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Obstacles à la formation liée à l'emploiIl est essentiel d'investir de façon continue dans les ressources humaines par l'entremise de la formation liée à l'emploi afin d'assurer la croissance économique à long terme dans le contexte de mondialisation actuel. Cependant, ce ne sont pas toutes les personnes souhaitant suivre de la formation liée à l'emploi ou ayant besoin d'une telle formation qui y ont accès. Si des politiques doivent être élaborées en vue d'améliorer l'accès, il est nécessaire de comprendre quels sont ces obstacles et qui sont les personnes qui s'y heurtent.
En 1997, environ 1,5 million de personnes indiquaient avoir besoin de formation liée à l'emploi, mais ne pas suivre une telle formation. Cela représentait 7 % des Canadiens âgés de 17 ans et plus (à l'exclusion des étudiants à temps plein), une baisse par rapport au taux de près de 9 % enregistré en 1993. Parmi ces 1,5 million de personnes, 40 % avaient suivi de la formation liée à l'emploi au cours de l'année, mais croyaient en avoir besoin davantage, tandis que les autres 60 % n'avaient reçu aucune formation (graphique A). Au moment de l'enquête, la majorité de ces personnes étaient occupées à temps plein (71 %), tandis que les autres travaillaient à temps partiel (12 %), étaient en chômage (9 %) ou ne faisaient pas partie de la population active (8 %) Quels sont les obstacles les plus importants à la formation liée à l'emploi? Certains groupes se heurtent-ils à des obstacles particuliers? L'accès à la formation liée à l'emploi s'est-il amélioré au fil des ans? Le présent article permet d'examiner ces questions à partir des résultats de l'Enquête sur l'éducation et sur la formation des adultes (EEFA) menée en 1998 et en 1994 (voir Source des données et définitions). Types d'obstacles
Dans les documents spécialisés, on a déterminé trois types principaux d'obstacles à la participation à la formation liée à l'emploi : les obstacles liés à la situation, les obstacles liés aux établissements et les obstacles liés aux attitudes (ou obstacles psychologiques) Ces obstacles, bien qu'ils aient tous leur importance propre, ne s'excluent pas mutuellement, et peuvent même se chevaucher ou interagir pour compliquer encore la situation d'une personne. Par exemple, si une personne est trop occupée au travail, la possibilité qu'un cours soit offert à une heure qui ne convient pas est plus grande, la personne devant encore plus se limiter aux cours offerts en dehors des heures de travail. En outre, si un cours ou un programme n'est pas offert à un endroit qui convient, les frais additionnels de déplacement peuvent créer un obstacle supplémentaire. L'EEFA fournit des renseignements au sujet des obstacles liés à la situation et aux établissements. Étant donné que les questions relatives à des obstacles particuliers ne s'adressaient qu'aux personnes qui désiraient participer à de la formation liée à l'emploi, l'enquête n'abordait pas directement les obstacles liés aux attitudes ou obstacles psychologiques. Toutefois, près de 80 % des répondants n'avaient participé à aucune formation liée à l'emploi en 1997, et la grande majorité d'entre eux ne croyaient pas avoir besoin d'en suivre. Cela peut laisser supposer qu'un manque de motivation agit comme un obstacle lié aux attitudes ou un obstacle psychologique (Statistique Canada et DRHC, 2001a). On a aussi demandé aux répondants d'indiquer tous les obstacles auxquels ils faisaient face (voir Source des données et définitions). Qui se heurtait à des obstacles?En 1997, certains groupes étaient plus susceptibles que d'autres de faire face à des obstacles (tableau 1). De façon plus particulière, les habitants de la Colombie-Britannique, les personnes âgées de 35 à 44 ans, les personnes ayant des enfants d'âge préscolaire (moins de 6 ans) à la maison, et les diplômés universitaires avaient des besoins en formation non comblés supérieurs à la moyenne de 7 %.
De même, les travailleurs à temps plein et les travailleurs du secteur des services, par exemple, les administrations publiques, la finance, les assurances et l'immobilier, ainsi que l'enseignement, la santé et l'assistance sociale, connaissaient des taux élevés (tableau 2). C'était aussi le cas des personnes qui occupaient des emplois de professionnels ou de gestionnaires, particulièrement en sciences naturelles, en génie et en mathématiques Par ailleurs, le Nouveau-Brunswick et le Québec enregistraient les taux les plus faibles de toutes les provinces, soit 5 % respectivement, alors que les obstacles à la formation liée à l'emploi étaient moins répandus chez les femmes (par opposition aux hommes), les personnes plus âgées (de 55 à 64 ans) et celles n'ayant pas de diplôme d'études secondaires. De même, les travailleurs en agriculture et dans d'autres industries primaires ainsi que ceux occupant des professions du secteur primaire, de la construction et d'autres professions indiquaient des taux plus faibles de besoins non comblés en formation liée à l'emploi. En dépit de ces variations, presque tous les grands groupes (la seule exception étant les professions du secteur des services) ont connu une diminution de la fréquence des besoins non comblés en formation liée à l'emploi entre 1993 et 1997. Ordre d'importance des obstaclesEn 1997, le fait d'être trop occupé au travail (42 %) et le coût (40 %) étaient les deux obstacles les plus importants auxquels faisaient face les personnes qui croyaient avoir besoin de formation liée à l'emploi, mais qui n'en suivaient pas. Ces obstacles liés à la situation étaient suivis par des obstacles ayant trait aux établissements — cours ou programme offert à une heure ou à un endroit non convenable (35 %), formation non offerte (24 %) ou manque d'appui de la part de l'employeur (23 %). Les obligations familiales ou le manque de services de garde présentaient un obstacle lié à la situation pour près d'une personne sur cinq. Venaient loin derrière le manque de compétences ou de préalables nécessaires (5 %, obstacle lié aux établissements) et les raisons de santé (3 %, obstacle lié à la situation) (graphique B). Même si l'ordre d'importance des obstacles n'a pas changé de 1993 à 1997, tous, à l'exception du manque de temps causé par le travail, ont été cités par une plus grande proportion de personnes en 1997. Cela signifie que même si, globalement, un moins grand nombre de personnes ont fait face à des obstacles à la formation liée à l'emploi en 1997 comparativement à 1993, le nombre d'obstacles par personne a augmenté. De façon plus particulière, en 1997, le nombre moyen d'obstacles cités par personne était de 2,2, alors que 61 % des personnes indiquaient deux obstacles ou plus, et plus de 25 %, trois ou plus. Par comparaison, en 1993, le nombre moyen d'obstacles par personne n'était que de 1,8, moins de la moitié des personnes ayant indiqué deux obstacles ou plus, et moins que le cinquième ayant déclaré trois obstacles ou plus. Les obstacles qui ont connu la plus grande augmentation sont l'heure ou l'endroit non convenable, le coût et le manque de services de garde ou d'autres obligations familiales. Le coût : un obstacle cléParmi les personnes qui faisaient face à des obstacles, celles qui avaient suivi de la formation liée à l'emploi en 1997 étaient plus susceptibles de citer le manque de temps causé par le travail, l'heure ou l'endroit non convenable de la formation, et la non-disponibilité d'un cours ou d'un programme comme des obstacles à une formation complémentaire. Par contre, les personnes qui n'avaient suivi aucune formation au cours de la période étaient plus susceptibles de mentionner le coût, le manque d'appui de l'employeur, le manque de services de garde ou d'autres obligations familiales, ainsi que le manque de compétences. En fait, ces problèmes semblaient trop difficiles à surmonter pour ce groupe, qui n'a effectivement suivi aucune formation liée à l'emploi au cours de la période. Travailleurs à temps plein par rapport à ceux à temps partielLes travailleurs à temps plein étaient plus susceptibles d'invoquer le fait d'être trop occupés au travail, le lieu ou l'heure non convenable de la formation, un cours ou un programme non offert et le manque d'appui de l'employeur comme des obstacles à la formation liée à l'emploi. Le coût de même que les obligations familiales ou le manque de services de garde prédominaient chez les personnes travaillant à temps partiel. Trop occupé au travailParmi les 1,5 million de Canadiens qui se sont heurtés à des obstacles en 1997, 42 % indiquaient que le manque de temps causé par le travail constituait un obstacle à la formation liée à l'emploi (en baisse par rapport aux 46 % enregistrés en 1993). Cet obstacle était particulièrement important en Alberta et au Manitoba (tableau 3). Parmi les groupes qui mentionnaient cet obstacle plus fréquemment figuraient les hommes, les personnes âgées de 35 à 44 ans et de 45 à 54 ans de même que les diplômés universitaires. Les personnes travaillant en finance, en assurances et en immobilier, en agriculture et dans d'autres industries primaires de même que dans le commerce indiquaient cet obstacle plus fréquemment que les travailleurs des autres branches d'activité (tableau 4). Il en allait de même pour les personnes qui occupaient des professions du secteur primaire, et pour celles qui occupaient des emplois de professionnels ou de gestionnaires, particulièrement en gestion et en administration. Par contre, les femmes et les personnes sans diplôme d'études secondaires indiquaient cet obstacle moins fréquemment. De même, les travailleurs dont la profession avait trait à la médecine ou à la santé étaient d'avis que cet obstacle était relativement moins important. Trop cherLe coût constituait un obstacle pour 40 % des Canadiens qui indiquaient avoir des besoins en formation non comblés en 1997, en hausse par rapport aux 32 % enregistrés en 1993. Cet obstacle était mentionné par un peu plus de la moitié des répondants de la Colombie-Britannique, suivis de près par ceux de Terre-Neuve-et-Labrador. Le coût constituait aussi un obstacle relativement important pour les femmes et pour les personnes âgées de moins de 35 ans. De même, les personnes travaillant dans les secteurs des services aux entreprises et des services commerciaux et personnels, ainsi que les personnes exerçant une profession liée aux services, à la médecine et à la santé déclaraient cet obstacle plus fréquemment. Le coût était cité moins souvent comme obstacle par les résidents du Québec, les hommes, les personnes plus âgées et les diplômés universitaires. Heure ou endroit non convenableL'heure ou l'endroit non convenable des cours constituait un obstacle pour environ le tiers des Canadiens qui croyaient avoir besoin de formation en 1997, cette proportion se situant à moins d'un quart en 1993. Cela était particulièrement vrai dans les provinces de l'Ouest, les résidents du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta ayant indiqué cette raison plus fréquemment que les résidents des autres provinces. Parmi les autres groupes relativement plus touchés par cet obstacle figuraient les personnes âgées de 45 à 54 ans de même que les travailleurs dont la profession avait trait à la médecine et à la santé — ce qui est peut-être attribuable à leur horaire de travail atypique (Statistique Canada et DRHC, 1997). Parmi les groupes les moins affectés par ce facteur figuraient les Québécois, les jeunes (âgés de 17 à 24 ans) et les personnes sans diplôme d'études secondaires. Cours ou programme non offertLa non-disponibilité d'un cours ou d'un programme constituait un obstacle pour près du quart des Canadiens qui citaient des obstacles à la formation liée à l'emploi, une hausse légère par rapport à 1993. Cet obstacle peut aussi constituer une indication du manque d'information au sujet des cours et des programmes offerts (Statistique Canada et DRHC, 1997), ce manque d'information étant peut-être autant fonction de la personne que de l'établissement de formation. Cet obstacle posait un problème relativement important pour les personnes vivant en Nouvelle-Écosse, celles âgées de 45 à 54 ans, et celles travaillant dans les administrations publiques, en enseignement, en santé et en assistance sociale. Les travailleurs ayant comme profession un emploi de bureau ou un emploi dans l'enseignement indiquaient aussi cet obstacle plus fréquemment. Par contre, les personnes sans diplôme d'études secondaires, les travailleurs des secteurs des services aux entreprises et des services commerciaux et personnels, de même que ceux exerçant une profession en gestion ou en administration figuraient parmi les groupes qui indiquaient cet obstacle relativement moins fréquemment. Manque d'appui de l'employeur
Près du quart des Canadiens qui déclaraient avoir des besoins en formation non comblés indiquaient le manque d'appui de l'employeur comme un obstacle à la formation liée à l'emploi en 1997, une hausse légère par rapport à la proportion d'un cinquième enregistrée quatre ans plus tôt. -Aacute- première vue, cela peut sembler surprenant, si l'on tient compte du besoin croissant de travailleurs qualifiés. Toutefois, plus de la moitié des personnes qui ont indiqué cet obstacle ne faisaient pas partie d'un syndicat et n'avaient pas de convention collective, et près du quart d'entre elles travaillaient dans des entreprises employant moins de 100 personnes Le manque d'appui de l'employeur présentait un problème plus grand pour les personnes vivant en Nouvelle-Écosse et en Alberta, ainsi que pour celles travaillant dans le secteur du transport. Par contre, les personnes vivant en Ontario, celles sans diplôme d'études secondaires, et les travailleurs des secteurs des services aux entreprises et des services commerciaux et personnels de même que ceux ouvrant dans les professions liées aux services citaient moins souvent cet obstacle. Dans ces trois derniers cas, cela peut refléter en partie le manque d'attentes à l'égard d'un tel soutien. Services de garde et autres obligations familialesLe manque de services de garde et d'autres obligations familiales présentaient un problème pour près de 20 % des Canadiens qui avaient l'impression d'avoir besoin de formation liée à l'emploi en 1997 sans toutefois avoir suivi une telle formation, une hausse par rapport aux 13 % enregistrés en 1993. Ces obstacles étaient particulièrement importants pour les femmes (29 % par rapport à 10 % pour les hommes) et pour les personnes âgées de 25 à 44 ans — les deux groupes les plus souvent responsables de ces tâches. Les résidents du Québec mentionnaient moins fréquemment les autres obligations familiales ou le manque de services de garde que ceux des autres provinces. RésuméLes personnes qui croient avoir besoin de formation liée à l'emploi citent diverses raisons pour ne pas en suivre. Le manque de temps causé par le travail, un obstacle lié à la situation, venait en tête de liste en 1993 et en 1997. Le coût, un obstacle qui peut être à la fois lié aux établissements et à la situation, venait au deuxième rang. Les raisons de santé figuraient au bas de la liste. Les obstacles liés aux établissements qui avaient trait aux cours et à l'appui de l'employeur se situaient au milieu, tout comme le manque de services de garde ou d'autres obligations familiales (un obstacle lié à la situation) et le manque de préalables (un obstacle lié aux établissements). Ces obstacles variaient en importance selon divers facteurs : formation antérieure liée à l'emploi, type de travail (temps plein ou temps partiel), province, caractéristiques démographiques, branche d'activité et profession. Les personnes âgées de 35 à 44 ans, celles ayant des enfants d'âge préscolaire (moins de 6 ans) à la maison et les diplômés universitaires avaient des taux supérieurs à la moyenne de besoins en formation non comblés, tout comme les travailleurs du secteur des services — particulièrement les administrations publiques, la finance, les assurances et l'immobilier, ainsi que l'enseignement, la santé et l'assistance sociale — et ceux occupant des emplois de professionnels ou de gestionnaires — particulièrement en sciences naturelles, en génie et en mathématiques. Par contre, les obstacles à la formation liée à l'emploi étaient moins répandus chez les femmes, les personnes plus âgées (de 55 à 64 ans) et celles n'ayant pas de diplôme d'études secondaires. De même, les travailleurs en agriculture et dans d'autres industries primaires ainsi que ceux occupant des professions du secteur primaire, de la construction et d'autres professions indiquaient des taux plus faibles de besoins en formation liée à l'emploi non comblés. Même si globalement un moins grand nombre de personnes faisaient face à des obstacles à la formation liée à l'emploi en 1997 comparativement à 1993, le nombre d'obstacles cités par personne a augmenté entre ces deux années, ce qui laisse supposer qu'il faut poursuivre les efforts en vue de compenser les inégalités permanentes du point de vue de l'accès à cette formation.
Notes
Documents consultés
AuteurDeborah Sussman est au service de la Division de l'analyse des enquêtes auprès des ménages et sur le travail. On peut communiquer avec elle au (613) 951-4226 ou à deborah.sussman@statcan.gc.ca. ![]()
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