires. La règle de l'intensité réduit le taux des prestations d'a.-e. (de la prochaine demande de prestations d'a.-e. ordinaires) en fonction des demandes antérieures d'a.-e. jusqu'à un maximum de 5 points de pourcentage, pour un taux minimal de 50 %. Enfin, la récupération oblige les personnes ayant un revenu élevé à rembourser une portion de leurs prestations d'a.-e. ordinaires lors de la période de déclaration de revenus, en fonction de leurs prestations antérieures et de leur revenu net. Ainsi, les personnes ayant un revenu net d'au moins 39 000 $ et 20 semaines de prestations ordinaires au cours de la période précédente de cinq ans (au 30 juin 1996) verraient de 30 % à 100 % de leurs prestations imposées rétroactivement.

Dépendance continue à l'a.-e.?

Grâce aux fichiers administratifs de l'a.-e., on a pu effectuer un suivi des répondants à l'enquête afin de vérifier s'ils continuaient de recevoir des prestations d'a.-e. ordinaires au cours des années subséquentes.

Les principaux prestataires d'a.-e. étaient plus susceptibles de demander des prestations au cours des années suivantes. Les résultats les plus percutants concernent les prestataires habituels du programme d'a.-e. En 1997, soit l'année suivant l'enquête et la mise en ouvre des changements apportés à l'a.-e., 79 % des prestataires habituels ont fait une autre demande de prestations ordinaires. Le nombre de prestataires habituels ayant présenté une demande en 1998 a baissé à 60 %. Néanmoins, plus de la moitié de tous les prestataires habituels ont produit une demande de prestations ordinaires à la fois en 1997 et en 1998.


 Sources: Données administratives de l'assurance-emploi;
Enquête auprèsdes réitérants de l'assurance-emploi

Notes

  1. Connu sous le nom de Régime d'assurance-chômage avant juillet 1996.
  2. Pour le programme d'a.-e., les régions sont habituellement les régions métropolitaines de recensement ou une combinaison de régions rurales.
  3. L'emploi est défini selon le principal employeur d'une personne en 1997, ce qui correspond à l'emploi que la personne peut avoir retrouvé après une période de chômage (et sa demande de prestations d'a.-e.). Il aurait été préférable de connaître l'emploi occupé avant la demande de prestations d'a.-e., mais les données à ce sujet n'étaient pas disponibles. Puisque seulement 90,4 % des personnes ont déclaré un emploi principal en 1997, on a rajusté de façon proportionnelle les pourcentages afin de totaliser 100 %. Les autres 9,6 % des répondants comprennent 0,2 % de personnes n'ayant pas mentionné leur emploi et 9,4 % de personnes n'ayant pas d'emploi à déclarer en 1997. On a rajusté de manière similaire les chiffres relatifs aux employés afin de totaliser 100 %.
  4. La plupart des pêcheurs sont protégés par des prestations d'a.-e. distinctes, et ne faisaient donc pas partie de l'échantillon de cette étude. Les personnes qui ouvrent dans le secteur de la pêche et qui reçoivent des prestations ordinaires ne sont pas des pêcheurs indépendants.
  5. Le libellé exact de la question sur le niveau de satisfaction des prestataires d'a.-e. par rapport à leur situation d'emploi était le suivant : « Maintenant, en pensant aux douze derniers mois et en considérant le fait que vous avez pu aussi bien travailler qu'être en chômage, pendant ce temps, veuillez me dire si vous avez trouvé votre situation en matière d'emploi satisfaisante ou insatisfaisante. » Les choix de réponse étaient satisfaisante, insatisfaisante, ou ni satisfaisante, ni insatisfaisante. Aux personnes ayant répondu qu'elles jugeaient leur situation satisfaisante, on a ensuite posé la question suivante : « Très satisfaisante ou assez satisfaisante? », alors que celles ayant répondu qu'elles jugeaient leur situation insatisfaisante, la question était la suivante : « Très insatisfaisante ou plutôt insatisfaisante? » Les personnes qui ne répondaient pas à ces questions étaient exclues des calculs.
  6. La question sur la satisfaction à l'égard du revenu était la suivante : « En considérant le fait que votre revenu a pu varier au cours de la dernière année, en général, votre revenu a-t-il été satisfaisant ou insatisfaisant? »
  7. La question était la suivante :  « Pensez à votre emploi actuel (ou au dernier emploi, si la personne était en chômage au moment de l'enquête) et supposez qu'on vous met à pied dans la possibilité de vous rappeler au travail plus tard. En attendant, un emploi similaire vous est offert auprès d'un autre employeur de votre région, au même taux salarial. Serait-il probable ou non que vous acceptiez cette offre? »

Documents consultés

  • DÉVELOPPEMENT DES RESSOURCES HUMAINES CANADA. Assurance-emploi : guide de l'assurance-emploi, Ottawa, 1996.
  • GOUVERNEMENT DU CANADA. « Loi sur l'assurance-emploi », Gazette du Canada, 1996, partie III, chapitre 23.
  • TATTRIE, D. Incitatif financier pour encourager le réemploi des réitérants de l'assurance-emploi : le Projet de supplément de revenu, Société de recherche sociale appliquée, mai 1999.

Auteur

Lori M. Stratychuk est au service de la Division des méthodes des enquêtes auprès des ménages. On peut communiquer avec elle au (613) 951-0380 ou à lori.stratychuk@statcan.gc.ca.

Signature PCIM de Statistique Canada mot-symbole « Canada »
Faits saillants ]
Menu principal | Tribune | Autres nouveautés ]
Communiquer avec nous | Information sur les enquêtes | Numéros déjà parus ]
Page d'accueil de Statistique Canada | En profondeur | English ]

© Statistique Canada - Conditions d'utilisation Date de publication : 2001-04-27