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en-tête principal pour « L'emploi et le revenu en perspective »
sous-titre « L'édition en ligne »

Février 2003     Vol. 4, no. 2

La vague de départs à la retraite

Andrew MacKenzie et Heather Dryburgh

Comme dans de nombreux autres pays industria-lisés, la population du Canada vieillit inexorable-ment, ce qui soulève un certain nombre de défis individuels, organisationnels et sociétaux. L'un des principaux défis auxquels les employeurs devront faire face sera la disponibilité du nombre de travailleurs qualifiés au fur et à mesure que la génération du baby boom, soit environ la moitié de la main-d'ouvre du Canada, prendra sa retraite.

Le baby boom a commencé juste après la Deuxième Guerre mondiale et a duré jusqu'au milieu des années 60, époque où la grande disponibilité de la « pilule » et le nombre croissant d'étudiants au niveau post secondaire ont marqué le début de l'effondrement de la natalité. Aujourd'hui, les plus âgés des baby boomers ont 55 ans et ont droit à des prestations de retraite dans le cadre de nombreux régimes de pension privés. Ils se situent au début d'une courbe à la hausse de départs à la retraite qui devrait atteindre son sommet quand les cohortes de naissances les plus importantes (1960 et 1961) auront l'âge médian de la retraite (environ 61 ans) au début des années 2020. Cette vague de départs à la retraite éliminera du marché du travail une quantité substantielle de travailleurs talentueux et d'expérience. Bien que l'on s'attende largement à cette perte imminente (Bolch, 2001; Bovbjerg, 2001; Kotlikoff, Smetters et Walliser, 2001; McEvoy et Blahna, 2001; Regets, 2001), jusqu'à récemment, peu d'analyses empiriques ont examiné les branches d'activité et les professions qui seront les plus touchées.

Le départ à la retraite des baby boomers représente un défi pour les milieux de travail qui devront remplacer les travailleurs talentueux et d'expérience qui s'apprêtent à quitter (Foot, 1998). Les entreprises doivent se préparer à la retraite massive des baby boomers puisque ceux-ci sont entrés sur le marché du travail en grand nombre. L'Enquête sur le milieu de travail et les employés (EMTE) renferme des renseignements sur les employeurs et les employés. Cette base de données unique donne des indices sur les branches d'activité et les professions qui sont susceptibles d'être touchées plus tôt que les autres (voir Source de données et définitions).

Ce document porte sur les répartitions d'âges et souligne les branches d'activité dont l'effectif est plus vieux et où les départs à la retraite se font relativement en bas âge. Ensuite, les différences d'âge parmi les groupes de professions servent d'indicateurs aux questions de relève au sein des branches d'activité. Enfin, les mesures courantes de roulement et les postes non comblés servent à déterminer si le vieillissement affecte déjà certains secteurs de l'économie.

Tendances quant à l'âge et au départ à la retraite des employés

Prendre sa retraite ne veut pas simplement dire avoir 65 ans, recevoir une montre en or et dire adieu à son milieu de travail. La retraite est un processus complexe qui se rapporte à des considérations financières, à la situation familiale, à des normes sociales et à des accords contractuels (voir, par exemple, Pyper et Giles, 2002). Cependant, les tendances quant au départ à la retraite diffèrent systématiquement d'une branche d'activité à l'autre et ce, de manière prévisible : l'âge de la retraite semble inférieur dans les branches d'activité et les professions caractérisées par des régimes de pension privés plus généreux. Il y aura des pressions de remplacement prévisibles où les employeurs comptent à la fois un âge moyen de retraite jeune et un effectif vieux. Ces milieux de travail sont de fait pris entre deux feux. On peut déjà cerner les branches d'activité et les professions pour lesquelles la compression est plus imminente.

Enseignement et soins de santé : âges médians élevés, âges de retraite bas

Dans le secteur de l'enseignement et des soins de santé, 64 % des hommes et 63 % des femmes avaient 40 ans ou plus en 1999 (tableau 1). L'âge moyen des employés dans ce secteur était le plus avancé de toutes les branches d'activité à 42,7 ans (graphique A). La main-d'ouvre en enseignement avait à peu près deux ans de plus que celle en soins de santé, soit 44,3 ans comparativement à 42,0 ans. Conformément à l'Enquête sur la population active, l'âge médian du départ à la retraite en 1999 se chiffrait à 56,4 ans pour les employés du secteur de l'enseignement et à 61,8 ans pour ceux des soins de santé. Ainsi, dans le secteur de l'enseignement, 12 ans à peine séparaient l'âge médian des employés de l'âge médian de la retraite; dans le secteur des soins de santé, la différence était de 20 ans.

Plusieurs facteurs ont contribué à l'âge moyen avancé dans le secteur de l'enseignement et des soins de santé. Les deux branches d'activité ont subi la vigueur des compressions budgétaires dans les années 90, époque où tous les paliers de gouvernement ont lutté avec les problèmes liés au déficit budgétaire. Les facteurs démographiques ont également contribué à un certain ralentissement de la demande d'enseignants aux niveaux primaire et secondaire. Par ailleurs, les deux branches d'activité ont des exigences relativement élevées sur le plan des études, ce qui fait que les nouveaux employés sur le marché du travail sont plus âgés que dans la plupart des autres industries.

Par ailleurs, le secteur de l'enseignement et des soins de santé n'est pas le seul à devoir composer avec une main-d'ouvre vieillissante. Le secteur de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz et celui des communications et autres services publics ont également des effectifs plus âgés. Près de 58 % des travailleurs du secteur de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz avaient 40 ans ou plus, tout comme 58 % des hommes et 54 % des femmes du secteur des communications et autres services publics. L'âge moyen pour ces deux branches d'activité était de 41,1 ans, soit un chiffre comparable à celui dans les soins de santé. Dans ces secteurs, il ressort que les services publics ont un jeune âge médian de la retraite - soit 57,8 ans en 1999.

La branche du commerce de détail et services aux consommateurs se situait à l'autre extrémité de la courbe d'âges; 32 % des hommes et 36 % des femmes avaient moins de 30 ans, et l'âge moyen était de 36,1 ans. La grande proportion de jeunes dans le secteur du commerce de détail était principalement attribuable aux jeunes travaillant à temps partiel.

Seulement en fonction de l'âge, les secteurs de l'enseignement et des soins de santé, de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz et celui des communications et autres services publics semblent être les plus susceptibles aux départs à la retraite. Cependant, lorsqu'on tenait compte de l'âge et des tendances quant au départ à la retraite dans les branches d'activité, les secteurs de l'enseignement et des services publics se démarquaient.

Pourtant, les branches d'activité ne représentent pas nécessairement des groupes homogènes d'employés. Il y a des hiérarchies professionnelles au sein de toutes les branches d'activité, et les employés gravitent les échelons hiérarchiques au fur et à mesure qu'ils acquièrent de l'expérience. Par conséquent, les gestionnaires et les autres employés près du sommet sont en général plus vieux que ceux qui sont situés à des échelons inférieurs et, du même coup, plus vulnérables aux départs à la retraite.

Les postes de gestionnaires et de professionnels arrivent en tête de la vague de départs à la retraite

Les gestionnaires comprennent, en fait, le groupe d'employés les plus vieux et les plus chevronnés. Au total, 90 % des gestion-naires avaient 10 ans ou plus d'expérience et 55 % étaient âgés de 40 ans ou plus. Par comparaison, à peine plus d'un tiers (35 %) des employés de la commercialisation ou des ventes avaient 40 ans (graphique B).

Un examen des professions au sein des branches d'activité révèle que les gestionnaires et les employés professionnels faisant partie des branches d'activité les plus vulnérables seront à la tête de la vague de départs à la retraite. L'âge moyen d'un gestionnaire en enseignement était de 47,6 ans, soit à peine 8,8 ans de moins que l'âge médian de la retraite. Les gestionnaires des soins de santé étaient 3,7 ans plus jeunes en moyenne que ceux du secteur de l'enseignement et avaient 17,9 ans de moins que l'âge médian de la retraite. La structure par âge pour ce qui est des professions libérales était identique à celle pour l'enseignement et les soins de santé, et était beaucoup plus élevée en moyenne que pour les autres branches d'activité. Les gestionnaires et les employés professionnels dans le secteur de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz étaient également un peu plus vieux que ceux de la plupart des autres professions, mais pas autant que ceux du secteur de l'enseignement et des soins de santé. Les travailleurs de la production, qui accomplissent vraisemblablement les travaux physiques associés à la foresterie, l'extraction minière, de pétrole et de gaz, se situaient au milieu pour ce qui est de leur répartition par âge (tableau 2).

Il est clair que les études et l'expérience n'expliquent pas entièrement la structure par âge des gestionnaires et des employés professionnels. Ceux-ci, dans d'autres branches d'activité, dont le niveau de scolarité requis est élevé avaient au moins 4,6 ans et 4,8 ans de moins que ceux du secteur de l'enseignement et des soins de santé. La situation n'est pas tout à fait la même dans le secteur des communications et autres services publics, où les âges ne contrastent pas vivement entre les différentes professions. De fait, il n'y avait que trois ans qui séparaient les âges médians de l'ensemble des professions, à l'exception de la commercialisation ou des ventes.

On observe nettement plus de variation d'âge par profession dans les plus jeunes branches d'activité. L'exemple le plus frappant est celui du commerce de détail et des services aux consommateurs où l'âge médian des gestionnaires était de 38 ans, comparativement à 24 ans pour les travailleurs de la production. Encore là, c'est probablement parce que le nombre d'employés à temps partiel est élevé et que le niveau de scolarité exigé pour le dernier groupe professionnel n'est pas très élevé.

En général, les postes de gestionnaires semblaient les plus vulnérables à la retraite des baby boomers puisque l'âge moyen des gestionnaires était en deçà de 40 ans dans seulement 2 des 14 secteurs enquêtés. Cependant, plusieurs autres branches d'activité connaîtront également des pertes considérables - en particulier dans les professions libérales, même si le personnel technique/métiers et le personnel de bureau/administratif seront également touchés. Il n'y avait que les postes en commercialisation ou ventes, de même que les travailleurs de la production non qualifiés qui semblaient avoir des répartitions d'âges relativement jeunes.

Bref, les secteurs de l'enseignement et des soins de santé; de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz; de même que celui des communications et autres services publics semblent être vulnérables compte tenu de leurs structures d'âges plus vieilles - en particulier le secteur de l'enseignement et des soins de santé. Bien que le secteur des communications et autres services publics ait eu des travailleurs plus âgés dans toutes les professions, la répartition visait surtout les professions de gestion et les professions libérales dans le secteur de l'enseignement et des soins de santé et celui de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz. C'est particulièrement le cas dans le secteur de l'enseignement et des soins de santé qui comptait la proportion la plus élevée de gestionnaires et d'employés professionnels. Ensuite, comme il fallait s'y attendre, les gestionnaires et les professionnels étaient plus âgés compte tenu de l'expérience accrue exigée pour les gestionnaires et du niveau de scolarité élevé imposé aux employés professionnels.

Tendances courantes quant aux départs à la retraite

Tandis que d'ici 8 à 10 ans on atteindra le sommet de la vague de départs à la retraite - même dans les branches d'activité les plus vulnérables - il pourrait s'avérer intéressant d'observer la situation actuelle. À quel point les tendances quant aux départs à la retraite dans les branches d'activité en 1999 (graphique C) s'alignent sur les facteurs démographiques susmentionnés?

Taux de départs à la retraite élevés dans le secteur de l'enseignement

C'est dans l'enseignement que l'on trouve le taux de départs à la retraite le plus élevé en 1999 et les indices les plus évidents d'une tendance à la hausse à ce chapitre dans un avenir proche. Dans le secteur de l'enseignement, le taux de départs à la retraite était estimé à 121 pour 10 000 employés en 1999 - soit plus du double de la moyenne de toutes les branches d'activité et 42 % de plus que dans la branche d'activité qui arrive au deuxième rang. En outre, des analyses démographiques soulignent qu'environ la moitié des employés de cette branche d'activité prendront leur retraite dans les 12 prochaines années - la moitié des gestionnaires dans les 9 prochaines années. Au Canada, les systèmes d'éducation sont manifestement des terrains fertiles pour la planification et le développement des ressources humaines.

Le secteur de la fabrication primaire arrivait au deuxième rang pour ce qui est du taux de départs à la retraite en 1999, à 85 pour 10 000 employés. Cette branche comptait aussi une répartition d'âges plus vieille que la moyenne, mais l'âge de la retraite dans les industries manufacturières se rapprochait de l'âge médian de l'ensemble des branches d'activité. C'est pourquoi les pressions liées au remplacement ne sont pas aussi préoccupantes que dans l'enseignement.

D'autres branches d'activité dont l'effectif est vieux avaient des taux de départs à la retraite relativement faibles en 1999. Les services aux entreprises avaient le taux le plus faible - ce qui est bon compte tenu de sa structure d'âges et de ses exigences élevées en matière d'études. Tandis que les soins de santé comptaient parmi les secteurs ayant une main-d'ouvre plus âgée, le taux de départs à la retraite de ce secteur était de 56 pour 10 000 en 1999, ce qui dépassait à peine la moyenne globale de 54.

De l'autre côté, le taux supérieur à la moyenne observé dans le commerce de détail et les services aux consommateurs était quelque peu surprenant compte tenu de sa très jeune structure d'âges. Cependant, les gestionnaires et les employés professionnels de ce secteur ne différaient pas beaucoup en ce qui à trait à l'âge comparativement à de nombreuses autres branches d'activité.

Taux de postes vacants

Les données démographiques - âge, études et expérience - constituent des attributs de l'offre de main-d'ouvre. L'autre force majeure qui influence les marchés du travail - les exigences en matière de ressources humaines des employeurs - est la demande de main-d'ouvre. La demande non satisfaite est mesurée selon le nombre de postes vacants - les postes qui ne sont pas comblés malgré des mesures actives de recrutement. Il se peut que le resserrement de l'offre de main-d'ouvre soit modifié par des tendances telles l'évolution de la demande pour différents types de produits et services ou la substitution du capital (matériel et outillage) à la main-d'ouvre.

Bien qu'il ne soit pas question, dans le présent document, de prévoir la demande sectorielle de main-d'ouvre, l'Enquête sur le milieu de travail et les employés recueille des renseignements sur les postes vacants. Les taux de postes vacants par branches d'activités pourraient être utiles pour déterminer si le vieillissement affecte déjà certaines de ces dernières. Soulignons que ces postes vacants ont été mesurés en 1999 et étaient sujets aux conditions cycliques et démographiques annuelles : le PIB et l'emploi à la hausse.

Commerce de détail et services aux consommateurs - le taux le plus élevé

On a examiné en 1999 dans quelle mesure les diverses branches d'activité avaient de la difficulté à trouver des employés en fonction des postes vacants pour 10 000 employés (graphique D). Le commerce de détail et services aux consommateurs comptait le taux de postes vacants le plus élevé, soit 381 postes vacants pour 10 000 employés; le secteur du transport, de l'entreposage et du commerce de gros avait 324 postes vacants. La branche des services aux entreprises, avec une répartition par âge qui se situe à l'extrémité supérieure de la moyenne et des exigences élevées en matière de scolarité, comptait également un taux de postes vacants relativement élevé (278). Le secteur de la fabrication de produits primaires avait l'un des taux de postes vacants les plus faibles, soit à peine 116. Les données étaient mêlées pour le secteur de l'enseignement et des soins de santé : l'enseignement avait un taux de postes vacants d'à peine 137, comparativement à 214 pour les soins de santé. Le secteur de la foresterie, de l'extraction minière, de pétrole et de gaz avait à peine 87 postes vacants pour 10 000 employés, là encore compte tenu de l'emploi à la baisse dans ce secteur.

De façon générale, il y avait relativement peu de postes vacants dans les secteurs identifiés comme étant vulnérables sur le plan démographique. Il semblait plutôt y avoir plus de postes vacants dans les branches d'activité où la main-d'ouvre était plus jeune et les salaires inférieurs. Par conséquent, le changement et le tri d'emplois associés aux jeunes travailleurs dominent présentement les récents effets du départ à la retraite des baby boomers, du moins pour ce qui est des postes vacants récemment déclarés.

Conclusion

Bien que les effets de la retraite d'une population vieillissante finiront par toucher tous les secteurs, certaines branches d'activité les ressentiront avant les autres. Le secteur de l'enseignement se démarque avec un âge moyen avancé, en particulier pour ses gestionnaires, et son jeune âge médian de la retraite. Des estimations approximatives révèlent qu'environ la moitié de l'effectif dans le secteur de l'enseignement est susceptible de prendre sa retraite d'ici 12 ans - 9 ans dans le cas des gestionnaires. En outre, le taux de départs à la retraite dans le secteur de l'enseignement était déjà plus du double de la moyenne globale en 1999. L'aspect positif était que le taux de postes vacants en enseignement était relativement faible en 1999.

Les soins de santé avaient également un effectif plus âgé, mais l'âge médian de la retraite était d'environ cinq ans plus avancé que celui dans l'enseignement. Les taux courants de départs à la retraite et de postes vacants se situaient aussi presque au milieu de l'échelle. Cependant, plusieurs facteurs sont à surveiller dans cette branche d'activité. D'abord, comme une population vieillissante nécessitera vraisemblablement plus de services de soins de santé, des pressions seront exercées pour accroître la main-d'ouvre au fur et à mesure que le taux de départs à la retraite augmentera. Ensuite, puisque la formation des professionnels de la santé est longue, il sera encore plus impérieux d'avoir une planification à long terme. Enfin, les soins de santé arrivent toujours en tête de liste des enjeux politiques que les Canadiens considèrent importants, ce qui fait que toutes les mesures prises seront surveillées de près.

Parmi les autres branches d'activité, seul le secteur des services publics comptait une main-d'ouvre plus vieille que la moyenne et un âge médian de la retraite inférieur à 60 ans en 1999. Pour la plupart des industries du secteur privé, le roulement de la main-d'ouvre pour des raisons autres que la retraite sera plus préoccupant dans le futur immédiat. En général, le roulement a tendance à être supérieur dans les secteurs qui versent des salaires relativement faibles et qui embauchent une proportion élevée de jeunes travailleurs, en particulier des travailleurs à temps partiel. Cependant, même certaines industries où les salaires et les exigences requises en matière d'études sont élevés (notamment les services financiers, les services d'assurance et les services aux entreprises) avaient des taux de postes vacants relativement élevés en 1999. Bien que l'on puisse avoir principalement attribué ces taux de postes vacants à une forte croissance économique au cours de l'année 1999, on peut également les associer à une demande relativement croissante de travailleurs plus hautement qualifiés.

Un facteur démographique commun à presque toutes les branches d'activité est l'âge avancé des employés occupant des postes de gestion. Il fallait s'y attendre, puisqu'on met en général du temps à acquérir l'expérience et les compétences requises pour la gestion. Cependant, cette tendance démographique souligne la nécessité fondamentale d'une planification de la relève au sein de la plupart des organisations. Dans les années à venir, la planification de la relève en gestion sera compliquée - à divers moments dans diverses branches d'activité - par les départs à la retraite au niveau des emplois de gestion intermédiaire, d'où sont issus habituellement les gestionnaires. Et puisque les compétences en gestion (et de fait de nombreuses autres compétences) sont transférables d'un secteur à l'autre, il est irréaliste de s'attendre à ce que les pressions liées aux départs à la retraite soient isolées au cloisonnement des branches d'activité. Les demandes de remplacement dans toutes les branches d'activité auront vraisemblablement un effet d'entraînement dans toute l'économie.

 

Source de données et définitions

Les données sont tirées de la première année de collecte (1999) de l'Enquête sur le milieu de travail et les employés (EMTE). Englobant à la fois les milieux de travail et les employés, l'enquête permet d'établir un lien entre l'évolution des milieux de travail et les effets de celle-ci sur les travailleurs. Les milieux de travail ont été prélevés dans le Registre des entreprises de Statistique Canada, et les employés ont été échantillonnés dans les entreprises sélectionnées.

Trois groupes d'âge distincts de baby boomers ont été étudiés : celui des 34 à 39 ans; des 40 à 45 ans; et celui des 46 à 52 ans.

On a utilisé 14 groupes d'industries et 6 groupes de professions.

L'EMTE ne porte pas sur les milieux de travail dans les cultures agricoles et l'élevage d'animaux; la pêche, la chasse et le piégeage; les ménages privés et l'administration publique. Soulignons particulièrement la dernière omission. Les données démographiques provisoires d'autres sources (y compris les données sur le personnel de Statistique Canada) suggèrent que l'administration publique dispose d'une structure démographique plus vieille et que cette dernière pourrait être confrontée à un stress lié au remplacement avant certaines autres branches d'activité au fur et à mesure que la génération du baby boom prendra sa retraite.

Documents consultés

  • BOLCH, M. « The coming crunch », Training 38, no 4, 2001, p. 54 à 59.
  • BOVBJERG, B. D. « Older workers: Demographic trends pose challenges for employers and workers », GAO Reports, GAO-02-85, United States General Accounting Office, Washington, 2001.
  • FOOT, D. K. « Boom, bust and echo 2000: Profiting from the demographic shift in the new millennium », Macfarlane, Walter et Ross, Toronto, 1998.
  • KOTLIKOFF, L. J., K. SMETTERS et J. WALLISER. « Finding a way out of America's demographic dilemma », National Bureau of Economic Research (NBER), document de travail no 8258, Cambridge, Massachusetts, 2001.
  • MCEVOY, G.M. et M. J. BLAHNA. « Engagement or disengagement? Older workers and the looming labor shortage », Business Horizons 44, no 5 (septembre-octobre 2001), p. 46 à 52.
  • PYPER, W. et P. GILES. « À l'approche de la retraite », L'emploi et le revenu en perspective, no 75-001-XIF au catalogue de Statistique Canada, volume 3, no 9, édition en ligne de septembre 2002.
  • REGETS, M. C. « Research and policy issues in high-skilled international migration: A perspective with data from the United States », Institute for the Study of Labor (IZA), document no 366, Bonn, Allemagne : IZA, 2001.

Auteur

Andrew MacKenzie est au service de Statistique Canada et est présentement en affectation spéciale au Conseil canadien de développement social. On peut communiquer avec lui au (613) 236-5868, poste 243. Heather Dryburgh est au service de la Division de la statistique sociale, du logement et des familles. On peut communiquer avec elle au (613) 951-0501. On peut aussi écrire à perspective@statcan.gc.ca.

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