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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Février 2003     Vol. 4, no. 2

Qualité des emplois additionnels de 2002

Martin Tabi et Stéphanie Langlois

Le marché du travail canadien a connu une amélioration remarquable en 2002, l'emploi ayant bondi de 560 000 ou 3,7 % de décembre 2001 à décembre 2002. Après le ralentissement de la croissance économique et de l'emploi en 2001, presque personne n'avait anticipé une performance aussi vigoureuse (Bowlby, 2003).

Les États-Unis et le Canada ont contrasté au chapitre des tendances de l'emploi. Aux É.-U., l'emploi est demeuré presque inchangé (-0,1 %), l'économie croissant à un rythme plus faible qu'au Canada. Le revirement soudain de tendance par rapport à 2001, la forte croissance de l'emploi à temps partiel et la stagnation du marché du travail américain en 2002 sont toutes des raisons de questionner la qualité des emplois additionnels de 2002.

On peut évaluer la qualité d'emploi de nombreuses façons. Sur une base personnelle, les critères pourraient inclure les salaires, le nombre d'heures travaillées, le travail par quarts, le lieu de travail et sa distance par rapport à la résidence, les relations de travail, et ainsi de suite. Chaque personne pourrait attribuer une importance distincte à chaque facteur.

Quant à l'économie dans son ensemble, ce qui définit un bon emploi réfère davantage aux concepts de productivité. Les emplois offrant des salaires plus élevés, ayant un plus grand nombre d'heures de travail rémunérées et offrant une stabilité contribueront davantage à la croissance économique. C'est cette approche qui a été préconisée dans le cadre de la présente étude.

Même s'il est impossible de tirer des conclusions définitives sur la qualité de la croissance de l'emploi en 2002, certaines indications de la nature des gains d'emploi peuvent être tirées de L'Enquête sur la population active.

Salaires horaires

Dans une perspective de croissance économique et de productivité, une mesure directe de la qualité d'un emploi est le salaire. Les salaires horaires moyens ont continué de progresser en 2002 pour atteindre 17,66 $. La croissance de 2,8 % observée de 2001 à 2002 était légèrement inférieure aux hausses enregistrées au cours des deux années précédentes (3,1 % et 3,2 %, respectivement).

À titre comparatif, la moyenne annuelle de l'Indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 2,2 % en 2002, soit quelque peu moins que les salaires (graphique A). En 2001, les consommateurs ont dû payer, en moyenne, 2,6 % de plus qu'ils ne l'avaient fait en 2000 pour les biens et services. En 2000, la hausse moyenne a été de 2,7 %.

En utilisant une variété de mesures, la répartition des salaires est demeurée pratiquement inchangée en 2002. Un vaste indicateur de la répartition salariale est la proportion des employés gagnant un montant inférieur au salaire horaire moyen, soit près de 58 % chaque année depuis 1997.

L'augmentation des salaires réels et la création de très peu d'emplois rémunérés au salaire minimum en 2002 sont des indications positives de la qualité de la croissance de l'emploi. En 2002, le nombre total d'employés a progressé plus rapidement (3,6 %) que le nombre de personnes travaillant au salaire minimum (0,5 %). Même si sept provinces ont accru leur salaire minimum en 2002, la proportion d'employés payés à ce taux était légèrement en baisse par rapport à l'année précédente (-0,1 %). À 4,7 %, la proportion d'employés rémunérés au salaire minimum est demeurée sous la barre des 5 % pour une troisième année consécutive (graphique B).

Forte croissance du travail à temps partiel

L'emploi à temps partiel s'est accru de 7,7 % (213 000) de décembre 2001 à décembre 2002, la plus forte croissance annuelle depuis 1981 (graphique C). Puisque la croissance de l'emploi à temps partiel a été près de trois fois supérieure à celle de l'emploi à temps plein (2,8 %), la proportion du travail à temps partiel a augmenté de 0,7 point de pourcentage, pour s'établir à 19,0 %. Après avoir atteint 19,8 % en juillet 1993, la plus forte proportion jamais enregistrée, la part des emplois à temps partiel a connu une tendance à la baisse jusqu'à la fin de 2001. En termes de données brutes, l'emploi à temps plein a connu une saine augmentation de 347 000.

Les jeunes (âgés de 15 à 24 ans) ont obtenu 27 % de la hausse des emplois à temps partiel, près du double de leur part au sein de la population active (16 %). La croissance de 57 000 emplois à temps partiel chez les jeunes est importante; l'emploi à temps partiel est souvent une façon pour les jeunes de faire leur entrée sur le marché du travail, ce qui les aide du même coup à acquérir une expérience de travail essentielle.

L'accroissement de la proportion d'employés à temps partiel pourrait indiquer un marché du travail moins vigoureux. Le travail à temps partiel est souvent perçu comme une forme de sous-emploi, en particulier si les individus travaillent à temps partiel en raison d'une conjoncture économique moins favorable note 1 .

Malgré la récente tendance à la hausse de l'emploi à temps partiel, la proportion des personnes travaillant à temps partiel à cause de la conjoncture économique est demeurée pratiquement inchangée en 2002 - soit à près de 27 %, une baisse de 0,6 point de pourcentage par rapport à la moyenne de 1997 à 2001.

Salaire horaire plus faible pour le travail à temps partiel

Les salaires des travailleurs à temps partiel et à temps plein ont augmenté en 2002 (tableau 1). Cependant, le salaire horaire a augmenté deux fois plus rapidement pour les travailleurs à temps plein. À 3,1 %, la hausse salariale observée chez les employés à temps plein s'est avérée plus élevée que l'augmentation de l'Indice des prix à la consommation; mais pour les travailleurs à temps partiel, l'augmentation s'est avérée nettement inférieure (1,4 %).

Augmentation considérable du nombre d'emplois temporaires

La permanence de l'emploi est aussi souvent perçue comme un indicateur de qualité. Les emplois permanents, en plus d'être plus stables, tendent à être mieux rémunérés que les emplois temporaires note 2 .

En raison d'une croissance légèrement plus forte des emplois temporaires (4,4 % comparativement à 3,1 %), la proportion des emplois temporaires a poursuivi sa croissance en 2002, passant de 12,8 % à 13,0 % (tableau 2). En fait, cette proportion s'est accrue chaque année depuis 1997. Au cours des six dernières années, le nombre d'emplois temporaires a bondi de 30,5 % (396 000), tandis que les emplois permanents ont augmenté de 12,3 % (1,2 million).

Bien que la croissance en pourcentage des emplois temporaires ait été supérieure à celle des emplois permanents entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002, la hausse numérique était de loin inférieure - 67 000 comparativement à 345 000 (graphique D).

Depuis 1997, les emplois temporaires se sont accrus plus rapidement que les permanents. Cependant, au même moment, les salaires pour les emplois permanents ont connu une croissance légèrement plus rapide (graphique E). En 2002, les personnes occupant des emplois permanents et temporaires ont connu une hausse de leur salaire horaire moyen de l'ordre de 2,8 %.

Le travail indépendant une fois de plus à la hausse

La plupart des indicateurs présentés jusqu'à maintenant sont strictement axés sur les employés, qui sont plus nombreux que les travailleurs indépendants (en décembre 2002, le travail indépendant représentait 15,2 % du total de l'emploi). Par contre, le travail indépendant a aussi augmenté en 2002.

Après être demeuré pratiquement inchangé pendant un peu plus d'un an et demi, le travail autonome a considérablement augmenté en 2002 (4,2 % ou 95 000 entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002) (tableau 3). De telles hausses signifient-elles de mauvais emplois, instables et moins bien rémunérés? Étant donné que les travailleurs indépendants font partie d'un groupe plutôt hétérogène, il est difficile de répondre à cette question. Qui sont ceux qui sont venus gonfler les rangs de ce groupe dans les années passées? Ces derniers sont-ils devenus des travailleurs indépendants par défaut, en attendant une meilleure opportunité?

Le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques est celui qui regroupe la plus forte proportion de travailleurs indépendants et ce secteur a connu la hausse des emplois indépendants la plus importante (25 000) entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002. Il est possible qu'en 2002 un certain nombre de nouveaux travailleurs indépendants aient été antérieurement des salairiés rémunérés et qu'ils aient décidé de partir à leur compte suite à la débâcle du secteur de la haute technologie (Bowlby et Langlois, 2002). Dans les services professionnels, scientifiques et techniques, la plus forte augmentation a été observée dans la conception de systèmes informatiques et de services connexes.

Le travail indépendant a aussi augmenté dans les soins de santé et l'assistance sociale, avec une hausse de 23 000 emplois concentrée dans deux sous-secteurs : les services de soins ambulatoires et l'assistance sociale. Dans les services de soins ambulatoires, l'augmentation a surtout été perçue chez les professionnels tels les médecins, les dentistes et les pharmaciens. La hausse dans l'assistance sociale s'est reflétée dans des professions telles : aide-enseignant, éducateur de la petite enfance et gardien d'enfants.

Qui a gagné et perdu le plus?

Une autre façon d'établir le profil de la croissance de l'emploi en 2002 est d'examiner les professions et les secteurs qui ont connu les plus fortes agmentations et les plus grandes pertes d'emplois note 3  entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002. Les emplois à temps plein et à temps patiel ont été pris en considération. Le salaire hebdomadaire moyen de chaque groupe pour 2002 a été comparé à la rémunération moyenne pour l'ensemble des employés (650 $ par semaine) pour tenter de déterminer la qualité des emplois.

Les 10 grands gagnants

La plupart des 10 grands gagnants étaient des emplois à temps plein affichant des salaires supérieurs au salaire hebdomadaire moyen (tableau 4). Par contre, les vendeurs et les commis-vendeurs au détail travaillant à temps partiel dans le secteur du commerce ont affiché la plus importante hausse de l'emploi, soit une augmentation de 29 000 (12 %) entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002. Cependant, la rémunération hebdomadaire moyenne pour ce type d'emploi était de 149 $ en 2002 - soit 501 $ de moins que pour l'ensemble des employés.

Les infirmiers diplômés travaillant à temps plein dans le secteur des soins de santé et de l'assistance sociale se sont classés au deuxième rang avec un accroissement de 21 000 (14 %). En 2002, ils ont gagné un salaire de 936 $ par semaine, ou 286 $ de plus que l'ensemble des employés. Les soins de santé et l'assistance sociale a été l'un des secteurs ayant connu les croissances les plus rapides en 2002.

Des hausses appréciables se sont manifestées nettement dans le cas d'autres emplois à temps plein offrant un salaire supérieur à la moyenne, tels que les postes d'instituteurs à la maternelle et au niveau primaire ouvrant dans les services d'enseignement ainsi que ceux occupés par les analystes de systèmes informatiques travaillant dans le secteur des services professionnels, scientifiques et techniques.

Les 10 grands perdants

Les dix grands perdants étaient presque tous des emplois à temps plein, mais la majorité offrait des salaires hebdomadaires inférieurs à la moyenne (tableau 5).

Les expéditeurs et les réceptionnaires travaillant à temps plein dans le secteur du commerce et les cuisiniers ouvrant à temps plein dans le secteur de l'hébergement et des services de restauration ont connu les plus importantes pertes d'emplois, soit 19 000 (-32 %) et 15 000 (-15 %) respectivement. Les expéditeurs et les réceptionnaires gagnaient en moyenne 504 $ par semaine, tandis que les cuisiniers gagnaient en moyenne encore moins, soit 375 $.

Des emplois à temps plein bien rémunérés ont été perdus entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002, notamment ceux occupés par les analystes de systèmes informatiques de l'industrie de l'information, de la culture et des loisirs. En 2002, ces employés recevaient plus de 1 000 $ par semaine, soit nettement plus que la moyenne globale.

Dans l'ensemble, le nombre d'analystes de systèmes informatiques a progressé de 5 000 entre les quatrièmes trimestres de 2001 et de 2002. Le nombre de travailleurs indépendants ouvrant dans cette profession a aussi augmenté substantiellement, s'ajoutant à la hausse des employés du secteur des services professionnels, scientifiques et techniques.

Conclusion

Tandis que la croissance proportionnelle plus forte des emplois à temps partiel et temporaires sème un doute quant à la nature de la forte croissance de l'emploi en 2002, les gains ne se sont pas faits au détriment des emplois à temps plein et permanents. Les hausses pour les emplois permanents ou à temps plein, bien qu'en proportions plus modestes, étaient plus grandes en termes absolus, ce qui indique que plusieurs bons emplois se sont ajoutés en 2002. Même s'il est difficile de déterminer combien d'emplois additionnels étaient bons et combien ne l'étaient pas, il serait difficile d'affirmer que 2002 fut une mauvaise année considérant la croissance globale des salaires et la hausse considérable répartie entre les différents types d'emplois.

Notes

  1. Les personnes qui travaillent à temps partiel à cause de la conjoncture économique préféreraient travailler 30 heures par semaine ou plus; néanmoins, en raison de ces conditions, ils n'ont pu trouver d'emploi à temps plein ou leurs heures ont été réduites. Les conditions incluent le manque de travail, une diminution des commandes, le réoutillage, de même que les coupures d'heures en vue de sauver des coûts (voir Raisons du travail à temps partiel).
  2. La permanence de l'emploi dépend des intentions de l'employeur et des caractéristiques de l'emploi plutôt que des intentions de l'employé. Si un emploi qui était officiellement considéré comme permanent doit prendre fin sous peu du fait de compressions de personnel ou de la fermeture de l'entreprise, l'emploi est toujours considéré comme étant permanent.
  3. Un emploi permanent est un emploi qui devrait durer aussi longtemps que l'employé le désire, à la condition que la conjoncture économique le permette. La date de cessation d'emploi n'est pas déterminée à l'avance. Un emploi temporaire est un emploi dont la date de cessation est prédéterminée ou qui se terminera dès qu'un projet déterminé aura pris fin. Les emplois temporaires sont classés en quatre sous groupes : saisonniers, temporaires (c'est-à-dire pour une durée déterminée ou dans le cadre d'un contrat de travail, y compris le travail effectué par le biais d'une agence de placement); occasionnels et autres emplois temporaires.
  4. Les travailleurs indépendants sont exclus.

Documents consultés

  • BOWLBY, G. « 2002 - Année prospère pour le marché du travail », L'emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, volume 4, no 1, édition en ligne de janvier 2003.
  • BOWLBY, G. et S. LANGLOIS. « Prospérité et débâcle de la technologie de pointe », L'emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, volume 3, no 4, edition en ligne d'avril 2002.

Auteur

Les auteurs sont au service de la Division de la statistique du travail. On peut communiquer avec Martin Tabi au (613) 951-5269 ou avec Stéphanie Langlois au (613) 951-3180 ou écrire à perspective@statcan.gc.ca.

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